Au sein de ma forêt, j'observais, calmement. Ou plutôt ressentais. Tout s'était précipité. Tous les Dieux semblaient s'être accordés sur un point. Il était temps d'en finir. Il était temps de mettre un terme à la guerre. Des combats à morts afin de faire d'une divinité la grande gagnante. C'était l'objectif de nombre de chevaliers allant se battre à travers le monde. Certains étaient allés au devant des combats. Certains étaient aller défier leurs ennemis chez eux. Ce n'était pas mon cas. Ce n'était pas mon style. De toutes façons, j'avais une énorme différence par rapport à nombre d'entre eux. Je ne me battais pas pour Odin.
Je ne m'étais jamais battu pour lui, mais pour moi. Simplement que me ranger de son côté était le plus arrangeant. J'avais besoin de cette God Robe et il avait accepté que j'en sois le porteur, même après avoir tué mon frère. Pourtant, s'il était vraiment le Dieu qu'il devait être, il devait être au courant de mes vrais intentions. Ce qui ne l'avait pas empêché de me la laisser. Peut être serait ce une erreur. Car, si j'étais le dernier debout, ce ne serait pas son règne que je proclamerai. Mais bien le mien.

Le Delta se redressa alors. Des intrus avaient pénétrés son antre, comme il s'y était attendu. Ce qui voulait donc dire qu'il était grand temps de les accueillir. Tranquillement, il se mit en marche. Il n'était pas question de se presser, pas question de donner une image impatiente. Au pire, ils se tomberaient dessus le temps qu'il arrive. Et cela n'avait rien de dérangeant. Au contraire même. Moins bon était leur état, plus ses chances de victoires étaient grandes.
De toutes façons, au sein de son domaine, il ne craignait pas grand chose. C'était donc affublé d'un sourire satisfait qu'il arrive à la rencontre des intrus, qui semblaient d'appartenances différentes. A sa grande surprise il vit même les couleurs d'un surplis. Ainsi, le Dieux des Enfers avait décidé de faire bouger des pions et de ne pas rester sur le côté. Cela pourrait peut être poser quelques problèmes, mais il ne le craignait pas plus qu'un autre.
En tant qu'hôte, il se décida à prendre les devants. Ecartant les bras, dans un signe d'accueil, il s'adressa à ses invités.

- Bienvenue à vous dans mon domaine. Même si bon nombre d'entre nous vont mourir dans les instants qui vont suivre, je pense qu'il est de bon ton de me présenter. Je suis Svein de Mégrez, Guerrier Divin de Delta. Du moins, officiellement...

Officieusement, il était Aslak, frère de celui dont il avait fait les présentations. Mais il avait renié cette identité, il avait renié son nom. Et il s'était maintenant habitué à porter celui de la personne qu'il avait tué de ses propres mains. Peut être redeviendrait-il réellement lui une fois l'ultime victoire atteinte. C'était un point auquel il faudrait réfléchir, le moment venu.

- Autant ne pas se voiler la face, dans une telle situation, oublier les anciennes alliances et rancœurs est obligatoire. Et il est nécessaire de s'en faire de nouvelles. De plus, je suis chez moi, et possède donc un certain avantage...

Appuyant mes paroles, je laissais mon Cosmos corrompu se répandre dans mon domaine, augmentant ainsi l'ambiance pesante et malsaine de cette forêt. Tout en commençant à m'en nourrir. Evidemment, mes paroles étaient loin d'être désintéressées. J'étais conscient de mes forces comme de mes faiblesses. Et je m'en sortais toujours mieux avec un allié...

- Pour résumer, je suis prêt à me ranger aux côtés de certains si cela vous intéresse. Des intéressés ?

Que dire qu'il n’aperçut son temple et sa servante que quelques heures. Il était parti en Egypte pour retrouver ses origines et se recueillir sur la tombe de son père. Dans la maison qu'il l'avait vu naitre, il avait rencontré sa demi-soeur, fille de sa mère dont il avait oublié l'existence. Mais malgré ce qui aurait pu lui apportait du bonheur d'avoir cette soeur oublié revenu dans sa vie, un grand malheur abattit sur lui lorsqu'elle lui déclara être un Berserker, une ennemie donc... Elle était revenu la veille au sanctuaire, il passa une nuit agitée dans son temple, Leodra l'avait soutenu mais la blessure psychique due à Phantasia était grande et même Leodra n'arriva pas à lui changer totalement les idées. Au petit matin un ordre tomba, un ordre d’extrême urgence. Il devait partir de suite pour Asgard en compagnie d'Oréstis, Oréstis qui au passage était désormais Gold Saint du Capricorne, le digne successeur de Narcisse...

Le voyage fut court, ils usèrent de leurs cosmos pour se déplacer le plus vite possible. Sokaris ne pouvait s’empêcher de penser qu'il reverrait Haldor mais il fallait croire que non, enfin pour le moment... Ils tombèrent nez à nez devant un homme se présentant comme le Guerrier Divin de Delta. Derrière lui deux cosmos arrivèrent, l'un d'eux puait la mort, la putréfaction, un sentiment fort étrange. L'autre il le connaissait et pourtant il avait changé, quelques choses avait changé dans cet homme. Il s'adressa à Svein.

_ Je me nomme Sokaris, Gold Saint de la Balance. Mon confrère d'or et moi-même avont été dépêché ici par le Pope pour vous venir en aide... Mais d'après vos propos il semblerait que la situation ait changé de votre point de vue? Je ne dirais qu'une chose, ne soyons pas ennemi et détruisons ceux qui sont les ennemis de l’humanité.

Il se tourna vers les deux autres, ainsi donc cet homme était mort et avait vendu son âme...

Spoiler:

Torturé par le poison parcourant ses veines, le berserker délirait presque sous la rage qui l'habitait. Tirant d'une main sur la crinière blanchâtre de son destrier infernal et brandissant son épée maudite, Kryuk, de l'autre, il traversait la terre en rependant sur son passage un cosmos vicié et corrupteur. La flore se fanait et la faune se dérobait sur son passage, une trop longue exposition à son pouvoir risquerait de les marquer à jamais. Certaines choses ne repousseraient pas, d'autres ne tarderont pas à s'éteindre par la faute de cette pollution cosmique qui leur ravageait déjà les organes.

C'est dans une transe combattante placée sous le signe de sa cuirasse que Casshern progressait vers Asgard. La raison ? Des changements d'importances avaient lieux dans la Citadelle ; Ephtal exécuté, Arès courroucé et par conséquent bien décidé à en finir, et lui qui s'était tourné peu à peu vers la lumière de son passé auprès d'Athena. Grossière erreur, mais tout ceci ne le concernait plus dorénavant. Prisonnier de la Pestilence de la même manière que sa prédécesseur, l'homme à la chevelure de feu se trouvait de plus en plus dépassé par le pouvoir instable qu'il maîtrisait autrefois. Son Dieu l'utilisait donc tel un pion assoiffé de sang, et ce jour n'était autre que l'unique raison pour laquelle les berserkers servaient une cause : Combattre, et remporter la victoire.

La Guerre Sainte touchait à sa fin, les magouilles s'éclipsaient pour laisser place aux champs de bataille.

Puis le cavalier de la Pestilence stoppait sa course en pénétrant dans une forêt plutôt à son goût, mais hélas, habitée par un autre cosmos. Peu importe, en bon maître de la corruption, il marquerait ce territoire également une fois ses ordres accomplis. Dans son armure complète, il pivotait légèrement la tête de manière à identifier les différents protagonistes. Il n'en connaissait aucun. D'un geste vif, il tranchait l'air de sa sombre lame alors que sa voix s'élevait.

L'une des armes d'Arès est la.
Que ces terres ainsi que le sang de ses ennemis soient siens !

Sa monture se dressait un instant alors que le cosmos noirâtre du Cardinal commençait déjà à le recouvrir. Les ordres étaient clairs ; Répandre le Chaos et abattre les opposants. Dans l'esprit de Casshern, aucun compromis ne pouvait voir le jour.

Spoiler:

Au même titre que bien d’autres terres, Asgard serait en ce jour le théâtre d’affrontements titanesques. Et pour cause : les dieux semblaient finalement s’être lassés de leurs petites intrigues. Aux quatre coins du monde, ils avaient dépêché leurs champions, pour ce qui devait être la dernière des batailles. Il ne faisait aucun doute que le dieu qui sortirait victorieux de cette ultime Guerre Sainte verrait son hégémonie assurée sur Terre…

Oréstis avait été envoyé à Asgard, aux côtés de Sokaris, pour apporter leur soutien aux troupes d’Odin, attaquées par les armées des autres dieux. Grâces à leurs talents hors du commun de porteurs d’armures d’or, il ne fallut pas si longtemps que ça aux deux Gold Saints pour rallier le royaume des neiges. En s’y enfonçant, ils ne tardèrent pas à pénétrer dans une sombre forêt dont l’atmosphère était pesante, malsaine, ce qui déplaisait profondément à Oréstis. Il souhaitait quitter ce lieu au plus vite. Mais malheureusement, de nombreux élus divins de factions diverses avaient fait de cette forêt leur destination…

Le Capricorne posa un regard chargé de suspicion sur le roux qui était supposé servir Odin. A quoi rimait cette mascarade ? Il était littérallement en train de se vendre, faisant fi de ses vœux d’allégeance à son Dieu… et de l’alliance qui était sensée unir Ases et Saints. L’individu aurait dû être l’allié naturel des deux Golds, mais au vu de la situation, le Capricorne se refusait à lui accorder sa confiance. Sa voix claire s’éleva.

- Et je suis Oréstis du Capricorne, serviteur d’Athéna…

Son regard vint se poser sur le guerrier de Delta.

- … et allié d’Odin. C’est même la raison de ma présence ici. Alors pourquoi agissez-vous comme si vous ignoriez totalement cela, Svein de Mégrez ?

Son regard glissa ensuite sur le Cardinal et un frisson lui parcourut l’échine. La simple présence de cet être empestant la souillure et la cruauté mettait le Capricorne particulièrement mal à l’aise. Cette créature, car ce n’était assurément plus un homme, cette abomination devait être éliminée le plus vite possible…

- J’ai confiance, Sokaris. Nous vaincrons aujourd’hui…

Sa main passa dans ses cheveux saphir, remettant en place une mèche rebelle.

- Narcisse veille sur nous.

L'homme marche sur le sol mais il ne sent pas la terre. La tempête rugit autour de lui mais il ne sent plus le vent. La neige s'accumule sur ses épaules mais il ne sent plus le froid. Voilà des semaines, des mois qu'il n'a plus prononcé un mot et il ne saurait jurer se souvenir comment faire. Ses cordes vocale sont assèche tout comme sa peau. Même l’humidité de cette région nordique ne suffit pas à arrêter le processus. Ses yeux, enfoncés dans leurs cavités semble découvrir un monde nouveau. Dans cette forêt rosâtre, au milieu de ces cercueils fait de joyaux, il se sent plus en adéquation avec la nature. Fut un temps, un tel spectacle l'aurait révolté. Fut un temps, il aurait recherché le calme des bas-fonds.



Fut un temps, il aurait été vivant.




Sa démarche est encore précaire, le sol enneigé est traître mais cela ne joue presque pas. Bientôt,il rencontre des formes de vie. Le vent fait claquer son lent manteau sur lui-même, ne révélant pas ses traits aux étrangers. Les reflets noires de son armure par contre...
Cette dernière a changé. Disparu l'or, trésor du fonds des mers. Disparus le jaune, chaude couleur de la plage, disparus l'orange, douce couleur des coraux. Non, son armure, son écaille est désormais noire, noire comme la nuit, noire comme le néant. L'homme s'est perdus dans les abîmes et en est revenus changé à jamais.

Ce qui est mort ne saurait mourir mais se lève à nouveau, plus dur à la peine et plus vigoureux.


Leurs voix atteignent ses oreilles. Tout lui semble venir de très loin, étouffé par l'ombre de son nouveau maître. Ni l'odeur des plus écœurants, ni l'honneur des plus braves ne peuvent l'atteindre. Brave il l'a été auparavant. Plaçant l'honneur au dessus de tout excepté son devoir. Cela ne lui aura valut qu'une seule chose, voir le légat devenir un légume fait homme, baveux comme un enfant, le regard vidé de toute substance. Poséidon est un dieu cruel et il en avait encore fait la preuve ce jour-là. Contrairement aux jeunes généraux, il n'avait pas levé la voix. Il savait que c'était inutile,probablement qu'il aurait dut. La fougue de la jeunesse n'apporte pas que la désolation.

Pourtant il n'était pas moins révolté. Il s'était tu pour s’empêcher de dire des paroles qu'il regrettait amèrement. Au final, il aura quand même été exécuté parmi tant d'autres. Poséidon avait décidé. Morokei avait agit. Mais leurs jours arrivaient à leurs fin. Même les ténèbres des océans n'est pas aussi noire que le crépuscule des enfers.

-La nuit est sombre et pleine de terreurs.

Son visage s’éleva de quelques centimètres alors qu'il se redressait. La lourde charge qu'était son surplis s’allégeait de seconde en seconde maintenant. Il avait accepté cette nouvelle esquisse de vie. Fantôme de ce qu'il avait été. Il était un monstre d'un genre nouveau. L'abomination qu'il avait juré de faire disparaître en servant le dieu des mers. Neptune avait fait une grave erreur. Non pas en assassinant Ajay Barindra, général de Chrysaor mais en fournissant un soldat de plus aux dieux des Enfers. Car au final, il n'y a qu'une seule destination possible. Chaque vies, chaque morts, chaque guerres, saints ou non ne sont que des approvisionnement sans fin pour le maître du monde maudit. La voix de l'ancien général avait été sèche, rocailleuse. Il lui avait été difficile de parler mais aucune douleur n'avait été ressentis. Il n'en ressentirais plus jamais. Désormais, il était droit et fier dans sa nouvelle armure. Sa peau partait en lambeau, ses os était parfois apparent mais il n'en avait cure. Il s'en moquait éperdument durant sa vie précédente, il en était de même dans celle-ci. Un sourire vicié se créa sur ses lèvres décharnés alors qu'il reconnaissait deux combattants en armure d'or.

-Quand les dieux sont partis, les mauvais fantômes festoient la nuit. Si vos dieux ne vous ont pas déjà abandonné, ils le feront bientôt. Jouez autant que vous le pouvez, seule la mort vous attends au bout du chemin.


Arrivé à un certain point de désespoir, votre seule plaisir c'est de voir les autres tombé avec vous.

Spoiler:

Un long soupir s'échappa de ma bouche. La cause ? Les serviteurs d'Athéna. Dans les recueils laissés par mes ancêtres, une chose m'avait énervé, c'était l'arrogance de la déesse grecque. Si bien que cette pensée s'était ancrée en moi et je venais d'en avoir la preuve. Ils semblaient penser que sans eux nous n'étions rien. Ils se plaçaient comme les seuls protecteurs des humains, les autres étant forcément leurs ennemis. Ils pensaient que nous n'étions bons qu'à la servir. A vrai dire, ils m'énervaient. Peut être plus que les deux autres qui ne semblaient vouloir répandre que la mort sur leur chemin, ce qui correspondait à ma façon de faire dans un sens.
Pourtant, je savais bien où était mon intérêt. Il ne s'agissait pas de faire face aux Saints, surtout à deux Gold. Non, je devais les utiliser. Seul, je n'étais rien, je le savais. Et je n'avais eut de réponse quand à ma proposition d'alliance que de leur part. Ce qui ne me laissait guère le choix. Bien que j'allais quand même remettre les choses au clair.

- Athéna et Odin ne sont plus alliés depuis longtemps. Certes, un rapprochement s'est fait, mais l'alliance n'a jamais été établie. Nous n'en avons pas eut l'occasion et rien n'assure qu'elle aurait bien été faite lors de la rencontre de nos chefs.
Il serait peut être temps que vous arrêtiez de vous placer comme seuls souverains, de croire que seuls votre avis compte. Ouvrez les yeux et constatez que le monde n'est pas aussi merveilleux !

Ses mots pouvaient peut être lui apporter des ennuis, mais même s'il souhaitait utiliser les deux Saints il y avait des choses qu'il ne pouvait laisser passer. Il y avait des choses qu'il se devait de mettre au clair. Il ne pouvait réprimer tant d'années avec un avis lorsqu'on venait lui confirmer qu'il avait raison. Athéna avait aidé Odin afin d'en faire son esclave, le confinant en Asgard tandis qu'elle prenait la terre entière. Bien que tous les Ases semblaient vouloir en faire leur alliée, lui avait longtemps pensé qu'il était mieux de l'éliminer.
Mais en cet instant il allait revenir sur ses pensées. Car une seule chose prévalait. Sa survie. Il était destiné à bien mieux que ça et ne pouvait mourir ici. Et il était bien trop intelligent pour ne pas utiliser le meilleur plan pour des raisons aussi futiles que cela.

- Cependant, je vais respecter les volontés s'étant manifestées jusque là. Je vais respecter le fait que vous ne veniez détruire mon antre. Soyons donc alliés afin de tuer mes véritables adversaires.

Je reconnaissais ouvertement qu'ils n'étaient pas mes ennemis. Peut être cela suffirait-il, même si je sentais que le Capricorne, le plus arrogant des deux peut être, n'avait pas aimé que je ne me considère pas comme oeuvrant forcément pour sa déesse. Il était évident que je le surveillerai, histoire qu'il ne me fasse pas de sale coups.
Mais pour le moment je reportais mon attention sur les deux autres. Un serviteur d'Arès et un d'Hadès. Mais le second n'était pas un vrai spectre. Le surplis qu'il portait était celui d'une écaille à la base, j'en étais persuadé. Tendant le bras vers lui, je décidais d'en faire ma première cible. Une première impulsion de Cosmos et une pluie de cristaux violacés s'en échappant, ciblant directement le Spectre. Avec un seul véritable but, absorber sa force afin de le rendre aussi inoffensif qu'un agneau. Puis une seconde impulsion de Cosmos, pure cette fois, créant une onde de choc dont le but était simplement de le frapper à distance. Pas plus puissante qu'un coup de poing mais me permettant de garder mes distances.

- Nous sommes certes destinés à mourir, mais toi encore plus rapidement, les promesses d'Hadès ne sont jamais éternelles. Et je vais abréger celle-ci...

Le Cardinal abattait sa lame extensible face à lui pour couper l'effronté qui semblait vouloir le déloger de sa monture. Frappant avec vivacité sur la croupe de celle-ci pour la forcer à avancer, il ne laissait qu'une traînée de fumée corruptrice derrière lui, rapidement rejointe et balayée par un blizzard saturé de cristaux tranchants. L'imposante cuirasse complète encaissait largement l'impact, il en faudrait bien plus pour le faire poser pieds à terre. Le Flamboyant soupirait, non pas à cause de la légèreté de l'assaut mais plutôt à cause des paroles de son assaillant ; Les Chevaliers d'Or et leur foutue manières. Celui-ci voulait une présentation dans les formes alors que la réponse était déjà donnée. Une Arme d'Arès, rien de moins.

C'est les maux de la Pestilence que tu tentes d'entraver par le gel, mécréant. Mais son interlocuteur semblait distant, comme si ses pensées allaient ailleurs. Un guerrier dont les pensées ne sont pas focalisées sur l'affrontement... Lui aussi était comme ça avant que son Dieu ne le corrige. Cesse de rêvasser maintenant que tu me désignes comme adversaire, sinon ta vie risque de s'écourter bien prématurément.

Le berserker réveillait ses arcanes, élevant une main cuirassée pour soulever les graines de chaos que son pouvoir plantait sur son passage. Une fine brume noirâtre s'échappait du sol, puis des fissures soulevait la terre, chamboulant lentement la macabre forêt qui ne tarderait pas à imprégner le cosmos corrupteur du cavalier. En un instant, des colonnes de ronces envahissaient la zone entière et recouvraient l'intégralité du sol, grimpant sur les arbres et les prisons de cristal propre à ce décor si particulier. Même le propriétaire des lieux subissait la sèche végétation qui ne demandait qu'à l'écorcher de ses ronces et à le maudire de part son poison. Tant de force qui viendrait s'ajouter aux desseins du serviteur de la Guerre.

Tous, vous alimentez cette Guerre. Permettez moi donc d'en profiter afin de satisfaire Arès plus encore.

Un trouble manteau enrobait la silhouette en armure, la masquant de manière presque irréelle comme si le soldat était devenu immatériel, à l'instar de sa pâle monture. Le pouvoir de la Pestilence s'éveillait lentement, et le Saint qui l'avait provoqué ne tarderait pas à subir son courroux maintenant qu'il s'était clairement désigné comme son ennemi. Mais les choses risquaient d'être plus complexes que cela ; L'autre chevalier à ses côtés se lancerait sûrement dans la mêlée pour limiter la casse. Peu importe, Casshern appréciait la guerre sous toutes ses formes, même les plus déloyales. Il en était d'ailleurs un parfait partisan...

Les mots que prononça le prétendu Guerrier Divin ne firent que conforter Oréstis dans son idée initiale : le Guerrier de Mégrez, s’il s’était posé en allié des Saints et d’Athéna, ne l’avait fait que par intérêt, espérant peut-être s’en sortir par ce biais, et non pas car il respectait un quelconque accord sacré signant l’union du Dieu du Nord et de la Déesse de la Sagesse. Et de fait, le bel éphèbe ne pouvait pas accorder sa confiance au roux, même s’il venait d’attaquer Ajay Barindra, à nouveau opposé à eux, mais plus que l’ombre de lui-même, relevé d’entre les morts par Hadès…

Oréstis se le promit : au moindre geste suspect de la part du Guerrier Divin, il ferait de lui son ennemi. Certes, en apparence, il était loin d’être un monstre comme l’étaient les deux autres Guerriers. Mais qui savait ce qui pouvait se cacher derrière son sourire malsain ?

Se reconcentrant sur ceux qui, pour l’instant, devaient être ses ennemis véritables, le Capricorne reçut un véritable coup de boutoir cosmique lorsqu’il sentit, au plus profond de lui, l’éveil d’un cosmos qui avait disparu il y avait quelques temps de cela, et dont la chute lui avait causé une peine immense. Et ce cosmos, désormais, était… sale. Corrompu. Au même titre que celui, répugnant, qui émanait désormais de feu le Général de Chrysaor. Les poings d’Oréstis se serrèrent lorsque Sokaris parla. C’était tout bonnement impossible… sondant désespérément chaque recoin de son armure, le jeune homme chercha – vainement – le petit éclat d’âme de Narcisse dont il s’était si souvent convaincu qu’il se trouvait là. Et si c’était faux. Et si Hadès l’avait gardé prisonnier aux enfers, prêt à le relever pour le servir comme il l’avait fait avec Barindra ?

S’enfermant dans le déni, comme il avait déjà pu le faire auparavant, le Capricorne refusa fermement d’y croire. Mais au fond de lui, il le savait : Narcisse était revenu. Pour leur plus grand malheur, à tous : Sokaris, Dormin, Narcisse, et lui, Oréstis. Tous.

- Non, Sokaris. Tu… tu te trompes. Voilà tout.

Comme pour éviter d’avoir à y penser plus longtemps, Oréstis éveilla soudain son cosmos, laissant son aura dorée s’étendre et repousser la corruption latente qui oeuvrait dans cette sombre forêt, œuvre à la dois du pouvoir malin de Svein mais aussi de l’aura délétère du Cardinal. Lequel venait d’ailleurs de décider de redécorer ladite forêt…

Jaillissant de partout, les ronces acérées se propagèrent, implacablement. Habilement, le Capricorne en évita quelques-unes, mais il y en avait trop. Au hasard d’une réception pourtant bien sentie, il sentit s’ouvrir une lancinante blessure sur la partie non protégée de son mollet. Mais peu importait. Il avait de la ressource. Et il comptait bien terrasser cet immonde Cardinal le plus vite possible.

Libérant son pouvoir, il fit apparaître à quelques pas de Casshern un miroir, d’où jaillit l’un de ses reflets, tel un éclat de lumière, fondant à toute allure sur le guerrier monté, le bras levé et prêt à frapper. Frapper, il le ferait, dès qu’il entrerait en contact avec le Berserker. Et si ce dernier semblait avoir adopté une étrange forme, devenant presque fantomatique, il n’en serait pas moins sensible à l’assaut du Capricorne qui, bien loin de vouloir blesser son corps, brûlerait durablement son âme.

- Ne soyez pas trop confiant, Pestilence… vous êtes seul, ici. Si il doit y avoir une victime de cette Guerre, ce sera vous.

Malgré tout, Oréstis ressentait un besoin soudain d’être rassuré, après ce qu’il avait pu percevoir auparavant. Sokaris le partageait sûrement. Aussi…

Puisant dans les ressources de sa Gold Cloth, le Saint fit apparaître, évanescent, à ses côtés, un reflet de Narcisse, qui déposa un fugace baiser sur sa joue avant de s’évanouir. Cela revigora Oréstis, mais ne coupa pas court à ses interrogations, au contraire. Pourquoi son ancien mentor avait-il l’air si triste, si malheureux, si sombre ? Un frisson lui parcourut l'échine. Cela ne lui disait rien qui vaille.

Les fous chantent et rêve d'un monde qui n'existe déjà plus. Le seigneur des lieux est le premier a passé à l'offensive, choisissant celui qui est déjà mort comme victime. Grossière erreurs. Tout comme ses paroles. Celui qui a été Ajay Barindra connaît bien le seigneurs des enfers tout comme la fausseté de ses promesses. Mais cela n'importe peu. Il ne souhaite pas revivre. Il ne souhaite qu'une chose, abattre le dieu des mers. Il n'est déjà plus qu'un outil pour un diffèrent dieu mais cette-fois, il a définitivement mis de côté tout espoir, toute vie, tout sentiment excepté ce besoin de levé le bras, encore et encore jusqu'à abattre sa cible. Voici ce qu'apporte la mort, un harassement sans relâche.

Alors que les cristaux foncent vers lui, l'ancien marina disparaît dans un scintillement noir. La mort n'a pas réduit ses capacités physiques. Même les os à découvert, la chair en lambeaux, la puissance du dieu des enfers remédie à ces détails. Le colosse laisse son cosmos désormais maléfique s'échapper de ses mains réunies, créant une large et longue épées. La lumière qu’émet cette dernière n'est plus cette étrange couleur blanche mais un noir profond. Auparavant, la lumière semblait s'estomper tout autour en comparaison, désormais, l'obscurité par de la lame pour avaler tout ce qui l'entoure. Son manieur sent bien la vague de cosmos qui le percute mais cela ne le dérange pas.

Continuant à courir droit devant, il manipule un index mortelle qui vise Svein, cherchant à le transpercer de part en part. Coup de tranche, coup d'estoc, les mouvements s’enchaînent à une vitesse folle qui en fait qu'augmenter, le temps passant. Alors que son corps s’agitent, l'esprit du vieil homme fait de même. Il était si détaché de tout, si loin des interactions voulu par ses camarades humains. Pourtant, son corps avait agit d'instinct. Sentant l'attaque, ses pieds, même cadavérique était entré en action, passant à droite, à gauche, accélérant le rythme avant de baisser de cadence et repartir de nouveau à pleine vitesse. Spectateur dans son propre corps, Ajay s'en désintéressait presque. Tout ceci n'était que temporaire, lui, eux, même les dieux.

-Penses-tu réellement pouvoir me tuer jeune nordique ? Penses-tu pouvoir égaler la puissance d'un Dieu ? Je suis déjà mort et ceci...

Ajay s'était arrêté dans son offensive pour parler. Plus précisément, des ronces semblaient s'être attaché à ses jambes, le ralentissant. Son corps s’était arrêté de lui-même, laissant un répits à son opposant. Discourant, il écarta légèrement les bras pour se montrer à l'ases, donnant une image plus précise de ce qu'il était devenu sur les rives du styx.

-Je ne vis plus, comment pourrait tu me tuer ? Seul Hadès peut reprendre son souffle de vie. Ce fantôme d'existence. Je ne suis pas dupe, si j'ai accepté c’est en sachant être utilisé mais cela ne m'importe plus. Vérité, justice... ce ne sont que des mots creux. Je ne souhaite que vengeance et si je ne l'obtient pas de ma propre main, je sais qu'elle viendra par le dieux des enfers car au final, lui seul resteras debout dans le néant...