Oh, nous avions bien ressenti l'appel, oui... Mais pas question que nous allâmes perdre notre temps en une futile réunion ! Nous avions beaucoup, beaucoup mieux à faire que cela ! Syn avait été capturée. Et nous estimions ne devoir notre loyauté qu'à elle et à elle seule. Celle pour qui nous vouions notre amour le plus profond et sincère. Certes, pour beaucoup, nous n'étions qu'un pitre. Qu'un saltimbanque qui essayait de mettre ses mains sur le plus précieux trésors d'Asgard. Mais ils sont tous bien loin d'imaginer à quel point nous étions sérieux en ce qui concernait la Grande Prêtresse. Pas pour son titre, non, nous n'en avions que faire. Simplement pour celle qui le portait. Elle nous avait donné la chance d'entr'apercevoir le cœur et l'âme de celle qui se trouvait derrière ce titre. Et nous lui accordions depuis que plus de sentiments encore ! Pour nous, cette fois-ci, ce n'était pas un jeu. Et tous ces crétins ne voudraient rien en comprendre, sans doute. Nous n'avions donc tout bonnement rien à leur dire, voilà tout !

Qu'avions-nous donc de mieux à faire ? Et bien, pour ce que nous en savions, Syn avait donc été capturée par la poiscaille qui nous avait envahi. Et comment attraper du poisson ? Il nous fallait un bateau... Même si nous ignorions totalement où exactement nous rendre, c'était moins une perte de temps que de chercher par nous même plutôt que d'aller parlementer avec d'autres... Parler, parler, toujours parler... nous avions pour notre part grand besoin d'agir, et vite ! Nous avions donc découpé un arbre solide de la forêt de Delta. Les planches que nous en avions tiré avaient été mises à sécher auprès de notre lac bouillonnant. Du bois chauffé était plus résistant, c'est ce que nous avait appris l'une de nos rencontres hasardeuses.

Bien sûr, le but de tout cela devenait évident... Nous nous trouvions donc désormais sur un gros morceau de glaçon, à tenter d'assembler nos morceaux de bois afin d'en faire une barque décente. Nous n'avions strictement aucune expérience dans le domaine, certes ! Mais si nous étions assez doués de nos mains pour réparer des armures divines, une embarcation correcte ne nous semblait pas impossible à concevoir...

Cette foutue réunion étant terminée, Haldor avait encore une petite chose à régler avant de prendre congé d'Asgard. Si la rencontre avec le Grand Pope était d'une importance capitale, il n'oubliait pas son statut d'Alpha. Même si le nouvel Omega avait souhaité le lui retirer. Le colosse avait remarqué l'absence d'un des leurs. Une absence d'autant plus étrange qu'elle concernait le guerrier de Beta, Yzak. Et Haldor avait deviné à quel point la Prêtresse était importante pour lui. Il se doutait que cette absence avait un rapport avec la disparition de Syn et s'il comprenait la colère ou le désarroi, il ne pouvait se permettre de laisser cet homme partir en voyage seul. Mettre les choses au clair et le trouver avant que l'irréparable ne soit fait, voilà la priorité de l'Alpha.

Il s'était d'abord rendu au volcan de ce dernier mais n'y avait trouvé qu'un endroit vide. Mais la présence de quelques résidus de branche près du lac de lave avait mit la puce à l'oreille du colosse. Cet endroit ne comportait aucun arbre du fait de la haute température qui se dégageait des lieux. Nul doute qu'il avait été choppé cette chose ailleurs et pour une raison spéciale, sans le moindre doute. Laquelle, il ne le savait pas encore. Tout le monde le considérait comme fou, Haldor lui-même l'avait cru d'une certaine manière, mais il ne mettait absolument pas en doute l'ingéniosité de cet homme. Habile de ses mains, il l'était. Selon ses dires - et ça restait effectivement à prouver - il était devenu une sorte de réparateur d'armure divine. Ce qui était un indice non négligeable concernant ses capacités manuelles.

C'est pourquoi le colosse avait laissé ses capacités prendre le dessus. Simplement tenter de deviner où cet homme se trouvait serait une erreur. Cela lui prit quelques instants mais enfin il retrouva sa trace. Et sans se poser plus de questions, il se précipitait déjà vers la zone localisée. Quelle ne fut pas sa surprise en arrivant de voir Yzak en plein travail. Et visiblement, ce qu'il s'évertuait à bâtir était une sorte de navire. Les choses s'éclaircirent de suite dans l'esprit de l'Alpha et il ne put réprimer cet étrange sentiment qui s'emparait de lui. Cet homme n'était peut-être pas fou mais il se rapprochait dangereusement du point de non-retour. Croire qu'il saurait trouver les Marinas avec ce bateau était une erreur grossière. Ne se rendait-il pas compte qu'il comptait défier seul les forces de Poseidon, dieu des Océans ? Il se rapprocha de lui. Yzak l'avait certainement déjà repéré, même s'il était aussi affairé.

- Si tu crois que tu vas aller loin avec ça, tu te plantes mon p'tit bonhomme. Au mieux, tu t'écraseras sur un glacier avant que les Marinas ne te tombent dessus. Au pire, tu ne feras que condamner Syn par ton action imbécile !

Une remarque sans doute difficile à entendre mais qui était des plus réelle. Non seulement une attaque groupée avait plus de chance de réussir mais en plus elle déborderait les défenses ennemies. Un seul homme, même s'il se faisait discret, ne traverserait jamais les océans pour atteindre un prisonnier de cette importance seule. Et Haldor prévoyait déjà les remarques qui pourraient lui être envoyés par cette petite teigne. Yzak pourrait mettre en avant l'échec de la récupération du saphir. Ce qui serait une erreur du fait que cette fois, la donne était plus importante que jamais. ET que le colosse ne laisserait à personne d'incompétents l'opportunité de sauver Syn, contrairement à la chance qu'il avait donné à Sylphorn.

Mais Yzak avait démontré sa puissance. Et si seul, il se airait tuer, dans un véritable groupe il saurait se montrer à la hauteur. Le projet d'Haldor était donc simple... Empêcher cet homme de quitter Asgard sur un coup de tête et en faire un allié de poids pour l'organisation qu'il prévoyait.

- Réfléchis bien, Yzak. Tu verras que je n'ai pas forcément tort. Je vais avoir besoin de ton aide si on veut sauver Syn. Mais pas comme ça... Ensemble, nous serons plus fort. Et si tu en doutes, alors laisse moi te montrer quelque chose !

Rarement, Haldor avait utilisé ce pouvoir étrange, celui qui était capable de le conduire dans le monde des Géants de Jötunheim. Si Yzak souhaitait voir à quel point son alliance avec l'Alpha pouvait compter, alors il n'aurait d'autre choix que de le suivre. Encore que, vu son état mental déplorable, le colosse craignait d'être obligé de l'y emmener de force.

Quoi qu'il en soit, le saphir de l'Alpha se mit à luire de mille feu alors que l'énergie du colosse gagnait en intensité. Un rayon s'échappa du saphir pour percuter la plaque de glace sur laquelle se trouvaient les deux hommes. Peu à peu, celle-ci semblait disparaître dans cet étrange vortex, ne laissant que peu d’opportunité de fuite. Soit Beta se laissait happer, soit il usait de son cosmos pour s'échapper, à savoir qu'il lui faudrait alors abandonner son projet de secourisme puisque le vortex allait engloutir cette fameuse épave. Il fallait une dépense d'énergie conséquente pour pouvoir ouvrir ce passage. Et contrairement à Wÿrd, Haldor n'était pas capable de le maintenir ouvert plus d'une poignée de secondes. Autant dire qu'ils allaient devoir faire vite.

- Suis-moi et je verrais si tu es capable de m'être utile. Sache que si tu es un poids, je ferai en sorte de t'empêcher de secourir la Prêtresse. Et j'en ai les moyens, crois-moi !

Se geler les eaux au risque de se briser les os...
Mieux que de perdre du temps avec les corbeaux !

Lâché dans les intonations d'Edwald, notre avis était sans appel. Peu importait les risques. Au moins, nous nous avions décidé d'en prendre. Se tourner les pouces et discutailler, ce n'était là clairement pas notre style. D'autant qu'à notre manière d'en parler, il devenait évident que nous ne portions pas grande estime à ceux qui tout comme nous arboraient une armure.

Que piaillent les sombres volatiles.
De vrais guerriers seront moins futiles !

Notre manière de terminer notre réplique renforçait encore notre impression. Et dire que nous ignorions alors encore totalement que l'Oméga avait passé de main... Honnêtement, même si nous l'avions su, nous n'en aurions rien eu à faire. Cela ne nous concernait pas le moins du monde ! Rien à foutre d'Asgard. Rien à foutre d'Odin. Rien à foutre du gars qui a réussi à lui lécher assez la raie que pour acquérir quelques responsabilités. Cela ne nous intéressait pas et n'avait jamais provoqué le plus petit émoi de notre part. Leur considération nous passait loin au dessus de la tête ! Mais elle, elle comptait réellement ! Nous allons aller la récupérer, cela est sans appel, quoi qu'en dise l'Alpha.
Le colosse nous avait donc trouvé là et souhaitant visiblement nous empêcher d'aller mener à bien la mission dont nous nous étions nous même investis. Il n'avait même pas eu droit à un simple regard. Même lorsqu'il faisait son petit cinéma à faire briller son saphir et son cosmos, nous n'étions toujours pas décidés à lui accorder plus d'attention. C'est que nous avions déjà beaucoup à faire encore avant d'avoir quelque chose qui ne coulerait pas dès le baptême. C'est sans nous retourner donc que nous répondîmes à sa nouvelle assertion.

Oui, plus fort si plus nombreux;
Et un est moins que deux...
Si l'A et le B sont les premiers,
C'est que le destin nous veut rassemblés...

Le lézard tricéphale avait raison, certes. Il n'avait alors qu'à venir avec nous, et ne pas perdre encore à tergiverser. Parler ne servait plus à rien et... QUOI ? La glace sous nos yeux se troublait, se transformait. Sans réfléchir nous plongions sur notre semblant de barque, la serrant contre nous sans aucune intention de la lâcher. L'on ne nous séparerait pas ainsi ! La question du "qu'est-ce qu'il peut bien foutre, pour nous emmener où et faire quoi" ne se posait même pas en cet instant.
Enfin, notre regard se dirigeait vers Haldor. Pour peu l'on aurait pu y discerner quelques flammes...

Le soporifique avait raison...
Tu es traître à ta faction !
Notre plus précieux joyaux volé
Et tu m'empêches d'aller la récupérer...
Avoue, sa disparition t'arrange !
Plus j'y pense, plus ça me démange...
Pour nettoyer cet honneur, une seule solution...
Voici l'heure de la punition !

D'un saut agile et puissant, nous nous jetions sur Haldor toutes griffes dehors. Et ce n'était pas qu'une figure de style, nos deux mains se trouvant garnies de griffes de cosmos, croisant les bras au dernier moment pour l'en frapper...

Emporté par ce pouvoir, les deux hommes arrivèrent enfin à destination. Non sans mal. Car Haldor lui-même n'eut guère le temps de contempler l'endroit dans lequel il était apparu, trop occupé à faire face à la fureur de Yzak. Ou plutôt de celui qui était le véritable possesseur du corps en cet instant précis. Toutes griffes dehors - et ce n'était en rien une image - son vis à vis était déjà sur lui. Mais le colosse n'était pas impressionné pour autant. Cette fois, il n'était pas ici pour s'amuser du comportement de cet homme trouble. Il était là pour l'empêcher de faire une connerie qui le poursuivrait toujours. Alors qu'il lui arrivait dessus, décroisant les bras pour frapper, Haldor effectua un bond en arrière pour se mettre hors de portée de l'assaut.

Se réceptionnant sur ses jambes, il en profitait déjà pour contre-attaquer. Le cosmos de l'argenté prenait déjà la forme d'un bras qui se précipitait pour plaquer au sol celui qui lui faisait face. Haldor était déterminé à aider ce pauvre fou... Mais celui-ci ne devait plus agir ainsi. Pas sans prendre en considération les ordres qui venaient d'en haut. Aujourd'hui plus qu'hier, ils se devaient d'être unis. L'épisode avec Isley en était la meilleure preuve et si Yzak ne l'avait pas vu, c'est justement parce qu'il s'était mit en retrait une fois encore, visant ses propres objectifs sans en référer à quiconque. Cela devait cesser.

Le choc secoua le sol mais apparemment Yzak s'en était convenablement sorti. Pas étonnant. Il l'avait déjà affronté et Haldor savait à quoi s'en tenir avec lui. Fort, il l'était sans la moindre contestation possible. Mais le colosse restait meilleur. C'est alors qu'il eut enfin le temps de regarder l'endroit où ils se trouvaient tout deux. Sol enneigé, des glaciers tout autour, le froid qui mordait les chairs... Levant les yeux vers les cieux, il ne put y déceler qu'un ciel grisâtre, qui laissait tomber une quantité abominable de neige. Lui qui était habitué au froid, il se sentait gêné en ce monde de glace éternel. Il avait réussi, sans le moindre doute. Il se trouvait dans le monde des géants de glace, à Jötunheim. Son regard se posait de nouveau sur l'homme qu'il avait emmené ici. Toujours prêt à faire face à sa colère. Il devait ouvrir les yeux.

- Un traître à ma faction hein ? Tu changeras de discours quand je t'aurai broyé un à un les os de ton pauvre corps. Delta a une conception étrange de l'honneur et de la loyauté. Quant à moi, je ne t'empêche pas de sauver Syn. J'y tiens autant que toi, que tu y crois ou non. Seulement si tu t'y rends seul, tu n'arriveras à rien. Plus fort... Tu dois devenir plus fort. Ou tu feras tuer la Prêtresse à laquelle tu tiens tant !

Aucun mensonge dans ces paroles, tout n'était que logique. Seul, même s'il serait moins visible, il ne saurait repousser les hordes de Marinas ou de Berserkers qui s'opposeraient à lui. Les Ases devaient enfin se rallier sous une seule bannière. Et le premier d'entre eux, sans doute le plus indépendant, devait le comprendre. Yzak devait saisir l'importance de cette mission.

Le sol se mit soudainement à trembler. Pas une secousse sismique mais plutôt par intervalle régulier. Comme si quelqu'un de réellement imposant se rapprochait d'eux. Cela rappelait à Haldor l'importance de cet endroit. Le véritable entraînement allait commencer. Et Yzak allait devoir comprendre que sans entre-aide, il mourrait. L'Alpha prenait un risque considérable en venant ici avec un seul guerrier. Car si finalement le Beta ne jouait pas le jeu, ils pouvaient y rester tout deux. Déjà l'ombre d'un des géants de glace apparaissait sur cette pseudo banquise. La créature devait être titanesque. Et elle serait bientôt là.

- Tu dois apprendre à faire confiance aux autres. Au moins à moi, Yzak. Je sauverai Syn... Mais si nous continuons à nous battre entre nous, nous mourrons ! Je n'aie pas beaucoup de temps alors écoute bien ! Nous nous trouvons à Jötunheim, patrie des géants des glaces. Ennemis de Odin. Imagine donc ce qu'ils nous feront lorsqu'ils nous trouveront. Si tu ne m'aides pas, alors oublie Syn. Car tu ne retrouveras jamais le chemin d'Asgard !

Le grognement qui se fit entendre ébranla la glace, morcelant même cette banquise étrange. Et enfin il apparut. D'abord sa main, s'accrochant à un des glaciers proche. Puis la tête. Et enfin le reste du corps. La curiosité semblait se lire sur son visage hideux. Suivit immédiatement après par de la colère en constatant qu'il avait face à lui des humains. Haldor s'était mit en position de défense par réflexe. Mais chaque atome de son corps lui criait qu'il était fou de vouloir s'opposer aux créatures qui avaient combattus les dieux en personne. Les Olympiens avaient comme ennemis mortels les titans. Les géants des glaces étaient en quelque sorte les titans des dieux Nordiques.

Et la créature attaqua. Arrachant un gros morceau de glace, il le projeta sur Yzak. réagir ou mourir. Les cartes étaient entre ses mains désormais.

Nous évitions le coup d'Haldor d'un grand bond acrobatique vers l'arrière, profitant de notre vitesse face à la puissance dévastatrice dont l'Alpha était capable. C'est qu'à force, nous le connaissions bien et savions donc à quoi nous en tenir face à lui. Nous avions beau avoir la rage, nous devions tout de même rester sur nos gardes sans quoi il nous éclaterait avec une certaine aisance. Et comment allions-nous bien pouvoir aller récupérer celle qui occupait notre coeur si nous nous retrouvions éparpillés en plusieurs morceaux ?
C'est alors seulement que nous prîmes conscience du froid mordant - plus encore qu'il en était coutume en Asgard - et du lieu dans lequel nous nous trouvions. Une terre particulièrement inhospitalière que celle où le lézard tricéphale venait de nous emmener par quelque tour de passe-passe. Si Haldor nous annonçait que ce lieu allait nous rendre plus forts, nous ne voyions pour notre part qu'une seule et unique chose : il nous retardait cruellement dans notre entreprise !
Que ces mots aient du sens, nous nous en moquions. Qui nous disait que Syn se portait bien à l'heure actuelle ? Qui nous disait qu'il ne serait pas déjà trop tard ? Pourquoi attendre plus alors ? C'est l'entièreté des forces d'Odin qui devraient se jeter sur nos ennemis pour la libérer ! Que nous nous trouvions être le seul à vouloir aller la récupérer sur-le-champ nous semblait d'un absurde sans nom ! Que celui qui était considéré comme le plus puissant des guerriers d'Odin nous retienne l'était encore plus.
Risquer de la faire tuer disait-il... C'est un risque qu'elle courrait déjà en permanence depuis sa capture ! Notre voix était hautaine : celle d'Osvald.

Que du temps perdu... Je n'ai que faire de prendre le temps avec quelques représentants de ta méprisable famille. Par contre, je retiens une chose et une seule... Tu dis que tu la sauveras. Je prends cela comme une promesse. Et si tu ne t'y tiens pas, je t'arracherai la peau en personne pour m'en faire un manteau. Oui... si tu ne tiens pas ta parole, je t'assure que la mienne sera d'or ! Ne l'oublie pas.

Yzak déterminé. Edwald fonçant dans le tas sans réfléchir. Osvald franc et ne préparant pas de coup fourré... Autant dire qu'aucun de nous ne parvenait à réellement tourner rond dans cette situation... Quoi qu'il en soit, notre cosmos enflammé venait nous entourer tout comme l'énorme bloc de glace se ruait à notre rencontre. Nos griffes reprirent leur place à nos doigts. Dans un mouvement très rapide au dernier moment, nous croisions les bras devant notre visage. Les arcs tranchants démolirent la menace, la taille des différents blocs ainsi créés ne pouvant plus nous inquiéter.
Nous savions ce qu'il nous restait à faire désormais...

Ne reste pas planté là... plus vite on en aura fini ici, plus vite nous pourrons réellement nous rendre utile. Trop de temps perdu déjà...

Avec vélocité nous nous lancions donc à la rencontre du géant avec la ferme intention de montrer à Haldor que nous ne manquions pas tant de force qu'il le prétendait...

Haldor haussait les épaules alors que Yzak - ou plutôt son nouveau "corps" - le menaçait ouvertement de représailles. Comme si c'était la première fois que quelqu'un osait proférer pareilles paroles. S'il devait se planquer à chaque fois ou trembler lorsqu'il entendait ces termes, il ne serait jamais devenu un soldat des dieux. Quel qu'il soit. Déjà sous les ordres d'Apollon, il avait eu à faire à ces cons de romains. Alors chez les Ases, même avec un type aussi particulier que ce gars, ce n'était que routine. Il avait cependant raison sur une chose... Ils allaient devoir s'associer et vite sans quoi ce géant ne ferait qu'une bouchée d'eux. Car ces guerriers n'avaient rien à voir avec ceux qu'ils affrontaient sur terre. Des demi-dieux en somme.

L'attaque de ce géant fut d'ailleurs rapidement annihilée par la défense du jeune Beta. Et évidemment, Haldor n'avait à aucun moment douté de la puissance de cet homme, même si celui-ci méritait d'être recadré. Le voir se jeter en avant du danger obligeait aussi le colosse à prendre part à la mêlée. Seul, il n'aurait aucune chance. A deux, ils pourraient s'en sortir. Difficilement mais au moins l'argenté aurait réponse à ses questions concernant l'implication de cet homme dans ses projets.

Ainsi, poussant sur ses jambes, lui aussi se propulsa vers l'avant. Le géant était désormais complétement à découvert, semblant regarder ces deux moucherons avec amusement. Bien qu'il soit difficile de dire ce à quoi pensait cet être, Haldor devinait son incompréhension quant à cette situation. Après tout, deux humains en armures qui chargeaient comme des bœufs, ce devait être assez étrange à voir. Même pour un géant des glaces. Avant l'impact, sans même jeter un oeil à ce que faisait Yzak, Haldor créa dans sa main droite une gigantesque masse de cosmos. Semblable au marteau de légende qui avait tué d’innombrables géants, entre les mains du grand Thor en personne. Son mouvement fut rapide. La puissance quant à elle n'avait rien à envier à cette créature. Du moins, c'est ce que croyait Haldor... Avant qu'un revers de la main du géant le propulse au sol, détruisant au passage son attaque avant même qu'il n'atteigne sa cible.

- Oh putain... Celle là, je l'ai senti passer !

Se relevant prestement, le dos endolori, Haldor reportait son attention sur la créature. Lui qui était spécialiste dans les attaques frontales, il venait de tomber sur un véritable roc. Agir différemment pour atteindre cette chose. Le froid ne servirait d'ailleurs à rien car qui mieux qu'un géant de glace pour survivre à de telles températures ? Peut-être qu'une fois encore, l'Alpha avait un peu réagi dans la précipitation plutôt que de réfléchir avant d'agir. Quoi qu'il en soit, il n'avait de toute façon plus le choix. Il devait tuer ce truc. Et il devait associer ses forces à Yzak. Il n'avait pas vu le résultat de son propre assaut mais escomptait bien se servir de lui pour la suite. Combiner leurs attaques. Sans quoi, ils n'arriveraient à rien. C'est précisément dans cet esprit qu'il libérait déjà son cosmos. Peu à peu, l'aura argentée colosse grandissait. Peu à peu, elle semblait prendre corps, laissant apparaître Fafnir, le dragon à deux têtes. Un terrible grondement se fit entendre alors qu'il envoyait une nouvelle attaque sous forme cosmique.

- Yzak ?! Profite de cette ouverture !

Sur son passage, le dragon entaillait le glacier. Outre l’attaque cosmique, il espérait faire s’effondrer ce morceau de glace sur son ennemi.

Nous utilisions toujours nos griffes. Ces géants étaient sans doute robustes, mais nous espérions tout de même pouvoir endommager celui-ci avec ça. Le potentiel destructeur de cette technique que nous possédions était en effet assez redoutable, les vagues tranchantes que nous projetions par ce moyen entamaient toujours les défenses adverses, et jamais cette offensive ne s'était privée de faire couler le sang. Alors que ce soit celui d'un simple adversaire ou d'un type de cette taille, nous ne pensions pas que cela changeait réellement quelque chose. Et sans penser que nous allions nous trouver hyper efficace, au moins nous étions à peu près sûr que ce ne serait pas sans effet. D'autant que l'attention de notre adversaire se focalisait principalement vers Haldor. Il l'avait repoussé dans un premier temps, mais le nouvel assaut de l'Alpha devrait s'avérer plus redoutable encore. Il venait de libérer toute la puissance de son cosmos et l'utilisait pour envoyer un coup brutal vers notre ennemi. Sans oublier de plus qu'il nous demandait de l'accompagner dans son offensive.
Nous décidâmes de frapper alors encore plus lourdement. Notre cosmos brûlant s'intensifia encore, et tout particulièrement autour de nos bras. De véritables flammes y prirent forme, que nous fîmes rapidement se concentrer uniquement sur notre bras droit. Le coup qui suivit prit donc avantage du coup d'Haldor en profitant de cette ouverture comme il nous l'avait réclamé. Si ces géants sont les maîtres des terres de glace, il nous restait à voir de quelle manière ils allaient apprécier cette déferlante enflammée, la fournaise sèche et étouffante des volcans, l'âme véritable de Bêta, furieuse et ardente ! Plus vite nous en aurions fini ici, plus vite nous pourrions nous porter ensemble au secours de Syn. Nous nous devions donc de faire de notre mieux...