Après avoir une nouvelle fois erré dans l’insondable dédale que constituait la Citadelle des Flammes Infernales, j’avais finalement pu trouver l’aussi grande que vide salle – ou plutôt caverne, au vu de l’allure de l’endroit – d’entraînement principale. Et quelle ne fut pas ma déception lorsque je constatai la vacuité des lieux ! Excité comme jamais par le pouvoir que je sentais bouillir en moi, plus intense que jamais depuis que j’avais revêtu l’armure du Sarcophile, je me sentais pris d’un besoin irrépressible d’en faire usage, de l’utiliser pour blesser quelqu’un… C’était pour cette raison que je m’étais orienté vers cette salle – orienté ? Dire que j’avais laissé mes pas m’y guider au petit bonheur la chance serait plus proche de la vérité, mais cela ne changeait absolument rien au problème.

J’étais venu en pensant tomber sur quelque brute stupide possédant tout comme moi une Cuirasse, et je tombais sur un lieu désespérément vide. C’était tellement frustrant ! Une situation que je ne saurais souffrir trop longtemps, en vérité. Mon visage aux yeux vairons se para d’un sourire macabre tandis que la solution pour remédier à ce problème m’apparaissait. Il n’y avait personne ? Qu’à cela ne tienne ! J’utiliserai mon nouveau pouvoir pour faire venir ma future victime jusqu’à moi, bon gré, mal gré.

Intensifiant soudain la puissance de mon aura, je la fis s’étendre tout le long du couloir qui m’avait permis d’arriver jusque-là, la faisant partir dans toutes les directions à chaque intersection. Ensuite, je l’opacifiai. Désormais, si je sentais quelqu’un pénétrer dans ma « toile, je pourrais m’arranger pour faire régner une terrible obscurité sur son chemin – bien que celle, naturelle, qui régnait dans le dédale soit déjà particulièrement handicapante pour un non initié – et lui masquerais toutes les issues qui pourraient l’éloigner de moi. Ainsi, ma pauvre victime serait contrainte de marcher dans ma direction… puis de m’affronter, car naturellement, je ne lui laisserais pas le choix ! Il fallait que j’utilise ce pouvoir, que je le libère ! J’en ressentais un besoin impérieux. Restait juste à espérer que ma « victime » ne soit pas un Cardinal… car dans ce cas, ce serait moi qui deviendrais la proie, et je passerais assurément un sale quart d’heure. Mais les chances étaient faibles, n’est-ce pas ?

Excité par la perspective d’un affrontement prochain, je me léchai nerveusement les lèvres tout en parlant seul, d’un air qui m’aurait sûrement fait passer pour un fou – mais ne l’étais-je pas ? – si l’on m’avait vu.

- Venez à moi, mes agneaux, je vous attends…

Voilà des jours qu'elle marchait en suivant cet homme étrange. Elle le savait, il n'était en rien humain. Peut-être était-elle même la seule à pouvoir le voir? Jusqu'à présent aucun humain ne semblait lui prêter attention. Certains l'avaient regarder bizarrement lorsqu'elle lui adressait la parole. Comme si elle parlait toute seule. Bien entendu, le renard se faisait un malin plaisir de ne pas l'éclairer sur la question... C'était bien plus drôle de la voir perdue et chercher le pourquoi du comment. La voir ainsi se triturer les méninges l'amusait beaucoup, de plus ça stimulait son intellect. Il la maintenait toujours en éveil. Il était très beau et ses cheveux étaient blancs comme neige. En même temps avec son apparence, oui... en fait il était stupide de se demander si les êtres de ce monde le voyaient ou non. Peut-être que les gens dénués de cosmos ne pouvaient percevoir la créature qui la guidait? Et il valait mieux en fait. On a peur des fantômes parce qu'ils rôdent et apparaissent par surprise. Celui ci était particulier... particulièrement charismatique. Il possédait de magnifiques yeux bleus et deux grandes oreilles dépassait de sa crinière. 9 queues sortaient de son manteau blanc accordé aux motifs de sa propre tenue. Le renard aimait la voir élégante. Oui renard car il ne lui avait toujours pas dit son nom. En avait-il seulement un? Jamais elle n'avait été si curieuse pour quelqu'un. "Ne t'en fais pas, je t’emmène dans ta nouvelle demeure. Tu pourras bientôt te reposer et souffler un peu."

"Pourquoi... m'enmènes-tu ici?"

Elle s'était embarquée dans cette histoire étrange par pure désespoir. C'était ça ou mener sa vie de traine misère jusqu'à ce qu'un homme vienne lui prendre la vie. Sur ce point, là, le renard avait bien raison. Mieux valait prendre son destin en main afin de ne pas mourir en vain. C'était quand même plus glorieux et intéressant que de jouer les catins ou les veuves noires sans pouvoir en jouir pleinement. Nooon... elle valait mieux que ça.

"Mais je te l'ai dit, pour que tu puisses servir mon maître. C'est là le prix de notre accord, ma tendre amie."

Soudain, le dédale qu'ils traversaient s'éteignit et ils furent plongés dans le noir le plus totale. Nerveusement, Phantasia se rapprocha du renard à forme humaine. Elle n'avait pas l'habitude de ce genre de choses. Jamais elle n'avait combattu ni usé des pouvoirs de sa cuirasse. Le renard ne fut absolument pas surpris. Tiens donc, il reconnaissait là la patte d'une cuirasse de son rang. Ainsi ils avaient un compagnon de jeu? Parfait, voilà de quoi mettre du plomb dans la tête de sa nouvelle protégée. Elle avait pouvoir se faire les crocs.

"Suis moi Phantasia, allons saluer ton camarade de jeu."

"Camarade de jeu?"

Il ne lui laisse pas le choix et avant dans les ténèbres, menaçant de la laisser derrière lui si elle ne le suivait pas d'un silence significatif. Finalement, ils voient le bout du tunnel et arrivent dans une grande salle. Là, un homme se tient, l'air menaçant. Loin de se débiner, elle fronce les sourcils, le regardant droit dans les yeux. Comme si un fou de plus pouvait l’impressionner! Ou... ne voulait-elle pas se laisser intimider? L'homme renard se tenait à ses côtés. Il était plus grand que les deux humain, mesurant près de deux mètres 10. Il se contenta de toiser sa protégée et de sourire d'un air amusé. Il reporta son attention sur l'homme leur faisant face.

"Oh... Je savais bien que je connaissais cette aura marsupiale. Tu es le nouveau porteur de Sarcophile."

Là, une proie ! Je le sentais, quelqu’un s’était perdu dans l’écran de fumée que j’avais établi avec soin, et s’avançait désormais inexorablement dans ma direction. Il m’était impossible pour l’instant de percevoir avec justesse la nature exacte de ma future victime, mais une chose était sûre : ce n’était pas un Cardinal… eux n’auraient à coup sûr eu aucun mal à dissiper mon aura sombre et délétère, comme on se débarrasse d’un ennuyeux moustique. Parfait, parfait…

Je me frottais les mains, anticipant déjà sur l’exaltation qui, bientôt, serait mienne, lorsque l’insecte que j’avais piégé pénétra finalement dans la salle sombre dans laquelle je me trouvais. Je pus alors dévorer du regard la personne qui serait bientôt la première victime de mon sombre pouvoir.

Une femme… une jeune femme, si frêle et à l’aspect si innocent ! Que pouvait bien faire une créature de son espèce au sein de la Citadelle d’Arès ? C’était un peu troublant, mais je n’allais sûrement pas m’arrêter là : elle devait sûrement avoir ses raisons pour se trouver là. Ne portait-elle pas une Cuirasse léguée par notre Seigneur et Maître, d’ailleurs ? Et elle semblait escortée par une sorte… d’esprit ? Qui s’adressa vraisemblablement à moi. Je le percevais mal, cette présence évanescente ne devant se révéler entièrement qu’à la jeune femme qui l’accompagnait ; mais ses mots m’apparurent clairs, comme si il s’exprimait directement à travers mon esprit.

C’est sur un ton empreint d’ironie que je lui répondis, alors que j’applaudissais avec lenteur.

- Bien ! Félicitations, je vois qu’on ne peut rien te cacher !

Puis c’en fut assez. Ma victime était là, je n’avais plus qu’à libérer mon pouvoir et à laisser les ombres l’engloutir. Cette fois, ce fut dans la salle que mon aura délétère s’étendit, masquant partiellement la lueur déjà faible offerte par les torches qui étaient fixé sur le mur de pierre. Et à présent…

- N’est-ce pas exaltant, jeune femme ? Tout ce pouvoir, entre nos mains !

Puis les ombres convergèrent vers la porteuse de la Cuirasse du Renard, se mettant à tourbillonner autour d’elle. Le ton était donné : elle ne tarderait sûrement pas à subir les effets de mon aura délétère, si elle ne réagissait pas. Et qu’elle tente donc de s’enfuir ! Je saurais la retenir et la contraindre à m’affronter.

"Tu me fatigue."

Furent les premiers mots qui sortirent de la bouche de Phantasia. Encore un homme qui voulait jouer aux chevaliers noir et qui ne se sentait plus pisser dés qu'il avait un soupçon de pouvoir entre les mains. Tsss... C'était pathétique. Navrant à voir comme spectacle même, car oui, cet homme se donnait bel et bien en spectacle. Si c'était ce que cherchait ce héros des ténèbres, elle allait lui en donner pour son argent.

"Tu souhaites passer tes nerfs sur moi? Soit... Je ne vais pas me laisser intimider par toi, surtout sur les terre de mon nouveau maître."

Elle ignorait totalement les vagues noires qui tourbillonnaient autour d'elle. Le renard était maître des illusions et même si elle s'était laissée surprendre la première fois, Phantasia ne devait pas être impressionnée pour si peu. Les règles de ce monde n'étaient plus les siennes et elle s'apprêtait à les mettre en pratique.

"Viens à moi, soldat d'operette!"

Ooooh mais c'est que ça devenait intéressant! La demoiselle s'énervait. De plus, ce jeune homme avait l'air dérangé. Hummmm lui qui avait perdu son précédent adepte il y a peu, voilà qu'on s'en prenait à sa petite protégé... si tôt. Qu'à cela ne tienne, il allait pouvoir faire le fruit d'un bon entrainement où il testerait les capacité de Phantasia sur le nouveau Sarcophile. Et se serait par la force.

"Il semblerait que vous ne soyez pas un gentilhomme, monsieur." Le renard s'avance et sa silhouette se fait plus distincte pour finalement lui apparaitre. Son regard fixe le porteur de la cuirasse marsupiale tandis qu'un grand sourire se dessine sur lèvres fines, dévoilant une rangée de dents pointues. Oh oui, ils allaient bien s'entendre et s'amuser ensemble. Les yeux du renard prirent une teinte pourpre vive et ceux de Phantasia brillèrent du même éclat à l'unisson. "Monsieur, j'ai le plaisir de vous apprendre que nous relevons votre défi! Tâchez... de ne pas rendre cette rencontre trop ennuyeuse. Nous ne sommes pas très patients et cette délicieuse créature mérite d'avantage d'égard. Les femmes..." La silhouette du renard s'évanouissait, se diffusant dans l'air comme poussière au vent, laissant les deux combattants seuls face l'un à l'autre. En tête à tête. "... Sont de précieux trésors."

L'atmosphère devint plus chaude... Quelque chose flottait à présent dans l'air comme un parfum puissant et enivrant. Bientôt des frissons parcourraient le corps des deux soldats. En vérité, les puissants phéromones de la jeune femme se diffusaient dans la pièce, décuplé grâce à l'aura du renard. Comment allait réagir cet homme? C'était la question qui allait définir l'attitude de Phantasia pour la suite du combat.

Pour mon plus grand plaisir et malgré son apparence fragile, la jeune femme se jeta dans le piège que je lui avais tendu, répondant avec verve à ma provocation. Je n’en avais pas espéré tant. Et pourtant, cela faisait de l’affrontement à venir, désormais inéluctable, quelque chose qui s’annonçait comme encore plus exaltant que ce à quoi je m’étais initialement attendu. Me passant nerveusement la langue sur les lèvres, je répondis à son invitation :

- Parfait, j’aime les jeunes femmes farouches…

Suite à quoi l’étrange esprit qui semblait l’accompagner s’adressa une nouvelle fois à moi, ce qui éveilla fort étrangement un désir aussi étrange que soudain en moi. Cette jeune femme était si belle, si désirable… Arès ne m’en voudrait pas si je m’amusais un peu avec elle, n’est-ce pas ? Non, au contraire, il apprécierait de voir un tel spectacle en sa demeure !

Mais si je voulais cueillir cette belle jeune femme, pour laquelle mon désir se faisait de plus en plus oppressant, impérieux, au point que chaque seconde passée sans la toucher me fasse souffrir, il fallait d’abord que je l’affaiblisse. Oui… elle serait ma récompense. Voir son corps nécrosé ne ferait qu’attiser davantage mon désir… et puis il était impensable qu’elle se laisse toucher sans mot dire dès maintenant.

Soudain, je sentis une autre présence dans mon esprit, qui s’était déjà manifestée lorsque j’avais revêtu mon armure pour la première fois. Cette petite créature, le Sarcophile, partageait avec moi une passion morbide pour les cadavres. Et son excitation était vraisemblablement montée en même temps que la mienne…

Oui ! Oui ! Allons-y ! Hihihihi ! Abimons-la ! Et amusons nous avec elle ! Hihihihi !

Le petit esprit animal était nerveux, mais me prêtait volontiers son pouvoir. Soudain, l’intensité de mon aura grimpa encore d’un cran, se faisant probablement oppressante pour la jeune femme. Et ce n’était pas terminé. Avec l’aide du Sarcophile, je parvins à créer ce qui devait être ma première technique.

Voilà ! Hihihi ! Attrapons la ! Comme ça ! Abimons-la ! Hihihihi !

Et une partie de mon aura matérialisa alors une gigantesque main d’ombres qui allait se resserrer sur la jeune femme pour continuer le travail déjà accompli pour couvrir son corps frêle de nécroses, l’affaiblir toujours plus.

Mais en vérité, je n’en avais toujours pas terminé. Jusqu’à présent, je n’avais fait usage que des pouvoirs conférés par ma cuirasse, mais d’autres étaient déjà en mon pouvoir avant que je ne la revête… mes années passées à étudier la nécromancie n’avaient pas été vaines. Tirant brusquement un fin poignard d’argent de ma ceinture, je me tailladai violemment les veines du bras droit pour laisser échapper une gerbe de sang, qui, sous l’impulsion de mon pouvoir, se transforma en un véritable essaim d’épines sanguines qui fondit sur la jeune femme que nous désirions tant.

- Débats-toi, jeune femme ! C’est tellement plus excitant quand ma proie se défend…

Quel délice ! Quel plaisir ! C’était si enivrant ! Sentir mon aura se refermer lentement sur cette pauvre petite femme frêle, la capturer de son étreinte pour la nécroser sans qu’elle n’y puisse rien ! Je la sentais si impuissante, si fragile… oui, c’était extrêmement plaisant. Mais je n’en avais pas encore terminé avec elle, je commençais seulement à m’amuser !

Oh, oui, oui ! Amusons nous ! Hihihihi !

Puis elle disparut, vraisemblablement emportée par l’esprit du renard qui se tenait à ses côtés depuis le début. Non ! Ma proie ! Où était-elle passée ! Elle ne pouvait pas m’échapper comme ça, ce n’était pas possible, elle était à moi !

A nous, oh oui, à nous ! A nous ! Reviens !

Puis je ressentis un doux contact dans mon dos tandis qu’elle m’enlaçait lascivement. Oh… ainsi, elle avait choisi de déjà s’offrir à moi ? Dans ce cas, je n’aurais même pas à l’abîmer de trop. Mais c’était un peu décevant. Je n’avais pas terminé de jouer avec ma nouvelle puissance. Elle rendait les armes trop vite. Mais je lui ferais regretter en temps et en heure...

Regretter, oui regretter ! Hihihihi !

Puis le charme fut brisé et les griffes pénétrèrent partiellement la robe qui me tenait lieu de Cuirasse tandis que les crocs pénétraient dans ma nuque. Un cri jaillit de ma gorge, mais était-il de douleur ou de plaisir ? C’était assez difficile à déterminer, même pour moi. D’une façon, cela ne faisait que renforcer l’exaltation et le plaisir qui bouillaient en moi depuis le début de cet affrontement…

Ah ! ça nous griffe ! ça nous fait mal !

Cela déplaisait au Sarcophile, mais peu importait. Il n’en était que plus disposé à me faire profiter de son pouvoir. Elle souhaitait se cacher ? Ce n’était qu’un jeu stupide et infantile ! Mais mes ombres la débusqueraient bientôt. Déjà, à l’aide de mon aura délétère, je sondais les environs. Et là… une présence ! à peine perceptible, bien dissimulée, mais c’était elle, je le savais.

Oui ! Attrapons-la ! Allons-y ! Hihihihi !

Soudain, je me sentis plus vigoureux, plus puissant, malgré le sang qui coulait abondamment de ma poitrine, de mon cou et de mon poignet. Etait-ce encore un coup du Sarcophile ? Très certainement ! Et d’ailleurs… il continuait. Bientôt, nous matérialisions un nouveau point d’ombres sur la position que nous avions identifiée comme celle de la jeune femme. Encore une fois, elle serait enserrée, lentement nécrosée par cet assaut. Et puis…

Disparaissant dans un nuage de ténèbres je réapparus juste derrière la poigne de ténèbres que j’avais matérialisée. Là, je plantai lentement moi poignard d’argent à travers ma précédente technique, espérant percer ses chairs, faire couler son sang… la faire souffrir encore un peu. D’un air satisfait, presque sadique, je murmurai :

- Trouvée…

Puis les ombres me happèrent à nouveau, et je regagnai ma position initiale.

Mon visage afficha brièvement une mine contrite lorsque je sentis la jeune femme se dérober, échappant à la morsure glacée de mon poignard. Ce petit jeu ne m’amusait plus. Je ne comprenais pas pourquoi, mais il me semblait que mon désir pour elle augmentait à chaque seconde, se faisait toujours plus irrépressible, et devenant carrément douloureux.

Ca nous fait mal ! Il faut qu’on l’attrape ! Vite !

Mais voilà que la petite fourbe avait encore disparu, se cachant Dieu savait où. Et je me fis à nouveau avoir : je n’avais même pas eu le temps de lancer mes ombres à sa recherche qu’elle me tombait déjà dessus, déposant doucement des baisers sur mes joues et attisant encore plus la flamme dévorante de désir qui brûlait en moi depuis le début de cet étrange affrontement. Je n’arrivais toujours pas à saisir son origine, mais il était si puissant, irrépressible… comment lui résister ?

Distrait, je me fis une nouvelle fois surprendre par ses terribles griffes qui lacérèrent cette fois mon abdomen, descendant aussi lentement jusqu’à… non ! Ma main fila pour l’intercepter, mais, évanescente, elle avait déjà disparu. Toujours plus excité, je déclarai sur un ton d’où l’excitation perçait nettement :

- Ne sois pas si gourmande, ma jolie, ça viendra bientôt… dès que je t’aurai attrapée…

Oui ! On la veut ! Maintenant ! On l’attrape ! On attend pas !

Et le Sarcophile me dévoila un nouvel arcane. Mes ombres se condensèrent pour former un nuage sombre aux dimensions honorables, qui flotta lentement dans la salle avant d’avoir – probablement – débusqué la jeune fille. Je pourrais alors l’observer pénétrer dans le corps de la jeune femme contre son gré, pour la parasiter de l’intérieur… cette fois-ci, les nécroses couvriraient durablement l’intérieur de son corps. Et cela ne s’annonçait pas très agréable pour elle.

Allez ! On l’attrape !

A nouveau happé par les ombres, je me déplaçai jusqu’à la zone où avait échoué mon nuage. A nouveau, je me saisis de mon poignard. Mais cette fois-ci…

Cette fois, elle s’échappera pas ! Hihihi !

- Tu es à nous, maintenant…

Car une marque sombre venait d’apparaître quelque part sur son corps, qui neutraliserait à coup sûr ses possibilités de défense face à mon coup de poignard. Elle pourrait probablement s’en sortir d’une façon ou d’une autre, mais en avait-elle seulement les capacités ?

Il ne nous resterait alors plus qu’à la cueillir… enfin, elle allait être à nous !

Cette fois, je l’avais eue ! Il ne devait plus lui rester beaucoup de forces, à présent que mon poignard s’était insidieusement enfoncé dans ses chairs… A nouveau, ma langue passa nerveusement sur mes lèvres tandis que j’anticipais quant au plaisir qui allait suivre. Ne restait plus qu’à la cueillir, et elle serait mienne, sans aucune possibilité de s’échapper ! Du moins, c’était ce que je croyais avant que son énergie ne s’élève à un niveau proprement ahurissant, me subjuguant littéralement. Comment un être en apparence aussi faible pouvait-il receler une telle puissance ?

Lorsque ses yeux s’embrasèrent de rouge tandis que neuf queues apparaissaient dans son dos, je réalisai en même temps que le Sarcophile que nous étions en danger. Quoique prépare la Renarde, cela serait assurément beaucoup plus brutal que tous ses précédents assauts. Vaguement inquiets, nous concentrâmes autour de nous notre aura sombre, disparaissait presque dans les ombres et érigeant une protection sommaire autour de nous tandis que le renard vociférait ses menaces sur un ton à faire froid dans le dos – même à un nécromancien tel que moi.

Puis, brusquement, quelque chose dans l’air disparaît, et mon désir pour la jeune femme se fait plus oppressant encore, quasiment suffocant. Mais avec cela vient une terrible certitude que je n’arrive pas à écarter de mes pensées : elle ne sera jamais mienne… pas aujourd’hui en tous cas.

SI ! On la veut ! Faut qu’on l’attrape ! On l’attrape ! Allez !

Mais c’était inutile. Elle fondait à présent sur nous, plus imposante que jamais, ses neuf queues luisant à la lumière des flammes bleues qui s’y étaient allumées. Les brûlures furent terribles, mais j’avais déjà connu pire. Ce qui n’était apparemment pas le cas du Sarcophile. Un insupportable hurlement emplissait bientôt mon esprit :

Aaaah ! Ça brûle ! On a mal ! On part ! vite ! On veut plus la voir ! Méchante, méchante !

Alors, et en dépit du profond désir qui nous tenaillait toujours, nous rassemblâmes nos ombres autour de nous et disparûmes sans laisser de traces tandis que notre aura sombre rasait les murs de la citadelle.

Avant que le Sarcophile ne m’emporte, j’avais tout de même pu murmurer à l’oreille de la jeune femme :

- Tu l’as emporté cette fois, mais reste sur tes gardes, jeune femme… tu ne perds rien pour attendre…

Citation :

Désolé de couper court mais mes vacances se terminant, je préfère ne pas avoir trop de RP ouverts en même temps merci pour le combat en tout cas, et bien joué !