Non non, mais là tu rêves... Pour que tu puisses arriver dans l'Antichambre des Flammes, il aurait fallu que déjà tu parviennes à retrouver ton chemin dans le dédale (qui se trouve avant les antichambres) et qui n'est pas chose aisée, car il arrive même parfois aux berserkers de s'y perdre... mais en plus que tu passes par les différentes antichambres, et pour passer les antichambres, il faut vaincre leur gardien (même principe que les temples chez Athéna). Donc te retrouver comme par hasard dans l'antichambre des flammes (troisième antichambre) sans le moindre souci, c'est mort et archi-mort ! Je déplace ce RP dans la zone correspondant au dédale, à toi d'arranger ton RP en conséquence.

Ephtal

L’antichambre des Flammes était devenue un lieu de ténèbres, constratant glacialement, à juste titre, avec son propre nom. Les flammèches bleutées du Cardinal de la Guerre n’étaient plus que de faibles lueurs timides perçant de leurs foyers alors que tout n’était qu’obscurité dès lors qu’on s’éloignait des parois de la pièce. Le silence était frappant alors que subsistait l’étrange impression, pour n’importe quel visiteur assez fou pour oser s’aventurer dans un tel endroit, d’entendre une sorte de souffle. Etait ce le souffle d’une personne ou bien était ce sifflement, ce va et vient, cette marée d’Eole d’ordinaire si peu silencieuse ? Si c’était bien un vent glacé que l’on croyait entendre, il demeurait tout la question ô combien tortueuse de sa source.

Nul besoin de tergiverser à l’éventuelle nécessité de mettre à part ses convictions et sa foi en la physique pour juger d’un détail aussi insignifiant si l’on considérait la détonation de Cosmos qui retentit, sourde et ténébreuse. L’onde de choc se propagea, telle la réaction provoquée par la chute d’une goutte d’eau dans une flaque, se répercutant contre les murs. Deux lueurs d’un bleu glacial surgirent dans la nuit, dont le miroitement et le scintillement n’était pas sans rappeler la danse fougueuse du feu le plus tranquille. Guerre s’était éveillé, lui qui s’isolait si souvent pour s’évader de son corps et s’aventurer sur un autre plan de conscience, usant pleinement des limites octroyées par son Cosmos. C’était par ce biais qu’il parvenait à prendre connaissance de tout ce qu’il se passait autour de lui, se repérant à l’énergie des personnes en présence, aussi distinguables que des lucioles dans la nuit.

Il s’avérait qu’une de ces lueurs s’étaient égarées, s’aventurant hors des limites qu’il convenait à un quelconque visiteur, qu’il soit un ami ou non. Ici, alors qu’ils subsistaient mêmes des frontières pouvant séparer les serviteurs d’Arès lui-même, un autre dévot ne pouvait décemment aller bien loin que de l’espace qui lui avait été désigné. Il n’y avait là aucune animosité, aucune haine, juste un constat et une fervente désapprobation de tout ce qui se rapportait à la transgression des règles. Les règles étaient à la base de bon nombre de choses, la Guerre pouvant s’obtenir le luxe de les suivre ou de les violer pour s’approprier la victoire. Le Cardinal était la seule entité pouvant s’adjuger un tel droit, dans les autres cas, il le ferait respecter.

Il n’y aurait de réprimande physique, du moins de sa propre initiative, pour des raisons évidentes de diplomatie. Un zèle absolu ne saurait être suffisant pour réduire à néant les efforts d’Ephtal dans son alliance avec Poséidon, aussi le général n’agirait pas en tant que le porteur de guerre qu’il était, mais simplement en tant qu’hôte dont il ne faut pas insulter l’hospitalité. C’est bien vrai après tout, ce n’est pas parce qu’on est invité chez un ami qu’il faut profiter de l’occasion pour profiter, fureter et fourrer son museau partout. Il s’agissait simplement de bienséance, Guerre était il au final un gentilhomme ?

Sa lourde armure virevolta autour de lui pour venir se juxtaposer avec une précision d’orfèvre contre sa carcasse massive, délestant dès lors une vague de Cosmos qui résonnait doucement contre le métal. Il saisit son épée tout aussi gargantuesque avant de s’aventurer à son tour dans ses sombres couloirs qu’il avait finit par connaitre comme sa poche. Même si ses intentions n’étaient pas vraiment belliqueuses, son humeur restait toutefois maussade, tel l’hôte froissé qu’il était. En témoignait sa démarche décharnée et son épée qui finit par racler le sol, ajoutant une sérieuse touche de sinistre aux allées et venues d’un tel personnage. La rencontre avec le fautif, qu’il soit perdu ou mal intentionné était imminente, et le Cosmos de ce dernier était tout sauf négligeable. Orpheus, le Légat de Poséidon, n’avait pas fait le déplacement sans hommes de confiance.

Il n’attenda pas de distinguer la silhouette de son vis-à-vis pour tendre sa lourde lame droit devant lui, dans une posture que l’on pouvait qualifier de défi, mais surtout de mise en garde. Le fils de Poséidon s’était présenté.

- Veuillez ne pas faire un pas de plus, Dragon des Mers, vous vous êtes aventuré bien plus loin que vous ne l’auriez dû. Je suis Guerre, Cardinal du même nom et Général de l’Armée des Flammes. Si vous êtes réellement égaré, je vous raccompagnerais en lieu sûr.

« Lieu sûr » n’était bien sûr pas le terme le plus approprié, on n’était pas en plein milieu d’un coupe gorge, mais il suffisait amplement à signaler que la présence du Dragon des Mers en ces lieux n’était pas des plus indiquées.

Guerre laissa plâner le silence une minute ou deux le temps de jauger son interlocuteur. Libre à ce dernier de s’en sentir mal à l’aise ou pas. Le zèle était peut être ridicule, l’air « chien de garde » un peu trop excessif, mais il était des principes avec lequel le Cardinal refusait de jouer. Celui-ci en faisait partie. Les mimiques, les attitudes, le sourire, le ton « plaisant », tout les indicateurs semblaient témoigner de la bonne foi du Marina mais Guerre était de nature méfiante. Ce ne fut qu’au bout de quelques instants qu’il consentit enfin à relâcher sa garde. Les épaules du géant de fer s’affaissèrent et la pointe de sa lame visait à présent le sol.

- Soit, Dragon des Mers, mais soit vous marcherez devant moi, soit nous marcherons côte à côte.

Il attendit que son interlocuteur fasse le premier pas pour se mettre en marche à son tour. Ils marchèrent en silence pendant quelques temps, au gré du flamboiement régulier des torches disposées le long de murs de granit, peinant à éclairer les corridors de la citadelle. Le Cardinal bifurquait encore et encore dans un dédale qu’il semblait visiblement connaitre comme sa poche. Finalement, il lâcha un mot, suivi rapidement de beaucoup d’autres.

- Oui. Bien sûr, connaitre son allié ne peut être qu’un avantage au combat, il y a bien sûr la connaissance du soldat, qu’elle soit d’un point de vue martial ou bien stratégique afin de connaitre les points forts et faibles de chacun. Au final, tout l’art du combat en groupe revient à tirer parti du meilleur de chacun, en cumulant les points forts et en comblant les lacunes de chacun. Parades, tempérament, tout est bon à prendre. Mais, il faut également connaître la personne, pour entrer en confiance avec elle, sinon personne n’osera jamais offrir son dos à son allié. C’est là peut être la partie la plus fastidieuse, où il faut subir les récits parfois absolument ennuyeux d’une vie de raté, mais dont l’écoute attentive pourrait vous faire passer comme un compagnon apprécié. Ensuite, quant à être honnête ou inventer une vie absolument factice, chacun fait ses propres choix, seul importe la finalité.

Il fit une pause.

- Mais … Il y a cette part de surprise, d’imprévu, qu’il appartient également de cultiver. Si l’on connait trop bien l’homme avec lequel l’on combat, alors inconsciemment on se repose sur lui, on compte sur son épée et on se retranche derrière son bouclier, pour finalement sombrer dans la médiocrité. On se laisse asseoir sur nos acquis tout en oubliant que l’on est soi-même un rouage d’un si beau mécanisme. De plus, connaitre les points forts de son allié entraine bien souvent à les offrir à son adversaire, d’une manière ou d’une autre, soit parce qu’il les remarquera par votre volonté de créer des pièges ou des ouvertures ; soit, parce qu’en péchant par excès de confiance, il ne sera plus là au moment précis où vous aurez besoin de lui, comptant sur les 999 autres cas identiques que vous auriez traversé auparavant.

Le bruit des pas se fit réentendre à nouveau pendant un moment :

- Finalement, rares sont les récits où les alliés restent amis durant toute une vie, il finira par arriver que l’un trahisse l’autre, pour quelques raison que ce soit et à ce moment précis … toute la connaissance de l’un au sujet de l’autre sera le pire cauchemar de ce dernier. A connaitre parfaitement quelqu’un, on sait exactement quel stratégie tisser, quel point faible utiliser, quel point fort parer et quelle réaction anticiper … Au final, tout devient plus léthal, plus mortel … Mais c’est peut être cela qui contribue à un état de sublime rarement atteint dans l’Univers …

Sous son heaume, un sourire s’était étiré sur son visage. Au bout de ce dernier couloir, plus long que tout ceux franchis auparavant, se découpait un obscurité plus ténébreuse que n’importe quel autre carrefour : c’était ici que l’on débouchait sur l’une des pièces principales, à partir de là, difficile de perdre son chemin.

HRP : Fin de RP pour ma part (vu en MP) tu es libre de conclure et partir