Ajay observa l’intruse monter une à une les marches menant à son pilier. Son pas calme, inaudible de là où il était, ses soldats l’interrompant quelques instants avant de la laisser passer. Il sentit son admiration pour l’arrangement de ses quartiers et en ressentis une pointe de fierté. Il était vrai qu’il avait pensé les alentours du pilier comme un vaste espace de repos, de calme. L’endroit parfait pour échapper aux batailles le temps de quelques instants. Une légère brise faisait flotter les cheveux grises de la amarina qui se présentait devant-lui. Il nota sa déférence et le respect qu’elle projetait envers sa personne.

-J’apprécie quelqu’un possédant de bonnes manières. Tous nos jeunes soldats n’ont pas connaissance ou l’envie d’un tel respect. Enchanté Ekydena, je suis Ajay Barindra, le général de la Chrysaor.

Les souvenirs de Sephios, revenus tout fier avec son armure de général mais sans laisser poindre le moindre respect envers son ancien maitre n’était pas pardonné. S’il l’avait probablement fait exprès pour titiller Ajay, il avait réussit. Le géant s’avança, un sourire fantôme semblant apparaitre sur son visage habituellement fermé. Il tendit sa main en avant pour saluer la jeune fille devant lui alors même qu’il reprenait la parole.

-Je ne peux que te féliciter d’une telle initiative. J’en déduis que tu n’as entendue que récemment l’appel de Poséidon ? Dans ce cas, laisses-moi t’aider dans cette tâche.

Le général se détourna légèrement de la marina, son bras précédemment tendu pointant désormais une direction sur la droite de la murène. Il lui jeta un rapide coup d’œil, s’assurant qu’elle suivrait l’enchainement d’information puis son instinct confirmé, débuta la présentation.

-Commençons par le point de vue général. Je ne connais pas l’étendue de tes connaissances alors n’hésites pas à m’interrompre si tu ne comprends pas certaines choses. Ce sanctuaire où tu peux respirer comme à la surface de la terre tiens sur huit piliers. Le principal et le plus important se trouve dans le temple de Poséidon. C’est aussi le lieu de résidence du légat Oprheus. Il se trouve directement à l’opposé du mien dans ton dos. Il est entouré de sept branches qui mènent à autant de pilier gardé chacun par un général. Le premier est celui du pacifique Nord, gardé par la précieuse Théodora, général de l’hippocampe. Il s’agit de quelqu’un de talent et de grande qualité humaine. Tu serais éclairé d’aller la rencontrer au plus tôt.

Le général tourna d’un quart sur lui-même comme il l’avait tant de fois répété avec les manœuvres militaires. Son bras, toujours tendus, presque avec force, n’avait pas baissé d’un iota.

-Le second pilier est celui du Pacifique Sud et appartient au général de Scylla. Je ne l’ai jamais rencontré, étant moi-même assez récent.

Rabaissant son bras, Ajay reporta son attention sur la jeune femme. Sa voix se fit plus monocorde, sans sentiments ni expression sur son visage. Comme un texte appris par cœur qui ne voulait plus rien dire aujourd’hui. Ou tout du moins essayait-il de s’en convaincre.

-Pour des raisons qui me sont propres, j’ai pris ma retraite active, voila huit ans avant que le légat ne revienne me chercher. J’étais et je reste le réparateur des scales comme celle que tu portes actuellement.

Le général senti l’amertume poindre dans sa gorge, les souvenirs enfouis commencé à remonter. Il décida de rapidement changer de sujet avant que sa résolution ne se brise ou que des larmes ne pointent aux coins de ses yeux. Il fit face à son pilier ne montrant que son dos à la jeune fille.

-Voici donc mon pilier, celui de l’océan Indien. Si tu continuais ton tour, tu arriverais à celui de l’arctique, antre du Kraken. Son actuel défenseur est pour ne rien te cacher, un ancien oracle.

Là encore, une voix monocorde. Le soldat qu’il était ne voulait pas outrepasser sa hiérarchie et si Orpheus ou Neptune lui-même avait décidé que le tout nouveau Kraken était ce qu’il fallait alors soit, il tairait ses réclamations. À l’image de Darius, il pouvait être un simple naufragé, perdu et prêt à mettre son bras à l’œuvre pour le Dieu des mers. Le général n’aurait supporté que sa voix laisse entendre un jugement réprobateur. Tout en continuant de parler, le porteur de la Chrysaor se tournait à chaque fois légèrement dans la direction voulu, son bras faisant de même.

-Le pilier suivant est celui de l’antarctique. Il ne possède pas encore de défenseur attitré, ça ne saurait tarder. Vient ensuite celui de l’atlantique Sud, véritable lieu de résidence du légat puisqu’il n’est autre que le général de la sirène maléfique. Le dernier pilier avant le temple de notre Dieu est l’atlantique Nord, tenu par un de mes anciens élèves : Sephios. Quelqu’un de colérique, apte à déclencher sa fureur pour l’apaiser par ses poings. S’il est quelqu’un de capable par sa force, méfies-toi à ne pas le brusquer. Son côté pile et son côté face sont bien différent.

Finissant son second demi-tour, Ajay revint encore une fois vers Ekydenna. Il avait réussis à garder es traits neutre après la remontée de son deuil difficile. Il ne souriait pas pour autant, il ne le faisait que très rarement maintenant mais cela ne l’importait que peu.

-Voila pour les différents piliers. Comme tu as pus le remarquer sur le chemin menant au mien, malgré leurs noms, ils ne sont pas situés sous les dits océans. Quelques kilomètres à peines les séparent et tous soutiennent la mer méditerranée. Ceci étant expliqué, as-tu d’autres questions ?

Ajay resta un moment silencieux, la jeune femme le dévisageant sans détourner son regard. La confiance qu’elle montrait était particulièrement saisissante. Finalement, ce fut cette confiance, orgueil, fierté, lui rappelant un jeune garçon qui décida le général à se confier. La jeune murène était comme une vague que rien n’arrêtais, partant des lointain rivages pour s’abattre avec toute la force de sa conviction sur les côtes terrestre. Le Barindra hocha gravement la tête pour marquer son accord. Il banda sa résolution et attendit quelques instants supplémentaires pour être sûrs que sa voix ne tremblerait pas.

-Soit, puisque tu insistes, je vais t’en parler. Saches que cela m’en coutes énormément alors ne me fait pas répéter.

Le général inspira longuement pour calmer les battements de son cœur, en vain. Il arpenterait un territoire difficile, un abime de souffrance, de deuil. Il marchait sur une corde des plus mince, à la limite de tomber à chaque instant. Ses yeux se couvrirent d’un voile tandis qu’il plongeait dans ses souvenirs.

-Je connais bien la scale que tu portes. Je l’ai repéré mainte fois mais surtout… c’est en celle-ci que mon fils y a trouvé la mort.

Le voile se déchira tandis que tous les muscles de son corps se bandaient également. Ajay serra les dents devant l’avalanche de chagrin qui déferla sur lui. La souffrance était nettement visible sur son visage. Il se retenait de pleurer devant la jeune fille, luttant contre lui-même. Difficilement, il desserra les dents pour continuer son récit.

-Mon enfant a fait partie des forces de Poséidon pendant deux ans et même si je savais qu’il partait faire face au danger tout les jours, sa perte m’as dévasté. Ce jour-ci, le plus noir de toute mon existence, j’ai renoncé à mon armure. Si ce n’étais pour ma femme, je me serais probablement suicidé de chagrin.

Ajay marqua une pause, observant les réactions de la marina devant lui. Il avait presque envie de vomir en se rappelant de ces jours obscurs, maudits. Il savait pourtant qu’il devait y faire face, les affronter pour les surmonter, définitivement. Le destin avait un humour particulier pour lui montrer une seconde murène et la forcer à lui dévoiler les raisons de son exil.

-J’ai donc dus endurer ma souffrance, mon deuil. Obliger de rester en vie, je me suis plongé dans le travail. Les combats, même les simples entrainements me rappelait mon enfant, me blessait plus profondément encore. J’ai donc fuis les guerriers, la guerre et la violence. Fuit aussi le sanctuaire. Je finis ma course dans une grotte sous-marine. Là-bas, seul avec ma femme, je me plongeais dans la réparation des scales pour oublier ma douleur.

Ajay leva la tête, son regard portant au-delà des collines et des vallées, droit vers le temple de Poséidon, droit vers le siège du légat. Il devrait un jour le remercier. Un jour peut-être, il pourrait lui témoigner sa gratitude pour l’avoir ramené à la vie. Le général continua son récit sans regarder Ekydena, comme s’il se parlait à lui-même.

-Ainsi passa huit ans. Huit ans coupés du monde, coupé d’émotions. Huit ans où je vis de plus en plus d’armure revenir à mes soins en piteux états. Orpheus vint me chercher dans la septième année. Je l’envoyais alors retourner à ses occupations, l’insultant presque par moment. Pourtant, il revint encore et encore, me sortant de ma carapace petit à petit. Jusqu’au jour où il réussit à m’accrocher, à me faire inquiéter pour mes anciens camarades.

Le Barindra ramena son intention sur la murène, la dévisageant de haut.

-Vois-tu, je n’ais jamais cesser d’être un fervent croyant de notre Dieu. C’est aussi pour ça que j’avais décidé de réparer les scales brisés, ainsi je continuais à soutenir sa cause. Orpheus réussit à trouver cette « faille » pour me faire comprendre que Poséidon lui-même avait encore besoin de moi. Que pouvais-je faire contre la volonté de mon dieu ? Cette guerre sainte, tous ces marinas tombant au combat… je n’étais pas le seul à avoir perdus un être cher.

Ajay avait terminé son histoire. Fier de n’avoir pas versé de larmes, il avait sentis ses yeux s’humidifier par moment sans jamais allez plus loin. Le chagrin est quelque chose qu’il estimait personnel, quelque chose des plus intimes et si Ekydena ne portait pas la scale de la murène, sans doute qu’il ne lui en aurait jamais parlé. La voix encore un peu tremblante, ça il n’avait pus le retenir, le général s’intéressa de plus près à la jeune fille.

-Tu es donc une marina depuis deux ans ? Félicitation, c’est un âge respectable par les temps qui courent. Parles-moi donc de ton parcours et ses valeurs que tu veux défendre… toute jeune murène que tu es, je suis sûrs que tu portes représentes fièrement cet animal.

Ajay retint son reflexe au dernier moment. Son bras avait faillis partir vers l’avant réconforter la jeune fille, lui réajustant une mèche ou se caressant l’une de ses pommettes coloré. Un reflexe survenu d’il y a bien longtemps quand son propre fils apparaissait timide devant lui. Quand il s’agenouillait pour pouvoir regarder son enfant en face. Son récit avait ramené plus de choses qu’il ne le supposait et ce geste, il le jugeait beaucoup trop intime pour l’effectuer avec une personne qu’il rencontrait pour la première fois, même pour une murène.

-Je te remercie pour ta compassion mais n’en n’ai aucun remords, se sont mes lèvres qui ont bougé, ma voix qui s’est exprimé. Si je l’ai fait, malgré la douleur que cela me coutait, c’est que je l’ai voulu.

Un sourire simple se dessina sur les lèvres du général, le même qu’il destinait à son gamin des années plus tôt. Pourtant, il ne resta pas longtemps, les sourcils d’Ajay se fronçant rapidement, ses yeux exprimant l’inquiétude. Les paroles d’Ekydena, pour une personne de son âge était choquante. En particulier quand on pouvait mesurer l’étendue de la douleur.

-Cela me chagrine de savoir que tu as connus le deuil jeune murène. Je te présente toutes mes condoléances pour ta perte, je sais particulièrement ce que cela représente comme tragédie.

Sa confiance en son armure par contre, était un véritable baume au cœur. Le précédent sourire revint avec même une pointe de fierté en plus. Savoir que la murène avait protégé la jeune femme se présentait comme une seconde chance à ses yeux, heureux, qu’elle puisse recommencer sa destinée. En tant que réparateur des scales, le général avait une relation des plus particulières avec celles-ci. Pour lui, peut-être plus que pour tout autre, elles étaient des entités propres. Loin d‘être des morceaux de métal avec quelques souvenir ou une vague conscience. Pour le vieil homme, être un marina de Poséidon, c’était faire équipe avec quelqu’un, fusionnez avec son protecteur pour accomplir au mieux l’œuvre du Dieu des mers.

-Tu as raison d’en être fier. Cette scale le mérite et je n’en doute pas, tu le mérites aussi. Ne cours pas après la guerre et ses affrontements. Elle en a connus beaucoup, elle sait qu’il n’y là rien de glorieux. Ta venue est pourtant une bonne chose. Cela fait toujours plaisir aux vieux généraux comme moi de voir des soldats prêt à prendre des initiatives sans jouer les gros bras.

Trop nombreux étaient les têtes brulés prêt à en découdre, impatient de faire couler le sang ennemis pour finalement, ne voir couler que le leurs avant de rejoindre le monde souterrain. Lui-même avait été comme ça, combattant émérite mais n’existant que par ce biais. Sans la guerre civile dans les propres rangs marina qu’il a connut, probablement qu’il aurait finis au bout d’une pique ennemis. Tête brulée, bien vite décapité.

-Je ne me trompe pas en supposant que ton style de combat ressemble à ton totem ? Agile, rapide comme la murène, modulable comme l’eau qui l’entoure,… fragile d’aspect mais capable d’abattre même les plus gros adversaires ?

Délaissant l’œil de l’artisan pour celui du guerrier, le général analysait différemment le corps de la jeune femme que la première fois. Il était possible qu’il se trompe du tout au tout, il avait vu des petits êtres capables d’exploit physique sans même utiliser de cosmos. Souvent même, les plus petits étaient les plus teigneux dans les guerres de rues.

-J’apprécie particulièrement ce style de combat, je te l’avoue. Je tire une grande fierté de ma taille et ma force physique, pourtant, j’ai déjà été mis très en difficulté par un acharnement de petites touches. Ce jour-là, même si c’était mon maitre en face de moi, ce style a acquis mon respect. On sous-estime souvent ces petits être quasi-insignifiant pourtant, le requin, chasseur par excellence n’attrape que rarement de proie dans le banc de poisson.

Le regard d’Ajay se déporta dans le dos d’Ekydena, glissant sur les étages inferieur de son domaine, observant se soldats aux manœuvres. La fierté qu’il tirait de ses hommes resplendissait sur son visage. Il avait perdus un fils, il en avait retrouvé des dizaines.

-Là est notre force. Ensemble nous sommes plus forts et dans nos différences nous sommes imbattables.

Soudain, son esprit faisant le lien de la baleine au maquereau, le général changea de sujet. Ses sourcils se soulevèrent presque surpris de sa propre réflexion.

-Parlant de force, as-tu entendus parler de cette attaque de Titan ? Je n’étais pas au courant avant mon retour tu t’en doutes bien mais mes hommes se sont empressé de me faire rattraper le temps perdus. Tu parlais d’absence sur des événements majeurs, tu n’es pas la seul…

Un petit rire, tout petit, presque s’il n’existait pas ou son propriétaire ne se rappelait plus comment le faire s’échappa de ses lèvres. Cela devait être un combat à noté dans les annales. Faire face à un titan… même lui qui réprimait la violence inutile devait admettre que rien que l’idée lui donnait l’eau à la bouche. De plus, quoi de mieux qu’affronter l’ancien seigneur des lieux pour supporter la cause de son dieu tout puissant.

-Ce jour-là, de simple humain on affronté et renvoyé un titan. Je ne l’aurais jamais crus. Comme quoi tout est possible… Même qu’une petite murène devienne un élément clé de l’armée marinas…

Un clin d’œil vint accompagner ses dernières paroles comme un compliment supplémentaire, un encouragement à persévérer. Cette armure et cette jeune fille le méritait bien.

Les paroles du Grand Général du Pilier de l'Inde se voulaient apaisantes et réconfortantes. Elles avaient réussi à redonner de la joie et de la lumière dans le cœur de la jeune Murène. Maintenant, elle se sentait comme liée, involontairement, à Ajay. Elle avait tout de même en elle des souvenirs qui sans doutes devaient restés secret sur son fils. Inconsciemment d'ailleurs, elle ressentait la chaleur et les actes d'un second père de la part du Chevalier d'Or. Ces réflexions firent sourire Ekydena qui ne put s’empêcher de se dire que malgré sa taille et son imposante force, il restait avant tout un homme, remplis de souvenirs et de sentiments.

Très vite, la discussion se tourna vers un autre sujet, sur le style et la manière de combattre de la Marina. Elle ne fut pas réellement étonnée de voir que le réparateur officiel des armures en sache autant sur sa manière de prendre les armes. Le vieux maître de la belle avait réussi à lire en elle comme dans un livre ouvert et lui avait appris à ne pas se fier qu'à la force pure et que parfois il fallait passer par d'autres chemins avant d'arriver à ses fins. Elle avait d'ailleurs presque parfaitement réussi à mettre en action ces précieux conseils;

_Effectivement, comme vous pouvez le constater, je ne dispose pas d'un physique hors normes. J'utilise donc différents moyens de me battre. J'ai eu l'occasion de tester quelques techniques sur de petites frappes, et ... Elles ont presque toutes été payantes ... Évidemment, je manque encore d'entrainement !

En réalité, son style de combat s'apparentait parfaitement à la Murène. Son dernier compagnon de route en avait su beaucoup plus qu'il ne l'avait réellement avoué, et même si Ekydena n'avait jamais forcer son maître à s'étaler sur ce sujet, elle était persuadée qu'il avait toujours su qu'elle serait l'élue de la Scale. Ce n'était d'ailleurs pas pour rien qu'il l'avait poussé à étudier de plus prêt ces magnifiques créatures. Tout comme elles, elle ne lançait une offensive que si l'on venait l'attaquer en premier, et une fois lancé dans le combat, elle pouvait se montrer pleines de ressources. Tout comme ces soldats qui avaient réussi à terrasser un Titan, d'après les récents dires d'Ajay. Elle était impressionnée, il avait sans doute fallut bien plus de courage que de force pour oser se lancer dans un tel combat;

_ Tout comme vous, je n'ai qu'eu vent de cette fabuleuse histoire, j'aurais également souhaité en savoir d'avantage.

Les dernières paroles du Général déstabilisèrent quelque peu la Marina. Certes, elle avait de l'ambition et comptait bien défendre le territoire de la Mer avec ferveur, mais ce petit clin d’œil d'encouragement fit sourire la jeune femme. On ne pouvait pas l’empêcher de rêver à de grande choses après tout, et tout le monde aspirait un jour à faire de grandes actions.

Cette petite discussion avec le Maitre des lieux l'avait ressourcée, et revigorée. Elle se sentait d'une bien meilleure humeur qu'au début de la journée et était fière d'avoir pu recevoir les quelques petites confessions de ce grand combattant, même si elle se garderait bien de le lui faire savoir. Elle l'avait prit comme la naissance d'un lien particulier qui les unissait à présent. Rien d'officiel non, juste une petite discussion qui lui redonnerait la force de se battre dans les moments difficiles. Les souvenirs d'un fils et d'un combattant perdu qui les rapprochaient. Du moins, c'était la sensation qu'elle avait en regardant le grand et beau Général. Elle commença à rougir, signe qu'il était peut être temps de partir vers un autre pilier avant qu'Ajay ne remarque quoi que ce soit. A nouveau, elle baissa sa tête en signe de respect et s'adressa à lui;

_ Cette conversation m'a fait chaud au cœur. Je sais à présent pourquoi mon armure me dictait de me rendre à votre pilier en premier. Je suis réellement ravie d'avoir fait votre connaissance et j'espère sincèrement pouvoir vous prouver ma valeur.

Toujours la tête baissée, elle attendais que le Gardien l'autorise à quitter les lieux pour se rendre vers le prochain pilier.

Citation :

Repos 1/2

Encore une fois, une dernière fois, Ajay hocha gravement la tête. Cette discussion n’avait pas été de tout repos pour lui. Il avait l’impression d’avoir fait une saigné pour faire sortir le mauvais sang de son organisme. Il n’avait pas complètement tort non plus. Les blessures de l’âme sont les plus difficiles à soigner et peut-être qu’après huit ans, une discussion se comptant en minute l’avait exorcisé de ses démons. Souriant franchement, montrant même ses belles dents pas, trop, abimé par l’âge, pour la première fois, le général se sentait mieux. À l’image de la sensation grisante que l’on ressent après un combat acharné, il ressentait une fatigue physique mais une réelle légèreté de l’esprit.

-Je te remercie également d’être venu. Ta présence a été un baume des plus apaisants. J’ai probablement plus appris que toi durant notre échange.

Les pupilles du vieil homme brillait presque de bonheur. Voila bien longtemps qu’il ne s’était pas sentis si bien. Comme à l’aube d’un nouveau jour, les démons de la nuit rejetés dans des brumes de souvenirs. Si ce n’était oublié, d’une certaine façon, pardonné.


-Comme je l’ai dit plus tôt, je ne peux que te conseiller d’aller voir Théodora, une des personnes les plus digne que j’ai pus rencontrer. Par contre, si tu veux entendre parler de ces titans, il te faudra aller demander au légat en personne.

Allez questionner le légat était une autre paire de manche. Même pour un général, il fallait choisir ses mots avec réflexion. D’un autre côté, c’était dans ses rencontres que l’on progressait. Avoir le couteau sous la gorge de temps en temps n’était pas un mal et Orpheus était peut-être dur mais loin d’être cruel. Peut-être un peu trop fanatique mais qui ne l’étaient pas dans ce sanctuaire sous-marin ?

-Je te laisse repartir en te remerciant encore de ta venue. Bonne chance dans ta quête et saches que mes quartiers sont toujours ouvert aux personnes de valeur.

Il le faudrait bien car de nombreux obstacle attendraient la jeune fille. De nombreux guerriers encore cachés dans l’ombre.