Le point de chute de toutes les mers. L'Arche d'Orichalque, barrière protectrice de leur monde et symbole de chaque scale qui parcourait les mers.

La musique enveloppait l'endroit comme une mère protégeant son enfant nouveau-né. Orpheus se tenait là, assit sur un pilier d'un ancien temple, jouant sans relâche et sans retenu de son instrument, laissant les notes prendre possession de chaque espace, de chaque recoin. Ce lieu était en quelque sorte le berceau du Sanctuaire sous-marin. L'endroit dont pouvait venir le danger. La seule zone à l'heure actuelle qui permettait une intrusion et une invasion. Et donc, l'un des endroits à protéger en priorité, surtout à la veille d'une guerre aussi importante. Mais s'il se trouvait en ce lieu pour le moment, c'était surtout parce qu'il était temps pour lui de mieux connaître certains Marinas. Son rôle de Légat ne se bornait pas seulement à donner des ordres. Savoir à qui il avait à faire, savoir si les différentes personnalités pourraient concorder entre elle, voilà les choses avec quoi il devait composer.

En un sens, il était le chef d'orchestre. Et le moindre écart pouvait faire s'emballer la douce symphonie qu'il imposait aux océans. Perdre la mesure était interdit car l'employeur du Légat n'était autre que Poseidon en personne. Et les colères de l'Empereur des Mers étaient réputés pour être parmi les plus dévastatrices. Celui - ou plutôt celle - qu'il devait voir ce jour était le Marina de la Salamandre. Et il savait que cette dernière était déjà en chemin, répondant à sa convocation. Sans s'inquiéter du temps qui passait, le Général de la Sirène Maléfique continuait sa mélopée, œil fermé, enivré par le son qui sortait de l'instrument. Une aura frôla sa conscience... La personne qu'il attendait arrivait.

Il termina alors son petit concerto avant d'ôter le bec de sa flûte de la bouche et tandis qu'il ouvrait son œil valide, il constata que la jeune femme se trouvait face à lui. Visiblement pleine d'assurance, le Légat parvenait tout de même à déceler en elle quelques doutes. Sans doute des questions qu'elle désirait poser. Ou tout simplement un avis à donner. Orpheus avait beau avoir un égo surdimensionné, il comprenait que les Marinas puissent avoir des doutes, des incertitudes. D'ailleurs Poseidon lui-même ne demandait pas à ses guerriers de n'être que des soldats aveugles. L'intelligence résidait à savoir faire la part des choses. Tant que ça n'allait pas à l'encontre des ordres de l'Empereur évidemment. Baissant son bras, il adressa un sourire à la jeune femme sans descendre de son siège improvisé.

- Aussi sûrement que les marins se jetaient entre les griffes des mythiques sirènes, je savais que tu viendrais à moi, Marina de la Salamandre. On ne peut rester insensible lorsque retentit l'appel de Poseidon. Je suis Orpheus, Général de la Sirène Maléfique, protecteur du pilier de l'Atlantique Sud. Et Légat de notre Seigneur.

Une présentation officielle et qui imposait un retour identique. Le sourire d'Orpheus et le regard qu'il portait à la jeune femme n'étaient pas sans sous-entendu. Il ne faisait jamais rien sans en peser le pour et le contre. Il avait des questions. Et des réponses, il aurait.

- Que penses-tu de cette guerre qui approche ? Crois-tu qu'il faille intervenir si tôt alors que les forces divines ne se sont pas toutes dévoilées ?

Droit au but, autant dire qu'il préférait que les choses ne traînent pas. Apprendre à connaître ceux qui constitueraient l'atout majeur de son armée. Apprendre à connaître ceux qui auraient sous leurs ordres les légions du grand Neptune en personne. Son unique priorité.

Ennuyant, oui c'était ennuyant ici du moins seulement quand le combat n'était pas là. Mais aujourd'hui pour briser la monotomie Orpheus l'avait convoquée et elle comptait bien se faire une place à ses yeux. Soufflant et détournant le regard elle se mordit la lèvre du bas. Puis elle se dirigea à vive allure vers le lieu ou le légat l'avait convoqué. Au fur et à mesure qu'elle marchait une mélodie l'envelopa et elle sentit tout d'un coup, étrangement, génée sans qu'elle ne sache pourquoi. Bientôt elle fut dans la salle et s'agenouilla immédiatement et attendit que le légat finisse son morceau. Elle n'aimait pas cette musique mais elle allait faire avec pas vrai? Lorsque Orpheus posa son oeil valide sur elle, elle baissa le regard en fuyant un face à face.

-Aussi sûrement que les marins se jetaient entre les griffes des mythiques sirènes, je savais que tu viendrais à moi, Marina de la Salamandre. On ne peut rester insensible lorsque retentit l'appel de Poseidon. Je suis Orpheus, Général de la Sirène Maléfique, protecteur du pilier de l'Atlantique Sud. Et Légat de notre Seigneur.

Et aussi surement qu'il avait un égo surdimensionné Côme ne se laisserait pas cataloguée comme ça. La présentation du Légat terminé celui enchaina sur une autre phrase tout en tendant son bras. Depuis le début de cette rencontre il n'avait pas daigné bouger. Soit, dans ce cas mon cher ça va pas se faire.

- Que penses-tu de cette guerre qui approche ? Crois-tu qu'il faille intervenir si tôt alors que les forces divines ne se sont pas toutes dévoilées ?

Elle pouffa, une autre facette d'elle même se montra. Elle releva les yeux brusquement et avec un regard insolent si il fallait faire fort alors soit. Elle lui sourit et se remit debout. Elle était en armure et d'ici à la fin de cette discusion il y aurait un combat elle le savait. Côme porta la main à son glaive droit et le sortit de son foureau puis touchant du bout de l'index la lame elle se piqua et du sang coula doucement sur la lame. Elle observa la scène quelques secondes puis son regard retourna sur Orpheus, elle plongeait ses yeux dans son oeil valide et celà dura quelques secondes de plus. Soudainement elle libera son cosmos comme pour dire qu'elle était prete et que une fois les questions posées un combat s'imposerait et rapidement.

-Ce que je pense n'a pas d'importance n'est ce pas? Après tout je suis comme ce glaive j'obéis et j'execute et vous, vous êtes le bras et Poséidon le corps et le reste n'est ce pas?

Elle laissa un silence volontaire puis cherchant du courage au plus profond d'elle même elle y retourna.

-Mais puisque tu insistes je vais te le dire. Ce que je pense? Que tous les généraux ne soient pas là est un affront mais passons, que chacun aille dans son coin? Pourquoi pas! C'est toi qui décides alors. Je crois surtout que nous sur estimons certains adversaires et que nous délaissons les autres. Ne trouves tu pas louche que à l'aube d'une guerre son Dieu ne soit pas réveillé? Hum? Je pense que Athéna à déjà depuis longtemps ses guerriers et que elle était la première prete, que Odin doit avoir aussi des atouts et que Appollon à aussi quelques soldats. Après tout chaque camp en a n'est ce pas? Au fond tous les généraux font semblant de laisser des choix à leurs soldats alors qu'ils ont déjà tout calculés depuis longtemps n'est ce pas? Me contradiras tu? Je suivrais comme j'ai toujours fait bien que je n'approuve pas laissons chaque camps agir puis en temps voulus et quand nous aurons vus de quoi ils sont capables nous nous élancerons et tuerons les survivants. Pourtant seuls nous ne pourrons pas grand chose alors et même si je n'ai pas envie d'avoir des alliés je ne peux que te recommander d'en choisir quelques uns. Mais surtout choisis nos ennemis et choisis les bien je pense que tu le sais aussi car une fois lancés nous ne pourrons plus changer les camps.

Elle souffla comme hyptonisée parce que elle avait fait. Puis réalisant le ton qu'elle avait employée elle se mordit la joue.

-J'espère que vous m'excuserez pour ce franc parler, car j'ai des doutes aussi je doute de moi pas de nous car vous êtes tous forts mais de moi et de mes capacitées saurais je trouver la place dans ce combat ou vais je devoir rester à l'arrière pour ramasser les pots cassés? Je n'en sais rien...

A mesure que la jeune femme prenait la parole et s’avançait dans ses propos, Orpheus souriait. Bien que borgne, il n'était pas aveugle et percevait donc clairement la pointe de défi qui transpirait des paroles du Marina. S'il ne lui en tenait pas rigueur - après tout n'était-il pas dans la nature humaine que de vouloir s'imposer aux autres ? - c'était surtout parce qu'à ce jour, elle ne représentait guère de danger à ses yeux. Peut-être que l'orgueil qui l'habitait l'enterrerait un jour mais le borgne se vantait de pouvoir cerner une personne en peu de temps. Un don qu'il attribuait à ce qu'il aimait appeler "l'oreille absolue". Chaque personnalité dégageait une musique, une mélodie qui lui était propre, et il parvenait à en saisir les notes subtiles.

Il haussa seulement un sourcil, étonné, lorsque Côme s'entailla légèrement l'index. Une action qui lui paraissait hors de propos, à défaut d'être complètement inutile, voir stupide. Si les mots qu'elle prononça par la suite tendait à montrer qu'elle se considérait comme une arme, elle n'en avait néanmoins pas l'attitude. Une arme restait silencieuse, ne sortant que lorsque l'on faisait appel à ses services. On ne parlait pas à une arme. On frappait, c'est tout. La pression de son cosmos se fit plus pesante et Orpheus comprit le sous-entendu : combat elle voulait, combat elle aurait.

Ce qui le surprenait, néanmoins, c'était la dualité que Côme lui montrait. Tantôt sûre d'elle et pleine de défi, tantôt en retrait et en plein doute quant à ses capacités.

- Je n'ai rien à excuser, je t'ai demandé un avis et tu me l'as donné. Cependant, ne te trompes pas d'ennemi, Marina ! Et n’interprète pas les paroles qui sont les miennes alors que tu ne sais rien de ce que je prépare. Si je te pose la question, c'est que la réponse peut m'intéresser. Un glaive n'a d'utilité que pendant le combat. En dehors, il reste dans l'armurerie, tout juste bon à décorer un mur. Je n'ai que faire d'un objet que je peux remplacer d'un simple claquement de doigts. Surtout si cet objet peut se retourner contre moi.

Il souhaitait en un sens que la mise en garde soit comprise. Sans quoi, elle risquait fort un jour de payer chèrement son affront. Si la franchise était louée, il ne fallait faire attention aux propos qui étaient prononcés. Car à l'instar du grand Poseidon, Empereur des sept Mers, Orpheus se voulait intransigeant et dur avec l'armée de son maître. Concernant les autres factions, il savait que la prudence était de mise. Mais il ne fallait pas se voiler la face : les autres dieux, alliance ou non, ne souhaitaient qu'une chose... Conquérir et diriger. Seul. Poseidon n'était pas différent. Peut-être même qu'il était pire. Si déverser les eaux sur le monde n'étaient pas un soucis, il fallait savoir choisir le moment idéal.

- Les autres camps viendront à nous comme nous viendrons à eux. S'il est évident que certains dieux sont déjà sortis de leur sommeil, il ne faut pas réveiller ceux qui dorment encore. Plus nombreux ils seront, plus longue sera la guerre. Tu proposes de rester en retrait et d'intervenir une fois les ennemis affaiblis ? Cette stratégie marcherait pour les humains. Mais les dieux ne sont pas si sots. Attendre, c'est prendre un risque. Attaquer, c'est en prendre un autre. Des deux, Poseidon a choisi ! Il n'est guère patient, vois-tu. Et mon rôle est justement de faire au mieux pour éviter une débâcle. Si vous êtes ses instruments, je suis le chef d'orchestre.

Reposant ses lèvres sur le bec de la flûte, Orpheus joua un air très rapide, qui ne dura tout au plus qu'une poignée de secondes. Les notes n'avaient pas été choisies au hasard et elles s’insinuèrent dans la tête du Marina. Si son armure la protégeait du cosmos qu'il commençait à augmenter peu à peu, elle ne ferait rien contre l'image qu'il lui imposait à l'esprit. L'image de la mort. L'image des anciennes guerres que lui avait montré Poseidon lui-même. Un champ de bataille en particulier. Celui de la guerre de Troie. Celui qui avait vu naître une alliance entre l'empereur des Mers et Apollon. Pourquoi cette illusion ? Seulement pour que Côme puisse comprendre que lors d'une guerre, on n'avait pas le choix. Elle doutait d'elle mais en pleine bataille, elle n'aurait pas le temps de réfléchir outre mesure.

- Voilà ce qu'à apporter la précédente alliance de notre Seigneur. Apollon lui a tourné le dos pour se rallier à sa sœur, Athéna. Nous ne referons pas l'erreur de nos prédécesseurs. Contrairement à ce que tu penses, je ne sous-estime personne et les autres généraux seraient bien mal avisés de faire cela. Seulement, je concentre nos forces sur certains points cruciaux. Le reste viendra en temps voulu. Tu doutes de toi, dis-tu. Cela ne t'empêche pas de me défier ouvertement en ce lieu. Cherches-tu à mourir, Marina ? Ou seulement à tester ta force et ma patience ?

Cette fois, plus de menace à demi-mot. Un simple courant d'air et Orpheus réapparut dans le dos de la jeune femme. Plus de trace d'un quelconque sourire, seul un regard bleu, froid, qui étudiait Côme. La flûte dans sa main gauche, il attendait un retour à ce qu'il venait de lui expliquer. Dès fois qu'elle puisse avoir des questions. Sait-on jamais.

A mesure que le Marina s'exprimait, déversant sa rancœur et sa colère dans ses propos, Orpheus l'observait avec plus d'attention encore. Il ne saurait le dire réellement mais il commençait à croire que cette personne ne méritait nullement la confiance de Poseidon. Une idée qui s'évapora presque aussitôt : lui n'était pas si faible pour oser remettre en cause le jugement et le choix de son dieu. Seulement, il ne fallait pas pousser le Légat trop loin. Ceux qui s'y étaient risqués nourrissaient encore les poissons des océans aujourd'hui. Une salamandre se devait d'ailleurs d'être un plat intéressant au goût. A tester...

- Je me sers déjà de toi, Marina. Je te l'ai dit... Je suis le chef d'Orchestre de mon maître. Que cela te plaise ou non, je n'en ai cure. Crois-tu que notre Empereur aurait mit un vulgaire pantin à la place qui est la mienne ? Réfléchis un peu voyons. Il faut savoir réagir vite et bien en fonction de ce qui arrive. Et il me faut prendre les décisions qui s'imposent pour satisfaire mon Empereur.

Sûr de lui et de sa prestance, Orpheus affichait une arrogance à toute épreuve. Lui, il savait ce qu'il valait. Lui, il ne doutait aucunement de ses capacités ni du bon sens de Poseidon. Les questions de la jeune femme devenait plus personnelle maintenant. Comme si elle recherchait les réponses lui permettant de mieux appréhender les doutes qui étaient les siens. Là, à cet instant précis, en quoi différait-elle des enfants qu'il avait côtoyé quelques années auparavant ? Peu de chose en réalité... Malheureusement pour elle, quel que soit son âge, elle n'était plus une enfant. A partir du moment où Poseidon appelait à lui ses armées, à partir du moment où la scale de la Salamandre avait trouvé en elle le porteur idéal, elle n'avait plus eu d'autre choix que de grandir. Le monde des guerriers divins était rude et sans pitié. Et Orpheus allait lui faire comprendre, d'une manière ou d'une autre. D'autant qu'elle recherchait désormais clairement la confrontation.

Il l'observait comme un grand frère bienveillant. Mais comme s'il l'avait trouvé en train de fauter. En un sens, c'était exactement le cas. Car sortir ses glaives devant le Légat de Poseidon lui-même signifiait son arrêt de mort. Purement. Simplement. Défier celui qui avait toute légitimité pour gérer le domaine de l'Empereur, c'était comme se nouer une corde autour du cou. Et si son rôle était de diriger les armées de l'Empereur, il n'était pas prêt à laisser passer toutes les insultes. Le silence s'imposa d'office. Quelques secondes qui parurent une éternité. Elle attendait. Il réfléchissait. Sa décision fut prise et il se tourna complètement, offrant son dos aux armes et au regard de Côme.

- Pourquoi devrais-je douter de moi ou de mes capacités ? Je suis ce que je suis et pleurer sur mon sort ne m'apporterait rien d'autre qu'un profond ennui. Si tu vis encore, c'est seulement parce que mon Maître a jugé bon de t'accorder sa bénédiction. Cette Ecaille que tu portes, il faut la gagner, la mériter. Mais il faut aussi savoir la garder. Une fois encore, tes propos et tes gestes sont en totale opposition... Tu dis ne pas me défier mais voilà que je te vois glaives au poing. Qu'il en soit fait selon tes désirs, dans ce cas : puisque telle est ta volonté, Marina, je vais t'exaucer.

Cette fois, rien de comparable avec la petite pression spirituelle qu'il avait libéré précédemment. Orpheus dégageait désormais une puissance qui ne laissait présager que d'une chose : un combat. Une aura bleutée l'entourait, accentuant plus encore la froideur de son regard. Levant à demi les bras, il posa sa seconde main sur l'extrémité de sa flûte, plaçant alors le bec de celle-ci entre ses lèvres. Si Côme souhaitait entendre une mélodie de guerre, elle serait servi. Restait qu'à espérer qu'elle serait capable d’y résister. Et à cette simple idée, il ferma son œil valide. On pouvait être aussi résistant que l'on voulait, une fois que la Sirène te prenait en chasse, tu ne pouvais résister à son appel. Une petite salamandre ne ferait pas exception, même si sa volonté se voulait au dessus de tout autre chose.

Le combat était inéluctable. Et peut-être qu'en d'autres circonstances Orpheus aurait laissé les choses se faire. Mais l'humeur ne s'y prêtait pas. En temps de guerre, ce genre de comportement devait être châtié. Et qui d'autre que le Légat pour appliquer la sentence ? Aujourd'hui, il venait de manquer de respect à Poseidon et en celui à qui il avait confié le pouvoir. L'impunité n'était pas de mise. Et Cléo le savait... Un petit sourire apparut sur ses lèvres lorsque la jeune femme prit la parole. Que pouvait donc faire cette salamandre ridicule face aux dons de la sirène ? Surtout avec l'appui du Légat ? Mais salir les mains de Cléo était de trop dans cette équation. La guerre aura tôt fait de lui donner des hommes à combattre.

Une seule note... Unique. Mais redoutable. Après avoir porté sa flûte à la bouche, Orpheus avait seulement émis cette note isolée. Le corps de la Salamandre se figea sur place. Qu'était-ce donc ces maigres sabres alors que le Général de la Sirène Maléfique jouait à un tout autre niveau ? Elle ne pouvait plus rien faire. Alors qu'il abaissait son bras, Orpheus s'avança vers le corps figé du Marina l'ayant défié. S'arrêtant à sa hauteur, il plongea son regard dans le sien et crut y lire une fois encore cette étincelle de défi. Mais aussi de doute, peut-être même de peur. Savait-elle qu'elle allait mourir en ce jour ?

De sa main libre, Orpheus prit l'un des glaives qu'elle portait. Et là, sans la moindre hésitation, sans même la moindre parole, il enfonça la lame dans le corps de la jeune femme, lui transperçant littéralement le cœur. Alors que le sang s'écoulait de la plaie, alors que la vie quittait son corps, Orpheus se recula et la scale éclata en morceau pour regagner le sanctuaire de Poseidon. La raison avait voulue qu'elle soit déchu de ses droits. Et l'armure trouverait bien assez tôt un porteur digne de ce nom. Côme tomba au sol, morte. Le regard du Légat tomba alors sur Cléo.

- Soit la messagère de ce qui s'est passé en ce jour, Cléo. Que l'armée de Poseidon apprenne qu'on ne défie pas impunément son Légat. Nos combats et nos rancœurs doivent être dirigés vers les ennemis de celui que nous servons. Les comportements de ce genre seront tous châtiés aussi sévèrement que j'aie puni Côme.

Ainsi, Orpheus montrait une fois encore que la compassion n'avait aucune emprise sur son être. Et c'est ainsi que la Marina de la Salamandre rendit son dernier souffle. Dans l'indifférence la plus totale, comme elle avait vécu en somme.