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Quel meilleur décor que ce magnifique Sanctuaire pour une dernière bataille ? Hannon n’aurait jamais cru cela possible et pourtant, le fait était là : l’heure de la bataille finale avait sonnée. Tout était arrivé si vite : à son retour de cet étrange tournoi dirigé par les forces d’Hadès, le Verseau avait senti très clairement qu’une bataille allait éclater. Mais pas une simple escarmouche entre deux factions : tous les ennemis d’Athéna allaient tomber les masques et se battre sous son regard, dans sa demeure. Il n’avait plus eu qu’à attendre que ses ennemis viennent d’eux-mêmes jusqu’à lui. Les préparatifs avaient été expédiés et voilà que le lieu de leur combat, comme dans la vision d’Hannon, s’était révélé aux yeux des occupants du Sanctuaire : la sixième maison, celle de la Vierge et de ce Corvus à l’air si sombre. Un drôle « d’oiseau », autant par les rumeurs l’entourant que par le ressenti du Chevalier d’Or. Devait-il composer avec lui ou bien lui préférer son voisin, le Chevalier d’Or du Lion avec qui il entretenait une amitié plus forte ?

Il y a longtemps, Hannon aurait préféré la sécurité à l’amitié. Mais cette époque était révolue : il était prêt à faire confiance à son ami au détriment de la position la plus neutre qui soit. Le jour fatidique arriva, comme dans un rêve. En même temps, la vision de cet instant était née d’un rêve à demi-effacé. Comment savoir s’il s’agissait du bon jour ? Hannon de Carthage descendit les marches de sa demeure et traversa la moitié du Sanctuaire pour venir se poster devant la maison de la Vierge. Les reflets qu’il entrevoyait sur ces colonnes étaient exactement ceux dont il se souvenait depuis des jours… Le doute n’était pas possible. Et comme pour confirmer ses soupçons, Dormin du Lion arriva à son tour, comme attiré par une force qui les dépassait. Une force qui n’était pas celle d’Athéna, d’Arès, de Poséidon ou même d’Hadès.
Une force, qui était peut-être celle de Zeus ?

« Bonjour Dormin, tu es bien matinal. » Il détourna le regard et fixa l’horizon de l’aube. « Mais il faut l’être pour un jour comme celui-ci. J’espère que tu es prêt à défendre tes convictions mon ami, jusqu’au bout, jusqu’à la fin. »

Hannon se retourna brusquement : il venait de sentir une aura étrangère en ces lieux. Non, même deux, trois ! Les voilà, pensa-t-il avec un demi-sourire. Ses premiers et peut-être derniers adversaires, ceux qui allaient éprouver sa foi en Athéna et défier leur destin ! Alors que dans la maison de la Vierge, son occupant semblait s’agiter lui aussi à la présence des inconnus, Hannon plaça son casque sur sa tête et se retourna pour faire face aux escaliers d’où débouchèrent deux personnes. Leurs accoutrements et leurs auras ne lui étaient pas inconnues : des serviteurs d’Arès. Quand au troisième, il n’était pas encore arrivé mais il n’allait pas tarder.

Du coin de l’œil, le Gold Saint observa le vol fugitif d’un papillon en quête de rédemption lui aussi. Un nouveau jour, une aube nouvelle, un nouveau dessein pour le monde.

« Bienvenu au Sanctuaire, étrangers. C’est une bien belle journée qui s’ouvre à nous. Une journée magnifique, pour mourir. »

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Impossible de trouver des ici et maintenant les motivations de chacun, à l’aube de cette bataille sans précédent dans leur Histoire commune. Chacun y allait de ses provocations, de ses mésententes, alors même que l’ultime bataille de cette Guerre Sainte allait commencer. Hannon pour sa part n’avait plus rien à ajouter. Chacune des personnes présentes s’étaient clairement définies en tant qu’alliés ou ennemis, ce qui laissait peu de doutes sur le choix des cibles à attaquer : mise à part le Gold Saint du Lion, tous étaient des ennemis. Oui, tous, y compris le Gold Saint de la Vierge dont il avait entendu tant de mal et qui au bout du compte confirmait tous les doutes qui pesaient sur lui et même pire : le voilà traître à sa propre cause.

L’heure des derniers affrontements était aussi l’heure des dernières vérités.
D’un œil inquisiteur, le Chevalier d’Or du Verseau observa tour à tour chaque personne présente, pas pour se la jouer non loin de là. Analysant posément la situation, il cherchait la faille, l’angle d’attaque, le mouvement qui allait lui permettre de survivre encore quelques instants pour frapper jusqu’à ce qu’il rende son dernier souffle, défendant corps et âme le Sanctuaire et l’idéal qu’il représentait. Et lorsque son regard revint à son ami Dormin, ce fût pour lui sourire malgré lui : Zénon l’avait formé à cet instant. Voilà le destin auquel il avait été préparé, alors que du côté de Dormin, on pouvait dire que le destin de son maître avait été également de le préparer du mieux qu’il le pouvait à une telle situation. Et en regardant plus loin en arrière, Zénon avait aussi formé Narcisse du Capricorne… Jusqu’où l’avenir avait été révélé au vieil homme ?

Le sourire d’Hannon disparu et ses yeux verrons disparurent une seconde derrière ses paupières. Il prit une inspiration profonde et disparu : pas de coup de semonce, seul la mort attendait ces quatre personnes qui de leurs auras malveillantes venaient souiller le Saint Sanctuaire d’Athéna. Et celui qui leur donnerait la mort, ce serait peut être lui. Le premier à être frappé dans le dos, sans aucune sommation ni aucun remord, fût ce traître de Corvus de la Vierge.

« DIAMOND DUST ! »

Les éclats de glace du Chevalier d’Or creusèrent sans poésie aucune de légers trous dans l’Armure d’Or de son adversaire. Mais avant que celui-ci ne se retourne vers le Verseau, celui-ci venait déjà d’attaquer une autre cible. Le Marina fût attaqué dans un angle mort, puis chacun des deux Cardinaux d’Arès. Et avant que le dernier éclat de glace n’ait atteint sa cible, voilà Hannon réapparaissant aux côtés de Dormin, sa cape claquant au vent, auréolé de lumière mais aussi de froid, son cosmos déjà déployé à pleine puissance pour combattre à la gloire d’Athéna et pour la Paix, pour que jamais plus des tragédies comme la sienne ne se reproduisent. Silencieux, il se prépara à la contrattaque, espérant que le Lion de son côté frapperait plus vite encore que lui, comme il l’était dit dans la légende…

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