Portant son armure telle que les épreuves la lui avait révélée, le port altier et d’allure fière, la Sainte de l’Aigle gravissait les dernières marches qui menaient vers le temple d’Athena ou demeurait son représentant. Mais… Malgré son allure, elle était fébrile intérieurement. Toute cette droiture, cette assurance n’était qu’une image qui dissimulait le réel état d’esprit en cet instant de la jeune femme.

Lorsque Blood avait apprit que le Grand pope la convoquait auprès d’elle, son sang n’avait fait qu’un tour. Depuis son dernier affrontement face aux Berserkers, la jeune femme en apprenant que Arsiesys était revenu saint et sauf des enfers mais déplorant une perte, elle avait désiré ardemment l’atteindre. Mais rien n’y avait fait : le représentant de la Déesse s’était isolé, et elle avait eu beau demandé elle n’avait pas pu le voir malgré son inquiétude. Aussi, elle n’avait pas non plus insisté pour deux raisons : la première étant tout simplement du fait de son caractère. Elle n’était pas du genre a s’imposer, encore moins malgré les désirs d’une personne aussi importante que ne l’était le Grand pope. Et la seconde raison…

Elle s’empêcha de toute ses forces de rougir, exercice auquel elle s’était longuement et fréquemment adonnée dernièrement. A vrai dire, mis a part la période de vive inquiétude à l’idée de voir le Sagittaire descendre aux enfers, la demoiselle n’avait cessé de tenter – en vain – d’échapper au souvenir de son premier vol. Non pas, bien sur, parce que cela avait été une expérience merveilleuse, mais pour la conséquence qu’avait eu son élan d’enthousiasme. Elle ne s’en souvenait que trop bien. Et ses lèvres en palpitaient encore…
Même si elle ne se souvenait absolument pas de quelle avait pu être l’expression d’Arsiesys. Pourquoi avait elle fermé les yeux aussi !

Voila… Bien sur, elle avait entendu parler, elle avait vu, et cetera. Mais ca n’était pas comparable, et ce geste irréfléchi était finalement pour elle son premier contact. Autant dire que cela la mettait dans tous ses états… D’autant plus qu’elle n’aurait pas même su justifier son acte ! Calyps s’arrêta.
Et inspira prooooofondement pour souffler plus longuement encore. Elle devait se calmer. Autant dire en effet que cette convocation inattendue la tourmentait un peu. Pourquoi ? Qu’allait-il lui dire ? La convoquait-il en privé ? Ou ne pouvait-il pas choisir quelqu’un d’autre ? Autant dire que l’oiseau était perdu dans un épais nuage, se heurtant à chaque goutte le constituant sans pour autant en émerger.

Enfin. Calyps était désormais une sainte d’Athena, et il ne servait a rien de se prendre la tête. Il la sommait a l’appel, elle ne pouvait que répondre présente. C’était son devoir, après tout. Si elle se voyait attribuée une mission elle la remplirait de son mieux, et disons que cette parenthèse était un simple « écart », sans stricte importance. Une faute qui méritait d’être oubliée, se disait elle depuis des semaines déjà sans pour autant y parvenir.
La jeune femme pénétrât en la demeure d’Athéna, impénétrable et a l’allure naturelle. Fidèle à elle-même en somme, Nox sur l’épaule et se présentant en ces lieux comme l’aurait fait n’importe quel Saint emplis de respect pour celui qui les représentait auprès du divin. Pourtant, son regard était bas… Elle s’approcha, sentant l’aura du Pope avec distinction, le cœur battant mais sans relever la tête pour autant.

- Vous m’avez fait appeler ?

Elle n’avait aucune idée de sa réaction, surtout.

En fait, elle avait entendu parler des étranges évènements qui se produisaient ca et là a la surface du Globe. Alors, tandis même qu'elle formulait cette simple phrase, elle se rendait compte que peut être, sa venue en ces lieux était simplement liée a ceux ci ? Ainsi, il lui confierait une nouvelle mission et lui accorderait a nouveau sa confiance malgré son précédent échec.... Ou peut être cherchait il a la tester, pour voir si elle était vraiment fiable, si elle méritait véritablement son armure au vu de ses deux défaites contre les Bersekers, qui plus est contre les mêmes adversaires. Elle n'en gardait que peu de traces cette fois ci... Mais le résultat était le même, et envers et contre tout elle avait tout de même quasiment tenu tête simultanément seule a ses deux opposants, et ce en protégeant Corvus. Nouvelles questions. Et s'il la convoquait pour simplement... la sanctionner ? Nouvelles angoisses.

Au passage, elle en avait totalement oublié de le tutoyer. L'attitude a la fois digne et soumise, c'était habituel, elle jouait bien. Mais la, elle se trahissait tout de même un peu...

~ Bon, post très centré sur les sentiments de la demoiselle, mais voila, elle sait pas a quoi s'en tenir ni pour Ad donc c'est justifié, et puis ca reste une simple entame x3 ::

- Soyez les bienvenus.

- Je n'ai pas pour habitude de déranger les miens sans avoir une bonne raison de le faire. L'heure est grave, et il est de notre devoir de faire en sorte que tout danger soit écarté. Comme vous le savez sans doute, son regard s'égara sur Adrix qui, imaginait-il, en aurait été informé lors de son intégration, nous avons été victimes d'une attaque de la part des Titans voilà plusieurs mois. Vous n'êtes pas sans savoir que ceux-ci sont sous les ordres du Dieu Cronos. Nous le pensions toujours enfermé au Tartare à la différence de ses frères et soeurs puisque ceux-ci semblaient n'avoir pas été libérés dans leur totalité. Nous sommes incapables de nous en assurer, mais une chose est sûre à ce jour : nous nous sommes mépris sur son compte. Il a bel et bien recouvré sa liberté et est en train d'en tirer parti pour modeler ce monde à sa convenance.

- Le problème que nous rencontrons actuellement s'étend à un niveau mondial. Chaque Dieu a en sa possession un artefact qui lui est propre, symbole de son autorité. Tout comme la déesse Athéna détient son sceptre et son bouclier, Cronos est pourvu de son propre attribut. Cet objet n'est autre qu'un sablier et porte le nom d'Adamas Psammos. La véritable étendue de ses pouvoirs fut effacée du cours de l'histoire quand il fut chassé de la demeure des dieux lors de la Titanomachie. Cette méconnaissance fut à notre désavantage, car nous l'apprenons aujourd'hui à nos dépens. À son aide, Cronos peut aller à l'encontre du cours du temps et rappeler en ce monde les fantômes du passé.

- Les constructions n'en sont pas affectées, mais la faune et la flore ont radicalement changé aux endroits où son pouvoir est entré en activité. Cela concerne également les créatures mythologiques que nos prédécesseurs ont vaincu autrefois. Hydre, gorgone, minotaure... Vous les connaissez sans doute aussi bien que moi. C'est pour cette raison que je sollicite votre aide. Au large de la grâce, dans la mer d'Ionie, les îles Strophades renfermaient autrefois nombre de ces chimères. Leur existence à notre époque est contre-nature, à plus forte raisons qu'elles sont nocives à l'humanité. C'est pour y mettre un terme que je vous ai convoqués. Si vous avez des questions, je me ferai un plaisir d'y répondre au cours de notre voyage, car nous devons partir sans plus tarder pour les prendre de vitesse. Si bien sûr vous n'y voyez pas d'objection.