Finalement, il n’avait pas semblé troublé ne serait ce qu’un instant. C’était timidement que la jeune femme avait levé les yeux vers lui, l’écoutant, noble, discourir pour eux. Car elle n’était pas seule, et à ses cotés se tenait le saint des poissons. Autant dire qu’elle était rassurée : Arsiesys ne semblait nullement induit à la punir, et meme plus, s’il l’avait convoqué c’était certainement par confiance, et pour entreprendre un voyage a ses cotés. Bien sur, on ne pouvait pas parler de vacances, mais la jeune femme eut envie soudain de sourire, tandis que son cœur battait légèrement plus fort. Si le grand Pope n’affichait rien de ce qui aurait pu être lié au petit accident qui avait survenu dernièrement, il était loin de la rejeter, et dans le fond malgré toute sa gêne elle se sentait heureuse à l’idée de faire quelque chose avec lui.
Aussi, elle pourrait peut être enfin faire ses preuves ! Comme cette fois ci il était peu probable qu’elle dut encore faire face a des Berserker qu’elle connaissait déjà bien trop, les évènements devraient lui sourire d’avantage. D’autant qu’elle n’était pas seule, et même très bien accompagnée cette fois ci. Alors, à mesure que le Sagittaire parlait la demoiselle retrouvait son assurance, daignant le regarder normalement et glisser un léger sourire sur ses lèvres. Pour sa part, elle écoutât avec attention ce qui les attendait, et toutes les informations en rapport.



Si la jeune femme s’était certes attendu a des visions plutôt spectaculaire, ce qui lui faisait face dépassait toutes ses espérances. Face au petit groupe, à quelques lieux de là se tenait une ville entièrement éventrée par des arbres immenses. Évoquant des troncs anciens, leur écorce présentait cependant un aspect fabuleusement intact, comme s’il avait s’agit de tous jeunes arbres. Cette apparence singulière, entre âge et jeunesse, prêtait aux fantastiques entités quelque chose de tout a fait saisissant.

Blood en resta bouche bée, à la fois fascinée et béate devant tant de beauté. Bien sur de tels arbres avait quelque chose d’effrayant, et pourtant le frisson parcourant son échine n’exprimait pas la peur. Il s’agissait plutôt d’un énorme mélange de passions dénuées d’effroi dont elle distinguait bien mal la forme exacte. Ce qui était certain, c’était que chaque racine, chaque branche épaisse et noueuse lui inspirait un immense respect.


Face à ces arbres immenses et la végétation luxuriante qui les avait accompagnés, l’homme n’était plus qu’une frêle et insignifiante créature. Les traces qu’il avait laissées avaient été englouties sous une nature aussi puissante, et il ne semblait en rester que de frêles ruines, au combien insignifiantes. Ou étaient partis les habitants ? La jeune femme ayant regagné le sol replia doucement ses ailes, et détacha son regard du glorieux spectacle pour attarder sur les environs.

Le voyage avait été rapide et agréable : par leur cosmos, ils n’avaient eu aucun mal à atteindre cette destination proche en un temps recors. Mais désormais qu’ils étaient là, comment allaient-ils procéder ? Il était certain que la demoiselle n’avait aucune envie de s’en prendre a ses arbres fabuleux, et quand aux chimères des anciens temps… Elle ne les voyait pas. Enfin, il ne fallait pas s’attendre à être accueillis a bras ouvert non plus par des monstres disant « venez nous sommes la ! ». Le silence demeura quelques instants durant lesquels ses compagnons, ayant eux aussi trouvés le sol, ne s’exprimèrent pas. Face à ce silence, la jeune femme doucement ferma les yeux pour laisser son cosmos se déployer autour d’elle et se plonger dans cet état second qu’elle c’était découvert à Rome… Plutôt que de faire le cosmos sien, de s’approprier l’univers, s’offrir a lui pour se fondre dedans. C’était après tout dans ces pratiques là qu’elle excellait certainement le plus… Alors, marchant vers la ville engloutie elle s’immergea dans les environs sur une large distance, cherchant à sentir avec exactitudes chaque insecte, chaque plante, chaque caresse de l’air. Un cosmos menaçant planait…

Panique.

- Il y a quelqu’un.

N’attendant pas un instant, sachant de toute manière qu’en leur qualité de chevaliers d’or ils n’auraient aucun mal a la suivre, et ne se rendant même pas compte qu’elle avait a nouveau utilisé de ses capacités psychiques inavouées, l’Aigle sans aucune hésitation en direction de la présence humaine proche qu’elle avait perçu. Quelques grands battements d’ailes lui suffirent pour atteindre sans tarder la présence humaine qu’elle avait reconnue.

La, une jeune fille empêtrée dans quelques lianes faisait face totalement paniquée a une poignée de chats sauvages menaçants. Autant dire que ceux-ci prirent la fuite aussitôt la sainte de l’Aigle apparue. Mais si cette simple apparition angélique avait suffit à faire fuir le danger, ce fut seulement lorsque Calyps libéra la jeune fille de l’emprise involontaire des plantes que la frêle créature écarquilla les yeux à sa vue pour s’enfuir en hurlant.

Sur le coup, Blood demeura stupéfaite, ne sachant comment réagir face à cette réaction déconcertante. Aussi, elle était loin de se douter que si les gens avaient abandonnés leurs maisons et leurs biens en ses terres, c’était pour fuir des femmes ailées.

- N'hésite pas à faire appel à tes techniques de combat. Tout surhommes que nous soyons, ces créatures ne craignent que le cosmos, les coups physiques ne leur feront rien. Et puis, Athéna nous a conféré ces pouvoirs pour que sa volonté soit faite partout dans le monde. Tu es libre de t'en servir comme bon te semble et à plus forte raison quand c'est au service d'une noble cause.

- Peux-tu me dire où sont tes parents ?

Adrix eut vite fait de prendre la relève, et Calyps de se rendre compte que c’était en effet la meilleure option. Sa vision semblait avoir éveillé un effroi certain chez la petite… Et cette réaction avait provoqué chez l’Aigle un désagréable mélange de surprise, de peine et d’effroi. Ses fantômes l’occupaient bien trop, et elle était bien placée pour savoir que pourtant cette gamine ne savait forcément rien de Beast. Et pourtant, voir fuir devant elle avait eu un effet certain… et éveillé de mauvais souvenirs.

Mais la demoiselle chassa les ombres de son mieux, et se concentra sur son rôle auprès du Grand Pope. Dans un premier temps il avait besoin de lui en tant que protection, et elle était bien décidée outre mesure à rester a ses cotés et le préserver du danger coute que coute. Et l’état des lieux fait… Ils passèrent bien vite aux choses sérieuses. L’Aigle n’eut pas le temps d’agir, le Grand Pope avait déjà fait son office. Tout juste put elle voir, c’étant déplacée dans l’ombre du Sagittaire, la silhouette funeste de l’oiseau tomber au sol. Ainsi, tel était le fléau qui s’abattait sur ces lieux … ? Une femme oiseau certes, mais Calyps avait de quoi s’offusquer d’avoir été vraisemblablement assimilée a une créature aussi répugnante.
La chimère gisait la, inanimée et l’œil vide. Son plumage évoquait celui de quelque faucon, brun et parsemé de tache, et sa chevelure brune, ondulante et d’apparence un peu rêche se mélangeait au sang coulant de la plaie de son front. Si son visage était celui d’une femme, il avait quelque chose de bestial, de terrible et effrayant. Autant dire que la Sainte n’avait pas grand-chose en commun avec cette créature…

Son cœur battait a la chamade. Elle avait eu si peur ! Elle avait vu parfois d’autres enfants être emportés dans les airs comme ca… Et elle ne les avait plus jamais revus. A cette pensée, la petite demoiselle se sentit secouée de sanglots, et alors que l’homme ailé qui l’avait sauvée s’adressait a elle, elle ne put que pleurer à grosse larme. Au début, il lui avait fait peur. Mais il était rigolo, avec ses cheveux bleus et sa grande cape blanche. Et puis il avait l’air tout gentil… Il lui rappelait un peu son oncle qu’elle aimait tant. Et pourtant, elle avait eu peur de lui. Mais maintenant qu’il était la, agenouillé, et qu’il lui souriait, elle n’avait plus peur. Elle lui était reconnaissante. Alors la gamine, transportée par l’émotion, passa ses bras autour du coup du Sagittaire, et presque suspendue continua a pleurer sa frayeur a grosse larmes.
Arsiesys devait être un peu gêné… Calyps pour sa part se sentit attendrie par ce touchant spectacle. Elle aurait bien sauvé elle-même la petite fille, mais elle n’en avait pas eu le temps. Désormais l’affection de l’enfant allait à l’ainé du groupe… Il fallait dire qu’il incarnait à merveille le rôle de la rassurante figure paternelle. Pour sa part, elle espérait juste qu’elle n’éveillerait plus la frayeur, cela lui était trop désagréable.

L’Aigle doucement s’approcha, faisant s’évaporer ses ailes de cosmos, et posa une main délicate sur l’épaule de la petite fille. Celle-ci haussa timidement la tête vers elle, se voyant offert un nouveau magnifique sourire.

- Tu veux bien nous parler … ?

La jeune fille bafouilla, regarda tour à tour les trois Golds souriants qui lui étaient venus en aide. Ils formaient une bien étrange équipe, c’était certain. Mais même si elle était toute petite, même si elle était loin de tout savoir et tout comprendre, elle sentait qu’elle pouvait leur parler. Et ils semblaient y tenir. Alors, sans retenue elle essuya ses joues rebondies et couvertes de larmes de sa manche, et inspira profondément. « Je vais le faire », se disait-elle. Se jeter à l’eau à sa façon, tant bien que mal…

- Papa et Maman sont partis, ils sont tous partis. Les autres… Ils sont sur l’ile, tout au bout loin loin. Je sais plus par ou. C’est la faut des femmes oiseaux…

Autant dire que son discours demeurait encore bien plus segmenté que cela. Entrecoupé de petits sanglots et de reniflement, elle peinait un peu a s’exprimer de manière claire ou très intelligible. Mais elle se donnait du mal, c’était déjà ca.

- Ca c’était une petite. D’abord, ya eu les trois grandes. Puis les arbres ont poussés. Et ya eu les petites. Et on pouvait plus habiter la. Alors on est tous partis. Parce que c’était trop dangereux, ils disaient…

Visiblement, ils étaient loin d'en avoir fini avec ses chimères ailées... Quand aux habitants de l'ile... Combien pouvait il bien en rester ? A entendre l'enfant, la situation étaient très vite devenue critique en ces lieux... Ils n'arrivaient pas trop tot.

~ Rp naze, vraiment navrée x__x je devrais me détendre assez vite ca va revenir... >__< ::