Que se ravive la flamme perdue... [Réunion Ases]

Le couperet est donc tombé, hier soir en réunion sur skype avec la quinzaine de personnes présentes pendant les 2h qu'a duré la discussion (qui ont dérivés sur 3/4 par la suite ^^).

En faisant le constat de la situation actuelle puis le bilan du …

Ici seront stipulées toutes les armures remises en libre service après la perte de leur détenteur.

Citation :: Libération d'Armure
Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser indéfiniment des armures en les mains de joueurs inactifs. À partir de deux …

Et voila, il est temps de vous faire part de notre nouveau projet...

One Piece ShinSekai RPG !

www.shinsekai-rpg.com

Un forum One Piece, depuis le temps que la team en parlait et avait l'idée en tête il était temps de franchir le cap. Bien …

Remettre les pieds dans ce lieu... C'était là l'un de ses désirs inavoués. Alors qu'il avait séjourné tant de temps hors de son foyer, Isley rentrait chez lui. Alors que ses pas résonnaient contre les parois du temple sacré, il se prenait à contempler la majesté des lieux qui n'avait pas changé en tant d'années. Toute la puissance de son seigneur irradiait de cet édifice, et pourtant, il ressentait dans l'atmosphère du lieu comme une blessure profonde et immuable.

Alors qu'il mettait un pied dans la salle principale du temple, la vérité s'imposa à lui. L'endroit était désert, le trône vide et l'immense brasero éteint... Sa joie de retrouver les siens laissait la place à la colère de voir un tel lieu dénué de toute vie. La prêtresse n'était plus là, et une telle chose n'était pas permise en Asgard.

"Cette flamme ne devrait jamais s'éteindre, et Syn devrait être là, à m'attendre comme je lui avait promis..."

"En effet... Nous avons fais beaucoup d'erreur, et j'en porte en grande partie la faute."

Un bruissement derrière lui, et Isley jeta un regard par dessus son épaule. Il posait pour la première fois son regard sur le Seer actuel, emprisonné dans une gangue de bandages, le bras droit en écharpe. Mais plus que toutes ces blessures physiques qu'il arborait, ce que décela en lui le Guerrier d'Odin en croisant son regard le marqua bien plus. Cet homme n'était pas seulement meurtrit, sa volonté et son âme semblaient ébranlées au plus haut point.

"Qui..."

"Wÿrd, Seer d'Odin et Guerrier divin d'Omega, enfin, ce qu'il en reste. Mais je suppose que cela tu dois en avoir déjà entendu parler. Je ne saurais dire précisément qui tu es, mais je sais pourquoi tu es là..." avançant avec peine, le jeune homme fut prit d'une quinte de toux, portant sa main gauche bandé vers sa bouche. Isley se porta à sa hauteur, le soutenant le temps que ce moment douloureux passe et que le Guide reprenne ses esprits.

Un mince sourire se dessina sur les lèvres de celui-ci alors qu'il posait son regard sur le revenant de Jotünn.

"Tu te portes au secours des inconnus ? Voilà un geste admirable que peu ici seraient capable de faire..."

"Je viendrais toujours en aide à mes frères... C'est pour cela que je suis revenu, pour cela qu'Odin m'a rappeler parmi vous."

"J'avais imaginer une chose dans ce genre." Wÿrd s'avança alors jusqu'au trône où il s'assit, portant alors tout le poids de la défaite sur ses épaules, il ne semblait plus que l'ombre de lui même "Quel est ton nom ? Et d'où viens tu ?"

"Isley. J'étais un Ase avant que ma folie ne m'emmène défier les Jotünns... Dix années ont passés depuis." il observa alors attentivement celui qui depuis un an tenais les Guerriers Divins comme il pouvait "Je suppose que celui dont ce géant m'a parler, se trouve désormais devant moi. Tu es ce Guerrier Divin qui connait les passages du Multivers, tu es celui qui m'a permis de comprendre ce qu'il se passait ici, je me trompes ?"

"Si tel est le cas, sache que ce ne fût pas de ma volonté, je ne pensais pas qu'en appeler aux forces des Royaumes d'Odin permettrait à leurs habitants d'exploiter ces failles que je créait. Mais comme tu peux le voir, je ne risque plus de faire cela à présent... Mon corps est irrémédiablement blessé, je ne sais si je retrouverait un jour l'utilité de mon bras, mais plus encore, je m'avoues vaincu devant les miens. Je ne puis les diriger, je n'ai jamais été préparer à cela et je ne sais gérer une Guerre comme celle qui se présente. J'en suis conscient, il est lâche pour moi d'abandonner de la sorte, mais je ne le fais pas sans avoir réfléchit." un sourire triste il continua "Je le fais en sachant que je ne laisse pas Asgard à l'abandon. Visiblement Odin, m'a ramené mon successeur. Ou bien peut être n'étais je là que pour attendre ton retour, Isley. Je ne sais les desseins de notre Seigneur, mais il sait mieux que nous comment les choses doivent se passer."

Un léger rire s'échappa de la gorge du revenant.

"Si j'avais eut ta foi à l'époque, jamais je n'aurais fait la sottise que j'ai faite. Tu m'as l'air d'être un homme de bien, Wÿrd d'Omega. Mais comme tu l'as remarquer, les hommes de bien ne feront plus l'affaire dans cette guerre à venir. Visiblement, tu aurais été un dirigeant idéal en temps de paix, certainement la meilleure chose qu'il puisse arriver à Asgard, mais aujourd'hui, Syn a été faites prisonnière sous ton commandement et cela je ne te le pardonnerait pas." il s'avança alors pour se tenir devant le trône qu'occupait actuellement Wÿrd, ce dernier ne broncha pas acceptant sans peur les premières reproches qu'une personne lui faisait depuis sa gestion déplorable du conflit avec Poséidon et Arès. "Odin m'a ouvert la voie... Il m'a ramené de Jotunheim dans un but, celui de revêtir l'armure d'Omega et de devenir le nouveau Seer des Ases. Je ne te ferais pas l'affront de te jeter à bas de ton trône devant le reste des Guerriers Divins, mais je te demandes, en tant que Seer, en tant que frère, de prendre acte de mes dernières paroles et de laisser place à la nouvelle ère qui s'annonce."

Sans un mot, les yeux de l'ancien Seer se plissèrent, mais son visage n'afficha nulle colère. Au confrère, il se plaça devant le nouveau venu, et posa une main amicale sur l'épaule de celui qui venait de le renvoyer à son rôle de simple homme du peuple.

"J'espère que tes paroles trouveront écho dans leurs cœur, car les miennes n'ont jamais su embraser la flamme de leur foi en moi. Puisses tu être meilleur que moi, Isley d'Omega, car Odin à grand besoin que son peuple se relève et s'en aille au secours de sa prêtresse. Nous avons besoin de revoir Syn parmi nous, ces terres semblent bien vide sans sa présence bienfaitrice." un puissant craquement se fit entendre alors qu'au loin déjà, des blocs immenses de glaces s'abimaient en mer, premiers témoins du départ de la prêtresse. "Notre temps est compté... Tu reviens dans une ère peu agréable mon frère. Puisses tu, réussir à nous sortir de ce mauvais pas."

Un hochement de tête sec, et il plongeait son regard azur dans celui de l'ancien Guerrier Divin, alors qu'un sourire carnassier apparaissait sur ses lèvres.

"T'inquiètes pas va... D'abord, je met de l'ordre dans nos affaires, ensuite, je ramène Syn chez nous sans oublier de rappeler à Poséidon à qui il s'est frotté." il se tourna alors le brasero vide "Mais avant tout, il est temps de rallumer la flamme. Que les Guerriers Divins viennent, Isley d'Omega les appelles !"

Se concentrant rapidement autour de son poing droit, son cosmos pourpre s'embrasa, et alors qu'il plongeait sa main dans le brasero, l'Omega libérait un brasier pourpre immense qui redonnait vie au temple, réanimait le feu éteint et les espoirs perdus.
Le feu ardent du Cosmos de l'Omega brulait désormais dans le brasero, et alors qu'Isley contemplait son œuvre sourire aux lèvres. L'ancien Seer lui, se mettait en retrait, regardant les flammes qui s'élevaient rapidement, et ressentant comme les autres Guerriers Divins le ressentiraient, la puissance de ce Cosmos qui tous les appelaient.

Pour qui pratique la musique avant tant d'assiduité, il va de soi d'avoir l'ouie fine. Aussi Volsung s'était-il permis d'épier cette conversation, à l'abri des regards. Sa lyre aurait été plus qu'il n'en faut pour faire taire à jamais tout garde qui l'aurait surpris dans cette posture, mais aucun n'eut la malchance de déceler sa présence. Et puis, même s'il n'en était pas certain, sa mémoire lui indiquait que les Guerriers Divins étaient libres d'aller et venir du palais sans avoir de comptes à rendre de par leur statut privilégié ; sa présence n'avait donc rien d'étonnant. Les secrets du cosmos lui demeuraient obscurs pour la plupart, mais s'il en était bien un qu'il maîtrisait à la perfection c'était celui visant à le réduire à néant. Son aura s'était effacée jusque dans ses moindres détails, faisant de lui un élément du décor à part entière pour qui ne se serait fié qu'à sa perception cosmique. Sa tenue, blanche dans sa très grande majorité, faisait le reste en le confondant à l'épais manteau blanc qui s'étendait à perte de vue. Une ombre blanche dans ces étendues de glace ne saurait être vue. Aussi fût-il attentif dans l'espoir de percer à jour qui un secret, qui une faute inavouée. Il n'en fut rien, ou en tout cas rien qu'il n'aurait pu deviner de lui-même, mais n'avoir rien perdu de cet échange pourrait se révéler utile par la suite.

Le musicien ne prisait les relations humaines qu'avec parcimonie, et ce n'était pas peu dire, il avait été fort bien avisé de vouloir se rendre au palais. Fallait-il voir comme un signe du destin d'avoir été envoyé auprès d'eux pour entendre cette discussion ? Dire qu'il n'aurait sans doute pas mis les pieds en ce lieu sacré si ce n'avait été pour y faire part de l'attitude de Máni à son égard... Le chien enragé qu'il avait mis au tapis s'avérait finalement doté d'au moins une utilité, et nul doute que c'était une surprise. Volsung lui souhaita d'ailleurs toutes les peines du monde à se remettre de ses blessures, tout en sachant pertinemment que pour être nanti de cosmo-énergie, même ce stupide animal finirait par être remis sur pieds tôt ou tard. Mieux vaudrait pour lui qu'il apprenne à ne point détacher sa laisse, sans quoi une autre correction serait de rigueur. Il n'avait fait que laver l'offense et c'était amplement suffisant. Néanmoins, Aslaug tenait à faire part de ces événements aux autorités compétentes, dans l'espoir que des mesures soient prises afin que cela ne se reproduise plus.

Et à peine avait-il été sur le point de s'introduire qu'il avait surpris ce dialogue riche en informations. Nul autre n'aurait pu les lui procurer dans la mesure où la plupart des Guerriers Divins rencontrés depuis son arrivée avaient vu leur nom être apposé sur sa liste noire. Ainsi, celui qui prétendait les diriger jusque là n'était en vérité qu'un pâle imitateur, qu'un usurpateur. Et ce n'était qu'à présent qu'ils avaient essuyé une défaite d'envergure qu'Odin se décidait à le supplanter par un individu qui lui soit supérieur et surtout plus à la hauteur de ces responsabilités ? Voilà qui était étonnant, d'autant plus qu'il n'était pas dans les habitudes du seigneur d'Asgard d'agir de la sorte. Mais pour en être l'émissaire, il n'avait pas son mot à dire, bien qu'une donnée l'ait tout particulièrement interpellé. Celle comme quoi la grande prêtresse aurait disparu, mais serait en plus aux mains des Marinas. Or, pour nombre d'entre eux, seule son autorité était reconnue au détriment de celle de l'Omega. Volsung en faisait partie.

Si l'information devait se répandre, nul doute que le royaume serait plongé dans le chaos. Combien de temps pensaient-ils pouvoir cacher la vérité ? L'appel le transperça quand il retentit dans toute la région, sans doute retransmis sur de longues distances pour que nul n'ignore que l'on souhaitait les voir. Nécessairement discret, il attendit de longues minutes avant de pouvoir s'immiscer dans l'enceinte du château et émettre de la cosmo-énergie, ne voulant nullement dévoiler qu'il avait été témoin de leur modeste une réunion. Un tout autre rassemblement allait débuter d'une minute à l'autre, et c'était à celui-ci qu'il était tenu de participer. Mais s'ils faisaient mine de vouloir écarter la grande prêtresse du pouvoir en place ou de taire sa capture et sa voix s'éleverait sans plus tarder pour leur faire part de ce qu'on ne voulait leur dire. D'une présence toujours aussi feutrée même s'il n'avait maintenant plus à se cacher, Volsung fut sans grande surprise le premier sur les lieux. Alors qu'il s'adossait confortablement au mur non loin de la porte d'entrée, une discrète note de musique souligna son entrée en scène.
Volsung de Benetasch, Guerrier Divin d'Eta. Vous avez demandé à me voir ?
Inutile d'aller plus loin en courtoisies, il n'était pas censé connaître la situation du nouveau venu et l'air piteux de Wÿrd n'incitait pas à le prendre en considération. De plus, n'était-ce pas sa première apparition publique ? Par conséquent n'était-il pas forcé de connaître la position hiérarchique du blessé qui se tenait en retrait, ruminant sa défaite. Aussi préféra-t-il rester debout, dressé de toute sa hauteur, ses longs cheveux blancs s'agitant au gré du vent alors qu'il agrémentait l'attente de quelques légers accords.

Alors même que la voix de Volsung s'éteignait, un autre homme apparut. Laissant le froid s'abattre sur les lieux avec plus d'intensité que précédemment. L'homme était en colère, tant et si bien qu'il ne souhaitait pas canaliser son cosmos pour plaire à ces soldats. Car de soldats, ils n'en avaient que le nom. Des lâches et des hypocrites de tout bord, voilà ce que Odin avait été obligé de recruter. Et finalement, même lui avait fait une erreur. Même lui avait agi à l'aveuglette. Visage fermé, le colosse s'approchait. Et les simples domestiques et autres gardes de petites envergures s'écartaient sur son chemin.

Le brasero actif, nul doute que les guerriers divins se regrouperaient autour en ce jour maudit. Mais cette fois, il était temps de reprendre les choses en mains. Trop de personnes se battaient pour eux avant de se battre pour Odin. Et se dire que la victoire importait plus que tout n'était aux yeux du colosse qu'un rideau de fumée. D'abord surprit de voir cet homme devant le Brasero, Haldor chercha du regard Wÿrd pour finalement le voir quelque peu en retrait. Le plus déçu de tous, c'était très certainement lui. Un petit signe de tête et Haldor poursuivit son avancée jusqu'à arriver face à cet homme inconnu. Alors qu'il s'arrêtait, il repoussa en arrière sa cape blanche pour laisser clairement apparaître sa Godrobe de l'Alpha. Voir cet homme à cette place, avec cette assurance n'était pas quelque chose de très plaisant pour le moment mais il ne pouvait faire aucun doute... Omega ! Ainsi donc Odin intervenait enfin en ces jours sombres, sortant de la torpeur qui était sienne pour prêter main forte à ces hommes et femmes qui combattaient pour lui. Il était temps !

- Je suis Haldor, le guerrier divin d'Alpha ! Et je réponds à l'appel de l'Omega, qui qu'il soit !

Pas question cependant de poser genou à terre tant que certaines choses ne seraient pas confirmées. La seule chose que redoutait Haldor en ce jour, c'était de voir le visage de Svein. Pas parce qu'il craignait cette crevette mais plutôt parce qu'il n'était absolument pas sûr de pouvoir retenir la fureur qui était sienne. Si se faire insulter n'était pas chose agréable, cet homme avait tout de même été jusqu'à bafouer son honneur devant des ennemis, sous prétexte que seule la victoire comptait. Déclenchant cette guerre civile. Et aucun soldat ici présent ne saurait retenir le géant des glaces s'il se laissait aller à la colère véritable.

Mais il devait attendre et canaliser sa colère. Car il n'oubliait pas qu'il il servait. Il n'oubliait pas la véritable cause qui était censé unir chacun d'eux. Lui y comprit. Ainsi l'heure des explications étaient enfin venue. Mais pas seulement. Aussi difficile que cela soit de l'admettre, les guerriers divins devaient profiter d'une faiblesse évidente de leurs ennemis. Athéna. Elle canalisait les colères des autres peuples mais celle-ci avait de l'affection pour Odin. Il fallait en profiter et se débarrasser d'elle par la suite. Cette fois, Haldor était prêt à s'opposer à ceux qu'il avait combattu par le passé. Il était temps de laisser le passé de côté pour regarder plus loin encore. Sans quoi, c'en serait fini d'eux.

L’étoile de Gamma avait répondu à l’appel du Seer. Bien que celle-ci semblait quelque peu différente, cette aura n’était pas hostile. Sur le chemin menant au Temple d’Odin, Modi revit les traces de son affrontement avec les Marinas et le Cardinal d’Arès. Quelques souvenirs étaient encore flous, mais à regarder l’état du paysage, c’était une guerre totale. S’avançant toujours en direction du palais, le colosse fureta à droite et à gauche, constatant le terrain de sa défaite, et finit par poser les yeux sur l’arbre où Rune de Lambda s’était éteint. Le serpent s’arrêta quelques secondes, plongeant ses yeux dans l’Arbre-Monde quand un sentiment de peine commençait à l’envahir. Tout à coup, un écureuil fit son apparition et fixa l’élu de Thor qui se mit à sourire. L’heure n’était pas encore aux larmes, la guerre était toujours présente.

Il reprit donc sa route. Malgré les blessures encore présentes, Modi finit par atteindre le palais à son rythme. Casque sous le bras, il poussa les portes du domaine pour y pénétrer. Se dirigeant vers la salle de réunion des Ases, le géant y constata déjà la présence de quatre personnes. Tout d’abord le musicien d’Asgard, Volsung guerrier d’Eta. Adossé au mur non loin de la porte d’entrée, Jormungandr ne lui adressa qu’un simple regarde suivi d’un signe de la tête. S’en suivit le guerrier bicéphale, Haldor. Celui-là même qui avait tenté de réunir ces combattants sous une seule et même bannière. Le Gamma sentait la colère qui se déversait du corps de l’Alpha, prêt à massacrer sous le coup d’une remarque désobligeante ou d’une tête qui ne lui reviendrait pas. Modi croisa et soutint le regard de l’ancien Oracle, lui adressant le même salut qu’à Aslaug. Enfin il porta son attention à ce qui se trouvait en haut des marches. Le Gamma y aperçut un homme inconnu revêtant l’armure d’Omega, dégageant la prestance et l’assurance d’un leader. Quelque peu en retrait, se trouvait Wÿrd, toujours meurtri du dernier combat. Odin avait donc décidé de changer la donne chez les Ases en envoyant un nouveau guide. Peut-être que cet étranger aurait ce qu’il manquait à l’ancien Seer :

Modi, de l’étoile de Gamma, répond à l’appel du Seer ici présent.

Adressant un salut un peu plus conventionnel, il se mit en retrait pour attendre l’arrivée des autres guerriers divins. La réunion n’avait pas encore débuté que celle-ci promettait déjà moult remous au sein des Ases, et tout le monde aurait quelque chose à dire. Modi plus que quiconque, lui qui ramenait des nouvelles de la mission qui lui avait été assigné. Cependant chaque chose venait à point à qui savait attendre et le colosse n’était pas homme à enflammer les débats, préférant rester poser et n’intervenir que le moment opportun…

Ressasser encore et encore les douloureux souvenirs du terrible échec de mon affrontement face aux Marinas… voilà ce à quoi j’en étais réduit depuis quelques jours. Des bandages étaient disposés sur la quasi-totalité de mon corps, aux nombreux endroits où les immondes cordes de l’instrument de Volsung avaient durablement et profondément lacéré ma chair. Tant de questions, tant de rancœur bouillait en moi à présent ! Cette défaite était-elle vraiment de mon fait ? J’avais cédé à mes instincts bestiaux en m’acharnant sur cette vermine qu’était le guerrier d’Eta, et cela nous avait coûté la victoire – nos adversaires n’avaient plus eu qu’à s’en donner à cœur joie tandis que je me battais avec celui qui devait être mon allié.

Malgré tout, je ne pouvais me résoudre à accepter le fait que j’étais responsable de l’échec des troupes d’Odin. Après tout, j’avais toujours servi fidèlement mon Dieu, obéissant au moindre de ses ordres, tâchant toujours de préserver son honneur. Mais cette fois-ci, pouvait-on dire que le déshonneur qu’avait subi le Valhalla était de mon fait ? J’avais de prime abord été sournoisement manipulé par la sorcière des Marinas, puis la nature de vermine de Volsung s’était révélée – et il m’avait provoqué d’une manière bien trop soutenue. Non, assurément… s’il y avait au monde une seule chose que je partageais avec cette raclure, c’était bien la culpabilité de l’échec des Ases. Et en un sens, c’était mieux ainsi : seul, ce fardeau aurait été trop lourd à porter.

C'est alors que je ruminais ses sombres pensées que l’appel me parvint, intense et clair. Le message était limpide : les Guerriers Divins étaient attendus au Temple d’Odin. L’occasion assurément, de dresser le lourd bilan de l’attaque qu’Asgard avait subie il y avait quelques temps de cela…

Revêtissant en hâte mon armure de Zeta Prime – qui, elle aussi, portait encore les traces de l’intense que j’avais mené quelques jours auparavant, car je n’avais pas encore jugé mon état suffisamment mon pour que je puisse sacrifier mon sang et réparer l’objet divin sans risquer ma vie – je me mis en route sans tarder en direction du lieu de culte principal du Valhalla.

J’y arrivai plutôt rapidement, et pus découvrir la petite assemblée qui y était déjà rassemblée… et un détail m’interpella. A la place où se tenaient habituellement Haldor ou Wÿrd, le Seer, se tenait un autre homme, qui transpirait la confiance – et la puissance, aussi. Et, de toute évidence, il portait une armure divine, tandis que Wÿrd en était démuni. Qu’est-ce que cela signifiait ? Au plus profond de mon âme, l’esprit de Zeta Prime m’indiquait qu’il s’agissait là de l’armure d’Omega, et pourtant elle était méconnaissable. Etait-ce seulement possible ? L’ancien Omega avait-il été destitué ? Si c’était le cas, c’était assurément une bonne nouvelle pour les troupes du Dieu du grand Nord. Car il fallait bien le reconnaître : Wÿrd n’avait jamais eu les épaules d’un chef…

M’avançant un peu, je me présentai à tous, et tout particulièrement à l’inconnu qui trônait à la place de l’Omega.

Máni de Zeta Prime a répondu à l’appel du Très Haut.

Car c’était bel et bien ce que je faisais : pour l’instant, j’obéissais à l’appel de mon dieu, et pas à celui d’un homme dont je ne connaissais rien. Qu’il porte l’armure d’Omega ne faisait pas de lui un chef digne à mes yeux : Wÿrd en était le parfait exemple.

Je perçus alors une présence qui m’avait échappé jusqu’alors. Dans un coin de la pièce se trouvait la vermine que j’exécrais tant, Volsung, le guerrier d’Eta. Que les guerriers de Poséidon ne l’avaient pas démembré ! Sentant la colère monter en moi à vitesse grand V, je m’efforçai de me contrôler, et ne pus malgré tout résister à l’envie de lui jeter un regard mauvais tout en disant :

Ainsi Odin a également convié la vermine…

Je n’avais pas parlé très fort, mais probablement suffisamment pour que chacun, au sein de ce temple, puisse m’entendre.

Un coffre qui tenait trop près d'Isley s'envola, porté par la seule force physique de l'homme et de son agacement. Sa cible ? L'effronté qui avait osé avoir la langue trop bien pendue en sa présence.

"Silence ! De quel droit te permet tu de trainer ainsi dans la boue le nom de l'un de tes frères ?!" le visage dur, mâchoires serrées, la furie azurée fixait son regard directement dans celui de la bête de Zeta Prime.

"Vous n'êtes que quatre pour l'instant et déjà certains d'entre vous se comportent comme des gamins des rues querelleurs... T'es tu vu, Zeta Prime ? Qui es tu pour ainsi juger l'un des tiens, et je ne veux même pas savoir qui tu conspues ainsi, qui es tu pour remettre en cause l'un des choix de ton Seigneur ? Apprends à rester à ta place guerrier divin, ou je te jure que je te mettrais au pas à grand renfort d'arguments percutant si tu n'es apte qu'à comprendre ce genre de choses."

Il descendit alors les marches, s'approchant du brasero où brulaient ses flammes écarlates. Son regard était de glace, en parfaite opposition avec le brasier qui habitait son cœur.

"Soyons clair... Je ne vais pas faire dans la demi-mesure ni même dans la langue de bois. J'ai en horreur les ennemis qui ont foulé nos terres, j’exècre par dessus tout les dieux Grecs qui n'ont eut de cesse de vouloir notre peuple mort. Hormis Athéna, aucun d'entre eux n'a jamais su tendre la main vers nous, et alors qu'enfin je peux revenir chez moi, après dix ans aux mains des Jötunns, je retrouve mon peuple à feu et à sang, se complaisant dans les rivalités fratricides, pire encore, je retrouve mon peuple dénué de tout esprit combattif. Vous savez ce qui m'a le plus ulcérer alors que j'étais encore enfermé dans ma gangue de glace ? Voir que les miens, au lieu de se liguer contre un ennemis commun menaçant notre Seigneur Odin, n'ont su faire fit de leurs individualités au profit du groupe. Wÿrd, je veux des noms... Ceux qui se sont insurgés contre les leurs ne méritent aucune clémence..."

D'un mouvement rapide de la tête, il fixa méchamment l'ancien Seer qui détourna alors le regard, sans dire un mot.

"Si tu as de la loyauté envers eux, je peux le comprendre. Mais Syn n'est plus là, et je te jure que je dois trouver quelqu'un d'autre que toi pour porter cette faute... Alors maintenant, donne moi ces noms, que j'applique les sentences qui conviennent. De ceux présent devant moi, lesquels ont portés la main sciemment sur l'un des leurs ?"

Voilà que l'ancien Seer était une nouvelle fois pris dans la tourmente... Mais cet homme devant lui, arborait désormais l'armure qui était sienne jusqu'alors. Il reconnaissait l'autorité qu'elle lui apportait, et surtout, sentait le souffle d'Odin sur cet homme qui s'était présenté pour reprendre un rôle dont il ne pouvait plus porter la charge.
S'il était encore vivant, c'était que son Seigneur lui trouvait encore une utilité et que son destin ne s'était pas encore achevé. Déglutissant lentement, alors que les flammes inondaient la salle d'une lueur rougeâtre dérangeante, l'ancien Omega releva son regard vers les quatre Ases déjà présents.

"Mani de Zeta Prime, Volsung d'Eta, et..." il croisa alors le regard du Colosse "Haldor d'Alpha..." lacha-t-il finalement en un souffle emplis de tristesse et de déception.

Le regard d'Isley se retourna à nouveau vers le groupe avant d'ajouter.

"Et Modi de Gamma ?"

"Il a combattu vaillamment à mes cotés jusqu'à ce qu'il n'ai plus la force de se relever. Jamais il n'a faillit à sa tache..."

"Bien..." il se retourna alors vers les hommes qui s'étaient présenter à lui sans savoir ce qu'impliquait cet appel. Il était déçu de ce qu'il allait faire, mais il devait posé les premières pierres d'une nouvelle ère "Je comprendrais que vous vous insurgiez contre moi, et soyons clair, si je prend les devant d'appliquer votre sentence avant que les autres n'arrive, c'est pour que vous fassiez foi d'exemple, mais aussi que je n'ai pas à gérer le double de gamins geignards et indignés en même temps. Vous êtes fort, vous avez été choisis par Odin, mais vous êtes frères et cela vous devez l'apprendre. Pas un seul d'entre vous ne vaut mieux que les autres, moi y compris. Vos idéaux personnels, vous pouvez vous les carré où je pense, parce que vous êtes les hérauts du Seigneur Odin, et que si je veux remettre sur pieds notre royaume et notre peuple, j'ai besoin de guerriers divins, pas de mercenaires se laissant emporté par leurs émotions. Par conséquent et jusqu'à nouvel ordre, les Guerriers Divin d'Alpha, Eta, et Zeta Prime, sont démis de leurs armures et des droits y afférant, vous êtes également consigné à rester en Asgard. Jusqu'à révision de cette sanction, vous réintégrez les rangs des simples soldats d'Asgard et retournerez donc parmi les forces communes de notre royaume sous la direction et la responsabilité d'un Guerrier Divin encore en action." il porta alors son regard sur le Guerrier de Gamma "Par l'ordre suivant, je nomme donc Modi de Gamma comme votre responsable. Ce que ca implique, c'est que si ils font une connerie, ça te retombe sur la tronche, et tu les rejoints, pigé ?" léger sourire en coin, il les toisa un à un "Vous aller me détester ou m'adorer, je n'en est rien à foutre, vous allez rentrer dans le rang vitesse grand V parce que j'ai une guerre à mené et que je ne suis pas un éducateur pour jeunes à problème. Essayez un peu de retrouver votre honneur devant Odin, parce qu'à l'heure qu'il est vous ne valez pas plus que des traitres..."

Tournant finalement les talons, il remonta les marches jusqu'au trône et se campa à coté sans jamais s'y asseoir. Son discours secouerait les cœurs de certains, il savait déjà que beaucoup, si ce n'est tous, se rebelleraient contre cette décision. Il trainait dans la boue l'honneur et la foi de Guerriers Émérites choisis par Odin, il les ramenaient à l'état de troufions en les traitant de traitre, chose que l'ego et l'honneur de certains ne supporteraient pas. Mais il n'était pas revenu ici pour ménager les peines de cœur de ses hommes, il était à la tête des Ases pour qu'Odin remporte la guerre qui s'était ouverte.

"Maintenant, si vous avez des choses à dire faites le en attendant le deuxième contingent de trublions. Et lorsque tout ces enfantillages seront terminés et que j'aurais finit de vous mettre un par un au coin pour avoir été de parfait débiles pendant un moment crucial, nous pourrons abordé les réels problèmes que nous rencontrons... Parce que croyez moi, revenir ici pour trouver ce temple vide de sa Grande Prêtresse... J'hésite entre pleurer et faire un génocide..."

Spoiler:

La surprise était de taille. Être trahi par un homme qu'il ne connaissait pas ne le gênait en rien. Mais de quel droit Wÿrd osait-il le déclarer lui comme un insurgé sans savoir ce qui s'était réellement passé lors de la bataille d'Asgard. Il s'agissait ici d'une insulte envers son honneur de combattant. Et envers ce qu'il avait accompli depuis son arrivée en fédérant des armées qui ne l'avaient jamais été. Était-ce là la récompense qu'il méritait ? Cela ne pouvait pas se passer ainsi. Le regard du colosse croisa celui du Zeta Prime. Son frère, sans doute le seul véritable puisque Wÿrd lui tournait le dos.

La sentence était déclarée et ils ne pourraient rien y faire. Mais le discours de cet homme ne valait rien aux yeux de l'ancien Alpha. De lui même, cet homme affaiblissait ses propres forces de combat. Il souhaitait destituer l'Alpha ? Il souhaitait destituer Zeta Prime ? Et bien qu'il en assume les conséquences. Car ici et maintenant, cet homme n'était rien d'autre qu'un inconnu se proclamant roi. Roi d'une terre qu'il ne contrôlait finalement pas. S'il désirait la guerre civile, il risquait d'avoir fort à faire. L'explosion qui retentit secoua l'ensemble du temple. Les fondations frémirent tant la rage du colosse était décuplée par la trahison qu'il subissait. Et ce n'était rien encore en comparaison de ce qu'il pouvait faire. Portant son, regard vers Wÿrd, Haldor cracha au sol pour lui montrer son mépris. Qu'il comprenne ce qu'il venait de déclencher. Maintenant son regard se tournait vers le nouvel Omega.

- Je suis donc un traître à tes yeux ? Qu'il en soit alors ainsi, moucheron. Reprends ton armure et fais de ces larves une armée... Nous verrons bien si tu y parviendras sans un véritable Alpha à tes côtés !! Je te rends ce qui te revient de droit... Une armure sans âme et vide d'honneur ! A l'image des soldats de ta nouvelle armée !

Sur ces mots, les morceaux de la Godrobe disparurent de son corps pour tomber aux pieds de Isley. Désormais, il se dressait devant les guerriers divins en homme libre et non en traître. Désormais, Odin venait de se faire un ennemi qu'il regretterait. Car on ne bafouait pas impunément celui qui avait tenté de relever une armée entière. Le froid se voulait maintenant plus pénétrant encore que jamais et des bourrasques se levaient, balayant le sol et cinglant les visages présents.

Il n'était plus l'Alpha. Ni un guerrier divin. Car Svein, en ce jour maudit, venait tout simplement de gagner la bataille. Mais s'il pensait voir Haldor tomber à genou suite à cette nouvelle, il se fourrait le doigt dans l'oeil. Si c'est ainsi qu'il souhaitait gouverné, grand bien lui fasse. Mais qu'il comprenne qu'il existait une limite entre diriger des soldats et se comporter comme un fou.

- Mais je mets quiconque au défi de venir me mettre aux arrêts. Modi de Gamma, je te préviens car il y a encore quelques minutes, tu étais un frère d'arme ! Essaye seulement de porter la main sur moi et je te jure que tu iras grossir les rangs des guerriers tombés au combat. Quant à toi... Omega... Garde ton armée de pleutres et essaye d'en faire des hommes. Si je ne suis qu'un simple mercenaire à tes yeux, qu'il en soit ainsi...

Jamais encore Haldor n'avait été aussi sérieux. Cette fois, s'opposer à lui conduirait à une lutte à mort. Sans exception aucune. Modi, Wÿrd, Isley... Ou n'importe quel autre soldat qui oserait se mettre en travers de sa route. Si ces hommes et ces femmes pensaient se relever d'une défaite en destituant ceux réellement capable de les aider, alors qu'ils se débrouillent seul. Se détournant d'eux, Haldor amorçait déjà son départ. S'arrêtant toutefois devant Zeta Prime.

- Pardonne-moi mon frère. Mais je ne combattrais plus pour les Ases à compter de ce jour. Un homme d'honneur n'a aucune place dans cette armée. Je ne peux pas t'obliger à suivre mes pas... Mais je te demande de ne pas te mettre sur mon chemin ! Qu'importe les armures que nous portons s'ils peuvent nous en priver sans raison. Je me battrais pour Odin d'une autre manière. Et ceux de cette armée qui m'ont prit mes droits trembleront bientôt au simple murmure de mon nom !

Puis sa voix éclata comme un coup de tonnerre, libérant une puissante impulsion de cosmos qui ne fit, fort heureusement, aucun dégâts. Passer pour un traître était une chose. En devenir un aujourd'hui en était une autre. Odin avait plus que jamais besoin de lui. Et il lutterait à sa manière. Seul... Ou avec d'autres compagnons servant sa cause.

- As-tu entendu, Omega ? Essaye de me tuer ici et maintenant ! Car si tu ne le fais pas, c'est ta tête qui roulera à mes pieds lorsque tu te présenteras à nouveau face à moi ! Ainsi que la tienne, Wÿrd, faux frère que tu es !

La posture offensive de Haldor ne laissait aucun doute. Si quelqu'un s'interposait, il aurait alors à le combattre. Qu'ils soient un, deux ou toute une armée ne changerait rien à la donne. Haldor quitterait ce temple libre... Ou mort !

Je vois que tu n'as toujours pas appris à garder le silence. Dois-je te faire mordre la poussière une seconde fois pour que tu apprennes à rester à ta place ? Je te conseille de faire attention, il n'y a pas cent manières de se débarrasser d'un chien enragé.
Les doigts de Volsung effleurèrent les cordes de sa lyre, relâchant une note discrète mais non moins potentiellement mortelle. Pour en avoir fait l'expérience, Máni saurait qu'il valait mieux revoir son ton à la baisse sans quoi ses plaies ne tarderaient pas à se rouvrir. Pour sa part, n'ayant pas eu à connaître les affres de la défaite, le musicien était déjà parfaitement remis de ses blessures et libre de reprendre le combat. Nul doute que cette fois encore, il tournerait à son avantage et que cette fois il ne serait pas clément au point d'épargner sa vie. Avant d'avoir pu esquisser le moindre geste létal à son intention, sa progression fut stoppée nette par le monologue absurde de l'étranger. Qui était-il pour leur parler ainsi ? De quel droit proclamait-il avoir sur eux cette autorité ? Les yeux de l'Eta flambèrent d'une colère froide qui donnaient au bleu de ses iris un aspect glacial.
Et pour quelle raison devrions-nous écouter ce tissu d'inepties ?
Les mots de l'illustre inconnu lui avaient fait l'effet d'une douche glacée. Il n'aurait pu y avoir pire injustice que le dire infidèle à Odin alors qu'il n'avait fait que châtier celui qui, justement, remettait en cause ses décisions. À tel point que la rancune tenace qu'il nourrissait envers Zeta Prime parut un instant se volatiliser pour mieux retomber avec force violence sur le Seer et son acolyte – car pour lui, le nouveau venu n'était rien de plus, rien de moins. Il n'avait pas même eu la décence de se présenter, et Volsung n'aurait pas même eu connaissance de son nom s'il n'avait pas écouté aux portes au moment opportun. Et il osait leur aboyer des hordes comme s'ils n'étaient qu'une meute de chiens voués à lui obéïr ? C'était encore en agissant de la sorte qu'il avait le plus de chance de se faire mordre. La réaction de l'Alpha abonda en ce sens, et s'il ne le connaissait ni d'Eve ni d'Adam et n'avait pour lui qu'indifférence, Volsung devait admettre être d'accord en tout point avec ses propos.
De quel droit vous permettez-vous de nous juger coupable alors que vous n'avez été témoin d'aucun de ces combats, trop occupé à perdre le vôtre ? Contrairement à nous, vous n'avez aucune excuse qui justifie cette faiblesse. Nous nous sommes battus les uns contre les autres mais sans cela la victoire aurait sans l'ombre d'un doute été de notre côté. Vous n'avez pas le luxe de pouvoir en dire autant, j'en ai bien peur.
Sa fureur ne s'apaiserait pas aussi aisément, c'était certain. Ses paroles autant que son regard étaient acerbes et nul doute que si un combat devrait éclater, même Máni et lui sauraient oublier leurs différends le temps de faire tomber la tête de cet importun. Sa mélodie prit de l'ampleur et emplit la salle de ses accords enchanteurs, non pour calmer les esprits mais pour faire planer une menace de mort sur celui qui avait osé les insulter si ouvertement. L'armure écarlate trônait toujours sur ses épaules et n'était pas prête de le quitter, il en aurait juré. Non sans avoir fusillé du regard ce Isley, il reporta son attention sur Wÿrd. À défaut d'avoir du respect pour cet homme, au moins ressentait-il une once de sympathie à son égard. Mais il ne lui inspirait maintenant plus que mépris pour le blâmer d'une faute qu'il n'avait pas commise et se retirer au plus mauvais moment, à plus forte raison pour remettre les rennes du royaume entre les mains de pareil irresponsable.
C'est précisément parce que je suis le héraut d'Odin que je refuse de me soumettre à un inconnu qui n'a aucun pouvoir sur moi. La seule dont je reconnais l'autorité est la grande prêtresse et je crois savoir qu'elle n'est pas ici. Savez-vous pourquoi ? Parce qu'elle a été enlevée sans que les deux hommes ici présents ne puissent rien y faire. Vous qui n'êtes même pas capables de défendre la seule à pouvoir exprimer la volonté d'Odin ne méritez pas mon respect et encore moins mon obéissance. Commencez seulement par la tirer des griffes de Poséidon et nous verrons alors si vous êtes digne d'intérêt.
Le passage au tutoiement n'était pas un hasard. Le début de sa tirade était consacré aux deux hommes, tandis que la seconde partie n'était que pour le nouvel arrivant. Le lyriste esquissa un pas dans la direction d'Haldor. Même s'il n'entendait pas devenir ami avec cet homme, leur réaction à cette annonce avait été rigoureusement identique. Aussi auraient-ils tout à gagner à présenter un front commun, même si ce n'était l'affaire que d'une poignée de secondes. Car nul doute que s'il s'attirait les foudres de tous les Guerriers Divins, il ne ferait pas long feu, et aurait quitté la scène de gré ou de force avant que le brasier qu'il avait lui-même allumé ne soit éteint. La mélodie devint plus aiguë, plus oppressante, instillant la peur. Sa posture, quoique plus distinguée, n'était pas moins menaçante que celle du colosse.
Si tu souhaites reprendre cette armure, viens la chercher, si tu oses le faire tout en sachant que j'en suis bien plus digne que tu ne le seras jamais de la tienne. Le seigneur Odin ne permettra pas que tu nous insultes plus longtemps, poursuis cet affront et tu connaîtras le châtiment suprême.

Le nouvel Omega n’attendit pas que d’autres Guerriers Divins ne franchissent les portes du palais pour débuter son oratoire. Et il s’attarda quelques minutes sur la querelle entre Zeta Prime et Eta. Ces mots étaient cinglants et il ne faisait pas dans la dentelle. Pour cesser ces gamineries entre frères, il demanda de Wÿrd de lui donner des noms pour leur rejeter la faute. Sur les Ases présents seul Modi fut épargné, même s’il sentait que ce n’était qu’un sursis. Alors que l’Alpha avait tenté de souder ces hommes du Nord, voilà que le nouveau Seer d’Odin les désorganisait militairement en destituant les accusés de leurs armures et en nommant notre colosse responsable de ces messieurs. Pour le Gamma, cette punition n’avait pas lieu d’être, l’ennemi pourrait de nouveau frapper aux portes d’Asgard. Et perdre de puissants guerriers étaient bien la dernière chose à faire. Connaissant le tempérament d’Haldor et de Mani, nul doute que leurs réactions seraient vives, et l’intervention de l’ancien dragon bicéphale lui donnait raison.

Sa colère pouvait aisément se ressentir dans la pièce et même sans armure, l’élu de Thor ne souhaiterait pas s’y frotter. Tant est si bien qu’Haldor mis en garde Jormungandr de ne pas se mettre en travers de sa route, sous peine de rejoindre les autres guerriers tombés au combat. Bien que nommé comme son gardien, le géant n’avait aucune intention d’engager un combat inutile à ses yeux et voir se répandre du sang inutilement. La rage et les mots dures de l’ancien Alpha ne désemplissaient point et se mit à hauteur de celui-ci qui le comprenait le plus, Zeta Prime. Bien que Modi comprenait, ou plutôt tenter de trouver des raisons aux actes du nouveau guide d’Odin, il amenait les Ases à se déchirer entre eux, alors qu’ils n’étaient qu’au nombre de quatre. Allait-il destituer d’autres guerriers ? Les noms du Beta et Delta vinrent en tête du serpent. C’étaient fort probables que ces deux-là aient aussi des comptes à rendre. Mais au fond qui n’avait pas fauté cette journée là ? Ce nouveau venu retirait les droits et obligations des hommes présents, alors le colosse devrait venir grossir les rangs. Lui qui, sous l’influence du pouvoir adverse, avait frappé son propre élève.

Alors qu’Haldor était prêt à en découdre, Volsung prit la parole à son tour, lui aussi accusé de trahison. Ce qu’on pouvait en retirer, c’était qu’il ne portait pas dans son cœur les Seer réunis ici et tout comme l’ancien Oracle, un combat devrait s’engager si le nouveau guide s’entêtait dans sa décision. Avant que Mani ne prenne à son tour l’attention de la salle, Modi éleva sa voix :

Loin de moi l’idée de remettre en cause le choix de notre Seigneur Odin sur le nouvel Omega, mais disperser nos forces de la sorte, ceci n’est pas acceptable. Vous me nommez responsable de ces trois-là et de leurs actes. Pensez-vous réellement que j’aurais la force de m’opposer à eux s’ils venaient à se rebeller de vos décisions ? Et bien non, je n’irais pas grossir inutilement le rang de nos disparus.

Il toisa du regard ses trois compagnons, car à ses yeux c’était toujours le cas, même si l’Omega les avait retranchés au rang de simple soldat. Modi pouvait aisément ressentir leurs colères au fond de leurs cœurs, se faire affubler du titre de traître avec des raisons bancales et sur les paroles de Wÿrd :

Vous souhaitez destituer ceux qui ont frappé leurs frères ? Alors je rejoindrais les hommes ci-présents, car j’ai moi-même attaqué mon élève au cours du dernier combat. Et l’ancien Seer m’a lui aussi agressé mais je ne lui en veux point, car je sais qu’il s’agissait d’une fourberie de l’ennemi à laquelle nous avons succombé malgré nous. Et je suis certains que ce « sort » a aussi été jeté sur mes compagnons pour les voir s’entre-tuer.

Puis Modi se tourna vers Haldor qui était toujours en posture de combat. Il avait le moyen de conserver l’Alpha dans les rangs avec ce qu’il rapportait de Grèce et du Sanctuaire d’Athéna, car avec les batailles qui avaient eu lieu, Jormungandr n’avait pas pu faire son rapport, ni à Wÿrd, ni au guerrier de Duhbe :

Cependant l’heure n’est pas encore à la dissolution Omega. Vous dites que vous révulsez tous les dieux grecs hormis la Déesse Athéna c’est bien cela ? Je me dois donc de vous dire que je rapporte des nouvelles de son Sanctuaire au sein duquel j’ai eu le privilège de pouvoir m’entretenir avec son représentant sur Terre, le Grand Pope. Pour vous résumer la situation, notre réaction tardive à contacter le Sanctuaire a failli nous coûter cher. Néanmoins je suis possiblement revenu avec une alliance entre nos deux factions entre les mains, si et seulement si le Seer d’Odin et le guerrier divin d’Alpha Haldor se présentent au Sanctuaire pour répondre à certaines interrogations. Telles sont les conditions avec lesquelles je suis revenu ici.

L’élu de Thor vira son regard vers le nouveau Seer, en espérant qu’il ait compris la situation :

Qu’allez-vous donc faire ? Faire fi de mes paroles et ne pas revenir sur votre décision ou bien prendre conscience de mes mots et réintégrer Haldor dans ses fonctions. Et je vous conseille de ne pas abuser du Grand Pope si vous pensez lui amener un Alpha factice. La confiance qu’il nous a accordée ne tient qu’à un fil et Haldor s’est fait connaître à sa manière là-bas. Je souhaite tout comme vous la gloire des Ases, mais une alliance avec la Déesse Athéna cela ne se refuse pas et il s’agit certainement de notre dernière opportunité de consolider nos liens avec la Grèce.

Le coffre envoyé par celui qui se prétendait le Seer vola dans ma direction, mais il en fallait bien évidemment bien plus pour pouvoir espérer me menacer et me blesser… Impassible – pour l’instant -, j’attendis le tout dernier moment pour lancer mon poing à la rencontre de l’objet de bois, le faisant voler en éclats sans grande difficulté. Ainsi, c’était comme ça que cet homme, chef autoproclamé, souhaitait la bienvenue à ses hommes ? En leur jetant des projectiles au visage et en les insultant sans rien connaître d’eux ?

Pourtant, en apparence, il s’agissait d’un homme fort, à des années-lumière de ce qu’avait été Wÿrd avant lui quand il portait l’armure d’Omega : lui respirait la puissance, mais d’une façon fort différente de celle de Wÿrd. Bestial, hargneux et sauvage, il aurait peut-être pu constituer à mes yeux un chef digne et apte à mener les Ases et à les aider à redresser la barre. Mais c’était sans compter ses propos qui suivirent…

Mon regard, légèrement amusé après sa démonstration de colère plutôt inexplicable voire ridicule, quoiqu’il en dise, pour un individu qui se réclamait chef des Guerriers Divins d’Odin, s’emplit de flammes de colère à mesure que cet homme parlait et que je prenais la mesure de son incapacité à tenir les rênes de sa faction. Car les insultes à l’égard des quelques Guerriers Présents devant lui pleuvaient à présent, et j’en étais l’une des cibles.

Que n’importe qui d’autre soit venu me reprocher mon comportement lors de l’assaut des Marinas, j’aurais pu le comprendre. Après tout, j’avais agi en suivant mes pulsions et au détriment des troupes d’Odin – même si cela ne remettait pas du tout en cause ma fidélité au Très Haut, qui elle était bel et bien à toute épreuve. Mais qu’un type sorti de nulle part s’amuse à me taxer – ainsi qu’Haldor ! – de traître, c’était un peu fort. Et je n’avais pas vraiment la réputation de quelqu’un qui savait garder son calme…

Mes poings s’étaient déjà serrés, et mes jointures blanchies attestaient de l’état de colère assez consésquent dans lequel je me trouvais. Mais bientôt vint l’annonce de la perte de mon armure et de ma – notre ! – rétrogradation au rang de simples soldats. C’est à ce moment-là que la Bête se réveilla véritablement. Et je n’étais pas le seul : non loin, Haldor faisait également éclater sa rage. C’était tout bonnement impossible : nous, deux guerriers qui comptaient parmi les plus puissants d’Asgard, mais surtout fidèles parmi les fidèles, l’Alpha, chef de guerre, et l’Avatar de la Vengeance, destitués par un homme dont ils ne connaissaient rien et qui ne connaissait rien d’eux ? Le pauvre type ne savait pas à quoi il se frottait…

Ma voix s’éleva, forte et intense, faisant écho à celles des autres guerriers divins – et tout particulièrement à celle d’Haldor – qui avaient pris la parole avant moi :

Tu es un peu trop prompt à juger tes troupes et à t’imaginer pouvoir disposer des Ases comme bon te semble, « Seer » !

Ma voix tremblait de rage, et pourtant je me contrôlais encore à peu près.

Alors soit, récupère donc cette armure de Zeta Prime, et ajoute la donc à ta collection ! Je n’ai pas besoin de ça pour servir Odin et savoir que je le fais dignement…

Soudain, mon aura cosmique gagna brusquement en intensité après avoir explosé, causant un léger impact sur les pierres à mes pieds, tandis que l’armure de Zeta Prime se détachait de mon corps pour aller se poser, sous sa forme de Totem, non loin du Seer et de son compagnon déchu. Et tout comme mon aura, qui concurrençait à présent celle, glaciale, de celui qui en ce jour plus qu’en aucun autre, était mon frère et mon compagnon d’armes le plus fidèle, ma voix se fit soudain plus forte, hargneuse. Je perdais le contrôle.

Qui est l’enfant, ici ? Le guerrier qui est prêt à tout pour préserver son honneur, ou l’imbécile parachuté à une place de chef, incapable de prendre ses responsabilités, qui croit que tout le pouvoir qui est entre ses mains peut être utilisé sans parcimonie, que cela n’aura de toute façon pas de conséquences ?

Lentement, mes lourdes bottes claquant de manière sonore sur le sol de pierre du temple, je me rapprochai d’Haldor, mais aussi de Volsung. A vrai dire, toute ma haine à l’encontre du musicien semblait s’être dissipée, ou plutôt avoir été redirigée tout entière sur ce misérable Isley. Etre une vermine en étant un soldat était une chose ; en être une tout en étant chef de guerre en était une autre, ô combien plus grave que la précédente. Il fallait faire la part des choses.

Arrivé aux côtés de Haldor, je lui fis un bref signe de tête qui lui assurait ma totale approbation, avant de recommencer à invectiver le seigneur – à peine en place, bientôt déchu, en toute vraisemblance – d’Asgard. Mon ton était toujours aussi fort et hargneux.

Vois ! Vois ces guerriers qui, fidèles à Odin, refusent de se soumettre à un prétendu chef qui refuse de voir autre chose que leurs torts ! Un homme sorti de nulle part qui se croit apte à leur donner des leçons, alors qu’ils sont ceux qui ont protégé sans sourciller le Valhalla durant les dernières années !

Des propos que cette raclure de Svein avait prononcés me revinrent alors en mémoire. Il remettait alors en cause la légitimité de l’armure d’Omega. Sur le coup, je m’étais opposé à lui avec véhémence, me sentant attaqué, étant donné que tout comme celle d’Omega, ma Godrobe ne portait pas de saphir. Mais à présent, il me semblait entrevoir quelque chose de vrai au milieu des paroles fielleuses du Delta.

L’armure d’Omega est la plus grande supercherie que le Valhalla ait jamais connu. L’épine la plus profondément enfoncée dans le pied d’Odin ! Et il faut croire que l’heure de l’en débarrasser est arrivée ! Regarde autour de toi, Omega, tu es seul ! Le seul assez stupide pour rester à tes côtés est ton prédécesseur, qui a lamentablement échoué…

Ma posture provocatrice ne faisait aucun doute, tout comme mes propos, et faisait largement écho à celle d’Haldor, à mes côtés. Nous étions prêts à nous battre – et, de toute évidence, Volsung l’était aussi. Prêts à nous battre pour libérer Asgard du joug d’un prétendu seigneur, injuste et capricieux. Mais de toute façon, si il devait y avoir un affrontement, les chances qu’avait Isley de s’en sortir étaient carrément nulles, même si Wÿrd lui apportait son soutien : que pouvait-il espérer faire contre des serviteurs d’Odin aussi déterminés et puissant que ceux qui lui faisaient face ?

La discussion était... fluctuante. Cela t'aurait fait rire si la situation était différente : le clan du Seer déclinait là où celui d'Haldor prenait de l'ampleur. Ce jeu, tu y aurais pris part de façon à casser le colosse mais il fallait lui donner des ressources pour gagner la guerre. La vraie. Tu devrais, à nouveau, faire raisonner les esprits. Svein t'avait déçu, pour le coup, son intelligence n'avait pas été au bout de ses idées et ton cher Volsung s'était également suffit à une explication plate sans en dire plus.

« Je vois qu'il faut un esprit de synthèse à cette réunion. et je ne vais pas m'en priver, chaque seconde perdue est une seconde où nos terres fondent. Personne ne peut l'accepter, n'est-il pas ? Alors avançons ! Je pense que nous sommes à peu près tous d'accord pour dire que le Seer n'a plus de raison d'être dès lors qu'il n'a pas su assumer sa fonction. Je pense que pour le bien être de tous, messieurs, vous feriez mieux d'oublier ce titre les mois venant. »

Dis-tu en regardant Wÿrd et le nouveau Seer. S'attacher à ce titre serait une grave erreur et risquerait de détruire, à nouveau, le peu d'union restaurée. Cela t'arrangeait, une fois Asgard redevenue calme, les cartes seraient redistribuées et tu comptais bien faire la part belle sur les nouvelles prérogatives qui seraient, alors, confiées.

« D'ensemble, nous, guerriers divins, semblions préférés les services d'Haldor aux vôtres. Il me semble de bon temps qu'il dirige l'expédition diplomatique envers le Sanctuaire d'Athéna. Je comprend vos envies néanmoins, j'aimerais que nous soyons tous d'accord de ne pas agir inconsidérément contre les marinas : ils ont su garder notre saphir et nous contrer. Mais, pire, ils sont parvenu à un accord et peuvent mobiliser des alliés. Je n'aime pas cela, mais nous allons devoir agir finement : les Marinas possèdent deux de nos biens dont l'un est le plus précieux. Je pense que nous allons devoir feindre de ployer le genou devant l'autorité du Dieu grec Poséidon. Endormons leur vigilance et agissons selon leur volonté. Prévenons ceux que nous voulons comme alliés de cette manœuvre - si elle est approuvée en ce jour - car nous avons été attaqué par ceux d'Arès, si je ne me trompe pas. Dans les luttes grecques, je pense Athéna isolée, si nous agissons selon le plan que je vous expose, nous frappons évidemment l'allié. »

Tu marquas un temps d'arrêt, les laissant considérer tes propos. C'était le meilleur choix pour préserver la Prêtresse et agir selon leur volonté. De cette manière, nous pouvions agir plus aisément. D'autant que si tous se passait bien, peut-être pourrions nous voir notre Prêtresse dans leur misérable Sanctuaire Sous-Marin.

« Nous allons également devoir semer la zizanie entre les deux alliés. Nous sommes entièrement coincés avec cette alliance car même si nous parvenions à forger des liens avec Athéna, il est inutile de nous voiler la face : nous avons un couteau sous la gorge. »

Ainsi avais-tu parler, tu n'aurais certainement plus de rôle dans cette réunion car ton avis avait été donné. Et ce sera à eux de trancher mais ces gens n'étaient pas des idiots : eux aussi devaient sentir que les choix étaient minces et que l'honneur chevaleresque n'aurait qu'une issue : la mort de la prêtresse. Cette mort entrainerait des guerres intestines et ces dernières la fin d'Asgard.

Alors qu'elle pénétrait dans l'enceinte du Temple, l’écho d'une voix jusqu'à présent inconnue lui parvenait. Apparemment, la suédoise avait un temps de retard sur d'autres, ce qui n'était peut-être pas plus mal : S’arrêtant un instant avant de rejoindre la réunion elle se collait dos à un mur pour écouter les paroles de celui qui semblait être le leader des guerriers divins. Si elle ne connaissait pas grand chose de l'ordre qu'elle venait d'intégrer avec la récupération de sa Godrobe, elle se rendait bien compte que l’événement d'aujourd'hui lui permettrait d'en savoir plus sur sa nouvelle situation. Mais les nouveautés semblaient bien sombres, l'homme en avait après le grade et les Godrobes de ceux déjà présents. Dont deux avec qui elle avait déjà échangée quelques coups et paroles ; Manì l'ombre de Zeta et Haldor. Les imaginer tout deux au milieu des forces communes semblaient ridicules, mais surtout...

Mais surtout la colère et la méfiance s'imposaient à son esprit. Il y avait donc une personne en ce royaume qui possédait les droits de retirer les armures divines de leurs propriétaires, ou du moins qui avez suffisamment de poids dans la hiérarchie pour être pris au sérieux et déclencher une nouvelle discorde. Si Lyuze ne pouvait déterminer le pourquoi du comment à cause de son retard, elle constatait juste que deux figures fortes et précédés par leur réputation venaient d'être condamner, car c'était bel et bien le mot. Sans connaître la troisième victime de cette vaste blague, elle dégageait ses griffes qui s'étaient malencontreusement plantés dans les murs alors qu'elle tentait de contrôler sa frustration. Si elle se pointait avec un temps de retard, cet homme oserait-il lui retirer son bien le plus précieux..? Il ne valait mieux pas, depuis le temps qu'elle la désirait, cette armure, lui ôter la pousserait sans aucun doute dans une frénésie aveugle. Devait-elle passer la porte et les rejoindre après ce bref aperçu de la réunion ? Les voix s'élevaient déjà pour exprimer leurs mécontentements et seule l'une d'elle la forçait finalement à faire son apparition. D'ailleurs, une autre femme venait également de faire son apparition d'une démarche décidée, la croiser devant la porte sans rentrer elle même risquait de paraître étrange.

C'est donc après cet instant d'écoute à l'ombre des regards que Zeta fit son apparition, la silhouette fine recouverte par sa Godrobe d'ébène incomplète -Un saphir manquant- mais parfaitement bien entretenue. Bien qu'une autre pensée lui rongeait l'esprit, elle se présentait malgré tout pour ne pas faire mauvaise figure.

Lyuze, guerrière de Zeta.

Accordant quelques secondes à sa présentation pour localiser le Seer, elle se tournait ensuite vers le Zeta Prime qui contre-attaquait justement de vive voix. Cependant il s'était déjà séparé de sa godrobe, un geste qui affectait particulièrement la suédoise... Après tout ils étaient placés sous la même étoile. Le voir s'en séparer même sous le coup de la colère peu importe le contexte la mettait en rogne. Prenant une grande inspiration, elle rejoignait ce dernier pour se placer à ses côtés puis, sans se soucier plus encore du débat en cours lui chuchotait quelques mots. Et même si elle lui en voulait un peu, elle n'était pas suffisamment renseignée pour lui en tenir rigueur dès maintenant.

Pourquoi un homme si proche de sa Godrobe tel que toi la délaisse pour finalement se préparer au combat ? Abandonner ce gage de ta promesse à un tel moment ne serait pas donner raison à cet homme ?

Elle jetait un coup d’œil vers le Seer pour percevoir une possible réaction face à toute cette mascarade qu'il venait lui même de lancer, puis reprenait ses confidences en posant une main griffue sur l'épaule du colosse.

Je ne te comprends pas Manì.

Hochant la tête en signe d'incompréhension, Lyuze croisait les bras puis ne bougeait plus, attentive. Des mots, il y en avait déjà bien assez dans l'air et pour elle qui avait raté une partie de la réunion en rajouter une couche ne semblait pas nécessaire. D'autant plus que celle dénommée Alwine avait rapidement su capter l'attention. Même si la situation gardait des chances de s'améliorer, la conclusion ne dépendait de toute manière que des décisions du Seer...

- La proportion des Omega à être des imbéciles doublés d'incapables m'étonnera toujours...

Comme à son habitude, Svein sorti de l'ombre. Encore une fois il arrivait en retard à une réunion. Et, encore une fois, ce qu'il vit tenait du comique. La première fois, il s'était rendu compte que tous les Ases de cette époque étaient idiots. Là, il se rendait compte que ce trait était encore plus marqué chez les porteur d'Omega, cette God Robe sans histoire, sans légitimité. Il ne savait pas ce qui était arrivé à Wÿrd, et il s'en moquait. Savoir qu'il n'était plus leur chef était la seule chose qui l'importait. Pourtant, en cet instant, il se demandait même pas si un incapable comme lui n'était pas préférable à celui prenant sa place.
Svein s'avança de plusieurs pas, prenant place au milieu de l'assemblée de sortes que tout le monde le voit. Puis, un immense sourire sur les lèvres, il s'adressa à l'inconnu.

- Au fait, j'ai également affronté Haldor au lieu des Marinas, vas-tu donc me retirer ma God Robe ? C'est donc cela ton plan, nous affaiblir encore plus que nous ne l'étions ?
Bah, je n'ai pas besoin que tu me répondes en fait, car il est voué à l'échec. Et tu viens juste de prouver ce que je pensais depuis le début. Que l'Omega n'est pas l'allié d'Asgard.

Même Máni l'avait compris après tout. S'il avait de nombreuses qualité, l'intelligence n'était pas celle que je placerai en premier chez lui. et je me souvenais du gentil chien bien dressé, obéissant au moindre mot que Wÿrd. Et pourtant voilà que lui-même déclarait ce que j'avais fortement sous entendu dès notre première rencontre. D'ailleurs, je me tournais vers lui.

- Au fait Máni, je vois que tu as évolué et que tu sais réfléchir par toi-même. Et que tu as fini par partager l'un des avis pour lesquels tu voulais me tuer. Tu vois qu'on peut s'entendre !

Cet interlude terminé, je fis de nouveau face à cet homme, qui risquait d'être retenu dans l'histoire d'Asgard comme l'un de ses chefs les plus brefs. Car nul ne pouvait supporter la fureur des Ases unis. Ce manque de cohésion était après tout notre principale faiblesse. Quoiqu'au moins il serait peut être également retenu comme celui ayant créé un groupe, même si c'était dans le but de le tuer.
Car, même si certains semblaient encore croire au rôle de Seer et semblaient vouloir calmer les choses, il était évident qu'il était trop tard pour cela. Haldor et Máni avaient, après tout, à eux seul plus de poids que cet homme.

- Je suis en désaccord avec nombreux d'autres Ases. Deux d'entre eux préféreraient me voir mort. Pourtant, ils ont bien plus leur place parmi nous que toi et si affrontement il y a, je serai sans hésitation dans leur camp.
Omega n'existe pas dans nos traditions. Seule la prêtresse et l'Alpha peuvent nous guider. Wÿrd a tenté le contraire et a échoué. Ton action a également scellée tes chances. Je te conseille de partir en l'instant et d'oublier tes rêves de grandeurs. Même un imbécile comme toi devrait comprendre que tu risques encore plus ta vie que moi en restant ici. Et que tes ordres ne seront jamais écouté...

Même Wÿrd avait su se faire obéir de certains, gagner leur respect bien qu'il ne le méritait pas. Cet homme n'en était même pas capable. Je n'avais pas pu faire venir la chute d'Omega, mais j'avais au moins le plaisir d'entre être le témoin. C'était toujours mieux que rien.

Un léger sourire s'affichait sur son visage... Enfin il retrouvait devant lui la rage des guerriers divins... Oh bien sur il jouait un jeu très dangereux, car piquer l’orgueil de tels personne pouvait être une chose fatale. Mais il mettait sa vie en jeu pour remettre dans le droit chemin ceux qui s'étaient oublier l'espace d'un instant.

"Bien... Les Ases peuvent encore s'unir contre un ennemi commun, la cause n'est donc pas perdue..." alors qu'il s'accroupissait lentement, son armure se détachait de son corps comme celles d'Haldor et Mani l'avait fait auparavant "Lorsqu'on touche à votre orgueil, à votre fierté, vous pouvez encore vous unir pour vous défendre. Je porte cette armure, signe que je suis l'un de vos frères, et pourtant, vous n'hésitez pas à vous liguer contre moi ? Où était passé ce patriotisme lorsque la Prêtresse s'est fait dérobé sous vos yeux alors que vous vous battiez entre vous ?"

Il s'assit alors dans les escaliers, joignant ses mains devant son visage, ne perdant pas son assurance bien que sa voix se soit grandement calmé.

"Comme certains l'ont dit, je n'ai pas plus de légitimité que vous, et j'étais moi même absent lorsque tout cela est arrivé. Je ne mérite pas plus que vous le droit de porter mon armure car pendant dix ans j'ai été un traitre aux miens, mon orgueil et ma fierté m'éloignant de mon véritable foyer" il regarda alors l'assemblée qui se dressait contre lui et un léger rire s'échappa de sa gorge "Si vous saviez combien de fois j'ai rêver de revoir pareil spectacle... Oui j'ai été parachuté à cette place de chef, non je ne veux pas être un despote sans foi ni loi, et je suis parfaitement conscient des sanctions que j'ai imposé. Elles se voulaient dures parce que dans le cas contraire, elles n'auraient jamais réveiller cette flamme qui vacillait au fond de vos cœur."

L'Omega ferma les yeux un instant, conscient que ces mots pouvaient le faire passer pour lâche ou peu sur de lui, mais c'était également le rôle d'un chef que de savoir reconnaitre ses erreurs passées et recevoir les mots durs des siens. Alpha, Gamma, Zeta, Zeta Prime, Psi, Eta, Delta... Les étoiles Divines étaient presque toutes présentes...

"Ce n'est pas mon rôle de vous ménager, vous n'êtes plus des enfants, et je pense que si j'étais plus mou dans mes agissements, vous n'en seriez que plus désabusés car vous ne verriez qu'un lâche dans celui qu'Odin a mis à cette place." il esquissa un léger rictus nerveux avant de les regarder à nouveau "Comme vous je ne suis qu'un homme, comme vous je sert mon dieu, et c'est la peine dans mon cœur de voir les miens ainsi désunis qui me pousse aux décisions les plus extrêmes. Je désarme les Guerriers Divins dites vous ? Vous pensez qu'une simple armure est notre force ? Nous sommes bien plus que cela, nous sommes un peuple, une fratrie, et notre cohésion viendrait à bout des armures les plus puissantes. Notre simple foi et notre Dieu nous permettrons d'écraser tous nos ennemis... Comme vous le dites tout deux, Haldor, Mani, nul besoin d'armure pour servir Odin, et en un sens même si vous vous rebellez contre mon choix, vous avez déjà fait la moitié du chemin que je voulait vous voir prendre."

Posant les mains sur ses genoux, il se redressa alors, simplement vêtu de ses vêtements civils de lins, écartant les bras tranquillement.

"Tu veux te battre Haldor, fait le, faites le tous si cela peut soulager vos cœur. Après tout, je ne porte pas mon armure, vous ne frapperiez même pas l'un des vôtres puisque selon vos dires, l'armure fait ce que nous sommes. Je ne porterais pas la mains sur les miens, mes flammes ne sont pas revenus sur Midgard pour semer plus de troubles au sein de mon peuple. Une fois j'ai fait l'erreur de m'attaquer à un adversaire qui n'était pas à ma hauteur et je l'ai payer pendant dix années de ma vie. Je ne suis pas fou au point de me battre contre l'ensemble des Guerriers Divins. Mais sachez une chose, vous pouvez me briser les membres, transpercer mon cœur, cela ne m'arrêtera pas." il fixa alors Volsung "Oui, j'irais sauver la prêtresse, l'arracher aux mains de Poséidon même si pour cela je dois damné mon âme jusqu’à la nuit des temps et le faire seul. C'est la moindre des choses que je lui dois."

Isley contourna le brasero et alla se mettre au centre du demi cercle formé par les Ases.

"Gamma à raison... Je ne peux aller voir le Grand Pope sans l'Alpha... Mais cette conclusion marche dans les deux sens, vous ne pouvez pas espérer le voir sans votre Seer. Bien sur, vous pouvez faire passer l'un d'entre vous comme tel, mais qui ? Qui parmi vous a assez de recul actuellement pour ne pas prendre parti dans vos querelles incessantes et parler au nom du bien commun et non de celui des individualités ? Je ne saurais le dire car je ne vous connais pas encore assez, mais je suis sur que ce casse tête reculerait d'autant plus l'heure de la rencontre, et que nous n'avons pas de temps à perdre. Un Seer factice est aussi difficile à contrefaire qu'un Alpha, et je ne pense pas que le leader des Saints s'y laisserait prendre"

Il esquissa un simple geste de la main droite, et les armures des destitués retournèrent sur leurs propriétaires respectifs, alors qu'il songeait aux paroles pleines de sagesse de la Guerrière de Psi.

"Je persiste à croire qu'une punition exemplaire serait nécessaire pour vous, Alpha, Eta, Delta et Zeta Prime... Vous avez combattus vos frères alors que vous deviez combattre un ennemi commun et selon moi cela n'est pas pardonnable. Cependant, je sais que si Syn était là, elle me jugerait trop extrême, et c'est pourquoi je lui laisse la responsabilité de cet acte. Malgré tout, vous placer ainsi dans vos retranchement m'a permis de constater qu'il restait au fond de vous une once de fierté et de volonté de combattre sous la même bannière. Vous pouvez me haïr, mais vous n'avez pas le temps pour ça maintenant. Nous devons sauver Syn... Et nous devons trouver comment faire cela." il les regarda alors dans les yeux "Pour être honnête avec vous, il me tarde de voir ma sœur rentrer à la maison..."

Haldor avait été le premier. Certainement pas le dernier. Volsung, Modi et Máni avaient rapidement fait cause commune. Mais des trois - et Haldor le remarquait sans doute pour la première fois - c'était Modi qui avait été le plus intelligent. Sa manière d'apporter sa pierre à l'édifice, sa manière de contester la décision du Seer prouvait qu'il n'était pas un sot. Et le fait qu'il ait pu survivre sur le territoire de Poseidon s’expliquait tout naturellement. Tout comme la décision de l'envoyer chez Athéna avait été judicieuse. Modi était une force de la nature mais contrairement à Haldor et à Máni, sa véritable puissance résidait dans sa faculté à analyser les évènements pour ne pas envenimer plus encore la situation.

Finalement d'autres guerriers divins étaient apparus. Et aucun ne comprenait la réaction du nouveau Seer. Même Svein, alors même que son apparition aurait en temps normal déclenché un tollé, faisait preuve d'un semblant de logique dans une telle situation. Finalement, l'Omega avait joué à un jeu très dangereux et pas sûr qu'il puisse s'en sortir sans se rétracter.

Puis la réponse arriva. D'abord décontenancé, le colosse prit les premières paroles comme un véritable aveux de faiblesse. Un homme qui faisait marche arrière car il voyait sa mort arriver. Pourtant, à mesure qu'il s'expliquait, à mesure que la situation s'éclaircissait, Haldor changea peu à peu d'opinion. S’il ne tolérait toujours pas les insultes proférés à son égard et à ceux de ses frères, il ne pouvait complétement blâmer cet homme. Propulsé à cette place, en ces temps, ce n'était en rien facile. Des explications, il y en aurait, c'était une évidence. Mais que ce soit Alwine, que ce soit Svein ou que ce soit cet homme, ils avaient tous raison. Seule la Grande Prêtresse comptait. Et en cela, personne ne le contredirait.

Il méritait une punition ? Sans le moindre doute. Mais le colosse ne se voilait pas la face pour autant... Lui aussi avait gravement fauter en frappant Svein. Oh bien sûr que ce dernier méritait des coups, bien sûr qu'il lui ferait payer son affront en lui faisant avaler une à une ses dents. Mais il n'avait pas été très malin en agissant devant des ennemis de Odin. En cela, il avait commis une faute lourde. Et il s'en repentirait le moment venu. Mais pas ainsi, pas comme l'avait souhaité ce Seer. Faisant baisser son cosmos, Haldor s'avança de quelques pas. Le frapper ? Ce serait plus un massacre qu'un combat et cela ne l'intéressait pas. L'union hein ? A voir.

- Et pourquoi devrais-je croire à un tel retournement de situation ? Contrairement à Svein, je ne renie pas l'implication de l'Omega dans la chaîne de commandement. Mais tu n'as pas agi en chef aujourd'hui... Tu t'es laissé dominé par tes sentiments comme nous autres l'avons fait lors du combat contre ces chiens de Marinas.

Cependant, il ne fallait pas oublier le principal et cet homme l'avait rappelé. D'une manière qui n'avait évidemment plu à personne. Pourtant, en chef des armées qu'il était - ou qu'il avait été, il ne savait plus trop quoi dire à ce sujet - Haldor savait qu'il pouvait regrouper ces hommes et ces femmes sous le même étendard.

Sans réellement s'en apercevoir, alors même qu'il marchait désormais vers l'Omega, les pièces de l'armure de l'Alpha s'élevèrent du sol pour regagner le corps du colosse. Alors que la dernière pièce s'installait sur son épaule - la tête du dragon bicéphale - l'argenté eut un étrange sourire. L'armure respectait la décision du Seer, c’était une évidence. Et même si Volsung avait résisté au fait de se libérer de ce poids, il n'aurait pas eu le choix l'Omega avait libéré son potentiel. Odin avait béni l'armure du Seer, quoi qu'en dise Svein et les autres. Mais son porteur devait faire ses preuves. Et là, il avait fort à faire pour se faire reconnaître parmi ces guerriers. Et dire qu'il avait cru perdre le droit de servir Odin avec cette armure. Il aurait combattu sans pour le bien d'Asgard mais jamais il n'aurait été considéré comme un véritable guerrier divin. Les propos de retrait de cet homme avait en quelque sorte changé la donne. Il ne s'agissait pas d'excuses - cela ne servait à rien - mais au moins Alpha avait rejoint son véritable porteur.

- Tu as fait une grave erreur, étranger ! Mais tu n'es pas le seul... Je dois admettre avoir aussi mes torts. C'est pourquoi je suis prêt à t'écouter ! Il y a une chose évidente... La Prêtresse est notre priorité à tous. Aucun soldat de notre dieu ne peut dire le contraire. Je me battrais pour faire revenir Syn entre les murs de ce temple, même si pour cela je dois emporter la moitié des Marinas dans mon tombeau. Mais aussi fort que je sois, je n'ai aucune chance seul. Frères, sœurs ! Entendez la voix de l'Alpha... Il est temps de faire respecter la volonté de Syn. Nous devons détruire ces chiens une bonne fois pour toute pour laver l'honneur de notre Prêtresse. Le temps de cette quête, laissons nos différents de côté. Lorsque Syn sera de retour parmi nous, alors je pourrais régler mes comptes ! Comme un homme !

Son regard restait quelques secondes sur Svein avant de passer sur chacun des visages présents. Aucun d'eux n'avaient acceptés les propos de cet homme mais ils n'avaient finalement pas le choix : ils devaient au moins l'écouter. Telle était al volonté divine. Haldor n'oubliait pas. Il détestait certaines personnes ici présentes mais il restait un soldat de Odin. Et sans la Prêtresse, les pôles ne tiendraient pas longtemps. Sans la Prêtresse, les Ases perdaient la seule personne capable de les unir, le Seer ayant prouvé aujourd'hui son incapacité à accomplir cette tâche.

- Tu vas devoir faire tes preuves, Omega. Si tu as un plan, expose le devant l'assemblée ici présente ! Il est temps de faire trembler nos ennemis !

Cela faisait quelques jours, quelques heures même que j’avais obtenu la gode robe d’Hugin, j’étais rentrée au manoir familial pour me renseigner sur l’histoire de cet habit et pour attendre ma grande sœur qui, sans doute, ne tarderait pas. Je commençais à fouiller dans les archives de ma famille faisant fi de la fierté de père qui avait bien vu l’armure que j’avais ramenée avec moi. La seule fierté qui comptait pour moi était celle de ma sœur, et je savais que rien ne lui ferait plus plaisir que de me présenter devant elle avec la gode robe. Mes recherches ne durèrent pas longtemps, à peine je commençais à me plonger dans mes livres que je sentis mon armure vibrer, comme si Odin lui-même m’appelait

Déjà des responsabilités, à peine avais-je enfilée cette god robe que déjà on m’appelait au rapport. Surement était ce pour me souhaiter la bienvenue, à moins que cela soit une vulgaire coïncidence, de toute façon, je n’allais pas me débiner, si Odin m’avait cru capable de jouer le rôle de guerrière divine alors je ferai de mon mieux. Je ne me sentais pas à l’aise avec ce blindage sur mon corps, j’enfilai donc une robe passe partout et je commençai donc mon voyage vers le temple du Dieu nordique.

Lorsque j’approchai du fameux temple, ce ne fut pas sa beauté qui me frappa, mais le brouhaha qui en sortait et surtout la puissance cosmique qui était dégagée. Je pouvais ressentir clairement que les choses n’étaient pas normale. Les rumeurs étaient donc vraies, les dissensions entre les différents guerriers divins étaient fortes, la faiblesse actuelle des forces du seigneur Odin trouvaient sans doute leur origine dans ce que j’entendais à cet instant.

Je peux avouer aujourd’hui que j’avais eu peur d’entrer, j’étais restée cachée comme une enfant derrière la porteà écouter en attendant de me décider si je devais me présenter devant le Seer et ses troupes. Plein de questions me venaient à l’esprit : Comment devais-je entrer ? en armure ? Habillée normalement ? Devrais-je m’annoncer. Le stresse montait en moi alors que j’entendais la résolution de l’habile manipulation du Seer testant le peu de cohésion de ses troupes. Sa manœuvre avait été bonne et je pouvais percevoir quel stratège l’Oméga pouvait être, cela me rassurait quelque peu.

Je me décidais enfin à entrer après la déclaration du chef des armées d’Odin. Aucun des guerriers ne me connaissait encore, une nouvelle tête même si j’avais un air de famille avec une des personnes présentes. Les choses se calmaient un petit peu, cela me permit de me présenter de ma voix aussi assurée que possible même si je ne pouvais éviter certains grelots polluer certaines de mes intonations

Ingrid de la famille Valaskjálf, toute nouvelle guerrière divine de Chi. Vous rencontrer est un honneur Guerriers divins. Si je puis dire un mot. Je prie que nous sauvions Syn rapidement, car pendant que vous vous disputez, de nombreux civils de nos contrés meurent du réchauffement de notre climat. J’aspire à ce que vous trouviez une solution rapide pour contrecarrer ces Dieux félons qui sont venus voler notre bien le plus précieux afin de limiter la perte en innocents.

Je me mis non loin de ma grande sœur, sa présence me rassurait au milieu de tous ces inconnus. Je n’aimais pas tellement sortir des terres de ma famille, mais me présenter ici avait été finalement indispensable, même si mes mots avaient été sans doute peu écoutés, ils devaient être dits. Nous n’étions pas là pour guerroyer entre nous, mais pour protéger notre Dieu et son peuple. Dans ma tête une satisfaction brillait néanmoins, Munin et Hugin étaient réunie après un long moment séparés, dans ce lieu hautement symbolique. Les présages étaient bons.

Quelques guerriers- ou plutôt guerrières – firent encore leur entrée, alors que Haldor, Volsung et moi nous dressions hargneusement face à l’indigne Omega, faisant fi, pour deux de nous, du différend qui aurait dû nous opposer.

Lyuze était arrivée ; j’avais pu la sentir entrer timidement dans le temple, avant de s’approcher de nous, pour finalement avoir l’audace de m’interroger sur les raisons qui m’avaient poussé à agir comme je venais de le faire. De quoi se mêlait-elle ? N’arrivait-elle pas à percevoir la gravité de la situation ? La colère bouillait toujours en moi, du fait de la situation particulièrement tendue en ces lieux. Sur un ton acerbe, tranchant, je lui répondis :

Je n’ai pas besoin de ta compréhension pour savoir que je sers dignement mon Dieu, Lyuze. Si un homme tel que lui peut me priver sans sourciller de mon armure, alors c’est qu’elle n’est plus qu’un accessoire, absolument pas représentatif de ma fidélité au Très haut !

Les propos de la femme que le Légat avait contrainte à mettre le genou à terre tandis que je combattais Volsung semblaient assez explicites : elle se voulait fidèle à l’Omega, malgré ses actes à la légitimité plus que douteuse.

Puis ce fut au tour de la vermine la plus détestée du Valhalla de faire son entrée – et il eut tôt fait de me faire regretter mes dernières paroles. Toujours aussi fourbe, il n’avait pas manqué de relever que j’avais fini par exprimer une pensée qui abondait dans son sens – ce qui me dégoûta moi-même. Peut-être aurais-je dû garder cela pour moi. Je ne pouvais pas tolérer le fait que j’avais pu être d’accord avec cette raclure, ne fut-ce que sur un point. Et pourtant, c’était bien cela que le Seer avait réussi à créer : une cohésion de tous les Ases, contre lui, certes, mais faisant malgré tout fi de leurs différends pour s’élever face à lui, cet ennemi intrinsèque qui semblait menacer le Valhalla.

Etait-ce une raison pour continuer à me tenir aux côtés de Volsung et Svein, à présent que la supercherie – à moins qu’il ne s’agisse simplement d’une prise de conscience soudaine qu’il ne pourrait aucunement faire le poids – de l’Omega avait été révélée ? Je devais reconnaître que j’avais du mal à me décider. S’il y avait quelque chose de vrai dans ses paroles, c’était bien le fait que nous ne pouvions rester sans réagir face au rapt de la prêtresse. Et cela demandait à chacun de faire des sacrifices. Même si cela impliquait, pour un temps, de mettre nos conflits personnels entre parenthèses.

Finalement, sous l’impulsion cosmique du Seer, mon armure, comme celle de mon frère, vint à nouveau se poser sur mes épaules. Cette punition n’avait pas duré bien longtemps, finalement…

Plutôt indécis quant à la façon dont je devais réagir à ces propos, je trouvai en ceux d’Haldor – comme souvent – la sagesse qui me manquait. Comme moi, il semblait toujours peu convaincu par les propos du Seer – après tout, il venait de retourner sa veste en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire – mais il fallait reconnaître qu’il avait raison de lui accorder le bénéfice du doute. Il était inutile que je prenne la parole pour répéter ses propos ; je me contentai d’acquiescer alors qu’il parlait, pour finalement prendre moi-même la parole, faisant tout de même écho aux propos de l’Alpha.

Oui, brisons-les ! Montrons leur que la chance qu’ils ont eue n’est pas prête de se répéter ! Ramenons chez elle notre prêtresse, et que le tapis qui la fasse sortir de ses geôles soit rouge du sang de nos ennemis !

Puis, un peu plus bas, j’ajoutai :

Llorsque cela sera fait, j’accepterai de recevoir la punition que je mérite.

Alors que ses paroles venaient de se muer en silence, Modi constata l’arrivée d’autres Ases venu assister à ce rassemblement. Outre le Guerrier Divin de Delta, trois nouvelles guerrières firent leurs apparitions pour la première fois. Alwin de Psi et Ingrid de Chi, probablement des sœurs aux vues de leurs traits ainsi que la remplaçante du défunt Sylphorn, Lyuze de Zeta. Pendant que cette dernière ne s’attirait pas les bonnes grâces de son Ombre, Munin et Niflheim donnèrent leurs versions concernant les récents événements. Fidèle à sa réputation, Svein ne perdit pas une seconde pour remettre en doute l’autorité du nouvel Omega, s’appuyant sur l’échec de Wÿrd pour expérience vécue. A ce niveau, Jormungandr était partagé. Oui l’Omega ne faisait pas parti de la chaîne initiale de commandement des Guerriers Divins, or il fut bien choisi par Odin et approuvé par la prêtresse de surcroit. Cependant l’heure n’était pas à remettre en cause son existence, l’inconnu était lui auss un guerrier comme tous les autres et une nouvelle pair de bras n’était pas de refus pour récupérer Syn.

La voix de l’Omega s’éleva à nouveau, révélant que ses actes avaient pour but de vérifier si une cohésion entre les Ases était encore possible malgré les derniers déboires. Satisfait de sa découverte et d’un simple geste de la main, les armures d’Hati et de Fafnir gisant au sol, retournèrent sur les corps de leurs propriétaires. Puis le serpent apporta une attention particulière au nouveau chef lorsque celui-ci aborda le thème du Sanctuaire et la visite demandée par le Grand Pope :

Le temps ne vous permet pas de jouer avec les mots Omega. Il s’agit uniquement du véritable guerrier d’Alpha : Haldor de Duhbe, avec qui le Grand Pope souhaite s’entretenir. Déjà que ces informations vitales ont coûté la vie de mon élève à notre retour sur nos terres, et qu’au risque de me répéter, la confiance du représentant d’Athéna peut se briser à tout moment. Je ne permettrais pas que cette alliance échoue à cause de nos querelles ! Sa voix s’était faite plus forte à cet instant. Alors vous irez au Sanctuaire en compagnie d’Haldor, ainsi que Wÿrd en l’occurrence pour faire valoir votre légitimité car d’après mes souvenirs des Saints se sont présentés ici pour le rencontrer il y a quelques mois. Jouons la transparence sur ce coup. J’ai tout autant le désir de secourir notre prêtresse et faire payer ces chiens d’Arès et de Poséidon !

Les dernières paroles du Gamma avaient un ton quelque peu colérique et tout à fait louable selon lui. Il ne permettrait pas que les différents encore présents au sein du groupe, ne ruinent leur dernière chance de rallier les Saints d’Athéna. L’Omega souhaitait toujours punir les « rebelles », soit mais que cela soit fait après cette entrevue et la représentante d’Odin en sécurité ici. Oui, c’était le vœu de Modi mais aussi celui d’Haldor, de Mani ainsi que des autres guerriers présents. Tout comme pour récupérer le saphir perdu du Zeta, les Ases étaient de nouveaux liés par une cause commune. Mais ces hommes ne pouvaient plus attendre d’être à chaque fois au pied du mur pour devoir s’unir comme un seul être. Il fallait des gestes forts et concrets comme Haldor avait tenté de le faire pour la mission au Sanctuaire Sous-Marin. Qu’en serait-il pour le nouveau prétendu Omega ?...

Spoiler:

- Un lâche craignant pour sa vie...

J'arrivais à peine à y croire. Il y a quelques instants, nous étions prêts à le tuer. Et, en voyant ça, il décidait de revenir en arrière, sortant des propos plus incohérents les uns que les autres. Et que se passait-il ? Tous se calmaient. Oh, ils n'avaient pas forcément de l'air de se mettre à l'apprécier et à l'accepter réellement comme un chef. Enfin, comme un vrai chef. Car, malgré tout, leur discours sonnait comme s'ils acceptaient la situation pour le moment et aviseraient par la suite. Bien évidemment, je comprenais qu'il était nécessaire de nous atteler à récupérer notre prêtresse. Même à mes yeux il n'y avait pas plus important.
Mais était-ce une raison pour le laisser faire à sa guise ? Etait-ce une réellement pour le laisser avoir ne serait ce qu'une impression d'avoir le droit de nous diriger ? Je n'acceptais peut être pas l'Omega dans la chaîne de commandement, mais j'avais été capable de faire avec. Mais pas avec lui revêtant cette Robe sans droit.

- Vous allez le croire ? Croire que son seul but était de nous réveiller ? Il a juste cherché un moyen de rester en vie. Même si, en se faisant, il montrait qu'il n'avait aucune capacité à nous diriger.
Car non, nous n'avons pas besoin d'un Seer. Même pour aller voir les Saints. Haldor seul peut y aller, expliquant que nous avons rétablit l'ordre normal des choses. Nous n'avons besoin que d'un Alpha et d'une Prêtresse...

Evidemment, Svein savait qu'en parlant de la Prêtresse, tous allaient justement lui sortir qu'il était nécessaire de laisser ces querelles de côté, de rester en l'état au moins le temps de régler cette crise. Il n'était pas idiot après tout. Mais, justement pour ça, il savait exactement ce qu'il avait à dire. Après, peut être ne serait-il pas écouté. Il était haït de nombreuses personnes. Pourtant, cela ne changerait rien à ce que lui allait faire. Sauf si la situation devenait encore plus absurde qu'elle ne l'était maintenant.

- Alors oui, tout ce que nous devons faire c'est aller chercher notre Prêtresse. Trouver des alliés puis marcher contre les séides de Poseidon. Et le seul qui a le droit de nous diriger dans une telle situation est Haldor.
Si cet homme souhaite la sauver, sauver sa soeur il semblerait, qu'il vienne avec nous, mais à un rang inférieur au notre. Car si je serai partisan de l'exiler, je dois avouer que nous ne pouvons pas cracher sur un guerrier... Qu'il renonce définitivement à tout pouvoir de commandement et là il sera le bienvenu à nos côtés...

Svein regarda une à une chacune des personnes présentes, jusqu'à se fixer sur l'Omega. Ainsi, il espérait pouvoir mettre définitivement de côté le rang de Seer, le replonger dans les abîmes et qu'il ne se montre plus jamais. Il préférait encore laisser Haldor aux commandes qui, malgré quelques différents entre les deux hommes, n'était pas idiot et ferait les choses correctement. Une fois Syn de retour, il serait alors temps d'improviser.
Mais encore fallait-il que tous acceptent. Ce qu'il doutait. Voilà pourquoi il rajouta une dernière chose.

- De toutes façons, je préfère te prévenir. Jamais je ne te reconnaîtrai, et jamais je ne t'obéirai. Tu n'as pas les épaules d'un chef, je te déconseille donc d'espérer me voir me courber devant toi...

Volsung repoussa quelques mèches de cheveux derrière son oreille. Sa mine courroucée en disait long sur le fond de sa pensée. Déjà désagréable par son comportement, il était en plus le pire affabulateur que Volsung ait pu croiser. Il n'avait nullement cherché à les tester, et ne faisait que se rattraper aux branches après que sa propre stupidité l'ait jeté dans le vide. Voir son armure se détacher de son corps ne manqua pas de satisfaire le Guerrier d'Eta, qui n'avait guère toléré ses propos et mourrait toujours autant d'envie de les lui faire ravaler. Pourtant, son timbre de voix était toujours porteur de ce même calme factice.

Porter une armure n'excuse rien. Rien ne te permettait de nous juger et tu ne t'en es pas privé, comment peux-tu penser que nous n'en aurions pas le droit ? Il n'y a rien d'étonnant à voir ceux que tu as insulté se retourner contre toi. Apprends à modérer tes propos et peut-être pourrons nous te considérer comme l'un des nôtres. Pour l'heure, tu n'en es pas digne. Et si je ne m'abuse, c'est au Seer d'assurer la sécurité de la grande prêtresse, or que je sache il n'a pas été plus utile que nous. Vous pouvez nous reprocher de n'avoir pas pu protéger le royaume, mais il est tout aussi navrant de voir que si peu nombreuses soient ses responsabilités, il n'a pas été en mesure de les assumer.

Celui qu'Odin a mis à cette place, disait-il. Le lyriste se permettait d'en douter. À ses yeux, cet homme n'avait aucune légitimité, que ce soit pour les commander ou pour quoi que ce soit d'autre. Qu'il ait le droit d'endosser une GodRobe était déjà plus qu'il n'en méritait, et pourtant il était incapable de rester à sa place. Inutile de dire que pour lui qui se considérait ouvertement comme le plus proche d'Odin, il était absurde de penser devoir quoi que ce soit à ce moins que rien.

Ces armures font de nous des Guerriers Divins. Ce ne sont pas elles qui nous confère notre force mais elles symbolisent la confiance placée en nous par le seigneur Odin. Elles représentent notre foi et notre loyauté car elles en sont la récompense. Il est le seul à pouvoir nous les ôter. En affirmant que nous ne méritons pas de les porter, tu insultes nos noms et la volonté de notre seigneur. Apprends à mesurer tes paroles, car j'en connais qui ont enduré des châtiments pires que la morts pour moins que cela. ne t'avise plus jamais d'y toucher, car nul autre que le seigneur Odin ne peut savoir si nous sommes dignes de les porter.

Les nouveaux venus n'eurent qu'une infime partie de son attention. La plupart n'en valaient pas la peine et n'apportaient aucun avis constructif, prenant en cours de route une discussion. Ils avaient manqué le prélude de cette situation de crise et il était dans leur intérêt de s'en tenir à l'écart, car il n'y aurait rien eu de plus agaçant que de les voir s'en mêler sans en connaître les raisons. Le Guerrier Divin de Delta était seul à y avoir activement pris part et si ses propos étaient acides, ils étaient également teintés de bon sens. Volsung ne les approuvait pas entièrement mais devait lui reconnaître un avis pertinent. Mais alors que la tension commençait à retomber, ce Isley tint des propos qui firent fulminer le musicien. Sa réponse ne se fit pas attendre.

Ne cherche pas à te donner une importance que tu es loin de posséder. Haldor est tenu de s'y rendre en tant qu'homme et non en tant qu'Alpha. Je ne connais pas tous les détails, mais je crois savoir qu'il a des comptes à rendre au Sanctuaire. Le Seer n'y serait d'aucune utilité si la grande prêtresse était là pour prendre sa place. Je suis persuadé que cette invitation ne t'aurait nullement concerné si toi comme Wÿrd ne vous acharniez pas à donner à Omega une place qui n'est pas la sienne. Cesse de te croire au-dessus des autres alors que pour nous avoir insultés tous autant que nous sommes, tu es le plus coupable d'entre nous. Tu aurais déjà été condamné à l'exil si nous n'avions pas été dans une situation si délicate, et cela par votre faute.

Enfin, il était sur le point d'entrer dans la dernière ligne droite de sa tirade. Le point final de son argumentaire et surtout ce pourquoi il méprisait Isley pour ses paroles. Le nouvel Omega ne s'était pas fait que des amis lors de cette réunion, c'était un fait, mais Volsung exécrait plus que tout qu'on lui reproche un fait pour lequel il estimait n'avoir pas à se sentir coupable. Le moment était venu de s'en expliquer, et la riposte lui brûlait les lèvres. Son regard noir pesa sur Wÿrd. Si l'heure était au procès de tout un chacun, il n'était pas question qu'il y échappe, car à n'en pas douter il était le plus fautif d'entre tous. À nouveau, il passa au vouvoiement de manière à ce qu'il se sente lui aussi concerné, mais Isley devait tout autant assumer les fautes commises par celui qui l'avait précédé dans ce rôle pour en avoir repris le flambeau. Ce à quoi s'ajoutaient ses propres impairs, déjà fort nombreux pour une première entrevue...

Quant à moi, je persiste à croire que nous n'avons aucune raison d'en payer le prix. Nous ne pouvons certes pas nier nous être entredéchirés, mais pourquoi aurions-nous dû nous battre contre l'envahisseur ? Si les Marinas se sont introduits sur nos terres, c'est uniquement parce que vous et vous seuls avez décidé que nous devions nous en prendre à eux. J'imagine que vous allez me dire que c'était dans l'unique but de reprendre le saphir qu'il nous ont dérobé, mais dois-je vous rappeler pourquoi ils s'en sont emparés ? Parce que l'un des émissaires que vous aviez envoyé chez Poséidon y a fait preuve d'une suffisance sans bornes. S'il est aujourd'hui défunt, cela n'excuse pas le fait que vous ayez voulu vous ranger au côté de l'Empereur des Mers plutôt que d'assurer Athéna de notre amitié. Dois-je vous rappeler que c'est à elle que nous devons ces armures et que sans le pacte qui la lie au seigneur d'Odin, nous ne serions rien à l'heure qu'il est ? Une telle ingratitude me révulse, et je refuse d'être tenu pour responsable des malheurs qui s'abattent sur Asgard alors qu'ils n'émanent que de l'incompétence de celui censé seconder la grande prêtresse. Oui, c'est de votre faute si nous sommes aujourd'hui au pied du mur. Rien de tout cela ne serait arrivé sans cette maudite armure d'Omega. Elle apporte le malheur sur nos terres et vous venez de nous en apporter la preuve.

La discussion était... fluctuante. Cela t'aurait fait rire si la situation était différente : le clan du Seer déclinait là où celui d'Haldor prenait de l'ampleur. Ce jeu, tu y aurais pris part de façon à casser le colosse mais il fallait lui donner des ressources pour gagner la guerre. La vraie. Tu devrais, à nouveau, faire raisonner les esprits. Svein t'avait déçu, pour le coup, son intelligence n'avait pas été au bout de ses idées et ton cher Volsung s'était également suffit à une explication plate sans en dire plus.

« Je vois qu'il faut un esprit de synthèse à cette réunion. et je ne vais pas m'en priver, chaque seconde perdue est une seconde où nos terres fondent. Personne ne peut l'accepter, n'est-il pas ? Alors avançons ! Je pense que nous sommes à peu près tous d'accord pour dire que le Seer n'a plus de raison d'être dès lors qu'il n'a pas su assumer sa fonction. Je pense que pour le bien être de tous, messieurs, vous feriez mieux d'oublier ce titre les mois venant. »

Dis-tu en regardant Wÿrd et le nouveau Seer. S'attacher à ce titre serait une grave erreur et risquerait de détruire, à nouveau, le peu d'union restaurée. Cela t'arrangeait, une fois Asgard redevenue calme, les cartes seraient redistribuées et tu comptais bien faire la part belle sur les nouvelles prérogatives qui seraient, alors, confiées.

« D'ensemble, nous, guerriers divins, semblions préférés les services d'Haldor aux vôtres. Il me semble de bon temps qu'il dirige l'expédition diplomatique envers le Sanctuaire d'Athéna. Je comprend vos envies néanmoins, j'aimerais que nous soyons tous d'accord de ne pas agir inconsidérément contre les marinas : ils ont su garder notre saphir et nous contrer. Mais, pire, ils sont parvenu à un accord et peuvent mobiliser des alliés. Je n'aime pas cela, mais nous allons devoir agir finement : les Marinas possèdent deux de nos biens dont l'un est le plus précieux. Je pense que nous allons devoir feindre de ployer le genou devant l'autorité du Dieu grec Poséidon. Endormons leur vigilance et agissons selon leur volonté. Prévenons ceux que nous voulons comme alliés de cette manœuvre - si elle est approuvée en ce jour - car nous avons été attaqué par ceux d'Arès, si je ne me trompe pas. Dans les luttes grecques, je pense Athéna isolée, si nous agissons selon le plan que je vous expose, nous frappons évidemment l'allié. »

Tu marquas un temps d'arrêt, les laissant considérer tes propos. C'était le meilleur choix pour préserver la Prêtresse et agir selon leur volonté. De cette manière, nous pouvions agir plus aisément. D'autant que si tous se passait bien, peut-être pourrions nous voir notre Prêtresse dans leur misérable Sanctuaire Sous-Marin.

« Nous allons également devoir semer la zizanie entre les deux alliés. Nous sommes entièrement coincés avec cette alliance car même si nous parvenions à forger des liens avec Athéna, il est inutile de nous voiler la face : nous avons un couteau sous la gorge. »

Ainsi avais-tu parler, tu n'aurais certainement plus de rôle dans cette réunion car ton avis avait été donné. Et ce sera à eux de trancher mais ces gens n'étaient pas des idiots : eux aussi devaient sentir que les choix étaient minces et que l'honneur chevaleresque n'aurait qu'une issue : la mort de la prêtresse. Cette mort entrainerait des guerres intestines et ces dernières la fin d'Asgard.

Tous avaient leur vision de l'instant présent... Nombre étaient ceux qui voyaient en l'acte d'Isley ce qui les arrangeaient le plus. Il se tenait bras croisés dans son dos, devant l'immense brasero qui brulait des flammes pourpres de son Cosmos.

"J'ai entendu vos requêtes... Mais si vous espérer que j'abandonne le titre de Seer et les prérogatives qui vont avec, alors vous ne faites que vous voiler la face..." il hocha la tête vers Haldor, Mani et Modi qui eux s'étaient, si ce n'était rallié à lui, plier au jeu et acceptaient d'entendre ses paroles.

"Svein de Delta... Je me fiche que tu courbes l’échines devant moi, je ne demande pas la soumission à mes frères... Ce n'est pas parce que ta connaissances de nos dogmes et de notre armée sont aussi limitées que celles d'un nourrisson à peine sorti de sa couche que l'Omega n'a aucune légitimité en ces terres. La simple influence qu'elle a sur les autres armures témoigne du pouvoir qu'Odin lui a accordé, et ce n'est là qu'une infime partie de ses prérogatives... Quant au fait que j'en soit le porteur, je doute du fait qu'il soit possible de duper notre Seigneur et de prendre possession de ses GodRobes sans qu'il ne puisse rien y faire. A moins bien sur que tu n'es un argument nouveau concernant le fait que je puisse être un usurpateur de mon titre ou de mon rang, je te demanderais de bien vouloir te taire car tes piaillements incessants ne semant que discordes et tourment commencent à m’indisposer grandement. Si je peux comprendre la colère d'Eta que j'ai juger avec hâte et sans écouter ses dires, tu ne fais que cracher du venin depuis ton arrivée et un tel dévouement à la sournoiserie me laisse penser que tu n'es pas étranger à tout le merdier qui s'est déroulé sur nos terres. Je fais abstraction de ce fait uniquement car j'ai mieux à faire pour le moment, mais croit moi, si tu m'y forces je compte bien me pencher sur ton cas dans les minutes qui suivent..."

Il pencha alors la tête devant Volsung, avant de le fixer.

"Je comprend ta colère... Wÿrd n'a pas su mener son rôle à bien. Il est un homme de paix et de diplomatie, de plus, sa propulsion a un tel rôle n'était pas prévue, et jamais il n'y a été préparer et en cela il possède de grandes failles." il regarda alors Haldor "Je te remercie par ailleurs Alpha, visiblement, tu as su te montrer digne de la confiance de tes frères, et je vois que nombre d'entre eux te suivraient aux champs de batailles, c'est la preuve que tu es un véritable meneur d'homme comme tout Alpha qui se respecte. Ne t'en fais pas, je ne compte pas minimiser ton rôle, si tu es ainsi respecter des nôtres, alors je te dois ce même respect, cela ne fait qu’agrandir ma peine sachant que tu n'as su te contenir devant les actes insensés de tes frères mais comme tu me l'as dit, il y a surement des explications à cela." il se reporta alors sur le Guerrier d'Eta "Tu as raison ces armures témoignent de votre foi, mais tu te trompes si tu penses que ce n'est pas Odin qui guide mes actes. L'armure d'Omega est là dans le but d'être la main de notre Seigneur sur terre, celle de la justice et de la cohésion, vous avez encore le coeur à combattre, en vous poussant dans vos retranchement je l'ai vu, je ne prendrais pas des choix pour vous arranger mais pour que nous puissions avancer et vaincre. Si cela doit passer par la confiscation de vos armures ou votre mis au ban, je le ferais, ce ne seront peut être pas des choses que vous accepterez ni même que vous jugerez juste mais elles s'appliqueront. Et qu'importe que je disparaisse, l'Omega reviendra toujours, le Seer également, et à chaque fois les choses seront ainsi, il est écrit que l'armure d'Oméga est l'arbre-monde sur lequel se reposent les Guerriers Divins. Je ne te demande pas de me reconnaitre pour ce que je suis, mais admet au moins que je suis ton frère et que nous combattons pour les mêmes raisons, ce simple fait devrait te faire comprendre que je ne suis pas si différent de toi et que nous gagnerions tous à avancer comme un bloc."

Il se retourna vers le brasero, et peu à peu les flammes s'animèrent plus intensément, se contractant et se mouvant pour former une vision en trois dimension d'Asgard. L’œuvre était intrigante et troublante, et pourtant, elle représentait à la perfection le territoire des Ases.

"Nous sommes tous les défenseurs d'un seul et unique Royaume... Nous voulons tous retrouver notre Prêtresse, et par dessus tout nous sommes des fidèles d'Odin. Haldor est surement votre choix premier, mais jusqu'a ce qu'Odin en décide autrement, je suis le Seer... Je ne renoncerais pas à mon rôle, ce serait trop facile que de laisser le poids d'un tel poste sur les épaules d'un autre alors même que je suis rentrer pour prendre cette responsabilité. Même si vous n'êtes pas d'accord, il en sera ainsi. Ne vous trompez pas cela dit, l'Alpha et l'Omega sont intimement liés, et Haldor a sa place en haut lieu. Nous somment le commencement et la fin, et l'un ne va pas sans l'autre..." il reprit alors sa respiration un instant avant de poursuivre "J'irais aux cotés d'Haldor et de Wÿrd rencontrer les Saints en Grèce. Cela ne fait aucun doute, et tu as raison Mani de nous rappeler cet état de fait." un léger coup d’œil par dessus son épaule pour fixer l'Alpha et voir sa réaction, puis il replongeât son regard dans la représentation d'Asgard.

"Nous aurons besoin d'eux... Je ne suis pas quelqu'un de fourbe et je n'aime pas la duperie, si je vais à leur rencontre, c'est pour former une réelle alliance, pas un pantomime dans le but de leur planter un couteau dans le dos lorsque le vent aura tourner. Athéna a permis aux Ases de subsister après le grand Ragnarok, il serait déshonorant de ne pas nous rappeler cet acte de pure bonté de sa part. Wÿrd, tu as commis une grave erreur en voulant t'allier à Poséidon, tes seuls actes auraient du aller vers le Sanctuaire, et non ces chiens de poissons... Quelle merde sérieusement..." il secoua la tête de dépit "Toujours est il que nous devrons agir... Par chance, nous possédons une chose qui est notre plus grande faiblesse mais également notre plus grande force contre Poséidon. Ils sont capable de frapper notre coeur à tout moment, mais nous pouvons en faire de même..."

Alors que ses mots éclataient au grand jour, l'étang sombre prenait forme dans les flammes du divin brasero.

"Ce passage nous lie directement avec le Sanctuaire sous-marin... Et par lui, une armée déferlera sur Poséidon et ses sbires... Nous les réduirons à néant, mais pour cela il nous faut être soudé, il nous faut renouer les liens avec les Saints, sans cela nous échouerons." il réfléchit un instant et poursuivit "Cela dit, il nous faudra du temps pour mettre en place cette alliance... Et sans la prêtresse, les forces de Poséidon grandissent de par la fonte des glaces... Nous ne pouvons agir maintenant pas avec nos forces actuelles, mais avec un peu de chance, il y a une autre personne qui pourrait jouer notre jeu. Comme Alwine l'a dit, il semblerait que les guerriers d'Arès étaient présent lors de cet assaut... Des types assoiffés de guerre et de batailles, le type même d'hommes rompus au combat et prêt à sauter à la gorge des premiers traitres venus. Si Poséidon possède un tel allié, j'ose espérer pour lui qu'il l'a prévenu de l'avantage décisif qu'il viens de prendre et du coup qu'il nous a porté car dans le cas contraire, je doute que des cachoteries d'une telle importance ne fassent pas vaciller une alliance d’intérêt comme la leur. Je veux votre avis là dessus, mais je pense que laisser la nouvelle de la disparition de la prêtresse nous sera plus profitable que d'étouffer l'affaire. Que ces mots aillent aux oreilles d'Arès, et alors avec de la chance, nous déclencherons un petit séisme dans leur alliance, le cas contraire, il sera déjà au courant et cela ne changera rien. De toute manière, nous seront bien obligé de dévoiler cela aux Saints, et même s'il se peut que cela nous joue des tours, je mise sur la velléité des Berserkers et des Marinas plutôt que sur leur volonté de nous écraser une bonne fois pour toute. Qu'en dites vous ?"

Il ne savait s'il avait reprit un peu la main sur cette réunion tumultueuse, mais une chose était sur, les prochaines minutes seraient décisives.

Les choses étaient dites, les mots avaient été entendue, les dissension n'en serait sans doute que plus forte. Moi je n'avais pas trop dit mots durant cette réunion, les relation publics c'était pas trop mon truc, de même que la politique. Trop compliqué? trop fatiguant? Non c'est juste que j'avais une soeur qui s'en occupait bien mieux que moi.

Cette réunion m'avait inquiétée, tout le monde était resté campée sur ses positions. L'alpha qui voulait le pouvoir, l'oméga qui voulait le garder, et les autres qui ne reconnaissaient aucun des deux. C'était à se donner mal à la tête franchement. La seule qui avait eu un discours juste pour moi n'était autre que ma grande sœur. Encore une fois Alwine m'avait impressionnée, oh il est vrai qu'elle m'impressionnait très souvent... et cela n'était pour dire tout le temps. J'aurais été mille fois incapable de tenir tête comme elle le faisait face à tout ses hommes impressionnants. Mais tel n'était pas mon rôle, je devais soutenir la sœur forte que j'avais avec toutes les capacités que je pouvais avoir, même si elles étaient faibles.

Notre peuple souffrait, la situation était dramatique pourtant Alwine avait un plan que je jugeai certe fourbe mais stratégiquement irréprochable. Feindre la soumission afin de récolter une protection et la récupération de notre prêtresse. Qu'est qui pouvait comptait plus que cela? Étaient ils tous aveugle au point de penser que Poséidon regarderait une alliance entre les Ases et les saints sans rien faire? Non pour sur, la prêtresse mourrait et avec cela toutes nos chances de survie. Car la prétresse était autre chose que l'oreille d'Odin, elle était aussi le ciment de notre peuple, la glace qui reliait nos terres. Sans elle, nous étions perdus, c'est cela qu'ils n'avaient pas forcément compris tous autant qu'ils étaient. Tous ne se préoccupaient que de leur propre pouvoir. Je commençais à crois que mon peuple était décadent et que les Valaskjálf étaient la lumière.

Je regardais ma sœur et j'eus un sourire, j'étais heureuse qu'une femme comme elle soit une gardienne du peuple d'Asgard. J'avais tellement envi de lui parler, de lui dire tout ce qu'on n'avait pas pu se dire depuis des années. Je fit volte face alors, me dirigeant vers la sortie du temple. Je n'avais pas besoin d'ajouter quelque chose, je n'étais à l'époque qu'une débutante et une débutante n'avait pas forcément l’oreille des porteurs de saphir. Je sortis du temple, et je fis route vers le manoir Valaskjálf. J'étais prête à recevoir ma soeur... et ses ordres.

» Une rose est-elle plus dangereuse qu'une flamme ? [Aquillas - Elias]

Que se ravive la flamme perdue... [Réunion Ases]

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