Sylphorn. Immédiatement après avoir entendu le serviteur lui parler de l'homme, Haldor visualisait son visage. Il s'agissait tout bonnement de celui qui était arrivé en même temps que lui, apparemment blessé, mais qui s'était montré accueillant malgré la situation particulière. Le colosse se souvenait encore de la remontrance du guerrier d'Omega et se demandait ce qui avait résulté de leur discussion. Maintenant qu'il était devenu l'Alpha, il se préoccupait beaucoup plus de ce qui se passait sur ces terres gelées. Est-ce que la nouvelle avait déjà fait le tour d'Asgard concernant la nouvelle allégeance d'Alpha ? Ce ne serait pas étonnant. Le Temple avait réagit vivement en faisant de lui le nouveau propriétaire et la Prêtresse elle-même avait certainement déjà avalisé cette prise de possession.

Quoi qu'il en soit, il prit la route menant au col d'Yggdrasil sans la moindre crainte. En cela, il ne changeait pas. Lui qui avait bravé à lui seul le Sanctuaire d'Athéna, combattant les chevaliers d'Or de cette déesse sans leur céder le moindre pouce de terrain, il ne pouvait craindre de rejoindre un homme seul. D'autant qu'ils étaient devenus des frères. Cette notion aussi était nouvelle pour celui qui se voulait pourtant d'une froideur à l'image de l'élément qu'il maîtrisait. Se lier aux autres n'avait jamais été dans ses perspectives, pour la simple et bonne raison qu'il ne s'était jamais vraiment senti chez lui auprès de ces imposteurs. Et il croyait dur comme fer que les choses évolueraient désormais. Qu'il avait enfin trouver une famille. Celle qu'il n'aurait jamais du quitter en réalité.

A mesure qu'il avançait, le vent frappait son armure et son visage. Bien que le froid fasse partie de lui, Haldor avait trouvé bon d'adjoindre à son armure une épaisse cape blanche en fourrure, lui permettant de réchauffer quelque peu son corps. Car il ne craignait la morsure du givre que lorsqu'il n'utilisait pas son cosmos. Et il était évident qu'il ne pouvait en permanence y faire appel sous peine d'affaiblir son corps. Ici, plus d'effet de style. A quoi bon après tout...

Le col était vaste mais fort heureusement, l'homme qu'il recherchait ne fut pas dur à trouver. Adossé à un grand rocher, il semblait attendre patiemment celui qu'il avait convoqué. Il n'y avait pas d'autres mots d'ailleurs. Mais à quoi bon en tenir rigueur ? Lui même aurait réagi exactement de la même manière. Tout comme à l'époque il avait convoqué celui qui se voulait être son supérieur, l'Augure de l'Ouest. Le colosse s'arrêta tout près de l'homme, remettant un des pans de cette cape derrière lui et laissant clairement apparaître les contours de la Godrobe d'Alpha, avec le saphir qui semblait faire corps avec cette arme divine.

- Sylphorn de Zeta. Tu as demandé à me voir, je suis donc là. Parle, je t'écoute.

La rudesse habituelle du géant des glaces n'allait certainement pas s'envoler si rapidement. Pourtant le regard qu'il portait à cet homme n'avait rien de malveillant, bien au contraire. Constater qu'il allait mieux lui faisait plaisir. Car même s'il ne connaissait pas encore vraiment les autres guerriers, il les considérait d'ores et déjà comme des Frères. Il risquait d'avoir du mal à se faire accepter. Non seulement il n'entrait pas dans les standards mais surtout, son armure lui avait révélé la tragique disparition de l'ancienne propriétaire de cette armure. Les choses pouvaient devenir plus compliquée. Mais il y était préparé.

Citation :

Voici l'armure avec la cape dont je parle IRP

Spoiler:

Le colosse l'écoutait avec une attention non feinte. Il connaissait une partie de cette histoire, l’Omega lui ayant compté certaine chose concernant son nouveau monde. L'information qui l'intéressait le plus fut l'histoire sur le saphir. Bien que nouveau guerrier représentant l'Alpha de Dubhe, Haldor savait comme il était grave d'égarer l'un des sept saphir d'Odin. Se le faire subtiliser équivalait donc à insulter purement et simplement la divinité nordique, ayant même pour conséquence d'affaiblir la faction. Le colosse comprenait mieux la réaction de Sylphorn et son apparence lorsqu'ils s'étaient rencontrés près de l'Arbre-monde. Son aveux de faiblesse ne touchait pas l'ancien soldat d'Apollon. On ne pouvait sortir vainqueur de chaque combat et il était bien placé pour le savoir. La seule option qui s'imposait alors était simple : il fallait devenir plus fort. Un cliché pour beaucoup mais il n'y avait pas de secret : pousser ses limites au maximum et chercher à toujours faire mieux.

Là où il avait encore une incertitude, c'était de savoir en quoi il pouvait l'aider. Car pour le moment, exception faite de la perte de ce saphir, Haldor n'avait strictement aucune information quant au pourquoi et au comment. Et aider une personne avait en réalité plusieurs connotations en fonction du caractère de celui-ci. Conseil ? Vengeance ? Vendetta ? Là était toute la question.

- Fort, oui je le suis. Mais en quoi cela peut-il aider dans ta situation ? Je suis avant tout un guerrier. Je ne pige rien à la diplomatie et cette dernière ne m'intéresse pas. Combattre et impressionner ceux qui sont mes ennemis, voilà la seule chose que je sais faire. Rien d'utile pour ton problème, je me trompe ?

Encore fallait-il qu'il en apprenne plus et il se doutait que ce serait bientôt le cas. Sylphorn semblait être un bon vivant mais cette histoire l'avait apparemment complétement plombé. Et il y avait fort à parier qu'il s'était prit un sacré savon de Wïrd. Un instant, le colosse se souvint de Kahr, qui à la place de l'Omega aurait tout simplement exécuté le malheureux. Une solution un peu radicale mais la crainte était aussi une façon de gouverner sans ombrage. Pourtant le gardien de Zeta ne paraissait pas faible, loin de là même. Cette perte ne pouvait pas expliquer complétement ce regard sur lui-même.

- Je ne connais pas encore toutes les règles des Ases mais je sens en toi une aura particulière, très différente de ce que d'autres guerriers dégagent. Je sens une bête en toi, prête à déchirer les gorges des impudents qui oseraient passer le col de ce sanctuaire. Tu es gardien d'un des sept saphir et je doute que l'on confie un tel bijou au premier venu. Tu ne peux donc qu'être considéré comme puissant également. Parle sans détour, mon frère. En quoi un simple soldat de Odin peut-il t'aider ?

Il semblait apprécier cet homme. Si la force était un élément important pour le colosse, il appréciait aussi ceux qui parlaient sans détours. Sylphorn faisait indéniablement parti de cette caste. S'il pouvait donc lui prêter main forte, alors il le ferait. Après tout, n'était-ce pas lui la première personne qu'il avait rencontré ? Aucune animosité n'avait alors transpiré de ces propos ce fameux jour. Lui rendre la pareille paraissait donc logique.

La réponse de mon interlocuteur ne se fit pas attendre. Mais il ne répondit pas comme je l'avait espéré. Je ne lui avais pas encore exposé la situation il faut dire. Mais même si je le faisais , accepterait il de me suivre ? Il ne s'intéressait en rien à la diplomatie , le manipuler aurait put être aisé mais il était avant tout un frère d'arme et je ne pouvais pas lui mentir ce serait un affront à Odin et à ma personne. Si je l'avais appelé c'était bien pour qu'il m'aide à faire poids contre les Marinas et également contre le Seer qui refuserait sans doute à accéder à ma requête en nous envoyant faire subir le courroux du Nord chez les Marinas.

"Je ne suis pas faible , du moins je l'espère. Mais pour rebondir sur ce que tu as dis , je ne peux pas perdre. Nous ne pouvons pas perdre. Odin est un Dieu puissant , et bien qu'étant notre Père à tous il n'accepte pas tous ses Guerriers à ses côtés lors de leur mort. Seul les plus puissants y ont droit. Perdre un combat après avoir scandé sa force ne m'est pas favorable. Aussi c'est pourquoi je désire que tu m'accompagnes."

Je souriais , sourire causé par le petit compliment que m'avait adressé Haldor et qui mine de rien m'avait remonté le moral. Dans mon cas un rien vous faisait plaisir. Aussi c'est sur un ton d'entrain que je continuai ma demande.

"C'est chez Poséidon que je dois me rendre et c'est chez Poséidon que je voudrais que tu m'accompagnes. Mais ce n'est pas tout , car bien que puissants , les Guerriers Divins ne sont pas très "unis". Notre Seer n'est pas un expert en matière de commandement , mais il le deviendra j'en suis sûr. Bref , nos avis sont partagés et il faut que nous réussissions à nous regrouper sous le même drapeau. Pour ça je pense qu'en premier temps il faudrait que tu m'aide à faire poids face au Seer , lui seul prend les décisions et si sa réponse est positive nous pourrons alors compter sur toute la puissance des Ases. Je ne parle pas de conflit ouvert , mais si Poséidon ressentait le retour de flamme provoqué par notre seul présence sur ses terres son Légat n'aurait d'autres choix que de nous remettre la pierre et reconnaître notre puissance. C'est un peu égoïste je te l'accorde , mais c'est la seule chance de laver mon honneur et de faire jouer à Odin le rôle auquel il aspire , à savoir un rôle de Dieu dont la puissance est faite pour préserver l'équilibre et brider les plans trop fougueux des autres Dieux. Le prétexte de laver un affront est bon je pense."

C'était tout moi ça , spéculer et fonder son lendemain sur du vent... Mais j'étais positif , avec Haldor à mes côtés le Seer réfléchirait de façon plus poussée quant à ma demande. Je souriais de nouveau.

"Qu'en penses-tu ?"

Citation :

Alerte rouge ! Strict minimum !

Haldor écoutait le porteur de l'armure de Zeta. Il l'écoutait avec beaucoup d'attention même, cherchant à comprendre réellement où il voulait en venir. A mesure que Sylphorn s'expliquait, il comprit à quel point cette défaite était un affront pour Odin. Et la perte de ce saphir n'avait pas eu que pour effet d'affaiblir Sylphorn, il avait aussi discrédité toute la communauté des Ases, faisant d'eux de bien piètres guerriers aux yeux des Marinas de Poseidon. En d'autre termes, il s'était déshonoré lui et tout les guerriers divins avec. Il souhaitait l'aider, véritablement, mais les propos qu'il avait tenu concernant le Seer étaient ambigus. Comment oser dire à l'Alpha, celui qui était censé prendre le commandement des guerriers divins au combat sous les ordres de Wÿrd, que celui-ci n'avait pas la capacité de commander ces soldats. Car c'était exactement ça. Le colosse comprenait peu à peu ce qui faisait défaut réellement à cette nation pour représenter une menace.

Combattre Poseidon et ses guerriers. Cette perspective enchantait néanmoins Haldor. En combattant qu'il était, il n'aspirait désormais qu'à élever haut l'étendard de Odin. Mais il avait les pieds sur terre et jusque là, il n'avait pas vu de vrais guerriers au sein de cette armée. Des hommes forts, oui. Mais ils n'avaient pas connus la guerre ni les combats qui engageaient la vie de ceux qui y participaient. Et ceux qui avaient déjà eu à combattre ainsi n'avaient connus que la défaite, à l'instar de Sylphorn. Comment espérer alors vaincre contre une armée qui avait l'habitude d'affronter de puissants chevaliers ? Wÿrd avait eu raison de lui dire que les guerriers divins manquaient d'expérience pour la plupart.

- Ce que je pense ? Il faut laver l'affront qui nous a été fait et récupérer ce saphir quoi qu'il en coûte. Et si le grand Seer et la Haute Prêtresse décident de marcher sur le territoire de Poseidon, alors j'ouvrirai la marche et écraserais ceux qui oseront se dresser sur la route des guerriers divins. Mais je ne peux intercéder en ta faveur tant que tu n'auras pas parlé avec l'Omega. Car si je comprend la notion d'honneur bafoué, je doute qu'on puisse envoyer à l'abattoir autant de soldats pour ce simple fait !

Là, c'était le soldat aguerri qui parlait. Il n'aimait pas la diplomatie, préférant la vérité des armes. Néanmoins, en l'état actuel des choses, affronter le terrible dieu des mers n'aurait que pour résultat une défaite cuisante. Et qu'adviendrait-il si ces Marinas prenaient les autres saphir ? Mourir plutôt que de se rendre, telle était la ligne directrice du colosse. Mais en ce lieu, il n'y aurait que des sacrifices inutiles. Et bien que Alpha, il ne pouvait prétendre à soutenir un homme alors que celui-ci ne désirait que vengeance.

- Les guerriers divins ne semblent pas unis, tu as raison de le dire. Et avant de partir pour une telle bataille, il faut que cela change. Avoir confiance en ses camarades peut faire pencher le résultat d'une bataille. Et excepté toi, combien ici peuvent se vanter de savoir ce que c'est que de combattre d'autres chevaliers ? A peine une poignée !! Le manque d'expérience va conduire ces bleus à la mort s'ils ne peuvent même pas compter sur leurs frères en combat.

Il lui restait une autre vérité à lui asséner. Une chose qui le démangeait et puisque Sylphorn lui avait demandé son avis, il allait le lui donner sans ménagement. C'était avec ses tripes et son cœur qu'il parlait ici, et c'était en véritable homme d'honneur qu'il réagissait. Envoyer autant d'hommes à la mort pour un honneur perdu, voilà ce qu'il considérait en réalité comme une insulte. Ce n'est pas ainsi qu'un guerrier recouvrait son droit à vivre sans honte.

- As-tu donc simplement besoin de voir les Marinas à nos pieds pour avoir l'impression de regagner ton honneur ? Crois-moi, mon frère... Ce n'est pas ainsi que tu pourras oublier cette honte qui ronge ton coeur. Seul. Tu dois regagner cet honneur sans l'aide des autres. C'est ainsi qu'un homme reste un homme. En tant que guerrier de l'étoile d'Alpha, je suivrais les consignes du Grand Seer. Et je ne tenterai en rien d'influer sa décision. Tu te dois d'affronter sa colère et tenter de racheter ta faute ! En homme que tu es !