A nouveau il foula la terre qu'il l'avait vu naître et Corvus se demanda s'il la quitterait jamais définitivement. A chaque fois qu'il était parti de son pays, déterminé à adopter la Grèce comme le sien désormais, il était revenu. Était-ce le destin, les Dieux, ou une coïncidence presque cruelle qui le poussait à chaque fois à retourner dans les vignes gorgées de raisin de l'Etrurie, les élevages du Samnium... Même si le Chevalier de la Vierge ne se plaignait pas de ces retours à ses sources, un étrange sentiment de doute le gagnait. Était-il fait pour laisser Rome derrière lui, en fin de compte ?

Le bateau avait amarré à Ostia, port principal de l'Empire, le plus proche de Rome qui était de toute évidence la destination du géant, et par conséquent la leur. Un petit navire, où le groupe avait tâché de ne pas trop attirer l'attention. Inutile de se faire remarquer et de risquer de trouver un comité d'accueil une fois arrivés dans ce territoire qui n'avait plus de maître. Le voyage n'avait pas connu de péripétie particulière, du moins pas pour Corvus, déjà habitué aux voyages maritimes et désormais à l'aise lors de gros temps. Mais la Méditerranée avait été paisible. Peut-être un bon présage ?
Lorsqu'il avait foulé le sol romain, il avait cherché à étendre sa conscience. A présent, la menace qu'ils allaient neutraliser était bien plus facile à percevoir pour le Chevalier de la Vierge. Géant, il l'était et puissant, il l'était encore plus. Au point d'éclipser sur des kilomètres toute autre présence que la sienne, comme un soleil voilant la lueur des étoiles. Corvus tâchait de dissimuler son inquiétude derrière un voile de calme. Peut-être était-il tout simplement nerveux d'accomplir sa première mission en tant que Chevalier d'Or. Qu'ils sauraient gérer le danger que représentait une telle créature laissée en liberté.

« La menace se précise. Il n'est plus qu'à quelques dizaines de kilomètres de Rome. Il a... tout ravagé sur son passage, poursuivit Corvus, les yeux clos, observant les champs détruits, les maisons réduites à quelques bouts de bois, les corps meurtris que le géant avait laissé dans son sillage. Il ne faudra pas le prendre à la légère. D'ici quelques heures, nous serons à sa rencontre mais s'il presse l'allure... »

La phrase ne trouva pas de conclusion car celle-ci était évidente. Corvus craignait que la créature, plus véloce qu'il ne l'aurait pensé, ne fonde comme un cataclysme sur Rome.

« Il nous faut trouver un moyen de transport pour rejoindre Rome. Rapidement. »

Notre voyage s'était déroulé aussi rapidement qu'il était humainement possible, pressé que nous étions par l'urgence de la situation. Pourtant, j'avais la désagréable impression que nous avions déjà un train de retard sur les événements, et que nous courrions bêtement comme des chiots après un papillon que trop rapide. J'avais toutefois eu le loisir de réfléchir aux pertinentes remarques de mes pairs, les ruminants sans cesse à la recherche d'une réponse aux questions qu'elles avaient soulevé. Je ne m'inquiétais pas concernant les investigations que nous allions devoir effectuer, puisqu'un géant appelé à attaquer Rome devait être aussi peu furtif qu'un éléphant de guerre carthaginois dans un souk. Sitôt notre navire accosté, nous foulions le sol du port d'Ostia, prêt à aborder la prochaine étape de notre voyage. Cela allait sans dire que nous n'eurent pas longtemps à chercher pour avoir des preuves de l'existence du géant, et de son passage. J'avais ressenti plus tôt la conscience du chevalier de la Vierge s'étendre vers l'infini, à la recherche du cosmos pulsatile de la bête, que l'on pouvait ressentir assez nettement, pour peu que l'on reste concentré dessus. C'était lourd, ronflant malgré l'éloignement, et très particulier. Il n'y avait pas de place au doute. Restait à savoir dans quelle direction la chose se trouvait.

Les connaissances des rouages bien trop huilés de l'empire me permirent de mettre mon temps à profit pour aller droit au but, et obtenir un rapport détaillé de la part de la centurie sur les messages reçu des patrouilles d'éclaireurs. L'ordre avait apparemment été donné de regrouper l'ensemble des centuries présentes autour de Rome, afin de se regrouper sur un terrain connu en vue de l'affrontement. En clair, des milliers d'hommes couraient à la mort, si on ne les devançaient pas. Ce qui m'obligeait à jouer encore une fois sur le plan des relations politiques pour obtenir le plus sûr moyen de transport, qui nous permettrait à la fois de devancer les armées en mouvement, mais aussi de rattraper tout à fait l'immense combattant qui cheminait vers la Capitale, toujours selon les dires des décurions en poste dans la ville.

Messieurs, voici nos navettes pour le champs de Mars!

Ouvrant le bras sur ce qui se trouvait derrière moi, je laissais un sourire s'épanouir sur mon visage. Avoir réussi à nous obtenir trois chars de combat nous ferait gagner un temps précieux, et j'étais d'autant plus amusé de ma trouvaille que j'avais dû rudoyer quelque peu le militaire en charge des troupes restantes, jouant sur les peurs les plus banales dont pouvaient souffrir des gens faisant face au surnaturel. Je passerais là ce que j'avais dû lui dire, mais sachez, chers lecteurs, qu'il avait fini par s'agiter des genoux. Toujours est il que maintenant, nous avions de quoi aller rapidement d'un point A à un point B, et nonobstant le fait que cela serait fait avec classe, c'était aussi et surtout le meilleur moyen d'intercepter un géant déterminé à écraser une ville entière.

Soyons rapides, ne perdons pas de temps. Plus vite nous nous retrouverons sur les talons de cette chose, meilleures seront nos chances de l'étudier, et de trouver un moyen de l'arrêter. L'empire est à l'abandon, et les décisions des hommes à sa tête ne seront jamais adaptée face à ce qui les dépasse. Surtout si ce géant n'est que l'arbre qui cache la forêt. Sa succession à l'attaque des Titans et à la défection d'Apollon est d'ailleurs si...parfaite. Tout porte à croire que l'on désire ardemment terminer le travail, finir l'empire comme une bête agonisante. Reste à savoir si ce n'est pas aussi pour disperser nos efforts, maintenant que les élus d'Athéna sont seuls pour faire rempart.

Je n'avais que trop de fois été témoin des manigances des Dieux. Restait à savoir qui était impliqué dans ce rouage, cette fois-ci. J'espérais secrètement que la Déesse elle même finirait par descendre parmi nous, nous apportant sa puissance et sa lumière. Car au milieu de la guerre divine qui se mettait en place, je nous sentais bien...humains. Et cela même si nous avions remporté quelques victoires.

L’Empire Romain…
Le prestigieux Empire Romain.
Pour la première fois de sa vie, l’oriental foulait le sol du peuple de Romulus, se préparant déjà à ce qu’il allait voir. Une grande nation, montrant par ses architectures et le mode de vie de ses habitants une richesse, monétaire mais aussi culturelle, que personne, à l’exception peut-être des Grecs, ne pouvait égaler. Bien qu’il vienne de la lointaine contrée qu’est la Chine, Shaokan avait, maintes et maintes fois, entendu parler de l’Empire Romain. Et il se doutait que, si ces derniers requièrent l’aide des Saints face à un ennemi, celui-ci était d’une force titanesque. Ce qui fit sourire le chinois, à la recherche d’adversaire de plus en plus terrible pour leur faire connaître la colère destructrice du Dragon.

Leur voyage débuta en bateau, le groupe restant particulièrement discret. Ce fut notamment à « cause » de cette discrétion que Shaokan dut revêtir sa tenue orientale, laissant sa cloth siéger au sein de sa Pandora Box, cette dernière étant restée à Athènes. En Saint qu’il est, et ayant pris connaissance de l’amplitude des pouvoirs d’une Cloth, il savait pertinemment que transporter la boite de l’armure ne serait qu’une perte, qui plus est inutile, de temps. Cela dit, bien que privé pour un moment du cadeau d’Athéna, Shaokan portait des habits différents de l’ordinaire. Enfin, différent… Disons juste que ces derniers étaient passés du rouge sang au vert émeraude. Y compris son bandeau frontal, quelque chose qu’il ne retirait que rarement, seulement lorsqu’il se doit de porter sa Cloth.

…

Après l’arrivée du groupe de Saints, ces derniers perdirent plusieurs minutes cruciales à la recherche d’un moyen de transport. Finalement, ce fut Antares du Scorpion qui mit fin à cette longue attente, ce dernier ayant réussi à se dégoter trois chars de combat. Shaokan regarda étrangement les engins, se demandant s’il n’aurait pas été plus simple de laisser exploser leur Cosmos et de s’en aller ainsi. Il se souvint par la suite que tous les Saints n’étaient pas aussi vifs que le fut Hélios et, surtout, que tous les Saints n’avaient pas une technique comme le Kô Ryû Ha, lui permettant de se déplacer à une vitesse démesurée. Ne déclarant rien, le chinois se contenta juste de monter sur son char. Le carnage s’offrant devant leurs yeux confirma à l’oriental qu’ils n’avaient plus une minute à perdre. Non pas pour sauver des innocents dans son cas, il s’en moquait éperdument de leur sort. Mais pas une minute à perdre plutôt pour retrouver ce monstre, ce « géant », et lui flanquer une rouste monumentale. De sa mort découlera une certaine reconsidération de la force d’Athéna et, surtout, accentuera la Légende et la Force des Mythiques. Mais la récompense personnelle, qui lui sera attribuée, saura être à sa hauteur : le trône de leader des Mythiques. Pégase n’avait qu’à bien se tenir car le Dragon allait enfin déverser toute l’ampleur de sa rage insatiable…

Excité par cette ascension si proche de lui, Shaokan fut le premier à faire partir son char. Maniant les brides à la perfection, insuffisant pour faire mal à sa monture mais assez pour imposer sa volonté sur lui, le chinois dévoila un autre atout. Un avantage qui le surprit, qui plus est : après tout, jamais personne ne lui avait enseigné comment diriger un cheval… Peut-être était-ce un talent naturel. Ou bien un héritage de son père, l’ancien Dragon d’Athéna.

« Antares, Corvus. Je sais que ça va sûrement vous paraître déplacé mais dépêchez-vous ! Nous n’avons pas que ça à faire que de visiter le pays ! » leur hurla-t-il, son char ayant pris une belle avance sur eux.

Corvus allait se résoudre à voyager à pied, ou plutôt à courir jusqu'à Rome, car la seule solution qu'il trouvait était d'emprunter une de ces rares carrioles suffisamment robustes pour transporter des hommes, mais Antares arriva avec une solution... qui le fit sourire. Montant à bord de son véhicule, il songea qu'une course jusqu'à la cité de ses ancêtres aurait été certes possible – n'étaient-ils pas Chevaliers et guerriers d'élite ? – mais épuisant et long. Ici, ce seraient les chevaux qui s'épuiseraient et Corvus préférait encore cela à arriver, suant et haletant, devant le monstre qui les attendait au bout de leur route.

« Tu formules au mot près mes propres inquiétudes. » dit-il à l'adresse d'Antares.

Il se tourna vers Shaokan, mais celui-ci était déjà parti. Pressé de combattre ? Mieux valait se rendre en courant sur le champ de bataille qu'à reculons. Corvus se débarrassa du poids de sa Pandora Box, libérant ses épaules de la charge de son Armure, et la cala au fond de la nacelle. Il détailla pendant une seconde son transport aux couleurs de la légion : rouge et doré, aussi beau qu'intimidant, tiré par un animal fort, racé, à la robe brune caractéristique de ces régions.
Shaokan les héla, et Corvus y aurait presque perçu un défi. Mais il calma ses ardeurs juvéniles, qui auraient facilement pu prendre le dessus maintenant qu'il était revenu au pays. La gravité de leur situation ne laissait pas de place à l'amusement et battant la bride, il tâcha de rattraper le Dragon.


Les plaines s'étendaient et défilaient, champs puis collines verdoyantes et, de temps à autre, un hameau où les maisons construites se comptaient sur les doigts d'une main. La plupart des villes se trouvaient le long du littoral. Loin des mers et des rivières, les hommes avaient du mal à s'installer durablement. Les grandes forêts, abondantes en gibier, étaient rares dans la région. Tout au mieux pouvait-on cultiver de larges champs, mais il fallait attendre les recoltes pour cela. Les ventres ne se rempliraient pas seuls. Peu de villages, peu de gens sur leur route. Donc peu de possibilités de trouver de l'aide si l'un des essieux venait à se tordre, à présent qu'ils avaient quitté les routes pavés pour les chemins de terre. Si l'un des chars venait à leur faire défaut, il faudra marcher... ou voler. Et gaspiller un précieux cosmos.
Inutile de s'alarmer pour des choses encore très incertaines.

« Antares, Shaokan... Avez-vous déjà affronté un géant, ou une créature similaire ? J'ai beau avoir déjà combattu un Titan, j'ai le sentiment, peut-être faussé, que ce sera cette fois-ci une autre paire de manche. Peut-être est-ce parce qu'à l'époque, je n'étais pas aussi sensible au cosmos qu'aujourd'hui, mais j'ai l'impression que l'énergie qui se dégage de ce géant est supérieure à celle des Titans... »

Ma trouvaille déclencha des réactions différentes au sein de mes camarades. Ne pipant mot, le jeune oriental monta sur son char et lança ses montures au galop, tandis que le romain faisait écho à mes inquiétudes. Haussant un sourcil devant le départ précipité du Dragon, je regardais ensuite mon compagnon d'or, l'incompréhension se peignant sur mon visage alors qu'il nous pressait à le suivre.

Et bien, il semblerait que notre jeune chevalier soit pressé d'en découdre! Sait-il au moins ce qui nous attend?

Je laissais cette interrogation en suspend, montant moi-même sur mon char, et y déposant ma Pandora Box, avant de faire claquer les rênes pour initier le départ. Et tandis que nos véhicules filaient sur la route cahotante, je laissais l'ivresse de la vitesse me prendre, le visage offert au vent. Nous allions à la bataille contre un ennemi dont nous ignorions tout excepté la dangerosité, et j'étais bien décidé à profiter de la moindre parcelle de vie qu'il me restait. Et tandis que nous roulions pour avaler les lieues, le Saint de la Vierge troubla cette contemplation par ces interrogations. Je pris le temps de la réflexion, avant de lui répondre franchement. Il ne fallait laisser aucune place au doute dans la tête du combattant, c'eut été le mettre en péril au moment de combattre de concert.

Pour être honnête je n'ai jamais combattu ces créatures. Elles ne sont pas légendaires pour rien. Maintenant, nous avons pu voir qu'un Dieu pouvait être vaincu, reste donc à savoir où se situe les géants dans l'échelle des divinités. En dessous, je l'espère...ce qui ne veut pas dire qu'il nous faut pécher par excès de confiance. Du reste, tu as du ressentir comme moi les pulsations lointaines du cosmos de cette chose. Et je me demande même si nous serons assez de nous trois pour pouvoir espérer la faire tomber...mais comme je l'ai dit, ce ne sera qu'après une étude approfondie de notre adversaire que nous saurons quoi faire.

J'avais quelques doutes, en effet. Il fallait dire que la dernière fois, j'avais eu le soutien du grand Pope en personne, le plus fort d'entre nous. Et j'avais une très nette tendance, comme tout chevalier humble, à déprécier quelque peu ma force. Mais c'était surtout l'aura de malveillance qui pointait à l'horizon qui sapait mon moral. J'avais l'impression qu'on s'enfonçait dans la tanière d'un ours, et qu'il était réveillé et bien décidé à nous écraser de ses pattes griffues. J'avais un certaine malaise à présent, à emmener ces deux jeunes combattant dans un traquenard dont nous ignorions même la nature. Ma responsabilité était grande, vis-à-vis d'eux, mais aussi du Sanctuaire, car en ces temps de troubles divins, préserver les nouvelles générations de chevalier nous permettrait de construire le futur. Mais j'avais fait un choix, et je devais l'assumer.

On dit que tous les chemins mènent à Rome. Telle est la rumeur qui coure partout dans le monde. Shaokan fut surpris de constater que ce mythe était réel, même lorsque ledit chemin n’est autre que celui de la mort et de la désolation. Peu de gens croisèrent les chars des Saints et, lorsque cela fut le cas, ils étaient bien souvent six pieds sous terre. Ce géant avait fait un véritable carnage sur son chemin. Nul doute qu’il était d’une puissance extraordinaire, ce qui empressa encore plus le Dragon de faire sa rencontre. L’organisation des chars fut la suivante : Corvus à l’avant, Shaokan & Antares le suivant de près. Après tout, le Gold de la Vierge est originaire de Rome donc il est le plus à même de les emmener sur le lieu auquel Arsiesys leur a demandé de se rendre.

En chemin, c’est ce même Corvus qui fit part de ses inquiétudes. La réponse du Scorpion fut remplie de sagesse & d’intelligence. La Vierge semble craindre devoir se confronter à une créature d’une puissance quasi-divine. Fermant ses paupières et lâchant un sourire arrogant, le Chinois fit part, à son tour, de ses impressions.

« Pour être franc, je n’ai jamais combattu des « monstres » comme eux. Mais je ne les crains pas, au contraire. Dans mon pays, le Dragon est la créature la plus crainte et la plus admirée. Et je suis le porteur du Dragon… Si j’ai dompté l’animal que je pouvais craindre le plus, je peux vaincre n’importe quelle monstruosité. Et puis… Je porte une Cloth Mythique. »

Bien qu’il fut quasi-certain que ses compatriotes n’ont jamais entendu parler de cette légende concernant quatre des Bronze Cloth d’Athéna, Shaokan afficha toute sa détermination et son envie d’affronter le géant. Certes, il est le moins fort des trois Saints présents mais qu’importe : montrer un tel courage ne peut que conforter ses partenaires et leur ôter tout sentiment de peur lors de l’affrontement qui, pour lui, allait être inévitable. Ouvrant ses paupières, le chinois laissa s’échapper une infime partie de son Cosmos pour faire réagir sa Pandora Box, reposant à Athènes. Cette dernière s’entrouvrit et projeta, à une vitesse démesurée, l’armure du Dragon qui arriva une fraction de seconde plus tard sur le corps de Shaokan. Désormais vêtu de son armure du Dragon et de son bouclier indestructible, l’oriental se sentit plus fort que jamais.

Au loin, Rome se dévoile à eux, leur annonçant qu’ils sont proches de leur destination finale. Bientôt, ils vont livrer un combat légendaire face à une créature redoutable. Bientôt, ils seront adulés par leurs compères et par leur déesse, Athéna. Et bientôt, la légende des Mythiques va reprendre toute son importance au Sanctuaire. Non, au monde entier…