HRP
Âge : 20 ans.
Quelle est votre expérience des forums RP ? Mh, disons que j'en fais depuis six ans à peu près. Mes débuts n'étaient pas très valorisants (4 lignes par post quoi… Chouette !), et à force de rencontrer de bons joueurs, j'ai fini par m'améliorer. Je n'ai jamais été sur des "gros" forums, préférant fuir le nombre de membres trop élevé. Je suis plutôt timide et penser à m'intégrer dans une masse de bons joueurs m'a toujours plus ou moins effrayée, ce qui m'a fait vagabonder de forums en forums jusqu'à finalement me stabiliser. Par contre, j'en suis devenue beaucoup plus exigeante au niveau des forums. Un contexte de 15 lignes et free-style RP, non merci !
En ce qui concerne les forums fréquentés en ce moment, il est réduit à un seul (une adaptation du jeu de rôle sur table de la Mascarade), puisque l'autre a fini par être abandonné par ses admins. Je joue sur peu de forums pour réussir à m'investir un maximum dans mes RPs étant donné que j'ai une vie à côté, comme tout le monde. : )
Pour le coup, j'avais envie d'un forum bien épaulé, avec un système de combat d'enfer, n'y étant absolument pas habituée j'aimerais justement approfondir mon expérience de RP et m'amuser un peu en m'en prenant plein la figure !
Comment avez-connu SSU ? Un gros lion doré m'a indiqué le chemin !
RP
Nom : Sameh.
Âge : 18 ans.
Armure demandée : Armure de bronze du lion mineur (Saints).
A quoi ressemble votre personnage la première fois qu'on le rencontre ? Ha, Sameh… Comment le définir ? Oh, vous pourriez facilement faire le boulot à ma place. Rien qu'à le regarder se pavaner, on devine son côté casse-cou. Il n'est pas forcément irresponsable, bien au contraire, disons juste que la fougue de la jeunesse fait partie apparente de l'Egyptien. Il tombe facilement dans le panneau, ça c'est sûr ! La jugeote ce n'est pas trop son fort, mais son coeur est d'or. Bon, d'accord, là comme vous ça, vous me diriez que c'est juste que c'est un abruti collant. De loin, il a l'air sympa, peau basanée, yeux bleus, des cheveux bien raides, et un regard sérieux tant qu'on ne lui parle pas. Après, c'est un peu plus une tête de Dom Juan qui parle tout le temps. Sameh est un grand bavard, ça c'est sûr. Raconter sa vie, c'est comme une deuxième passion. Ou celle des autres. En tout cas, ne cherchez pas d'intérêt : ce seront toujours des histoires loufoques et absolument banales sur le chat de la voisine ou comment il a réussi à shooter dans un caillou. Bah oui, on peut pas forcément être doué de charisme.
Enfin, si vous essayez de gratter un peu plus, vous verrez un bon gars. Si son attitude laisse croire un jeune idiot qui aime se battre et s'amuser, c'est en fait un bonhomme plutôt sérieux, toujours à l'écoute et surtout très respectueux. Il ressemble encore beaucoup à un enfant, que ce soit dans son comportement que dans son âme noble et innocente. Mais ne lui dites pas : ça le vexerait. C'est vrai quoi, c'est un homme, non mais !
A son allure, c'est un homme pas forcément moche mais à l'apparence très nonchalante. Il ne se tient pas forcément droit, marche d'un pas lent, presque perdu. Même s'il paraît posséder un minimum d'orgueil, son attitude ne dégage rien de fier. Bien sûr, avec ses muscles qui se voient quand même un minimum, ça casse plutôt le tableau. On voit qu'il soigne la façon dont on le voit, ne serait-ce que par sa coiffure. Ce qui ne l'empêche bien sûr pas de jouer aux idiots… Il n'en a jamais marre, en plus. Pas faute de tout le temps se faire rembarrer. Il s'en moque totalement, et les gens qui le côtoient s'en rende vite compte, à leur grand désarroi. Ils vous diraient tous "il n'est pas méchant, mais très collant !". C'est vrai, Sameh n'aime pas être seul. C'est ennuyeux d'être seul. On pense toujours à plein de choses pas agréables. Et surtout, on peut pas faire son intéressant. Aucun intérêt !
En résumé, un garçon gentil et très bavard, à la limite de l'insupportable. Très changeant dans son attitude, il aime surjouer ses réactions et plaisanter, raconter des bêtises… Il n'en reste pas moins un garçon sérieux, franc, sincère, prêt à tout pour aider son prochain.
Histoire :
1. L'exode
Habituellement, une histoire commence toujours par une naissance. Dans le cas de Sameh, aussi cliché soit-il, la naissance se solda par un échec familial. Effectivement : abandonné tôt par sa mère, sans jamais avoir vraiment connu son père, le garçon commença sa non-éducation dans les rues. Lui-même ne se souvient plus : comment est-il passé de nourrisson à petit garçon ? Ses souvenirs sont trop flous pour qu'il puisse se rappeler quoi que ce soit de cette période lointaine. Le visage maternel a disparu avec ses souvenirs, sans regrets cependant. Quand vous vivez dans les rues, il y a autre chose à penser que de se trouver une famille : à manger. La faim le tiraillait tous les jours et les habitants du Nome où il se trouvait étaient peu riches. Ce creux dans le ventre, incessant, et ces pertes d'énergies pour un enfant en croissance, sont certainement des blessures plus profondes que n'importe quel combat. Mais Sameh ne se préoccupait pas des séquelles. En réalité, à quoi bon se lamenter sur ce sort ? Il devait faire son possible pour avancer.
Avancer, toujours, le plus possible.
Évoluer.
C'était la seule chance de survie dans ce monde.
Comme on pourrait s'en douter, Sameh n'était pas très au point sur les actualités. D'un autre côté, depuis l'unification avec l'Empire Romain en 395, soit bien avant sa naissance, il n'y avait rien eu de très passionnant dans les alentours. Le monde, pour un orphelin des rues, se résumait au manque de nourriture et au sable. Seul, et à l'âge de 7 ans, le garçon fit un choix : quitte à ne rien pouvoir faire, autant aller voir ailleurs. Il se dirigea alors vers Alexandrie, qui vendait du rêve, et sûrement pas qu'à lui. Ses yeux étaient remplis d'espoirs ; pas tellement de changer sa condition, mais plutôt de l'améliorer. Il ne savait pas ce qui l'attendait, et justement : ce qu'il attendait, c'était peut être ça. Juste le changement. Habillé d'un simple vêtement en lin, les pieds nus, son premier périple commença…
Par chance, son Nome n'était pas très éloignée de la capitale. Certes un peu éloigné du Nil mais pas des activités commerciales : il lui suffisait de suivre des routes ou des marchands ambulants. Ce n'était que pour quelques jours de marche. Pris en pitié, les rares passants lui donnait parfois un peu d'eau ou un peu de pain. Très peu, pour ne pas se ruiner. Ce strict minimum tenait le jeune garçon en vie. S'il devait en reparler maintenant, Sameh vous dirait « Je ne me souviens que de la poussière et du soleil ». Le reste, c'était ses jambes dans un cycle automatique, presque dans une semi-vie. Sa volonté n'avait d'égal son réalisme : il attendrait son but, peu importe son état à l'arrivée. Ses yeux étaient vides, comme si la vie se cachait dans un coin de son corps. Peut être plus les pieds et les jambes que le cerveau. Comme un mort-vivant, aucune lumière dans son regard, et une démarche systématique, automatique. Il serait dur de le reconnaître, lui si plein de vie, si souriant. Les temps peuvent être durs pour tout le monde, même les plus pétulants.
Et bien sûr, parce que ce voyage ne durerait pas toujours, il arriva aux portes d'Alexandrie. Fier de son effort, il cru plusieurs fois défaillir avant de trouver une ruelle à l'ombre. Ou il finit par s'évanouir quand même, de toute façon. Lorsqu'il se réveilla, il était entouré de quelques autres sans abris d'Alexandrie. Il reprit vite ses esprits et après son long voyage, redevint ce qu'il avait toujours été : un mendiant affamé mais débordant d'énergie. Les autres le prirent sous son aile. Son sourire leur apportait plus de réconfort que n'importe quelle pièce. Sameh était dépaysant, en quelque sorte. Il faisait oublier aux autres leurs soucis grâce à son côté bavard, ses blagues idiotes. Il était attachant. Quelques jours passèrent et chacun lui apprenait quelques ficelles pour survivre dans cette grande ville. Lorsque la nuit tombait, tous se retrouvaient dans leur petite cabane avec un tissu troué, ou ils dormaient à même le sol, se tenant chaud les uns contre les autres. Aucun d'entre eux n'était effrayé par les odeurs ou la saleté, ils étaient bien trop habitués. Sameh avait obtenu le plus beau cadeau qu'on aurait pu lui faire : une famille.
2. La vie dans le milieu
Il y avait en tout trois mendiants en plus de Sameh. Un vieillard, un homme d'âge mur et un autre enfant un peu plus âgé, nommé Fares. Bien sûr, les deux garçons s'entendaient à merveille : comme des frères. Ils étaient les seuls amis qu'ils pouvaient avoir. Bientôt, on ne vit plus l'un se promener sans l'autre. Ils marchaient toujours discrètement, à l'écart de la foule lorsqu'ils ne mendiaient pas. Durant ces balades, Sameh admirait l'architecture d'Alexandrie, ses pavés, les Romains qui y passaient avec cet air victorieux. La grande Cathédrale, les marchands… Tout un brouhaha magique, comme un monde impossible à atteindre. Il restait planté là des heures, contre un mur, à tout observer, en rêvant d'être quelqu'un d'autre dans cette foule… Fares le rappelait souvent à l'ordre. Il fallait mendier, attirer la pitié. Sur ce point, le jeune garçon n'était pas d'accord. Il ne voulait pas de la pitié, juste un peu d'aide pour survivre. Il préférait l'altruisme véritable, comme dans le Nome ou il avait été, plutôt que l'hypocrisie d'un regard fuyant la réalité. Il ne supportait pas none plus l'idée de devoir accentuer ses aspects pauvres, pathétiques, et d'user de pleurs pour parvenir à leurs fins. Plus que de l'orgueil, c'était surtout de la bénignité au final : pour lui, c'était comme de la manipulation. Il avait horreur de ça. Fares commença alors à se détacher de lui. Ils restaient ensemble comme des frères mais un fossé se creusait peu à peu. Sameh est trop pur, trop innocent. Fares devenait plus manipulateur, un peu plus sombre, servant ses intérêt quoi qu'il puisse lui en coûter.
Un jour, appuyé contre son mur, un homme allait bouleverser leur vie. Fares insistait pour que les deux garçons bougent. Un passant intervint alors, un grand sourire aux lèvres. Quelques secondes auparavant, il les avait dévisagé avec insistance, comme s'il était un peu surpris, et hésitant. Grand, musclé et chauve, il était impressionnant.
« Bonjour, les garçons. Que diriez-vous d'un thé chaud ? »
Abasourdis, mais bien trop tentés, les deux garçons acceptèrent l'invitation. Pour eux, à partir de cet instant, tout devint plus magique. Ils entrèrent dans une petite maison, un peu en bazar, mais une maison quand même. Leurs petits yeux dévisageaient chaque recoin de la pièce. Le tabouret en bois, la cheminée, et le lit une personne. Un lit ! Sameh agrippa le bras de son frère en désignant du doigt l'objet certainement le plus convoité par les sans abris comme eux. Fares s'émerveilla à son tour et les deux garçons se mirent à rigoler. Il y avait une porte au fond, sur quoi donnait-elle ? L'attention du garçon n'était pas très optimale, son regard changeait de destination chaque seconde. Finalement, ses yeux bleus s'arrêtèrent sur l'inconnu en train de servir le thé. Comme dans les restaurants qu'il avait vu à Alexandrie !
L'inconnu fit signe aux garçons de s'asseoir. Et enfin, il se présenta.
« Je m'appelle Yasser. Et vous ?
- Je m'appelle Fares ! fit le garçon en prenant le pas sur son frère qui déçu, fit la moue. Lui, c'est Sameh. »
L'homme leur sourit. Il semblait réfléchir, et être un peu perdu dans ses propres souvenirs. Il répétait ce que son maître avait fait avant, dans un contexte légèrement différent. Mais aujourd'hui, il se rendait compte de la difficulté de la chose. Il parvint finalement à faire sa proposition :
« Cela vous plairait-il d'apprendre à vous battre ? Je vous offrirai les repas. »
Les deux garçons n'en croyaient pas leurs oreilles. Vraiment ? C'était juste insensé ! Leurs yeux émerveillés se concertèrent tout d'abord, et finalement, ils acceptèrent. Pour Sameh, c'était de la nourriture gratuite, et en plus la possibilité de savoir défendre les siens ! Pour Fares, les choses étaient légèrement différentes…
3. Ils grandissent si vite !
Le temps avait commencé à s'écouler. Peu de temps après les premières séances d'entraînement, les plus faciles, Yasser passa aux choses sérieuses pour expliquer aux garçons le Cosmos, les Chevaliers… Et Athéna. Sur le coup bien sûr, les deux enfants avaient été médusés, un peu déboussolés. Sameh avait tout d'abord eut l'impression d'avoir été manipulé. Mais par la suite, Yasser s'expliqua mieux, et petit à petit, le garçon comprit. Il était libre de partir à tout moment. Il ne voulait plus. Lorsqu'il s'entraînait, sa tête se vidait. Il se sentait valorisé, prêt à défendre la veuve et l'orphelin ! Et puis, ici, il pouvait se laver, et manger. Il y était plus souvent que dans la petite cabane en tissu, comme Fares. La différence résidait dans leurs attentions : souvent, Sameh ne mangeait pas toute son assiette, et en laissait de côté pour les deux autres sans abris, qui étaient tout de même sa famille. Son frère n'en faisait rien. Le garçon ne comprenait pas son attitude, et inversement. Pourquoi ne voulait-il pas aider sa famille ? Et pourquoi voulait-il aider ces idiots ? L'altruisme de Fares se résumait à lui et son frère de la rue. Sameh lui était bien plus bienveillant. Leurs caractères respectifs commencèrent à s'affirmer, pendant qu'ils grandissaient. Le plus jeune avait douze ans maintenant, l'autre quatorze.
Pendant les entraînements, Sameh se faisait toujours battre par son frère. Il était plus fort, plus hargneux. Et surtout plus offensif. Les deux garçons devenaient rivaux. Le plus jeune le prenait toujours avec le sourire, admirant la force de son aîné. Mais Fares était toujours très sérieux, déterminé. De toute évidence, il désirait l'armure bien plus que son ami. Les deux garçons finirent par se promener séparément dans la ville, sans même se rendre compte du changement qui avait eu lieu dans leurs coeurs…
Sameh avait eu pour mission du jour d'aller chercher quelques courses pour son Maître. Pour ce genre de choses, il était toujours plus motivé que Fares. Il partit immédiatement, avec ce sourire débile habituel et débordé d'énergie. Il trouvait sa vie simplement magnifique, à présent. Il mangeait plus qu'avant, apprenait à se battre, pouvait partager avec son Maître. Et peut être qu'un jour, il deviendrait Chevalier ? Il voulait défendre Athéna, protectrice de la Terre. Ainsi, il protégerait aussi son Monde, son Univers, pour permettre aux gens de prospérer.
« Kyaaaaah ! »
L'Egyptien se retourna, surpris et aux aguets. Un homme était en train d'agresser une commerçante près de son échoppe. Au milieu de tout ce monde ! Qu'est-ce qui lui passait dans la tête, à celui-là ? Sameh ne réfléchit même pas : il couru jusqu'à l'étalage et hurla :
« Relâche-là ! »
En même temps que crier, il donna un coup sur les bras de l'agresseur pour lui faire lâcher prise. Il réussit. Un sourire fier apparut sur son visage tandis que dans son élan, il s'interposa entre la femme et l'homme pour protéger la victime. Bien sûr, l'assaillant n'était pas très content. Il n'avait pas eu le temps de voir le gosse venir - en plus, c'était un gamin ! Blessé dans son orgueil, il se jeta sur le garçon qui, d'un pas sur le côté, l'esquiva et lui attrapa les bras pour les lui coller dans le dos. Finalement, il laissa l'homme partir, prenant les jambes à son cou jusqu'à disparaître à la vue de tous.
Sameh fut félicité par tous les gens présents. Cette acclamation lui fit chaud au coeur. En rentrant chez son Maître, ce dernier le questionna en le voyant déborder d'articles non prévus sur la liste d'achat.
« En fait, tout à l'heure, il y avait une femme à l'échoppe et… »
4. L'armure
Quand on s'entraîne, il faut bien que tout cela aboutisse. Deux prétendants à l'armure du Lion mineur, et un Maître devenu fatigué. Il attendait le bon moment, le moment ou chacun pourrait utiliser son cosmos. Fares était plus fort que Sameh, cela ne faisait aucun doute. Par ailleurs, il était le seul à être parvenu à utiliser son Cosmos jusqu'ici, dans des attaques offensives rappelant l'agressivité des flammes. Yasser les regardait souvent sans rien dire, concentré. Au fil du temps, il finit par se rendre compte que Sameh savait utiliser son Cosmos lui aussi : il était juste moins perceptible. En effet, il ne s'en servait pas pour attaquer, mais pour se défendre, et inconsciemment. A force de subir les offensives de son rival, le garçon avait finit par développer des techniques pour mieux encaisser, mieux résister face à son adversaire. Voyant que l'entraînement portait ses fruits, et que ses élèves finiraient sûrement par devenir aussi forts qu'un Chevalier, leur maître commença à préparer le jour de l'Épreuve.
Le jour fatidique arriva finalement. Une épreuve qui rappela bien des souvenirs à Sameh… Une traversée dans le désert, jusqu'à l'un des Oasis les plus éloignés. Le premier arrivé serait celui remportant l'armure. Le plus endurant. Quelque part, le garçon éprouvait de la peur. Cela lui rappelait des vieux souvenirs. Et le regard que lui lançait son frère ne le mettait pas en confiance : il se battrait sûrement jusqu'au bout pour parvenir à ses fins s'il n'y parvenait pas.
Le périple commença alors, après un dernier repas. En ultime ressource, chacun possédait une gourde. Enfin, les deux devaient emprunter un chemin différent. Sameh passa par l'Est, Fares par l'Ouest. Passant par leur porte respective d'Alexandrie, ils se mirent en route, seuls. Pour la première fois depuis bien des années, l'Egyptien se retrouvait absolument seul…
Comme autrefois…
Il marcha, marcha. S'arrêta les nuits pour dormir, et repartit dès l'aube. Il ne prit pas une seule goutte d'eau, et ce le plus longuement possible. Il connaissait déjà cette sensation de faim, de soif. Surtout de soif. Cette marche là durerait plus longtemps qu'entre un Nome et Alexandrie. L'Oasis était bien plus éloigné, bien derrière le petit village duquel il était né… La notion de temps finit peu à peu par s'altérer. Rongé par la soif, la famine, la solitude. Ses yeux énergiques étaient de nouveau vides, comme neuf ans auparavant… Mais sa volonté était plus forte qu'autrefois. Il avançait, de manière automatique. Mais il pensait encore, un peu. Il oubliait sa gourde pour ne pas la gâcher, dans laquelle il ne buvait qu'une gorgée le soir avant de dormir. Et il repartait le lendemain. Chaque fois, il prenait peur. Fares lui aussi connaissait la faim et la soif. Lui aussi savait économiser, se restreindre, vivre avec cette faim au ventre. Quand bien même elle s'était éloignée avec le temps grâce à leur Maître, c'était une cicatrice dans leurs estomacs, et dans leurs coeurs.
Mais il parviendrait jusqu'à cet armure. Pour protéger la Terre. Pour devenir Chevalier. Servir Athéna. Servir tous ceux qu'il fallait protéger. Parfois, il voyait des mirages, qui le sortait de sa léthargie. Mais il se re-concentrait et poursuivait sa route. Ne jamais se laisser distraire. Et endurer.
Enfin, au loin, l'Oasis finit par être visible. Un sourire fatigué se dessina sur son visage. L'oasis ! L'armure ! Enfin ! Elle était en son centre, d'après son Maître. Sameh accéléra légèrement le pas. La sensation de l'herbe sous son pied… L'avait-il déjà vécu ? Il avait oublié. Il avait envie de courir. mais il devait économiser ses forces. Il y avait encore le chemin du retour. Au centre de l'Oasis, près du bord de l'étang, se trouvait un cube de pierre avec un symbole dessus. L'armure du Lion mineur. Et, à côté d'elle… Fares. Ce dernier lança un regard empli de désespoir à son frère.
« L'armure ! L'armure, elle… Elle ne veut pas de moi ! Je ne peux pas la toucher ! » Sameh s'approchait. « Ne la touche pas ! » hurla Fares comme un enragé. « Elle m'appartient, elle est à moi ! A moi ! »
Mais il ne la touchait pas. Il ne pouvait pas. Il tremblait, fatigué. Il allait voir son amure tant convoitée enlevée par son frère, son ami, son rival. Au fond de lui, il savait que ce serait Sameh… Le garçon aux yeux bleus finit par poser son doigt sur le cube de pierre. Et rien ne se passa. Fares ferma ses paupières et tapa son poings sur le sol.
« Pourquoi ? Pourquoi !
- Parce que tu ne peux pas devenir un Saint. Tu as la force, la volonté, mais pas le coeur.
- Foutaises ! Ce n'est qu'une armure ! Je veux devenir fort ! Je veux conquérir ! Je ! »
A bout de force, Fares finit par s'évanouir. Les yeux de Sameh étaient toujours vides. Il saisit le cube de pierre, qu'il porta à son dos. Puis, de sa main droite, il attrapa le col de Fares, et recommença son périple au sens inverse, traînant son frère sur le sol, portant l'armure sur son dos. A ses yeux, il n'avait pas encore gagné. A l'endurance s'ajouterait la force, la force de rentrer malgré le poids et la soif…
5. La fin et le commencement
Sameh avait fini par rentrer à bon port. Mais épuisé, il avait dormi pendant deux à trois jours. Jours durant lesquels Fares avait fini par filer, à la recherche d'une nouvelle armure… Et peut être d'une nouvelle faction. Lui et Yasser en parlèrent pendant longtemps. Tout cela touchait énormément le garçon qui malgré la rivalité était très attaché à Fares, pour lui son frère. Ce sentiment était respectif mais recouvert par la jalousie et l'envie.
Le garçon ne réalisait pas encore qu'il était Chevalier. Pourtant, il avait passé l'épreuve. Son maître lui avait donné l'armure. Il était désormais le Chevalier de Bronze du Lion mineur… Tout juste avant que de grands événements, et donc ses premiers combats, se réveillent lentement après avoir doucement pris place, discrètement, pendant des années ou Sameh se la coulait doucement à Alexandrie… Un soir finalement, Athéna lui parla pour la première fois. Une grande expérience, à jamais gravé dans sa mémoire. Un appel lui expliquant qu'il devait à présent poursuivre son entraînement au Sanctuaire… En Grèce. Décidé, et surtout dévoué, Sameh fit ses adieux à son maître et aux deux sans abris qui furent longtemps sa famille. L'armure sur le dos, une nouvelle l'aventure l'attendait sûrement.
Voyager ne lui faisait plus peur, maintenant. Bien sûr, la distance était grande : Sameh devait passer par la Syrie, l'Asie Mineure et ensuite arriver en Grèce pour trouver le Sanctuaire. Il mit d'ailleurs bien du temps avant d'arriver à son but. Pourtant, il apprécia énormément son voyage et par ailleurs continua à s'entraîner comme tout bon Chevalier. Il n'y aurait pas grand chose à dire sur ces aventures somme toute banales. Sameh fit quelques rencontres brèves et ne s'attacha à personne. Il pourrait vous dire qu'il a vu de nombreuses femmes dans sa vie… Même si au final, il ne les approcha que très rarement, à peine du flirt, pour ne pas perdre de temps.
Voilà un peu moins de deux ans que Sameh se retrouve au Sanctuaire pour continuer à s'entraîner, s'améliorer, toujours s'améliorer, et devenir un Chevalier digne de ce nom !
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Sujet: Sameh, Bronze Saint du Lion mineur 
