Le couperet est donc tombé, hier soir en réunion sur skype avec la quinzaine de personnes présentes pendant les 2h qu'a duré la discussion (qui ont dérivés sur 3/4 par la suite ^^).
En faisant le constat de la situation actuelle puis le bilan du …
Messages : 28 Localisation : Ailleurs Renommée : 42 Feuille de personnage Armure: / Rang de l'Armure: Argent Expérience: 5
Sujet: Etain de l'Albatros Mer 22 Fév - 23:31
Laissons dormir notre souffrance au plus profond de nous. A quoi bon pousser des sanglots qui vous glacent le coeur ? Tel est le sort que les dieux filent aux pauvres mortels: Vivre dans le chagrin, alors qu'eux restent sans soucis.
Homère, l'Iliade.
Etain
Nom : Etain.
Âge : Vingt-quatre ans.
Armure : L'Albatros (en est dépossédée pour le moment).
Spoiler:
Description d'Etain :
La course du temps et ses troublantes révolutions l'avaient marquée tant physiquement que psychiquement. Sa beauté s'était cristallisée autour d'une fragilité miragineuse, triste délicatesse qui ne reflétait plus aucune réalité. Son cœur s'était refermé ; elle l'avait scellé avec fermeté, affranchie des rêves d'enfant et des espoirs qui autrefois éclairaient sa vie.
D'apparence, elle conservait cette innocence presque symptomatique qui l'avait toujours stigmatisée, de l'éclat candide de ses yeux vert de mer à la blancheur virginale de ses chairs si pâles qu'on les eût crues ciselées dans l'albâtre. Cette pureté corporelle avait quelque chose d'irréel ; un mystérieux magnétisme dont elle avait parfaitement conscience et qu'elle utilisait avec habilité et prudence. Elle accordait généralement ses tenues avec cette tendance, affectionnant les étoffes blanches et aux tons pastels. N'étant guère provocatrice, elle avait pris l'habitude de couvrir d'un voile sa chevelure incendiaire.
Elle gardait en elle l'âme de ses origines comme une trace indélébile que rien, pas même les pires bouleversements, ne pouvait effacer. Pourtant, elle avait définitivement rompu avec ce passé volé. Mais son accent, son amour des sylves et ses sourires lorsqu'on évoquait son lointain pays trahissaient quelques regrets au sujet de ce déracinement. Sa nature était restée calme et elle avait gagné en impassibilité. Rares étaient les évènements susceptibles d'éveiller son ire. Elle était persuadée d'avoir trouvé un peu de sagesse et s'efforçait de la chérir et d'en user tant que possible. Au fond, ce n'était qu'un savant stratagème pour se protéger des douleurs et des peurs dont elle refusait d'être à nouveau la victime.
Elle se voulait chrétienne mais restait dans l'hésitation, plongée dans une inconstance qu'elle-même ne parvenait pas à expliquer. Par dessus tout, elle redoutait le destin. Quelque étrange prophétesse lui avait mis cette obsession dans la tête ; elle s'y était enchaînée avec complaisance. Elle devait suivre la bonne voie.
Elle était brûlante. Un feu cruel la mordait inlassablement, enflammant son front et dévorant ses joues. Les membres de son corps la tourmentaient au moindre mouvement comme s'il avait été roué de coups et, alors qu'elle venait de s'éveiller, il lui semblait ne pas avoir dormi depuis des jours. Le mouvement autour d'elle lui était de plus en plus insupportable, elle voulait fuir mais en était incapable. Rongée par la fièvre, elle se croyait au crépuscule de sa vie. Dans ses délires, elle s'abandonna aux souvenirs épars que sa mémoire faisait ressurgir de façon désordonnée et frénétique.
~
« Tu ne peux pas partir, Thaïs. Tu es à moi. Où irais-tu ? Tu poursuis une chimère, oublie ça. Je vais t'affranchir, je vais t'épouser. Tu seras heureuse, je te le promets. Tu seras la femme la plus heureuse de toute Constantinople ! »
La réminiscence du regard fou d'Agésilas la fit geindre douloureusement. Dans la quête désespérée qu'elle avait entreprise, la fortune l'avait bien malmenée. Le navire dans lequel elle avait voyagé depuis Massalia avait été abordé par des pirates. Asservie, elle avait été vendue à Constantinople. L'homme qui l'avait achetée était un aristocrate dont elle n'avait pas tardé à découvrir la réputation sulfureuse. Il l'avait renommée Thaïs et s'était épris d'elle au point de répudier sa femme.
Elle avait tout fait pour le convaincre de l'aider mais il n'avait guère prêté d'attention à ses supplications. Peu lui importait ce qu'elle voulait. Elle n'était pour lui qu'un objet, la parfaite incarnation de ses fantasmes. Elle s'était enfuie dès que l'occasion s'était présentée, faisant fi des risques qu'une telle entreprise lui faisait courir.
« Ne pars jamais, jamais... Je ne le supporterais pas. »
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« Tu dois partir. Les présages ne cessent de me le crier, Etain. Je l'ai vu. Tu ne peux plus rester ici, tu comprends ? Crois bien que ça me fait de la peine... Mais il le faut. Fortuna t'appelle. Tu dois retrouver ce que tu as perdu, tu ne peux pas l'abandonner. Tu ne peux pas rester cachée éternellement, tu as un destin à accomplir. »
Nimue l'avait recueillie au cœur de l'hiver et lui avait offert le plus doux des asiles. Etain avait cru y trouver son avenir et s'était cloîtrée dans ce refuge avec bonheur. Son étrange hôte l'avait soignée et lui avait donné la force et le courage qui lui faisait défaut depuis l'abandon d'Apollon. Désespérée, l'ancienne oracle s'était en effet abandonnée aux hasards d'une errance meurtrie et désabusée. Par deux fois, elle s'était trouvée arrachée à une vie dont elle s'accommodait. Il lui semblait avoir tout perdu.
Nimue l'avait chérie comme une enfant. Mais une fois que la jeune femme s'était remise des dures épreuves qu'elle avait traversées, elle l'avait chassée. Elle lui avait décrypté quelques présages la concernant avant de la livrer à l'hostile liberté, l'enfermant dans la conviction qu'elle avait un destin à suivre.
« Va, ma fée. Ouvre tes ailes et rejoins ce qui t'appelle. »
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« Tu me déçois, Poésie. Ne me reconnais-tu pas ? Je suis celui qui te souffle la vérité, Fàith. J'ai écrit ta vie depuis le début, tu es mon œuvre la plus parfaite. Oh oui. Et ce misérable prêtre, cet ancien esclave, croit pouvoir tout effacer avec ses balivernes. »
Apollon, la bouche pleine de serpents, était venu l'enlever. Il avait chamboulé le cours paisible de sa vie, l'avait contrainte à rompre avec tout ce qu'elle chérissait et finalement l'avait abandonnée. Celui qui écrivait son destin s'était subitement volatilisé : elle avait été contrainte de s'en remettre à une autre plume.
« Toi ? »
« Oui, moi », avait-il répondu d'un ton triomphant.
« Tu viens parce que... parce que j'ai douté, Dânann ?»
« Non. Je viens pour t'emmener. »
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« Le Malin est partout, Etain et il sait prendre des formes séduisantes pour masquer sa nature démoniaque. Je n'essaie pas de te convertir par égoïsme mais parce qu'il le faut. Hibernia grouille de serpents, je dois l'en débarrasser. C'est Dieu qui me l'ordonne. »
Pãdraig l'avait pourtant bien mise en garde contre le mensonge mais elle n'en avait fait qu'à sa tête. Que s'était-elle imaginé ? A quel stupide orgueil avait-elle cédé en s'inclinant face à Apollon, dieu qu'elle n'honorait même pas avant ? Elle avait été faible, avait renié ses propres inclinaisons pour la religion chrétienne et cela simplement par vanité.
«Quoi qu'il en soit, mon enfant, reste toujours sincère avec toi-même. Ne tombe pas dans les pièges que le mal te tend et va là où tes espoirs te guident. »
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« Et de toi Etain ? Que dirais-je à ton sujet lorsque l'on me posera la question ? »
Kahr avait-il survécu à la trahison d'Apollon ? Elle avait désespérément cherché réponse à cette interrogation mais n'avait jamais rien trouvé.
« Tu diras ce que tu veux, Fàith. Tout ce que tu veux. »
« Rassure-toi. Contrairement aux autres adorateurs d'Apollon, j'ai pris pour habitude de ne pas parler des choses que je ne connaissais pas. La poésie, la musique... Enfin toutes les formes d'arts, me sont étrangères. Et expliquer que "avec toi ce n'était pas comme avec les autres" serait une insulte à l'impression que tu me laisses. »
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« Dégage d'ici la gueuse ! On n'accepte pas les vagabonds dans ce village ! »
Nimue lui avait dicté d'aller vers le sud et vers l'orient. La jeune femme s'était exécutée, menant ses pas selon les indications de son ancienne protectrice. Sans le sou, elle avait survécu tant bien que mal, de rapines et de mendicité. Elle avait embarqué clandestinement à Massalia dans un navire marchand voguant vers Phocée.
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« As-tu déjà entendu le battement des ailes d'un ange ? »
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« Mon enfant ? », une ombre s'était penchée au-dessus d'elle. Elle reconnut la voix d'une religieuse qui s'occupait des malades. Elle avait plaqué la main sur le front ardent d'Etain. « Quel est ton nom, petite ? »
« L'albatros... », souffla la jeune femme, éreintée.
« La quoi ? », elle tourna le visage vers quelque obscur personnage qui se trouvait plus loin, « elle divague encore mais ça fait dix jours qu'elle est fiévreuse. Dieu veut qu'elle vive, elle serait déjà morte sinon. »
« Prends soin de toi, mon enfant. Tu n'es pas encore totalement rétablie, ne te surmène pas. »
La jeune femme lui adressa un sourire sincère. Le destin était avec elle, elle devait vivre. Elle irait brûler un cierge à Megálē Ekklēsíā avant de reprendre le chemin de ses errances. Il fallait qu'elle récupère son armure, cette partie d'elle dont Fortuna l'avait injustement dépossédée autrefois. L'Albatros l'attendait quelque part, elle en avait désormais l'intime conviction. Elle se savait contradictoire, dans ses espoirs comme dans ses convictions mais au moins elle suivait la route qui lui paraissait être la plus juste. N'était-ce pas là l'essentiel ?
La regardant s'éloigner, la religieuse ne put réprimer un soupir. Elle s'adressa à l'une de ses consœurs qui suivait elle aussi Etain d'un regard pensif.
« Cette petite est si frêle... Qui eût cru qu'elle survivrait à pareille peste ? »
Saint
Arsiesys
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Sujet: Re: Etain de l'Albatros Jeu 23 Fév - 17:06
Sois à nouveau la bienvenue sur le forum.
Je te valide au niveau 3, avec 1200 XP. Encore une fois c'était un peu léger en terme de quantité mais la qualité te rattrape et te permet donc de décrocher le plus haut niveau. Tu as bien sûr droit à l'armure de ton choix.