Ils revenaient... Peu de temps après avoir ravagé le Sanctuaire dans un assaut en équipe avec les Titans, les chiens d'Arès revenaient foutre le bordel, passer une seconde couche de sang sur ces terres. Décidément, ils ne s'arrêteront jamais. Berserkers, Marinas, Titans ou Spectres, tous semblaient vouer une haine sans fond à notre déesse Athéna. Pourquoi elle ? Ne pouvaient-ils pas s’entretuer tranquillement dans un coin s'ils semblaient à ce point drogué au sang que répand ces guerres incessantes ? Toutes les victimes tombant durant ces batailles colossales, n'en avaient-ils rien à foutre pour revenir à l'assaut sans relâche ? J'en avais plus qu'assez de ne pas réussir à dormir la nuit, constamment angoissé à l'idée qu'un autre assaut nocturne se reproduise. Je me devais de mettre un terme à cette rivalité opposant Berserkers et Saints, au moins le temps que les hommes de la guerre retrouvent un autre fou pour les mener au combat. Lorsque je m'étais décidé à accueillir les intrus à l'entrée de mon Temple, mon choix était simple. Si je voulais redonner un semblant de paix à nos hommes, à tous ces malheureux souffrant de ce conflit interminable, une seule personne devait mourir aujourd'hui. Mon ami du Bélier avait révélé son identité lors de mon rapport auprès du Pope, dès lors, ce nom s'était gravé dans ma mémoire, Ephtal...

Ephtal, Cardinal de la Mort et d'après les informations d'Alpharius, le dirigeant des armées du Dieu Arès. Seul cet homme devait périr dans cette bataille, ne plus jamais repartir de ce Sanctuaire, pas vivant du moins. Sans lui à leurs côtés, les guerriers du Dieu de la Guerre ne représentaient rien. Alors, cette lutte s'arrêterait un temps, laissant place à une ère paisible, attendant qu'une prochaine divinité en colère contre Athéna ne vienne la troubler à nouveau. Dans cette optique de le rencontrer, je me tenais dos à mon temple, face aux différentes personnes faisant intrusion dans le Sanctuaire, scrutant la moindre personne correspondant à la description faite par le Bélier. Ce dernier absent, j'avais toutes les chances de mon côté de rencontrer le Cardinal de la Mort. Le cas contraire, ceux se présentant devant moi dans l'idée de traverser ma demeure se heurterait à ma volonté de défendre ce lieu. L'homme que je devais interpeller s'avancerait à dos d'une monture recouverte d'une armure, armé d'une faux. Si tel était le cas, s'il se représentait devant nous de la même manière, lui mettre la main dessus ne devrait pas être bien compliqué. Mais la situation imposait que je ne laisse pas le sort de cette bataille se jouer au hasard, c'était une chance si j’apercevais Ephtal, une belle connerie si je le loupais en étant resté bêtement devant mon Temple comme un con.

Aussi, je décidais de forcer grandement le destin. Pousser le Chef de cette petite troupe d'assaillants à me rejoindre. En plus d'être le premier obstacle aux ennemis, je laissais exploser mon Cosmos de façon à ce qu'il agresse quiconque tenterait une percée jusqu'à la maison suivante. Étouffant, écrasant, de quoi donner envie à n'importe qui de faire taire cette aura gênante. D'autant plus que la libération de mon énergie ne s'était pas faite en douceur. Une puissante onde de choc venait de balayer les alentours, de quoi faire trébucher les moins résistants, les plus faiblards d'entre tous. Bras croisés, le regard sévère, le corps recouvert d'une aura dorée, mon Cosmos répandu tout autour de moi, il n'y avait plus qu'à attendre. Je portais fièrement mon armure, dans un état que je ne souhaiterai à personne, son séjour dans sa Box l'ayant quelque peu réparé, l'on distinguait tout de même les nombreuses fissures dont elles disposaient. Et pourtant, dans un état aussi regrettable, elle se trouvait plus que jamais renforcée. Ce lien si puissant nous unissant, rien n'en viendrait à bout, pas même le plus redoutable des assauts. Plus que jamais, nous étions à même d'opposer une véritable résistance face à nos assaillants. En l'absence d'hommes forts comme le Grand Pope, c'était notre devoir de faire en sorte que le Sanctuaire ne tombe pas.

Deux silhouettes commencèrent à se rapprocher de ma position, alors qu'à mes côtés, semblait s'empresser de me rejoindre une autre personne, quelqu'un de confiance contre qui je n'allais pas avoir à me battre. Son nom ne me revint pas, ni son visage, elle semblait nouvelle en ces lieux. Tant qu'elle combattait à mes côtés, sa présence ici était la bienvenue. Nous allions donc avoir le droit à un deux contre deux. Deux jeunes femmes ravissantes, accompagnées de deux colosses. Ainsi donc il était bel et bien ici... la colère commençait déjà à m'envahir à la simple vue de cet homme. Lui qui avait arraché un doigt à mon élève, lui qui avait ordonné l'assaut sur notre Sanctuaire, déversant la mort sur son passage, lui ne repartirait pas d'ici en vie. D'une voix forte, sur un ton déterminé, je prenais la parole, tentant une approche différente que les précédentes consistantes à menacer les intrus d'une mort douloureuse s'ils ne repartaient pas en vitesse.

- Cardinal de la Mort, j'attendais impatiemment votre venue. Je me présente, Bach du Taureau, votre adversaire pour cette fois. Vous excuserez le Bélier ainsi que le Centaure, mais je tenais à me retrouver contre vous. Doutez-vous bien que cela ne m'enchante guère, mais votre mort est préférable si l'on veut mettre fin à ces conflits. Maintenant que vous vous trouvez devant moi, une question persiste dans mon esprit, comment abattre la Mort ? J'espère le découvrir durant notre affrontement ! Maintenant, si vous voulez bien recouvrir votre corps de l'armure vous protégeant avant que l'on commence le duel, je n'aime pas frapper un adversaire qui n'a rien pour se protéger efficacement. Après tout, même la Mort mérite une fin dans les règles.

Spoiler:

Quelle tristesse que si peu de forces avaient pu être déployées ici. Mais Orpheus tenait à sa vengeance, ce qu'il ne pouvait que comprendre... Le Légat était en effet rentré de l'entrevue qu'il avait eu avec le Prophète que pour apprendre que le Sanctuaire sous-marin avait été frappé par les Ases d'Asgard. Ces êtres, Ephtal les méprisait également. Et encore plus à présent qu'ils étaient venus compromettre ses plans. Normalement, les forces d'Arès et de Poséidon réunies auraient dû s'abattre sur le Sanctuaire. Avec une telle puissance mise en marche, les chiens d'Athéna auraient péris, sans nul doute... Par cette offensive pitoyable, ces nordiques avaient poussé ce fabuleux projet à se diviser. Il leur ferait payer si Orpheus n'y parvenait pas, il s'en faisait la promesse. Mais pour l'heure, il avait d'autres chats à fouetter...

En lieu et place de cela donc, les troupes d'Arès se présentaient au Sanctuaire d'Athéna, comme ils avaient déjà pu le faire il y a de cela quelques mois. À la différence que cette fois, ce n'étaient pas des Titans qui s'alliaient à eux, mais juste quelques Marinas "prêtés" par le Légat. Pas de quoi vraiment se réjouir, en effet. D'autant plus qu'il ne s'agissait que d'un échange afin de réellement marquer leur union, ayant lui-même envoyé une troupe en Asgard pour s'allier aux hommes de Poséidon. Ces deux missions parallèles seraient périlleuses, sans doute plus pour ceux sous les ordres du Prophète... Pour ce qu'il en savait, le Sanctuaire disposait de plus d'hommes à sa botte que ces foutus nordiques. Mais eux avaient déjà été victimes de nombreuses attaques... Leur dernière visite ici s'était soldée par quelques morts, et il osait croire que les récents conflits entre Marinas et Saints avaient pu les déforcer également, ne fusse que légèrement.

Charybde et Chrysaor s'étaient donc présentés à lui peu avant l'attaque, ainsi que quelques gardes de moindre envergure de Poséidon. C'était maigre mais il ne pouvait pas faire la fine bouche. Pas de quoi lui retirer l'envie d'aller en découdre en tout cas. Monté sur son blanc destrier, le colossal Ephtal avait donc donné ses ordres : gravir ces marches et abattre autant de Saints qu'ils le pourraient. Atteindre le temple d'Athéna et tenter de réduire à néant sa puissance. Et comme à son habitude, le Cardinal de la Mort allait se battre en première ligne. C'est ce qu'il avait toujours fait, et ce qui lui avait toujours valu le respect de ses hommes, déjà même à l'époque où il n'était qu'un des généraux d'Attila... Lointaine époque lui semblait-il...

Se frayant un chemin de sa faux, Ephtal partait donc en fer de lance vers les Maisons du Sanctuaire. Et fut bien déçu de trouver celle du Bélier vide, lui refusant donc d'achever celui qu'il avait déjà rencontré. Qu'à cela ne tienne, cela lui fournirait l'occasion de se faire un nouvel ennemi ! La suivante fut donc celle du Taureau, et ce dernier n'avait pas hésité à faire connaître sa présence bien avant même qu'il ne vienne se présenter. Manifestement le cornu souhaitait montrer clairement qu'il était là et fin prêt à en découdre. Tant mieux, ce serait bien ennuyeux sinon... Le cavalier d'Arès se présenta donc devant lui. Ce fut cette petite Marina qui y parvint la première, à croire qu'une monture ne permettait pas toujours d'être à la première place. Ce serait suffisant... Par eux occupé, le Taureau n'aurait d'autre choix que de laisser passer les autres à leur suite, trop occupé qu'il serait avec le Prophète.

Écoutant ce que le Saint avait à dire, il en profita pour passer sa jambe gauche au dessus de la tête de son canasson pour ensuite poser pied à terre. D'une claque de sa main gauche sur le fessier de son destrier, il le fit déguerpir pour le moment. Il resterait sans doute non loin, prêt pour l'instant où son maître le rappellerait, mais il n'avait rien à faire au centre d'une bataille pour l'instant. Lorsque le Taureau qui s'était présenté sous le nom de Bach eut terminé, le Cardinal de la Mort poussa un rire bref, d'une gravité telle que ce ne pourrait que glacer le sang des faibles esprits... Rarissime qu'il se mette à rire, mais face à un tel discours, il n'avait pu faire autrement, lui qui tâchait de ne jamais faire montre de la moindre émotion.

Discours futile que le tien, Bach du Taureau. Bien triste que de tes derniers mots soient si inutiles...

Il apprendrait à ses dépends que le colosse aux épaules tatouées était bien plus efficace avec son totem en main plutôt que porté. Il savait encaisser les coups même des plus puissants mortels, assez que pour se passer de vêtir sa Cuirasse. Il préférait de loin l'avoir en main, en cette faux démesurée aux formes anguleuses qui dispensait la mort dont il était le représentant et ultime messager. Toutefois, sa voix grave et rocailleuse se fit à nouveau entendre.

Je suis bien assez protégé pour t'affronter, ne t'en fais pas. Si la Mort peut être repoussée, elle ne peut en aucun cas être éliminée. Mais cela, tu l'apprendras bien assez tôt...

Ephtal ne se donna même pas la peine de se mettre en garde, ni même de déployer sa cosmo-énergie. Elle avait été muette jusque là, et il n'en userait que lorsque le moment serait venu. Là, il se contentait juste de se tenir droit, la tête assez relevée que pour qu'il soit clair qu'il prenait son adversaire de haut.

Il était donc parti. Elle ne ressentait plus la présence du grand Pope en ces lieux qui ne tarderaient pas à se fondre en éclats d'armure et de sang. Sans s'en rendre compte, l'existence de son aura protectrice affectait ses émotions, une puissance qui s'insinuait jusqu'aux tréfonds de son âme… Brisant toute protection mais laissant un voile de calme. Pour l'heure, elle allait devoir se débrouiller seule. Défendre le sanctuaire contre un mal semblable aux titans, voilà la mission qui scellerait ses liens envers les Saints pour de bon.
Au pas de course, elle traversa chaque maison rapidement afin de rejoindre le front. De tout part les Hommes s'éveillaient pour combattre la menace qui pesait sur eux. Sa chevelure cendrée flottait dans les airs tandis que le bruit de ses bottes frappant le sol rythmait ses pas. La maison du Taureau brûlait d'énergie. Elle sentait la guerre même jusque dans la maison des Gémeaux laissée vide par son propriétaire. Serait-elle capable d'avoir un poids dans cet affrontement ? Serait-elle capable de déployer tout ce qu'elle possédait afin de défendre ses idéaux ? Sa discussion avec le Sagittaire trouverait-il son sens ou les mots soufflés ne demeureraient vivants que dans une mémoire presque enterrée ?

Pour l'heure, cela importait peu. Chaque parcelle de son cosmos serait mise à profit pour épauler le Taureau et comme elle avait souhaité devenir l'épée et le bouclier du grand Pope, son rôle ici ne serait guère différent. D'un bond elle avala les escaliers qui la séparaient de son objectif tout en laissant son armure recouvrir son corps dans un cliquetis métallique. Et, invoquant son cosmos, elle effectua une réception impeccable avant de s'élancer à nouveau. Son corps allait devenir une arme, une ombre mortelle et un vent implacable. Elle n'userait pas de la même retenue que face au Sagittaire et comptait bien développer son art du combat comme elle l'entendait ; sans limite. Elle stoppa sa course à quelques mètres en arrière du colosse dont le cosmos brillait tel un soleil.

» Kathlyn, Silver Saint du Paon.

Elle ne s'étendit pas en palabres inutiles. Le Gold Saint comprendrait sans aucun mal la raison de sa présence et saurait en user à bon escient. Kathlyn se mura alors dans un silence religieux tout comme son faciès ne demeura qu'un masque dont les traits ne s'étiraient ni en sourire, ni en grimace. Tirant ses deux lames courtes au clair, elle se plongea totalement dans son art du combat. Chaque inspiration était désormais contrôlée et sa symbiose avec son élément maître ne faisait aucun doute. Beaucoup plus calme, son cosmos n'en demeurait néanmoins pas présent, prêt à exploser.
L'équilibre semblait parfait, mais l'homme au masque, ledit Cardinal de la Mort, présentait une aura délétère au possible. Un bloc de haine et de souffrance qui ne tarderait pas à se déverser bientôt dans le sanctuaire. Son regard ne s'attarda pas même sur l'autre protagoniste, le danger venait avant tout de ce visage d'os qui attirait indiciblement le regard. L'ancienne Kath' aurait tremblé face à une telle aura ; désormais elle demeurait stoïque. Si elle devait donner sa vie, les convictions de la jeune femme ne vacilleraient en aucun moment face au trépas. Les bras le long de son corps, ce fut dans une position d'attente active qu'elle se positionna. Le sol allait trembler à nouveau et les dalles du sanctuaire ne manqueraient pas de se gorger de sang…

Comme prévu, les palabres commencèrent... Menaces insultes, seules les deux combattantes d'argentne ne s'envoyaient pas de noms d'oiseau... A croire qu'elles étaient là pour faire potiche. Mais Nymphéa n'était pas là pour cela, alors que le cardinal répondait aux dires du taureau, elle préparait déjà son cosmos pour frapper. Elle avait déjà combattu un soldat d'élite tel que le taureau ici présent bien que son combat, trop déséquilibré avait conduit la jeune femme à mordre la poussière, mais l'expérience qu'elle en avait tiré lui permit d'avoir affiné quelques stratégie.

Les discussions inutiles continuaient quand la Charybde murmura dans un souffle
Ebulition marine

Ce fut à peine perceptible. De petites bulles sortirent du dallage de la maison du taureau, ces bulles furent assez petites et furtives, mais rapidement elles se démultiplièrent puis se regroupèrent autour du taureau. Le contact de ces bulles était bouillant, pas de quoi hurler de douleur, c'était une petite technique qui ne nécessitait pas une grosse puissance, mais si une quantité suffisante d'eau touchait le corps de sa cible, les capacités d'esquive et de blocage de l'énergie cosmotique seraient affaiblie pour un temps, et c'est plus cela que voulait la Charybde.

Profitant du logique étonnement de voir la jeune femme attaquer à peine le combat commencé, elle utilisa un vortex dimensionnel pour apparaitre juste au dessus du taureau, à quelques mètres au dessus du sol. Puis elle profita de la toute puissante gravitation pour tenter d'asséner au tas de muscle à un énorme coup au visage... C'est ce qu'elle pouvait faire de plus fort Nymphéa.

Son enchainement réussi ou pas, la jeune femme se recula, se tenant à l'écart prête au cas où elle avait réveillé la fureur du taureau.

Bla... bla. J'suis désolée monsieur le cardinal d'arès, mais j'ai vu une ouverture pendant qu'vous distrayiez notre hôte. J’espère que vous ne m'en voudrez pas! Maintenant j'peux présenter, j'mappelle Nymphéa détentrice d'la scale sacrée de la Charybde. J'suis très enchantée

À sa demande (sur la CB), Bach saute son tour sans prendre son joker de temps.
Il encaisse donc d'office les coups de Nymphea sans se défendre.

Fais ce que bon te semble, jeune fille... Tâche juste de ne pas te mettre sur mon chemin, je n'ai pas pour habitude de prendre garde à de plus faibles alliés...

Ephtal se moquait totalement qu'elle tente de lui envoyer une pique en prétendant qu'il parlait trop. Au contraire son échange avec Bach n'avait été que très bref, du moins pour sa propre partie. Mais il n'avait pas que ça à faire d'en vouloir à quiconque pour si peu. Le Cardinal nota juste qu'il avait au moins eu la chance de ne pas tomber sur une couarde qui craindrait de se jeter dans la bataille. Il ne restait juste qu'à s'assurer qu'elle ne l'encombrerait pas. Car si le Cardinal de la Mort aimait partir en première ligne sur les champs de bataille, cela ne voulait pas pour autant dire qu'il aimait à combattre en équipe. Au contraire, c'était seul qu'il pouvait exprimer toute sa force, n'ayant pas à se retenir pour éviter les dommages collatéraux. Et même si dans ce cas précis, son partenaire n'était pas l'un de ses hommes, il s'agissait tout de même d'une alliée... rendre un cadavre en se devant d'avouer qu'il était lui-même le responsable à Orpheus ne pourrait que nuire à l'alliance unissant l'Empereur des Océans au Maître de la Destruction.

Toutefois, à présent que cela était dit, il n'avait plus à hésiter et se devait de passer à l'attaque. Et il choisirait bien évidemment pour victime celui qui l'avait défié à peine s'était-il approché de la Maison du Taureau. Il n'était certes pas réellement loyal de s'attaquer à deux sur la même cible, mais cette valeur n'avait pas encore à rentrer en compte pour le moment. Le chevalier du Paon n'avait pas encore pris part au combat, tenter donc déjà de la défigurer dès à présent n'était donc pas réellement correct non plus. Non pas que ça soit un élément principal à prendre en compte, mais le bras droit d'Arès contre toute attente aimait à ce que les combats se déroulent d'une manière équitable. Pas de coup tordu dans son jeu, à ce niveau du moins... Mais cela était sans doute plus dans le but de garder sa fierté intacte et de mériter réellement les trophées qu'il prenait sur les cadavres qu'il laissait dans son sillage. Enfin... Abrégeons sur ces considérations qui n'ont pas place pour l'heure.

Ne s'étant toujours pas déplacé, gardant encore sa position arrogante où il ne prenait même pas la peine de se tenir prêt pour le combat, il ne fit que lever le bras gauche sans le tendre toutefois. Paume simplement ouverte en direction du Taureau... S'il devait citer l'une de ses arcanes qui lui était plus fétiche qu'une autre, ce serait sans nul doute celle-là. Jamais depuis qu'il était entré au service de sa Majesté Arès il n'avait entamé un affrontement avec une autre que celle-ci. La Soul Possession créerait un lien entre sa main ouverte et l'âme de Bach, qui serait peu à peu aspirée. La douleur provoquée était toujours très intense, les blessures à l'âme étant d'un tout autre registre à celles frappant le corps ou l'esprit... Levant alors sa faux sans toutefois chercher à se rapprocher de son ennemi, il donna un grand coup de sa lame contre le fil spirituel, ce qui ne pourrait procurer que de plus insupportables souffrances encore. Lui qui avait voulu le défier, il allait le briser...

Telle une statue de marbre, le colosse avait encaissé les premiers assauts sans fléchir. Les raisons de ce comportement lui étaient inconnues. Elle savait le Gold Saint du Taureau un des hommes les plus puissant en terme d'endurance, cependant dans de telles conditions, une autre attitude aurait sûrement été mieux adaptée. Et ladite Nymphéa… quelle attitude désinvolte, ils ne semblaient pas appartenir au même groupe et ne vénéraient pas le même Dieu… Au fond d'elle, Kathlyn espérait que cette détentrice du Charybde fut à la hauteur de ses paroles et de son ton. Elle qui était nullement en position de puissance. Elle qui aurait pu tomber d'un seul coup du Prophète d'Arès. Au moins ce dernier la supportait.
La jeune femme ne put porter secours à son allié, il saurait agir le moment venu démontrant son expertise dans le domaine de la guerre. Pour l'heure, le Paon déployait doucement ses ailes ; en silence. Animal de beauté en temps normal, le Paon allait devenir chasseur impitoyable. D'un geste précis, la jeune femme lança ses deux lames en l'air. Un sifflement s'éleva alors en même temps que les deux épées puis s'arrêta soudainement.

» Crescent Gust.

Les mots de puissance ponctuèrent son attaque tandis qu'elle dévoilait là une grande part de sa maîtrise du cosmos. Chaque épée tourbillonnait sur place et plusieurs lames de vent s'en extirpèrent pour fondre sur les deux adversaires. De petits disques d'énergies mais aux effets délétères. Au paroxysme de sa puissance, l'assaut ne pouvait faillir et au moment où chacun serait touché par l'énergie, leur équilibre serait perturbé durant un instant ; créant ainsi une ouverture pour un prochain assaut. En même temps, Kathlyn venait de s'élever dans les airs afin de récupérer ses armes. Oiseau majestueux, elle domina les cieux avant de faire part de ses vœux au Cardinal de la Mort : Chaque manche toucha une paume et au simple contact, une impulsion fut provoquée projetant deux nouveaux traits dans sa direction. Qu'il tombe par le fer ou l'air, le Prophète devait être vaincu coûte que coûte.

- Ton aide est la bienvenue, Kathlyn du Paon.

Je venais de prononcer ces quelques mots, peu de temps après avoir pris connaissance de l’identité du Chevalier m'épaulant pour ce combat. Silver Saint du Paon, une armure qui m'était encore inconnue jusqu'à ce jour pour ma part, moi qui en avait tellement vu défiler sous mes yeux, celle-là c'était la première fois, tout comme la femme qui s'en trouvait équipé. Un moyen comme un autre d'apprendre à faire connaissance, même si la discussion ne risquait pas de s'éterniser maintenant que le combat semblait sur le point de s'engager. En réponse à mes paroles envers la Mort, j’eus le droit à un rire bref, mais peu encourageant pour la suite. Il se foutait de bien de ma gueule, ce qui m'aurait énervé autrefois, mais qui ne fit rien d'autre que me faire sourire aujourd'hui. Tant pis pour lui, s'il se sentait protégé parce qu'il portait, je ne pouvais rien y faire, si ce n'est lui donner la preuve qu'il avait tort de ne pas s'équiper correctement. Il semblait prêt à débuter, tout comme Kathlyn. Quant à la Marina... Discuter ne semblait pas être son fort. C'est de sa personne que vint le premier assaut me visant, en deux temps. Sous la forme de bulles étranges tout d'abord, petites et passant quasiment inaperçu, avant de gagner en nombre et de se regrouper tout autour de mon corps.

Je ne comprenais pas ce que cela voulait dire, mais une chose était claire, je ne pouvais pas parer cette attaque, surpris que j'étais par cet assaut surprise. La suite fut tout aussi lourde à encaisser, la marina s'évaporant de mon champ de vision pour réapparaître en hauteur, juste au-dessus de ma position, avant de me balancer un redoutable coup au visage. Le genre de coup qui, s'il ne vous tue pas, laisse une marque bien visible sur la peau durant de longues heures. Un filet de sang s'échappait du coin de mes lèvres, alors que je redressais la tête, cette dernière ayant suivi le mouvement de la Marina. Je ne l'avais pas vu venir celui-ci, les bulles étranges m'ayant engourdi les membres du corps, en plus de me brûler, je n'étais pas parvenu à réagir à temps pour l’éviter. Ce qui m'agaçait légèrement, elle venait de se mêler de ce qui ne la regardait pas, me prenant pour cible alors que je m'attendais à livrer un combat seul et uniquement contre le Cardinal de la Mort. Une erreur qui allait me coûter cher, vraiment très cher. Car la suite, vous la connaissez tous, c'est le profit que pouvait tirer Ephtal d'un tel manque de vigilance de ma part. La paume de la main tendue vers l'avant, il activa l'une de ses techniques, cette dernière semblait agir directement sur l'âme de l'adversaire.

Une fois de plus, la douleur m’accabla, me faisant grimacer, des gouttes de sueur perlant le long de mon front. Je m'en voulais d'avoir été si stupide, d'encaisser bêtement un assaut d'une telle envergure sans pouvoir réellement me défendre. Lorsque je le vis élever sa faux, je compris qu'il était temps de réagir. Mon énergie cosmique vint alors se rassembler tout autour de mon corps, elle m'aidait à me défendre du reste des coups. La lame s'abattit sur l'étrange lien réunissant mon âme à mon adversaire, coupant ce dernier sèchement. Une fois de plus, je souffrais de mon incompétence. Posant un genou à terre, j'observais Kathlyn se jeter dans le combat à son tour. Quelques secondes de répits avant que l'ennemi reprenne le dessus. Cette fois sous la forme de jets d'eau surgissant de vortex sous la compétence de celle se faisant appeler Nymphéa. Je parvins à en éviter quelques-uns, le reste vint frapper mon armure lourdement, sans pour autant la faire plier. Elle m'apportait un soutien de premier choix pour ce combat débutant de la plus mauvaise des manières. Elle m'offrait son aide, sa vitalité, un regain de vie bien que peu important, qui me permettrait d'emporter mes adversaires avec moi. Elle commençait à me faire chier la blondasse, clairement. Les deux faisaient chier.

- Je m'attendais à un duel, mais je vois que la gamine prend plaisir à s'en prendre à moi, je ne vois donc pas pourquoi je n'en ferais pas autant. Pour Athéna, pour la tranquillité de ce Sanctuaire, je jure de vous anéantir aujourd'hui Cardinal ! Sacred Punishment !

L'instant suivant l'achèvement de ma phrase, mon Cosmos explosa brusquement, brûlant intensément plus que jamais il n'avait pu le faire ces dernières minutes. Il était rare que je m'éveil au 7ème Sens si rapidement lors d'un affrontement, mais la situation l'exigeait. La moindre parcelle de ma cosmo-énergie était rassemblée autour de ma personne, annonçant une attaque d'envergure. Mes deux bras s'élevèrent alors, paumes des mains pointant mes adversaires, un signe de tête à Kathlyn pour la tenir éloignée de cet assaut et la technique se déversa sur eux. Plusieurs centaines de projectiles de Cosmos pur frappèrent Nymphéa et Ephtal au même moment, explosant au moindre contact, ennemi ou pas. De quoi prouver à tous que le Taureau ne se laisserait pas abattre aussi simplement.

Bach, lorsqu'une attaque physique est défendue, elle l'est intégralement. Il n'y a que les cosmiques qui sont concernées par le fait qu'à la première utilisation seul la moitié puisse être parée.

Tu as donc 100 PV de plus, merci de corriger.

Ephtal

Edit : en fait, tu t'es même planté une seconde fois. Dans ton calcul, tu comptes 1170 dégâts alors que plus haut tu notes 1070... En réalité, tu ne reçois que 970 dégâts lorsque tes défenses sont prises en compte. Il te reste donc 780 PV.

Le Taureau n'était déjà plus qu'un mort en devenir. S'en rendait-il seulement compte ?

Après la futile attaque du Paon qui s'était adressée à ses deux adversaires, la jeune femme n'avait trouvé mieux que de fondre sur lui pour tenter de l'enchaîner dans la foulée... Ephtal leva alors son imposante faux en direction de l'onde envoyée et à la force de son bras la contra, usant de son arme comme d'un bouclier. Et pour cela il ne lui avait même pas accordé un regard... Comprendrait-elle qu'elle ne faisait pas le poids et qu'il valait mieux laisser les grandes personnes discuter entre elles ? Oh, sa précédente offensive avait bien réussi à le blesser, certes, mais cela restait un moindre souci. Pas le temps de lui en faire part cela dit que Bach estima qu'il était temps de se bouger. Enfin... Il devait être encore plus lourd qu'il ne le paraissait que pour seulement se décider à réagir à présent. Dans une explosion de cosmos, le Taureau envoya aux alentours une volée de projectiles. Tout comme il l'avait fait des lames de vent de Kathlyn, il se contenta d'encaisser. Et ça, il savait parfaitement le faire... Habituel dans son "jeu" que de subir intentionnellement les attaques adverses que pour mieux pouvoir les juger. Si le Paon avait été futile, il fallait reconnaître au Taureau sa puissance. Pourtant, le Cardinal de la Mort resta droit, les pieds solidement campés dans le sol. Dressant toujours la tête fièrement vers le Gold Saint, ses yeux s'illuminèrent à nouveau, comme à chaque fois qu'il faisait appel à son cosmos.

Mais il n'y eut pas que le sien à l'oeuvre cette fois... De chacune de ses plaies sortirent un cosmos rougeâtre, contrastant clairement avec le sien qui s'affichait en cyan. La cosmo-énergie d'Arès en personne qui venait lui rendre des forces et panser ses plaies. L'heure pour le Prophète de répondre. Bach estimait que si Nymphea - qui se confrontait à présent au Paon, une bonne idée selon Ephtal qui l'éviterait de devoir affronter deux chevaliers à la fois - était venue s'opposer à lui également, il avait droit de les frapper tous deux. Ce qui procura immanquablement une idée au colosse... Pourquoi ne pas offrir au Taureau de multiples autres adversaires ?

C'était... pas trop mal ! Juste dommage qu'il ait fallu que l'on s'en prenne tous deux à toi pour que tu te réveilles enfin... Cependant, je me pose une question désormais... Est-ce que ta puissance augmente avec le nombre de tes adversaires ? Ah, je suis trop curieux... Il ne reste plus qu'à vérifier, je pense...

Pas de mots de puissance, et même pas de geste cette fois. Le Dawn of the Dead n'en avait pas besoin ! Des mains sortirent du sol tout autour du Taureau. Certaines venaient déjà se saisir des chevilles du chevalier pendant que d'autres se pressaient au sol pour extirper le reste de leur corps. Une véritable armée de cadavre était à présent en train de se constituer. Mais pas n'importe lesquels... Bach reconnaîtrait immanquablement ces faciès ! Des êtres de son passé. Des amis, des ennemis. La famille et les rivaux... Toute personne à qui il tenait d'une manière ou d'une autre et dont il ne pouvait être certain du décès pouvait très bien apparaître devant ses yeux, sous la forme d'un corps en décomposition qui viendrait à sa rencontre pour le meurtrir. Après avoir blessé son âme, Ephtal s'attaquait directement à son esprit... Ce n'était là qu'une illusion, mais si puissante que les coups portés avaient de réelles répercussions physiques. Sans parler du trouble dans lequel cette arcane jetait ses victimes... De quoi fournir au Cardinal de la Mort un très bon créneau pour porter son attaque suivante. Restant toujours sur place, à l'endroit même où il était descendu de sa monture - si l'on ne compte pas le demi-mètre de recul qu'a provoqué la dernière charge du Taureau - le Prophète fendit l'air d'un grand coup horizontal de sa faux, provoquant une onde tranchante qui se ruerait à la rencontre de sa cible...

Peut-être le Cardinal de la Mort se trouvait-il sur le terrain, pour autant en ce moment la Destruction se révélait être maîtresse des lieux. Le corps du Paon s'était à peine redressé qu'une colonne d'eau vint l'atteindre dans les airs démontrant une très belle maîtrise des océans. Son armure avait empêché ses côtes de se contracter sous la puissance déployée et lorsque Kathlyn toucha sol, seules des douleurs provenant de tout son corps la ceignirent. La respiration intacte et ses sens en pleine capacité l'alertèrent sur un assaut imminent qu'elle ne put néanmoins contrer. Rassemblant ses bras devant elle, le Paon encaissa sans pour autant regarder son assaillante. Ses mots signifiaient parfaitement son rang et surtout son rôle à jouer dans le combat : une nuisible candide mais à la maîtrise du combat polie. En somme, le soldat parfait. Doué mais surtout obéissant.
L'assaut continuait et ses billes de saphir ne perdaient pas de vue le Prophète. La jeune blonde ne semblait pas éprouver le même sentiment envers Bach qu'elle envers le démon d'Arès. En effet Kathlyn parquait au fond d'elle une peur que tous pouvaient ressentir face à une telle menace. Et rien ne pouvait la tromper. Elle avait déjà goûté à ce sentiment face au grand Pope.

Pas de temps à perdre avec elle. Entre deux frappes, la Silver Saint bondit sur le côté et ses deux nouvelles lames glissèrent l'une sur l'autre à grande vitesse créant deux croissants d'air en direction du Cardinal. Deux projectiles en apparence inoffensifs mais dont l'air, gorgée du cosmos de Kathlyn, ne manqueraient pas de faire saigner pendant un moment les plaies de leur adversaire. S'ils arrivaient à le faire tomber, peu importait que la Marina survive, ce serait déjà une victoire pour les Saints. Un acte de gloire que ne manquerait pas de louer le grand Pope. Il avait souhaité s'inscrire dans l'histoire, s'inscrire dans la légende… ce fait d'arme, s'ils y arrivaient, ne manquerait pas de faire briller leurs noms.

» Ne perdons pas le rythme. lâcha-t-elle d'une voix monocorde.

Ces quelques mots avaient été prononcés alors que la jeune femme passait au dessus du colosse. Concentré d'agilité et d'énergie, elle demeurait en mouvement tel le vent pour autant seuls les plus doués sauraient discerner le très court moment de latence lorsque Kathlyn posa sa main sur l'épaule du Taureau. Pour prendre appui, certes, mais surtout pour transmettre un peu de son cosmos régénérateur à lui qui devait affronter de face le Prophète. Ses talents particuliers se devaient d'être utilisés sans retenue. Développer tout son art était impératif pour cette situation des plus périlleuses, surtout face à des attaques aussi infernales.
L'élan fit son effet et l'arme en mouvement qu'était devenue Kathlyn s'éleva d'un coup en direction du toit du sanctuaire puis tout en concentrant son cosmos dans sa jambe droite à l'horizontale, elle retomba droit sur le Cardinal de la Mort. Une action dangereuse pour les deux côtés, elle ne se faisait aucune illusion. Elle pouvait tout perdre comme tout gagner, le lot quotidien qu'offrait la vie. Se préparant déjà à sa retraite d'un bond une fois sa frappe assénée, la seconde qui s'écoula parut en durer des centaines…

300+100 = 400. 1600-400 = 1200, et non 1300.
De plus Kathlyn, je te demanderais d'afficher dans tes stats les calculs te permettant d'arriver à tes soldes. Là, c'est particulièrement pénible de s'y retrouver, puisque tu affiches en stats de début de tour tes stats de base, sans prendre en compte ton tour précédent. Merci d'aider à une plus simple vérification.

Ephtal

Ce type, c'est qu'il encaissait vraiment bien les coups ! Pour un peu, j'aurais imaginé que mon attaque s'était révélée être sans effet. Ni Nymphéa, ni Ephtal n'avait pu esquiver, encore que pour le second, cela semblait être volontaire. Il en faudrait clairement plus pour venir à bout de ces deux personnes, malheureusement, le temps ne jouait pas en ma faveur. Plus les secondes s'écoulaient, plus ma puissance diminuait, mon énergie vitale avec. Il fallait en terminer au plus vite, sans quoi, Kathlyn se retrouverait seule face à deux redoutables adversaires. Le Prophète devait tomber avant moi, nous devions tout faire pour qu'il ne puisse pas aller plus loin. Cela semblait pour le moment mal parti, je l'observais lancer sa contre attaque, après une prise de parole, ses mots semblaient annoncer une partie de ce à quoi je devais m'attendre. Des adversaires en masse ? D'où viendrait-il ? Balayant les alentours du regard, je doutais un instant que le nombre d'assaillant augmente réellement si rapidement sans que l'on puisse s'en apercevoir. Et pourtant... Déjà, une main se saisissait de ma cheville, semblant surgir des entrailles de la terre, à ma grande surprise, les personnes brusquement apparus sur la zone de combat ne m'étaient pas inconnues. L'espace d'un instant, je restais immobile, saisit par la peur.

Des cadavres, toutes des personnes de ma connaissance, qui furent autrefois ma famille, mes amis et même d'anciens ennemis abattus de mes mains. Cela ne pouvait être réel, j'en avais parfaitement conscience, je ne pouvais cependant rien faire contre eux, ne trouvant pas la force nécessaire immédiatement pour les frapper. Eux s'en donnèrent à cœur joie, meurtrissant mon corps de toutes les manières possibles, la douleur finit par me faire réagir instinctivement, je repoussais alors cette armée de morts du mieux que possible. Sans toutefois me décider à les mettre réellement à terre pour qu'il ne se relève plus. Ils revenaient sans cesse, continuant ce pourquoi ils étaient appelés, m'agresser. Le plus douloureux d'entre tous fut cet unique coup de poing balancé au visage de la part de mon défaut maître. Le mal se propageant sur toute la surface de mon corps, mais également à l'intérieur de mon esprit. Un véritable succès en soi pour le Prophète, lourde épreuve psychologique pour mon compte. Les deux genoux à terres, mains en appuis sur les dalles de mon Temple, ce fut un véritable soulagement de savoir la technique interrompue. Incapable, j'avais été incapable de frapper ces cadavres, qu'ils ne soient pas réellement ceux de mes proches n'y avait rien changé.

Inconsciemment, j'avais fait appel à mon Cosmos durant cette lourde épreuve, ce dernier s'étant rassemblé autour de moi telle une bulle protectrice, la suite des assauts me visant se heurta à ce bouclier cosmique érigé sans même trop réellement le vouloir. Certes, cela ne fut pas suffisant pour repousser la totalité des dommages, mais au moins une bonne partie. Le plus impressionnant, sans compter l'apparition des cadavres, œuvre du Prophète, fut la technique de la Marina. À la manière des morts s'agrippant à mes chevilles, elle fit de même, m'entraînant vers le fond, à l'intérieur d'une tout autre dimension, la sienne. Au fond de l'océan, je ne sais combien de mètres sous l'eau, ce qui était sûr en tout cas, c'est que ce court instant passé à l'intérieur me tordit de douleur. Plié par la pression de l'eau, tiraillé par la température. Fort heureusement, ma bulle protectrice se trouvait toujours en action, amoindrissant la puissance de la technique. Lorsque cela fut terminé, que nos deux adversaires ne semblaient plus vouloir en rajouter, la bulle se brisa. Je me relevais lentement, complètement trempé, les plaies étaient facilement visibles sur le visage, mon armure semblait tenir le coup, ne cédant pas sous la furie de nos ennemis. Peu à peu, je me rapprochais de la défaite. Les mots de la Silver Saint me firent sourire, ravi de la savoir en bien meilleure forme que je l'étais.

La remerciant de son soutien sans pour autant prononcer mots, me permettant de soigner certaines de mes blessures, de tenir le coup encore un peu plus de temps. Alors que le Paon repartait à l'assaut, je préparais le mien. Destiné uniquement au Cardinal de la Mort cette fois, l'autre gamine ne m'intéressant pas, malgré la puissance de ses coups, seul la Mort devait être tenue en échec en priorité. Déversant de ma cosmo-énergie le long de mes bras, ces derniers se retrouvèrent recouvert par les flammes, ne restait plus alors qu'à frapper le Prophète avec cela. Chargeant avec vélocité et brutalité, j’enchaînais alors avec plusieurs coups redoutables au corps à corps, tous destinés à affecter particulièrement ma cible, lui faire ressentir une partie de la douleur que j'avais si durement encaissée jusqu'à présent. Si en plus de cela, je parvenais à m'offrir une ouverture suffisante pour frapper encore plus durement le corps du Cardinal, alors je n'en serais que plus satisfait. Ceci étant fait, je m'empressais de prendre du recul, désireux de ne pas me retrouver stupidement pris de court par un assaut éclair. Le temps également de prononcer quelques mots...

- Prophète, je commence à comprendre pourquoi le Bélier et le Centaure ne sont pas parvenus à vous vaincre, pourquoi mon élève a terminé avec un index manquant. Cet idiot ne vous a certainement pas pris au sérieux, ce qui lui a coûté cher... Pour autant, je n'apprécie pas que l'on mutile mes élèves de la sorte, seul moi me réserve le droit d'infliger pareil châtiment à l'un d'eux, d'autant plus lorsqu'il s'agit de Mercurio ! Vous avez fait une regrettable erreur en remettant les pieds ici, cet acharnement à vouloir ravager ce Sanctuaire causera votre perte !

Il était une cible privilégiée lors de cet affrontement, comme il fallait s'y attendre. Autant Bach du Taureau que Kathlyn du Paon s'acharnaient à tenter de le mettre à terre. Ephtal estimait en tout cas qu'à présent, le Gold Saint protecteur de cette Maison avait compris pourquoi le Cardinal de la Mort n'avait pas besoin de porter une armure... S'ils étaient tous deux ce que l'on pouvait appeler des colosses, le Prophète possédait quant à lui réellement une robustesse à toute épreuve. Le fait que son visage masqué ne permettait pas de percevoir ses impressions sur son visage ajoutait encore à rendre cette résistance plus effrayante : jamais la moindre grimace de douleur... Ajoutons à cela le fait qu'il se redressait encore et encore, gardant toujours une posture signifiant qu'il en avait encore largement sous le coude permettait de faire passer un message clair : "pas encore né celui qui pourra faire ployer la mort". Griller le moral faisait ainsi également partie de sa stratégie.

Alors que leurs deux adversaires s'évertuaient à l'attaquer encore et encore, le bras droit d'Arès avait tout de même été contraint de faire appel une nouvelle fois à la puissance de son Maître. Le lien qui l'unissait au Dieu de la Guerre et de la Destruction lui avait déjà permis de guérir de certaines blessures. À présent, il faisait appel ni plus ni moins qu'au bouclier légendaire de sa Majesté Arès. Un énorme bouclier chimérique semblant composé de flammes venait d'apparaître sur son bras, et ainsi avait-il pu largement diminuer les multiples offensives dont il était la cible. Peu importe les efforts qu'ils y mettaient, il se jurait de tenir bon, encore et encore... Il ne serait pas vaincu aussi aisément, cela ne faisait pas le moindre doute. Vint alors la réplique de Bach qui l'amusa assez.

Ainsi, c'est toi qui a formé ce Mercurio ? C'est donc de toi qu'il tient si peu d'honneur ? Cet être sans cervelle ni valeurs n'a eu que ce qu'il méritait... Et encore, j'ai fait une rare preuve de charité en ne lui ôtant pas la vie... Désormais que je sais qu'il tient cela de toi, je n'aurai donc plus de remords et te faire manger les pavés de ta propre maison...

Ses prochaines paroles se feraient par télépathie, et s'adresseraient à Nymphéa. Il n'était pas certain qu'elle puisse le percevoir pourtant... Si il établissait ce lien avec simplicité pour tous ses soldats ainsi que pour ceux dont il avait touché l'âme, rien n'était certain ici. Cela valait toujours le cas d'essayer avec la petite Marina tout de même...

Charybde... Ne te fixes plus sur le Taureau désormais... Il est déjà mort mais il l'ignore encore... Essayes de les frapper tous deux, autant que faire se peut. Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser le Paon intact pendant que nous achevons le cornu...

Ephtal n'avait pas adressé le moindre regard à la jeune femme, afin de ne pas donner d'indice sur ce qu'il venait de faire. Difficile donc de savoir si elle l'avait réellement entendu et compris. Toujours est-il qu'il ne souhaitait pas se permettre de perdre du temps avant de déclencher la suite des évènements. Dans l'ensemble du cosmos qui avait été déchaîné ici, une quantité importante flottait encore autour d'eux. Cela arrivait lors de tous combats, sans qu'aucun n'en prenne réellement conscience. Autant y donner une utilité, n'est-ce pas ? Le Cardinal de la Mort aspira alors à lui ces superflus cosmiques, qui vinrent se masser autour de la lame de sa faux. Une partie n'y restait pas, et glissait en volutes sur le manche imposant de l'arme, puis plus tard jusqu'à ses gants et ses bras, ce qui viendrait l'aider à récupérer. Pour le reste, il allait en avoir l'utilité tout de suite. Il tendit sa faux en direction de Bach, et fit alors partir une véritable nuée de faucilles faites de pur cosmos, et qui viendraient hacher menu le protecteur d'Athéna.

Jeu ? La détentrice du Charybde pouvait-elle être sérieuse ? Pensait-elle ses paroles ou surjouait-elle ? Alors qu'elle s'extirpait d'une situation dangereuse en atterrissant sur le flanc droit d'Ephtal, Kathlyn n'avait pu que constater à nouveau la manière assez spéciale d'agir de la marina. Pour une première impression de leur groupe, on pouvait trouver mieux. En tout cas son esprit ne s'attarda sur ce détail qu'un seul instant, en effet le cosmos qui brûlait en ces lieux en venait à imprégner ses muscles et à la faire trembler si elle s'arrêtait de se mouvoir. La jeune femme ne put imaginer la réaction qu'elle aurait eue si le grand Pope s'était retrouvé face au Prophète… deux Puissants à la supériorité manifeste et aux caractères bien différents usant de techniques aussi destructrices les unes que les autres... Mais aucun des deux n'inspirait les mêmes sentiments. L'effroi et l'obscurité qui transpirait des gestes du Prophète poussait la Silver Saint du Paon à s'émanciper de ses barrières, à se fondre plus encore en l'arme qu'elle souhaitait devenir.
Cet homme ou ce monstre avait déjà causé beaucoup trop de mal de par le passé et l'élève du Taureau en était la preuve vivante. En retrait, elle préparait ses actions suivantes dont probablement la pire qu'elle possédait : Ludibrium Roma. Une action dans le plus discret silence que même le Prophète ne serait capable de déceler dans ce déferlement de cosmos. Sans compter qu'il se révélait déjà bien assez occupé par Bach qui déversait un flot de coup sur sa personne. C'était tant mieux pour elle.

Rompant pour la première fois le contact oculaire qu'elle maintenait sur le cardinal de la Mort, Kathlyn chercha des yeux Nymphéa. Une fois ceci fait, elle déploya alors son cosmos pour l'envelopper jusqu'à infiltrer ses sens et les manipuler. Le Paon déployait là ses meilleurs atouts et surtout dévoilait sa maîtrise de l'énergie cosmique ; pour l'espace d'une minute, cette dernière verrait Ephtal comme son ennemi sous la forme de Bach ou Kathlyn suivant ce que ses pensées produiraient. Insidieuse, elle gardait éveillée la conscience de la femme mais brouillait totalement ce qu'elle percevait de l'environnement. Après coup, nul doute qu'elle réagirait à toutes les incohérences que ses cinq sens avaient amenées à son cerveau mais cela serait déjà trop tard…
Néanmoins il fallait encore attendre quelques secondes pour que son énergie parvint à totalement capter Nymphéa et espérant pouvoir l'atteindre, Kathlyn fit à nouveau valser dans les airs deux de ses lames. Crescent Gust. Dans un premier temps de nouveaux disques d'air naquirent afin d'aller aider le Gold Saint brisant ainsi quelques faucilles d'énergie puis une seconde salve fut cette fois-ci projetée dans le but d'atteindre les deux adversaires. Peu de chance que cela réussît mais il fallait absolument tenter sa chance. Surtout qu'une seule égratignure venant de ces projectiles assurerait un avantage conséquent.

Son attention à nouveau captée par la force du Cardinal, la jeune femme redressa son buste et bondit à son encontre, deux épées courtes fermement nichées dans ses mains. Son masque se fissura alors qu'elle se trouvait dans les airs ; ses traits venaient de s'étirer par le doute qui apparaissait dans son esprit. Pouvait-il être battu ? Le messager d'un Dieu pouvait-il être vaincu ? Ces questions l'assaillirent alors que ses bras se brandissaient vers Ephtal dans le but de lacérer tout ce qu'elle pouvait atteindre puis aussi rapidement qu'elle était arrivée, elle effectua un saut périlleux arrière. Et lorsque ses pieds touchèrent le sol, le Ludibrium Roma s'activa enfin. Désormais Nymphea ne verrait plus qu'Ephtal dont l'apparence était celle de l'adversaire qui retenait son attention. Autour d'elle un monde illusoire venait de se créer afin d'exploiter la puissance des Océans.
Au fond de Kathlyn, la peur se mêlait désormais à l'espoir.

Il y a un souci Nymphéa.



Ephtal

Il n'était pas encore venu le moment de voir nos adversaires s'effondrer sous la puissance de nos coups. Ils résistaient, tout comme je tentais de lutter pour ne pas chuter à mon tour. Ce type me semblait invincible, difficile de l'imaginer souffrir de nos attaques, sans aucun son ne s'échappant de ses lèvres pour me le confirmer, ce foutu masque empêchait une quelconque information à cet effet de s'échapper. C'est ce à quoi il fallait s'attendre en défiant la Mort, la défaite. Pour l'heure, nous en étions pas encore là, mais au vu de l'avancement de cet affrontement, cela avançait à grands pas. Les douleurs me parcourant le corps en étaient la preuve. Ma précédente défense en était une autre, contraint d'exposer ce que j'avais de mieux dans ce domaine pour m'éviter de subir de trop lourd dommages. Je n'étais en revanche pas le seul, ce bouclier géant constitué de flammes venant d'apparaître entre les mains du Cardinal, lui aussi commençait à ne plus pouvoir entièrement encaissé nos assauts sans broncher. Il se permettait tout de même un temps de parole pour me répondre, chose dont j'aurais pu me passer... Insulter de la sorte l'un de mes élèves, quel enfoiré !

- Espèce de... son manque d'honneur m'affecte plus que quiconque, je ne lui ai pas appris à se conduire de la sorte, je n'y peux rien s'il pense différemment de nous autres Chevaliers. Pour autant, je n'accepterai pas qu'un chien d'Arès l'insulte de cette manière, d'autant plus en son absence. Ce masque sous lequel tu te caches, je vais me faire un plaisir de te le briser ! J'aime connaître le visage d'un adversaire vaincu.

Ce qui n'arriverait pas immédiatement, j'allais tout d'abord devoir parer la technique que préparait mon adversaire. De Cosmos pur, il forma ce qui se rapprochait de faucilles, en grand nombre. Le genre de nombre qui vous assure de ne pas être évitée avec un simple saut sur le côté. Encaisser comme l'avait fait jusqu'à présent le Prophète, voilà ce qu'il me restait à faire. En position de défense, les bras en croix face au torse, j'étais prêt à recevoir l'assaut. Les projectiles s'approchèrent à grande vitesse, mais quelques-unes vinrent se heurter à une autre sorte de défense que mon armure. Des disques s'échappant de la position de mon alliée, ayant réagi à temps pour me venir en aide. Il ne me restait plus alors qu'à bloquer le reste, ce qui ne se fit pas sans mal. De nombreuses entailles vinrent déformées mon corps et plus rarement, mon armure. Le pire était passé, la contre-attaque ne saurait tarder. Juste le temps de comprendre ce qu'il se déroulait sous mes yeux. Le Prophète avait désormais affaire à trois adversaires, la Marina ayant subitement décidée de le charger de la même manière qu'elle s'était occupée de le faire en début de combat sur ma personne.

Pourquoi un tel retournement de veste à ce moment du combat ? Elle s'était adressée au Prophète en s'imaginant que face à elle se trouvait le Paon, cette dernière en était-elle la cause ? Il fallait croire que oui, cette façon d'agir contre son gré me rappelait une de mes anciennes méthodes, consistant à retourner un court instant l'adversaire contre son acolyte. Une scène n'étant pas s'en me rappeler celle s'étant déroulée cette nuit-là face aux Spectres. Je ne pouvais blâmer le Paon de vouloir mener ce duo à la victoire, pas après avoir accepté les manières de faire du Centaure, pas après le soutien qu'elle m'avait fourni tout le long de ce combat. D'autant plus que la situation me permettait de placer ma propre technique, connu aux yeux de tous, mais qui pourrait être décisive pour la suite si elle se révélait aussi efficace que la précédente. Qu'ils encaissent à nouveau la puissance du Sacred Punishment, qu'ils comprennent que jamais ils ne marcheront sur ce Sanctuaire, qu'ils regrettent d'avoir été si stupide de l'imaginer. Une fois de plus, mon Cosmos explosa au plus haut point, se rassemble tout autour de moi, avant de s'abattre sous une pluie de projectiles explosifs.

Reproduisant le même geste que lors de la première utilisation, c'est avec un profond désir d'en finir que j'observais ma technique à l’œuvre, ravageant une fois de plus la zone de combat. Et si cela n'était en rien suffisant, alors je m'en assurerai avec cette charge. Bondissant une nouvelle fois sur le Prophète, je lui administrais une charge dont j'en avais le secret. Les cornes de mon casque inclinées vers l'avant, tout comme le reste de mon buste, mieux valait pour le colosse au service de la Guerre qu'il soit en mesure de parer cette charge dont il se souviendrait.

Il se foutait bien que Nymphéa vienne de l'attaquer. Il se foutait bien de ses excuses. Il se foutait bien que ce Paon soit encore venu à la rescousse du Taureau. Il aurait sa peau, voilà tout ! À l'écoute de la réponse de Bach, le Prophète n'avait qu'émettre un rire grave, n'estimant pas que cela valait la peine qu'il réponde à nouveau. Même pas capable de reconnaître ses erreurs. Même pas capable de s'avouer que si son élève était si méprisable, c'était sans doute en grande partie de sa faute. Les Saints manquaient cruellement de discipline, Ephtal ne l'ignorait plus à présent. Mais savoir qu'en plus de cela, ils n'étaient même pas aptes à reconnaître leurs erreurs... Le Taureau pouvait bien tenter de les mépriser autant qu'il le voulait, cela n'effacerait pas son incompétence à former une nouvelle garde correcte, son incompétence à se tirer au dessus de la masse inutile des soldats d'Athéna. Dans les troupes d'Arès, un être tel que Mercurio aurait déjà péri depuis bien longtemps, sans l'ombre d'un doute. Car c'est ainsi que cela se faisait sous son joug : soit des guerriers compétents étaient formés, soit ils étaient enterrés sans la moindre forme de cérémonie...

De tous côtés, il était attaqué. Sa riposte ? Une intense déflagration de son cosmos qui se déversa pour repousser une bonne partie des offensives. Par là également, il anéantissait certains effets néfastes dont il était la victime... Son aura bleutée était ravivée, tout comme la lueur en ses yeux qui s'était fait plus vive. Les bras écartés, il fixait toujours Bach. Trois adversaires n'étaient pas assez pour venir à bout de lui... Et lui n'avait pas pour cela besoin que son alliée lui vienne en aide. Pas besoin qu'elle intervienne pour le soigner ou pour intercepter certaines attaques. Et même lorsqu'elle se retournait contre lui, toujours il restait debout. Le Taureau ne pouvait certes pas en dire autant, et il était plus qu'évident que s'ils avaient été seul à seul, le Cardinal de la Mort n'aurait fait qu'une bouchée du bovin.

Ainsi tu penses toujours pouvoir me tuer... *soupir* Sans ton amie tu reposerais déjà les tripes éparpillées à tes côtés... Je dois t'avouer cependant que tu m'amuses de moins en moins. Dans l'humour je n'aime pas celui de répétition, et tu ne fais que cela, te répéter encore et encore et ce dans le vent... Toi qui a l'air si proche de ton immoral élève, je vais donc te faire goûter à la même médecine...

L'espace d'un clignement de paupière, Ephtal s'était déplacé au corps-à-corps, la lame de sa faux frôlant l'entrejambe de Bach. Et tout comme il l'avait fait avec Mercurio, il fit très rapidement tourner son arme sur elle-même, provoquant une frappe verticale visant à découper le Taureau en deux. Ce ne fut pas qu'un simple coup physique... Car par là-même, il avait créé un arc de glace particulièrement tranchant. Proche du zéro absolu, cette attaque ne manquerait pas de le geler en partie s'il parvenait à survivre, amoindrissant alors son potentiel de riposte.

Le Ludibrium Roma avait fonctionné à merveille, faisant de Nymphéa sa pantin durant l'espace de quelques instants. L'enseignement d'Aphlon et d'Apollon payait et la jeune femme comptait bien le démontrer jusque la fin de cet affrontement. Un échange verbal se fit entre les deux supérieurs et vint à nouveau un déferlement de cosmos. Et malgré tout ce que les deux Saints pouvaient déployer, le Prophète ne pliait pas. Increvable, presque immortel. Il ne fallait surtout pas en rester là et levant sa main vers le ciel, elle concentra son énergie. Fermant alors sa dextre, elle la ramena vivement contre son corps pour initier sa technique suivante.

» Enduras wind !

Il faudrait encore quelques couples de secondes pour que l'attaque se déclenche. L'air n'était pas un élément aisé à contrôler et surtout rassembler. Impalpable, omniprésent, seuls quelques maîtres usaient de leur pouvoir dans le monde et Kathlyn se trouvait dans leurs rangs. Puis les paroles de la détentrice du Charybde parvinrent à ses oreilles. Tel un réflexe huilé depuis des années, l'ancienne Oracle balaya ses arguments d'un revers de main. Sa langue se délia et le ton dont elle allait user était emprunt d'une colère naissante face à de telles paroles dénuées de sens et de logique. Pourquoi les gentils Saints ne pourraient-ils pas déployer toute leur puissance alors que les méchants de Poséidon ou d'Arès le pouvaient ? Semblait-il qu'elle n'avait rien trouvé de mieux à reprocher à cet instant précis… usant de ses mots comme un quelque prétexte pour attiser encore plus sa haine envers les Saints et les valeurs qu'ils portaient.

» Arrêtez donc avec vos inepties de se battre à la loyale. Vous battez-vous à la loyale, vous serviteurs d'Arès et de Poséidon ? Remarquez dans ma question rhétorique que j'énonce deux dieux. Oui, vous vous êtes bien ligués contre les forces d'Athéna alors pourquoi devrait-on user d'un quelque honneur facétieux lorsque vous-même en êtes pas capables ? Je sers mes idéaux avant tout et j'userai de tous les moyens qu'il faut pour les défendre. Voilà ce que j'ai appris à Rome. — Sa senestre vint se poser sur son cœur dans un geste de mémoire à Apollon. Si aucun des protagonistes présent ne connaissait son origine, Kathlyn ne l'oubliait pas.— Pourquoi me ranger sur des codes qui causeraient ma perte alors que ce que je défends est juste ? Remarquez aussi là que je ne fais que défendre alors que vous cherchez à attaquer. A détruire. Alors réfléchissez avant de parler, Charybde, car votre raisonnement et vos arguments démontrent clairement votre inaptitude à servir votre Dieu. J'espère que Poséidon ne suit pas vos actions, sinon je prie d'ores et déjà pour que votre âme trouve rédemption. Donc venez et prouvez-moi que vous êtes capable de faire mieux que ce que vous énoncez des Saints ou taisez-vous et assumez votre propre vilénie.

Kathlyn s'étonna en son for intérieur d'avoir trouvé tant de repartie. Quelques mois en arrière, elle n'aurait fait que se taire et continuer son combat en se moquant bien de ce que les autres pouvaient dire. En effet eux interprétaient, le Paon constatait. Mais désormais un élan presque altruiste l'avait poussée à parler. Peut-être dans l'espoir de faire naître dans l'esprit de Nymphéa une lueur de logique pour qu'elle se rende compte que ses actions étaient bien pires que la manipulation de la jeune femme aux cheveux d'argent ?
C'était là croire en une utopie tout en restant persuadée qu'un miracle était possible. L'embrigadement était manifeste et le fait que Kathlyn vint d'un autre pays, d'un autre groupe, lui donnait cette indépendance d'esprit que d'autres ne possédaient pas. Une indépendance qu'elle souhaitait partager même à ses ennemis car au fond… ils demeuraient des êtres humains et depuis son enfance elle s'était juré de respecter toute vie. Néanmoins force était d'admettre que sa conviction se trouvait mise à l'épreuve chaque jour surtout face à des personnes possédant une telle soif insatiable de ravage.

Sa tirade terminée, elle s'élança en avant tout en brandissant ses deux lames qu'elle tenait en garde inversée. Dans un même temps un arceau d'énergie s'était concentré autour du torse du Prophète d'Arès qui se resserra violemment dans le but de réveiller plaies et autres blessures. Le cosmos demeurerait même s'il arrivait à s'en protéger, aspirant sa propre énergie hors de son corps. Un seul coup d'œil pour s'assurer que sa technique s'était activée de manière correcte et son attention fut toute dirigé vers Nymphéa... attention qui se traduisit par un Kata dénommé la Voie du Vent. Constituée de frappes rapides et précises dans la Voie du Vent son bras s'étendait pour frapper et revenait instantanément. On comparait souvent ce style aux bourrasques des montagnes qui soufflaient à plusieurs reprises avant de s'arrêter abruptement. L'enchaînement se termina ainsi par un salto arrière dont le pied droit fut élancé pour frapper le menton de la Marina et Kathlyn se réceptionna à quelques mètres d'elle, le souffle court après une telle attaque. L'endurance n'avait jamais été son fort.