Depuis l’éveil de son nouveau pouvoir au côté d'Ephtal, le Flamboyant ne s'était pas rendu au delà de son antichambre. Le reste de la Citadelle lui importait peu maintenant que l'on lui avait confié une nouvelle demeure, de plus, il avait de nombreux arcanes à expérimenter maintenant que son cosmos s'était lié à celui de la Pestilence. Il parvenait d'ailleurs à des résultats étonnants, qui ne manquaient pas de le détacher bien plus encore du monde dans lequel il vivait. En libérant son énergie physique et spirituelle tout autours de son corps maladif, Casshern parvenait à agiter son cosmos de manière à se libérer partiellement des contraintes physiques. Peu à peu, sa silhouette se faisait trouble, puis éthérée. Qu'en partie seulement, bien que les brume environnante et la fumée noire qui s'échappait des pores de sa peau pouvait aisément faire croire à l'apparition d'un spectre bien réel. Sous une pareille influence, la douleur comme les blessures paraissaient sans doute bien lointaines, d'autant plus que cela l'aiderait sûrement à saper la précision adverse.

Satisfait, le Cardinal maintenait son enveloppe trouble bien que pourtant sans intérêt en dehors d'un affrontement. S'il avait mis plusieurs techniques au point, il n'en avait encore testées aucunes dans de réelles conditions. C'est pourquoi il se contentait d'estimer à quel point ce genre de pratique consumait ses forces, en laissant le temps faire son œuvre. Maintenant, il n'avait plus qu'à se familiariser avec ses autres formes de pouvoir. Non pas qu'il n'avait rien d'autre à faire, mais cela lui permettait de passer le temps de façon plus constructive en attendant son hôte. Nero du Grand-Duc. Les deux hommes s'étaient déjà rencontrés par le passé, et si le soldat à la coiffe écarlate s'était montré attentif et compréhensif lors de la découverte de la Citadelle du paranoïaque, il était dorénavant temps de constater à quel point celui-ci s'était familiarisé avec le bastion des berserkers. Sa cuirasse étant étroitement liée avec l'antichambre de la Terreur et l'armée qui y était rattachée, Casshern n'avait eu aucun mal à lui faire parvenir son appel par un flux cosmique oppressant. Il n'y avait plus qu'à espérer que cette tentative se solde par un succès et que le garçon en saisisse l'origine. D'après le souvenir qu'il avait laissé dans l'esprit de l'ancien Python, ce dernier était parfaitement capable de se replier dans sa méfiance constante en ressentant son appel plutôt que de se précipiter vers sa source.

Quoiqu'il en soit, le Flamboyant avait de quoi s'occuper avec ses sorts et une bonne dose de patience jouait encore en la faveur de Nero. Évidemment, il ne valait mieux pas forcer le nouveau Cardinal à quitter sa demeure afin de rassembler son armée. Car malgré son teint pâle et sa silhouette brisée par de vieilles séquelles, il ne fallait pas douter de la puissance de celui-ci, et encore moins de sa vivacité lorsque la colère l'habitait. Préservant et accentuant le lien qui recommandait au Grand-Duc de rejoindre l'antichambre, l'amnésique retournait à ses occupations. Il songeait aux desseins de son armée, à l'étendard de la Terreur, le fléau de la Pestilence. Il y avait tellement à faire...

Le Flamboyant se tournait lentement vers le Grand-Duc avant même que ce dernier puisse le repérer à travers la brume environnante. Malgré sa discrétion exemplaire, les ronces qui couvraient les larges dalles de son antichambre déclinaient également les différentes présences au maître des lieux. Si celui-ci souriait d'abord en reconnaissant bien la le méfiant garçon de la dernière fois. Cependant, son expression s'éteignait rapidement pour laisser place à une colère apparente. Dorénavant Cardinal de la Pestilence, il n'avait pas de temps à perdre avec ceux qui ne se plieraient pas à ses exigences : L'armée sous sa direction devait être la plus efficace s'il voulait répandre son fléau sur les terres des ennemis d'Arès. S'il ne pouvait s'assurer le soutien indiscutable de ses troupes affiliées, rien ne l’empêchait de saper la volonté d'un d'eux pour le rendre plus docile ou encore de corrompre d'autres soldats émérites pour joindre sa cause. Mais le jeune Valerius méritait néanmoins qu'on lui accorde plus d'attention...

Casshern laissait son cosmos infiltrer le corps de Nero, procédé d'autant plus aisé dans l'enceinte de sa demeure ou son énergie écrasante constituait le brouillard acide qui étouffait les lieux. Ainsi, il pouvait mieux se concentrer sur la personne qu'il avait attiré jusqu'à lui. Bien qu'il ne pouvait émettre que des théories, il sentait que celle-ci était torturée par quelque chose de plus sombre qui sommeillait dans son esprit. Une certaine instabilité qui lui faisait perdre ses repères et l'obligeait à se replier sans cesse. L'éthéré s'approchait de son invité, abandonnant au passage sa forme trouble pour retourner à la normale bien que son corps demeurait toujours aussi pâle et étrange par rapport à leur dernière rencontre. La patience dont il disposait encore lui servirait à se rapprocher du jeune garçon, car celui-ci cachait sans nul doute quelque chose d’intrigant derrière toute cette méfiance. Que ce soit pour le rallier à sa cause ou pour mieux le manipuler par la suite, l'homme aux cheveux écarlates songeait déjà à le découvrir.

Tiens tiens, voilà que le blondinet se tenait face à lui avec fierté bien affichée. Une attitude que l'amnésique adoptait régulièrement, mais qui ne convenait pas spécialement à quelqu'un qui avait fait tout son possible pour atteindre cet endroit de la manière la plus discrète possible. Il fallait croire que ses craintes lui apportaient également du courage quand il le voulait.

Nero du Grand-Duc. C'est donc ainsi que tu te présentes face à ton Cardinal... Il fermait le poing, et en un éclair son cosmos venait parasiter celui de son interlocuteur. L'Unhealthy Influence était en pratique, et l'espace de quelques instants Casshern s'emparait de l'esprit du garçon pour lui faire dégainer et envoyer la fidèle lame jusqu'à ses pieds. Il la ramassait dans sa main droite, tout en forçant sa proie à ployer les genoux de sa main gauche. Hm, voilà qui est mieux.

Sa manipulation forcée cédait, offrant rapidement la possibilité à Nero de se redresser. Mais le Corrupteur pointait dorénavant la lame vers son propriétaire, le dardant d'un regard mauvais, strict et qui appelait ce dernier à contenir ses sentiments s'il ne voulait pas déclencher une colère des plus froides.

Plus jamais je ne veux voir cette arme entre tes mains lorsque tu te dresses en face de moi, auquel cas je ne me priverai pas de l'émousser en un claquement de doigt avant de m'occuper de ton cas.

Le Flamboyant laissait son cosmos parcourir le tranchant de l'arme avant de la planter d'un mouvement sec dans le sol. Aussitôt, des ronces venaient en recouvrir la lame, remontant jusqu'à son pommeau. Sans quitter l'insolent des yeux, il se dirigeait vers son trône macabre. Il ne s'y installait pas, se contentant d'une caresse désintéressée sur les épines du dossier, puis il reprenait.

Tu la récupéreras lorsque tu quitteras les lieux. Et maintenant que les notions de respect te sont un peu plus familières, puis-je compter sur ton attention ? Ou alors peut être désires-tu une leçon supplémentaire...

Casshern continuait de le jauger de son regard perçant, observant les changements dans son comportement comme s'il ne faisait que le tester en l'attaquant sur ses propres craintes. Jusqu’où un berserker tel que lui était prêt à aller face à l'autorité d'un des quatre pour ne pas perdre la face ? Nero semblait bien difficile à cerner, mais il était temps de déterminer si oui ou non, ces détails se révéleraient être un frein pour l'armée de la Terreur. Ses yeux rougeoyants clignaient, impatients de lire encore un peu dans les réactions de son interlocuteur.

Alors ainsi cette fine lame était apparentée à son âme. Un détail tout à fait respectable pour un soldat placée sous la coupe de l'armée d'élite d'Arès. Mais en ces lieux ou le pouvoir corrupteur du Cardinal atteignait les sommets, l'âme du garçon demeurait bien faible. Sa plus fidèle protection -son arme- venait d'être balayée sur la simple volonté de Casshern dont l'agacement ne cessait de croître depuis que son interlocuteur s'était jeté à l'assaut des ronces pour récupérer son bien. Que devait-il faire avec un homme pareil sous ses ordres ? Faire preuve de patience, le comprendre et l'aider à mettre en avant le meilleur de lui même ou bien le briser et le contraindre par la force et la manipulation à obtenir les critères d'un soldat d'élite. A vrai dire, aucune des deux possibilités n'étaient évidentes. La patience n'était pas la qualité première de l'homme à la chevelure écarlate, et l'esprit de Nero bien que d'apparence fragile ne semblait en aucun cas être facile à dompter. Fermant les yeux un instant pour mieux réfléchir, l'amnésique optait finalement pour une autre alternative, il reprenait la parole, plus calmement.

Je vois... J'irai donc droit au but. Si quelqu'un doit te tuer pour ton insolence ce ne sera pas moi, néanmoins, je ne perdrai pas mon temps avec un soldat incapable de se plier à l'autorité de mon armée. Je vais donc te proposer deux choses... Sa voix se faisait plus froide, et alors qu'il s'approchait de quelques pas, ses yeux cherchaient le regard du Grand-Duc. Il désirait la plus grande attention. Soit tu reconnais ici même servir sous les ordres de la Pestilence, auquel cas je t'apporterai soutien, connaissances et pratiques pour faire de toi quelqu'un de puissant dans la Citadelle. Quelque soit tes craintes, je t'apprendrai à les affronter et à les repousser comme tout bons serviteurs se battant sous l'étendard de la Terreur. Peu importe le temps que cela prendra, accepte mes conditions et ma confiance te sera acquise. Ou...

Continuant de s'approcher, le Flamboyant passait rapidement à côté du blondinet sans se soucier de l'inquiétude ou autres sentiments que ce dernier pouvait ressentir à cause d'une telle proximité. Proche de la lourde porte qui menait aux dédales, puis au reste de la Citadelle, il se retournait en posant une main sur la paroi d'obsidienne. Ses propos risquaient d'être plus durs, mais s'il savait être compatissant par moment, Casshern avait encore du mal à être patient lorsqu'il n'avait aucune garanti à la clé.

Ou refuse-les, et quitte les rangs de mon armée sur le champ. Je n'ai pas besoin de faible ne possédant aucun désir de progression à mes côtés, ni de couard rechignant à servir son Dieu pour de vulgaires futilités. Si tel est le cas, pars. Un autre Cardinal plus laxiste s'occupera peut être de toi, même si je doute que tu en trouves un parmi les trois restants. Après cela, qui sait ce qui adviendra...

Le Cardinal en avait fini. De la franchise, et non de la colère sortait de ses paroles. Si Nero voulait trouver sa place parmi les berserkers, il avait dorénavant l'occasion de le faire, ou alors d'en rayer une de sa liste. La Pestilence était moins agressive qu'elle n'en avait l'air avec ses frères d'armes, et nul doute que s'il savait pouvoir tirer quelque chose de positif du Grand-Duc après cette mise au clair il se montrerait bien plus patient. Mais pour cela, il lui fallait en face de lui quelqu'un sachant à quoi s'attendre, et allant dans sa direction. Le but n'était pas de détruire la personnalité de celui-ci, mais bien de lui faire comprendre les choses qui passeront, et celles qui ne passeront pas.

Au moins, le garçon avait le choix. Pour Casshern, cela lui importait peu de perdre un membre potentiel de son armée de la sorte, même si cela risquait de déplaire le Prophète. Ainsi étaient ses méthodes.

Citation :

Comme déjà dit, désolé pour le retard ! Et sinon, à toi de décider si on coupe court au rp ou si tu décides de rester (Dans ce cas on transforme ce post en intro de Mentor), ou si t'as une autre alternative à proposer bien sur ^^ [Repos 2/3]

Les yeux ronds et courroucés du Cardinal indiquaient plutôt bien son état d'esprit du moment. L'insolence de Nero était une chose, mais le rejet total dont il faisait preuve envers tout ce à quoi un soldat divin aspirait déroutait quelque peu son interlocuteur. La discussion touchait donc à son terme. Si c'est une marionnette solitaire que voulait incarner le blondinet alors ses vœux risquaient fort d'être exaucés, Casshern n'avait pas besoin d'une telle personne à ses côtés dans les batailles à venir.

Disparais. La guerre approche et les affrontements se multiplient, ta présence ne sera pas requise sous l'étendard de la Terreur : Tu seras affecté sous les ordres d'un autre marionnettiste, Grand-Duc.

D'un mouvement large, le Flamboyant intensifiait la brume noirâtre qui occupait les lieux pour finalement priver le sens de la vue de son interlocuteur. Les nuages toxiques semblaient cependant moins épais au fur et à mesure que l'on s'approchait de la porte de sortie, et c'est ainsi que le garçon fut convié à quitter les lieux. Peut-être sa place dans l'armée de la Pestilence allait lui être retirée, celle-ci n'avait pas encore décidé la finalité de cet entretien. Mais une chose restait certaine, ce dernier allait être envoyé au combat, seul et loin de son armée d'origine.


Malgré la réussite complète de son assaut sur le Sanctuaire, Casshern affichait une mine grise des moins satisfaites. Toujours sous le choc de ce souvenir, qui lui révélait un passé en partie concerné par sa foi envers la Déesse Athena, l'homme restait muet. A présent, ses idéaux n'étaient plus aussi clairs, ses objectifs plus aussi importants, et sa foi plus aussi implacable. Évidemment, un simple flash ne briserait pas l'essentiel de sa vie, mais tout de même, toutes ses désillusions...

Aujourd'hui, le bilan de ses troupes était finalisé. Mais le cas de Nero lui était également revenu à l'esprit, conscient que leur dernière entrevue ne s'était pas déroulée de la meilleure des façons, l'homme à la chevelure écarlate l'avait néanmoins appelé à lui sans s'en soucier. Sa rancune avait été étrangement effacé, ou plutôt remplacé par des inquiétudes bien plus personnelles, et il remplissait donc son devoir de manière automatique. Lorsque celui-ci se présentait à lui, le Cardinal ne lui tenait même pas rigueur de son attitude habituelle. Sans chercher non plus à lire dans ses yeux cette crainte qui l’exaspérait tant, il abordait le sujet de la guerre et plus particulièrement de sa bataille dans les rangs marinas avec une légèreté insoupçonnée.

J'ai cru comprendre que tu as accompli ton devoir avec succès, Nero. Félicitation, tu fais honneur à cette alliance qui nous lie à ces représentants de Poséidon. Posant enfin son regard sur le blondinet, il hochait la tête pour appuyer ses paroles. Bien qu'il se moquait éperdument des troupes marinas, l'amnésique semblait tout de même satisfait de la bonne réussite du Grand-Duc. Mais tu fais surtout honneur à tes capacités, ainsi qu'à ta cuirasse...

Peut-être que ce dernier s'en moquait, mais la Pestilence ne manquait pas d'encourager ceux qui se plaçaient sous ses ordres, surtout lorsqu'ils le méritaient. Sans se soucier de la réaction de Nero, il se levait de son trône de ronces puis lui tournait le dos, pensif. Leur mésentente de la dernière fois lui revenait à l'esprit... il soupirait, intérieurement. Il avait bien besoin de se vider la tête de ses mauvais songes, et les derniers événements avaient quelque peu étouffés son empressement à l'égard de ses semblables. A l'écoute du berserker qui se tenait dans l'antichambre, il méditait sur une manière de le récompenser. Une manière simple, qui pourrait le rapprocher de ce soldat difficile à cerner mais également le tenir loin des désagréables réflexions qui le hantaient depuis sa bataille au sanctuaire.

Puis une question de la part du Grand-Duc s'imposait au beau milieu de ses songes. La surprise s'affichait sur son visage et ses muscles se contractaient un instant, le choc avait été maîtrisé avec difficulté. Il n'était pas question pour Casshern de dévoiler la crainte que lui inspirait une telle question : Aujourd'hui, ou plus particulièrement depuis son excursion au sanctuaire, plus aucune réponse franche ne pouvait s'échapper de ses lèvres.
Pourquoi se battent-ils ? Une similitude apparaissait entre les deux protagonistes, mais c'était au rôle du Cardinal d’apporter une réponse juste à son soldat. Mais était-il capable de remplir ce rôle, maintenant qu'il était confronté à ce problème qui le touchait si personnellement ?

Prenant une courte inspiration, le Flamboyant se retournait pour faire de nouveau face à son interlocuteur. S'il ne pouvait garantir une réponse satisfaisante à celui-ci, il ne pouvait pas pour autant se défiler. Et puis... rester ouvert face à ce genre de dialogue, peut-être pouvait-il se le permettre avec Nero. La solitude était sa seule compagnie et sa méfiance érigeait une barrière suffisamment conséquente pour se tenir à l'écart des autres. Seule son affectation à l'armée de la Terreur liait les deux hommes, du moins pour le moment. Même s'il risquait de dévoiler certaines faiblesses en cherchant la sincérité dans ses paroles, il estimait ne pas avoir grand chose à craindre du blondinet en retour...

Nous sommes des soldats divins ; Parmi tout les mortels peuplant notre monde, seuls quelques uns sont réellement capables d'influencer le destin. Cette élite, dont les choix influenceront les cieux, c'est nous.

Instinctivement, il repoussait les épaisses couches de brume pour créer au centre de l'Antichambre une zone plus claire, plus reposante pour le Grand-Duc qui n'était peut être pas aussi bien habitué aux lieux.

J'aime à penser que les idéaux de chacun se reflètent dans les desseins des dieux auxquels ils ont prêtés allégeance. Et pourtant, mieux que quiconque en tant que berserker je sais à quel point nombre de soldats se laissent tout simplement guider par leur destin, par la voie du pouvoir ou encore celle du sang...

Qu'est-ce qui lui arrivait ? Un nouveau flash le traversait... lui, le Python, fier et arrogant jouant de ses pouvoirs et se délectant des montés d'adrénalines pour éliminer ses ennemis sans aucune forme de pitié. Aucune moralité, aucune conscience. Pourtant, cela lui était revenu. Quand ? Progressivement... ou bien lors de cette bataille... La confusion l’empêchait de clairement localiser ce changement. Il continuait, histoire de ne pas éveiller de soupçon sur son déchirement intérieur.

Les raisons sont donc variées. Pour ma part, je vois en la discipline et la force la manière la plus adaptée pour gagner à ce jeu entre déités. Mais également la façon la plus simple d'apporter une stabilité durable sur terre... les plus dangereuses et conséquentes menaces sont les instruments d'Arès, lui accorder la victoire est une manière de mettre un terme à tout ceci. C'est ce que je pense... Tant d'ironie et pourtant, peu importe la prise de parti c'est au combat que ma place est. Si tel est le cas, alors autant servir un dieu de Guerre, non ?

Cette petite interrogation venait confirmer le doute qui menaçait toutes ses précédentes paroles. Nero ne lui avait posé qu'une question, et voilà que le Cardinal monologuait. Comment échapper à tout ce discours, alors que les pensées s'accumulaient dans son esprit depuis plusieurs jours déjà. Le blondinet voyait son supérieur sous un jour nouveau et dans un contexte diffèrent. A la lueur de son regard, il pouvait sans doute même y distinguer celui d'un autre homme...

Un certain désarroi gagnait le Flamboyant. Cette situation demeurait bien plus complexe qu'elle n'en avait l'air car si ses faiblesses personnelles provenaient d'un problème latent qu'il pouvait sans nul doute régler avec le temps, la question du Grand-Duc impliquait à nouveau cette réflexion mais cette fois-ci sous son statut de Cardinal. Le congédier ou encore changer de sujet, il aurait pu le faire mais cela n'aurait fait que repousser la difficulté et surtout ignorer l'un de ses soldats. Et ça, il n'en était pas question.
Car malgré son tempérament, son armée lui importait et il ne pouvait se convaincre lui même de l'ignorer. C'est pourquoi il cherchait, encore mais sous un nouvel angle : Celui ou son devoir envers Arès prévalait sur sa propre personne. C'est ainsi qu'il devait songer même en se confiant à ses hommes. Oui, même ouvert à certaines subtilités il ne devait pas dévier de sa voie. Pas en présence d'une personne placée sous sa responsabilité.

Du temps, tu en as à ta disposition. Si le destin t'a poussé jusqu'ici alors il y a bien une raison à tirer de tout cela ; Fais honneur à ton Dieu et exploite au maximum cette voie et alors, peut-être trouveras-tu une réponse plus à ton goût.

Casshern s’arrêtait sur cette note. Lui dire que dans le cas contraire, tailler sa propre route et chercher la réponse à travers une autre voie aurait pu être vrai, mais mise à part pour une incitation à la désertion de telles paroles n'avaient que peu d'importance. Pour ce qui était du reste, c'était exactement ce sur quoi il s'était lancé en tant que Python et les résultats avaient payés. Si son passé ne lui était pas revenu si soudainement en même temps que certaines moralités qui contrastait avec sa personnalité chez les berserkers, c'est ainsi qu'il aurait continué sans se poser plus de question.

Évidemment, la seule chose capable de nous porter fidèlement dans une telle vie n'est rien d'autre que la foi. Et quoi de plus complexe comme sujet que celui-ci ? Une foi aveugle est une solution mais elle ne se feinte pas. Pour ceux qui recherchent par leurs propres moyens, deux choses ne sont pas négligeables : Survivre, pour avoir le temps d'établir son propre jugement. Et servir mieux que jamais, jusqu'à atteindre les limites de ce que notre voie nous permet de découvrir.

Ce n'était que son propre avis, mais c'est ce en quoi il croyait. En y réfléchissant, peut-être qu'il avait renoncé en sa foi en Athena pour cette raison... Sans doute avait-il atteint ses limites à son service et s'était-il tourné vers autre chose de plus réel. Une chose qui répondait à une question complexe. Le Flamboyant n'en savait rien, mais si ce souvenir le préoccupait toujours autant, il sentait que sa croyance envers Arès n'était pas spécialement à remettre en cause pour avancer.

Et alors qu'il avançait dans sa propre réflexion, son regard se posait sur Nero. Ce dernier serait-il satisfait d'entendre ses mots, ou alors ne verraient en eux qu'une perte de temps ? L'homme à la chevelure écarlate n'en savait rien, car même s'il pouvait y avoir de la vérité dans ce qu'il disait, tout cela restait malgré lui approximatif.

Citation :

Repos : 2/3

Alors que les paroles de Nero s'évanouissaient dans l'antichambre, un sourire sincère prenait place sur les traits habituellement froids du Cardinal. Cette discussion semblait finalement avoir un impact autant sur le jeune blondinet que lui et, si une part de lui se trouvait satisfaite à l'écoute des paroles assez rares de son soldat une autre cherchait dores et déjà les mots pour le rassurer. Ignorant les larmes qui coulaient le long des joues de son interlocuteur, Casshern intensifiait discrètement la brume pour les assécher et ainsi mettre fin à leur apparition. Un tel comportement n'était pas digne d'un berserker, et ne correspondait pas à cette implacabilité que la Pestilence recherchait chez ses seconds, mais cet instant était bien diffèrent. Il masquait juste visuellement cette peine pour ne pas la condamner -N'osant même pas imaginer comment les autres cardinaux auraient réagi face à telle situation- puis passait à la suite sans s'y attarder plus encore.

Cependant, son rôle en tant que général de l'une des armées d'Arès exigeait de sa part qu'il replace ceux placés sous sa responsabilité dans le 'droit' chemin. Il reprenait donc la parole avec cet objectif toujours présent dans le coin de son esprit, même si d'autres préoccupations pouvaient altérer son jugement.

Bien que les doutes aient le pouvoir de briser un homme s'ils ne sont pas chassés rapidement, ils n'ont pas encore eu raison de toi ; Tu n'es pas faible, Nero. Tu doutes de ce que tu ne vois pas et pourtant, cette conscience du monde lors de l’éveil, ce don de puissance que tu portes sur tes épaules et qui te lie plus que tout à notre Dieu, cette unité au sein de la Citadelle dont la croyance n'est rien d'autre que la flamme naissante de la volonté d'Arès. Quoi de plus réel ? Contrairement aux simples mortels qui eux sont aveugles, tu as quant à toi reçu le pouvoir de percevoir le monde et les entités supérieures de part ton cosmos.

Le Flamboyant le regardait fixement dans les yeux alors qu'il terminait sa phrase, puis il se retournait pour regagner son trône de ronces, l’effleurant de la main sans pour autant s'y installer.

Une facette de son pouvoir illumine ta cuirasse, tu l'as sans doute ressenti le jour ou celle-ci t'a été confiée. Et maintenant, tu te bats pour façonner une nouvelle ère -la sienne- qui changera le monde radicalement... ce monde qui se consume de lui même maintenant que les favoris d’Athéna et d'Apollon ont épuisé toute une époque pour leur propre apogée. Tu te bats pour ses idéaux et pour inciter à sa réincarnation. Cette foi est pleine de promesses contrairement aux croyances que certains mortels vouent à l'égard de certains cultes éteints... Mais toi...

Il s’arrêtait un instant, hochant négativement la tête en repensant aux paroles du Grand-Duc. Même si le Cardinal le poussait à retrouver une foi solide envers Arès -Ce qui restait logique vu son rang- il ne mentait pas en contestant certains points. Justement, il n'était pas faible, il n'était pas aveugle, il savait des choses que les mortels ignoraient...

Mais toi tu détiens le pouvoir de faire la part des choses, contrairement aux mortels qui mènent leur vie et choisissent leur croyance sans véritables fondements. Toi, tu nages au milieu de toute cette vérité, et si l'univers est assez vaste et complexe pour nous cacher de nombreuses vérités tu n'en restes pas moins un élu des cieux... ne l’oubli pas. Le ton de sa voix baissait progressivement. Nous sommes les pionniers du monde des astres, notre parcours ne doit pas être sous-estimé...

Casshern semblait à nouveau distant, comme si une pensée ancienne refaisait surface. Néanmoins, l'importance qu'il accordait à leur statut « d'hommes supérieurs aux mortels » n'était pas des moindres, et le seul moyen de ne pas vouloir se mêler du destin du monde pour une personne de cette catégorie semblait être la mort, ou l'abandon de ses croyances pour se considérer soi même comme simple mortel.

Répondant d'un regard chaleureux aux paroles de Nero, le Cardinal se retournait ensuite pour rejoindre son siège de ronces. Cette discussion lui avait à n'en pas douter aussi bien été appréciable pour lui que pour son soldat, au moins pour remettre un peu d'ordre dans ses pensées. Se comporter ainsi n'était pas dans ses habitudes mais il fallait croire que le moment était bien choisi, en plus de permettre ce rapprochement plutôt soudain avec le Grand-Duc.

Cependant, le débat l'avait quelque peu pris au dépourvu et le Flamboyant n'avait pas encore fait part des quelques informations qu'il comptait lui transmettre. Aussi, il le retenait encore un instant avant de le laisser vaquer à ses propres occupations.

Bien, avant que tu ne partes j'ai autre chose à ajouter. Sous mon commandement, l'armée de la Terreur quittera la Citadelle dans les mois à venir, profites-donc du temps à ta disposition pour récupérer et être au point le moment venu.

Une telle annonce alors qu'ils revenaient tout juste de batailles différentes étaient peut-être déstabilisant, mais Casshern n'évoquait qu'un maigre résumé de ses projets que pour amener le blondinet vers un autre sujet.

J'entrerai plus dans les détails lorsque le départ sera imminent. Comme je te l'ai dit, dans un premier lieu toi et les autres avaient le temps pour récupérer, mais il faudra être au maximum lorsque l'on partira en marche : Je ne sais pas ce que tu as prévu de faire, mais si tu as l'occasion essaye de poursuivre ton entraînement en compagnie du Frelon ou de la Mante. Maintenant que notre armée possède son effectif complet, le travail d'équipe devient la priorité.

Il avait dit ses dernières choses sur un ton très las, sachant par avance que Nero ne prendrait peut-être pas de telles initiatives de par sa nature parfois complexe. D'un autre côté, ce n'était pas bien grave pour le moment, l'armée de la terreur se rassemblerait prochainement pour remédier à cela et il n'était pas évident de vivre dans la Citadelle sans être poussé à évoluer, même lorsqu'on reste solitaire. L'homme à la chevelure écarlate ne s'en faisait donc pas.

Citation :

Pas très motivé ces temps ci, je galère un peu désolé ><