Il est des fois où de simples geste, de simples actes change le destin d’une personne. IL est des fois où ces gestes sont plus conséquents. Au cours de l’une de ses missions sur la terre ferme, à son retour plus précisément, Ajay avait été le témoin d’une noyade. Un simple enfant à l’époque et le général n’avait pas hésité à venir le secourir. Dire que depuis le garçon était sortit de son esprit était un euphémisme mais aussi quelque chose de faux. La vie passant et plus particulièrement son exil endeuillé avait exclus le Barindra de nombreuses choses. Il s’était volontairement coupé du monde des vivants.

Son retour depuis quelques semaines avait été douloureux mais avait également été un soulagement. Comme un retour à chez soi, là où l’on appartenait. Comme souvent, le jour où il revit le jeune garçon, Ajay se tenait en haut des marches menant à son pilier. Bien entendu, il ne le reconnu pas de prime abords. Le garçon c’était transformé en jeune homme. Mieux que ça, il s’était transformé en guerrier. Même lorsqu’il révéla son prénom, le vieil homme du chercher dans ses nombreux souvenirs pour y retrouver trace. La surprise se peignit facilement sur son visage quand il replaça le petit noyé sur les traits du marina devant lui.

-Bonjour Arion. Je t’avouerais que j’ai en effet eu du mal à me souvenir de toi.

Alors même qu’il acceptait la présence du jeune homme, Ajay avait du mal. S’il avait été surpris de retrouver Sephios au grade de général, au moins l’avait-il connus presque adulte. La différence entre le jeune Arion et celui-ci le laissais pantois. Le porteur de la Chrysaor eut un petit sourire tandis qu’il serrait le poignet du nouveau guerrier.

-Enfin, je ne dois pas non plus ressemblé à celui de tes souvenirs. Le temps est cruel pour les personnes âgées.

L’œil d’Ajay examina l’armure porté par le jeune homme avec attention. Une attention méticuleuse, professionnel de celui qui avait passé huit ans à ne s’occuper que de réparer les armures des marinas. Un sourire satisfait termina l’analyse.

-Je vois que tu porte une des scales de notre seigneur, celle de la sterne si je ne me trompe pas ? Je l’ai eu entre les mains à plusieurs reprises durant ma retraite. Je suis heureux qu’elle soit désormais l’équipière d’un jeune homme valeureux comme toi. Sois le bienvenu dans mes quartiers Marina.

Le général attrapa fermement le poignet du soldat, lui témoignant, enfin, sa reconnaissance. Il l’acceptait en tant que tel et délaissait l’enfant perdu, noyé. Il avait énormément grandis et malgré les années, cela ne semblait ne s’être passé qu’en un battement de cil pour le vieil homme. Un des ennuis de l’âge. Les années finissent par se confondre en une période de temps assez vague.

-Alors dis-moi, comment as-tu trouvé ton chemin vers cet oiseau marin ? Il s’agit d'un type de scale assez rare dans l’armée de Poséidon…

Sans un mot, presque sans un mouvement, Ajay écouta le jeune homme raconté brièvement sa vie depuis ses jeunes années. Depuis qu’il n’était qu’un gamin au jeune homme, marina qui se tenait devant lui. Quand vient son tour de parler, de révéler les raisons de leurs éloignements, pourtant, il continua à garder ses lèvres scellées. Récemment, il avait plongé dans son deuil, pour conter l’histoire de son fils et le sienne à Ekydena. La scale de la murène qu’elle portait y était pour beaucoup. Ce faisant, il savait faire un grands pas en avant dans son acceptation de la mort de son enfant. Malheureusement, cela avait ravivé des blessures enfouies voila de longue années. Aujourd’hui, il se sentait encore trop à fleur de peau, trop sujet à la perdition pour entamer de nouveau ce chemin.

-Ce n’est pas contre toi Arion mais je vais garder cette période de ma vie pour moi-même.

Le regard plus triste du général partit dans le vague quelques instants, son jeune fils prenant place dans son esprit à la place de la sterne des jours présents. Ses paupières se fermèrent pour chérir se souvenir, le graver dans sa mémoire. Plus rasséréné, le rythme de son cœur bâtant de nouveau normalement après le petit excès quelques secondes plus tôt, Ajay banda sa résolution alors qu’il amenuisait la distance entre deux. Il observait le jeune homme s’étirant, son armure le révélant comme un soldat de Neptune d’un œil neuf. Ni celui du vieil homme, ni celui du réparateur mais bien celui du général.

Un sourire confiant vint trouver sa place sur le bas de son visage. Il avait bien noté la fierté qu’avait ressentie Arion quand il lui avait adressé ses salutations martiales. Se détournant légèrement du jeune homme, le Barindra semblait tourner vers son pilier. Pourtant, ses yeux semblaient vagues, comme voyant plus loin.

-Te voici donc Marina de Poséidon. En tant que tel, tu va devoir connaitre les affres de la guerre, la perte et la détresse qu’elle engendre. S’il y a honneur à servir notre Dieu, il n’y en a aucun à combattre. Infliger souffrance inutile n’est qu’aberration. Pourtant, il faut connaitre ses forces et faiblesses avant de savoir retenir sa main. Les connais-tu Arion ? As-tu l’expérience nécessaire pour faire face à l’horreur de la bataille ?

Le colosse resta tourné vers le pilier alors qu’il questionnait le jeune homme, semblant presque ne parler qu’à lui-même. Il regarda un fugace instant le marina assis à ses côtés, observant ses réactions. Lorsqu’il se retournait vers le morceau majestueux les protégeant des flots ravageur, il affichait un sourire satisfait. La réponse n’importait peu finalement.

-Suis-moi, je vais te faire découvrir un endroit rare où purent poser leurs yeux.

Sans attendre de réponse, le général débuta sa marche vers le pilier. Plus précisément, sous le pilier. Si ses bureaux de fonction entouraient l’édifice, ils possédaient également un chemin menant aux profondeurs. Un accès dont seul le général était au courant, de génération en génération. Leurs pas à tout les deux résonnaient dans le petit espace des escaliers. Au loin, quelques gouttes semblaient reporter un léger écho. Durant tout le chemin, Ajay resta silencieux, tournant ici, prenant cette porte ou ce couloir sans hésiter malgré les années où il n’y avait plus posés les pieds. La poussière comme l’humidité sur les murs témoignaient d’ailleurs du précédent passage dans le temps. De temps à autres, de petites lampes à huiles étaient allumé, éclairant leurs pas.

Enfin, après une demi-heure de marche silencieuse, les deux soldats atteignirent la grande salle. Ajay s’arrêta un moment, la première fois depuis leurs descentes dans les profondeurs. Les mains sur les poignées, il s’adressa de nouveau à son jeune compagnon.

-Je te prierais de ne parle de ceci à personne après ton départ. Je n’aimerais pas que l’existence d’une telle salle s’ébruite, même parmi mes hommes.

Le général poussa alors les lourds battants, forçant visiblement face au poids des deux portes pour les écarter. Elles tracèrent de larges sillons dans le sol, soulevant la poussière et révélant des rayures qu’elles avaient faites des années auparavant. La salle était de dimension impressionnante, de quoi faire penser à un amphithéâtre en particulier dans sa structure en demi-cercle. Sur tout le pourtour, des coupoles remplis d’eaux étaient placés dans des niches. Le général resta un moment pantois, rempli de fierté face à ce spectacle. Construit d’orichalque comme le pilier, de nombreuses décorations dorées ornaient les murs ou les niches. Une intense sensation de chaleur envahissait la pièce dont la lumière était répercutée par chaque morceau doré.

-Voici la Vetus Aqua. Cela signifie les « vieilles eaux ». Vois-tu chaque coupole remplis de liquide dans ses niches ? Approches-toi de l’une d’elle et tu verras ton reflet mais surtout, une eau plus bleu que n’importe quelle mer.

Le général laissa Arion se déplacer alors que dans une volonté de prière et d‘offrande, allait disposer les arrangements floraux mais surtout laisser couler quelques goutes de sang dans une vasque aux pieds d’une gigantesque statue de Poséidon. Pas aussi imposante qu’on son temple dédié bien entendus mais atteignant facilement les quatre mètres de haut. Chaque coupole portait un nom inscrit en grec, la dernière sur la droite portait celle d’Ajay Barindra. Ce dernier resta quelques instants silencieux devant « sa » coupole, plongé dans ses pensées. Enfin, il reprit la parole, continuant de fixer l’eau calme, résistant à la tentation d’y plonger ses lèvres.

-Sais-tu que chaque scale est une entité vivante ? Plus qu’une simple conscience, ils ‘agit d’un partenaire à part entière. Un être fait de métal et de cosmos comme nous sommes fait de chair et d’os. Comme nous, elle possède une mémoire, de ceux qui l’ont utilisés, des combats qu’elle a vécus, de ses blessures comme ses faits d‘armes. Ici repose l’âme de Chrysaor.

Ajay se retourna vers la Sterne, ouvrant grand ses bras pour englober l’édifice.

-Chaque coupole, comme tu as pus le remarquer porte un nom, la plupart me sont inconnus. M’étais inconnus devrais-je préciser. Chaque eau recueillis est une essence de chaque général de Chrysaor depuis la création de l’armure. Ainsi, ma chère amie recueille une partie de notre âme, de nos pensées, de nos sentiments pour mieux accompagner le prochain marina qui la revêtiras. Pour qu’on puisse l’aider à marcher et œuvre pour notre Dieu même quand nous ne seront plus que poussières agités au fond de l’océan. Ces enseignements m’ont aidé, m’ont entrainés et préparé. Certains de ses maitres m’ont plus appris en discussion de cinq minutes que des personnes en toute une vie. Certains ont aussi étés les plus durs affrontements que j’ai jamais connus. Tous mes prédécesseurs n’étaient pas de sages êtres, prêt à aider leurs prochains…

Le général sourit, se rappelant des êtres formidables qu’il avait ainsi rencontrés. Les sages comme les guerriers, les faibles qui profitaient de temps troublés pour aboutir à une consécration à peine mérité. Le Barindra invita son ancien élève à s’approcher de l’avant-dernière coupole, celle de M’at’hel lot’cek. Lui-même vint se positionner au milieu de la salle. Il connaissait bien les effets que ressentirais la jeune sterne, les visions qui le harcèlerait. La chaleur grandirait au point de devenir étouffante, les parterres de fleurs partiraient en cendre tandis que des feux noirs brilleraient dans les lampes à huiles. Son prédécesseur ne faisait définitivement pas partie des grands discoureurs. La montagne de cadavre sur laquelle il serait assis parlait à sa place.

Existant durant un temps de guerre intestine, il était un homme d’exception pour des temps exceptionnels. C’était un homme de combats, ses mains recouvert du sang de nombreux ennemis, marinas comme étrangers. Il aimait le sang, la violence… un homme plus que cruel pour quelqu’un né dans ses années plus calme comme Ajay ou Arion.

Ajay connaissait presque l’homme par cœur. Il avait été pendant de longues années son partenaire d’entrainement. Ou ce qu’il croyait être tel. En réalité, le jeune home, à l’époque, se bâtait seul, frappant le vide. L’eau but donnant forme à son adversaire dans une simple illusion temporaire. Arion vivrait une expérience similaire aujourd’hui excepté que son ennemi serait bien réel. Le Général prendrait place, laissant l’eau remplis de cosmos travestir la réalité et même porté parole aux oreilles de la sterne.

Spoiler:

-Hooo… un nouveau petit fruit… alors ce vieillard d’Ajay est enfin crevé ? Toujours ça de pris.

Le sanguinaire, reposant sur ses cadavres dépassait même l’envergure de la statue de Neptune. De si haut, il dédaignait le « nouvel arrivant », son menton négligemment posé au creux de sa main. Ses dents aiguisés, sa peau membrés et son nez pointus n’étaient rien face au masque qu’il portait lui donnant un air de démon. Son aura presque maléfique n’arrangeait rien non plus. Marchant sur les décédés encore sanguinolent, il parvint jusqu’au sol, son pas n’ayant en rien ralentis ou tremblés à mesure qu’il écrasait les corps.

-Hum… Drôle de scale. Tu n’es pas encore le général de Chrysaor je suis sûrs. Peut-être viens-tu passet ton test final ? Je te préviens, je suis un abominable professeur.

D’étrange tatouage tribal se mirent alors à briller sur le corps de l’ancien général, le sourire de son masque semblant prendre un malin plaisir à l’idée d’affronter la jeune sterne non loin. Une nouvelle preuve de l’augmentation de son cosmos se manifesta avec la création de la fameuse lance de Chrysaor ainsi que d’un anneau doré entourés de lames. Il le faisait négligemment tournoyé autour de son poignet comme un jouet alors que son aura bleuté s’échappait en fumerole de son corps.

-Je vais te croquer avec grand plaisir mon petit fruit mûre…

Spoiler:

Le vieil homme retrouva le petit naufragé dans les paroles de la Stern. Grande gueule, énergique et possédant un rire qui éclatait au moment les plus inopportuns. Il attendit patiemment ses premières attaques, restant au centre de la salle. La curiosité le dévorait de l’intérieur quand à connaitre l’évolution du jeune homme. À mesure qu’Arion s’approchait, réduisant l’espace les séparant à néant, le générale, se mis en garde, son pied gauche glissant vers l’arrière pour un meilleur appui. Ses mains se rejoignirent, émettant une douce lumière dorée avant qu’il ne les écarte à nouveau, une lance prenant place dans le tout nouvel espace.
S’il n’avait pas invoqué la fameuse lance de Chrysaor, la sienne restait une arme solide, puissante et surtout de son style de prédilection. Lorsque son adversaire fut presque sur lui, le Barindra laissa son cosmos s’échapper de ses mains pour renforcer l’arme d’orichalque. Un, deux, trois coups de poings au niveau du ventre qu’il parait avec le quart supérieur de l’arme, reculant d’un pas à chaque fois pour garder la distance nécessaire.

Arion vint alors frapper le vieil homme au niveau du torse. Ce dernier lui tourna l’épaule dans sa direction pour encaisser le choc avant de balayer l’air devant lui. Il espérait faire tomber le jeune homme, l’envoyer boulet d’un coup de pied plus loin. Malheureusement, sa lance résonna dans le vide, l’ancien naufragé s’envolant quasi-littéralement. Autre part, dans un autre monde, un autre général de Chrysaor dansait…


M’at’hel attendit la charge d’Arion presque sans bouger, seul le grand anneau doré dansant autour de son poignet. Quand vient le premier coup de poing, il se contenta d’y opposer le cercle d’or avant d’effectuer une toupie sur lui-même et abattre le manche de sa lance sur la main de la Sterne. Sautant sur place, reculant d’un pas puis tournant sur lui-même pour esquiver, le prédécesseur d’Ajay donnait un ballet martial des plus surprenants. Durant tout le temps de cette danse, le sourire sardonique du masque ne le quittait pas, reflétant le fort intérieur de son âme, chaque pensée qu’il éprouvait. Mieux, quand son adversaire s’envola, il le regarda faire, riant à gorge déployé. Il changea son centre de gravité en s’abaissant légèrement tandis que sa lance dessinait une large courbe.

S’en servant plus comme un bâton que comme une lance en tant que telle, l’arme semblait se courber sous la force de son bras pour mieux percuté le jeune marina lui tombant dessus. Le choc laissa s’échapper une large onde de choc qui elle-même propulsa de nombreuses poussières tout autour des combattants. Pour autant, M’at’hel fut surpris par l’ennemi. La décharge qu’il reçut via son arme était inattendue. Bien plus loin, Ajay lui-même en était étonné et en même temps satisfait. Il ressentait une pointe de fierté à voir le jeune garçon qu’il avait recueillis utiliser l’acticité au corps-à-corps assez similaire à ses techniques.

Son prédécesseur ou tout du moins l’illusion projeté restait camouflé dans le nuage de gravât et de poussière. Il agitait fortement sa main pour en délaisser les derniers effets électrique. À quelques mètres de lui, la voix d’Arion sonna, moqueuse. Loin d’être gêné, M’at’hel lui répondis à mesure qu’il sortait des volutes de fumée.

-Mon petit fruit ne sent pas tombé on dirait. Peut-être devrais-je lui montrer que le sol est un danger aussi pour les bestioles ailées.

Le général commença à effectuer des rotations avec sa lance, cette dernière se parcourant de petits arcs électriques bleutés, en profitant pour se taire quelques secondes. La vitesse augmenta très rapidement pour ne laisser apercevori qu’un vague cercle bleu dansant devant lui.

-Mais je t’aime bien petite Sterne. Pas assez pour t’épargné mais au moins ça me change de l’autre vieux coincé.

Son cosmos augmenta encore tandis que son sourire, le vrai rejoignait le dessin du masque. Il attendit quelques instants en scrutant son adversaire avant de s’élancer. Un flash bleu se propulsa vers Arion. Tournant tout autour de la Sterne, frappant à la jambe puis au bras en passant par le torse ou le dos, c’était un déferlement de coupure où le cosmos électrique chargé dans la lance s’abattait encore et encore. Il aurait pus tenter de trancher la tête du garnement mais pour l’instant, préférait encore jouer avec. Il ne savait même plus s’il touchait réellement, son rire sadique accompagnant chacun de ses mouvements, chacun de ses sauts créant une tornade bleu dont Arion était l’épicentre.

-Hoo ?

Tout d’un coup, l’être des îles, générale de Chrysaor se sentit minuscule, simple tortue venant de naitre sur la plage et s‘apprêtant à être dévoré. C’était d’autant plus frappant que la Sterne était partit s’envoler dans un coin, l’épiant comme l’oiseau qu’il était. M’at’hel était impressionné. Certes, ce n’était pas grand-chose comparé à ses techniques les plus puissantes mais le mur d’eau qui était en train de se briser devant lui était des plus sympathique. Force destructrice des océans, rage de Poséidon dévorant tout sur son passage. Tout à fait le genre d’attaques qu’il appréciait.

De fait, l’homme masqué, écarta aussi grand possible les bras pour accueillir cette vague, l’embrassé dans un déferlement d’os brisé. Il ne chercha nullement à s’en défendre, aucune manifestation de cosmos, aucun piège retord ou sadique comme il en avait l’habitude. Son « baiser » avec les eaux salées fut un fracas sans nom. Passant de l’assourdissant choc de la vague au silence du noyé, son corps fut propulsé au sol, son épaule gauche se disloquant sous l’impact quand quelques côtes s’étaient déjà fissurées suite à la manifestation de la « colère divine » comme il aimait l’appeler. Puis vint la sensation de brulure. Alors qu’il ouvrait les yeux, le sel le gratifia d’une des plus désagréables douleurs, l’obligeant à porter ses mains à son visage. Tout son corps semblait se faire dévorer par les eaux de la Sterne. Une attaque traitresse car il lui sembla bien vite que la force de celle-ci ne résidait pas dans le mur d’eau mais bien dans cette mer avide de chair humaine. Son masque lui-même semblait rétrécir sous ses doigts.

Quand il se releva, dégoulinant d’eaux carmin, le prédécesseur d’Ajay respirait bruyamment. S abouche possédait un dérangeant gout de métal qu’il ne connaissait que trop bien. Son crachat plus rouge que les eaux elles-mêmes partit se perdre dans ce basin que venait de créer Arion. Pourtant, contre toute-attente, M’at’hel souriait. Le souffle court certes mais avec un sourire malsain naissant sur son visage. Sa large poitrine se soulevait sur un rythme lent, profond. Il acceptait la douleur, mieux, la chérissait en son âme, lui donnant plus de force. Ce n’était pas pour rien si l’armure de chrysaor ne le recouvrait pas entièrement. Il préférait se battre nue, son cosmos lui servant de défenses mieux que quiconque.

Ses yeux sadiques vinrent se loger sur la Sterne et son pilier tandis que ses pieds se faisaient encore dévorer dans l’eau sanguine. Il le reconnaissait comme un adversaire valide et en tant que tel comme une menace à éliminer. Dans son dos, son aura doré se rassembla, formant une roue aux rayons acérés. La chrysaor venait lui porter main forte. Encore un peu de temps et ensemble, ils pourraient réduire leurs ennemis en corps déchiré, vide de vie.

Spoiler:

-J’ai décidé d’accéder à tes prières mon petit oiseau. Première leçon de maitre M’at’hel, ne jamais lui faire goutter son sang. Cela le met de très bonne humeur. Après, il a envie de voir de plus en plus de sang.

Tout en parlant, le général s’approchait de sa cible, se délectant de la brulure de ses pieds, de ses os brisés et plus, la douleur s’emparait de son corps, plus son aura grandissait. Arrivé à une dizaine de mètre d’Arion, il se défit de son masque. Un visage que l’on pourrait juger beau avec des traits fins fit son apparition, bien loin du monstre qu’il recouvrait ou que l’on pouvait attendre. Les tatouages sur le corps de M’at’hel brillèrent d’autant plus qu’il se révélait à l’étranger. Atteignant un blanc dus à la chaleur extrême de son corps, ils semblaient presque disparaitre sur cette peau ambrée, simple traits dessiné. L’aura même du général se teinta de rouge comme autant de gouttes de sang qu’il avait perdu précédemment. Visage fermé, son cosmos semblait même se manifester par ses pupilles, les laissant aussi avec cette couleur blanche, presque pure. Visiblement, le général avait délaissé son temporaire jeu du chat et la sourie pour passer aux choses sérieuses. Sa main droite se leva à moitié avant qu’il ne prenne la parole.

Spoiler:

Enfin, le porteur de la chrysaor libera son pouvoir. Une charge de cosmos mêlant l’électricité au feu, une frappe laser, chirurgical si elle ne faisait pas tant de dégâts tout autour du point d’impact. Non, il y avait rien de précis dans cette attaque. Tendant le bras vers sa cible, M’at’hel envoya un trait lumineux envers Arion. L’explosion qui suivit fut de grandes ampleurs, le souffle provoqué encore plus grand. Il était grandement possible que le jeune marina ne survivent pas à un tel assaut. S’il se relevait après ça, alors la partie n’en deviendrait que meilleur. Le test, le vrai sous l’illusion, ne ferait alors que commencer.

L’aura coloré du général se teinta d’un jaune particulièrement clair, un rayon de soleil dans l’envie de sang qui le possédait. Son humeur s’améliorait, sans aucun doute. Le fait d’avoir renvoyé son adversaire dans son petit bassin salé aidait grandement. La douleur infligée en était presque anecdotique. S’avançant vers Arion, il retrouvait quelques peu le sourire que possédait son masque. Vicieux, sadique, supérieur.

-Alors petit oiseau, on s’est brulé les ailes ?

Lui, debout malgré le sang qui s’échappait toujours de son corps, malgré les blessures contre un pauvre enfant, car s’en était un à ses yeux, à demi-allongé par terre, tout juste bon à être récolté en tant que fruit juteux. Pourtant, le garçon n’abandonnait pas, M’at’hel devait lui accorder ça. Il le laissa même le temps de reprendre son souffle et la touffe d’herbe dans sa main. Il observa cette dernière d’un œil curieux. Jamais auparavant, il n’avait vu quelqu’un faire pousser un végétal dans sa paume. Visiblement, cela faisait un bien fou à la Sterne, prêt à retourner au combat, bravoure de l’esprit, des bras et de la langue.

-Mais n’hésites pas mon ange, je n’attends que ça.

C’est toujours mieux quand la chasse est un minimum relevée. À la manière d’Ajay, son prédécesseur croisa les bras sur sa poitrine, attendant l’attaque du jeune homme, calme, solide comme un roc. Plutôt loin de ses habitudes en fait, lui qui préférait garder un mouvement constant. Le coup de poing dans le vide d’Arion lui fit lever un sourcil d’étonnement. Avait-il perdu la tête pour frapper là où son adversaire n’était pas ? Comme s’il avait le loisir de perdre de l’énergie. M’at’hel s’apprêtait à lui faire la remarque remplis de dédain quand il sentit la manifestation du cosmos ennemi. Sous le coup de la peur, oui, de la peur, le général appela son armure pour le protéger.

Pris par surprise, loin de s’attendre à une attaque détourné comme celle-ci, il s’agissait plus de la Chrydaor qui était venu protéger son porteur mis en grand danger qu’une incitative réellement pensée de la part du natif des iles de l’océan indien. À peine le temps de créer un bouclier sur chaque bras pour amortir le choc que le poing géant venait l’enfoncer dans le sol comme un simple marteau. Un coup, un seul mais ho combien redoutable. Accroupis, les bras au dessus de la tête, M’at’hel s’était même évanouis quelques instants, sa protectrice le gardant à genou plutôt que couché. Quelle honte cela aurait été.

Dans tout les cas, il rouvrit les paupières, se surprenant d’avoir perdu conscience. Tout de suite, son corps se réactiva et la douleur également. Il avait l’impression qu’on s’amusait à transpercer ses intestins d’une épée à répétition. La respiration du prédécesseur d’Ajay se fit difficile et même des larmes virent perler au coin de ses yeux. C’est dans cette humiliation, cette rage d’être mis à mal par un tel gamin, un enfant encore loin du niveau d’un général pour lui qu’il se releva.

Un cri qui se transforma en grandement. La manifestation de son côté bestial, la bête blessé n’en est que plus dangereuse. Celle-ci, blessé dans son honneur de guerrier en puisait une souffrance au-delà de celle de son corps. Les blessures de l’âme sont toujours les plus douloureuses. Son cosmos explosé autour de lui, dispersant les derniers restes du poing géant. Une flamme rougeâtre, le feu de la guerre. La vengeance du sang. M’at’hel releva ma tête pour poser ses yeux sur sa cible, une envie meurtrière déformant son visage. Son cosmos se rabattit alors sur le sol comme soufflé par un vent venu d’Asgard. En réalité, il le ramenait à lui, renforçant sa force de frappe et sa vitesse dans une seule envie : détruire son adversaire.

De fait, il partit sous le coup d’une explosion, brisant un peu plus le sol sous ses pieds. Poing armé, il répétait la même attaque que précédemment ou presque. En perte de contrôle, il préférait frapper directement au corps-à-corps. Les os brisés sont toujours plus savoureux quand ils sont brisés à main nues.



Quitte à se blesser lui-même sous l’impact.

M’at’hel respira difficilement. Des particules de poussières venant des colonnes effondrés, des gouttes d’eau salé qu’il avait avalée et tout simplement le contrecoup de son éclat de rage lui donnait l’impression d’avoir une enclume sur la poitrine. S’il se tenait encore debout et non pas à genoux une seconde fois, on voyait bien qu’il n’était plus au top de ses capacités. Le jeune Arion lui avait donné du mal et ça, il ne se le pardonnerait jamais. Le fait qu’un soldat de Poséidon ais ce niveau par contre le réjouissait. Même s’il ne le laissait pas transparaitre, le gardien du pilier de l’Indien était un fervent croyant. Pas pour les mêmes raisons que ses prédécesseurs ou qu’Ajay mais un partisan de Neptune, nul doute.

Dans le sanctuaire sous-marin, bien des années plus tôt…

Pour lui, seule la victoire comptait. Les bras tendues vers le ciel marin, le jeune M’at’hel jubilait. Pas encore général, simple marina de la tortue, il était en sang mais vivant. De fait, il se sentait heureux d’avoir enfin mis à mort ses ennemis. Les temps sont durs, loin d’une paix sous l’égide d’un légat, sous la houlette d’un Poséidon réincarné. Les marina s’entredéchirent tous. La tortue s’est longtemps tenue à l’écart de cette guerre intestine, concentré sur son entrainement, concentré sur sa petite vie loin du tumulte quotidien. Seulement… on ne peut rester neutre toute sa vie. À un moment donné, on est forcé de choisir un parti. Il n’a jamais été parmi les soldats les plus puissants ou les plus brillants. Toujours dans la moyenne, essayant de passer inaperçu. Cela a fonctionné de nombreuses années mais ces mêmes brillants soldats ont finis par regarder leurs anciens camarades de classe moins puissant. Ainsi, on a demandé à la tortue de rejoindre telle ou telle faction.

Face à ses refus répété, M’at’hel est devenus la cible de ces mêmes clans qui le courtisait. Il a du fuir, se cacher dans les recoins les plus éloignés du sanctuaire mais même là, ils finirent par le trouver. Battu jusqu’à la limite du territoire d’Hadès, on a préféré le laissé inconscient, en proie au charognard plutôt qu’accepter un pacifique. C’était sa punition pour avoir jouer l’homme saint, à l’âme pure. Seulement, il ne décéda pas. Le dieu des mers avait un autre projet pour lui. En se réveillant, le corps torturé, infiniment douloureux, il était un nouvel homme. Un prophète, seul capable d’amener la bonne parole à ses cœurs égarés.

Cette bonne parole se résumait à un seul mot : vengeance. Le marina ne voulait plus qu’une seule chose, décimer les traitres qui l’avaient pourchassé comme un animal. Ces marinas se gargarisant d’être des requins, piranhas et autres prédateurs sur une autre tortue. La tortue allait se relever et aiguisé ses dents. Elle allait profiter de sa « mort » pour prendre son temps et tous les écraser sous sa puissance. Cela lui prit du temps mais à terme, il finit par juger et condamné ces bourreaux.

Seulement, que faire après ? Il s’était mis à dos encore plus d’ennemis et il ne pouvait plus retourner dans sa « zone neutre ». Les combats, il y avait pris part, à contrecœur certes mais définitivement, il était devenu un soldat. Ses poings ensanglantés, son fluide vital comme celui de ses adversaires, il rapprocha ses mains de ses yeux, les observant plus attentivement. Cela faisait mal mais en même temps, provoquait une douce chaleur. Il se sentait bien, heureux, enfin lavé de ses pensées impures. Enfin, enfin, il se savait sur la bonne voie.

Un sourire fier se dessina sur ses lèvres blessées. Dans les fonds marin, le plus fort l’emporte et seul celui qui ne fait aucune pitié, prêt à abattre les faibles n’as pas à se soucier d’être abattu pendant son sommeil. Dans ces temps de guerres intestines, il faut une main d’acier dans un gant d’acier pour faire plier le genoux à tout ses petits clans qui se voient trop grand. En cette année 410, il faut devenir un monstre pour combattre les hommes. Ainsi et seulement ainsi, les vagues de Poséidon, unis à nouveau pourront accomplir la volonté du Divin.





-Maléfique ? Moi ? Ne te trompe pas petit oiseau, tout ces cadavres sont mérités. Tu ne connais rien du rôle d’un général et encore moins d’un général de mon temps. Le plus rapide moyen de posséder l’obéissance est la peur…

Le sourire sadique d’un homme qui salive à l’idée germant dans son esprit vient prendre place sur son visage. Ayant retrouvé son souffle, M’at’hel pouvait reprendre une pose plus adéquat à son rang.

-… Mais ne t’inquiètes pas, je vais te faire connaitre cette peur.

Le général observa le jeune homme exploser son cosmos. Plutôt doué pour son âge, le gamin ne perdait pas espoir. Une bonne chose mais cela ne suffirait pas. L’espoir venait toujours à disparaitre, ce n’était qu’une question de temps. Ne restait alors que la terreur. Marchant vers son adversaire, le prédécesseur était confiant. Son aura s’était radoucis ou tout du moins pouvait-on le croire. En réalité, elle se déployait, beaucoup plus subtile maintenant qu’il reprenait contrôle de ses pensées. Plus pernicieuse, elle assombrissait la pièce, petit à petit. D’abor les extrémités puis les espaces près des murs entres les lampes. L’une des plus puissantes arcanes du général de Chrysaor se préparait.

Il observa le cheval se créé de la sphère d’eau. S’il n’avançait plus, restant à quelques mètres de son ennemi, ses mains, elles, se regroupèrent à sa taille, une douce lumière s’en échappant entre ses doigts. Alors même que l’attaque d’Arion galopait à sa rencontre, M’at’hel écarta les paumes de sa main, appelant à lui la fameuse lance de Chrysaor. Quand l’animal liquide fut presque sur lui, alors le prédécesseur d’Ajay rabattit son arme d’orichalque sur son museau. Une défense puissante, une explosion de cosmos l’accompagnant. De fait, l’animal n’y résista pas, se faisant découper en deux.

Contre toute-attente, surprenant une nouvelle fois l’ancien gardien, l’attaque porta. Bien que coupé en deux, les flots le percutèrent avec force, le soulevant même du sol pour aller l’empaler dans le mur du fond. Cet assaut d’une brutalité sans fin endommagea sérieusement les organes du général, lui faisant cracher une grosse gerbe de sang. Dans un sursaut d’orgueil, M’at’hel abattit une nouvelle fois sa lance, la plantant dans le sol pour rester debout. Son menton et sa gorge barbouillé d’un fluide carmin, il resta ainsi, à la limite de tomber, prostré sur sa lance pendant quelques instants. De longs instants où la douleur l’empêchait de ne faire qu’un seul pas, le terrassant avachis et le laissant à moitié conscient. Lorsqu’il rouvrit les yeux pourtant, il souriait. C’est toujours accroché à sa lance pour ne pas tomber qu’il reprit la parole.

-Et bien, et bien… Je ne m’attendais pas à une telle déferlante. Je dois te féliciter petit oiseau. Me prendre par surprise c’est une chose, passer outre mes défenses en attaquant de face en est une autre.

Le général se releva enfin, boitant avec douleur au début avant de reprendre un rythme un peu plus soutenue. Au fur et à mesure de son avancé, la lumière de la salle s’abaissait encore, son sourire s’agrandissant proportionnellement. Revenant à son point de départ, avant d’être percuté par le cheval marin, on pouvait penser être à la tombé de la nuit, seules quelques points de lumières subsistaient autour des combattants. L’aura de M’at’hel par contre s’illuminait de plus en plus. Pour l’instant, elle restait presque collé au corps du combattant, comme une petite marée avec peu de profondeur.

-Dis-moi petit oiseau, toi qui survoles les mers et les océans, connais-tu le plus grand danger des profondeurs ? Une fois que tu es cerné par les ombres, là où le soleil ne plus darder ses rayons chaleureux ?

Le général se tu quelques temps, respectant les codes de la pose dramatique. Quand il reprit, son sourire sadique avait refait surface sur son visage.

-Saches que dans les abysses, si tu suis la lumière, tu ne fais qu’arpenter le chemin de la perdition.

M’at’hel tendit sa lance vers son adversaire alors que tout autour d’eux les lumières s’éteignait. Quelques instants supplémentaire et le prédécesseur d’Ajauy serait la seule source tel le leurre des poissons abyssaux.

-Subit l’exécution de la baudroie !

Dès lors, la lumière qu’il avait accumulée fût relâchée. Un flash aveuglant mais surtout gorgé d’électricité qui allait bruler les nerfs même du corps d’Arion. Une lumière qui apportait qu’une seule libération dans un monde obscur. La mort.

M’at’hel ferma ses yeux comme en réponse au choc de lumière qu’il avait déployé. En vérité, il bandait sa résolution, serrait les dents pour mieux supporter la douleur. Les secondes paraissait duré des heures et son corps cirait qu’il était à bout de force. À ce point du combat, il n’était qu’un amas de chair boursoufflé, sanglante, tout juste bon à être mangé comme la tortue qu’il était autre fois. En situation réel, il s’en serait probablement sortit haut la main ou tout du moins, orgueil écarté, vainqueur/ Simple vestige, il n’était que l’ombre du combattant d’autrefois. Il e savait pertinemment. C’était simple, la salle en elle-même aurait du être rasé par les deux explosions de sa Chrysaor. Au lieu de ça, l’amphithéâtre se tenait toujours là, certes un peu abimé par-ci et par-là mais rien de bien inquiétant.

Lorsqu’il rouvrit les yeux, ce ne fut que pour apercevoir son adversaire à l’aube de l’inconscience, réitéré une nouvelle fois son attaque homonyme. L’ancien général, posa des yeux las sur le garçon. Il n’avait pas démérité, loin de là mais le jeu était fini. La Sterne avait survis à plusieurs attaques dévastatrice de la Chrysaor. Il pouvait en retirer une sacrée fierté. M’at’hel créa de nouveau a lance fétiche. S’y prenant bien à l’avance cette fois-ci pour ne pas se faire piéger une nouvelle fois. Leurs cosmos éclataient à tout les deux, chacun dans leurs couleurs si divergentes. Armé de la Chrysaor, le prédécesseur d’Ajay pointa avec force vers sa cible, libérant une nouvelle fois l’exécution de la baudroie.

Il n’y avait pas mis tout le visuel de la première fois en son et lumière. Non, passé le temps de l’amusement, il ne faisait qu’envoyer son cosmos chargé d’énergie, rendant cette lumière quasiment physique. Un trait bien droit mais large, dévastateur. L’attaque frappa le cheval d’Arion, leurs deux cosmos mélangé donnant une couleur verte à l’ensemble de la salle avant que l’attaque du jeune marina cède devant la puissance du général. Encore une fois, la créature se brise, revenant parmi les eaux et libérant une voie royale vers son créateur.

M’at’hel s’était sentit las et à cause de ça, avait délaissé la moindre subtilité qu’il pouvait posséder. Sans s’en rendre compte, il avait abaissé sa garde pour frapper avec encore plus de force. Le cheval d’Arion n’était pas tout à fait mort. Il ne s’était que fondu parmi les eaux salé, éclatant en gouttelettes presque insignifiante. Il se détourna même de son adversaire, sa voix sonnant avec mépris.

-Ce combat est fini, vas-t-en avant que je ne te brise tout tes os.


La réplique n’en serait que plus douloureuse.

M’at’hel sentit venir Arion dans un étrange mélange de cosmos. Tout les poils se sa peau se redressait pour lui dire que cette situation était anormale, dangereuse. Ils e retourna, sursautant presque lorsqu’il entendit le garçon crier le nom de son attaque. Douce ironie qu’il utilise une arme en or dans un dernier geste héroïque. Car le prédécesseur d’Ajay n’en doutait pas, le gamin était à bout de force, au-delà de ses limites habituels même. Durant sa rotation pourtant, l’ancien général s’arma bien que par reflexe d’une lance d’or. Il encaissa l’assaut avec le manche juste assez loin pour y résister un moment avant que toute l’énergie accumulé, SON énergie ne lui explose au visage. C’est criant de douleur autant que de surprise que la déflagration le dévora, lui brulant tout les nerfs de son corps en quelques secondes.

Il se rendit compte qu’il avait momentanément perdu la vue quand la douleur redevînt une amie familière. Ses yeux repèrent alors les couleurs comme els formes de la salle autour de lui. Tout son corps s’était tendus sous le choc, le laissant debout et droit alors qu’il avait perdu conscience. Son regard se posa sur l’être à genoux devant lui, un sourire victorieux apparaissant sur le visage de l’ancien face à la situation. Même dans la pire des situations, un général reste debout face à ses adversaires. C’est ce qu’il croyait en tout cas bien que la réalité l’ais souvent détromper. Il voulut adresser quelques mots de récompense au garçon devant lui mais aucun son ne sortit de sa gorge enflée et ses jambes perdirent leur dureté l’instant d’après.

Ses genoux heurtèrent durement le sol mais déjà pendant sa chute, l’illusion s’était délitée, les cendres s’échappant de M’at’hel durant sa chute pour n’en laisser que les jambes une fois qu’il s’affaissa sur Arion. Tout autour de la sterne, le monde reprenait sa véritable apparence. Petit à petit, dans des flammes noires les cadavres autour du jeune homme disparaissait, les urnes reprenait place dans leurs socles et la lumière s’adoucissait, perdant de leurs aspect sinistres.

Toute la salle était en morceaux. Si les murs avaient à peu près tenus, de profondes cicatrices les parcouraient là où les décharges de cosmos avaient touché. Près du pilier où Arion s’étaient tenu notamment mais aussi en face de lui alors qu’il était à genoux. Tout autour de lui était formé un cercle noir, le résultat de sa dernière attaque. Quelques mètres plus lin, repoussé par l’assaut, Ajay était adossé contre le mur, en sang. Pourtant, il souriait. Le sourire heureux de voir le garçon qu’il avait sauvé être devenu quelqu’un digne d’éloge. Le jeune homme s’en était très bien sortit malgré qu’il soit dorénavant à cours d’énergie. Le combat avait été éprouvant pour le jeune homme supposa-t-il et le vieil homme le laissa récupérer quelques instants avant de reprendre la parole.

Durant ce petit laps de temps, le général ferma les yeux, reprenant également des forces tandis que les minutes du combat repassaient dans son esprit. Alors qu’Arion s’envolait pour effectuer son premier assaut, le Barindra avait esquivé de justesse, observant d’un coup d’œil l’impact désastreux qu’avait créé la Sterne dans le sol marbré. Il avait utilisé sa lance comme un bâton, s’appuyant dessus pour se décaler plus vite et plus loin qu’avec ses simples jambes. Ayant pris de la distance, il revint aussi vite que possible, une large claymore dans les mains. En canalisant son cosmos électrique, cette épée lui assurait une vélocité renouvelée. Il avait contre-attaqué en faisant nettement coulé le sang du jeune homme qui malgré tout avait bien défendu ses chances.


Leur affrontement avait pris une tournure plus guerrière dès que la Sterne créa son mur d’eau. Technique impressionnante qui avait autant plus à Ajay qu’à M’at’hel. Le vieil homme avait recrée sa lance fétiche, n’y allant pas par quatre chemin. Il avait joué avec le manche entre ses doigts, augmentant sa puissance destructrice à chaque rotation que pour mieux l’envoyer transpercer les vagues meurtrières qui s’abattaient sur lui. L’arme fusa à travers les eaux pour atteindre sa cible tandis que le Barindra laissait son cosmos exploser et former une bulle protectrice tout autour de lui. Un simple coup de semonce qui lui permit d’échapper au déferlement aquatique cette fois-ci, juste pour mieux recevoir le poing du géant. Comme M’at’hel, il ne put s’en défendre, encaissant la rude attaque dans un pique de douleur. LA différence survint dans le traitement de cette douleur. Alors que son prédécesseur cédait à ses pulsions, Ajay se focalisa sur lui-même pour que son cosmos soigne les blessures les plus graves.

Ainsi, il pouvait repartir au combat, tournant autour de sa cible pour trouver l’ouverture adéquat avant de réutiliser la chrysaor. Il ignorait ce que voyait l’ancien noyé mais visiblement, il prenait ce combat à cœur, joutant avec dextérité. Il poussa même le général à utiliser le septime sens pour déclencher le Maha Roshin. Par deux fois, il brula les nerfs de son adversaire bien qu’il retint la puissance dévastatrice de son assaut comme lors de la seconde utilisation de sa lance. Le contrecoup d’Arion l’avait finalement envoyé dans le mur, le corps endolori mais heureux des progrès du jeune homme.

Le général ouvrit les yeux bien que la fatigue le poussait à se laisser aller. S’appuyant sur le mur en morceaux contre son dos, il se releva, le poids des années se faisant durement ressentir. Boitillant et avec un bras visiblement cassé, Ajay se déporta vers la Sterne, lui tendant l’autre bras pour l’aider à se relever.

-Tu t’es bien battu Arion, surtout pour un premier test de cette envergure. L’adrénaline du combat doit maintenant s’estomper dans ton corps. Saurais-tu me dire quelles ont été tes erreurs ? Quelles ont été tes forces et faiblesses ?