Il pouvait bien rire, le Prophète ne parviendrait pas à franchir mon Temple, quoiqu'il arrive, que je sois le premier à tomber ou non, je m'assurerai de l'échec de cet homme. Je devais reconnaître sa résistance, même croulant sous les assauts, il parvenait à en repousser et ne plier pas genou, continuant de me faire face de la même manière. Une façon agaçante, mais également fort impressionnante. Ne ressentait-il pas la douleur ? Bien que représentant la Mort, ce type ne pouvait pas être insensible aux dégâts infligés durant cette bataille, cela ne pouvait être possible. Il devait souffrir, comme les autres, avant de chuter pour ne plus jamais se relever. Si ce n'était pas aujourd'hui que je parviendrais à un tel résultat, alors je ferai en sorte de me relever de mes blessures et de retenter ma chance une autre fois. Et s'il revenait à l'assaut de ce Sanctuaire, alors une nouvelle fois, je me dresserai face à lui, lui interdisant de gravir une marche de plus. À nouveau, le Cardinal passa à l'attaque, rendant coup pour coup depuis le commencement de ce duel infernal. Il fallait donc se préparer à supporter la puissance du Prophète de nouveau.

Nul besoin de répliquer aux paroles de mon adversaire, j'en aurais de toute façon pas le temps. Contrairement aux fois précédentes, il venait me provoquer au corps à corps, à l'aide de sa faux se retrouvant recouverte d'un arc de glace, il tenta de m'arracher ce qu'un homme pouvait bien avoir de plus précieux. J'observais l'arc de glace fondre sur moi d'une grimace significative, j'avais bien conscience de ce que je perdais à me laisser trancher par un truc pareil. Ramenant mon propre Cosmos recouvrir mes avant-bras, les deux pieds bien encrés au sol, les genoux légèrement fléchis, j'opposais mon corps à l'attaque glacée du Prophète. De quoi diminuer la puissance de l'impact, pas entièrement capable de parer l'assaut, des filets de sang s'échappèrent de mes bras, mon armure se retrouvant cette fois-ci bien entaillée. Ce qui, pour la énième fois, me fit penser qu'il était temps de partir pour Jamir. À bout de souffle, le corps endolori, j'adressais un regard triomphant à mon vis-à-vis, bien déterminé à l'idée de le tenir en échec. Pas avant d'avoir tout essayé tout du moins. Il me restait une dernière attaque à utiliser, un dernier test de la résistance du colosse d'Arès.

Mon ultime assaut, une attaque qui ravagerait une bonne partie de la zone, mais néanmoins nécessaire pour venir à bout de ce type. La Nova du Titan, ma plus redoutable des techniques à ce jour, celle utilisée pour achever un ennemi. Me rapprochant de ma cible, lentement, j'intensifiais mon Cosmos au plus haut point, bien plus encore que lors de mon éveil au 7ème Sens. J'avais besoin de plus de puissance pour porter ce coup dévastateur. Jaugeant la distance me séparant d'Ephtal suffisante, je fus d'un rire incontrôlable, avant de porter un coup au sol de mon poing droit. L'effet ne tarda pas à se manifester sous la forme d'un tremblement de terre. L'instant suivant, une énorme quantité d'énergie, celle injectée dans la terre suite à mon précédent coup de poing, fut relâchée depuis le sol, détruisant complètement la zone de l’affrontement jusqu'à plusieurs mètres de profondeur. Tout cela se déroulant sous les pieds du colosse masqué, qui s'il ne bougeait pas, finirait sans aucun doute par succomber à une telle puissance. Il ressentirait la douleur cette fois-ci, j'en étais persuadé. J'avais tout donné dans ce coup, me vidant totalement de mon énergie cosmique.

Le combat était terminé pour moi, je posais un genou au sol, reprenant mon souffle. Il était encore trop tôt pour connaître le résultat de mon assaut, aussi je ne m'attardais pas à fixer les dégâts causés par la Titan's Nova. Mes yeux s'attardèrent sur le Paon, en bien meilleur état que moi.

- Kathlyn, le Prophète ne devrait plus poser de soucis désormais, il ne reste plus qu'à repousser la jeune Marina. Athéna est derrière nous, je le sens. Faisons en sorte que nos ennemis comprennent ce qu'il en coûte de s'en prendre à nos frères, à notre déesse, ils ne gagneront pas cette fois !

Après la parade de Bach servant à sauver ses parties génitales du coup brutal que le colosse était sur le point de lui porter. Étonnant comme il avait trouvé les ressources soudaines pour empêcher cette partie de son anatomie d'être lourdement touchée. Il préférait sacrifier ses bras que cela, apparemment... Tous n'ont pas le même sens des priorités selon toute vraisemblance. Ces bras pourtant se rendraient encore une dernière fois utile, et de quelle manière... Le Saint frappa le sol en y déversant toute son énergie, jusqu'à la moindre parcelle de ce qu'il pouvait lui rester. S'ensuit une déflagration monumentale dans laquelle le Prophète est engouffré... Dans l'état dans lequel il se trouvait déjà, personne ne pourrait survivre à une attaque pareille...

Spoiler:

La mort aurait déjà dû le cueillir depuis longtemps... Des années. Avant même que ce masque - partie intégrante de sa Cuirasse qu'il ne portait pour ainsi dire jamais - vienne recouvrir son visage. Bien des batailles il avait livré, toujours aux avant-postes. Faisant montre de son agressivité et de la puissance de son courroux. Lui, le général d'Attila, ayant même reçu son nom en hommage au grand-père du Fléau des Dieux. Jamais alors il n'avait craint pour sa vie, sachant qu'au pire il la donnerait pour une grande cause qui dépassait son simple statut de soldat. Et il le ferait même avec une certaine fierté. Ces images de gloire cependant se bousculent rapidement, bataille après bataille, massacre après massacre. C'est sur le sang que les Empires étaient construits, ainsi allaient les choses... Mais c'est pourtant un autre souvenir qui s'impose alors. Du sang en quantité également. Sauf que cette fois, c'est le sien qui coule... Quelle étrangeté que réminiscence se fasse de cette manière. Sa vision ne se faisait pas par ses yeux, mais par un point de vue tiers. Il pouvait se voir lui-même, à marcher péniblement, le ventre ouvert et une vieille épée pressée contre sa plaie par la force de ses bras musculeux. Il est pourtant incapable de voir son propre visage, dans l'ombre de sa longue chevelure d'ébène qui se colle à sa peau humide de transpiration.

Puis dans une saccade, l'endroit change du tout au tout. Ce n'est plus les collines verdoyantes qu'il peut apercevoir, et plus de vent pour venir le rafraîchir. Des sous-sols. Des couloirs sombres de pierre. Pas une âme qui vive. Juste la mort qui rôde... Un tombeau ? Ce serait le sien sans doute, oui... Mais pourtant il n'a toujours qu'une idée en tête. Retrouver son maître...

Après une succession de salles vides, celle dans laquelle il vient de pénétrer est toute autre. Immense, tant et si bien qu'il ne parvient pas à en voir les parois. Un chemin entouré de statues aux visages marqués d'effroi et dont les mains sont enflammées le mène jusqu'à une statue gigantesque. Et au fond de lui, il la craint, comme si elle pouvait se mouvoir d'un instant à l'autre et le juger... Une courte discussion dont il ne comprend que des mots épars. Lui même répond à la présence chimérique, sans même s'en rendre compte. Puis finalement, une phrase en particulier s'imprime dans sa conscience. "Rassemble pour moi les fauves de la terre, et marche à mes côtés en tant que Mort..." avait dit la voix, et son coeur s'était empli de fierté.

La Mort pouvait-elle mourir ?

Spoiler:

La réponse était claire. Il l'avait déjà donnée au Taureau. Non ! Il ne pouvait connaître la mort, lui qui en était le plus digne représentant ! Des décombres sortit le corps d'Ephtal. Sa main était toujours agrippée à sa faux, même si ses jambes et ses bras étaient ballants. Il ne semblait pas être conscient alors. Et aussi il flottait, comme en lévitation. Mais le fait le plus marquant était cette bosse qui émanait de son thorax, comme si son coeur essayait de s'extraire de sa poitrine. Comme si c'était son coeur qui l'avait tiré hors des débris et rochers, avant de se remettre à battre avec une impulsion sourde qui lui fracassait pourtant les tempes. Dans une large inspiration bruyante, il goba autant d'air qu'il le put avant de le recracher tout en se redressant, ses pieds à un petit mètre du sol. La lumière vive qui émanait de ses yeux semblait danser en volutes comme s'il ne s'agissait que de fumée. Du cosmos à l'état pur en vérité... Un coup d'oeil vers le Taureau qui lui signifiait tout son dédain. Sa voix alors fut plus lente et rocailleuse que jamais.

Pauvre mortel... Tu n'es plus qu'une coquille vide désormais. Tu n'es même plus digne que je t'accorde une once d'intérêt...

Tout comme il avait parlé, ses pieds s'étaient rapprochés du sol - enfin, de ce qu'il pouvait en rester, l'endroit étant totalement dévasté - jusqu'à s'y poser. Le Taureau n'était en effet plus en état de le gêner. Ephtal était un maître dans l'art de la détection du cosmos. Et il sentait pertinemment bien que cet homme n'avait plus de ressource, plus de puissance à offrir pour contrer la marche du bras droit d'Arès. Le Cardinal de la Mort n'avait plus à se soucier de lui...

Ses blessures étaient nombreuses et son sang venait s'écraser en lourdes gouttes sur le rocher sur lequel il s'était posé. Son perchoir n'aurait toutefois pas le temps de se maculer du liquide vital du Prophète. Tout comme il l'avait fait pour Bach, il venait de se rapprocher à une vitesse ahurissante du Paon, se mettant ainsi au corps-à-corps. Il ne lui fit pas cependant le même coup, ne servant à rien ici de viser cette partie précise. Ce ne fut là qu'une très lourde frappe à l'horizontale. Quitte à finalement en couper un de ses adversaires en deux, c'était autant tenter l'autre sens cette fois-ci. La variation apporterait peut-être un effet bénéfique cette fois. En dehors de cela, ce coup fut quasi identique ! Au tranchant de sa faux venait se cumuler un important arc de glace. La geler pour mieux la trancher et la détruire. Comme un insecte gênant, elle n'avait fait que nuire à l'affrontement des deux réelles puissances de ce combat, empêchant encore et encore le Prophète d'en finir rapidement avec Bach. Et malgré ses efforts, son partenaire était au sol pour sans doute ne plus être capable de s'en relever. Accepterait-elle enfin de périr au plus vite, ou bien faudrait-elle elle aussi la forcer à reconnaître sa faiblesse par tous les moyens nécessaires ?

La Charybde usait du mot honneur comme si elle en connaissait le sens profond du mot. Comment, en mettant les pieds ici et en cherchant à tuer tout Saint croisant son chemin, pouvait-elle comprendre ce qu'était l'honneur ? Au moins démontrait-elle un certain talent dans les arts de la guerre. Pour ce qui était du reste, son esprit simplet lui permettait de sortir tout ce qu'elle pouvait, d'aller chercher au plus profond des océans pour faire exploser la puissance aquatique. Au fond, une combattante dangereuse qui servait aveuglement n'importe quelle personne qu'elle considérait comme maître. La meilleure des armes. Bien meilleure qu'elle pourrait le devenir un jour.
Encaissant l'énergie déversée par les vortex, son corps qui résistait fut reculé de quelques mètres. Kathlyn reprenait son souffle doucement tout en se murant à nouveau dans son silence. Inutile de lui répondre quoi que ce soit, son esprit trouverait toujours quelque chose à redire, inlassablement… ne laissant que la mort ou l'inconscience pour lier sa langue frénétique et son envie insatiable de répliquer.

A côté le Taureau déversait un torrent d'énergie dans son sanctuaire afin d'en terminer avec le Prophète. Enfin… c'était ce qu'ils croyaient. A peine quelques instants après avoir reçu la technique de plein fouet, son corps se releva à nouveau. Meurtri de tout part mais debout et conscient. Le Cardinal de la Mort démontrait à nouveau sa monstruosité… Et alors que le Paon jetait deux de ses lames une énième fois dans les airs, la créature de sang apparut devant elle, prête à la faucher telle la Mort elle-même. Sa réaction fut immédiate mais insuffisante face à toute cette violence canalisée en une seule arme. Rassemblant de l'air elle brisa le cosmos glacial et plia son bras gauche tout en se baissant afin de limiter les blessures mais non la douleur qui vint brûler ses nerfs jusqu'à remonter à son cerveau. Une dextre lui suffirait à terminer cet affrontement et repoussant le Prophète d'Arès d'un simple coup de pied la Silver Saint laissa se déverser à nouveau sur les deux adversaires une salve de disques d'énergie. A ce moment précis impossible de quérir assez de concentration pour user d'une autre technique, Kathlyn s'était contenté d'user d'un savoir dont elle maîtrisait tous les secrets.
Son bras gauche libéré de la morsure mortelle de la faux d'Ephtal demeurait ballant sur son flanc, teinté de vermeil. Elle arrivait tout juste à le mobiliser et ce au prix d'une nouvelle décharge de souffrance. Elle espérait sur ce coup que le Cardinal tombe au moins dans l'inconscience. Son courroux était de trop pour elle, surtout dans son état actuel. Si seulement le grand Pope était là…

S'ébrouant, la jeune femme plissa les yeux avant de lever subitement son seul bras valide et de l'abattre en direction de Nymphéa. Alors, comme si les deux armes en suspension de l'air étaient reliées à son corps par deux fils, ces derniers furent projetés vers la Marina. Des actions simples, économes en énergie. A ce stade de l'affrontement, sa volonté de protéger ceux qui le nécessitaient la poussait dans ses retranchements, endurant tout sans faillir. Si Apollon regardait encore ce qu'il se passait dans ce bas monde, elle saurait prouver que les Oracles possédaient des qualités que nul autre possédait même si pour cela une défaite était nécessaire.

Que dire devant une telle résistance ? Cela en devenait monstrueux, même après avoir encaissé une technique aussi redoutable, la Mort se relevait, salement amochée elle l'était, mais de toute évidence encore en mesure de continuer le combat. Et si pour ma part, j'avais de quoi ne pas y laisser la peau, rien ne me permettait de balancer quoique ce soit à la tronche de cet être immortel pour en venir définitivement à bout. Haletant, dans la même position que précédemment, il ne me restait plus qu'à attirer une dernière fois l'attention de mes ennemis afin d'encaisser un ultime enchaînement et laisser la suite des opérations entre les mains du Paon. L'histoire se répétait. Une fois encore, le Taureau tombait le premier, laissant une Silver Saint entre de mauvaises mains. Et si le Prophète ne semblait même plus m'accorder son attention, préférant concentrer le reste de ses forces sur la seule personne lui bloquant le chemin vers la maison suivante, cela ne semblait pas être le cas de la Marina. Ce qu'elle utilisa pour m'achever ne me surpris guère. Quelque chose de zone, blessant au passage mon alliée. Quelque chose s'extirpant de vortex énormes, quelque chose comme de l'eau !

Des trombes d'eau me balayèrent, emportant une multitude de gravas par la même, malmenant mon corps désormais incapable de réagir loin de l'affrontement. Bien loin du reste de marches détruites par l'affrontement, à l'intérieur même de mon Temple. Non épargné par la violence de la bataille également, ce dernier accueillit mon corps inanimé, en même temps qu'un flot important d'eau. Le Taureau n'était plus une menace désormais, seule Kathlyn se trouvait encore en mesure de remporter cet affrontement. Bien malgré moi, je perdis connaissance, en espérant que le Prophète ne soit pas en mesure de continuer si jamais ils venaient à bout de la Silver Saint. Nous l'avions suffisamment amoché pour qu'il décide de suspendre l'assaut sur le Sanctuaire et retourner d'où ils venaient.

Citation :

Fin du combat pour moi ! J'suis K.O à ce tour. Merci à vous trois pour le rp, c'était cool ! Go Kathlyn °°

Pendant que la petite marina effectuait très bien son travail, achevant par là le Taureau qui de doute manière n'allait plus être d'aucune utilité dans cet affrontement, le Cardinal de la Mort était parvenu à blesser Kathlyn du Paon. Il ne s'était que très peu intéressé à elle tout au long du combat, si ce n'est qu'elle avait été gênante à sa manière en retardant la fin de Bach autant qu'elle l'avait pu. C'était le bon moment pour la faire payer ! Maintenant qu'il n'y avait plus son allié à sauver, et qu'elle se trouvait seule face à deux assaillants, l'on verrait si elle pourrait toujours constituer un ennui bien longtemps. Quelle joie en tout cas que d'entamer ses chairs. La première pensée d'Ephtal fut alors clairement qu'elle ne l'avait pas volé ! Qu'elle souffre à présent ! Qu'elle subisse ses coups ainsi que ceux de Charybde.

Le Prophète repoussé par le Paon ne put cependant pas assister pleinement à la charge de la marina, et même sa perception du cosmos n'était plus aussi fine dans son état, aussi ne put-il pas en profiter... Non, pendant ce temps, il avait été envoyé sur un obstacle... Un obstacle qu'il ne s'était pas attendu à sentir à l'instant... Pas un rocher parmi les nombreux débris causés par la dernière attaque du Taureau. Quelque chose de mou et néanmoins froid comme la mort... Son propre cosmos... Pas de doute, c'était Balamer son destrier ! Il avait dû ressentir que son maître se trouvait dans un sale état et venir à la rescousse pour l'emporter. Il s'y hissa à temps, juste avant que les lames du Paon ne viennent meurtrir ses chairs encore. Le coup de trop. La goutte de sang qui fait flancher le géant... Aussi résistant soit-il, il en était à un stade où il n'en pouvait tout simplement plus. Sa vision se troublait déjà, et son souffle sous son masque était particulièrement rauque. Il devait se retirer du combat... Mais il ne pouvait pas se le permettre encore ! Tant qu'il lui restait un soupçon de force pour lever sa faux, Ephtal ne pouvait pas renoncer.

Le Prophète devait pourtant se hâter ! Car plus il attendait, plus son sang se répandait. À trop attendre, il ne finirait que pas ne plus avoir la force à quoi que ce soit... Il tendit alors avec concentration dans la direction de Kathlyn en espérant que Nymphéa saurait s'écarter à temps. Et dans un cri rude, un cri de guerrier, un cri de barbare, il déchaîna ses dernières forces. Son cosmos qui était fait pour anéantir toute chose, physique ou cosmique, partit alors avec fureur pour punir le Paon de s'être mêlé d'un affrontement qui la dépassait. Une effusion de puissance moins spectaculaire que celle de Bach mais non moins redoutable. Peut-être que ce poids ferait définitivement pencher la balance en leur faveur, et permettrait ensuite à Charybde d'en finir. Car lui n'en était plus capable à présent, s'effondrant sur sa monture à la limite de l'inconscience, son destrier s'éloignant déjà du conflit en emportant son fardeau...

La fin s'étalait devant elle. Déchaînant à nouveau la terreur des océans, de puissantes colonnes aquatiques émergèrent des décombres pour emporter la jeune femme dans les airs. Brûlant son cosmos, son énergie s'étira autour d'elle dans une myriade de couleurs majestueuses afin de la protéger des assauts qui la visaient. Mais avec seulement un bras, impossible de créer une défense correcte et le choc qu'elle reçut au menton l'envoya s'écraser contre un des piliers de la Maison. Son corps glissa alors tout le long, laissant un vague rouge sur l'édifice meurtri. Elle respirait difficilement et les douleurs se comptaient par légion. Ils avaient bien combattus et de sa vision floue, Kathlyn pouvait voir le Cardinal de la Mort attraper avec difficulté son destrier. Ils avaient au moins réussi à repousser l'émissaire d'Arès, un exploit aussi digne de vaincre en combat d'entraînement le grand Pope.
Mais alors qu'elle pensait pouvoir se relever, un cri guttural déchira l'air dans sa direction. Son 7ième sens s'éveilla instantanément presque de manière réflexe ; et de sa dextre valide, elle tendit la main vers Ephtal et ferma le poing. Le son de guerre et de destruction stoppa instantanément, éteint par la puissance céleste de la Silver Saint. Un lourd silence s'installa alors sur le terrain. Elle pouvait à peine tenir debout et comment vaincre une arme vivante dans cet état ? Sa transe de guerre était brisée, il ne restait plus que la volonté pure de se battre. La volonté de donner tout ce qu'elle avait jusqu'au dernier souffle.

» Inanis !

Ce fut plus un chant ultime qu'un mot de pouvoir. Une demande laissée au vent, guidée par l'énergie qui émanait de son corps mutilé. Elle quémandait une ultime frappe et pour ce faire, elle laissa glisser hors de leurs fourreaux ses six dernières lames qui s'élevèrent pour pointer leur congénère de chair. Alors un vide fut créé autour de Nymphéa créant un effet similaire à un trou noir et les épées courtes tout comme des débris furent attirés vers elle. La sensation de vide qui avait pour but de faire exploser chaque cellule de son corps ne dura néanmoins pas assez longtemps pour que cela arrive. Quelques secondes, tout juste de quoi provoquer une énorme douleur en laissant intact son intégrité physique ; si bien sûr elle arrivait à esquiver les débris et morceaux de fer qui venaient pour l'écraser ou darder son visage. Elle ne pouvait faire mieux… elle ne pourrait venir à bout de la Marina mais avait joué son rôle jusqu'au bout.

Sa puissance se déchaînait, soulevant les décombres qui jonchaient la Maison du Taureau. Le corps de la Silver Saint tanguait de gauche à droite légèrement, ses forces se trouvaient vidées et sa conscience fléchissait. Espérant garder un soupçon d'équilibre, cette dernière laissa ses paupières s'abaisser et peu à peu son corps s'immobilisa jusqu'à se retrouver emporté dans un flot écrasant. Plus rien de l'extérieur ne parviendrait à briser son corps. Malgré sa faible affinité avec son armure, le Paon la protégeait envers et contre tout. Une réaction qu'elle aurait pu qualifier en temps normal d'incongru mais à l'instant précis si utile. Presque légitime. Kathlyn n'avait plus de contrôle sur son corps, ses membres engourdis ressentaient à peine la douleur qui en provenait. Son 7ième sens évaporé, son esprit se retrouvait cloitré dans un magma de souvenirs.

* Il n'est jamais trop tard… *

Ces quelques mots résonnèrent dans son esprit alors que les paroles de Nymphéa semblait avoir rencontrés un mur invisible. Une image d'Aphlon apparut devant ses yeux fermés, un sourire et l'image s'évapora en ondulant telle une vapeur de fumée frappée d'un coup de vent. Puis elle réalisa qu'elle était sortie du vortex de la Marina et lentement son armure l'éloigna d'elle, faisant flotter son corps inanimé à quelques centimètres du sol. Puis chaque partie brisa le lien qui la reliait à son corps et reforma l'armure originelle, à la différence près que le Paon présentait des fractures et de nombreux tracés de sang. Allongée sur le sol, dos à quelque chose ou peut-être sur le côté, elle n'en savait trop rien. En tout cas l'armure du Paon se posa à côté d'elle, lui intimant qu'elle pouvait arrêter. Et le masque qui recouvrait son visage depuis le début de l'affrontement s'effondra alors.

Spoiler:

Combat terminé, Nymphéa seule survivante.