Le feu le plus couvert est le plus ardent [Nero]

Le couperet est donc tombé, hier soir en réunion sur skype avec la quinzaine de personnes présentes pendant les 2h qu'a duré la discussion (qui ont dérivés sur 3/4 par la suite ^^).

En faisant le constat de la situation actuelle puis le bilan du …

Ici seront stipulées toutes les armures remises en libre service après la perte de leur détenteur.

Citation :: Libération d'Armure
Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser indéfiniment des armures en les mains de joueurs inactifs. À partir de deux …

Et voila, il est temps de vous faire part de notre nouveau projet...

One Piece ShinSekai RPG !

www.shinsekai-rpg.com

Un forum One Piece, depuis le temps que la team en parlait et avait l'idée en tête il était temps de franchir le cap. Bien …

Une fois n'est pas coutume, Ephtal avait cette fois décidé d'organiser une rencontre avec un soldat d'Arès. L'habitude voulait que c'était plutôt eux qui venaient le voir pour diverses raisons qui se rejoignaient bien souvent. Les motifs étant d'acquérir plus de puissance ou de responsabilité, quand il ne s'agissait pas juste de vouloir prouver sa valeur au Prophète ou de se tester. Mais quelque chose lui disait qu'avec celui-ci, ça n'arriverait pas. Qu'il n'oserait sans doute jamais venir seul jusqu'au Temple pour réclamer quoi que ce soit auprès du Cardinal de la Mort. Des trois Valérius, Nero semblait en effet être de très loin le plus renfermé, celui qui doutait le plus. Il ne fallait pas être un prodige pour s'en rendre compte... Là où les jumeaux affichaient pas mal d'assurance, le dernier de la fratrie en manquait sérieusement, de toute évidence. Et comme il se l'était dit lorsqu'il leur avait accordé à tous trois leur armure, il faudrait s'occuper de ce cas, permettre à ce chaton d'éclore pour qu'il devienne un véritable fauve, sans quoi il n'aurait aucun intérêt dans les rangs du Dieu de la Guerre et de la Destruction.

C'est pourquoi il s'était rendu en son antichambre, son lieu de prédilection lorsque combat ou formation était à faire. Et là, il avait laissé couler de son cosmos jusqu'au porteur de la Cuirasse du Grand-Duc. C'est ainsi qu'il conviait les siens, pas besoin de messagers lorsque sa cosmo-énergie suffisait en cela. Les messages en étaient moins clairs mais se faisaient d'autant plus impérieux. Lorsqu'une voix sourde et sombre résonnait en votre crâne pour vous inciter à la rejoindre, cela réclamait d'autant plus une présence que quelques mots de la bouche d'un serviteur... En attendant que Nero accomplisse le chemin, il tira sur ses gants pour les ajuster, sa faux présentement posée contre son épaule. En silence il patientait devant l'ouverture menant jusqu'au Temple, attendant qu'en fasse de lui le plus jeune des Valérius fasse son apparition au sein du couloir de lumière de l'antichambre du Feu.

Ce fut d’abord un long frisson qui remonta le long de sa colonne vertébrale, avant que quelques gouttes de sueur froides ne se forment sur ses tempes et commencent à couler le long de son visage. Puis ce fut un léger cri qui lui échappa alors que de son dos il venait buter contre le mur le plus proche, cherchant à échapper à un ennemi invisible. Puis il se laissa glisser jusqu'à terre, se prenant la tête entre les mains, terrifié à l’entente de cette voix qui résonnait dans sa tête avec force. Il ramena les genoux contre sa poitrine, essayant vainement de se protéger d’une manière ou d’une autre comme l’aurait fait un enfant. Dans son esprit, il était revenu à cette nuit fatidique lorsque son destin venait de basculer dans la plus pure folie d’un homme. Et c’était la voix de cette homme qui maintenant susurrait à son oreille, le pressant à se lever et à le rejoindre.

Même si au fond de lui il savait bien que ce n’était pas son père qui l’attendait, mais un tout autre homme, la peur enfantine restait là, ancré dans son cœur et dont il ne parvenait à se défaire. Quand bien même était-il au courant, il ne voulait pas revoir cet homme, la terreur qu’il engendrait chez lui était bien trop grande et le clouait sur place. D’autant plus que le fait qu’il n’ait put revoir ses frères depuis un moment, le laissait dans un état psychologique plutôt instable. Tantôt arrivait-il à accepter la présence d’un étranger dans son entourage proche, tantôt sombrait-il dans une douce folie meurtrière qui l’amenait à lâcher ses nerfs sur tout ce qui passait à sa portée. Si encore il s’en tenait le plus souvent à des blocs de pierres, il arrivait qu’il y ait quelques dérapages en la disparition de quelques gardes qui se trouvaient au mauvais endroit au mauvais moment…

C’était aussi l’une des raisons pour lesquelles il ne souhaitait pas aller voir le Prophète. Et si de dernier avait eut vent de ses "sautes d’humeurs" et qu’il avait finit par décider de le punir en conséquence? A moins qu’il n’ait simplement décidé de le tuer purement et simplement, car sans ses frères il n’était plus rien… Sans eux il ne trouvait aucune raison d’avancer, il n’avait rien à quoi se raccrocher, pas même sa vie qui à ses yeux n’avait pas une grande valeur. Bien loin d’avoir une haute estime de lui-même, il restait effacé par rapport au reste des troupes, préférant marché dans l’ombre des murs, observant les autres de loin, voulant les rejoindre, mais s’y refusant en même temps. Rien n’avait vraiment évolué depuis qu’il avait le pied dans cette citadelle sous-terraine… Il lui sembla soudainement que la cuirasse du Grand Duc se faisait plus lourde sur ses frêles épaules.

Il finit tout de même par décoller son dos du mur et se releva sur ses deux jambes encore un peu faible. Le jeune homme prit une grande inspiration, essayant de trouver ce courage qui lui manquait tant en cet instant, puis prit finalement la direction qu’on lui avait intimé de prendre, la peur au ventre. De toute façon, que cela soit dans ce couloir vide ou encore là où on l’attendait, il ne pourrait échapper à son destin. Sa seule porte de sortie était donc d’y faire face avec autant de dignité qu’il le pouvait, même si cela voulait dire faire face à la plus grande terreur de sa vie après son père, parce que celle là il savait qu’il ne pourrait pas la battre.

Ainsi finit-il par se retrouver devant le Prophète, enfin devant… En vue dirons-nous, car dés l’instant que la silhouette haute était entré dans son champs de vision il s’était retrouvé incapable de faire un pas de plus, restant là où il l’était à observer cet homme puissant. Ses nerfs étaient encore à fleur de peau et s’il y avait bien une chose qu’il ne souhaitait pas, c’était de perdre le contrôle face au Cardinal de la Mort. Qui sait ce qu’il pourrait faire dans un état second, surtout qu’il ne saurait expliquer la raison de telles crises, du moins se refusait-il à les expliquer, car cela aurait été avoué sa propre faiblesse de vive voix, et il conservait assez d’honneur pour se refuser à ça.

Non, il ne devait pas exister homme plus contradictoire que lui sur toute cette planète. Mais existait-il seulement quelqu’un avec un passé semblable au sien? Même celui de ses frères, ceux qui étaient les plus proches de lui, était tellement différent… En cet instant il ne savait plus s’il voulait reculer ou avancer, s’il recherchait une présence près de lui où s’il préférait les fuir comme la peste? Tout commençait à se mélanger dans sa tête, à tel point qu’il commençait à avoir un mal de crâne du tonnerre de Jupiter; la rupture n’était plus très loin, accentuant encore sa peur…

Enfin, te voilà !

Nero avait à peine posé un pied en l'antichambre qu'il n'avait ensuite plus réalisé le moindre mouvement. Le Prophète aurait certainement beaucoup de travail sur ce garçon s'il souhaitait le rendre apte à servir Arès de la meilleure des façons... Une âme fragile et instable qu'il faudrait endurcir, une flamme vacillante sur laquelle il faudrait souffler avec mesure s'il souhaitait qu'elle exprime son plein potentiel. Le garder dans l'ombre de ses frères ne mènerait à rien, et il fallait rapidement lui faire prendre son indépendance en lui faisant comprendre qu'il était capable de se mettre en valeur sans eux. Et si ce n'était le cas et bien... Ce ferait un cadavre de plus à pourrir dans cette antichambre...

Nero du Grand-Duc... J'ai à te parler ! Enfin, te parler... Je ne suis pas réellement amateur des grands discours, et je pense que c'est ton cas également. Mettons-nous donc rapidement en situation ! Je souhaite savoir ce que tu vaux, si tu pourras réellement avoir une utilité au sein des plans de notre Maître...

Geste très simple que celui qu'il commet alors, en frappant le sol de terre poussiéreuse de l'antichambre du feu du bout de sa faux. La réaction habituelle s'ensuit, lorsque les deux lourdes portes de pierre coulissent et se referment, faisant taire le couloir de clarté qui jusque là pouvait guider quiconque d'une issue à l'autre de la pièce cubique et désespérément vide outre quelques ossements. Cela fait, les murs ainsi que le plafond se couvrir de flammes, un feu vif et nourrit qui faisant amplement mériter son nom à l'endroit. Assez trompeur aussi, lorsque l'on savait que le Cardinal de la Mort n'usait pas de cet élément en combat. Soit...

Alors, par tes mots et tes actes, montre-moi que tu es digne de marcher et te battre aux côtés des miens. Jeune Valérius, ce jour est celui où tu vas affronter la Mort...

Ephtal souhaitait réellement le tester, et il allait procéder par étape pour cela... S'il voulait avoir une démonstration de ses capacités physiques ainsi que de ses résistances mentales, il voulait aussi voir de quoi son âme était capable. Et pour cela, il n'avait encore rien trouvé de mieux que de la palper, lui qui en avait le pouvoir... Il tendit alors sa main gauche vers sa pauvre victime qui devait sans doute encore se demander dans quelle galère il pouvait bien se trouver... Et de sa voix grave et impérieuse prononça un simple "Soul Possession", sa plus terrible arcane... Elle aspirerait l'âme du jeune homme, l'attirerait à lui... Et là, Ephtal tenterait de l'attraper de sa main gantée. De l'y serrer, de la tordre... Une manœuvre sournoise car il n'ignorait pas le genre de douleur que cela pouvait provoquer.

Bats toi Nero ! Prouve-moi la force de ton âme, sinon je ferai en sorte que tu sois perdu à jamais...

Une entrée en matière aussi brève que violente. Le but n'est autre que de le remuer, le bousculer d'entrée de jeu avant de provoquer en lui des réactions que la Cardinal de la Mort pourrait ensuite juger... Qu'il parle, ou se batte, ou qu'il cumule les deux, toute information était bonne à prendre...

Il est dit que la peur révèle l’homme, le vrai, celui qui sommeil au plus profond de nous et que personne ne connaît réellement. C’était actuellement cette même peur primitive qui venait de s’éveiller en Nero, le plongeant momentanément dans une déroute totale qui ne lui permit à aucun moment de réagir correctement. Ni lorsque les portes se refermèrent, et encore moins lorsque la première vague d’attaque vint. Il ne sut réellement ce qui se passait mais ressentit une vive douleur, qui fut telle qu’il eut l’impression qu’on tentait de lui arracher quelque chose de l’intérieur. Cette douleur réveilla en lui son instinct de survit, et il eut un instant de clarté, assez pour repousser violemment cette main qu’il sentait approcher et sauter en arrière, afin de mettre une distance de sécurité. Ainsi se retrouva-t-il dos au mur, tentant de reprendre ses esprits et de comprendre ce qu’il se passait.

Le souffle court, une main posée sur son cœur qui battait à tout rompre, le jeune homme put enfin se rendre compte que la pièce était éclairée par plusieurs torches accrochées sur les murs...Non...c'était les murs eux-mêmes qui s'étaient enflammés, le faisant sursauter et s'éloigner d'eux, raccourcissant sans le vouloir la distance qui le séparait du Prophète. Il semblait d'ailleurs évident que ce dernier allait de nouveau tenter de le tuer. Pourquoi? Il n’en savait rien, car qui sait si les mots que cette homme avait prononcé était la vérité ou simple prétexte. Cependant, une chose était sûre: s’il ne faisait rien, sa mort surviendrait dans les quelques minutes qui suivraient. Or il était bien décider à vivre encore quelques années, et il était étonné de voir à quel point il voulait vivre. Doucement, le jeune homme se remit face à l'homme qui l'avait attaqué, baissant la tête, comme si soudainement il devait porter un lourd fardeau sur les épaules; seule sa respiration erratique se faisait entendre.

-Le vent, monta soudainement sa voix, souffle librement sur les plaines, dit-il d’une voix douce. Mais la mienne, continua-t-il sur le même ton de confidence, elle ne se gagnera que par le sang, n’est-ce pas…?

Ce n’était pas tout à fait une question, ni une véritable affirmation, plus une sorte de constatation à laquelle il était arrivé à force de réfléchir. Soudainement, il redressa la tête et ses yeux se rivèrent à ceux de son adversaire pour la première fois depuis qu’il était arrivé ici. Ces derniers brillaient d’une flamme naissante qui ne demandait qu’à être attiser pour brûler plus intensément. Tout aussi soudainement son bras bougea à une vitesse qui aurait put paraître ahurissante pour un humain lambda, mais qui devait paraître bien dérisoire face à celle de son adversaire. Réitérant son geste avec son autre main cette fois, il lança plusieurs lames de vent meurtrières, semblant simplement vouloir tenir son adversaire en respect. Mais à y regarder de plus près, ses mouvements, tout en restant similaires, possédaient de légères variantes. C’est ainsi qu’il construisit son piège tout autour du Cardinal.

Soudainement, son cosmos qui jusque là était restait calme s’anima avec véhémence et sembla bouger de façon indépendante de la volonté du jeune homme. Ce qui n’empêcha que ce dernier vint finir de construire le piège de vent que le Grand Duc avait construit et le déclencha afin qu’il se referme droit sur son adversaire. Même s’il ne parvenait à blesser mortellement son adversaire, au moins ce dernier n’en ressortirait pas indemne.

De son côté, Nero se campait à nouveau sur ses positions, attendant le prochain assaut qui ne tarderait sûrement pas à venir. Puis aussi brusquement que son cosmos était apparut, ce dernier se calma et revint à une intensité bien moindre. Était-ce le fait d’une volonté du jeune homme ou simplement une réaction instinctive? Lui-même n’aurait put le dire à cet instant.

Citation :: Désolé pour le délai... en plus de la prépa de l'event, j'étais malade ces derniers jours donc du mal à RP... Il n'y aura plus de retard pour les prochains posts !

Était-il déjà en train de divaguer ? Était-ce ainsi qu'il réagissait face à la mort, à parler simplement du vent ? Cela présageait du moins de la riposte, ce genre de parallèle n'était que rarement exploité dans un combat, selon son expérience personnelle. Curieux de voir de quoi il allait s'agir exactement - après tout, il était surtout là pour ça - il se préparait à ne rien faire pour l'éviter et donc encaisser. Le Grand-Duc effectua donc quelques mouvements des bras afin sans doute d'accentuer son énergie cosmique. De nombreux chevaliers en avaient besoin après tout, il n'y avait là rien d'étonnant. Restait donc à attendre la suite... L'énergie du volatile qui se répand peu à peu. Le Prophète ferme les yeux, laissant là tomber les traditionnels sens humains pour se concentrer sur sa spécialité : ressentir les oscillations du cosmos avec précision. Ainsi, il sentait le filet se construire, ainsi il sentait l'énergie s'accumuler et s'affoler avant de finalement s'abattre sur lui. Ce furent là ses nerfs qui purent ressentir quelque chose... Serrant les dents, tête légèrement baissée, il attendit ainsi que la tempête passe, sans broncher. De multiples coupures et meurtrissures parcouraient son corps lorsque le vent s'apaisa. Il releva alors la tête, vaguement penchée sur le côté.

C'est là tout ?

Voix calme et grave, nulle émotion. Mais cela ne veut pas dire qu'aucune réaction ne se produit. Alors qu'il se met à aspirer tout cosmos répandu dans l'antichambre à lui, une autre cosmo-énergie que la sienne se met à l'oeuvre également. De chacune de ses blessures sortent des flammes, mais en lieu et place de le meurtrir les plaies se refermèrent. L'apport de l'énergie de sa majesté Arès, ni plus ni moins, qui venait panser ses lésions. Ce n'était pas le seul bénéfice qu'il en retirait, récupérant par là même un surplus d'énergie pour la suite. Pendant ce temps, le cosmos qu'il avait aspiré s'était massé autour de la lame de sa faux. Le colosse prit alors son élan pour armer son coup. Et lorsqu'il donna un grand coup à l'horizontale, ce fut une véritable pluie de faucilles chimériques qui partirent à la rencontre du jeune Valérius. Cette arcane possédait de plus la particularité de soigner ses blessures... Cela s'ajoutant aux effets de son appel à l'énergie d'Arès, autant dire que le Prophète était toujours en pleine forme...

L’étonnement parut sur son visage, car il eut vite fait de comprendre que le prophète n’avait à aucun moment chercher à esquiver son attaque, testant sa force par la même occasion. Et la peur fut de retour, de même que la panique alors qu’il voyait les plaies qu’il avait infligé au Prophète se refermer une à une. Et ce cosmos qui l’entourait ne lui présageait rien de bon, semblant redonner plus de force à l’homme qui tentait de le tuer. Et ce fut avec horreur qu’il le vit préparer sa prochaine attaque; incapable de bouger, il ne put qu’observer cette pluie de faux lui foncer droit dessus. Son simple réflexe de dernière minute fut de protéger son visage de ses bras, de même qu’instinctivement une partie de son cosmos vint l’entourer, absorbant une partie de l’attaque, mais si faible que le jeune Berserker eut l’impression d’être transpercé de toute part.

C’est à genoux sur le sol qu’il finit, saignant abondamment, se demandant si sa dernière heure n’était pas arrivé. Que pouvait-il faire face à un tel monstre, hormis fuir? Mais lorsque son regard se posa tout autour de lui, il sut qu’aucune échappatoire hormis le combat ne lui serait permit. Et supplier ne servirait à rien, l’autre ne ferait preuve d’aucune pitié d’autant plus que lui-même n’était pas du genre à supplier. Mais que diable pouvait-il faire? "Bats-toi" lui souffla une voix au fond de son esprit.

*Primus?* appela-t-il.

"Bats-toi" reprit la même voix, "Bats-toi mon frère, pour toi, pour nous, pour tes frères qui sont tombés. C’est désormais sur tes épaules que repose le nom des Valérius" termina l’image qu’il avait de son frère. Mais il restait toujours le même problème, que pouvait-il bien faire pour survivre à pareil cataclysme? Il n’en avait aucune idée, mais le fait était que son frère avait raison, il devait se battre pour lui et ses frère, pour le nom qu’il portait. Alors lentement, laissant échapper un léger gémissement de douleur, il se redressa, essayant de contenir la peur qui rendait ses gestes maladroits, chancelant de plusieurs pas en arrière avant de se stabiliser sur ses deux jambes. Il osa un simple regard sur l’homme qui lui faisait face, mais se stoppant à son torse, préférant fixer les muscles puissant que de faire face aux yeux de son adversaire.

D’une main mal assurée il esquissa un premier geste vers le Prophète, mais bien loin d’être agressif, ce fut un vent doux qui se leva, venant jouer autour d’eux avant de mourir à leurs pieds. Et il apprécia la brise naissante qui vint caresser son visage, le rassurant un instant pour la suite du combat. Reprenant un peu constance après le coup qu’il venait d’accuser, il respira un grand coup et se concentra: ne faire qu’un avec le vent… Il ferma les yeux afin de mieux se concentrer, et recommença son manège, mêlant son esprit à celui du vent du matin, il finit par atteindre un stade de concentration assez élevé. Puis soudain, la nature du vent changea du tout au tout, venant racler les murs enflammés, jouant avec les flammes. Plus agressif de secondes en secondes, il emplissait la pièce, avant de venir pousser le jeune homme qui lui commandait, il était prêt.

Ouvrant d’un coup les yeux, Nero envoya plusieurs vagues de vent totalement désordonnées en direction de son adversaire, avant de s’élancer à leur suite avec une aisance qui le surprit. Il tint bon, faisant fit de la douleur qu’il ressentait, banda ses muscles et sauta dans les airs. Il atterrit sur une première lame de vent, y prenant appui pour s’élancer encore plus haut dans la salle, sautant alors sur une deuxième lame de vent alors que les deux autres arrivaient à hauteur de son adversaire, ayant pour seul but de l’occuper une demie seconde de plus. Ainsi il sauta une troisième et dernière fois, envoyant une dernière petite lame de vent vers les hauteurs, il arriva presque à hauteur du plafond enflammé. Tournant alors sur lui-même il prit appui sur la lame qu’il venait de créer et s’élança droit sur le Prophète, à toute vitesse.

Il s’entoura ainsi d’un vent violent, qu’il finit par envoyer droit sur son adversaire à quelque mètre de lui, ce qui le stoppa net dans sa descente, le faisant flotter un instant au-dessus de l’homme, avant que le jeune garçon ne fasse un salto arrière pour retomber juste devant celui qu’il venait d’agresser. A genoux devant-lui, il dut lever les yeux pour observer les dégâts qu’il avait put lui faire, avant d’oser enfin le regarder dans les yeux. La question muette pouvait se lire au fond de ses prunelles, et ça alors c’était toujours rien?

L'impact parut réellement déstabiliser le jeune Valérius. S'il n'y avait certes pas été de main-morte, il ne se faisait pas non plus de satisfaction personnelle à cela. Ce qui l'intéressait désormais était la réplique du Grand-Duc. En lui offrant un combat sans nullement retenir ses coups, il pouvait espérer que Nero se débride quelque peu et se laisse aller à montrer une part plus étendue de ses capacités. Le secouer pour en faire ressortir son potentiel. Mieux estimer ses qualités et lui montrer que sans un fort esprit combatif, il ne s'en sortirait pas dans cette nouvelle vie qu'il leur avait offert en les ramenant avec lui en la citadelle. Car c'était bien de ça dont il s'agissait, ne prenant pas particulièrement de plaisir à rosser l'un de ses Berserkers. Après un instant d'attente, son élève provisoire sembla reprendre contenance. Son cosmos a nouveau commença à se répandre, sans qu'Ephtal ne fasse rien pour annihiler cet effort. Puis vint alors soudainement l'offensive. Contre toute attente, Nero se rua vers lui en s'aidant d'espèces de plate-formes de vent afin de se rapprocher. Rapide... pas assez pour que le Cardinal de la Mort ne le perde du regard, mais assez que pour surprendre de nombreux adversaires. Surtout lors de la dernière étape, celle qui le faisait se retourner pour se propulser à sa rencontre, et ce non pas pour lui porter un coup physique mais pour lui expédier selon un angle favorable un vent particulièrement violent.

Manœuvre habile mais dangereuse, car tout guerrier chevronné savait que le fait de se retrouver dans les airs provoquait une vulnérabilité. En effet, il était toujours plus difficile d'éviter un coup en plein saut plutôt que les pieds sur terre. Enfin, peut-être que le Grand-Duc possédait une maîtrise suffisante que pour pouvoir se créer un appui au dernier moment afin de se permettre tout de même d'esquiver ? Il ne tenta en tout cas pas de l'apprendre pour l'instant, ne frappant pas dans l'immédiat. Il se contenta surtout de subir l'assaut, bras en croix devant lui. Pas suffisant pour le mettre à terre, mais assez du moins pour que ses pieds viennent tracer deux sillons parallèle dans la terre poussiéreuse dont était constitué le sol. Assez vaste que pour s'assurer de toujours frapper, assez fort que pour tracasser la majorité des ennemis qu'il pourrait croiser... C'était mieux ! Les flammes des parois se ravivèrent brutalement également, le feu appréciant particulièrement d'être ainsi nourri d'air à partir du moment où il résistait au souffle.

Voilà qui est mieux, Nero du Grand-Duc. Mais je veux en voir plus encore ! Tu fais une utilisation notable du cosmos, mais Rome est-elle donc tombée si bas qu'elle n'apprenne plus à ses enfants à se battre comme des hommes ?

Pour ce qu'il en savait, cette remarque avait des chances de provoquer quelques réactions chez son interlocuteur. La mention à Rome pourrait peut-être le remuer un peu plus en profondeur encore... Mais ce ne serait rien s'il rendait pas les coups, n'est-ce pas ? Ce n'était pas d'un punching-ball dont il avait besoin pour s'améliorer, mais d'une véritable résistance presque sans pitié. Tout comme pour sa précédente attaque, Ephtal prit donc son élan afin de frapper de sa faux d'un large mouvement horizontal. Au tour de son Frozen Scythe d'être mis à contribution. Un violent arc de glace fut projeté vers le jeune homme, accompagné d'une vague de froid particulièrement vive. Si le Cardinal de la Mort n'atteignait pas le zéro absolu, il n'en était pas très loin...

Lentement, sa conscience coulait, comme s’il tombait dans un gouffre sans fond. Rupture… Le regard qu’il posa sur l’homme qui lui faisait face changea du tout au tout, comme si ce n’était plus le même homme qui se battait. Toujours le même corps, mais une conscience différente. Ses yeux d’habitude d’un émeraude si doux était obscurcit par une folie sans nom qui l’envahissait peu à peu, faisant ressortir ses plus bas instinct, tel que celui de la survie coûte que coûte. Ce fut d’un œil attentif qu’il observa cette vague de glace s’approcher de lui à toute vitesse, mais avant qu’elle ne vienne à le toucher, il concentra un immense mur de vent face à lui où elle ne put que venir se briser. Ce qui n’empêcha pas de multiples éclats de venir lui entailler la peau et la brûler là où il était déjà blessé. Mais bien loin de se démonter, il resta camper sur ses positions et fit de nouveau appel à un vent frais, tel la brise fraiche du matin, qui vint lentement entourer son corps, séchant ses blessures et arrêtant le sang de couler, lui offrant un peu de répit avant sa prochaine attaque.

Après quoi il posa ses yeux de prédateurs sur sa proie, se demandant si au final cette dernière se rendait bien compte qu’il était sur un terrain qui désormais l’avantageait. On souhaitait le tuer? Soit, mais il ne passerait pas de vie à trépas si facilement, et il faudrait désormais redoubler d’effort pour l’abattre. Concentrant donc de nouveau un vent violent autour de son corps, il ne le lança pas de suite sur son adversaire, au contraire, il le fit aller et venir le long des parois de feu, ravivant ce dernier avec ardeur, avant de subitement faire changer le vent de direction, arrachant une partie des flammes qui vinrent se mêler au vent et se dirigèrent à nouveau droit sur lui. Une attaque somme toute apparence suicidaire puisqu’il serait mortellement blessé, mais rien n’était assez indispensable pour battre le Prophète. Aussi pendant un moment se transforma-t-il en torche humaine, avant de lancer de nouvelle lame de vent et de feu; mais c’était seulement de ses mains, il en envoya également grâce à ses jambes, toute une multitude de lames enflammées qui viendraient arracher la chair du Cardinal de la Mort.

Se redressant de toute sa hauteur, la tête haute et les yeux rivés sur la silhouette face à lui, il ne perdait pas contenance. Plusieurs brûlures étaient apparues sur sa peau, là où les flammes l’avaient léchée. Il était certes blessé dans son corps, mais pas dans son honneur. Voilà ce qu’on leur apprenait à Rome, peu importait le corps tant que l’honneur était sauf, utiliser chaque terrain à son avantage et le retourner contre son adversaire. Etait-ce suffisant ou fallait-il qu’il en remette une couche?

Touché ! Ses mots avaient été bien choisis, et comme souvent ses provocations faisaient effet. Il y avait sans doute d'autres méthodes pour forcer ses guerriers à donner le meilleur d'eux-mêmes, mais de tous temps cela avait été celle qu'il privilégiait. Se faire piquer au vif par quelqu'un que l'on respecte forçait quasi immanquablement ses soldats à se réveiller et faire exploser leur puissance. Montrer au Prophète que ses critiques n'étaient pas justifiées... Et c'était là exactement ce qu'il voulait ! Rien qu'à son regard, Ephtal pouvait voir que Nero n'avait pas particulièrement apprécié la remarque. Une détermination nouvelle, plus forte encore que lors de sa précédente offensive. Le vent que le Grand-Duc déchaîne alors en est un autre témoin. Le Cardinal de la Mort sait déjà ce qu'il va faire pour contrer ce qui va arriver. L'on ne sait jamais tout à fait à quoi s'attendre, mais lorsque l'on est le possesseur d'une technique défensive telle que la sienne, l'on sait qu'elle pourra s'adapter à tout et n'importe quoi. Surtout lorsque les attaques se faisaient sur le plan physique... Mais les chevaliers qui usaient des emprises spirituelles et des illusions étaient rares, et il ne s'attendait de toute manière pas du tout à ça dans le chef de son adversaire du moment.

À raison visiblement, lorsque le vent de Nero se déchaîne et aspire une partie des flammes murales pour venir renforcer son attaque. Une manoeuvre particulièrement dangereuse, car il ne manquerait pas de s'y blesser lui-même. Mais après tout, n'était-ce pas pour voir ce genre de chose qu'il l'avait pressé depuis le début ? Sous son masque il se met à sourire, et fait appel au bouclier d'Arès pour contrer l'attaque du Grand-Duc lorsque ce dernier la fait déferler vers lui. Le bouclier démesuré fait de flammes chimérique diminue au passage l'arcane de Nero, ce qui n'empêche pas cependant Ephtal d'en subir les dégâts bien qu'amoindris. Là, il ne prononça qu'un seul et unique mot :

Enfin... !

Un compliment malgré tout. Implicite, mais il n'en était pas moins un. Il ne lui restait à présent qu'une seule chose à voir... Si Nero avait résisté à la plupart de ses attaques en s'en sortant plutôt bien, il venait enfin de lui faire démonstration de sa puissance. Mais résisterait-il au trouble que le Cardinal de la Mort allait jeter ? Du sol sortirent des mains, dont les plus proches venaient happer les chevilles de Nero. Les corps s'extirpèrent peu à peu. Des cadavres pourrissants qui viendraient accabler sa victime. Une illusion si forte que les coups qu'ils portaient causaient de réels dommage. Mais ce n'était pas tout, non... Ce serait trop facile sinon ! Ces morts n'étaient pas de parfaits inconnus pour le Valérius. Les visages qu'ils affichaient étaient ceux des proches de sa cible. Sa famille, ses hypothétiques amis, ses rivaux et ennemis... Une illusion tenace qui ne manquait jamais de troubler les esprits. À cela le colosse ajoutait encore une attaque afin de profiter au mieux de ce trouble. D'un mouvement sec de sa faux, il expédie vers lui une onde tranchante qui viendrait se cumuler aux dégâts déjà causés par son armée des morts.

Apparemment le premier assaut n’avait guère suffit, mais au moins avait-il obligé le Prophète à dévoilé l’une de ses arcanes, et de ça il en était fier. Ceci voulait donc dire que son attaque était suffisamment au point pour blesser mortellement, même si cet étrange bouclier qui était apparut entre lui et sa cible semblait avoir absorbé une bonne partie des dégâts. Au moins savait-il à quoi il pouvait s’attendre désormais, et son but était d’obliger l’homme à dévoiler toutes ses arcanes, aussi se concentra-t-il à nouveau, faisant renaître le vent de ses mains, le manipulant à sa guise. Ce dernier sembla par ailleurs légèrement différent des précédents, comme s’il apparaissait plus redoutable qu’auparavant. Quoiqu’il en soit, ce nouveau vent roulait autour d’eux, semblant attendre son heure.

En attendant, lorsqu’il vit tous ses cadavres se lever du sol, il s’emmitoufla d’un manteau de vent protecteur, que seul les plus puissants pourraient traverser. Il tenta également de ne pas se laisser distraire par ses visages si familiers… Ils étaient tous morts, et bien morts!! Il avait lui-même tué son Maître d’Arme, et il avait de ses propres yeux le corps sans vie de son père, tout comme ce dernier avait été clair sur le fait qu’il avait tué sa propre et obligé son propre fils à la manger!! Quant à ses frères ils ne pouvaient décemment pas se trouver là!! Cependant malgré toute sa bonne volonté, il ne put rester totalement impassible et quelques attaques passèrent son propre bouclier, le mettant en rage.

Posant un regard ardent sur celui qui avait osé utiliser ainsi le visage de sa mère, Nero fit plusieurs mouvement de plus ne plus ample, obligeant de nouveau le vent qui l’entourait il y a peu, à venir se frotter contre les parois de feu, arrachant de nouveau flammes. Puis il envoya toute une série de vagues venant des quatre murs droit sur son adversaire. Après quoi il contrôla le premier vent qu’il avait créé pour venir renforcer son attaque, qui vint lui frôler les avant bras, le blessant à nouveau. Ainsi l’attaque était de nouveau destructrice, et il verrait bien par quelle prouesse le Prophète allait s’en sortir cette fois-ci!!

En attendant, il tomba à genoux, cet assaut ayant sérieusement entamé ses forces. Il sentait peu à peu la vie le quitter et sa vue se troubler par moment, de même que son souffle était erratique. Il ne savait combien de temps encore il pourrait tenir, mais pas longtemps ça il en était sûr. Mieux valait qu’il finisse au plus tôt avant de passer de vie à trépas…

Petit souci :

Nero basait désormais sa stratégie sur la défensive selon toute évidence. Mais cela ne s'avérait pas tout à fait suffisant. À l'usure, Ephtal savait qu'il pourrait abattre ses réserves et achever le jeune Valérius s'il poursuivait. Mais était-ce réellement utile alors qu'il avait déjà pu constater tout ce qu'il était désireux de voir chez le Grand-Duc ? Il avait supporté la douleur. Il avait supporté les coups. Et à l'instant, il venait de se défendre comme il le pouvait du réveil des morts, en restant toujours debout cependant. Le pire aurait été qu'il se laisse tomber à s'en tenir la tête entre les mains, bien entendu. Mais ce test également, il l'avait réussi... Mais même après tout cela, le Cardinal de la Mort n'avait pas souhaité proclamer la fin de cet affrontement. En effet, Nero était en train à nouveau de concentrer son cosmos, de faire se lever son vent si coutumier apparemment, ses attaques paraissant entièrement basées là-dessus. Cela méritait qu'il fasse preuve d'encore un peu de patience et voir ce que ce jeune adversaire avait à lui proposer de nouveau. Les lames de vent se faisaient plus furieuses, annonçant que l'attaque allait être encore plus redoutable. Mais au final, elle ne fut dans les faits qu'identique à ce que le Prophète avait déjà pu voir.

Le colosse masqué ne fit que tendre sa main libre de sa faux vers l'avant, son cosmos concentré autour de sa paume. Il s'attendait à l'impact mieux que précédemment et put donc estimer qu'il aurait la force physique pour ne pas en être projeté à présent. Cela ne l'empêcherait pas toutefois d'en nourrir de nouvelles meurtrissures, mais au moins les flammes ne seraient pas un souci... Sa cosmo-énergie tendait à annuler les particularités de cette offensive, et ainsi à l'amoindrir, la rendre moins redoutable. Par là, il restait certes sans défense, mais c'était là suffisant selon son estimation, il pourrait encore supporter cette arcane quelques fois sans avoir à mettre le genou en terre... Quant à Nero, pourrait-il tenir le rythme ? Supporter ses flammes et les multiples attaques du Cardinal de la Mort si ce dernier venait à poursuivre ? Il ne le pensait pas... Aucune utilité d'aller plus loin désormais, maintenant que le gros de l'attaque du Grand-Duc était passé. Après cela, les flammes murales disparurent, et les portes s'ouvrirent alors, recréant à nouveau le couloir de lumière qui traversait l'antichambre du Feu.

C'en est tout pour aujourd'hui, Nero du Grand-Duc. Tu t'es montré plus solide que je ne l'aurais pensé. Tu as certes encore du travail à fournir, mais ta force n'est pas négligeable si tant est que tu sois capable de te jeter au plus vite dans la bataille sans que tu sois obligé par trop de rester sur tes réserves.
Je te garde, donc. Il n'est pas nécessaire encore de te supprimer. Mais je continuerai de te surveiller, Nero. Évite de te mettre par trop dans l'ombre de tes frères, et deviens toi-même un être redoutable. Alors, Arès pourra être fier de toi...

Il ne quitta pas la pièce immédiatement, mais ne tarderait pas à le faire si Nero n'apportait pas d'élément propre à poursuivre la discussion. Vu la fatigue qu'il manifestait, cela était loin d'être certain...

Tout semblait terminer, les flammes autour de lui moururent et les portes s’ouvrirent, laissant passer un air frais et renouvelé qu’il inspira avec soulagement. Même s’il ne comprenait pas vraiment pourquoi son adversaire s’arrêtait soudainement alors qu’il était sur le point de l’achever. Puis les paroles du Cardinal lui parvinrent et le firent tomber des nues, alors tout ceci n’avait été qu’un test? Il sentit un poids lui tomber sur les épaules alors qu’il baissait la tête, fixant le sol où le sang qui s’écoulait de ses bras formait déjà une tâche rougeâtre. Plusieurs brûlures apparaissaient ça et là, tirant sur sa peau et le faisan souffrir. Mais la douleur physique, il y était habitué, alors il pouvait aisément se taire et ne pas gémir. De toute façon, il était hors de question qu’il admette une quelconque douleur face à cet homme; du moins verbalement, car physiquement, tous ses muscles étaient tendus à leur maximum.

Comme il semblait qu’on attende de lui qu’il débarrasse désormais le plancher, il se releva doucement, avec quelques difficultés il fallait bien l’avouer. Chancelant un peu, il mit plusieurs secondes à trouver un équilibre un peu précaire. Ses yeux lui jouaient des tours, déformant les lignes, et la pièce autour de lui avait décidé de tournoyer sur elle-même, lui rendant la tâche plus difficile. Et la fatigue se faisait de plus en plus présente dans son corps, le rendant aussi lourd que les Portes de Rome. Mais le fait restait qu’on avait plus besoin de lui pour le moment et qu’il devait partir. Ainsi, il dut faire un premier effort afin de faire un premier pas sans tomber à terre, d’autant plus que son thorax le faisait atrocement souffrir, sans doute à cause des côtes brisées, rendant sa respiration plutôt laborieuse.

Tant bien que mal, il réussit à se trainer jusqu'à la grande porte par où il était entrée, une main autour de son torse, essayant d’endiguer la douleur d’une façon ou d’une autre. Serrant les dents, il dut malgré tout faire une première pause en s’appuyant au mur le plus proche, le temps d’essayer de reprendre un peu sa respiration. Après quoi il repartit, de son rythme toujours aussi lent. Abandonnant tout principe de prudence, il tournait le dos au Prophète, sa conscience désormais focalisé sur le fait de trouver de quoi se soigner… Du moins espérait-il ouvrir la bonne porte et tomber sur une infirmerie ou un truc du genre, car il s’apercevait maintenant qu’il ne savait même pas où pouvait se trouver un tel endroit… Sauf que demander de l’aide était au-dessus de ses moyens, enlisé dans sa propre fierté, il préférait encore se débrouiller seul que d’héler un inconnu.

S’enfonçant à nouveau dans l’ombre des murs, il longea ces derniers un moment, s’y appuyant afin de ne pas s’écraser lamentablement au sol. Il dut faire plusieurs pause, afin d’essayer de retrouver un souffle un peu plus régulier, mais chaque fois cet exercice lui semblait impossible à réaliser. Jusqu’à ce qu’il ne tienne plus et finisse par s’effondrer, se laissant glisser le long du mur avec un léger gémissement qui lui échappa malgré lui. Il se mit tant bien que mal dos au mur, relâchant ses muscles au maximum, cherchant un peu de répit dans sa douleur. Son corps fut parcourus de léger tremblement alors qu’il lui semblait qu’un froid glacial régnait dans les lieux, ce qui le fit instantanément se repliez sur lui-même, ramenant ses jambes vers son corps.

Soudain, il cru percevoir une silhouette mouvante, qui paraissait familière au jeune Berserker. Elle se tenait là devant-lui et semblait le fixer, alors que son visage lui apparaissait déjà plus clair. Tendant une main brûlée et sanguinolente dans sa direction, il tenta de l’attraper.

- Primus...? s’éleva sa voix des plus faibles. Pardos…? appela-t-il à nouveau dans un murmure alors qu’il ne recevait aucune réponse.

Mais déjà ses frères se détournaient de lui et semblaient prendre un chemin différent, le laissant là. Il tendit de nouveau la main, cherchant à les retenir, espérant qu’ils se retourneraient et l’attendraient.

*Attendez-moi!!* tenta-t-il de les appeler mentalement, n’ayant plus la force de parler.

Mais déjà elles disparaissaient et il se retrouve de nouveau seul et engourdit par la fatigue. Son bras retomba mollement à terre, et déjà l’inconscience le prenait peu à peu, tandis qu’une goutte d’eau salée perlait lentement sur sa joue, traçant son chemin sur le visage poussiéreux, jusqu'à tomber à terre…

Citation :: Repos 1/3

Sujet: Re: Le feu le plus couvert est le plus ardent [Nero]

» Voyage incognito [pv-Nero]
» Entre deux combats [Pv: Nero]
» Valerius Nero, Berserker du Grand Duc [Finish - MaJ 09/12/11]
» Le Renard, le Cobra et le Grand Duc [PV avec Ephtal, Nero et Pardos]

Le feu le plus couvert est le plus ardent [Nero]

Le feu le plus couvert est le plus ardent [Nero]

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