L'appel avait enfin eu l’écho attendu : les écailles réagissaient dans tout le domaine de Poseidon et aucun Marinas ne pouvait dire qu'il n'avait pas ressenti le profond bouleversement que cette convocation allait engendrée. Le besoin viscérale de se réunir, de voir quel serait l'avenir des armées du Seigneur des mers, rien d'autre n'avait d'importance. Les hommes n'avaient que trop souillés la terre. Il était désormais temps de remédier à cette situation, de manière définitive évidemment. Et pour cela, il fallait un chef à bord de ce navire. Quelqu'un de suffisamment souple pour gérer les caractères impulsifs des Généraux des différents piliers, quelqu'un qui possédait une foi aveugle envers son dieu, quelqu'un capable de diriger avec intelligence mais qui restait un des plus puissants guerriers des Sept mers. Le Légat de Poseidon se devait de remplir ces conditions. Et Orpheus en était l’incarnation parfaite.

Le général du pilier de l'Atlantique Sud jouait de la flûte depuis quelques minutes maintenant. Il avait perçu que d'imposants cosmos approchaient et il lui tardait de pouvoir enfin respecter les ordres de Neptune. Les notes s'élevaient dans les airs et enveloppaient tout le périmètre. Douce et dangereuse à la fois, aucun de ceux qui s'approchaient ne pouvait se soustraire à l'air entêtant. Telle la sirène des légendes, appelant les malheureux marins afin de les dévorer, Orpheus appelait l'armée de Poseidon afin de débuter ce qu'il appelait lui-même comme la nouvelle Ère.

Les premiers visages apparurent alors. Mais on n’interrompait pas une mélodie ainsi. Le Légat continuait inexorablement d'enchainer les notes, accélérant seulement la cadence tout en fermant les yeux, prit dans l'euphorie de sa création. Qu'on le prenne pour un fou, qu'on le prenne pour un incompétent même, il saurait les faire changer d'avis. Et si la force n'était pas sa spécialité, il possédait bien d'autres cordes à son arc. Ou de notes à sa flûte dans le cas présent. Et à propos de note, la dernière s'échappait enfin de son instrument. Longue, pure, elle s'évapora dans les airs, signifiant alors le début officiel de cette réunion. Il rouvrit les yeux et constata que la plupart était arrivé. Baissant alors les bras, il adressa un demi sourire à ceux qui constituaient l'intégralité de la force de son Seigneur.


- Pour ceux qui ne le sauraient pas encore, je suis Orpheus, Général responsable du pilier de l'Atlantique Sud mais aussi et surtout le Légat de notre maître. Ne perdons pas un temps qui nous est précieux... La tâche qui nous a été confiée par Poseidon est claire : nous devons nous préparer à déferler sur la terre tel un tsunami. Et les pauvres fous qui oseront se dresser face à nous n'auront alors qu'à subir notre courroux et notre puissance.

Ne pas mettre les pieds dans le plat et aller droit au but. Une qualité. Si certains ici le connaissaient, les autres ne pouvaient qu’avoir entendu parler de lui. Étant l'un des premiers à s'être éveillés après l'appel de Neptune, Orpheus avait à cœur les intérêts de ceux qui se dressaient devant lui. Du moins, tant que ces derniers respecteraient la volonté de Poseidon. Le moindre écart serait fatale.


- Les rapports qui m'ont été transmis sont aussi limpides que de l'eau de roche. Athéna et ses Saints se sont éveillés en masse et ils sont d'ores et déjà plus nombreux que nous. Mais nous autres Marinas sommes connus pour notre valeur au combat. Notre colère, à l'instar de celle de Poseidon, n'a aucune limite. Un seul d'entre vous est largement capable d'anéantir cinq chevaliers de la déesse de la Sagesse. Sachez que je n'en attends pas moins de vous. Quant aux autres divinités, je n'ai actuellement aucune information concrète. Nous verrons le moment venu.

Pour le moment, il fallait s'organiser. Et cela n'était possible qu'à une condition : que chacun y mette du sien. La protection du Sanctuaire sous-marin était primordial mais plus que cela, il fallait maintenant songer à conquérir les terres qui avaient été trop longtemps sous la responsabilité d'Apollon et de sa soeur. Rome déclinait. Les peuples barbares prenaient de plus en plus confiance et inutile de dire que les autres dieux n'hésiteraient pas à s'infiltrer dans la brèche qu'avait ouverte involontairement Apollon.


- Saurez-vous respecter la volonté de notre seigneur ? Saurez-vous remettre à leur place les impies qui oseront se mettre sur notre chemin ? Moi, oui... Soldats de Poseidon, Généraux, avancez-vous et exposez ici, devant le regard souverain de Neptune, vos avis et vos questions ! Alors, je pourrais vous expliquer la suite des évènements.

Désignant du bras l'immense statue divine qui représentait le dieu des Océans et des Mers, Orpheus embrassa du regard les guerriers qui se trouvaient devant lui. Lui plus que n'importe, il n'avait pas droit à l'erreur. Car il serait alors le premier à périr.

Les temps devenaient plus durs, l’excitation régnait au sein du Territoire du Seigneur des Mers et annonçait ce dont nous attendions tous avec impatience depuis déjà des décennies. La force des Marinas grandissait, lentement mais sûrement, et chacun le ressentait au fond de soi. Athéna se trouvait néanmoins encore bien loin devant nous, mais il n’y avait que le temps comme facteur effectif sur lequel les nôtres pouvaient se fier. On ne force pas une Armure à trouver son hôte, c’est tout simplement contre nature, relevant également de l’impossible. L’inquiétude et l’affolement n’avaient toutefois aucune raison d’être et n’importe quel homme de raison était en mesure de le deviner. J’avais confiance en notre peuple, foi en notre puissante nation. Cette espérance n’en serait jamais touchée, peu importe ce qui se déroulera au bout de la ligne. Pour notre Père, nous triompherons et anéantirons toute menace, quelle qu’elle soit.

Le Temple se dressait devant mes yeux, majestueux et pur. D’énormes piliers, taillés directement dans le granit, entouraient la pièce principale du Sanctuaire, renforçant drastiquement sa fortification qui en elle-même était déjà solidement érigée. L’élégance et la magnificence des lieux me charmait, me séduisait. Jamais auparavant je n’eus aperçu un endroit aussi noble et qui inspirait une pureté autant authentique. Ce temple était à l’image de notre Dieu, indestructible, immaculé et surtout éternel. Je retirai mon masque de métal avant de pénétrer dans le domaine de mon Maître.

Ma soyeuse chevelure noire encadrait majestueusement mon visage serein, pacifique. Un léger sourire anima les traits de mon visage lorsqu’une douce mélodie parvint jusqu’à mes oreilles. Au fond de la pièce principale se trouvait un jeune homme, l’auteur de cette musique enchanteresse. Ma présence ne parut aucunement le déranger, puisque celui-ci ne s’arrêta pas de jouer sa symphonie. Silencieusement, je vins prendre place à ses côtés, tellement hypnotisée par le son de sa flûte que je ne me rendis compte de la présence des autres que lorsque celle-ci s’interrompit enfin.

Mon regard d’une azurée couleur rivé vers le musicien, je me contentais de boire ses paroles au fur et à mesure qu’il s’adressait à nous. La Convocation des Marinas en ce jour fatidique avait été annoncée il y a de cela plusieurs lunes déjà et tous ceux ayant reçu l’ordre de s’y joindre s’y trouvait actuellement. Bientôt, nous marcherions vers les Terres de la Déesse de la Sagesse et ferons tomber leur empire au nom du Dieu des Mers et des Océans.

De ma voix douce et mélodieuse, je pris la parole à la suite du Légat de Poséidon.

« Je suis Azurée, Général du Pilier de l’Arctique. Mes inquiétudes ne sont que minimes comparé à ma foi envers notre Peuple, la Déesse de la Sagesse possède peut-être plus de Saints que nous n’avons de Marinas actuellement, mais souvenez–vous de ce que nous avons acquis suite à la Première Guerre Sainte. Ces Armures, celles que nous possédons et que ceux qui n’ont pas encore éveillé leur Cosmos possèderont, leur puissance nous mènera à la victoire ! Cette fois-ci, mes frères, le sanctuaire d’Athéna sera nôtre et leur nombre sera submergé par notre grandeur ! »

Mon regard balaya le visage des Guerriers présents, une once de reconnaissance baignant celui-ci. Cette fois-ci, je m’adressai en particulier au Général prénommé Orpheus.

Avez-vous envisagé une alliance quelconque ? Certes nous pourrions parvenir à nos fins seuls, cependant nous ne pouvons omettre la possibilité qu’Athéna ne dispose d’un Joker caché dans le fond de sa poche. Obtenir une aide supplémentaire serait une sage décision à prendre. »

La réflexion avant l’acte est toujours préférable, particulièrement en temps de guerre. Maintenant que nous étions tous rassemblés au sein du Temple de notre Seigneur, nous étions libre de mettre sur la table toutes les alternatives envisageables.

Citation :

Je prend la suite. Si d'autres doivent intervenir, ils le feront à la suite ^^



Azurée fut la première à prendre la parole. Douce, féminine mais sûre d'elle en apparence. Et si sa beauté n'avait rien à envier aux déesses des temps anciens, elle semblait toute dévouée à son Empereur. On ne devenait pas général sans raison et de par ses propos, elle prouvait d'ores et déjà qu'elle serait une combattante et une tacticienne hors pair. L'histoire de l'alliance qu'elle venait d'avancer était logique et il paraissait évident que seul, Poseidon ne saurait pas parvenir à son but. Néanmoins, la prudence restait de mise et se dévoiler trop tôt ne risquait que d'apporter son lot de problèmes.

Ensuite, ce fut au tour de Nova. Le Marina de la Tortue n'était plus un inconnu pour Orpheus. Ayant eu la possibilité d'échanger sur certaines choses concernant le royaume des sept mers, il avait put voir en lui un passionné et un chef militaire. Et si la tortue l'avait choisie, ce n'était que pour une raison : il pouvait s'adapter à toutes les situations. Et avoir du sang-froid, lorsque l'on dirigeait des hommes, c'était simplement indispensable. De toute évidence le colosse aurait son rôle dans cette guerre. Ses propos restaient sobres mais emprunt d'une certaine foi. En Orpheus ? En Poseidon ? Ou tout simplement en lui-même ? Cette question méritait de s'y pencher mais pour le moment, le Légat avait plus important à traiter. Car le troisième intervenant, lui, était très différent de ses comparses.

Sephios. Général du dragon des mers, qui à l'image de l'écaille qu'il portait, possédait un caractère bouillonnant, impulsif même. Mais sa fidélité envers Poseidon ne faisait pour le moment aucun doute et sa force était également une donnée des plus importantes pour la suite des opérations. Un général purement et simplement tourné sur le combat et la destruction. Il en fallait et il représentait la part guerrière de l'Empereur des mers. Ses propositions et ses informations n'étaient pas inutiles, bien que pour la plupart, il était déjà informé des éveils des uns et des autres. Poseidon lui-même lui avait signifié la fin de la trêve, lui indiquant que leurs ennemis se lèveraient rapidement pour prendre la terre comme trophée. Apollon, Odin, Athéna. Et dieu seul sait qui d'autre encore... Il fallait réellement prendre les choses en main.

Levant les yeux au ciel, Orpheus se perdit un instant dans ses pensées. Il fallait agir. Il reporta son œil valide sur l'assemblée devant lui. D'autres n'étaient aps encore intervenu mais cela ,ne tarderait pas. Il lui fallait néanmoins rassurer certains des intervenants.



- Une alliance, même éphémère, reste importante, je le conçois. J'ai entendu tes paroles, Général du dragon des mers. Ainsi que les tiennes, général du Kraken. Il est vrai qu'Apollon et Athéna sortent peu à peu de l'ombre et que leurs armées grandissent. Si Athéna a le nombre pour elle, son frère possède effectivement quelques chevaliers d'exception. Mais ces Oracles, aussi dangereux qu'ils sont, ont comme nous une chose à protéger. Si allié nous devons avoir, il est effectivement important de se tourner vers Odin. Pourquoi craindre une alliance du Sanctuaire et de la Tour des Vents ? Ils étaient déjà alliés, je vous rappelle, et que cela a débouché sur une rupture de leurs relations. Ils seraient bien idiots de compter de nouveau les uns sur les autres et même si c'était le cas, nous saurions leur rafraichir la mémoire.


Prenant une courte pause, le Légat réfléchissait à ce qu'il fallait faire véritablement. Généraux et lieutenants se trouvaient là, devant lui, prêt à donner leur force pour accomplir le souhait de leur seigneur. Pourtant il restait encore trop de données à prendre en compte. Et si ordre il y avait, il fallait savoir répartir leurs forces.



- La première des choses à faire, c'est simplement de se révéler. Plusieurs contingents devront partir pour contacter chacune des armées qui pourront se trouver sur notre route. Vos consignes seront strictes et je ne saurai souffrir d'un seul manquement à vos obligations. Je me chargerai personnellement de prendre contact avec le Sanctuaire d'Athéna. Il est bon de lui rappeler que Poseidon n'a toujours pas digérer son intervention dans ses affaires. Et une alliance avec eux est pour le moment à proscrire. Ainsi, j'aurai besoin de deux volontaires pour m'accompagner. Je parle bien de volontaires, Marinas. Car il y a des chances que notre périple soit marqué par des combats avec ces fous. Pour ce qui est d'Odin et d'Apollon, il me faut un général à chaque fois. Sephios ! Bien que les terres gelées ne soient pas ton territoire d'origine, je compte sur toi pour te charger de prendre contact avec le représentant de leurs armées.


Odin était un dieu impitoyable lorsque l'on attaquait ses territoires. Mais en dehors de ça, il restait neutre. Était-ce encore le cas après tant de siècles ? Il fallait obtenir une réponse. Les guerriers du Nord étaient de redoutables combattants et en cela, il fallait leur opposer un général capable de résister à leurs attaques si nécessaire. Le dragon des mers était donc le meilleur choix. Lui, il ne se laisserait pas endormir par les douces paroles de ces guerriers et de son représentant. Mais il était tout de même plus prudent de le faire accompagner.



- Je t'adjoindrais également un partenaire afin de t'accompagner. Azurée ! Apollon te revient de droit. Le dieu des Arts et de la Musique a toujours été quelqu'un de particulier selon les dires de notre maître. Il te faudra faire preuve d'une grande intelligence et de beaucoup de diplomatie pour te faire comprendre de ses Oracles. Et je sais que s'il le faut, tu saurais te faire comprendre d'une toute autre manière. La force n'est à utiliser qu'en dernier recours pour le moment. Cependant, Poseidon ne sera jamais le servent des autres dieux. N'inversons pas les rôles !! Marinas ! Je vous demande d'avancer et de vous désigner volontaire pour accompagner l'une des ces trois équipes. Je trancherai en fonction de nos besoins. Et je vous donnerai alors les "messages" à donner à chaque camp !






Citation :

Je laisse volontairement certaines consignes cachées. Ceux qui ont déjà postés peuvent encore le faire s'ils le désirent, j'invite aussi les autres à intervenir au plus tôt. Une fois que j'aurai quelques "volontaires", je vous donnerai donc vos véritables missions. Vous en saurez plus, ne vous inquiétez pas. Si je ne m'adresse pas directement à Nova par exemple, c'est justement pour lui laisser le choix entre les trois groupes. A lui de trancher : vous pouvez aussi choisir de rester pour le moment dans le territoire de Poseidon et avoir une autre mission sous peu. Tout le monde y trouvera son compte, sans exception.

Le possesseur de l’Armure de la Tortue s’engagea à prendre la parole à ma suite. L’homme de taille colossale et moi nous étions déjà rencontrés, en d’autres circonstances certes. Cela faisait déjà quelques jours que le jeune homme avait été désigné afin de me rejoindre dans le Grand Nord, où se dressait majestueusement le Mammoth Pillars de l’Arctique. Ces déplacements n’en furent pas vains et la tâche à laquelle nous avions été assignés eut été exécutée le jour même. Tout cela pour dire qu’il s’avérait que je connaissais déjà le dénommé Nova, homme de confiance selon moi. Je ne fus aucunement étonnée d’entendre sa voix s’élever parmi l’assemblée pour signaler que son Écaille appartenait au Dieu des Mers. Cela m’apparaissait comme étant une évidence, mais respectait profondément le fait que le guerrier s’exprime devant Neptune lui-même. Mon regard se posa sur la gigantesque statue à l’effigie de notre père, Poséidon.

Dominant tout homme ou créature de par ses dimensions, régnant sur le Temple qui était le sien de par sa splendeur, je ne pouvais m’empêcher de baisser légèrement la tête devant la représentation de la divinité. L’étendue du culte que je vouais à cet homme de gloire, de prestige, n’avait pas de limite : Les prières étaient abondantes et j’irais même jusqu’à sacrifier corps et âme en son honneur.

Vint finalement au tour du Général du Dragon des mers d’intervenir et de faire part de son point de vue au Légat de notre Seigneur. Selon ses dires, les hommes d’Apollon se seraient d’ores et déjà réveillés à l’heure actuelle, suite à nos attentes qui se confirmaient à l’instant. Les tambours de guerre résonnaient, rien ne m’étonnait plus maintenant. Les Saints d’Athéna, et maintenant les Oracles d’Apollon… Je n’avais eu aucune information concernant les hommes des autres puissances, néanmoins je ne serais aucunement surprise d’apprendre qu’eux aussi aient en partie récupéré leurs Armures divines.

La discussion enchaîna alors sur le sujet que j’avais précédemment lancé, à savoir l’alliance entre notre peuple ainsi qu’une autre puissance. La proposition du dénommé Sephios allait pour un accord avec les fils d’Odin.

« Je rejoins le Général du Dragon des Mers sur cette proposition. Nous nous devons d’exclure la possibilité d’une alliance avec Apollon, étant de mèche avec la Déesse de la Sagesse. Et puis, seule l’idée de pouvoir pénétrer les Territoires Gelés d’Odin en toute sympathie me fait frissonner d’envie. »

Orpheus, Légat de Poséidon, proposa une manœuvre délicate afin de montrer à nos adversaires que les hommes du Dieu des Mers s’étaient réveillés eux aussi. Il s’avérait impérial d’avertir nos ennemis que nous ne les avions pas oubliés et d’avancer à nos cibles qu’une alliance ne serait pas de refus. Athéna et Apollon seront avertis d’ici quelques jours de notre présence, si tel n’est pas actuellement le cas.

« C’est avec honneur que je relèverai la tâche assignée et rejoindrai le Territoire d’Apollon dans les plus brefs délais. Courageux Marinas, faites briller vos Écailles, marchons ensemble mes frères vers le Temple du Dieu des Arts et de la Musique ! »

Mon regard Azuré parcourut l’assemblée derechef.

Bien qu'il était toujours du genre à ne pas rester discret très longtemps durant une assemblée, dû à son physique plutôt unique, Mnéséas avait réussit, pour une fois, à rester suffisamment discret pour analyser la situation dans son ensemble. Dé son arrivée, le légat commença un discours clair sur les enjeux qui frappaient les fonds marins en ce jour. La guerre se préparait, ça tous les savaient, Poséidon voudrait sûrement obtenir la victoire rapidement et efficacement, c'était donc le travail des Marinas de combattre pour leur seigneur. Le général indiquât ensuite la situation des forces d’Athéna, il était très confiant, peut-être même trop... Peu importe ce que l'on disait sur les Saints ou les Marinas, la fierté d’appartenir à l'une ou l'autre des factions, embrouillait le jugement raisonnable par-rapport au véritables capacités de l'ennemi. Peut-être leurs Chevaliers étaient véritablement faible à ce point, mais peut-être étaient-ils aussi stupidement fort, le jeune homme préférait rester dans la voir de la raison et ne pas sous-estimer ses futurs adversaires.

Mnéséas sentait qu'il aurait de la difficulté à servir sous les ordre de ce général, tout d'abord parce qu'il faisait passer son égo personnel bien avant les réalités logiques et aussi qu'il insultait le nom de son Dieu en le nommant tels que les romains le faisaient, eux qui s'étaient tournés vers la foi monothéiste païenne qu'un certain Pierre avait tenté de faire valoir en Grèce. Il gardât toutefois son air calme habituel, son devoir le forcerait à servir cet homme, bien que ses sentiments lui dictaient le contraire... La raison devait prévaloir, dans cette optique, suivre le Légât sans protester était la chose la plus raisonnable à faire. Alors que notre Grec pesait le pour et le contre de toutes les possibilités qui lui trottaient dans la tête, une voix féminine et envoutante résonna, laissant place à un second Général. Bien qu'encore baigné dans un égo surdimensionné, son discours était bien plus logique, la possibilité d'un alliance de la déesse avec un de nos ennemi était envisageable, se préparer à combattre deux adversaires à la fois serait nécessaire.

Le troisième Général appuyât cette possibilité, amenant un second ennemi qu'il ne sous-estima pas, un bon choix afin de remettre un peu les troupes dans le monde réel. Mnéséas acquiesçât, laissant toutefois cette discutions entre les généraux. Il savait maintenant sous quel genre de général il souhaiterait servir, bien que ce choix ne serait probablement pas le siens, il voyait en certain de ses supérieur, le commandant parfait. Heureusement, le Légat écoutât ses hommes et proposât d'envoyer des contingents afin de se faire connaître auprès des trois Dieux. Voila une bonne façon pour notre jeune Mnéséas de briller, il avait grandit dans la philosophie et la rationalité, un travail de diplomate serait tout désigné pour lui. Dans ce sens, il s’avançât le premier afin de se porter volontaire pour l'une des équipes. Alors qu'Azurée remerciât le Légat de sa confiance, le grand porteur de l'armure du Léviathan fit un pas en avant, posant un genoux au sol dans un signe de respect et parlât haut et fort.


"Moi, Mnéséas, Marina du Léviathan, me porte volontaire pour accompagner une des expéditions. Mes talents de diplomate et de rationaliste pourrons sûrement être d'une grande utilité lors des discutions, dans le cas contraire, mes capacités au combat ne sont pas à sous-estimer."

Il passât alors son regard sur les trois généraux présents devant lui, bien-sûr, il aurait une préférence pour les territoires gelés, discuter d'une alliance avec un peuple dont il ne connaît rien serait un défi pour Mnéséas.

L'heure était venue. À présent il fallait se mettre en marche pour la gloire de notre Dieu.. Le Légat de Poséidon avait organisé un rassemblement dans le sanctuaire. Un nombre incommensurable de Marinas étaient présent. Bien des inconnues pour moi. Je ne connaissais personne en ces lieux, pourtant je m'étais présenté ici, pour le bien de notre Dieu. Je regardais tout autour de moi et ne voyais que des soldats prêts à défendre l'honneur de notre communauté. Franchement ça m'ennuyait de m'être déplacé pour ça, mais qu'est-ce que je pouvais faire ? Rien ! Je traînais alors des pieds en me déplaçant dans la foule. Regardant les visages de ceux qui était présent. On pouvait facilement différencier ceux qui était nouveau chez les Marinas de ceux qui nous avait rejoint depuis plus longtemps. J'arrivais alors dans l'avant de l'assembler.

Le premier à prendre la parole fut le Général portant le squale de La Sirène Maléfique qui était par la même occasion le Légat de Poséidon. Il commença alors par nous parler de la tâche que Poséidon nous avait confié. À quoi bon le rappelé, si nous étions en ces lieux en ce moment c'était que nous savions ce qui nous attendait. Il était question d'invasion, même s'il utilisait une magnifique métaphore, les fait était là et pour ma part, je ne voyais pas vraiment pourquoi prendre des pincettes pour nous expliquer cela. En tout cas il avait le don de faire de beau discours. Il continua alors par un rapport globale de la situation. Athéna déesse de la sagesse avait elle aussi formée son armée et il semblerait qu'ils étaient bien plus nombreux que nous en ce jour. Je trouvais cela plutôt inquiétant sur le coup, mais il ne tardait pas de nous rassurer. N'empêche c'était vraiment un beau parleur celui-là. Allez savoir si c'était vrai maintenant... Alors, comme cela on en vaudrait cinq d'entre eux ? C'était un peu exagéré non ? Je serais plutôt parti sur la base où on valait peut-être deux ou trois, mais quand même pas cinq. Surtout moi, je ne devais même pas en valoir un seul d'entre-eux.. Comment ça; on ne connaissait rien des autres divinités ? Il semblerait qu'on était mal parti et après ce qu'il avait dit il fallait qu'on intervienne.

Pour le moment je préférais rester à ma place, après tout j'étais sûr qu'il y aurait quelqu'un pour faire le premier pas. Le premier ou plutôt la première n'était nul autre que le Général au Squale du Kraken, une dénommée Azurée. Une femme au commande ! Il manquait plus que ça. Qui avait- elle dû soudoyer pour en arriver là ? Non je ne devais pas dire de telle chose. Ici les choses étaient différentes, mais le fait que ce soit une femme me frustrer un peu. Cependant, son rang fit qu'un silence se rependit dans les lieux, lorsqu'elle prit la parole. Elle aussi savait nous parler, à croire qu'ils avaient fait ça toute leur vie. Elle fini alors par parler d'une alliance. Il était sûr que de se battre à plusieurs auraient été préférable, mais qui allait accepter ça. Tous autant qu'ils sont veulent la terre, cela s'annonçait être une tâche bien difficile.

L'ambiance était plutôt détendue ici après que les généraux eurent prit la parole. Qu'est ce qui allait bien pouvoir se passer à présent. On pouvait entendre quelque petit chuchote ici et là, mais rien de bien gênant. Les festivités continuaient et ce fut au tour d'un Marina d'entrer en scène. On pouvait entendre un pas lourd et un immense personnage sortie alors de la foule. Comment ça ce faisait que je ne l'avais pas remarqué ? J'étais surement trop concentré sur les discours surtout qu'ils commençaient à être long. Enfin bref ! Ce grand balèze, une tortue ? ça me faisait froid dans le dos. Par la suite un autre Général se présenta. Il y avait à chaque fois le silence lorsqu'il parlait,, on sentait ainsi le respect à leurs égares. Et tout cela finit par nous amener à une mission divine en quelque sorte. Il envoyait les généraux discuter avec les ennemies. Par la suite bien d'autres personnes prirent la parole, mais cela ma parut futile et je ne fis que survoler leur dire. Les autres généraux prirent eux aussi la parole, mais tous rejoignaient les consignes d'Orpheus. Je me devais de participer à tout cela, alors en faisant quelque mouvement remplis de paresse je m'avançais face aux Commandants.

-Je me présente ! Kyrn, Marina du Crabe.. Pour ma part je souhaiterais accompagner expédition chez les Oracles !

Le froid ne me branchait pas vraiment et de voir les Saints encore moins. Cependant, le Dieu des arts et de la musique semblait être un bon compromis aux autres choix. Cette expédition était menée par le Général du Kraken, Azurée. Je souhaitais voir de moi-même ce qu'il en était, car malgré qu'elle était un Général elle restait une femme. De plus je n'étais pas le seul à vouloir l’accompagner.

-Bien puisque les choses sont claires, il est temps de cesser de parler et de passer aux actes. Je partirais pour les terres d’Odin accompagné par Mneseas si ce dernier n’a pas froid aux yeux…

-Quand à toi Toria… Prend bien soin de mon pilier en mon absence… dans le cas contraire… Nous en reparlerons.

-Aurais tu d’autres consignes à me faire part avant que je prenne congé… ?

Un son de flûte lointain... C'était beau... C'était envoûtant... C'était attirant... La mélodie résonnait à travers les océans de sa grâce cristalline, jusqu'au pilier pacifique nord. Là-bas, assis sur un siège ressemblant à un trône, le général savourait l'air. Lycos de l'hippocampe n'aimait guère le légat de leur souverain, pourtant, il lui reconnaissait ce talent. Cette musique démoniaque berçait ses sens dans une léthargie euphorique. Ses yeux clos lui permettaient de mieux se concentrer et de mieux goûter cette félicité audible. Cependant, il connaissait la signification de ce chant de sirène. Les marinas étaient appelés à se réunir afin de recevoir des ordres. Bien qu'il fut l'un des premiers à arriver, il fut aussi l'un des derniers à entrer en scène.


Après avoir longuement marché à travers le territoire de sa majesté Poséidon et appréciait une nouvelle fois ses merveilles, il avait attendu. Lycos ne souhaitait pas véritablement participer à ce genre de réunion. Au-delà de la simple stratégie militaire, ce qui l’horripila le plus fut certainement cette débauche aveugle de vérités évidentes, mais aussi de fanatisme aveugle. Non pas, qu'il en était pas non plus dénué, mais il savait bien que pour servir au mieux l'empereur des océans, il fallait aussi penser par soit-même. Le simple fait de dire qu'il fallait purifier la surface le mettait en colère. Lycos n'idéalisait pas l'humanité, bien au contraire, il avait été esclave, mais... La noblesse de son dieu Poséidon ne se reflétait pas dans cette idée. Peut-être faudrait-il tuer des hommes, peut-êtres mêmes des milliers, voir des centaines de milliers. Cette idée ne l'effrayait nullement, sa loyauté est et restera éternellement à toutes épreuves. Cependant, il connaissait que trop bien la valeur de la vie, son sauveur lui avait enseigné.


C'est pourquoi, ses poings ne serviraient jamais que ce sauveur. Ils ne serviraient que le grand Poséidon et ses valeurs. L'humanité devait-être assujettie, c'était un fait. Le laxisme d'Appolon et d'Athéna montrait clairement que l'être humain devait-être dirigé. La grandeur sanglante et la décadence flamboyante de l'empire romain symbolisait une utopie difforme et poisseuse dont les dernières palpitations serviraient d'étincelles à la mise à feu du monde. Pitoyable... Tout cela était bien pitoyable aux yeux du général du pilier pacifique nord. Seule le despotisme éclairé et divin pouvait convenir au genre humain. Sans présence supérieure, chaque homme sentait le besoin d'en dominer un autre ou au pire, tenait vainement de survivre de façon égoïste. Afin de donner le salut à ces pitoyables êtres, il fallait qu'enfin la puissance des océans devienne la crainte de tous, tandis que son incarnation, sa majesté Poséidon, devait être couvert d'amour pieux. Aux yeux de Lycos, c'était la meilleure des perspectives, l'ultime recourt de l'humanité était un dirigeant immortel à la poigne de fer.


Durant ces quelques égarements, de nombreux autres chevaliers défilèrent et firent plus ou moins de bonnes suggestions. Il les écouta tous attentivement et en déduisit, avec sa suffisance naturelle, que la majorité d'entre eux ne possédait pas l'intuition ou la science qui leur permettrait de faire une proposition correcte. Cela le gênait particulièrement, car des stratèges médiocres menaient à la défaite. Il savait bien qu'il devrait lui-même faire quelques proposition plus ou moins utiles. Peut-être était son stupide honneur ou la peur du ridicule qui l'empêchait d'aller dire ce qu'il serait le mieux de faire selon lui. Le silencieux et taciturne général mordait légèrement sa lèvre inférieure de frustration. Il n'avait donc plus le choix. Il irait dire quelques paroles peu importantes en apparence, proposant des détails peu utiles seuls, mais c'était les petits détails qui comptaient dans une guerre. Ainsi, il s'avança lentement d'un pas sûr et orgueilleux. Lycos retira son casque et le prit contre lui avec son bras gauche. Son regard fier et perçant observait l'assemblé.


Certes, il n'était pas le plus fort des marinas, mais il était très certainement le plus résistant et le plus endurant de tous. Sa haute stature et sa grande robustesse lui avaient donné le titre de « Second mur de Troie » Ce surnom lui plaisait. Ces hautes murailles invincibles avaient été bâties par l'empereur des océans et n'avaient jamais failli. Seule une traîtrise grecque lui avait valu de n'avoir pu protéger sa cité, mais lui il serait éternellement le bouclier de sa majesté. C'était son ambition. Il souhaitait juste être le protecteur de son maître, même s'il en était bien indigne. Pourtant, il l'aimait de tout son cœur et c'est cette foi, qui était, sans doutes, essentielle dans cette tâche.


Il alla vers le prélat de son suzerain avec le même sourire arrogant, mais il le fit vite disparaître pour laisser place à un visage plus tempéré. Ses yeux dévièrent en signe de respect et il s'agenouilla. Lycos n'avait que faire de l'attitude de ceux qui l'entouraient, il n'avait que faire de qui était le représentant de sa grandeur. Tout ce qu'il faisait c'était être humble et soumis face au regard de son dieu. Malgré toute son animosité cachée envers le légat, rien ne transparut. Dans le fond, il ne devait être que jaloux. Peut-être qu'à ses yeux, il aurait dû être le prélat. Ou bien, trouvait-il indigne l'attitude de cet homme. Dans le fond, qu'importe, il n'avait que faire de ses émotions en cet instant. Ses yeux clos, sa tête baissé en signe d’allégeance, il laissa s'échapper sa voix puissante et apaisante :

Général du pilier pacifique nord, Lycos de l'hippocampe, j'ai répondu à votre appel, oh, grand légat Orpheus de la sirène maléfique. Durant votre absence, je protégerai le sanctuaire marin et notre zone d'influence.

Cependant, avant de vous en allez, je souhaiterais vous faire part de quelques uns de mes conseil. L'alliance entre la déesse Athéna et le dieu Apollon est, certes, sur le point de définitivement voler en éclat, mais prenez-garde. Si un ennemi commun apparaissait, ils se réuniraient aussitôt et rétabliraient leur entente.


C'est pourquoi, je ne saurais que trop vous demander de bien vouloir les tromper tous deux.


Alors que l'expédition des oracles aura lieu, il faudrait que vous fassiez croire aux chevaliers d'Athéna, par un contact avec eux, qu'Apollon s'associe avec notre grand empereur. Que ce soit vrai ou faux, qu'importe. L'essentiel est que la mission diplomatique à la tour des vents soit la moins discrète possible. Le résultat quant à lui devra rester secret. Que les agents de l’Atlantide échouent ou non, ce ne sera pas de grande importance. Il faut semer les graines du doute.

J'ai par ailleurs une proposition. Comme vous le savez, nous sommes trop peu nombreux pour nous permettre la moindre perte. C'est pour cela qu'il serait sage à mon avis, de constituer des troupes de chevaliers qui seraient au nombre de trois, avec parmi eux un général. Je le concède, cela diminuera notre nombre d'actions, cependant, la puissance de ces groupes renforcera amplement la défense des piliers auxquels ils seront assignées, mais aussi la réussite de nos actions futures.


Je vous remercie d'avoir écouté ce long discourt et j'espère qu'il vous ait été utile. Je vous laisse y réfléchir. Ainsi, je vous prie de bien vouloir m'excuser, car je prends congé de ce conseil afin de rejoindre la surface afin de guetter un éventuel ennemi ou espion sur notre territoire.

Après ce long et inhabituel exposé, le si taciturne Lycos repartit. Il se leva d'un air digne et se retourna dans un grand mouvement élégant où son mouvement de cape lui donna encore plus de charisme. Le général remit son casque et s'en alla pensif avec ce même sourire confiant qui revint à ses lèvres. Il allait, désormais, attendre avec crainte et impatience le retour de ses camarades pendant qu'il monterait la garde au nom de son dieu.

- Soit ! Sephios et Mnéséas, vous vous rendrez sur les terres d'Odin. Assurez vous qu'ils restent neutre durant cette nouvelle guerre. Si tel n'est pas le cas, évaluez leurs forces et assurez-vous de savoir s'ils lorgnent sur les territoires que Poseidon désire acquérir. Azurée et Kyrn, vous irez directement à Rome rencontrer le représentant d'Apollon. Rappelez lui que par le passé, Poseidon et Apollon avaient une alliance. Nous avons appris de nos erreurs et nous ne désirons pas retenter le diable avec eux. Mais cela, ils ne sont pas obligé de la savoir. Gagnez leur confiance et voyez si notre Empereur pourra se servir d'eux. Pour ma part, je me rendrais au Sanctuaire accompagné des Marina de la Sirène, de Charybde et de la Tortue. Poseidon se reposera donc sur les guerriers restant pour maintenir la sécurité des piliers et du sanctuaire sous-marin. Une fois votre mission accomplie, vous avez ordre de revenir immédiatement au sanctuaire où vous serez en sécurité.

- J'ai écouté ce que vous aviez à dire et j'en prend note. Quelle que soit votre mission, soyez prudent, Marinas. Les ennemis de notre Empereur n'attendent qu'un faux pas pour tenter leur chance face à nos armées. Ne leur donnons pas tant que toutes nos scales ne se seront pas éveillées. Allez, fiers guerriers. Cette séance est dès à présent levée !

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