Saint Messages : 124 Localisation : Sanctuaire Renommée : 478
Feuille de personnage
Armure: Gold Cloth du Scorpion
Rang de l'Armure: Or
Expérience: 136  |  Sujet: Antares, Gold Saint du Scorpion  Lun 19 Sep - 14:28 | |
| HRP:Age: 24.
Quelle est votre expérience des forums RP ? Bah, ça fait un bout de temps qu'on se suit tous, alors je dirais que la Banane est inimitable, non?
Comment avez-vous connu SSU ? Un jour je suis tombé sur une conversation skype qui disait qu'Epthal s'impliquait à fond dans un forum, alors j'ai voulu voir ça en vrai °_°
RP:Nom : Antares
Âge : 25 ans.
Armure demandée : Armure d'Or du Scorpion.
A quoi ressemble votre personnage la première fois qu'on le rencontre ?
Tout d'abord une beauté sombre, une haute stature, imposante, soit une multitude d'avantages pouvant attirer la jalousie autant que l'admiration. Ce qui frappe en fin de compte reste la chevelure fournie, mélange subtil de bleu de cobalt et de bleu roi. Ascendance régalienne? Peut être, si on y ajoute un visage complexe, au nez finement ciselé, à la bouche fine et délicate, aux yeux d’un bleu aussi soutenu que sa crinière, profonds et grand ouverts au milieu de cette barrière de cils longs et fragiles qui les adoucissent quelque peu, leur conférant une certaine beauté féminine, une brillance, semblable à des yeux de biche…en conclusion, la noblesse et la charisme de cet homme ne sont plus à faire.
Noblesse de traits autant que de cœur. Certains seraient écœurés, moqueurs même face à la droiture qu’Antares affiche obstinément, mais étant donné l’entêtement du type, cela équivaut à l’incessant heurt des flots sur un récif saillant. Il eut pu briguer l’armure de la balance, tant le sentiment d’équité est fort en lui, mais le destin et surtout les événements de sa vie passée se sont évertués à le mettre sur le chemin du seigneur au venin, ichor sombre qui coule maintenant dans ses veines, symbolisant les démons intérieurs qui le hantent.
Mais bien sûr, les démons intérieurs restent à la discrétion de celui qui veut bien se laisser torturer. L’image qui est laissée au monde est celle d’un homme charmant, éduqué, avec certes une certaines théâtralité et un goût prononcé pour l’humour léger, badin, pouvant déborder sur des registres plus noirs, témoins de la morgue dont le soldat d’Athéna peut faire preuve parfois. Ami dévoué, il est aussi un ennemi terrible, se distinguant de tout autre combattant par sa tendance à laisser le choix de la reddition à son adversaire, le mettant peut à peu devant le fait accompli de sa défaite imminente, et l’adjoignant à baisser les armes et conserver sa vie, qui reste somme tout précieuse. Car il est un fervent défenseur des préceptes de la déesse, et de sa mission de protecteur de la Terre, chaque vie méritant pour lui de rester en ce monde, et non de partir sur les territoires d’Hadès. Mais ne croyons pas qu’il est faible, loin de là. Tout combattant cherchant la mort véritable s’en verra dispensé sans vergogne, particulièrement si son âme est sombre, ou pire, rongée par la Rage écarlate du feu de la guerre.
Antares n'est pas un nom qui fut choisi au hasard, symbole de l'étoile principale de la constellation du Scorpion, mais aussi de son aversion pour le Dieu de la Guerre (littéralement anti-Arès), et de son désir de venger les pertes subies dans sa vie passée.
Histoire :
Tiens le manche fermement, comme ça. Voilà, maintenant pousse vers l’avant en transférant ton poids sur la jambe d’appui, et pique au plus profond. Ça y est, tu peux pousser vers le haut pour soulever le ballot de paille.
La vie d’un jeune homme au sein de la province romaine de Macédoine n’est pas faite que d’exploits et de batailles épiques. C’est aussi du purin, des poules et tout simplement de la poussière. Certains philosophes disaient que les rêves n’étaient que poussière tant qu’ils n’étaient pas maintenus par le ciment de la volonté. On pouvait dire dans ce cas précis que la réalité était elle-même poussière, laissant la bouche pâteuse et les yeux secs. Car dans son village natal, le climat aride des collines exposées au soleil laissait en période estivale la terre aussi sèche qu’un cul de putain après avoir fait le tour d’un camp de légionnaire. Et on brassait donc la poussière à chacun de ses pas. C’était ce qui forgeait les hommes de cette contrée, ce qui faisait leur force, la rudesse du climat, avec ses hivers glacials, et ses étés infernaux. La terre d’ici était à leur image, sèche, creusée par les éléments, mais néanmoins fièrement dressée vers le firmament.
Le petit garçon qui aidait son père aux travaux qui incombaient à un éleveur de bétail faisait partie de ces fiers hommes dressés eux aussi face au ciel, travaillant la terre pour en tirer subsistance, et survivre dans cet environnement particulièrement peu propice à l’abondance. Depuis une poignée de siècle pourtant, l’empire romain avait conquis ces terres, apportant ses techniques d’irrigations et de logistique, créant des voies ou améliorant celles déjà mises en place lors de la période des Grands Empereurs de Macédoine. Il ne fallait pas croire qu’ils avaient amené la civilisation, pourtant, car il y avait eu des empires partant de ce pays, et la civilisation était assez raffinée pour avoir eu l’intelligence d’accepter les changements bénéfiques que les voisins avaient pu découvrir. Mais bien sûr, dans les régions plus reculées du pays, nul aqueduc, nul bain public, seulement ce que les gens du coin pouvaient façonner de leurs mains. Et c’était ce que s’évertuait à faire chaque membre de ce village, y compris notre jeune garçon, œuvrer au mieux afin de rendre la vie moins difficile.
Il y mettait tout son petit cœur, bien entendu, prenant la tâche pour quelque chose de capital, aidé en cela par la bienveillante présence de son père qui le corrigeait dans ses gestes pour lui apprendre les rudiments de la vie d’homme de troupeau. Et son sourire venait élargir son visage, l’illuminant à chaque fois qu’il recevait un compliment ou une parole entrainante.
Tu vois, fils, tous œuvrent à ce que la vie de l’ensemble de la population soit assurée.
Une main sur l’épaule de son jeune enfant, le Magistrat regardait les travailleurs absorbés par leurs tâches sur le perron de la maison qui l’avait accueillit pour la nuit. Le noble en charge de ce village c’était empressé de les accueillir avec tout le poncif dont il était capable, mais aux yeux de l’homme au service du Préfet, tout cela n’était que faribole et pinaillerie. Sa droiture était pourtant connue de tous, dans un monde où la corruption était monnaie courante. Connue de tous, et vecteur de danger. Pour son fils, véritable portrait craché de son géniteur, il restait un exemple, un pilier de droiture au milieu de ce monde changeant sans cesse. Un mentor, et un appui.
Et il n’y a aucune honte à faire partie de ce grand ensemble, d’un niveau à un autre. Ces hommes et ces femmes sont aussi vaillants que nos guerriers citoyens, et ont autant de volonté et de force que les centuries qui vont par monts et par vaux pour assurer le bon état des frontières. Non pas que je cautionne la tenue d’un aussi vaste empire, qui pour moi reste un désastre tactique – tu me connais, et tu connais mon avis, mais ne le répète surtout pas si tu ne veux pas attirer des ennuis sur la maison – mais il ne faut pas oublier les bienfaits qu’ont pu nous apporter les romains au fil des siècles, même si on assiste maintenant à une certaine décadence.
Posant une main sur l’épaule de son garçon, il balaya le paysage de son autre main.
Quand je regarde ces gens s’activer, j’ai foi en notre peuple. Car les états naissent et meurent mais ces gens, mon enfant, ces gens continuent de vivre et de faire perdurer notre humanité. La somme de leurs actions est éternelle, même si leur vie est éphémère elle aussi. Et chaque homme possède en lui ce potentiel, même si il s’est parjuré. Il ne tient qu’à lui de racheter ses fautes et d’œuvrer à cette grande action. Comprends-tu cela ? Comprends-tu pourquoi nous devons consacrer nos vies à améliorer les leurs ?
Oui, père.
Le Magistrat savait pertinemment que son fils était bien trop jeune pour capter le sens de ses paroles, et qu’il ne répondait que pour lui complaire, mais il laissa passer, quittant des yeux sa progéniture avec un sourire. Au moins, celui-ci aspirait à suivre ses enseignements, ce qui augurait de bonnes choses pour son éducation future. Car du haut de ses 7 ans, son héritier présentait des qualités qui le rendaient déjà fier. Vif et enjoué, malgré sa jeunesse, il faisait montre d’une volonté particulièrement développée, qui l’entourait comme une aura lorsqu’il enflammait son sang pour une cause de son choix. Il serait plus tard un grand meneur d’homme sur le champ de bataille, pensait l’homme, et encore après un politicien efficace, si les dieux le permettaient…
------------------------------------ Formez les rangs ! Formation compacte !
Le cri résonna dans cette chaude journée tombant sur sa fin, puis fut couvert par le hurlement d’une multitude d’hommes, un appel au sang qui glaça le sang de certains, et en réveilla d’autres, notamment le jeune garçon aux cheveux coupés au bol, d’un bleu profond
Restez à l’intérieur, Magister !
Son avertissement fut noyé dans un gargouillis alors qu’une flèche trouvait la faille sous son casque et traversait la chair tendre de son cou. Un mouvement de répulsion sous l’effet de la surprise le contraignant à reculer au fond du chariot servant à le transporter, le patriarche sortit précipitamment, saisissant au passage le glaive laissé tombé par le mort. Dehors, tout n’était que chaos, le cliquetis des armes se mêlant aux cris des combattants, aux hurlements des blessés, et aux gémissements des moribonds. Se retournant brièvement, l’homme posa une main sur le torse de son jeune, l’adjoignant à se mettre autant à couvert que le chariot ouvert le permettait.
Reste ici, fils, et n’en bouge pas, sauf si la situation se révèle être désespérée. Dans ce cas là fouette les chevaux pour qu’ils t’emmènent le plus loin possible, ou court comme le vent. Je reviendrais, ce ne sera pas mon dernier combat.
Il partit, l’arme au poing, ralliant ses hommes tout en se saisissant d’un bouclier. Les barbares écumants, des Huns à voir leur accoutrement, combattaient avec le feu dans le sang, comme possédés par le Dieu de la Guerre lui-même. Ces démons, en grand nombre alors que l’on se trouvait pourtant loin de la frontière de Thrace, qu’ils avaient fini par conquérir, mettaient en déroute la machine de guerre pourtant bien huilée de la légion escortant le politicien. Les flèches avaient plu sur les hommes, bientôt remplacées par la charge implacable des cavaliers montés sur leurs poneys, maniant le sabre avec excellence. Et le garçon jugea la situation vraiment désespérée quand, assistant impuissant à la mort de son père sous l’effet d’un projectile qui vint se ficher dans sa poitrine, entrainant un râle de douleur, il l’accompagna d’un cri de désespoir, haut perché, un cri d’enfant qui se heurte pour la première fois à l’inéluctable effet de la mort. Et alors que le petit oiseau sortait de son nid protecteur, prêt à se ruer à l’encontre de celui dont il ne croiserait plus jamais le regard, une main puissante lui saisit le bras, et le tira de force vers les hauteurs. Le centurion, l’un des seuls hommes à posséder un cheval, l’avait placé devant lui, et talonnait maintenant sa monture pour passer au travers des assaillants et de leurs victimes. Plus rien ne comptait, sinon la fuite, et le petit homme qui se débattait dans ses bras ne rendait pas les choses aisées. Lui enserrant le coup en enroulant son bras musclé autour, il secoua celui-ci pour lui faire entendre raison.
Calme, petit Dominus ! J’essaye maintenant de sauver votre peau ! Ah !
Un combattant avait armé son bras, tirant à l’aide de son petit arc asymétrique à l’encontre des deux cavaliers. Alors que l’homme levait le bras dans une vaine protection il sentit quelque chose passer devant lui, le petit homme se dérobant à sa prise. Tout sembla se figer, rien qu’un instant, puis ouvrant les yeux, il pu voir le fils du Magistrat, pied à terre, tenant la flèche d’une main. Celui-ci, tout à sa rage, retourna l’arme, avant de la lancer de toutes ses forces en direction du guerrier des steppes, hurlant de sa voix d’enfant. Le guerrier se retrouva projeté sous l’effet de la vitesse et de la force de l’impact, entrainant des combattants avec lui. Passé la stupeur, en bon militaire, l’homme attrapa le petit héros par le col, partant au grand galop au travers de la bataille. Il aurait du temps pour réfléchir à ça, plus tard. Il fallait déjà s’assurer que les poneys, rapides, ne les rattrapent pas.
------------------------------------ Vous êtes sûr de ce que vous affirmez ?
On ne peut plus. Il est béni des Dieux.
C’est chose assez rare de nos jours pour avoir le mérite de capter mon attention. Avec la religion du Dieu Unique qui prolifère partout, les Dieux nous envoient des signes sous la forme d’enfants bénis pour nous montrer qu’ils ne nous ont pas abandonné. Reste à savoir si tu dis vrai, Arricus.
S’il vous plait, procédez.
Le vieil homme enserré dans sa toge se rapprocha du duo qui lui faisait face. Arrivé à la hauteur de l’enfant il lui saisit le menton, soulevant son visage pour le scruter de son œil chassieux.
Alors, qu’est ce qui fait de toi un être aussi exceptionnel, jeune garçon ? N’aies pas peur et réponds à ce que je te demande.
Je…je n’en sais rien, érudit.
Laisses moi sonder ton regard, voir si je décèle quelque chose. Hmmm…intéressant, oui, peut être que…
Vous voyez quelque chose ?
Les bras croisé, le militaire attendait le verdict. Même sans sa tenue, il conservait un air martial indubitable.
Non ! Rien ! Il me faut essayer autre chose. Suis moi mon garçon, nous allons voir ce que tu as vraiment en toi !
Il emmena le petit dans une pièce à l’intérieur du temple, protégée par un ensemble de draperies qui cachait aux yeux des profanes la sainteté du lieu. Ici des candélabres, encensoirs et autres objets de cultes s’amassaient, et l’atmosphère était baignée d’une odeur acre et lourde. Restant sur le pas de la porte, le vieil homme s’adressa au légionnaire.
Ici s’arrêtent vos pas, si vous le voulez bien. Les affaires des dieux ne concernent qu’eux seuls, et moi, bien sûr, puisque j’ai voué ma vie à les servir. Ce ne sera pas long.
Fermant les pans de tissus sur le soldat qui, grâce à un entrainement rude, cachait sa déception, il se tourna vers son invité. Celui-ci regardait partout autour de lui, placé au centre de la pièce. Outre le choc qu’avait causé la mort de son paternel, le voyage jusqu’en Delphes l’avait complètement déboussolé. Il semblait maintenant pareil à un poisson hors de l’eau, ou un oisillon vraiment tombé du nid.
Dis-moi, te souviens-tu de ce moment lors de l’embuscade, celui-là même où tu as lancé le javelot sur cet homme ?
Visiblement, cette question troubla le petit homme, son regard cherchant quelque chose dans les trames du tapis qui se trouvait sous ses pieds. Retranché à l’intérieur de lui, il refusait le dialogue. Son traumatisme était flagrant.
Tu peux y aller, jeune garçon, les barbares ne sont plus là. Vous leur avez échappé, te souviens-tu ? Te souviens-tu de ce que tu as du faire pour repousser tes poursuivants ? Et cet archer, comment lui as-tu fait ça ? Je suis ici pour démêler la vérité des chimères, pour voir si effectivement tu es aussi exceptionnel qu’Arricus le dit. Allez, laisse remonter ces souvenirs…
Il avait parlé sans discontinuer, maintenant la conscience de l’enfant sur sa voix. Habile, le vieil homme avait commencé à allumer les encensoirs de la pièce, les laissant diffuser leur fumée chargée. Le mélange d’herbe qu’il avait utilisé permettait la mise en place d’une transe légère, qui mettrait sa cible en condition. Il n’aurait d’autre choix que de se plonger dans les moments voulu, sous l’impulsion de la voix de son guide.
------------------------------------ Voici la tablette le certifiant. Je vous le confie, donc. Puisse la déesse se pencher sur lui.
Puisse-t-elle le faire, en effet. S’il en est digne.
Le centurion s’agenouilla, se mettant au niveau du jeune garçon. Passant une main paternelle dans ses cheveux pour le rassurer, il entama d’une voix grave :
Écoute, ne te tiens pas pour responsable de ce que tu as pu causer. Ton père est mort en héros, et tu te dois de préserver sa mémoire, afin que son travail devienne immortel. Rappelle-t-toi ce qu’il disait souvent, que les actions des hommes ne meurent jamais, qu’elles agissent sur le futur et les rendent immortels. Tu as le potentiel de devenir quelqu’un de puissant, et la grandeur d’âme du digne fils d’un homme bon. Sauvegardes ses préceptes, ils sont susurrés par la déesse elle-même.
Il se releva, puis, après un signe de tête respectueux assortis d’un poing sur le cœur à l’encontre du gardien, tourna les talons.
Adieu, j’entendrais de tes nouvelles, sûrement !
L’homme à la porte du sanctuaire, le regardant partir, se tourna enfin vers le petit bout d’homme complètement désorienté, auquel le destin échappait.
Alors comme ça tu as fait exploser une salle d’un temple de Delphes, hein ? Allez, suis moi, viens découvrir ton nouveau foyer. Le Sanctuaire d’Athéna sera ta vie, à présent.
------------------------------------ Je suis Antares.
Pourquoi choisir un tel nom ? Outre le fait que ce cela fasse affreusement cliché, mon ami, je trouve que c’est à la fois présomptueux et suicidaire.
On laisse bien sa vie derrière soit pour embrasser l’habit d’un servant de la déesse, non ? Alors cette question est tellement utile que je n’y répondrais pas.
Et bien, tu me parais bien grande gueule, ce matin, voyons voir si ton verbe est aussi percutant que tes poings.
Oh, il l’était. Après tant d’années d’entrainement, de privations, d’affutage de la volonté et de montée en puissance du cosmos, nul doute que celui qui se faisait maintenant appeler Antares avait de quoi répondre à son maitre. Propriétaire de la Silver Cloth d’argent de Persée, il avait lutté toute sa vie pour en arriver là. Et Pontius était un formidable mentor, traversant avec lui les plaines luxuriantes de la connaissance, attisant sa puissance au fil du temps.
Son départ fut d’autant plus douloureux. Sentant la vieillesse le prendre, et la maladie gagner du terrain, le Chevalier d’Or du Scorpion avait agi de la plus noble des façons : délaissant sa fonction au profit d’un nouvel élément, il s’était retiré, avec l’aval du grand Pope en personne. Il ne plus restait qu’à savoir qui était digne de l’armure.
------------------------------------ Mais bien sûr, que j’en suis digne ! Demetrias d’Argent de l’Ophiuchus sera invaincu ! Cela va sans dire…
Armure habituellement portée par des représentants féminins, c’était pourtant ce que l’on pouvait considérer comme un homme qui sa pavoisait dedans. Cette langue de vipère fanfaronnait, ce qui avait la particularité d’agacer fortement l’ensemble des concurrents présents, en leur donnant plus ou moins l’envie de vomir. Bien sûr, il avait autant ses chances que les autres, puisque son armure était restée dans sa Pandora Box. Le gain se ferait sur la base même des compétences personnelles de chaque challenger, comme il l’avait toujours été. Et chacun se préparait à sa manière. Comme par exemple le jeune homme aux cheveux bleus roi, qui, accroupit contre une pierre dressée, priait la déesse. Tout se jouait pour lui aujourd’hui, l’accomplissement de sa quête, l’obtention d’un pouvoir nécessaire pour rendre justice pour ses pertes. Priant avec ferveur, il tenta de se persuader lui-même de la véracité de ses arguments. Tout comme son père, tout comme lui, le détenteur de la Scorpio Gold Cloth laissait le choix à sa victime de se ranger du bon côté, de travailler à être meilleur, de se rendre à l’évidence. Mais plus particulièrement comme Antares, le venin coulait dans ses veines, ce qui était pour lui l’indéfectible envie de rétribution à l’encontre des malheurs qui avaient marqués sont enfance. Un chevalier du bien en demi-teinte, en somme, qui malgré son penchant pour la justice suivait sa propre voie. La complexité des hommes derrière l’armure n’était pas une légende, et le jeune homme lui-même n’y faisait pas exception. Mais c’était le propre des hommes que d’être multifacette et Athena, dans sa grande mansuétude pour le genre humain, acceptait les travers des hommes et continuait de les protéger.
La lutte débuta, sans pitié, violente et sauvage. De partout, les concurrents fondirent, s’entrechoquant dans un bruit mat de chair contre chair, les cris de défis et de colère se succédant aux ahanements. C’était une mêlée générale, un combat qui verrait un seul concurrent sortir vainqueur. Antares, en stratège qu’il était, formé par le meilleur d’entre tous, avait décidé d’économiser ses forces, frappant lorsque cela s’avérait nécessaire. Ce qui paraissait des heures pour les adversaires ne fut en fin de compte que des dizaines de minutes, mais finalement les rangs se clairsemèrent peu à peu, à mesure que certains se faisaient mettre hors combat, le tout sous la présence imposante de la Pandora Box du Scorpion d’Or. Finalement quelques duels se mirent en place, les quelques combattants encore debout ne pouvant se préserver plus longtemps de la force de leurs adversaires. Les cosmos s’étaient mis à bouillonner de toute part, chacun créant et détruisant des univers entiers à mesure qu’ils utilisaient ce formidable pouvoir pour annihiler leur opposant grâce à des attaques inaccessible à un humain lambda. Le chevalier de Persée, ayant jusque là économisé ses forces, se lança lui aussi dans la partie. Le risque était élevé pour chaque aspirant de se voir planter un couteau dans le dos, aussi chacun frappait puis assurait ses arrières, prudents. Quelques hommes tombèrent, encore, jusqu’à ce qu’il ne reste plus que trois opposants, comprenant Demetrias et le guerrier aux cheveux bleus. Le pauvre bougre se trouvant entre les deux challengers sentit bien qu’il était de trop, et qu’il ne tiendrait pas longtemps, entre le marteau et l’enclume. Aussi tenta-t-il de négocier.
La compétition vous lie dure depuis si longtemps ! Laissez-moi-vous aider à vous départager ! A deux nous pouvons faire pencher la balance !
Ta stratégie serait louable si elle n’était motivée par la couardise.
Comme un seul homme, les deux ennemis foncèrent sur le troisième larron, tentant de l’atteindre tout en essayant de placer quelques frappe l’un pour l’autre. Bien aiguisée était la vue du spectateur capable de percer le flou des gestes de ce trio infernal. Finalement, d’un coup combiné, assez puissant pour fendre une montagne, le pauvre stratège fut proprement éjecté du combat. Il n’avait pas encore touché le sol que les deux adversaires avaient rompu le contact, avant de revenir l’un sur l’autre, profitant de leur inertie pour augmenter leur force de frappe. Les coups pleuvaient, traversant le mur du son grâce à la puissance de leur cosmos, et chacun commençait à accuser le coup de cette lutte éclair qui avait vu bien des déferlements d’énergie se produire. Quand ils comprirent que la seule solution pour les départager serait d’opposer la totalité de leur force brute, les deux hommes battirent une nouvelle fois en retraite.
C’est donc ainsi que cela doit se passer.
Semblerait bien.
Tu finiras écrasé par la puissance de mon cosmos ! Abandonne !
Tu sais pertinemment que je ne laisserais pas la victoire si près du but, surtout pour ta pomme. Je ne te proposerais pas le même choix, puisque visiblement tu as déjà décidé de ton sort. Je sais reconnaitre quand quelqu’un est buté au point de se prendre le mur dans sa course. Ramène-toi, qu’on en finisse !
Laissant en eux la puissance des galaxies exploser, ils fondirent l’un sur l’autre, vengeurs. Alors que quelques fractions de temps le séparait du choc, Antares mis toutes ses aspirations dans son poing, toutes ses croyances, sa vision de la justice et sa conception des hommes, de leur destinée, les enseignements prodigués par ses différents mentors, son devoir de mémoire envers son paternel.
Le choc se produisit. La Scorpio Pandora Box s’illumina.
Lorsqu’enfin la lumière produite par la collision de ces deux étoiles filantes s’estompa, il ne restait qu’un seul homme debout, vêtu de la Cloth complète du Scorpion, qui avait su trouver en lui l’écho d’une volonté forte et d’aspirations sincères. Sur l’or de l’armure se détachaient très nettement les mèches d’un bleu profond, offrant un contraste saisissant, rehaussé du rouge carmin de l’ongle terminant son index, pointé vers l’homme à terre, exsangue.
Sache que l’armure ne s’acquiert pas pour la gloire et la puissance personnelle, mais bien au service de l’humanité et, à un tout autre niveau, à celui d’Athena ! Je suis Antares du Scorpion, nouveau porteur de cette Gold Cloth. Il n’est plus question d’en douter.
------------------------------------ L’introduction auprès de ses pairs fut un succès. Beaucoup de chevalier était vieillissants, mais déjà la nouvelle génération était en marche, à l’image de ce Grand Pope d’une jeunesse et d’un génie qui remettait en question l’ensemble des membres de la caste. Au cours des quelques années qui suivirent, Antares eu le loisir de voir l’arrivée d’autre jeunes, tous surprenant, prenant le pas sur leurs mentors et acquérant la légitimité de leurs armures. Une grande affection monta en lui à l’attention de ces nouvelles recrues prometteuses.
Affilié à la maison du Scorpion, dernier passage avant celle du Sagittaire, c’est tout naturellement que le chevalier dévoua son âme au Grand Pope, prenant d’autant plus sa mission au sérieux qu’il était le dernier rempart avant une maison qui pouvait se trouver vidée de son propriétaire, qui avait d’autres occupations. Fidèle aux principes inculqués par ses pères, qu’il soit spirituel ou biologique, il usa de son pouvoir dans le plus grand respect de ses préceptes de Justice et de compassion envers le genre humain. Pourtant, au fond de lui, bouillait l’esprit de revanche à l’encontre des barbares de l’Est, pantins du Dieu de la Guerre.
Dernière édition par Antares le Mer 21 Sep - 17:31, édité 1 fois |
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