L'onde du géant ne laissait personne indemne et Orpheus dut déployer toute la mesure de son art pour en contenir les effets. Alors que le souffle rebondissait sur sa bulle protectrice, il reporta son attention sur cette créature mythique. Elle faiblissait, c'était une évidence. Mais il fallait encore l'abattre. Et au moment où il allait frapper, Corvus entra en scène. De manière peu orthodoxe à la vérité, dévoilant une lâcheté évidente. Et pas seulement par son geste. Ses propos étaient vides de sens, comme s'il cherchait à se justifier de son acte. Ou d'y trouver une légitimité. Il était facile pour lui de juger. Il était encore plus facile d'agir sous couvert de ce prétexte.

Surprit par cette attaque, même si la Vierge avait prit le temps de l'avertir, Orpheus fut prit dans l'attaque. Mais avant que son esprit ne soit complétement absorbé par cet assaut étrange, le Légat parvint à s'amarrer à cette réalité. Et alors qu'il se concentrait sur son propre cosmos, il repoussa cette attaque à l'aide de sa musique. Touché, il l'avait été. Mais pas suffisamment pour déstabiliser le guerrier qu'il était. Le seul avantage, c'est que le géant semblait aussi avoir été touché par l'assaut. Permettant d'achever cette créature du néant.

Afin de ne pas lâcher les efforts qui avaient été les siens depuis le début, Orpheus termina son requiem. Cette fois, ce serait le dernier sens du géant qui lui serait retiré. Le toucher. Et il n'y avait aucune doute quant à la réussite de cette attaque. Le Légat parvenait toujours à atteindre ceux qu'il visait, comme si Poseidon lui-même guidait ses attaques. Mais l'heure n'était pas au contentement. Car ces Saints avaient bravés un interdit. Un en particulier. Et si le cosmos de Corvus était plus présent que jamais, Orpheus pouvait sentir pourquoi. Ajay semblait comme prit dans une illusion redoutable. Dont lui seul pouvait se tirer malheureusement. Pendant ce temps, les deux autres Saints avaient eux aussi attaqués le géant, mettant un terme définitif à cet adversaire valeureux.

- Qui es-tu, Chevalier de la Vierge, pour condamner un homme qui n'est pas de ton armée ? Qui es-tu pour lever la main sur les soldats de l'Empereur des sept mers ? Je suis le seul à même de châtier un Marina et je refuse qu'un soldat d'une autre divinité le fasse à ma place. Puisque tu n'as pas eu la sagesse de tes camarades, je vais dès à présent réparer le tort que tu nous as fait. Death sentence !

Cette fois-ci, le chant de la sirène était dirigé contre cet homme. Celui qui s'était fait juge, celui qui avait frappé l'ensemble des Marinas présent. La mélopée de la Mort, la sentence de Poseidon. L'une des trois sirènes invoquées précédemment se rapprocha du Légat. Son chant n'avait que pour but d'envouter la Vierge, la faisant tomber dans une sorte d'illusion étrange. Et plus celle-ci chanterait, plus elle absorberait la vie de ce malheureux qui l'avait défié. Il ne fallait pas oublier le rôle que se donnait Orpheus dans ce combat. L'envoyé de Neptune - comme il était appelé par ici - ne pouvait repartir d'ici en laissant les Saints les insulter de la sorte. Son regard se porta sur ses deux compagnons.

- Libérez le courroux de Poseidon contre ce fou. Que nos ennemis comprennent qu'on ne peut défier impunément la justice de notre Empereur. Demonic Arrow !

D'un simple mouvement de bras, Orpheus propulsa contre Corvus une salve de flèches aqueuses, afin de montrer quelle serait sa cible. Les deux autres n'avaient pas attaqués les Marinas, il n'y avait donc aucune raison qu'il porte la main sur eux pour le moment. Toutes ses pensées et sa hargne étaient désormais tournés sur ce juge aux allures guerrières. Et si pour lui faire payer cet affront, il devait le renvoyer au Sanctuaire à moitié mort, alors il le ferait sans la moindre hésitation. On ne défiait pas les soldats de Poseidon.

Le cosmos du géant avait nettement diminué, sa vie ne tenait plus qu'à un fil, cela se voyait et se ressentait facilement. Le monstre de l'ancien temps avait eu beau fanfaronner sur sa force ou son maître, le résultat n'était autre que la mort pour lui qui n'allait pas tarder à arriver. Encore une fois, il fit tournoyer son imposante masse, ayant perdu ses sens, il faisait cela à l'aveuglette, sans repère mais il n'empêcher que frapper ainsi ne retirer rien à la dangerosité de l'arme et de son porteur. Usant d'un déplacement instantané pour reculer de plusieurs mètres, il évita ainsi le plus gros de l'onde cosmique qu'il réussit ensuite à contenir en laissa son cosmos éclater. Il vit alors que la masse s'échoua avec violence sur l'un des Saints qui venait de sauver l'un de ses frères d'armes en le poussant. Le dragon s'était laissé frapper de plein fouet par la lourde masse du Géant pour éviter que le Scorpion en se fasse écraser. Ceci était un véritable acte de courage et de bravoure, redorant le blason des Saints que Corvus ne cessait d'entacher. Justement le Saint de la Vierge prit pour cible les Marinas en même temps que le Géant, et inutile de dire qu'il ne l'avait pas fait exprès, il avait bien réussit à ne pas diriger sa technique sur ses confrères. Darius sentit son âme sortir de son corps, sensation fortement désagréable que celle-la, son âme était aspiré dans une brèche dimensionnelle que Corvus avait créé. Ce dernier arriva alors juste devant le Marina du Léviathan, son poing s'enfonça dans son estomac avec une vive douleur...

Le coup de poing violent et bigrement douloureux eut l'effet de le ramener un peu plus à la réalité. Il entendit alors les paroles du Légat, ce dernier condamnait les actes de la Vierge et ordonnait à ses hommes donc Ajay et Darius de s'en prendre à Corvus. Orpheus se trouvait sur sa droite, Ajay un peu plus en retrait, quelque chose en lui semblait bizarre mais Darius n'avait pas le temps de s'en occuper pour le moment, le Légat avait donné un ordre. A l'écart des autres, il pouvait donc déchainer la colère du Léviathan sans craindre de les emporter avec. Par contre les autres Saints ne serraient que dommages collatéraux, mais vu que le légat venait d'attaquer Corvus, les autres allaient surement riposter. Il laissa son cosmos éclater, une aura bleu océan l'entourait, elle s'assombrit, prenant la couleur de la mer déchainée.

• Voici la grande et vaste mer, là se meuvent sans nombre des animaux petits et grands; là se promènent les navires, et ce Léviathan que tu as formé pour se jouer dans les flots. Monstrum Isanis Ira!

Dans le cosmos du Marina se dessinait la mer, mer déchainée d'une nuit de tempête. Dans les vagues qui se dessinait, un long serpent de mer arriva, sortant de l'eau et poussant un cri de rage, il déchaina sa puissance et sa rage dans une vague destructrice de plusieurs mètres de haut. Elle déferlait vers le géant et allait le frappait de plein fouet, mais elle arrivait aussi droit sur les trois Saints, près à les engloutir.

• L'Empire Romain était voué à sa propre destruction depuis un moment Corvus et Apollon votre soi-disant allié en est une des causes. Si tu pleures la future mort d'un empire qui a fait de la décadence l'une de ses valeurs, tu dois être bien fou! Les Romains sont fautifs de leurs propres disparitions!

Darius arma sa lance, la chargea de son cosmos et la lança sur Corvus. Elle traversa le mur d'eau pour venir le frapper. Ne cherchant pas à savoir le résultat pour le moment, il se tourna ensuite vers Ajay tout en laissant son cosmos rétablir un peu de sa vitalité, quelques blessures se refermèrent alors. Le général du Chrysaor, son ami, le fixait avec avec un regard étrange...

• Général Ajay, vous vous sentez bien?

La lourde masse du géant de rubis s’battit sur le sol dans énorme fracas. Ajay malgré la distance fut soufflé par l’onde de choc qui en ressortit. Concentré sur sa tâche mais surtout surpris par la vitesse du géant, il n’avait rien pus faire que s’envoler dans les airs. Heureusement pour lui, il n’avait pas été sous la boule épineuse tel le saint du dragon. Un coup à vous envoyer directement sur les rives du styx, une bonne fois pour toute. Le corps pourtant lourd du général fila s’encastrer dans une aile de palais voisin. Plus une ruine du palais maintenant que le combat avait débuté depuis quelques minutes. Il passa une pièce sans même la remarquer avant de s’écraser dans l’atrium.

Le vieil homme y resta ainsi un long moment, à l’abri du combat comme des paroles des combattants. À vrai dire il s’était évanoui suite au choc. Cela commençait à en faire un peu trop pour son corps, malgré sa vaillance, il n’avait plus l’énergie de ses vingt ans. Il se réveilla quelques instants plus tard, peu immergé dans les ablutions, se relevant avec lenteur et de nombreuses grimaces. Heureusement pour lui, ce qu’il avait perdu en force pure, il l’avait gagné en maitrise de son cosmos. Alors qu’il sortait boitillant, manquant de tomber à chaque pas et en sang, son cosmos atteignait des sommets. Lorsqu’il sortit des ruines du bâtiment par le même trou à vague forme humaine, ses blessures étaient déjà en train de se soigner d’elle-même. Ce n’étai que temporaire bien entendu, il lui faudrait des soins bien plus attentionné par la suite mais au moins cela le attiendrais assez en forme pour continuer le combat.

Sn retour dans l’enfer du combat fut accompagné par de nombreux flash lumineux. Trop nombreux, trop irréel. Ajay essaya bien de se cacher les yeux du bras mais les flash emplissait tout de même son champ de vision. Son esprit tout entier. Puis il se sentit tomber. Non pas ‘un mètre ou deux mais sur des dizaines et des dizaines de mètres. Comme dans un abime pourpre sans fond. Il ne le sentit pas, il ne sentait quasiment plus rien mais son corps avançait, presque comme si tout allait bien, la démarche un peu raide seulement.

L’âme du porteur de la Chrysaor continuant sa chute, son esprit sonna l’alarme. Avec un tel ennemi devant eux. Il serait mortel de reste ainsi piégé. Que ça soit un piège, il n’en doutait pas. Qui en était l’auteur, c’était plus dur à devenir.La couleur pourpre lui indiquant fortement le colosse de rubis. Cela le ramena à la réalité. Ou ce qu’il croyait être la réalité. Il faisait dorénavant la taille de l’ennemi gigantesque, aucune inquiétude quand à cette petite particularité physique. Deux lames se créèrent dans ses mains, irradiant d’une douce lumière bleutée. Ses doigts recourbés contre le pommeau et ses bandes de cuir, le général frappa, dessinant une croix au niveau de la poitrine de l’ignominie qu’il affrontait.

Alors qu’il restait là, debout, solide comme un roc tel qu’il en avait l’habitude devant son pilier, de nouveaux flash apparaissait, moins éblouissant cette fois-ci, ils s’apparentaient plus à essayer de regard le ciel directement. Après quelques clignements de paupière, un jeu d’ombre se détacha devant lui avec une forme qu’il reconnaissait bien. Le premier doute s’installa et avec lui, le feu de sa colère.

Ajay :



Merci de modifier en conséquence.

Arsiesys.

Cela se pressentait... C'était maintenant une réalité ! Zugilos avait été vaincu sous les charges de ces six chevaliers. Il ne percevait déjà plus rien du monde extérieur. Il ne voyait plus, n'entendait plus. À présent même, il ne parvenait même plus à sentir le poids de sa lourde armure sur ses épaules. La fin... mais pour lui, seulement ! Il n'avait été qu'un messager, qu'un éclaireur. Le premier d'une série qui ferait trembler la Terre ! Et encore, la puissance de ses frères et lui n'était rien face à celle de celui qui les avait éveillé. Un maître qu'il s'en serait voulu de décevoir si seulement il avait été du genre à penser aux autres. Non, tout ce qui lui importait était qu'il avait été vaincu. Non pas qu'il avait trouvé plus fort, juste qu'ils étaient plus nombreux. N'ayant même pas conscience que devant lui, les deux factions en présence commençaient déjà à s'affronter, peu à peu la masse de rubis tombait. Tout d'abord son arme qui venait d'être lâchée. Puis lui-même à la suite... Basculant vers l'avant, rien ne pouvait freiner la chute d'un pareille poids. Et mieux valait pour eux qu'ils s'écartent sans quoi ils risqueraient de s'y faire écraser. Et s'il y parvenait, il n'aurait même pas l'occasion de s'en faire une satisfaction... Triste fin...

Et alors qu'il s'écrase lourdement, son cosmos rougeâtre éclate une dernière fois. Une nouvelle vague d'énergie se déclare alors, mais différente de cela a pu être précédemment. Tous ceux qui ne seraient ne fusse qu'effleurés partageraient alors un bout de vie d'Anthrakma. À reculons, ils verraient les derniers événements de son existence. Le combat qui venait de se dérouler. La marche qui l'avait mené ici, en détruisant tous les villages qu'il pouvait croiser. Son retour sur le Terre après que le Titan Cronos l'y ait envoyé. Puis, plus avant encore, ce dernier se tenant auprès d'un immense sablier - l'Adamas Psammos - à sa mesure, et qui ramenait à la vie une créature dévastatrice à chaque fois qu'il le frôlait. Mais il n'était pas seul... De taille humaine, celui qui l'accompagnait faisait pourtant montre d'une force bien plus colossale. Cronos avait pourtant en son temps été le roi des Dieux... Mais depuis son exil au Tartare, ses fils avaient gagnés une puissance plus terrible encore. Ce Dieu sombre ne pouvait être autre que l'un de ses enfants... Et à son aura, il ne faisait pas grand doute sur l'identité de celui-ci...

Ce fut la fin. Le néant. Un géant venait de perdre la vie qu'il venait à peine de regagner, ici, sans carnages et sans gloire. Mais ceux qui en étaient responsables ne danseraient pas sur son cadavre, sans doute pas non... Ils seraient bien trop occupés à s'entre-tuer à présent.

Bientôt, Corvus n'aurait plus à ressentir ce sentiment de gêne d'avoir dû englober dans son attaque la Sirène Maléfique. Pour l'heure il constatait simplement que la puissance de son attaque lui avait un peu échappé et qu'elle avait fait des dégâts, à des niveaux différents.
Et pourtant, ce n'est ni du camp des Marinas ni du Géant que vint l'attaque qui le surprit le plus.
En un éclair, il se retrouva plaqué au sol et même s'il se débattit pendant une seconde dans un réflexe qui se voulait salvateur, il abandonna bientôt la partie en réalisant qu'il s'agissait d'Antares. La Vierge se tétanisa. Et son visage fut brutalement tourné vers le Géant. D'abord éberlué, il écouta son sermon d'une oreille vaguement attentive, essayant déjà de comprendre ce qu'il se passait. Et même si le discours du Scorpion sonnait juste, l'humiliation qu'il subissait le poussait à le rejeter en bloc. D'abord, le remettre à sa place, et en plus le comparer à un Bronze Saint. Corvus ne se considérait pas comme un homme prétentieux, mais il avait sa fierté. C'est encore au sol qu'il reçut l'onde de choc provoquée par la chute du monstre. Accompagnée de ce cosmos chargé en souvenirs, si puissant qu'il comportait une partie de la conscience de son propriétaire, et Corvus partagea avec tous les hommes présents cette étrange vision : un sablier géant et un homme... Non, bien plus qu'un homme... Mais déjà, l'image disparaissait, laissant Corvus dans l'expectative. Trop peu informé du monde des Dieux et des Titans, il ignorait la signification de ce qu'il venait de voir, même s'il devinait qu'il devait s'agir du maître du Géant. Les réponses viendraient en leur temps. Il leur restait encore des adversaires à vaincre, ou du moins encore au moins un pour la Vierge.

« Me prends-tu pour un idiot, Antares ? dit-il en se relevant, son regard précédemment vide chargé d'une fureur divine. Ce Géant est déjà mort, grâce à cette attaque destinée à punir un de ces croyants qui ont précipité la chute de Rome ! Je protège ma terre de toutes ses menaces et le Christ et ses partisans fous en est une également. Ce monstre tombé, je m'occupe de celui qui ose parler de ce Dieu qui se veut unique, de celui qui renie sans le reconnaître Poséidon et insulte Athéna ! »

Mais Corvus devait faire face à tous les fronts. Le sermon d'Antares ne suffirait pas, fallait-il croire et la Sirène Maléfique, malgré son avertissement, ne semblait pas enclin à pardonner son attaque, ni même à laisser la Vierge purificatrice nettoyer ses rangs d'un élément à la foi, de toute évidence, défaillante. C'est sur lui que se dirigèrent ses attaques et si la Vierge ne put se défendre du chant ensorcelant des créatures qu'il avait invoquées, il parvint à échapper à ses flèches aquatiques.

« Les hiérarchies et les rangs n'importent pas quand il s'agit de punir un parjure. Les camps non plus. Tu dis que tu es seul habilité à punir ton homme... Mais tels propos n'attendent pas un châtiment tardif : tu aurais dû le révoquer sur le champ. Il ne s'agit pas de légères paroles, prononcées en toute innocence, mais de citations bibliques. Et puisque tu tournes ton courroux sur moi plutôt que sur lui... »

C'est alors qu'à leur tour, un des Marinas fit une erreur. Et c'était précisément l'élément en question qui en était à l'origine. Voilà qui ferait regretter son laxisme à celui qui était visiblement son supérieur et sans doute l'équivalent Marina du Grand Pope.

« Encore une citation biblique, que je ne connais que trop bien pour l'avoir lue sous la contrainte. Voyez ! Voyez ce qu'est la discipline et la foi chez les Marinas ! Ne parle pas de ma Rome, impie, ne parle pas de cet Empire qui a connu des hommes bien plus grands que tu ne pourras jamais espérer l'être ! Décadence ? Ton existence est basée sur le mensonge et tu parles de décadence ? Contente-toi de citer ce Dieu que tu adores, tes paroles auront peut-être enfin un sens ! »

Le troisième Marina, qui avait été la cible des illusions de Corvus, attaqua son allié, comme escompté. Profitant de son offensive, la Vierge passa à l'attaque. Passant sous la garde du Chréti(e)n, il se trancha en deux pour passer derrière son adversaire et abattit de toutes ses forces ses coudes gantés d'or sur les trapèzes du Marina. Profitant de cette position favorable, il plaça ses mains sur les omoplates de celui-ci et, projetant brutalement son cosmos, écrasa les organes vitaux de sa cible, libérant toute la puissance qui lui restait dans une attaque létale.

Citation :

Le délai de 48h s'appliquera désormais de manière stricte. C'est-à-dire que vous avez 48h pour poster lorsque c'est à votre tour de le faire, aucun délai supplémentaire ne sera accordé. Au premier retard, votre tour sera sauté et vous encaisserez tous les dégâts reçus. Au second retard, vous serez éliminés du combat.

Shaokan ayant posé une absence, il est donc évident qu'il ne postera pas dans les temps (la limite étant de toute façon déjà dépassée).
Son tour saute donc, et il encaisse d'office tous les dégâts qui le ciblent.

C'est à Antares de poster.

Ephtal

Le géant chutait, trop lourde masse de métal et de chair quasi-divine que nulle volonté ne maintenait à présent. Et lorsque son corps vint à la rencontre du sol, je me rendait compte que, par un malheureux hasard, j'étais justement dans sa trajectoire. Rompant le contact, courant à m'en rompre les muscles des jambes, je n'évitais que de justesse le corps de la bête, emporté pourtant comme une feuille par l'onde de choc qui résultait de son déclin. Perdu dans ma bulle de douleur, le corps meurtris sous mon armure d'or, je roulais comme un buisson sec sous l'effet du vent, et venait à me demander si ma malchance n'étais pas orchestrée par quelques obscurs décideurs divins. Tout cela avant que les souvenirs me frappent, avec la force d'une lame de fond. Tout entier emporté par ce flot de souvenirs, j'assistais avec horreur aux révélations du monstre, comprenant l'urgence de la situation, et la menace qui pesait sur nos têtes. Il nous fallait de toute urgence porter ces informations au Grand Pope, sans plus tarder.

J'étais couvert de poussière, presque un pantin désarticulé. Une de mes épaules s'était disloquée durant les interminables roulades que j'avais effectué, et j'étais dans l'incapacité de me la remettre, pour le moment. Mais cela n'importait pas, car j'écoutais les paroles du chevalier de la Vierge, et ma colère montait d'un cran, si c'était encore possible. Comment osait-il, par la Déesse? Son insolence dépassait l'impétuosité de sa jeunesse, et ternissait nos rang d'une tâche indélébile. En plus de cela, il s'attirait les foudres du Légat et de sa clique, ce qui le mettait dans une situation hautement dangereuse, sinon létale. C'est alors que l'ennemi s'en prit à nous, dépassant le simple duel. C'en était trop. Le Scorpion se libéra de mon contrôle, enflammant chaque parcelle de mes veines, électrisant mon système nerveux. Je n'étais plus en état de réfléchir, l'action prenait le pas sur le reste. Je faisais face à son Léviathan aqueux, allant jusqu'à le frapper du revers de mon poing. Celui-ci éclata, me laissant le poing meurtri, saignant au travers des jointures de l'armure. Je n'en avais cure, les yeux exorbités, ma langue allant jusqu'à goûter cette Pomme d'Eden gantée d'or, pour en ressentir les notes métalliques, chaudes, de mon propre sang. Je bondissais alors, disparaissant à la vue de tous, tandis que la Vierge s'en prenait à l'hérétique responsable de cette misère. Le Dragon, lui, était tombé sous cet assaut, trop faible pour résister à une attaque aussi vicieuse. J'apparaissais justement devant le Léviathan, les yeux rivés derrière lui, dans ceux de mon camarade. D'un unique coup de poing, je fermais l'étau qui venait de se mettre en place sur cette victime, allant jusqu'à m'en briser les os de l'avant bras, tant la frappe était portée avec force.

Et voilà, affaire réglée! Heureux? Peut être pouvons nous songer à éviter le désastre jusqu'au bout, non? Nous réglerons notre différent plus tard, tâchons de nous sortir d'ici! La déesse doit savoir ce qui a eut lieu, et nous ne pourrons révéler ces choses au Pope si nous sommes morts!

Et je disparaissais, toujours en proie à cette vitesse phénoménale qui caractérisait l'éveil du Scorpion. Pour me placer face à celui qui nous barrait la route, et qui devant nos yeux s'en était pris à son camarade, sous l'influence du Saint, dont j'avais pu sentir le cosmos entrer en résonance plus tôt. Si ces deux là tombaient, peut être que le Légat envisagerait de se replier, nous laissant chacun panser ses blessures de son côté, et surtout méditer sur ce qui nous avait été révélé aujourd'hui.

Légat! Cessons cette folie tant qu'il en est encore temps! Les choses en jeu ne sont elles pas plus importantes? Nous allons droit vers la destruction mutuelle, et vous le savez. Si c'est vraiment le troisième Frère qui est derrière tout ça, alors nous sommes concerné, Marinas et Saints.

Ce n'était néanmoins pas une raison pour me laisser abattre par les deux Marinas belliqueux. Et l'oriental, qui jusque là paraissait avoir de l'honneur, du moins jusqu’à ce qu'il se décide à intervenir dans cette mêlée générale, était ma cible, de par sa proximité. Allongeant mon ongle, je frappais deux fois, deux coups d'une rapidité stupéfiante, afin de le repousser et de nous ouvrir un passage. Il nous faudrait prendre le Dragon avec nous, et leur échapper, si c'était possible. Mais connaissant la Sirène Maléfique, nous ne serions tranquille qu'une fois mis en terre.

Orpheus contemplait ce spectacle avec satisfaction. Le géant tombait, dévoilant au passage un secret important qu'il serait bon d'analyser plus tard. Mais au moins avaient-ils vaincu celui qui avait tant désiré leur mort à tous. L'onde de choc qui suivit suite à la chute de ce monstre n'était rien et c'est avec une facilité déconcertante que le Légat dévia l'attaque d'un revers du bras. Il était inutile de subir d'autres dégâts inutiles. Surtout pas avec ces Saints qu'il fallait encore corriger. Car ces derniers avaient versés le premier sang et il allaient le payer. Chèrement.

Le Dragon fut le premier des Saints à tomber. Sa précédente intervention pour préserver Antares avait été un risque et il en subissait le prix maintenant. Comment résister à l'attaque conjuguée de ce géant et des Marinas ? Son armure avait beau avoir la réputation d'être l'une des plus puissantes, elle ne résistait pas face à un tel déchainement de puissance. Restait donc deux chevaliers d'Or. Deux puissances redoutables. Mais qui n'étaient rien face à la force du Légat. Il était sans doute prétentieux de penser ça mais Orpheus n'avait pas le temps de se remettre en question. Car déjà ces fous frappaient. Et ils firent l'erreur à ne pas commettre.

Certes, ils abattirent Darius. Car vu la puissance dégagée dans ces attaques, nul doute que le Léviathan n'aurait pas la force d'y résister. De toute évidence, le Légat n'était pas disposé à prêter main forte à ce soldat qui, mine de rien, méritait ce châtiment. Il devait mourir aujourd'hui et si ce n'était pas de la main de leurs ennemis, alors ce serait de la sienne. Cependant, alors que Darius chutait, Orpheus découvrit avec consternation que le Scorpion se dirigeait sur Ajay. Une erreur qui lui serait fatale. On attaquait pas un des sept Généraux sans en payer un lourd tribut. Cette fois, Orpheus se déplaça vers Antares, alors même que ce dernier tentait de s'offrir une porte de sortie. Ses attaques avaient été monstrueusement rapides mais heureusement, Ajay semblait s'en être sorti. Mais ce n'était pas une raison pour laisser filer le Gold Saint.

Coupant donc sa route, il se dressait devant le Scorpion, menaçant. Plus de flûte entre les mains, il était temps cette fois d’achever ce récital. Quitte à se salir les mains. De son œil valide, Orpheus détaillait Antares. Non sans rester attentif aux actions de Corvus, qui devait aussi payer pour son affront. Mais les priorités venaient de changer. Bien sûr, Athéna serait informé du complot d'Hadès. Mais pas si vite. Pas si facilement. Car il s'agissait d'une guerre et les Saints comme les Marinas étaient ennemis, comme l'avait prouvé ce combat stupide.

- Tu sembles oublier qui se trouve face à toi, Antares ! Tu réitères les mêmes erreurs que par le passé. Tu demandes une trêve et tu frappes mes Généraux... Quand apprendrez-vous qu'il ne faut pas défier Poseidon et son Légat ? Cette fois, c'est terminé. Night Siren !

Sans d'autres mots à l'encontre du seul Saint qu'il connaissait ici, Orpheus libéra son attaque. Tout autour de lui, le sol se craquelait alors qu'il augmentait la pression de son cosmos à un très haut niveau. Les fissures au sol se multipliaient alors que la technique semblait puiser dans le corps même du Légat. La proximité d'Antares lui serait fatale ou presque. Orpheus leva alors le bras droit, ouvrant la paume de sa main, et une puissante onde de cosmos s'échappa. Le but était simple : écraser et détruire ce qui se trouvait sur sa route. Et ici, il s'agissait ici du Scorpion.

Sans même voir le résultat de son attaque, Orpheus s'adressait alors à Ajay. Mal en point, le Légat comptait tout de même sur lui pour achever le travail.

- Ajay !! Montre donc à Corvus qu'on ne peut prétendre à châtier un Marina sans en subir les conséquences !

Spoiler:

Cela en était trop pour lui, un tel acharnement avait pour but ultime la mort et donc la fin de sa route ici sur terre... Il chutait...

Le Général du Chrysaor s'était avant vers lui, son regard avait changé, la compassion qu'il avait pour la Marina du Léviathan avait disparu, deux armes se créèrent dans ses mains et le Général frappa le Léviathan avec, bien qu'il évita la première épée la deuxième le toucha de plein fouet, la décharge électrique bien que brève était vraiment douloureuse. Il s'en remettait lorsque le Géant trépassa l'expulsant fortement en arrière sous une onde cosmique, signe de sa fin. Des images naquirent dans son esprit, cadeau de victoire du Géant de rubis, lança entrevoir qui pouvait être son maître, ainsi donc Hadès s'aiderait de l'énergie divine du père des dieux pour réussir à réveiller des créatures comme ce géant, le monarque des enfers possédait donc une armée composée des plus vils et puissantes créatures que l'ancien temps avait connu... il possédait la puissance des pires calamités terrestres de tout les temps donc...

Corvus le sortit de ses réflexions, le filon saint qui se méprenait, s'entêtant dans ses paroles peu constructives, passa à l'attaque contre lui une énième fois. Trop secoué par le double assaut précédent, il ne put rien faire à par encaisser sans ne pouvoir rien faire, il sentit son corps éclater de l'intérieur, ses organes se disloquer, il cracha une énorme gerbe de sang mais réussit à parler tout en tomba vers le sol.

• Je ne connais pas Rome... tu me faire rire... Moi aussi je suis Romain... Pas de Rome... mais de... Constantinople, je sais... donc de quoi je... parle... petit homme... Relis donc ce livre... et tu verras peut être ce qu'il... y a ... en dessous...

Le Marina ne put finir sa tirade, l'autre Gold Saint venait à son tour le frapper simultanément avec Corvus, l'ancien saint homme savait pertinemment que son corps ne pouvait supporter plus, la douleur était atroce et son corps ne fut que douleur pendant un moment, il continua alors sa chute, prenant de la vitesse, plongeant vers les bâtiments du Palatin... Il traversa avec violence le toit d'un de ses bâtiments, allant jusqu'à s'encastrer dans le sol... Il n'aurait pu dire s'il était dans une véritable église ou dans une chapelle privée, mais ce qu'il voyait était une croix. Le Christ était représenté sur celle-ci, des gouttes de son propre sang avaient aspergés la sainte sculpture pouvant laisser croire que le fils de dieu pleurait la mort de son ancien serviteur. Car oui la vie quittait le corps de Darius, la douleur s'effaçait pendant que tout devenait lumière. Il avait essayé, oui il avait essayé mais n'avait pas pu réaliser ce qu'il devait faire. Il pria un moment la miséricorde de dieu qu'il soit Poséidon ou le dieu unique. Ce n'était qu'un détail maintenant dans cette dernière seconde de sa vie. Bientôt il saurait tout, il saurait qui avait raison et qui était son véritable maître...

C'était la fin pour Darius, il était mort.

C’était la fin, les deux géants tombaient. Le vrai comme le faux. L’illusion qu’avait maintenue Corvus sur Ajay se déchirait d’elle-même, révélant la triste machination dont il avait été l’outil. Il ne put qu’assister, choquer, encore incapable d’agir à la mise à mort de Darius. Malgré tout ce qu’avaient pus dire les Saints et même le légat, le Barindra considérait le Léviathan comme un jeune homme perdu mais qui trouverait la rédemption dans les armées de Neptune. Le colosse, encore armée de ses épées, sentis une larme coulé sur sa joue. Une larme chaude, poisseuse. Ses doigts se déplacèrent indépendamment de sa volonté, recueillant le liquide.

Ajay observa ses doigts recouvert de peinture rouge. La teinte carmin recouvrait son corps, son visage, son armure. Il ouvrit la bouche pour prononcé un mot mais aucun son ne sortit, trop éberluer pour réagir pleinement. Ce sang n’était pas le sien. Ce sang, était celui d’un naufragé, d’un condamné mis à mort sans pitié ni compréhension. Les souvenirs du Barindra lui revinrent alors en flash, se succédant à une vitesse inouï, lui révélant la terrible vérité. Son regard se posa sur ses deux épées qui se parcoururent de stries avant de se briser. S’il n’avait pas porté le coup final, il avait offert le billot pour les boucher d’Athéna. Une nouvelle larme coula sur sa joue, une larme à lui cette fois, bien réelle, froide, salé. Une larme qui n’était que l’embrun du raz de marée arrivant.

La colère prit place sur le visage d’habitude si calme du général. La honte et le dégout d’avoir porté la mort à l’un de ses propres camarades. À l’image de la guerre intestine qu’il avait connus plus jeune, un marina venait d’ôter la vie à un autre. Chose qu’il s’était juré de ne jamais reproduire. Ses yeux observèrent la suite du combat comme s’il en était étranger, simple spectateur du terrible affrontement enlevant la vie au géant, le vrai cette fois-ci. Aux trois saints, auréolés dans leurs certitudes, leurs leçons s de vie et leurs honneurs. Les yeux d’Ajay rétrécirent pour n’être plus que des fentes. Il y brulait des pupilles noires, la colère ayant fait place à la rage.

Son cosmos explosa dans un cri muet, se dispersant dans le seul but d’exutoire. L’onde de choc provoqué par le géant, ses souvenirs se fracassèrent sur la bulle de cosmos entourant le porteur de la Chrysaor telle une sphère d’eau le protégeant. Etait-ce l’explosion de cosmos qui attira l’attention du chevalier du scorpion ? Peut-être. Dans tout les cas, Ajay était sur sa route, pour fuir le corps du géant, pour fuir le combat, pour fuir son meurtre. Le besoin de vengeance du Barindra n’en fut que plus grand. L’attaque d’Antarès provoqua deux trous dans l’armure d’orichalque suivit de deux trainées de sang quand son doigt en ressortis. Ainsi s’échappait le chevalier d’or….pour mieux tombé dans les bras du légat. Nulle besoin de s’inquiéter, ils seraient tous punis pour leurs actes.

Ajay joignit ses mains, y créant une intense lumière dorée, presque blanche. Il laissa cette lumière s’intensifier encore pendant de nombreuses secondes tandis qu’Orpheus frappait le fuyard aux cheveux violet. Le Barindra gardait le dernier saint en ligne de mire mais ses paroles comme son attaques les concerneraient tous.

-Intervenir dans les affaires des autres. Manipuler les gens ainsi. Forcer un être à frapper son propre allié. Vous n’avez aucun honneur. Vous n’êtes pas des « chevaliers ». Vous n’êtes pas des « saint ».

Ajay agrandit l’espace entre ses mains à mesure qu’il parlait. Bientôt, il semblerait être la seule lumière, le reste paraissant obscur en comparaison. Comme des milliers de petites lumières rassemblés entre ses paumes, la lance de Chrysaor emmagasinait la plus puissante attaque de son porteur, la chargeait à son maximum. Enfin, Ajay tendis ses bras devant lui, englobant tout ses ennemis entre ses deux membres.


-Je vous condamne à mort.

La punition s'était finalement abattue sur l'adorateur du Christ. Mais à quel prix ? L'exaltation avait gagné Corvus quand Antares était venu à son renfort pour achever le Marina qui avait osé insulter les Dieux et Rome. Un ennemi de moins. Un parjure de moins. Et peut-être une déclaration de guerre. Il n'avait pas souhaité arriver à un conflit ouvert, mais ses regrets n'apaiseraient sans doute pas la Sirène. Au retour au Sanctuaire, il aurait à se repentir auprès du Grand Pope et il s'engagerait de tout son corps et son âme pour résoudre ce conflit, de la manière que déciderait Arsiesys. Il avait fauté. Il réparerait cette faute.
Les rangs des Saints étaient ravagés, et par sa faute. Abandonnant le spectacle du sang ruisselant sur l'Armure du Marina abattu, il distingua le Dragon, vaincu par la puissance du Géant. Le remords. Il glaçait le sang du Chevalier d'Or. Qu'avait-il fait ?
Qu'avait-il fait ?

« Je suis désolé, Antares, murmura-t-il à mots couverts. Terriblement désolé... »

Il se réveillait en réalité. Ses actes prenaient enfin toute l'ampleur de leurs conséquences. Son visage se décomposa. Y avait-il encore une chance que cette amorce de guerre ne se solve pas sur un conflit ouvert ? L'impie tué, il y avait de faibles chances. Comment corriger la situation ? Corvus comprenait qu'il venait, par son impétuosité, d'ajouter un autre adversaire à Athéna. Arès, Poséidon, Chronos...

« Marina... dit-il à l'homme mort dans ses bras, tu n'étais pas qu'un impie. Tu étais surtout un idiot fini. Constantinople ? Constantinople ? »

Comparer les deux cités était tellement aberrant que Corvus comprit : le Marina était stupide, tout simplement. Et c'était cette stupidité qui était à l'origine, par son biais, de cette guerre. Heureux les simples d'esprit, voici un représentant de marque qui s'en va vérifier la parole divine.
Et voici que la punition de sa fougue s'abattait sur lui. Les mots du second Marina anonyme se répercutaient en lui. Honneur. Pouvait-il prétendre en avoir, désormais ? Trop faible pour échapper à son châtiment, il l'accepta. La décharge le traversa, le tétanisa et son esprit se libéra de sa culpabilité, remplacé par la douleur, une douleur lancinante, destructrice. Antares. Il tomberait lui aussi. Une défaite pour le camp des Saints, un désaveu pour lui-même. Un Chrétien était mort. Deux nations étaient en guerre.
Il n'était qu'un barbare, en définitive.

Comme un seul homme, les Marinas avaient riposté à notre dernière attaque désespérée. J'étais bien fou alors d'avoir pu penser leur opposer un front assez maintenu pour pouvoir nous sortir de là. Alors que je les voyais fondre sur moi, j'analysais les événements, depuis notre arrivée jusqu'à ce funeste instant. Ils avaient économisé leurs forces, ils savaient que cet instant arriverait. Et je m'étais lancé dans la bataille en négligeant cette éventualité, pauvre fou bouffi d'honneur complètement aveuglé par la perspective d'une impossible alliance, le temps d'une lutte contre un ennemi bien plus dangereux que nous tous réunis. Quel idiot!

Orpheus s'était adressé à moi, encore une fois impérieux. J'eus pu être agacé par son insupportable sentiment de supériorité, mais je méritais totalement la responsabilité de ce fiasco. Nous avions tour à tour montré notre faiblesse, la discorde qui nous animait et l'impossibilité à tenir le rang. Nous n'avions juste montré que nous n'étions pas dignes de nos armures. Alors que je voyais fondre sur moi l'attaque du Légat, alors que le second Marina venait lui aussi donner sa sentence, je captais les regrets de Corvus, son repentir et l'horreur qui perçait dans sa voix. D'une hochement de tête, je lui signifiais ma compréhension, puis faisait face à ce qui arrivait.

Baissant le visage, tourné vers le sol, je fermais les yeux, affrontant la mort qui fondait sur nous. C'était mon repentir, le moyen de faire amende honorable. Le feu du Scorpion m'avait abandonné, me laissant vide, en proie à la tristesse, comme à chaque fois. J'étais bien décidé à tomber au moins avec honneur et courage. Puis l'assaut survint, et je fus emporté par un torrent de douleur.

Je crois que je fus catapulté au bas du Palatin, sous la force du choc. J'avais du dévaler la pente, emporté comme un brin d'herbe sous le vent. Ma course me fit atterrir le nez dans la poussière, le visage caché comme conséquence de la honte qui s'était emparée de moi. Je n'étais bien sûr plus conscient de cela, ayant cédé sous la douleur pour me réfugier dans une perte de connaissance salvatrice. Peut être survivrais-je, peut être mourrais-je dans l'indifférence la plus totale. Mais au fond de moi j'avais des pistes, des raisons de continuer à vivre. Laisser tomber ma retraite, et reprendre le combat, sans plus aucune pitié. Car la guerre était déjà là, et n'admettait aucun faux pas. Je reverrais le Légat, j'en étais sûr, et j'aurais mon mot à dire. Peut être, peut être...

Au fond, tout au fond, les pulsations du feu battaient, constantes, s'évertuant à me maintenir en vie. Peut être n'était ce pas mon heure, après tout.

Citation :

Merci pour ce combat, vous l'emporterez pas au Paradis! >_<'