Le désavantage du Sanctuaire, lorsque l’on vient de s’y installer et que l’on ne connait que peu de personnes, c’est qu’il est fort bien difficile de trouver les personnes que l’on recherche. Et cela, Shaokan ne le remarque que trop bien. Depuis son entretien avec son meilleur ami Elias du Phénix, le Dragon s’est concentré, avec ardeur, uniquement sur sa mission, ou plutôt SON objectif. Réunir les Mythiques. Rassembler les quatre grandes armures de Bronze. Et les faire combattre pour Athéna mais aussi pour écraser, intimider et humilier tous ceux qui ont osé s’opposer à la déesse incontestée du monde des Humains. Cela dit, bien qu’il ait la certitude qu’Hydre et Pégase se trouvent au Sanctuaire, ni lui ni Elias n’ont pu mettre la main sur eux. Ils sont insaisissables, introuvables. Comme si leur corps à chacun a la capacité de devenir, mystérieusement, invisible pour le Dragon et le Phénix.

Mais le Chinois ne désespère pas. Le désespoir, l’abandon… L’arme d’un faible et voilà ce qu’il n’est pas, en rien. Pour lui, il cherchera encore, et encore. Et il sait que le jour viendra où ses efforts seront enfin récompensés. Athéna s’en chargera. En attendant, s’il ne les a pas trouvés, c’est sûrement parce que SA Déesse ne le souhaite pas. Du moins, c’est ce qu’il en pense, comme pour se rassurer.
Aujourd’hui, le Bronze Saint a décidé de chercher Pégase ou Hydre, au choix, près de l’entrée du Sanctuaire ou, plus exactement, près d’une falaise, donnant un point de vue somptueux sur Athènes et ses environs. La marche ne fut en rien longue pour l’oriental et il ne lui fallut qu’une dizaine de minutes pour y arriver. A peine est-il présent sur les lieux qu’un homme, qui s’y trouve depuis quelques temps semble-t-il, s’adresse à lui. Ses paroles sont… Complètement stupide. Shaokan, vêtu uniquement de ses habits orientaux émeraude et de son bandeau frontal de la même couleur, croisa les bras et soupira, montrant sa lassitude la plus totale.

« En même temps, tu n’es pas le seul Saint à vivre dans le Sanctuaire et ses alentours, péon ! »

Pour la première fois depuis son arrivée à Athènes, Shaokan montra un irrespect des plus totales à l’égard d’un autre Saint. Nul doute que celui-ci ne va en rien apprécier la remarque du Dragon mais ce dernier s’en moque éperdument. Après tout, on nomme un chien un chien et un débile un débile. Et dans le cas du Saint inconnu, péon n’est qu’un bien faible mot pour désigner ce que peut penser de lui le Chinois à l’instant…

« Je suis Shaokan du Dragon. Et toi, monsieur « Je sors des phrases aussi ridicules que ma face de chèvre », quelle Cloth es-tu exactement ? »

La question peut paraître étonnante mais si l’on connait un minimum Shaokan, on ne peut que la trouver normal. Après tout, hormis très peu de personnes comme Elias, Antares ou Corvus, le Chinois se moque éperdument des hommes et femmes qui sont censés être ses alliés. Il n’a besoin de connaître que leurs armures et leurs capacités sur le champ de bataille. Tel est le Saint du Dragon.