.: Sur la Voie du Divin; Alexandrie. :: Mission Divine :.

Lorsque les saints arrivèrent en Alexandrie, la présence divine ne faisait pas de doute en Égypte. Se rapprochant de la source de l’aura, il sentaient distinctement quelque chose… Malheureusement, ils ne parvenaient pas tant à localiser cette source. Ce parce que quelque chose étrangement brouillait leur sens en Alexandrie... Et a dire vrai, Blood depuis le voyage en bateau avait l'esprit occupé par tout autre chose que cette divinité qu'il cherchait. Ou du moins avait elle l'esprit irrémédiablement attiré par quelque chose, mais elle tentait tant bien que mal d'en faire abstraction, de se concentrer sur l'instant présent, d'omettre ce qui était extérieur a leur mission...

Le voyage avait été rapide, mélange d’utilisation de leur cosmos et de moyens plus communs, tels que le bateau. Ils accostaient désormais au port de la grande cité, avec la ferme attention de remplir leur mission a bien, de leur mieux et quelles que soient les conséquences. Il faisait grand jour, et très chaud. La jeune femme avait vêtu un drapé plus léger que d’ordinaire, peu habituée a découvrir de trop ses bras et ses jambes : mais les conditions le nécessitaient, et sa peau nue finalement se révélait. Portant son armure sous sa toge légère, elle était rassurée d’être entourée des autres saints. Ainsi, elle ne craignait pas trop qu’on l’aborde ou que l’on tente de l’approcher de trop près. Elle ne connaissait que trop bien les conditions des voyageuses seules, et la jeune romaine n’était pas toujours heureuse d’attirer autant les convoitises… Très rarement en fait, voir jamais. Cela l’effrayait plus qu’autre chose.

- Nous y voila…

Dit elle doucement alors qu'elle posait le pied a terre, malgré ses questionnements émerveillée. Sous ses yeux, les gens fourmillaient. L’air chaud de l’Égypte était chargé de lourdes senteurs, d’odeur de poisson, d’épices, de plantes… Partout, on voyait les gens s’agiter, s’affairer… Les romains se mêlaient aux peuplades locales, et tout le monde s’adonnait avec fièvre à ses obligations, a l’exception de quelques paresseux se prélassant à l’ombre… Le soleil tapait fort, et il était vrai que cela endormait un peu… Mais ils n’étaient pas venus, tous autant qu’ils étaient, pour dormir. Bien au contraire !

La demoiselle après s’être perdue pendant quelques longs instants dans sa contemplation se rappela a l’ordre. Elle trouverait bien le temps d’admirer tout ça, mais plus tard. D'autant qu'elle ne se concentrait autant sur ce qui l'entourait que pour évincer le fait que son attention était bien trop concentrée sur des affaires personnelles. Pour l’instant, ils avaient des choses bien plus importantes a faire que cela, même si elles se voulaient moins plaisantes peut être. L’Aigle, seule femme du groupe et seule Chevalier d’Argent, se retourna vers ses acolytes, tâchant de se concentrer pleinement sur sa tâche. Par la force des choses, elle semblait s’être attribué une sorte de rôle symbolique, par cela qu’elle se démarquait en tout de ses compagnons. Sans doute aussi parce que c’était elle qui avait incarné la voix du Grand Pope… Et par cette place, elle se trouvait plus sur d’elle et apte à prendre la parole, des initiatives même. On c’était montré très aimable avec elle pendant le voyage, et elle sentait qu’on lui faisait confiance, depuis le rôle qu’elle avait joué en la demeure du Dieu des Dieux.

- Il ne nous reste plus qu’a chercher, désormais, des informations. Le port est un lieu d’échange, et on trouve des gens ici voyageant fréquemment dans le monde et toute l’Egypte… Ne serait ce pas un bon point de départ ?

Bien sur, ce n’était pas à elle de prendre les décisions, et elle ne faisait que proposer la chose. Les deux Golds demeuraient les figures de proue de leur équipe, par leur statut. Cherchant leur regard, et à plus forte raison celui d’Alpharius qui connaissait le pays, elle se demandait s’ils allaient chercher chacun de leur coté, ou former des petits groupes pour la collecte d’informations…
Autour d’elle, elle sentait déjà milles rumeurs s’élever dans l’air, et tant d’éventuelle pistes.

Alors que leur embarcation voguait sur les flots, une raie de lumière avait traversé le ciel nocturne avec ardeur. La plupart des Saints dormaient a ce moment la, mais Blood, elle, habituée a veiller de Nuit n'avait rien manqué de ce spectacle. Mais si en temps normal elle se serait éveillée et posée milles questions sur l'origine de cette apparition, elle avait à ce moment la été frappée par tout autre chose... Une Aura. Blood avait frémis, et quelque chose de confus et puissant était monté en elle. Un vieux souvenir, une forte impression. Depuis qu'elle l'avait sentit, elle ne cessait d'y penser et demeurait légèrement tremblante... Mais l'impression avait bien vite gagné le loin, et si elle semblait voguer, la, quelque part, n'était plus distinctement perceptible. L'aura divine, celle des Golds l'accompagnant, celle de ceux errant quelque part en Alexandrie brouillaient les pistes. C'était pour cela même que la jeune femme faisait son possible pour se concentrer sur la mission.

Comme précédemment le voyage se déroula sans anicroche particulière, cependant Alpharius avait laissé en suspens la question de Stratos concernant le sort réservé à l'hôte si par malheur il avait s'agit d'un autre que celui d'Athéna. Non pas qu'il eût dédaigné la question du Bronze Saint, il n'était pas si hautain. Mais il en ignorait lui-même la réponse. Sous ses pompeuses appellations d'hôte ou de réincarnation, leur cible n'en restait pas moins un homme ou une femme mortel, tout comme eux, eut égard à cet état de fait de quel droit pouvaient-ils se targuer de décider de la vie ou de la mort d'un autre être humain qui n'a pour le moment commis aucun crime ? Il était impensable que l'on juge un homme pour des crimes à venir, quelque soit la certitude que l'ont ai qu'il les commettra un jour ou l'autre. Le fil du destin n'est pas unique, et quand bien même le serait-il, qui étaient-ils pour se vanter de pouvoir en sonder la trame ?

Alpharius put profiter du temps du voyage pour réfléchir à cette question pour lui-même, cherchant ses propres réponses là où Pégase se contentait d'attendre qu'on les lui sert. Mais après tout n'était-ce pas le rôle des Gold Saint de servir de modèle et de guider leurs subalternes sur la voie de la Déesse ? Quand ils mirent enfin les pieds sur le sol égyptien, le Bélier avait trouvé sa réponse, mais il la garda pour lui, car d'autres choses devaient attirer son sens des priorités. Calyps ne perdit par ailleurs pas de temps pour proposer un angle d'attaque. Ce qui était tout au goût du Gold Saint, sa fierté en l'implication de l'Aigle lui faisant presque oublier les déboires du Centaure lors de l'attaque du Sanctuaire. Athéna pouvait encore se satisfaire de posséder de vrais chevaliers.

• Le Port est un bon point de départ en effet. Beaucoup de monde transite par là et pas seulement des étrangers. Les berges du Nil sont fertiles, mais la pêche doit être une des sources d'alimentation principale de la ville. Tout le monde doit s'y rendre à un moment ou à un autre, et notre hôte n'y fait pas exception.

Alpharius lança un sourire léger à Calyps, comme pour la remercier de son intervention, puis observa la foule grouillante de monde qui allait et venait au gré de leurs occupations. Sa perception du Cosmos était flouée par une telle quantité de personne, et la divinité ne s'étant pas encore réveillé complètement sa Cosmo-énergie était sans doute encore latente, ce qui n'était pas pour faciliter les choses. Cependant les Saints avaient un avantage, ils avaient tous ressenti au moins une fois le Cosmos Divin, et s'il devait se trouver à proximité même la plus obtus des chevaliers ne pouvait passer à coté. S'ils se rendaient sur le port, peu importe le temps à attendre, ils ne finiraient par le trouver. La question était de savoir qui d'eux ou de leurs rivaux le ferait le premier. Il mit ces questions de coté pour se repencher sur ses camarades.

• Si nous le trouvons, quel qu'il soit, je vous ordonne de ne pas lui faire de mal.

Cet ordre ne visait bien évidemment que Stratos et Calyps. Alpharius n'avait pas l'habitude de donner des ordres absolus, celui-ci n'en paraissait que plus important. Il tournât son visage vers Japhet

• Et j'invite mon camarade Japhet, non pas à obéir, mais à me faire confiance compte tenu de son rang et du mien.
  
  Même s'il s'agissait d'Arès ou de Poséidon, l'hôte n'a commis aucun crime méritant de mourir de la main d'un chevalier. Même si le pragmatisme voudrait que nous lui tranchions la tête pour supprimer par la même une menace.
  
  Si le Sanctuaire devait remporter la guerre en faisant couler le sang des innocents, je pense qu'il aurait mieux valu pour l'humanité qu'un autre camp l'emportât …
  

Le parfum suave des épices enivra un moment l'esprit du Cancer quand il posa le pied dans la rue sablonneuse de l'antique cité. Il ressentait les odeurs sucrés et marines qui se mélangeaient au bord d'un précipice se rapprochant dangereusement, le Pharos d'Alexandrie veillait toujours sur les habitants avec fierté et courage. Jetant un coup d'oeil à droite et à gauche, Japheth écouta les paroles des deux premiers compagnons arrivés sur les lieux. Interloqué un moment par la dernière demande de son frère d'arme, il leva un sourcil un instant et lui répondit avec calme.


" Chevalier. Je ne suis pas un monstre tout de même. Je ne tue pas des personnes innocentes, hôte d'un Dieu ou qui que ce soit par simple convenance personnelle. Et j'ai une confiance absolu en ton jugement, nous sommes des combattants d'un même idéal après tout et même si les moyens ne sont pas les mêmes selon les circonstances. Mais cette éventualité doit être prise en compte malgré tout et c'est cela que je rappelle avec le plus de simplicité possible. Pour le reste, je suis d'accord avec vous, parler aux marchands est une bonne idée. Je rajoute même que des moines transitent en ville d'après ce que j'ai appris et cela peut nous servir, après tout ils ont l'oreille du peuple. "

Avait-il été maladroit pendant ce voyage pour que le Bélier doré lui demande cela ? Peut-être après tout. Perdu dans sa réflexion, le chevalier fit un pas en avant pour observer devant lui la Canopée alexandrine, veine principale de la cité où circulaient des personnages interlopes et des marchands en tout genre. Des milliers de personnes allaient et venaient sans cesse dans un bruit assourdissant pour le Cancer. Il n'aimait pas les foules car il sentait les âmes tiraillées et malades, cela lui crevait le coeur de ne pas pouvoir agir mais son devoir passait avant tout. L'introverti qui était en lui se réveillait pendant ces moments là et il se sentait clairement mal à l'aise, il était un guerrier et n'avait pas l'habitude de voyager pour trouver un ennemi présent mais invisible en même temps. Ennemi ? Non, pas encore. En fait, cette sensation de ne pas savoir le pourquoi du comment agaçait son esprit alors qu'il regardait une femme en train de marchander un fruit avec un vendeur aux abords de son étal de marchandises.

Ses sens à l'affût. Il ressentait les miasmes de ce cosmos divin dans les parages mais où pouvait être ce satané porteur ? Voilà la question qui taraudait tous les chevaliers. Quelque chose clochait dans l'atmosphère, d'autres cosmos se diffusaient comme un poison dans les allées et les rues d'Alexandrie. Il ne disait rien mais se tenait sur ses gardes, inutile d'alarmer ses compagnons par de simples évocations ou intuitions lointaines. Après tout, ce pays était la terre des anciens Dieux de l'Egypte mais Alexandrie était la terre des Grecs. Ce recoupement laissa songeur l'homme aux yeux ambrés. Il se retourna enfin vers ses compagnons le visage fermé.


" Chers amis. Si nous commencions par les marchands de blés, car après tout ils viennent de toute l'Egypte. Cela vous irait ? "

Selon les parchemins qu'il avait lu avant son voyage à Constantinople, des centaines de tonnes de blés transitaient à travers toute l'Egypte. C'était peut-être pas la meilleure solution mais il proposait cela en espérant aider un peu, faire les diplomates il pouvait faire mais faire le chasseur de tête, il devait admettre que c'était pas trop son truc après tout.

« NOPE! C'est mort! Causer à des marchands? Pourquoi faire? Et pourquoi pas prendre le thé avec eux tant que t'y es!? ... De toute, ya aucune aucune chance qu'on vous laisse aller plus loin. Laisse tomber, va! »

Les paroles fortes et crues qui vinrent répondre à celles du Cancer provenaient de derrière le trio. Le rire gras qui suivit cette intervention inopinée était issu d'une cavalière qui se tenait juste dans leur dos, et qui comme eux était recouverte d'une large cape à capuchon qui ne laissait entrevoir que sa mâchoire et un minime éclat de son regard sanguin. A l'inverse, sa monture était particulièrement voyante en raison des plaque de métal d'un bleu si sombre qu'il en devenait presque noir, de sa robe aussi sombre que la nuit et des flammes discrètes qui se dégageaient de ses yeux. Pourtant, leur aura meurtrière n'avait jusqu'ici donné aucun signe de sa présence. Comme des fauves tapis dans les fourrés, ils s'étaient approché de manière parfaitement invisible de leurs proies jusqu'à pouvoir leur bondir dessus... Mais la Cardinale avait gâché cette occasion en intervenant de manière parfaitement incongrue dans la conversation de ses cibles.

Car oui, c'était bien de Frozia qu'il s'agissait sous cette cape qui masquait la quasi intégralité de son corps, et à côté d'elle, vêtus dans le même genre que leur supérieure, Jevren et Casshern l'encadraient après s'être approché en suivant l'exemple de la Cavalière Noire qui avait voilé son Cosmos pour le rendre presque indétectable. Ils n'étaient là que depuis quelques instants, ayant passé le plus clair de leur temps à chercher leurs adversaires dans la ville et à s'en approcher discrètement, mais cela avait fait assez longtemps pour saisir la teneur de leur conversation qui avait bien fait marré la Démone. Si tout le voyage de ces bouseux s'étaient déroulé de la sorte, quelle emmerde ça avait dû être! Fallait bien qu'elle intervienne pour remettre un peu de peps dans tout ça! Toujours à moitié sous l'effet de son fou rire, la Cardinale encapuchonnée s'appuya négligemment sur la croupe de son destrier, qui pour sa part s'était mis à brouter le capuchon de dernier type à parler, dans une tentative animale de provocation, parce qu'il était intrigué par l'éclat doré sous la cape, ou simplement parce qu'il avait la dalle.


« Huhuhu... Vous m'avez l'air de bien galérer. Pourtant c'est pas bien compliqué! Vous cherchez bien la même chose que nous non? Aiguisez vos sens... Vous ne l'entendez pas HURLER? Vous ne le voyez pas BRILLER, là, au loin?! ... Pfft! Bordel, ils sont irrécupérables ces... ces... ceeeeees... ... Euuuuuh... »

Dans sa tentative de ridiculiser ses interlocuteurs, Frozia se retrouva coincée et figée dans une grimace idiote à cause d'un détail qu'elle avait jusque là zappé. La bouche entrouverte, un sourcil froncé et l'autre levé, elle considéra un instant ses interlocuteurs, se rendant soudainement compte que, même si elle les avait identifié comme des ennemis, elle ignorait au final parfaitement de qui il s'agissait. En plus, il lui semblait qu'Ephtal avait parlé du fait que s'ils rencontraient des guerriers dotés des mêmes pouvoirs qu'eux, il fallait en buter certains et en aider d'autres. Mais comment il espérait qu'ils fassent la différence au juste? ... Avouant son impuissance à déterminer à quel camp appartenaient ces sinistres inconnus, la borgne se tourna vers ses compagnons de route pour les interpeller.


« Hey! Les mecs! C'est qui ces guignols au fait? »

C'était beau l'organisation, des fois...
Bon. Vous, petits lecteurs, vous vous demandez peut-être comment Frozia et compagnie sont arrivés jusqu'ici depuis leur envol dans une tornade de feu, surtout qu'ils semblent avoir perdu un gus dans l'affaire. Revenons un peu en arrière pour expliquer les choses!

Après que la monture de la Cardinale ait sauvé leur expédition en leur permettant de s'envoler dans un tourbillon de flamme, Frozia s'était assoupie pour faire une "sieste digestive", histoire de couver tranquillement le petit festin de carnage qu'elle s'était offert en Calabre. La Famine ne s'était réveillée qu'à la fin de la nuit, alors qu'ils approchaient des côtes de l’Égypte. Une odeur curieuse avait attiré l'attention de la Démone. Une odeur qui lui semblait familière, quoiqu'assez différente. En baissant le regard, elle avait remarqué dans la pénombre de la mer un navire qu'ils venaient de dépasser et qui allait dans la même direction qu'eux. Les auras qu'elle avait fugitivement ressenti ne laissaient pas planer le doute : ils avaient trouvé leurs concurrents.
Aux lueurs de l'Aube, ils avaient atteint les côtes du continent africain. Après avoir déplacé comme une comète la ville d'Alexandrie, Frozia tira sur les rennes de son cheval qui soudainement les fit descendre en piqué droit vers le sol, sans même ralentir. Pourtant, lorsque la tornade de feu s'écrasa contre le sol, les passagers furent déposés délicatement sur le sol sablonneux d'une berge du Nil. Après cela, la Cardinale descendit de sa monture pour se dégourdir un peu les jambes. Suite à cela, elle huma l'air comme un animal en chasse, cherchant à la fois à sentir la présence de la Divinité qu'ils recherchaient et à reconnaitre les lieux de sa vision. Son sourire carnassier s'étira, indiquant qu'elle avait trouvé ce qu'elle cherchait. Sautant de nouveau en selle, elle s'adressa à ses troupes :


« Bon! Straw, tu vas continuer vers le Sud. Notre objectif se trouve par là. Y semble y avoir déjà quelque nuisibles autour de lui, je te laisse t'occuper de ceux-là. D'autres arrivent par le Nord, je vais m'en occuper avec M.Sceptique et M.Distrait. On te rejoint dès qu'on en a finis. GO! »

Ne laissant même pas la possibilité de discuter les ordres qu'elle avait donné, la Famine avait talonné sa monture pour la faire galoper en direction d'Alexandrie. Les directives qu'elle avait donné pouvaient sembler précaires, voir complètement contraires aux besoin de la situation, mais le doute n'avait que peu de place dans la manière de raisonner de la Démone, si tant est qu'un tel mot lui soit applicable. Comme à son habitude, elle avait pris ses décision en suivant son instinct et son envie du moment, et dans l'immédiat l'odeur qu'elle avait humé sur le navire qui se dirigeait vers l’Égypte l'interpellait plus encore que la Divinité dont la présence au Sud était pour elle aussi évidente que son poing dans la figure de ses ennemis.

Leur atterrissage s'était effectué dans le delta du Nil. S'ils se grouillaient, ils pouvaient arriver au port pour le débarquement du navire qui intriguait Frozia. Ce fut donc ainsi que le petit trio galopa à une vitesse ahurissant jusqu'à rejoindre Alexandrie en milieu de matinée, passant quelques dizaines de minutes dans les rues qui commençaient à déborder de monde pour rejoindre leurs cibles un peu plus tôt identifiées. La suite, vous l'avez déjà lu.

Comment? Un détail a été omis? Les capes? Ah oui! Il est vrai que les Berzerkers ne les portaient pas à leur départ de la Citadelle, ni même après leur envol d'Italie. Où les avaient-ils récupéré vous demandez-vous? Eh bien c'est très simple. Les Guerriers d'Arès seraient sans doute arrivé bien avant que les Saints ne posent pied à terre si Frozia n'avait fait une halte sur le bord de la route. Un voyageur qui avait dressé sa tente était en train de ranger ses affaires pour repartir. Visiblement, il s'agissait d'un marchand tout à fait honnête. La borgne, qui en avait marre de tout ce sable qui commençait à rentrer dans les fentes de son armure, était descendue pour lui demander de leur filer trois des longues toges à capuche qu'il vendait. Le commerçant avait tenté de les faire payer pour ça, et ça n'avait pas plus à la Démone qui était à court de liquidités. Optant pour la simplicité, elle avait tout simplement creusé un trou dans la sable grâce à une émanation de Cosmos et y avait enfoncé le vieux marchand jusqu'au cou, juste avant que le sable ne reprenne sa place en ensevelissant son corps. Le laissant sur place, Frozia avait simplement pris une cape pour elle et deux autres pour ses comparses dans le stock de marchandises, puis était partie en laissant le vioque s'égosiller à gueuler tout un n'importe quoi.
Petite anecdote qu'elle raconterait surement à ses petits-enfants, tiens!

And now, back to the good part!

Si ces chevaliers sont si dignes que tu le prétends, la peine d'Athena n'en sera que plus grande lorsqu'ils tomberont sous nos coups. Car crois-moi, je laisserai dans leur chair les pires marques qu'ils n'ont encore jamais imaginées...

" Quoi ? "

Le regard surpris par cette monture qui chapardait sa capuche, il entendit une voix pas des plus féminines se marrer derrière. Le Cancer ne répondit pas à la femme sur son destrier, quelque chose d'autre l'attirait et il en comprit immédiatement la raison. Le frelon était de retour et le regard froid du Cappadocien pouvait le surprendre, l'esprit de la honte et celui de la vengeance l'avaient quitté depuis un moment. Cependant, une opportunité militaire de la sorte ne pouvait être mise de côté. Ses iris ambrés se posèrent alors sur le troisième et il fit signe à l'Aigle de s'occuper de ce beau parleur. On était actuellement en plein centre ville et la voie canopique était encore pleine de monde. Il était donc indispensable de ne pas déclencher un combat ici même, Athéna ne pouvait comprendre que l'on tue des innocents de la sorte. Enfin, il y avait encore Alpharius et sa valeur n'était plus à démontrer, ce dernier se ferait certainement une joie de faire tomber la créature d'Arès de son cheval. Les regards avaient été brefs et le Cancer avait clairement indiqué que le Frelon était sa proie. Pour le reste, il pouvait intervertir s'il voulait, en veillant à ce que ce combat ne passe pas ici.


" Jevren du Frelon ! C'est un honneur de te revoir et nous avons ensemble une chose à régler, je sais que tu es un homme d'honneur et que nous affronter seul à seul satisfera notre Ego. Toutefois, nous ne pouvons pas nous battre ici sans être entravé par des Hommes qui ne savent rien de notre puissance, même si je sais que cette femme semble capable du pire. Je suis sûr qu'elle acceptera un duel avec l'un de mes compagnons dans le désert. "

Le défi était lancé au Frelon. Allait-il encore se battre avec les autres ? Avait-il assez de fierté pour ne pas attendre ses amis pour le sauver ? Le visage de Japheth était fermé et ses yeux le fixaient avec intensité. Il souhaitait que l'envie d'en découdre surpasse le goût des stratégies infantiles pour les rejetons d'Arès, et comme leur chef était venu sans crier gare et n'avait pas profiter de l'effet de surprise pour les frapper, il était clair qu'elle ne s'embarrasserait pas de gêneur si un gros combat contre le Bélier d'or l'attendait. Se retournant un instant, il leva un sourcil en voyant le regard du chevalier d'or. Celui-ci était toujours aussi concentré mais quelque chose avait changé dans son expression, de la colère ? Non, pas lui et pourtant. Le Cancer se demandait si son empathie ne le trompait pas.

Après les annonces d'usage, les six guerriers s'observaient et Japheth se demandait s'il ne faisait pas une erreur en les laissant seul face aux deux autres. Toutefois, il savait que Calyps avait la confiance du Grand Pope et donc cela valait toutes les lettres de noblesse. Quand à Alpharius, certaines rumeurs avaient circuler sur certains problèmes d'honneur pendant son combat. Il était clair que ce dernier allait se faire un plaisir de relever l'affront une fois de plus, mais avec les règles de la chevalerie cette fois-ci. Les chevaliers d'Athéna combattaient seul à seul leurs ennemis pour que le combat soit sans trahison ni aide extérieure.


" Alors Jevren ! Je te défie et t'invite à me suivre. Quand à vous, Domina, je crois que l'un de mes compagnons souhaite vous voir face à lui. Calyps, j'espère que tu ne vois pas d'inconvénient à rappeler le sens de l'humilité au dernier... "

Le gardien du Praesepe était fin prêt, il s'excusait à ses compagnons encore une fois de ses choix. Cependant, Noxius méritait une sépulture décente et il allait tout faire pour restaurer l'honneur de son compagnon d'infortune, c'était la voie qu'il avait choisi, celle de l'honneur, celle de la Voie du Guerrier. Honneur, Raison et Probité allaient être marqué sur le front d'Arès pour lui rappeler que l'on n'attaque pas la Déesse de la Guerre sans en subir les conséquences.



Citation :

HRP : me suis permis d'anticiper sur tes réactions Alpha (comme je savais pour ton RP futur avec la folle sur son cheval), si cela ne te convient pas, tu me MP et j'éditerai . Voilà voilà ^^

Silencieusement, le Cancer écoutait les propos de son adversaire. Il comprenait son point de vue et quand il vit le salut, tout était clair et il se mit en position pour combattre. Bondissant à une vitesse incroyable, le Frelon l'emportait dans les rues sablonneuses d'Alexandrie. Quelques curieux volèrent dans le ciel avant de hurler de douleurs en se fracassant sur le sol, cela recommençait de nouveau et des êtres innocents payaient le prix des inconscients d'Arès. Alors que l'armure d'or avait encaissé la première charge, les prunelles ambrées du Cappadocien se fixèrent vers le ciel pour voir une comète fendre l'espace dans sa direction. Encore dans le sable, il ne fallut qu'un dixième de seconde pour chasser sa tête de l'endroit que l'épée venait de percuter et se releva rapidement pour reprendre sa garde. Cependant, des arcs électriques avaient créé des maillons qu'il ne connaissait que trop bien, les ayant déjà testé au Sanctuaire.

Par quelques bonds en arrière, le Cancer prit alors appui sur le mur d'une vieille maison en ruine et il contracta ses muscles pour faire un saut périlleux dans la direction de son ennemi. Se lovant dans les airs, ses cuisses se refermèrent sur le bassin du Berserker. Le temps que son adversaire se rende compte de la situation qu'un froid cosmique pénétrait son corps avec une sensation de Rigor Mortis. Il perdrait ainsi de ses capacités défensives, enfin il l'espérait. Car avec un tel ennemi, il fallait s'attendre à tout. Puis, profitant de sa position, chacune de ses paumes se posait sur les poignets du Frelon pour envoyer une décharge cosmique, afin de dissocier un moment son cosmos et son corps, de briser l'harmonie de son univers. Il espérait ainsi lui paralyser de toute envie de se battre par la suite. Il avait encore des questions à lui poser.


" Dis moi Guerrier, pourquoi avoir pris la tête du chevalier Noxius ! Votre respect pour les morts laissent à désirer.... Alors réponds moi, pourquoi avoir oser cela, vous aviez gagné ! Pourquoi ne pas avoir pris ma tête ? "

Libérant Jevren de son emprise, il fit un salto pour retomber sur ses pieds. Le guerrier d'Arès n'avait plus face à lui un inconscient se fiant à la Psyché de son ennemi pour se défendre. Il y avait désormais un chevalier d'or obéissant à la Raison et au bon sens tel que tout Stoïcien devait être. Il était exact que son corps était encore en torpeur lors du premier combat, mais cette fois-ci, il était parfaitement opérationnel et espérait montrer à Athéna son sens du devoir. Brusquement, comme un éclair dans les yeux, il se demandait bien ce que voulait dire la dernière phrase du Frelon... Curieux, il posa la question.


" Quelles sont les raisons qui vous poussent à nous maintenir ici ? Tu vas pas me dire qu'il te faut l'autorisation de cette cavalière tout de même ! "

Japheth était vieux jeu et pensait que chaque personne devait rester à se place. Même s'il avait énormément de considération pour les femmes chevaliers ou pour les Amazones d'Artémis, il ne pouvait comprendre que celle qui donnait la vie soit au centre des batailles les plus dangereuses. Son apostrophe était aussi à dessein pour voir comment ce jeune homme appréhendait la vie. Il n'avait pas l'air mauvais et son salut de politesse était bon signe pour le Cancer. Toute âme est sauvable si elle prenait la peine de comprendre ses erreurs. Il se remit alors en garde en attendant la réponse de son adversaire et il maugréait intérieurement contre les maillons qui le bloquaient un peu dans ses mouvements, il s'était fait avoir encore une fois mais il espérait lui avoir rendu l'appareil...

Comme un petit oiseau, Frozia semblait gazouiller en oscillant de gauche à droite sur son cheval, observant d'un regard joueur les curieux personnages qui leur faisaient face, à elle et à aux deux larbins qu'elle avait momentanément emprunté à ses collègues. Même si leurs vêtements amples cachaient une majeure partie de leurs corps, le regard attentif de l'oeil unique de la Démone distinguait entre les plis quelques éclats provenant d'armures semblables aux leurs. Dorés pour les deux hommes, plutôt argentés pour la femme. Dans tous les cas, pas le genre de couleurs qu'abordaient les Cuirasses des Berzerkers. L'homme dont le capuchon avait été baissé par sa monture semblait être le proto-leader du groupe, si elle se fiait au bref échange qu'elle était parvenue à entendre. Pourtant, et la Famine elle-même s'en étonnait, ce n'était pas pour lui que son intérêt était le plus vif, mais pour le gros bonhomme juste derrière lui. Une étrange odeur ce dégageait du colosse barbu qui interpellait la Démente, sans trop qu'elle parvienne à saisir quoi. Son instinct animal s'en retrouvait tout émoustillé.

A côté d'elle, M.Sceptique répondit finalement à la question que la Cardinale avait posé. Des Saints d'Athéna donc? Les gars à qui il fallait taper dessus! Parfait! Une fois encore, son instinct ne l'avait pas trompé. Elle allait pouvoir se laisser aller à son activité favorite, sans crainte des dommages collatéraux cette fois. Cela faisait bien trop longtemps qu'elle attendait ce moment!
Piaillant presque des suites des révélations du Frelon, elle tapa dans ses mains en présentant une mine enchantée si enfantine qu'il devenait impossible de deviner les pensées meurtrières qui se cachaient derrière son visage. Ses hommes comme leurs adversaires semblaient dors et déjà prêts à en découdre, et celui que le grand blond avec désigné comme le Chevalier du Cancer l'avait dors et déjà défié, en représailles de leur précédent affrontement. Par la même occasion, il avait livré le véritable nom de M.Sceptique. Jevren. C'était quoi ce nom? Ça sonnait comme le nom d'un outil de cuisine. Genre Rapafromaje. Elle le lui ferait remarquer plus tard!


« Ah! Paaaaaarfait! Voilà qui simplifie tout. On va pouvoir sauter la case blabla pour passer directement à la partie intéressante! »

Le Chevalier à tête de crabe proposa alors de partir chacun de leur côté dans le désert pour qu'ils puissent s'affronter tranquillement. A cette proposition, le sourire de la Démone s'évanouit fugitivement, et elle leva un regard songeur vers le ciel pour considérer un instant cette possibilité. Avant que la borgne ne puisse cependant faire le tri et décider si oui ou non elle voulait prendre une option pour se réserver le gros tas de poils, le Frelon (quel actif celui-là) déclina l'offre en lui chargeant d'expliquer pourquoi, et se jeta sans attendre à l'assaut. Hein? Quoi? Expliquer? Pendant quelques secondes de flottement, Frozia se demanda de quoi voulait parler le Frelon, puis son regard se posa sur la rue remplie de badauds dans laquelle ils se trouvaient, et au-delà sur la verdure du delta du Nil. Un sourire carnassier s'étira alors sur son visage, à moitié caché par sa capuche. Descendant tranquillement de son cheval, elle fit à son tour tomber sa cape, dévoila sa Cuirasse aux teintes sombres et aux traits infernaux en même temps que sa longue chevelure améthyste, et adressa un sourire falgrant de mauvaise foi aux deux Saints encore face à elle.


« Le désert? Oui! Pourquoi pas! On sera plus tranquilles pour se mettre sur la gueule là-bas! Et puis faudrait éviter de faire des victimes en plus... ... Comme si j'allais dire une connerie dans ce genre! »