La dernière fois qu’il s’était rendu dans la Maison du Grand Pope, Corvus y était entré en tant que Chevalier du Corbeau pour en sortir Chevalier de la Vierge ; une promotion qui lui avait valu de rentrer dans ce qui était désormais ses quartiers le cœur à la fois lourd d’inquiétude et gonflé de fierté. Mais aujourd’hui, il sentait que son départ des lieux ne serait accompagné que de mauvaises ondes. Il allait en effet visiter Arsiesys, sans attendre de bonnes nouvelles. Pire encore, il en amenait de mauvaises.

Les lieux n’avaient pas changé et il songeait en passant le perron de l’immense bâtisse que le changement devait être une notion complètement étrangère à l’endroit. Tout devait y être immuable et seuls changeaient les Grands Popes qui s’y succédaient. Il y avait des endroits intemporels sur cette Terre, et l’édifice était un de ceux-ci.
Corvus considéra une nouvelle fois l’objet de sa visite, qu’il avait ressassé des jours durant avant de trouver la force de se présenter face à son supérieur. En vérité, c’était une autre affaire, qui ne le touchait pas directement mais qui pouvait avoir à son tour toute son importance, qui l’avait poussé à venir se confesser. S’il pouvait faire jouer le temps pour repousser au plus tard ses responsabilités quant au conflit qui opposait désormais Saints et Marinas, la présence d’une menace au sein même des Gold Saints était, elle, d’une priorité telle que l’appréhension de la Vierge ne pouvait plus entrer en ligne de compte. La confrontation devrait maintenant se faire. Et même si Corvus savait Arsiesys plutôt clément, il s’attendait à une sanction ou au moins un avertissement. Avoir précipité deux camps dans une guerre ouverte ne pouvait pas être un geste facilement pardonnable. Sinon, où seraient les limites ?

« Arsiesys, ô Grand Pope, ici se présente ton dévoué Corvus, qui demande entretien. Des choses graves se sont passées et se passent et j’ai besoin que tu m’entendes. »