L’Antichambre des Flammes précède celle du Prophète. Il est aisé d’y entrer, pour ensuite être frappé par le Cosmos du Cardinal qui y règne, lequel imprègne les murs de son domaine. Ainsi, même en son absence, on ne peut qu’être frappé par cette aura maléfique qui vous glace les os tout en réchauffant à la fois votre cœur par cette rage, cette envie de combattre qui opprime chaque cellule de votre corps. L’adrénaline pulse dans le sang des visiteurs de Guerre, lequel a givré de son énergie les murs, sols et plafonds de son royaume.
Des flammes y sont présentes, bien évidemment, si ce n’est que ce n’est pas exactement le genre auquel on s’attend. Leur couleur bleutée témoigne en réalité de leur particularité : il s’agit de flammes de froid. Aussi glaciales que leurs sœurs communes peuvent être ardentes, elles pourlèchent les quatre murs de la pièce, surgissant de fossés insondables longeant ces derniers.
C’est alors que si l’on s’attarde sur les reflets de cette dernière, on pourrait un instant être leurré par le fait qu’il semblerait à s’y méprendre à la calme réverbération d’une eau qui n’est pourtant pas présente en ces lieux.
Au mur sont sculptées toutes les armes existant dans ce monde, passées, présentes et futures, même si certaines représentations laissent plutôt sceptiques, tels ces gargantuesques monstres de métal, ces véritables cubes arborant des tiges crachant des flammes. Il semblerait au final que cela reste de la pure fantaisie, ou bien le fruit du délire d’un artiste fou.
Si l’on gratte légère la couche de givre recouvrant le sol, parfois apparentée à de la neige, on peut y découvrir alors un ensemble de chiffres sur l’intégralité de la surface. Seul Guerre sait en réalité de quoi il s’agit, quant à lui extorquer … Il serait plus sage d’attendre qu’il daigne bien confesser un tel secret.
Et si jamais vous doutez toujours, non la guerre n’est pas qu’une bataille ardente, régie par les flammes, les massacres et le sang. Les guerres ont toujours existé à un point où il s’agit en réalité de la paix qui est provoquée, et non l’inverse. Une guerre ou un conflit est quelque chose qui se prépare, un art absolu qui nécessite la plus grande réflexion et le plus grand sang-froid nécessaire. La guerre est glaciale, à l’image de la pitié dont l’ennemi doit être exempté.