Quand le portail se referma, et disparut, je pus tout à loisir observer celui qui en était sorti. Ce dernier s'assit à quelque distance du point de sortie, dans l'attente de quelque chose ou de quelqu'un... Dans l'attente de l'apparition de celui qui l'avait appelé à se trouver ici en cet instant. Moi. Je remarquai que mes soupçons étaient fondés : cet homme était aussi aveugle qu'on le disait, et qu'il le paraissait. Dans le cas contraire, il aurait au moins balayé les lieux du regard. Mais sa tête n'avait pas bougé, ses yeux étaient morts. Nonchalamment appuyé contre une roche, je souris en me remettant debout. Il n'avait pas la moindre idée de la raison de sa présence, mais une chose était sûre à ses yeux, pour ainsi dire : venant d'un Berserk, l'invitation ne l'engageait pas à se méfier de quoi que ce soit. Mais mes intentions n'étaient pas aussi saines qu'il le présumait sans doute. Et l'attirer au-dehors, là où personne ne pourrait s'enquérir de sa santé, n'était pas anodin. Pour la prochaine heure, je voulais pouvoir agir en toute impunité.

Qu'il soit aveugle était la seule raison m'ayant amené à le demander aussi vivement. Cette caractéristique en faisait une cible privilégiée pour mes expérimentations. Mesurant le poids de mes pas, considérant que ses autres sens devaient être exacerbés par le manque de sa vision, je m'approchai de lui dans le plus grand silence, d'un pas félin et implacable. Sur mon visage, un sourire se dessina qui témoignait ma félicité. Dans quelques instants, à moins d'un impair, je pourrais être sûr de la portée de ma technique. En effet, s'il y avait quelque chose que le combat dans l'arène Souterraine de Rome n'avait pas pu m'apporter, c'était le temps de mesurer les capacités exactes de mes coups, puisque mes adversaires mourraient les uns après les autres, quelques instants, quelques minutes, pour les plus résistants, après les avoir reçus.

Du fait de sa récente sortie du monde d'Arès, où le silence omniprésent n'était brisé que par les rares éclats de voix des guerriers sur les terrains d'entraînements, la Cuirasse de la Panthère devait être subjuguée, peut-être à son insu, par les multitudes de sons et d'odeurs. Sans doute n'entendrait-elle mes pas, mon souffle et les battements de mon cœur qu'à la dernière seconde, quand il serait déjà trop tard. A un mètre de lui, debout, les bras le long du corps, le visage tendu par la concentration, je levai le poing, et le serrai à la manière particulière qu'exigeait mon style de combat. Le coup que j'allais lui porter aurait rendu aveugle n'importe quel autre guerrier. Ceux-là étaient d'ordinaire trop affectés par le voile sombre et opaque qui tombait sur leurs yeux pour se rendre compte d'un quelconque effet secondaire, s'il y en avait. Mais lui, aveugle avant de recevoir mon coup, s'en rendrait compte. Ce coup si particulier, qui, de la phalange du majeur, surélevée par rapport aux autres, ce coups sans douleur qui ne faisait qu'écraser un centre vital, et éradiquer l'empire d'un sens.

D'un élan puissant, je lançai ce coup en direction de l'intérieur de son épaule droite. J'étais certain de toucher, de ne pas être évité, ni même repéré. Alors, je pourrais observer les réactions du Guerrier, et lui dire de me communiquer ce qu'il ressentait. Curieux, et empressé de savoir ce que m'apprendrait cette rencontre avec un Guerrier aveugle, je laissais mon cosmos exploser un instant avant que le coup de porte.

Après avoir ré-atterri sur mes jambes, je sifflai entre mes dents. J'avais été trop empressé, et d'une manière ou d'une autre, il m'avait repéré avant que le coup ne porte. Le visage figé dans un masque de colère muette, je le considérai de la tête aux pieds, jetant un œil curieux sur l'arme qu'il dirigeait sur moi. Un glaive, une arme à semi-distance qui était d'une grande utilité pourvu que l'on sache s'en servir. Pour un aveugle, c'était l'arme idéale. Trop courte pour se risquer à un mouvement hasardeux, trop longue pour permettre une approche trop dangereuse. Malgré ma frustration, je souris à moitié. Je n'étais pas surpris qu'un Berserk justifie sa Cuirasse, mais les armes étant à mon sens une fantaisie, j'étais ravi que cette dernière soit adaptée à son utilisateur, et persuadé qu'il en connaissait le maniement mieux que la grande majorité de mes victimes passées. L'affronter serait une nouvelle expérience, qui me démangeait à la fois l'esprit et le corps. Néanmoins, je pris sur moi de conserver mon sang froid et de garder mon principal objectif en tête.

Ses mots durs me firent sourire de plus belle, et mes poings, jusqu'alors contractés par la colère, se détendirent à l'instar de tout le reste de mon corps. Maintenant qu'il avait conscience de ma présence, je lui devais sans équivoque une explication. Et si ma franchise ne lui plaisait pas, qu'à cela ne tienne, je n'étais pas ici pour me faire des amis, et moins encore pour me cacher derrière des faux-semblants.

« Straw, de la Mante Religieuse. J'ai écrit cette invitation, qui était effectivement un piège, au sens large du terme. Je ne suis pas là pour t'accueillir, je laisse ce soin à Ephtal. Je n'ai rien non plus contre toi, cela, je le laisse aussi à d'autres. »

Systématiquement, et pour que les choses soient claires, j'avais démenti un à un ses propos. De bout en bout, il se trompait, et afin de comprendre précisément mes intentions, il devait partir sur une base vierge.

« Je t'ai amené ici parce que tu es aveugle. Pas parce que c'est à mes yeux un handicap, mais parce que c'est une spécificité qui compte dans mon style de combat. L'un de mes coups est propre à rendre aveugle quelqu'un qui ne l'est pas. Je voulais savoir quel effet il aurait eu sur toi. Mais j'imagine que tu ne me laisseras pas te frapper sans avoir quelque chose en retour, n'est-ce pas ? »

Un sourire dément s'empara de mon visage tandis que j'écartai les bras. Sous l'emprise du vent, les manches longues de ma tunique claquèrent, lui indiquant cette posture de défi provocante. Dans le même temps, mon cosmos explosa, donnant l'impression qu'une tempête de violence se levait, et dont j'étais le centre.

« Tu peux me frapper, si tu le veux, avec tous les coups que tu connais. Je t'ai révélé l'un de mes coups, et je te propose même de le subir. Alors, tu me connaîtras plus intimement que n'importe quel autre homme, chez les Berserker. Que dis-tu de cela, Furyu de la Panthère ? »

Je ne mentais pas entièrement. La plupart des Berserker que j'avais affronté n'avaient pas eu le loisir de voir mes coups les plus secrets, car je ne les réservais qu'à des adversaires plus farouches. Par ailleurs, sans doute avait-il lui aussi des coups qu'il ne pouvait ni ne voulait utiliser contre ses pairs, et dont il voulait mesurer la puissance. Un échange de bons procédés, en quelques sortes. Mais encore fallait-il qu'il accepte une proposition démente de la part d'un dément.

Quand son cosmos brûla d'un feu étouffant, je n'esquissai pas le moindre mouvement. Mon corps était figé dans une attente implacable, déterminée, et la folie du combat me dévora de l'intérieur, s'emparant de mon esprit afin d'y faire taire toute pensée superflue. Pour l'heure, je n'avais qu'un mot en tête : l'attente. Me protéger inconsidérément, attendre un mouvement en particulier, lever les bras, ce qui aurait pour effet de réduire ma vision, tout cela aurait été une erreur. Le regard fixe, et les membres agités de tremblements d'excitation, j'attendis. Et soudain, la Panthère fit un mouvement. Ses mains volèrent vers ses glaives, qui fendirent l'air dans ma direction. Alors c'était ça, sa technique ? Malgré la célérité incontestable du lancer, je me serais attendu à beaucoup mieux. Mais le froid calcul de mon esprit combatif ne s'arrêta pas à cette seule considération. En un instant, je compris que ce lancer ne mobilisait en rien l'énergie qu'il avait déployé. L'attaque était toute autre, les glaives n'étaient qu'un leurre.

Dans un mouvement fluide, je me ramassai sur moi-même, entendant sans les regarder les lames siffler au-dessus de ma tête et se ficher dans la roche derrière moi. Mon regard n'avait pas quitté l'Aveugle, qui était lui aussi prostré, dans une posture inquiétante. Les paumes sur le sol transféraient directement l'énergie dans ce dernier. A peine me fis-je cette remarque qu'un cercle incandescent irradia ma position de sa chaleur, se refermant peu à peu sur moi. J'eus un sourire involontaire. Contre quiconque, cette technique serait dévastatrice. Mais un détail me permettait d'y réchapper, un détail dont il n'aurait nullement pu prévoir la teneur. Ma longue tunique Améthyste roussit tandis que les flammes en léchaient les extrémités. Je n'y succomberai pas, mais je n'en sortirais pas indemne non plus.

D'un coup, mon propre cosmos explosa, dans un ouragan de violence, et l'énergie aussi violette que mon vêtement s'étendit, formant une aura titanesque autour de mon corps, faisant se gondoler, puis « exploser » les flammes de Furyu, les faisant tout bonnement disparaître, au profit de mon aura hurlante et grondante comme un millier de bêtes sauvages. Son cosmos était de Feu, le mien était d'Eau. Confrontés l'un à l'autre, l'issue n'était pas en sa faveur. Je n'étais pourtant pas droit au milieu des flammes, dans l'idée de conforter l'efficacité de ma défense par un stoïcisme provocant. Au contraire, j'avais bondi en arrière, et avais posé les mains sur les glaives laissés à l'abandon. Il m'avait demandé de souligner les défauts de sa technique. Si le fait d'en réchapper avec plus de facilité que certains n'était pas de sa faute, laisser ses armes à la merci de l'ennemi était une erreur monumentale.

Mais qu'il comprenne cette erreur était tout ce qui m'importait. Attrapant les armes par leurs lames, je les tendis au Bersrk, avec un regard appuyé. Pour le reste, je laissai les mots couler de ma bouche.

« Nos différences élémentaires ont fait le travail à ma place, mais je garantis que ta technique sera efficace et potentiellement dangereuse. En revanche, si l'ennemi devait s'en échapper, il pourrait te priver de tes armes en un instant. Mais j'ai une petite idée de comment tu pourrais arranger ça. »

D'une torsion du poignet, l'une des armes s'envola et se retrouva le manche au creux de ma paume. Un nouveau mouvement du bras, et elle pivota sur elle-même à grande vitesse tout en filant vers la Panthère. Cependant, elle changea brusquement de direction, et en un mol arc de cercle, revint se loger au creux de ma main. Cette effet boomerang aurait de quoi surprendre, de la part d'un homme qui ne se servait que de ses poings, et se refusait à porter arme au flanc ou armure. Mais mes aptitudes, bien qu'étant à leur paroxysme dans le combat à mains nues, ne s'y limitaient pas. Par ailleurs, l'astuce était à la portée de n'importe quel imbécile. Une aura très légère de cosmos nimbait l'arme, et suivant mon contrôle, en avait tout bonnement changé la direction. D'une dernière torsion du poignet, je lui retendis l'arme, poignée en avant, avec un léger sourire. Ce ne fut qu'à cet instant, en le regardant, que je vis avec stupeur son bandeau sévèrement brûlé. Me concentrer uniquement sur sa technique et comment la parer avait l'inconvénient de m'imperméabiliser à ce genre de détail, qui pourtant avait son importance dans ma démarche originelle, puisqu'il touchait vraisemblablement à ses yeux.

« Qu'est-il arrivé à ton bandeau ? Ne me dis pas que tu caches des yeux parfaitement fonctionnels, là-dessous... »

Cela aurait le fâcheux résultat de m'énerver. Je comptais sur son handicap pour mesurer l'effet de ma Technique, et s'il n'était pas réel, tout ceci se révélerait inutile.

Du feu, rien que du feu, dans ces orbites vides. Mon scepticisme retomba dans les affres de mon esprit, au profit de l'excitation. Tout cela n'était pas en vain, il me serait possible de parvenir à mes fins. Je restai cependant de marbre face à l'histoire de la Panthère. Une histoire peu banale, même pour un élu des dieux. J'eus un bref, très bref froncement de sourcil interrogateur, qui disparut tandis que je haussai mentalement les épaules. Peu importaient les moyens d'acquérir la force, pensais-je, tant que cette dernière était suffisante pour servir Arès. Pour l'heure, il n'y avait pas lieu de s'inquiéter de ce démon. Seul mon but originel comptait, puisqu'il me proposait de l'assouvir. Je fis quelques pas dans sa direction, afin qu'il soit à portée de mon bras. Savoir à quelle distance je devais être pour qu'un coup ait un maximum d'efficacité m'était devenu aussi naturel que de respirer.

Mes muscles se bandèrent, mes genoux se fléchirent, et mon poing droit vint se poser sur ma hanche, tandis que le gauche était levé, serré, à hauteur de mon visage. Si mon comparse avait eu ses yeux, il aurait pu remarquer que la posture de ces deux poings étaient différentes. L'un, le gauche, était tout bonnement serré, tandis que le droit, voyait la phalange de mon majeur être légèrement surélevée. Un coup avait une portée différente, et parfois plus dévastatrice, si son point d'impact était plus localisé. C'était la raison pour laquelle même un enfant frappait avec le poing plutôt que la paume. Mon corps se tendit, prêt à bondir, tandis que je lui prodiguai les dernières instructions que j'attendais de sa part.

« Je pense pouvoir dire sans me vanter que cette attaque est inévitable, en situation réelle. Ici, tu aurais sans doute des chances de la bloquer, mais je te demande de ne pas le faire. Mon poing va te toucher au creux de l'épaule gauche, dans une zone où se trouve un point vital qui semble commander la vue. Avec un coup d'une précision absolue, je vais tout bonnement l'écraser, afin d'empêcher toute information d'être transmise par le cerveau. Du moins je pense que c'est ainsi que ça marche. »

J'eus un léger, très léger rire, en déclamant cette dernière phrase. La différence entre la théorie et la pratique, la documentation et l'expérimentation. Je n'avais jamais eu d'éducation qui aurait pu me pourvoir de telles connaissances. Néanmoins, j'avais suffisamment frappé de corps étrangers pour les connaître mieux que leurs défunts possesseurs. D'une voix calme, qui ne présageait en rien la tempête à venir, je repris :

« Ne t'inquiète de rien. Ce coup ne provoque aucune douleur, et les centres vitaux ne restent pas longtemps inactifs. Ce que j'attends de ce coup, c'est de savoir s'il sera efficient sur une personne déjà aveugle. Une personne normale serait privée de ses yeux, et ce simple fait monopoliserait la totalité de sa conscience. Toi, tu pourras sentir si ce coup a d'autres effets. Si tu te sens plus faible, plus fort, si tu sens quoi que ce soit d'inhabituel immédiatement après le coup ou dans les secondes qui suivent, informe-m'en. »

Je fis une pause, afin qu'il comprenne exactement où je voulais en venir. Sans doute mes Privations de Sens n'avaient pas d'effet secondaire, mais je voulais en avoir le cœur net. Me connaître était primordial, pour la suite. Si je ne m'étais pas autant appliqué à connaître l'ampleur de mes capacités par le passé, je n'aurais pas pu survivre à l'Arène Souterraine. Mon pied gauche glissa imperceptiblement, et d'un mot, je l'avertis de la venue du coup.

« Maintenant. »

Mon poing partit à tout vitesse, et le cosmos sembla exploser dans ce coup. Une explosion retentit quand mon bras passa la vitesse du son, et un second, quand il revint à ma hanche. Le coup avait été porté, et le vêtement du Berserk en portait la marque. Immobile, l’œil grand ouvert, j'attendis une quelconque réaction de la part de mon homologue.

Tandis qu'il me donnait ses impressions, je me détendais, souriant agréablement, pour la première fois depuis longtemps. Savoir que mes assauts avaient d'autres effets que ceux escomptés me remplissait de joie. Ca n'avait beau être que pour dix secondes, ce délais était amplement suffisant pour mettre à genoux n'importe quel adversaire. La perspective m'enchantait, et décuplait mon désir de combat immédiat. J'aurais bientôt ma part de sang. Mais pour l'heure, mon attention se concentra sur Furyu de la Panthère. Ma main vola à nouveau en direction de son épaule, moins vite, cependant, et vers un nouveau point. L'instant d'après, j'avais ma main sur son épaule, que je serrai plus chaleureusement que je me pensais capable. Il était le premier envers lequel je ressentais une certaine reconnaissance. Sentiment éphémère qui s'effacerait dès les prémisses des combats à venir, mais qui avait son importance dans l'instant présent.

« Merci, Furyu. Ta franchise m'aide beaucoup. »

Maintenant, je concevais la portée exacte de mes capacités. Maintenant, je savais exactement comment aborder mes ennemis. Maintenant, j'étais sûr de pouvoir tuer. Cette simple idée m'excita à tel point que ma poigne enserra plus puissamment l'épaule de mon comparse. Je le relâchai précipitamment et me détournai, faisant claquer les pans de ma tunique longue. Face à moi, la Porte d'Obsidienne émergea du sol, ouvrant le passage vers l'orée des enfers, là où Arès régnait en maître sur ses hommes. Par-dessus mon épaule, je lançai une tirade à l'Aveugle.

« Rentrons, Furyu. Arès aura sans doute bientôt des projets pour nous, et je tiens à ce que nous soyons prêts. »

Alors, je passai la Porte, lentement, avançant à la fois vers Arès et mes prochains combats, laissant au fur et à mesure de mes pas la coutumière aura malsaine qui m'environnait reprendre le dessus, annihilant déjà tout sentiment de joie puérile, toute la reconnaissance vouée au guerrier derrière moi, tout ce qui avait imperceptiblement changé mon âme pour les dernières minutes. Mon pas cessa d'un coup, juste avant que les ténèbres m'emportent de la surface, et un ultime regard fut lancé vers Furyu, accompagné d'une parole abrupte.

« Pas un mot à quiconque de ce dont tu as fait l'expérience ici. Je garderai aussi le silence. »

Au son de ma voix, avec la folie qui s'en échappait, il le sentirait lui aussi. Je n'étais plus à la recherche de mes capacités. Ce pan de ma nature avait été violemment repoussé par mon désir de les utiliser. Combattre était la seule pensée qui occupait mon esprit torturé par sa propre violence. Les images du Guerrier Divin d'Odin, du Capricorne aux cheveux verts, de la fille aux chaînes d'Athéna, défilaient devant mes yeux comme un maelström furieux. Dans les ombres des enfers, ma silhouette disparut à ce qui aurait été sa vue, et la totalité de ses sens. La prochaine fois que nous nous reverrons, peut-être serait-il surpris si je l'attaquais sans sommation. Peut-être pas...