Le soleil continuait encore sa monté vers les sommets du ciel bleu quand la blondeur d’Elias apparut au loin. Voila un moment que Mercurio l’attendait, assis sur le temple du scorpion. Littéralement assis dessus, sur le porche, ses deux jambes bâtant dans le vide. Des jours plus tôt, il aurait juré des mois, leur discussion s’était terminée sur une confirmation pour le Centaure. Une « voie » à découvrir, plus en accord avec ses sentiments. Loin des honneurs, loin des chansons ou de la gloire. Loin des préceptes qu’on lui avait inculqués. Loin, malheureusement des leçons de son maitre. De Leur maitre. Un petit sourire joueur se dessina sur les lèvres du jeune homme alors qu’il regardait son opposé monter les marches menant au temple d’Antarès.

Depuis qu’Elias lui-même était venu le stopper de sa déprime pour des raisons qui lui était propre, Mercurio s’était jeté à cœur perdu dans la tâche. Voila bien longtemps qu’il n’avait touché, femme, homme ou boisson. Attitude des plus surprenantes pour tous ceux qui le connaissait ne serait-ce que de vu. Malheureusement, parfois, la volonté ne suffit pas. Malgré tout ses efforts, toute son imagination ou son enthousiasme, il n’avait pus atteindre son but. Pour un être capable de naviguer dans les strates de gris, la capacité à se dissimuler, à porter un masque sans faillir est primordiale.

Qui de mieux que l’inquisiteur phénix pour l’aider dans sa quête ? Tout le sel de la rencontre étant qu’il serait plus que réticent à vouloir aider ce « déchet », cette « chose » dont il fallait déployé les cendres dans tout le sanctuaire. Le menton coincé dans la paume de sa main droite, Mercurio observa le reflet des rayons du soleil sur son camarade. Frère d’enseignement, ennemi d’idées. Il était le seul être dans tout le sanctuaire dont il connaissait la force dans la création d’illusion. Souvent, il l’en avait menacé. Souvent il l’avait finalement épargné mais que pour mieux ronger son frein en attendant un moment plus propice. Peut-être serait-ce celui-ci ?

Sans bouger, le centaure laissa son cosmos exploser. Telle une flamme animer par un coup de vent qui grandit et brille de plus en plus fort. Une lumière qui ne fait que projeter plus d’ombre tout autour d’elle. Nul doute que l’autre apprenti du scorpion saura le repérer. Spécialement quand l’animosité est aussi présente dans ce cosmos, comme une attaque avant même de prendre la parole. Mercurio attendit quelques instants que son homologue pose les yeux sur lui avant de redescendre d’un bond vers le sol. Il s’avança de quelques pas avant de se stopper en haut du grand escalier, dominant pour quelques instants son « partenaire ». Son sourire s’agrandit en un sourire de prédateur. Comme s’il était en totale maitrise de la situation.

-Bonjour Elias. Quel heureux hasard de se rencontrer ici.

Aujourd’hui n’est pas un bon jour. Aujourd’hui est un jour de doute où l’échec est caché dans chaque doute, chaque faille et recoin. Aujourd’hui, Mercurio entendait bien connaitre le jugement du phénix, quitte à ne pas en revenir.

-Le jour parfait pour t’emmener sur un chemin de péché ne trouves-tu pas ?

Citation :

Je place ce rp après ma validation rang Argent, rp en cours avec Antares. D'où le changement d'aura.

Alors que le cosmos attirait l'attention du Phénix, celui-ci leva les yeux vers la source avant de marmonner à demi-voix son nom. Mercurio. Source de bien des problèmes dans cette maison qui appartenait à Antares. Ce dernier ne tardait d'ailleurs pas à redescendre, se positionnant en haut des marches qui permettaient d'atteindre le temple du Scorpion. Un instant, Elias s'arrêta, écoutant les paroles de son homologue. Rien de nouveau en ce lieu à la vérité. Comme à son habitude, Mercurio se lâchait en présence du jeune homme, quitte un jour à risquer sa vie. Car Mercurio semblait avoir oublié comment s'était clôturé leur dernière rencontre. Il semblait avoir oublié qu'il avait failli y perdre la main, voir plus, s'il s'était entêté à laisser sa main sur sa propre armure.

Il faut dire aussi que les fous avaient tendance à occulter les moments difficiles de leur vie. Et le Centaure y parvenait à merveille. Malheureusement pour lui, ce n'était pas le moment de venir gêner le Phénix. Car s'il y avait bien une chose qui avait changé depuis peu, c'était l'aura qui émanait de lui. Son armure n'avait pas évolué en profondeur, néanmoins il se dégageait d'Elias cette nouvelle puissance, ce sentiment de force qui pouvait faire douter les plus faibles. Car le Phénix avait évolué. Et il avait renforcé plus encore ses convictions.

Un chemin de pêché... Mais à bien y regarder, Mercurio en était-il vraiment capable ? N'était-ce pas que des mots pour un fanfaron qui ne voulait pas rester seul ? S'il jouait un jeu dangereux, il n'en était pas moins le second élève de Maître Antares. Et cela lui octroyait ne faveur. celle de ne pas se faire désintégrer de suite. Un prétexte, une bonne raison. C'était tout ce dont avait besoin Elias pour laisser libre court à la folie destructrice qui s'emparait peu à peu de son âme. Lui qui était la lumière, il ressentait plus profondément encore l'appel de son double maléfique. Celui qui symbolisait à lui seul cette culpabilité dont il avait du mal à se séparer. Mercurio savait-il vraiment dans quoi il s'engageait en provoquant ainsi l'oiseau immortel ?

- Un chemin de pêché ? Tu me fatigues, Mercurio ! Si j'ai supporté jusque là tes fanfaronnades, c'est par égard envers notre Maître. Mais si tu me pousses à bout, je te ferai voir la véritable nature du Phénix. Et crois-moi quand je te dis que tu le regretteras.

Une aura argenté émanait désormais du Phénix, une aura particulièrement agressive, suffocante. Alors qu'il gravissait de nouveau les dernières marches, alors qu'il arrivait enfin à hauteur de son vis-à-vis, Elias projeta contre la conscience de Mercurio son cosmos, sa propre conscience. Ce n'était en rien une agression caractérisée mais plutôt une mise en garde. Car en projetant ainsi sa conscience, il allait libérer l'une des particularités de son armure : la création de terribles illusions. De celles qui mêlent conscience et cauchemars. De celles qui laissent la cible face à un véritable miroir de soi, un peu comme l'épreuve qu'il avait eu à subir le jour de l'acquisition de cette Cloth.

Et si Mercurio insistait... Alors il ne répondrait plus de rien.

Un instant, Mercurio faillis hoqueter de terreur. Un instant seulement surpris par l’aura de son homologue, bien plus puissantes, bien plus…brulante qu’il ne s’y était attendu. Bien plus que lors de leurs dernières rencontres ça c’était sûrs. Un moment, le centaure douta, fortement même du bien fondé de sa requête. Il avait peut-être choisis la mauvaise personne au final. Encore plus ma manière de demander de l’aide. Pourtant, quelque chose dans la posture de son miroir inversé, dans les mots du phénix, le confirmèrent dans ses pensées.

Surtout, Elias restait LE maitre des illusions pour Mercurio. S’il n’y avait jamais réellement goutés, le jeune homme avait toujours été intrigué par quelles supplices pouvait bien créer l’esprit de l’autre élève d’Antarès. Tant de fois il en avait été menacé. Tant de fois il avait été sur le bord du précipice sans s’en rendre compte. Aujourd’hui, d’une façon ou d’une autre, il réglerait tout ses tourments. Un moment il s’imagina réduit en cendres et le phénix qui éparpillait consciencieusement se reste aux quatre coins du sanctuaire. L’image était assez comique. Si la situation était inversé et si la presque haine dont le centaure était dépositaire de la part d’Elias était sienne, il ne perdrait pas son temps à le faire. Il réduirait son ennemi, la raclure qui pourrissait le monde à ses yeux et la laisserait là, ici sur ses marches pour être nettoyé par le vent athénien.

C’est dans cette image que la différence entre eux deux le frappa le plus durement. Le jeune homme se rendit compte qu’il n’éprouvait aucun sentiment réellement négatif à l’encontre de son frère d’enseignement. Aucune colère, aucune haine. Il n’était qu’un être étrange, ayant des traits commun mais la plupart opposés aux siens. Dès leurs premières rencontres, sa beauté l’avait frappé et il s’était amusé à flirté quelques instants avec ce nouveau personnage. Tout partait peut-être de là d’ailleurs. Une relation condamnée dès les premières minutes. Le centaure parcourut rapidement du regard l’homme légèrement en dessous de lui, à quelques marches près.

L’attirance comme la répulsion qu’il avait éprouvé pour le jeune homme, le jeu de chaud et de froid qu’il aimait créer lors de leurs rencontres, tout ceci lui paraissait vain maintenant. Dans une autre vie, ils auraient peut-être pus être amis. Quasiment jumeaux aux yeux extérieurs. Frère d’armes et d’esprit. Dans une autre vie.

Dans celle-ci il était bien trop tard maintenant. Le point de non retour avait été dépassé depuis longtemps. Ses yeux dorés entourés de èches couleur de blé ne déverserait que colère à son rencontre. Dégout peut-être, probablement même. Aucun « bons sentiment » ça, le centaure n’en doutait pas. À la limite, le pardon par les flammes purificatrice. L’homme blond au bord du gouffre, y jeta un œil, son destin s’écoulant dans les profondeurs de l'abyme. Intérieurement, il se vit souffler alors qu’il avait pris sa décision et se laissa tomber. Le centaure à l’extérieur lui, laissa un sourire joueur se dessiner sur ses lèvres alors que ses yeux venaient se river sur les pupilles d’Elias. Son petit sourire en coin, presque supérieur, il chuchota presque les mots qui le condamneraient, s’avançant légèrement vers le phénix.

-Et si je n’attendais que ça ?

Il avait l’attitude du conspirateur, de celui qui dédie sa vie à la chute d’un homme. Lui-même.

- Alors qu'il en soit ainsi...

Plus de faux semblants. Plus de menaces. La détermination nouvelle d'Elias allait trouver un écho chez Mercurio. Sans rien faire d'autre qu'étendre son cosmos jusqu'au Centaure, le Phénix libéra la terrible malédiction qu'il projetait d'ordinaire contre les ennemis d'Athéna. Bien sûr ici, il allait devoir brider quelque peu ses pouvoirs, il n'avait pas le choix. Mais son illusion du phénix ne laisserait pas insensible Mercurio. Le choc entre les deux consciences eut lieu mais le blond brisa en un instant les résistances que lui opposaient le Centaure. Et il plongea alors avec lui dans l'abysse que représentait la conscience de sa victime. Il était temps qu'il comprenne. Il était temps qu'il fasse place nette et qu'il se trouve face au jugement de sa propre âme.

La seconde suivante, Elias se trouvait toujours face à Mercurio mais l'endroit avait changé. Le temple du Scorpion avait disparut pour laisser sa place à une vaste antichambre. Sombre, Elias ne pouvait rien voir d'autre pour le moment. Il était dans l'esprit d'un autre, contrôlant cette illusion. Mais il ne l'a maintiendrait pas : le second élève d'Antares allait rapidement reprendre le contrôle de sa conscience, quoi qu'il ne puisse revenir dans son corps tant que son vis-à-vis ne déciderait pas du contraire. Mercurio l'avait défié, en quelque sorte. Il allait ainsi voir la véritable nature du Phénix. Sa véritable apparence.

Car l'armure d'Elias ne se trouvait pas sur lui. Remplacée par une toge blanche, plutôt élégante. Sur son épaule gauche, néanmoins, était perché un drôle d'oiseau, pas plus gros d'un perroquet. Tout feu, tout flamme, l'animal dardait son regard sur Mercurio. C'était précisément lui qui maintenait ce dernier dans cette illusion. Face à ses pêchés, ou plutôt face à son âme, le Centaure allait devoir découvrir la véritable nature de son cosmos.

- Cesse donc de te mentir et fais face à ton âme, Mercurio. Ouvre les yeux et apprends que l'être n'est pas le paraître. Antares m'a dévoilé le secret de l'âme, Japheth a amélioré ma technique pour manipuler celles-ci. Vois !

Le petit phénix perché sur son épaule quitta son perchoir et fondit sur Mercurio. Le traversant de part en part. C'est alors qu'un terrible rugissement se fit entendre dans cette antichambre. Un cercle enflammé apparut autour du Centaure. Et tandis que les flammes s'élevaient tout autour de son être, son esprit allait devoir faire face à ses doutes et craintes.

Elias prononça les mots de sa sentence, provoquant un léger frisson de plaisir mêlé de peur dans le dos de Mercurio. Enfin, il gouterait à la punition du phénix. La fatale illusion de celui qui, peut-être, répandrait ses cendres dans tout le sanctuaire. Il sentit le cosmos de son collègue frapper son armure et par instinct il résista. Seulement, dans le jeu de l’image, dans le jeu de la manipulation des âmes, il n’était même pas un débutant. Le purificateur brisa facilement ses défenses, emmenant le centaure au plus profond de son être. Le temps d’un battement de cœur, le temps de fermer les yeux et Mercurio délaissait le sanctuaire illuminé de soleil pour n’être entouré d’ombre. Pire que ça, il était une ombre parmi els ombres. Bêtement, il agita sa main devant son nez sans réussir à l’apercevoir. La seule lumière, la seule chose existent à ses yeux était son opposé. Lui et son volatile enflammé, animal totem, le véritable phénix.

Le changement d’environnement laissa le silver saint muet. La perte de ses repères lui avait coupé la langue, le laissant réellement silencieux pour la première fois depuis bien longtemps. Il était un enfant sous le regard d’un adulte. Un adulte surpuissant, l’égal d’un Dieu dans ce monde si particulier. Pour autant, son esprit n’était pas éteint loin de là. Les mots d’Elias se répercutèrent dans ses oreilles tandis qu’un sourire légèrement moqueur, légèrement supérieur comme il savait si bien le faire apparaissait sur son visage. Caché l’être dans le paraitre. C’était après tout, ce qu’il essayait de porter à son apogée. Disparaitre aux yeux de tous, dissimulé parmi les ombres. Le centaure voulut faire part de sa réflexion à l’autre apprenti d’Antarès mais à peine ouvrait-il la bouche que l’oiseau de feu se détachait de l’épaule de son porteur.

Tout de suite vint la douleur. Écarquillant les yeux de surprise, Mercurio ne cria pas. Il était déjà au-delà de ça. Les lèvres entrouvertes, un cri muet s’en échappait, tout autour de lui les flammes purificatrice du phénix se créait, se répandait mais il n’en était même plus conscient. La gorge sèche à force de crier sans emmètre un seul son, le chevalier d’argent avait pourtant le visage recouvert de larmes. Il ne pouvait rien retenir, marionnette entre les serres du phénix, entre les mains d’Elias. Jamais il n’avait ressentis une telle douleur, non pas physique, il avait l’habitude mais spirituelle. C’était quelque chose d’autres, un tout autre niveau. Le jeune homme leva des yeux vers son homologue, implorant la pitié dans son regard alors qu’il se sentait abonné de toute force. Face à lui ne se trouvait qu’un bloc de jugement. Sans pitié dans sa toge blanche, absolument sans tâche. Tout du moins c’était l’impression que Mercurio ressentais à genoux devant le bronze saint.

L’instant d’après, alors qu’il crut mourir sur place, briser par la douleur, brulé par les flammes, une longue cicatrice partit du point d’impact. Là où le phénix l’avait percuté. Il la sentit plus qu’il ne la vit remonté jusqu’à son épaule. Une seconde partit vers son genou puis une troisième faisant le tour vers sa colonne vertébrale l’instant d’après. Chacune se subdivisait en plus petite, fracture à la surface de son corps comme dans les profondeurs de son âme. Cette fois-ci, le centaure retrouva sa voix. Une plainte misérable, une agonie, celle de la bête qui se rend, prêt à être trucidé sans plus d’espoir autre que mettre enfin un terme à tout ceci.

Et la bête se brisa.

Quasi littéralement, Mercurio explosa en une vingtaine de morceaux. Des bouts de verres à tailles humaines. Un doit par ici, une mèche par là. Son corps apparaissait cristallisé par les flammes du jugement. Flottant dans les airs ou reposant sur le sol, chacun possédait une image du jeune homme. Chacune légèrement différente. Certaines possédait même plusieurs face, plusieurs images comme incapable de se décider.

Vint ensuite les paroles. Une dizaine puis une vingtaine presque simultanément. La voix de Mercurio résonnait partout dans un imbroglio incompréhensible. Un brouhaha à vous briser les tympans. Pourtant, petit à petit, les voix se réduisirent jusqu’à n’être qu’un murmure. Le silence s’accompagna d’une baisse de lumière, comme si même les flammes d’Elias devenait insuffisante pour éclairer ce puis noir, cette âme perdue. De longues secondes passèrent, près d’une minute totalement silencieuse face à un Mercurio en morceaux.

Une petite voix s’éleva. Mince filet sonore comme prononcé derrière de lourds murs, étouffé par l’ambiance. Le cristal échappé de la main gauche du centaure, posé dans un équilibre précaire sur le sol se mot également à briller à mesure que la voix prenait de l’assurance. Dans les divers branches se jouait une scène, celle d’un être androgyne, les cheveux roux, tombant en de lourd mèche sur ses épaules. De Mercurio, il n’y avait aucune trace. L’image s’éleva pour regarder le chevalier d’Andromède, plongeant dans le regard de Dormin tel que le centaure l’avait effectué des semaines plus tôt.

Mercurio a écrit:

-Si les autres te critiques, protège-toi d’un bouclier mental. Bande ta résolution. Dans le pire des cas, fais comme moi, dépasses leurs attentes.

Le morceau venant du genou, chutant doucement dans les airs tel un flocon de neige pris la suite. Il brilla doucement tout d’abord avant de prendre plus d’ampleur tandis que le premier s’éteignait progressivement. C’était désormais Bach, le chevalier d’or du taureau qui apparaissait. Cette fois-ci, il ne portait pas d’armure mais il dégageait toujours une présence incroyable, même à travers le petit cristal. Les bras croisés, ses cheveux blancs parcourut d’une petite brise, il semblait regarder cette pièce sombre à travers l’ancien genou du centaure.

Mercurio a écrit:

-J’assurerais la survie à la déesse Athéna même si pour ça je dois devenir un monstre abattu par ses propres alliés. Je ne m’embarrasse pas de tous vos préceptes inutiles. Je suis un enfant du feu et de la guerre. En tant que tel je réduirais mes ennemis en cendre par tout les moyens possible et périrait par le feu.

La voix de Mercurio avait sonné fort, son possesseur criant au taureau sa résolution. Lui crachant son venin à la figure. Pourtant, le gold ne s’était pas énervé. Un sourire affectueux et un regard compatissant remplaçait la supposé colère. Le troisième cristal a se manifester était juste à côté d’élias. Reposant à ses pieds, il possédait des arrêtes tranchantes, toutes porté vers l’extérieur comme un hérisson. En son milieu résidait une grande faille, comme laissant l’opportunité de le briser à deux doigts s’il on le décidait. La scène en train de se jouer, Elias devait bien la connaitre. Il s’agissait d’une autre chambre enfoncé dans l’ombre. On y voyait qu’une ouverture rectangulaire plus loin et une forme humaine s’en détaché sans qu’on reconnaisse son visage. Ses cheveux dorés répercutaient le soleil, identifiant malgré eux leurs possesseurs.

Mercurio a écrit:

-Je m’étais toujours dis qu’un jour ou l’autre ce moment viendrait. Viens-tu me purifier Elias ?

Le quatrième morceau était par contre, bien plus éloigné. En fait, il reposait presque là où avait été le corps entier de Mercurio. Il s’agissait de son épaule, très proche de son cœur. Le cristal reposait solidement comme sur un trépied. On y voyait une jeune femme sans armure mais avec des yeux blancs. Le blanc de l’aveugle. Ses cheveux dorés et ses traits fin rappelait Mercurio lui-même. L’image était légèrement floue comme gêné par quelque chose. La voix du centaure également. Celle-ci résonnait forte, avec moins de retenue.

Mercurio a écrit:

-Rien de mieux qu’un peu de vin pour tout de suite allez mieux ! Et pourquoi tu ne voudrais pas d’armure ? Ça serait trop con d’avoir enduré tout ça pour rien. Allez, ça viendras bien un de ces quatre… Il a bien fallu que je trouve Maitre Antarès pour réussis moi, tu finiras par trouver chaussure à ton pied.

Chaque morceaux remontait le temps, rappelait un passage de la vie du jeune homme. Des paroles qu’il avait dit en des situations donné. Autant de pierre qu’il avait utilisée pour bâtir sa « maison ». Au fur et à mesure que chaque morceau prenait vie par la parole et l’image, la cage d’ombre se résignait. Une colonne par ici, une tenture par-là. Plus globalement, une large salle se dessinait. On pouvait y apercevoir des grande stables où reposait victuailles dans de magnifiques composition. La salle se remplissait également de nombreux convives, des visages familiers allant de simples gens des villages alentours, d’Athènes comme des chevaliers assermentés. Les armures côtoyaient les vêtements du commun dans la joie de la célébration. Bien que les paroles exactes fussent incompréhensibles, les vivats de la foule et les chevaliers portés en héros ne faisait aucun doute sur le succès d’une mission. Pourquoi pas d’une guerre ?

Le morceau suivant, le quinzième ramenait l’action dans le temple du scorpion. Son défenseur se tenait contre un pilier, le regard bienveillant sur ce qui représentait son élève. Le soleil brillait sur l’armure doré tandis que le regard du centaure devait remonter jusqu’au visage de son maitre.

Mercurio a écrit:

À partir de maintenant, je serais comme cet escalier. Je serpenterais entre mes devoirs et mes envies pour arpenter le monde. Je gouterais à ses plaisirs comme à ses peines. Si mes peurs me reprennent, je ne m’y jetterais qu’avec d’autant plus de force.

Vint enfin le dernier morceau. Il venait de l’emplacement même où le phénix l’avait percuté. À peine plus grand qu’une simple pièce, il s’illumina plus que tous les autres. On y découvre l’arène où a eu lieu l’attribution de la cloth du centaure. Un jeune homme inconnu de presque tous maintenant, Menelos pour ne pas le nommer, regarde Mercurio avec un visage empourpré de colère. Une fureur tenant plus lieu à la peur qu’autre chose. De tous les morceaux d’âme, c’est le seul où une voix autre que celle de l’élève d’Antarès intervient.

Menelos puis Mercurio a écrit:

-Tu n’es pas digne d’être chevalier !
-Probablement. Mais je vais quand même me battre pour y parvenir.

Tout doucement, ce dernier cristal, lui aussi s’éteint. Tout la scène extérieur est maintenant complète, dessiné sous les traits de l’âme du chevalier d’argent. La fête bat son plein mais pourtant, dans ces nombreux corps et visages, un manque. Bien plus haut se situe un déambulatoire, dans l’ombre. Au dessus des lumières, au dessus de la fête. De nombreuses colonnes garnissent son pourtour et, contre l’une d’elle repose un jeune homme. Dans la pénombre, là où la lumière disparait progressivement, ses cheveux dorés attaché en une longue queue de cheval ont une teinte…tâché. Ils n’ont plus rien de soyeux, ne renvoient plus la lumière du soleil, n’évoque plus les champs de blé. Ils se perdent dans l’ombre pour devenir invisible. Le jeune homme lui, regarde les acclamations quelques mètres plus bas. Son regard est durs, déterminé mais la douleur se lit facilement sur son visage. Exclus, il jette un dernier coup d’œil à ce monde auquel il n’appartient plus et s’en détourne.

Quelques instants encore, le spectacle reste ainsi, en mouvement avant de s’immobiliser progressivement. Les couleurs se fadent avant que les contours ne devienne eux-mêmes flou. L’ensemble se délite dans une douce chaleur comme lorsqu’on souffle une bougie. Pendant quelques instants, l’ambiance feutrée reste présente. Tout autour du chevalier du phénix, les cristaux on fondus dans cette brise d’été. Devant lui, là où un homme a brulé puis a été brisé, une nouvelle flamme apparait. Tout autour d’eux, le puits d’ombre reprend de la consistance. Aspect noir presque matériel, solide. La flamme elle, continue de bruler mais n’éclaire pas. Petit à petit elle grandit au point de bientôt atteindre le mètre soixante-dix et un peu plus encore. La taille d’un homme debout. Doucement mais surement, elle prend forme humaine, les quelques flammèches devenant des doigts comme des cheveux. Au milieu des flammes, l’or du feu devient deux pupilles du même éclat.

Ces dernières ne lâchent pas Elias du regard tandis que tout le corps finit par se matérialiser. Lui non plus ne porte pas d’armure comme voulant prouver être l’égal de l’autre chevalier. Doucement, surement, Mercurio lève le bras droit jusqu’à ses yeux. Il peut de nouveau le voir comme une preuve, LA preuve qu’il lui fallait. À cet instant, il a repris le contrôle sur son esprit, il le sait. Des flammes danses sur son bras, montant et décédant du coude au bout des doigts. Dans ces flammes, la réalité se tord, s’adapte et enfin, après de longs mois d’absence, son index reprend sa place auprès de ses quatre frères. Le chevalier du centaure affiche un sourire satisfait sans porter plus d’attention à son collègue. Enfin, alors qu’il garde les yeux rivés sur ce nouveau doigt, il prend la parole.

-Je te remercie Elias. Cela n’a pas été facile ni sans douleur, loin de là mais tu m’as enfin ouvert mes yeux. Je crois bien être passé très près de perdre l’esprit aujourd’hui. Je vois maintenant. Je sais que mes flammes ne sont pas faites réduire en cendres mes opposants. Depuis le début, elles ne sont qu’une chose, des créatrices de mirage. Des créatrices de miracles.

Mercurio relève les yeux vers son opposé. L’évalue du regard, d’une façon presque détaché. Sa main droite, enfin complète, se tend alors vers le phénix, comme l’invitant à une danse.

-Et si je te rendais la monnaie de ta pièce à présent ?

Il y était arrivé. Et cela fit naître un petit sourire sur le visage d'Elias. Il avait beau ne pas apprécier cet homme, il venait tout de même de le bluffer en reprenant contenance. Son attaque n'était pas la pire de son panel évidemment mais pour une première, il s'en était vraiment bien sorti. D'autant que seul un maître de l'illusion aurait pu se frayer un chemin à travers les différentes illusions qu'il lui avait imposé. Etait-il possible finalement que le Centaure soit comme lui, un illusionniste capable de pousser les autres dans leurs retranchements ? Si tel était réellement le cas, nul doute qu'une confrontation entre eux serait intéressante. Pourtant, ELias ne répondit pas de suite à l'invitation de son vis-à-vis. Bien sûr, il en mourrait d'envie. Pouvoir lui montrer à quel point ses propres illusions pouvaient être terrifiantes le démangeait. Mais il devait encore respecter sa parole, celle qu'il avait donné à Antares il y a peu.

Car s'il avait évolué lui aussi, c'était pour justement ne plus céder à ce genre de pulsion. Certes, sa personnalité restait intacte et il avait été clair avec le Centaure : un faux pas et il trouverait l'oiseau immortel sur son chemin. Mais depuis son propre combat interne, depuis qu'il avait dominé et vaincu son double maléfique, le blondinet n'était plus tout à fait le même homme. Ses principes en avaient été renforcés mais ce n'était pas le plus grand changement. Car désormais, il comptait bien éprouver les âmes de chaque chevalier d'Athéna. Et ce pour respecter les principes qui étaient les siens.

- Il est encore trop tôt pour toi, Mercurio. Résister n'était que la première étape. Cette technique n'était pas poussé à son paroxysme, sans quoi tu aurais été brisé. La maîtrise de cette arcane demande énormément de temps et je ne suis toujours pas parvenu à en saisir toutes les nuances. Alors ne fais pas le beau... Si je te lançais une nouvelle illusion maintenant, je prendrais de nouveau le dessus sur toi. Et si tu réfléchis bien, tu sais que je dis vrai.

Cela pouvait paraître quelque peu présomptueux mais Elias s'en moquait. Il maîtrisait ces arcanes depuis de nombreuses années maintenant et le temps n'avait fait que renforcer son pouvoir. Mercurio venait tout juste de découvrir cette capacité en lui. Ou du moins, d'en saisir l'importance réelle. S'attaquer au Phénix revenait à se suicider. Pour le moment du moins. Mais ce genre de comportement n'étonnait pas réellement Elias qui savait le Centaure assez stupide pour tenter tout de même.

C'est pourquoi Elias ramena tout son cosmos en lui. Preuve qu'il cessait d'être hostile. Pour le moment. L'illusion du Phénix se brisait, ramenant tout ce petit monde dans la réalité qu'était leur vie. Elias se trouvait de nouveau avec l'armure du Phénix sur le dos. Une perle de sueur s'écoulait de son front, goutte qu'il enleva d'un revers de la main. Mine de rien, user d'un tel sort contre un chevalier chevronné - et le Centaure en était un malgré ses nombreux défauts - puisait beaucoup dans ses réserves. Surtout lorsqu'il restait en compagnie de sa victime, action qui avait tendance à lui prendre plus de concentration que d'ordinaire.

- Apprends à contrôler cette puissance et alors je t'accorderais un véritable combat. Évolue et un jour, je confronterais mes illusions au tiennes afin de savoir qui du Phénix ou du Centaure est le meilleur. Mais sache que lorsque ce temps viendra, je ne retiendrais plus mes coups. Et tu regretteras alors la douleur que tu as ressenti aujourd'hui. Car à ce moment, elle sera beaucoup plus intense.

Il se détournait déjà de lui. Reprenant la route qui était initialement la sienne. En un sens, il avait montré la véritable nature du Phénix au second élève d'Antares. Une nature dangereuse mais qui finalement, n'était peut-être qu'illusoire ? Paradoxalement, Elias était enfin fier de se dire qu'il aurait bientôt l'occasion d'affronter un véritable rival. Un rival qui allait lui aussi user de terribles illusions. Et rien qu'à cette perspectives, il se sentait parfaitement heureux.

Citation :

Fin du rp pour moi.

Le sourire de Mercurio disparu bien rapidement. Plus que les paroles d’Elias, c’était le retour à la réalité qui fut difficile. Toute cette antichambre de l’esprit se transforma en brume pour disparaitre, ramenant le centaure sur le marbre du temple du scorpion. Précisément, il se réveilla comme après une longue nuit, sa joue collée au froid de la roche. Allongé au sol alors qu’Elias restait debout. Très durs retour à la réalité, plus que face à tout autre, le centaure n’aurait pas voulu de cette position. Ramenant ses bras devant lui pour se relever, le choc de voir sa main mutilé l’arrêta dans son mouvement. Un moment, il se sentit au bord du précipice, prêt à retomber dans ses travers tandis que des souvenirs douloureux remontaient en flash désagréable.

Le jeune homme ferma les yeux quelques instants pour les refouler avant de se relever totalement. Il fut « récompensé » par des paroles du phénix. La menace même qu’il évoquait semblait porteuse d’espoir. Une certaine reconnaissance de ces nouvelles capacités, du niveau qu’il pouvait atteindre s’il persévérait. Le centaure s’ »tira, faisant craquer les articulations de son cou sous ses doigts. Soufflant lourdement pour dissiper les dernières tensions que provoquait le piège du phénix sur son corps physique, il fit quelques pas. Les rayons du soleil le réchauffaient à peine et il avait l’impression de marcher dans les territoires glacés des hautes montagnes.

Se retournant vers son camarade de classe, rival et ennemi, il le regarda longuement, ses cheveux doré reflétant encore et toujours le soleil. Reflétant les flammes du phénix. Le centaure avait plus les cheveux de paille. Une paille prêt à s’enflammer à la moindre cendre, à la moindre flammèche. Mercurio, parlant plus à lui-même qu’à Elias, répondit à son opposé dans un murmure.

-J’attends ce moment avec impatience.

Alors que ses yeux restait figé sur le dos du phénix, le centaure laissait son cosmos s’échapper de son corps, s’étendre à l’atmosphère autour de lui. En peu de temps, la chaleur ambiante augmenta, créant une bulle dans laquelle les vents froids ne pénétraient plus pour l’instant. En augmentant encore un peu la chaleur au sol, l’air semblait se tordre quelques centimètres plus hauts. Une danse serpentine courbant la vision des temples plus bas et des villages alentours encore plus loin. Les rayons sans chaleur du soleil se répercutèrent sur les cheveux de paille du centaure une fois, deux, trois et même quatre. Dans ses colonnes de chaleur, le mirage prenait place pour trois clones de Mercurio. Chacun possédaient leurs dix doigts de la main.

L’original quand à lui, gardait sa blessure comme pour se remémorer le chemin parcouru, l’origine de son changement. L’homme masqué, le Berserker et sa faux glacé. Car avant Bach, avant Antarès et avant Elias, c’était cet homme inconnu à qui il devait montrer ses progrès. Il le brulerait dans ses flammes personnelles, il le tromperait de ses illusions et enfin, il le découperait en tranche comme Mercurio en avait subit l’humiliation. Sauf qu’il ne s’arrêterait pas à l’index. Il lui arracherait ses membres un à un, lui couperait chaque doigts, chaque oreilles et enfin, alors qu’il pleurerait pour sa pitié, le centaure lui dessinerai un sourire sanglant au niveau de la gorge.


Un masque macabre ornerait alors sa collection en mémoire du doigt qu’il avait perdu.