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Citation :
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Et voila, il est temps de vous faire part de notre nouveau projet...

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 Adrix - Gold Saint du Poisson

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AuteurMessage
Saint
Adrix
Adrix
Messages : 31
Renommée : 248

Feuille de personnage
Armure: Gold Cloth du Poisson
Rang de l'Armure: Or
Expérience: 10
Adrix - Gold Saint du Poisson Empty
MessageSujet: Adrix - Gold Saint du Poisson   Adrix - Gold Saint du Poisson I_icon_minitimeMer 1 Fév - 23:45

Citation :
.:HRP:.
Age ~ 18 ans

Quelle est votre expérience des forums RP ?
Assez longue je dirais, ca doit faire entre 6 et 7 ans que je vagabonde sur plusieurs forums. J'ai commencé surtout sur un forum Fullmetal Alchemist. J'ai aussi une certaine habitude des jeux de rôles sur table et j'avais envie d'essayer un forum disons plus... ordonné pour essayer ^^

Comment avez-vous connu SSU ?Calyps m'y a sournoisement attiré è.é" On fait parrainage d'ailleurs

Citation :
.:RP:.
Nom ~ Adrix / Eleonor

Âge ~ 21 ans, en paraît moins

Armure demandée ~
Gold Cloth du Poisson

.:A quoi ressemble votre personnage la première fois qu'on le rencontre ?:.



"Quand vous vous retrouvez à deux dans un même corps, vous savez que votre vie a prit un tournant foireux quelque part"
~Adrix~
Une bouffée d'air frais teintée par une énergie candide propre aux jeunes années. Voilà sans doute la première chose qui s'imposa à mon esprit lorsque je vis le visage radieux de cet individu dont je ne saurais dire avec certitude s'il appartenait au beau sexe ou non. Et, si on ne me l'avait pas affirmé tantôt, alors qu'il se tenait devant mes yeux, sans doute aurais-je eut bien du mal à croire que j'avais là a faire à un combattant formidable.
Bien loin de ceux d'un lutteur, ses traits étaient d'une finesse rare, comme ceux qu'arborent les meilleurs sculptures du temple et son être entier dégageait une sensation diffuse de fragilité et de dureté à la fois. Il se mouvait avec grâce et légèreté, sautillant et tourbillonnant dans le vide comme s'il prenait part à une danse dont lui seule serait à même d'entendre la mélodie. Son comportement m'évoquait ceux des enfants qui courent sans cesse dans les rues de la cité, il riait sans cesse, et son hilarité avait quelque chose de rafraichissante. C'était comme si le monde extérieur n'avait aucune prise sur lui, qu'il se riait aussi bien de ma présence que de la guerre approchante. Il arborait des habits légers, une simple toge blanche, nue de tout ornement inutile, les manches séparées du reste de la tenue.

Alors qu'il continuait son spectacle solitaire, ses longs cheveux couleur de blé flottaient autour de lui, entourant son visage d'un halo doré. Autant la finesse de ses membres que son teint clair rappelaient ceux d'une femme et pourtant, plus je l'observais et plus me laissait-il une impression définitivement masculine. Quelque chose dans son regard, dans sa gestuelle, dégageait une virilité discrète mais bien présente. Il m'apparaissait délicat, mais certainement pas faible. En fait, il irradiait tout simplement d'une absurde confiance en soi, à des lieux de la crainte constante qui étreint le coeur des individus fragiles. Le monde pouvait s'effondrer, il me donnait le sentiment qu'il s'en sortirait malgré tout.

Etrangement, l'aura qu'il dégageait n'était ni d'une chaleur bienfaitrice pas plus qu'elle n'inspirait la morsure glacé de la peur. Il était, pour ainsi dire, d'une neutralité absolue, associant harmonieusement ténèbres et lumières sans laisser nulle de ses deux soeurs prendre l'ascendant sur sa jumelle. Le halo d'énergique qui émanait de lui était d'un éclat formidable, surtout pour si petit bonhomme. Et, quand bien même il avait tout d'un grand enfant, il me laissait un arrière goût difficile à définir. Là où les jeunes sont pour la plupart aussi limpides que l'eau d'une rivière, son esprit à lui me semblait plus obscure que celui de bien des adultes. Alors qu'il semblait s'amuser d'un rien, je ne parvenais pas à saisir ses pensées et, si beaucoup auraient trouvés son comportement mignon, l'espace d'un instant, il m'apparut angoissant.

C'était comme si cette frimousse qui aurait pu inspirer bien des artistes dissimulait autre chose qu'une insouciance aveugle. Lorsque, fatigué par ses pirouettes, j'essayais de lui saisir de le bras, mes doigts se refermèrent sur du vide. Quand je m'approchais de lui, il s'éloignait l'air de rien, laissant entre nous une distance constante, assez près pour me faire face, et en même temps tout juste hors de portée de ma poigne.

Insaisissable, aussi bien physiquement que mentalement, voilà ce qui le définirait bien, et plus je m'approchais, plus il me semblait évoluer à un niveau qui me dépassait totalement.
Allait-il attaquer ? Ou bien préparait-il quelque chose d'autre ? Je ne parvenais pas à lire dans ses intentions, et ce manque de maitrise m'inquiétait. Cette naïveté confondante, cette bonne humeur permanente, tout cela n'était-il qu'une façade ? Le simple jeu d'un acteur qui, sous sa cascade blonde et son sourire charmant, cachait une intelligence et une malice insoupçonnable ? Le temps d'un battement de cœur, quand ses yeux couleur rubis croisèrent les miens, le sourire joyeux prit des allures de rictus carnassier.
Son regard... Je crois que je n'oublierais pas de sitôt cet éclat rougeoyant. Il était charmant, et pourtant j'y apercevais une ruse presque hostile. Il ne me craignait pas un seul instant, et, d'un seul coup d'oeil, me fit comprendre que ce n'était pas réciproque. Il se fondait dans ses prunelles un cocktail improbable de compassion, de pureté et d'écrasante supériorité. C'était... comme s'il lisait en moi comme dans un livre ouvert, que sa vision s'étendait jusque dans les tréfonds de mon esprit tout en sachant que je ne pouvais en faire autant.

Il n'attendit pas que je lui pose une question pour ouvrir la bouche. Sa voix était fluette, et sa conversation interminable. C'était un véritable moulin à paroles, un cheval au galop qui ne s'arrêtait plus une fois lancé. Les phrases s'enchainaient vite, ses remarques étaient ironiques, souvent amusantes et, s'il semblait aborder tous les problèmes avec une légèreté déroutante, je descellais ici et là des éclats de clairvoyance bien plus matures. Il se moquait de moi, de lui, du monde entier même et recommençait à rire tout seul. Il était de bonne compagnie, répondant avec honnêté aux quelques interrogations que j'arrivais à soulever. L'éclair menaçant que j'avais cru voir tantôt ne devait qu'être une illusion, il tenait plus du clown que du tueur. Il était curieux de tout, observant le monde avec de grands yeux fascinés.
Et, alors qu'il apercevait mon sac de provision accroché à ma ceinture, son expression changea en une fraction de seconde. Intrigué, j'allais lui en proposer un bout, mais je remarquais trop tard qu'il tenait déjà mon déjeuner entre les mains. Subitement, son comportement correspondait bien mieux à son allure, s'empiffrant avec gourmandise sans même supposer que la nourriture pouvait être empoisonnée. Il m'avait déjà dit nourrir une passion sans limites pour tout ce qui touche au sucré, et à le regarder engloutir mes provisions, je voulais bien le croire.

Je remarquais cependant quelque chose de plus étrange encore que cette infantilisme constante. Alors que nous discutions de choses et d'autres, certaines de ses phrases ne semblaient pas m'être adressées. Son regard se perdait dans le vague, exactement comme s'il s'adressait à un second interlocuteur caché quelque part dans mon dos.
Et, lorsque je l'interrogeait à ce sujet... Il se passa quelque chose d'incroyable. Il changea. Du tout au tout. C'était le même visage, le même corps, et pourtant c'était une autre personne. Son regard changea subtilement et, alors qu'il rabattait ses cheveux derrière son oreille d'un geste de la main, j'aurais juré avoir en face de moi une jeune fille. Tout ce qui m'apparaissait masculin avait laissé la place à une féminité assumée. Son aura elle même avait changée. Elle n'avait pas plus sombre, quoi que pas plus lumineuse pour autant. Elle était... différente. Plus acérée, plus piquante peut être. Ses yeux avaient perdus une part de leur innocence, remplacé par une flamme indescriptible, à la fois malicieux et narquois. Il, ou elle, affichait un sourire hautain plein d'assurance.

Lorsque je demandais "Adrix ?", elle eut un ricanement

"Non, Eleonor, sa soeur"


Mais, prit aux trippes par le phénomène, je fuis à toutes jambes avant d'en apprendre davantage sur cette nouvelle arrivante...



.:HISTOIRE:.


"La vie, c'est des bons moments, entourés de moins bons. Il faut faire avec les deux..."
~Adrix~

* 429


Une chaude journée d'été ? Une orageuse soirée d'automne où pluies et tonnerres se disputent la vedette dans un ballet assourdissant ? Ou encore une matinée d'hiver, balayée par les vents glacés ? Personne ne se souviens vraiment quand Adrix vint au monde et, pour tout dire, nul ne s'en soucie, pas même le principal concerné pour qui ce genre de détails n'a guère de sens.
Mais ce qui est vraiment important, au delà de la date ou de la météo, c'est que lorsqu'il poussa son premier cri, il n'était pas seul. Autant que puissent remonter ses souvenirs de cette époque oubliée, Adrix fut toujours aux côtés d'Eleonor. Deux jumeaux, aussi semblables de cœur que d'apparence et si les cieux n'avaient pas eut l'inexplicable envie de les opposer par le sexe, bien malin aurait été celui capable de faire la différence. C'est ensemble qu'ils étaient sur ce monde, et c'est dans la même union qu'ils allaient le découvrir.
Enfants d'esclaves, ils n'étaient pourtant pas promis à un avenir reluisant. Au mieux leurs jours auraient du passés, rythmés par une servitude paisible sans causer davantage de remous au monde. Et lorsqu'enfin le Seigneur des Morts songerait à s'occuper de leurs sorts, ils se seraient éteints dans le même anonymat que celui dans lequel il avait toujours vécu et leur histoire se serait achevée ainsi. Mais il faut croire que celles qui tissent le fil de la destinée ont un sens de l'humour qui n'appartient qu'à elles.
Le jeune homme ne se souvient hélas que de trop peu de choses en ce qui concerne sa mère. Leur premier maître lui avait expliqué à une époque que la pauvre femme avait été forcée de changer de propriétaire peu après leurs venues au monde mais que le nouvel acquéreur n'avait pas eut l'altruisme de s'encombrer de deux bambins qui commençaient alors tout juste à courir un peu partout. Et, même si ni fille ni fils ne peuvent se remémorer son visage, reste pour seuls vestiges de l'amour maternelle, la mémoire floue de quelques sensations. La douce chaleur lorsqu'elle les étreignait, la douceur de sa voix, toute la tendresse qu'on pouvait y ressentir et la grande beauté qu'elle avait léguée à ses héritiers.

Le sort n'avait pourtant pas été si cruel envers ses deux nouvelles victimes potentielles. Car si c'était bien une vie de servitude qui s'ouvrait à eux, au moins avaient-ils eut la chance de naître sous le toit d'un bon maître. Leur propriétaire, Cassio, était un homme fortuné mais juste et il respectait la vie sous toutes ses formes comme trop peu le font. Et, plutôt que d'essayer de se défaire de ses deux serviteurs à la faible valeur marchande, il les fit éduquer par une nourrice et les plaça au service de son propre fils, à peine plus âgé, afin qu'ils lui servent de compagnons dans le quotidien solitaire que sa stature sociale imposait.

Leurs premières années furent sans doute les plus belles que connurent les jumeaux et aujourd'hui encore, ce sont les jours qu'ils chérissent le plus, se remémorant avec tendresses ces bons moments d'insouciance joyeuse. Leur vie était simple, mais c'était une bonne vie. Leurs journées étaient rythmées par leçons barbantes de l'Intendant qui, bien loin de leur enseigner la littérature, se faisait un devoir de former le jeune duo pour en faire des domestiques exemplaires. Aucun détail à ce sujet ne leur était épargné, de l'art de servir le repas au maintien parfait en passant par le respect absolu de l'autorité. Un esclave digne de porter ce nom devait dévouer la moindre de ses respirations au confort et au bien être de son maître et être prêt à se sacrifier pour lui sans sourciller. Une vision des choses on ne peut plus naturelle dans les mœurs d'une société qui ne croyait guère à l'égalité de tous.

Télos, ou plutôt le "jeune maître" comme ils avaient appris à le nommer n'avait pas exactement le même avis sur la question heureusement. Lui qui avait grandit au côté de ses deux servants, et que l'innocence préservait des travers du monde adulte, avait appris à les considérer davantage comme des frères avec qui il ne partageait simplement pas de lien du sang que comme des larbins. Et, si aussi bien Adrix qu'Eleonor le traitaient avec tout le respect et l'obéissance qui lui était dû, leur relation était bien plus proche que celles des autres employés de maison, une amitié solide et sincère. Le trio improbable jouait ensemble dés que l'occasion s'en présentait, profitant de l'immense propriété familiale pour laisser libre court à leurs fantaisies d'enfants. Télos allait volontiers jusqu'à les faire profiter de certains avantages réservés à la haute société, leur transmettant certaines des amusantes merveilles que ses tuteurs lui inculquaient à longueur de journées. Ce professeur improvisé enseigna ainsi bien des choses aux deux esclaves, notamment les arts musicaux où Eleonor brillait par son talent inné, tandis que son frère se démarquait dans des pratiques moins subtiles... la nourriture pour ne citer qu'elle.

Maître Cassino observait d'un oeil attendrit cette solidarité se construire et ne tarda guère à considérer à son tour les deux servants comme des membres a part entière de sa maison. Il ne leur rendait pourtant pas leur liberté pour autant, préférant éviter d'attirer l'embarras sur son nom auprès des autres nobles. Il ne devait pas donner l'image d'un homme incapable de tenir ses domestiques, et en effet, affranchir à la légère lui donnerait une mauvaise réputation. En tant que maître de maison, il se devait aussi de protéger l'intégrité de la propriété. Il comptait cependant leur accorder ce privilège à leur majorité, évènement au cours duquel ce genre de pratique était plus courante. Eleonor et Adrix n'en avaient, quant à eux, pas grand chose à faire, ils étaient tant habitués à leur situation que la perspective d'en changer ne les effleurait même pas. Il jouissait déjà d'une liberté officieuse bien suffisante à leur bonheur. Le maître était, à leurs yeux, une figure presque paternelle, ferme mais bon, capable de les punir lorsqu'ils faisaient les idiots aussi bien que de les féliciter lorsque leur travail était correct.


Les années passèrent ainsi, paisibles, comme un long rêve qui aurait le bon goût de durer.
Adrix et Eleonor évoluaient eux aussi. Alors que leurs corps gagnaient en maturité, ils étaient toujours chacun comme le reflet de l'autre. Là où les années printanières de l'adolescence auraient du voir leurs hormones se décider enfin à les séparer physiquement, elles eurent plutôt tendance à les rapprocher davantage. Encore à l'aube de la puberté, ils étaient plus strictement identiques que jamais...


*442


"Je me suis toujours demandé ce que ça faisait d'être un garçon... Ben je me pose moins la question maintenant"
~Eleonor~
Leur existence prit un mauvais tournant un jour d'automne. C'était pourtant une belle journée qui s'annonçait, les arbres du jardin revêtaient leur feuillage orangé et une brise légère, encore porteuse de la douceur de l'été, réchauffait l'atmosphère juste assez pour qu'il soit agréable de se promener. Comme de coutumes, les deux jumeaux se rendaient au marché dés l'aube, espérant profitant des produits encore frais de la pêche du petit matin. L'Intendant avaient en effet décidés qu'ils étaient tout à fait en âge d'aller récupérer les provisions sans avoir besoin de chaperon, un nouveau "devoir" auquel le duo se livrait avec un certain enthousiasme. Ils n'avaient que rarement l'occasion de vagabonder en ville, Télos devant rester la plupart du temps dans la propriété, il n'avait pas le loisir de sortir avec eux aussi souvent qu'il le désirait.
Frère et sœur avaient cependant bien vite remarqué que les passants leur jetaient des coups d'oeils étranges. Ils n'avaient pour ainsi dire pas l'allure qu'on associe généralement aux esclaves... Leurs tenues étaient certes modestes, mais tous deux étaient d'une grâce rare, une délicatesse des traits et des gestes que beaucoup croyaient propre à la noblesse... ou éventuellement aux femmes de petites vertus qui savent user de leur charme. On ne peut dire que la virilité d'Adrix étaient très frappantes, à l'époque plus encore qu'aujourd'hui.
Mais ce n'étaient pas les regards des passants le problème... Non, les soucis débarquèrent sous une forme bien plus banale, et pourtant bien plus dangereuse : L'adolescent en chasse !
En effet, alors que notre blondinet s'attardait sur l'épineuse question du choix des tomates, il entendit non loin le grognement agacé qu'il connaissait si bien à Eleonor. A peine retournait-il auprès de son homologue féminin qu'il la trouvait entourée par deux solides gaillards. Ils entouraient la jeune servante qui ne faisait aucun effort pour cacher son irritation grandissante.

-Vous devriez venir vous amuser avec nous jeune demoiselle.

-J'ai des choses à faire...


-Oooh, quel dommage... Cela ne pourrait-il pas attendre ? Des occasions comme celle là sont rares vous savez qui je suis n'est-ce pas ?

-Non, et je m'en moque. Laissez-moi passer maintenant, j'ai du travail.

Mais on ne se débarrasse pas aussi facilement des pots de colle. L'un d'eux tendit la main vers les longs cheveux blonds, espérant les caresser, jusqu'à ce qu'il sente une main se poser sur son épaule. Adrix venait d'intervenir et affichait un grand sourire qui sentait le faux à des lieues à la ronde.

-Vous importunez ma sœur. Je ne saurais que trop vous conseiller de la laisser en paix.


Les deux concernés s'échangèrent un regard interloqué.

-Vous ne voudriez pas plutôt venir toutes les deux ?

Eleonor fut la seule à remarquer la veine qui se gonfla sur le front de son frère, derrière son sourire figé.

-Je pense que ma compagnie ne vous ravirait guère voilà tout.

Le sourire artificiel de l'esclave, en un battement de cil, en un regard blasé.

-Je suis un homme, tête de courge...

Cette erreur perpétuelle des étrangers à son sujet était un des sujets qui l'irritait le plus. Il avait bien tenté de se faire couper les cheveux, mais tant Télos qu'Eleonor s'y étaient farouchement opposés.
Il y eut un moment de flottement, le temps que la révélation choc ne monte au cerveau et que ce dernier n'en appréhende toutes les conséquences.

-C'est une plaisanterie ?


-Presque, j'étais sincère pour la tête de courge par contre. Maintenant, je vous prie de laisser ma jumelle en paix et de nous laisser terminer nos courses, notre maître nous attend.


La jeune fille acquiesça d'un signe de tête et fit mine de s'éclipser, juste avant qu'une poigne de fer ne l'attrape au vol.

-Ce n'est très poli de nous quitter après nous avoir insultés de la sorte. Vous pourriez avoir la noblesse d'esprit de nous laisser une petite compensation pour cette humiliation.


Le sang du blondinet ne fit qu'un tour, si les remarques sur sa prétendue féminité l'agaçait, que quelqu'un touche à sa sœur lui faisait perdre tout sang froid. Il voulut s'interposer mais le poing du second "agresseur" eut vite fait de lui rappeler la réalité.

-Tu ne vois donc pas que tu gênes ? Va donc jouer ailleurs.

Mais Adrix n'était pas vraiment du genre à rebrousser chemin aussi vite. S'il n'avait vraisemblablement pas la carrure nécessaire pour envoyer promener ces deux là, ça ne l'empêcherait pas d'essayer pour autant. Il se releva avant d'être rejeté à terre aussi sec. Eleonor commença à se débattre face au spectacle affligeant de son "protecteur" se faisant passer à tabac de la sorte

-Laissez mon frère tranquille !


Mais le séducteur d'opérette la tenait toujours.

-Et toi tu me lâches TOUT DE SUITE !

Les limites de la patience toute relative d'Eleonor avaient été largement dépassées et son adorable petit minois s'était changé en rictus furieux quand son pied percuta violemment les.... parties sensibles de son geôlier. Ce dernier eut un hoquet de douleur avant de s'effondrer au sol. Il n'allait plus pouvoir ramener de jeunes filles chez lui pendant un certain temps.

-Et tu bouges plus ! Couché !


Son complice était à la fois surpris et effrayé. Depuis quand les demoiselles en détresse volaient-elles au secours du prince charmant, et avec autant de hargne qui plus est.

-Mais... mais ça va pas non ?!


La servante énervée s'arrêta juste devant son second adversaire et le foudroyait du regard sans même prendre en compte la bonne vingtaine de centimètres qu'il avait en plus. Elle dégageait une aura menaçante telle que le grand costaud avait tout l'air d'une innocente petite souris nez à nez avec un matou glouton. C'était à se demander où était passé toute la fragilité de tout à l'heure.

-Quoi ? T'as quelque chose à objecter toi ?

-Euh.... N... non m'dame.


-Gentil garçon.


Le concerné détourna les talons sans demander son reste, laissant à son partenaire le soin de se sortir tout seul de ce mauvais pas. Adrix se passa une main sur le visage... Eleonor avait toujours eut un tempérament de feu et une tendance certaine à sortir de ses gonds en un rien de temps. Et ses crises de colère étaient souvent terribles...

*.... Ma sœur fait peur des fois quand même... Oh et puis j'les avais prévenu*

La "délicate" demoiselle était une véritable cocotte minute. Le garçon encore à terre fit mine de vouloir se redresser, un détail qui n'échappa pas à la boule de nerfs en jupette grecque.

-J'ai dit COUCHE !


Elle se saisit du sac de provisions de son frère et, avec un lancer parfait renvoya le joli cœur à son inconscience.

-E...Eleonor tu peux arrêter maintenant, il a eut son compte je pense.

-Oui oui je sais. Il l'avait bien cherché quand même. Je déteste les garçons trop insistants.

-Je pense qu'il insistera plus avant un moment...


Adrix se releva, ôtant d'un revers de main la poussière qui salissait sa tunique. Quelle honte... Tenter de paraître héroïque, tout ça pour finir secouru par celle qu'il voulait protéger. Il avait encore un bon bout de chemin à parcourir avant de pouvoir se targuer d'être un chevalier sur son cheval blanc.

-Tu devrais apprendre à te contrôler. Ce n'est pas bon pour une jeune demoiselle d'agir ainsi.

Eleonor croisa les bras, et la légère teinte rosée de ses joues trahissait un poil de gêne. Bien décidée à n'en rien laisser paraître, elle laissa échapper un genre de reniflement hautain.

-Hmf ! J'accepterais cette remarque lorsque tu n'auras plus besoin de la "jeune demoiselle" pour te tirer de ce genre de mauvais pas.

Il y eut un moment de silence, tous d'eux s'affrontant du regard dans une lutte sans merci avant de se laisser aller à l'hilarité. Combien de fois avaient ils déjà eut ce genre de conversation ? Ils échangèrent un regard complice avant de reprendre, bras dessus bras dessous la direction de leur doux foyer.

-...... On a oublié les courses.

-Ah oui tiens !



"Je n'ai peur ni du combat ni de la douleur, car ce ne sont rien en comparaison de la solitude"
"Ce qui est devenu une notion très relative soit dit en passant....
"Et puis j'ai l'habitude de la douleur avec toi..."

~Adrix et Eleonor~
Le reste de la journée fut trop dénué d'intérêt pour être racontée, tout au plus faut-il noter la mine déconfite du jeune maître lorsqu'à son réveil il ne trouva pour déjeuner qu'une misérable tomate qui avait réchappé presque miraculeusement aux méthodes d'Eleonor.
Il faudra attendre que le Soleil ait laissé sa place à la Lune pour qu'il se passe quelque chose digne de ce nom. C'était une nuit sinistre où battait l'orage, et le grondement du tonnerre se disputait à la pluie le titre de celui qui causerait le plus grand vacarme. Alors que toute la maisonnette dormait déjà d'un sommeil profond, on pouvait encore trouver un jeune garçon qui, bien loin de parcourir le pays des songes, observait ce duel des éléments, adossé au renfoncement de l'unique fenêtre de sa chambre. Adrix et Eleonor possédaient leur propre chambre, installés dans ce qui était jadis l'ancien grenier. L'endroit n'était certes pas très beau, mais ils profitaient d'une certaine place et quelques menu aménagement avaient rendu l'endroit aussi chaleureux qu'accueillant. La chambre de leur jeune maître était situé juste en dessous, de telle sorte qu'ils pouvaient bondir à ses côtés au moindre de ses appels. Perdu dans ses pensées, le front posé sur le carreau refroidi par les précipitations glacées, Adrix rêvait de choses et d'autres, comme sujet à une mélancolie inexplicable.
C'est alors que quelqu'un fit irruption dans leur nid douillet, le maître Cassio venait de surgir de la trappe qui menait à leur chambre. Le blondinet ne l'entendit même pas entrer.

-Tu ne dors pas, Adrix ?

L'interpelé tourna vers lui des yeux d'endormis, comme quelqu'un qui sort encore du lit, et, lorsque ses deux neurones eurent enfin identifié son visiteur inattendu, ce fut comme s'il venait de prendre un sceau d'eau glacé sur le coin de la figure.

-Maî... maître ! Veui, veuillez m'excusez, je ne vous ai pas entendu entrer. Vous désirez quelque chose ?

-Calme toi, calme toi, j'ai cru entendre du bruit et je suis monté voir voilà tout. Où est Eleonor ?


-Elle dort. Voulez vous que j'aille la réveiller ?

Adrix pointa du doigt le fond de la pièce où, étalée mollement, sur sa couche, sommeillait la jeune fille. Elle serrait son coussin contre elle, et semblait avoir envoyé ses draps valdinguer plus loin à coups de pieds au cours d'une lutte imaginaire pendant laquelle elle était aussi parvenue à défaire la moitié de son pyjama.

-Oula non, je ne tiens pas à subir sa mauvaise humeur du matin. Et toi ?

-J'attendais qu'elle s'endorme. Elle a peur de l'orage et refuse de fermer les yeux si je ne surveille pas...


-Aussi solide qu'elle veuille paraître, ça reste une jeune fille par moment... Tu n'as pas peur ?


-Non, maître, j'aime bien quand il pleut la nuit... Et quand j'ai essayé d'aller me coucher j'ai fais un rêve bien étrange, j'ai préféré me m'asseoir là le temps que le sommeil revienne.

-Un cauchemar ?

-Pas effrayant, juste... étrange. Je vagabondais un vaste bâtiment recouvert d'eau. Là, un individu indescriptible aux cheveux de feu s'occupait de fleurs aux pétales de sang et me lançait des poissons à la figure. J'y ai aussi vue une femme étrange, toute de noir vêtue et portant un masque, juste avant de me faire avaler par un poisson gigantesque aux écailles dorées...

-Les jeunes ont une imagination débordante.

-Bizarrement j'ai eut la sensation que c'était trop stupidement réel pour être un rêve sur le coup...


-Télos m'a dit que vous n'aviez pas fait les courses correctement ce matin...

Le jeune servant changea de couleur.

-Dé... désolé, on a eut quelques ennuis sur place.

-Ah oui ? Raconte moi tout.


Adrix lui raconta alors ce qui s'était passé dans la matinée, "oubliant" de mentionner certains détails sur son humiliation... ou sur la façon très "personnelle" d'Eleonor d'éloigner les gêneurs. Et alors qu'Adrix narrait, malgré l'obscurité, il pouvait clairement apercevoir le visage de son maître perdre de ses couleurs. En toutes ces années, il n'avait jamais vu le chef de famille pâlir de la sorte. Pour lui, Cassio était l'image même de l'homme que rien en ce monde ne pouvait ébranler et le voir ainsi suffisait largement à faire naître en lui une grande inquiétude.

-Y a-t-il un problème maître ? Vous êtes pâles, voulez vous que j'aille chercher quelque chose à boire ?


-Hein ? Euh... Non, non ne t'en fais pas ca va, ce... ce n'est rien. Oui, ca ira. Va donc te coucher, je vais en faire autant.

-Bonne nuit maître.


-Bonne nuit.


"La cause pour laquelle je lutte est juste, mais je n'ai pas la prétention d'être quelqu'un de bien."
~Adrix~
"Rien" ? Non, ce n'était pas rien. C'était même bien plus grave que tout ce qu'Adrix pouvait s'imaginer. Car si bousculer un peu quelques jeunes gens dans la fleur de l'âge n'avait en soi rien de bien méchant, c'étaient hélas bien moins vrai lorsque les bourreaux des cœurs appartient à une des familles les plus riches et les plus influentes de la région. Humilié par les serviteurs de la maison de Cassio, le fils revanchard avait décidé d'utiliser l'influence de son père pour assouvir sa puérile envie de vengeance. En un rien de temps, les anciens associés abandonnèrent le père de Télos, tournant le dos à celui qui leur était venu en aide tant de fois pour le passé. Trahi par les marchés, pointé du doigt pour des fautes qu'il n'avait pas commis sous des preuves factices, la fortune familiale fût réduite à néant si vite qu'on aurait cru un nuage de sauterelles s'abattant sur des champs dorés. Adrix et Eleonor, décontenancé par la véritable ouragan qu'ils avaient provoqués bien malgré eux, firent tout ce qui était en leur maigre pouvoir pour aider, mais le labeur, même acharné, de deux serviteurs ne pouvait sauver une compagnie ainsi poignardée dans le dos.
Et alors que les dettes s'accumulaient plus vite qu'on ne pouvait les compter et que des créanciers, pressés de se partager le maigre butin qu'il restait encore à arracher des mains de Cassio, Ils arrivèrent.
Des hommes en armure, brandissant glaives et emblèmes des forces de l'Ordre. Mais ce n'étaient pas en tant que défenseurs de la justice qu'ils se présentaient à la porte cette fois ci. Non, ils n'étaient ni plus ni moins que les vautours envoyés par les puissants pour récupérer le fruit de leur malhonnête. Ils entrèrent en fracas, comme des envahisseurs dans une forteresse, récupérant tout ce qui pouvaient l'être sous les regards impuissants d'un père et d'un fils qui venaient de tout perdre pour un caprice. Et lorsqu'il n'y eut plus de bien pour satisfaire leur cupidité, l'un d'eux attrapa Eleonor. Cassio fut encore plus prompt qu'Adrix à réagir, s'interposant sans peur face au soldat en cuirasse de bronze.

-Lâchez cette enfant !


-Navré monsieur, mais tous vos biens sont saisis pour rembourser vos créanciers, esclaves inclus.


-Prenez mes vêtements, mon terrain, prenez tout ce que vous voulez, mais ne touchez pas à ces enfants !


-Mes ordres sont clairs, vous m'en voyez désolé.


Le maître de maison voulut s'interposer, mais un coup d'œil a l'épée qui pendait au côté du garde l'en dissuada. Lui et Télos furent conduis à l'extérieur, Il ne pouvait rien faire, résister ne ferait qu'aggraver la situation. Mais alors qu'Eleonor était traînée à l'extérieur, son frère n'avait pas ce genre de soucis en tète. Et alors que des poignes de fer le capturaient à son tour, il tendait toujours sa main dans sa direction, hurlant son nom comme un forcené. Jamais, ils n'avaient jamais été séparés plus de quelques minutes, ils dormaient ensemble, mangeaient ensemble, vivaient ensemble et même se baignaient ensemble depuis le premier jour. Lui retirer sa sœur c'était plus qu'une tragédie, c'était comme si on lui arrachait le cœur du poitrail.
Et alors qu'il se débattait furieusement pour la rejoindre, il sentit une force inconnue naître au fond de lui. D'abord faible, comme une flammèche logée au creux de son estomac, puis de plus en plus incandescente jusqu'à devenir un véritable brasier. Lui qui était si faible se sentait soudain plus léger, les soldats qui le dépassaient pourtant largement avaient toutes les peines du monde à le contenir, perdu face à la force brute inattendu de cet esclave chétif.

-RENDEZ MOI MA SOEUR ! RENDEZ LA MOI ! Je travaillerais pour rembourser, je tuerais, je ferais tout ce que vous voulez, prenez ma vie si ça vous chante mais ne me prenez pas ma sœur !


Et alors qu'il se débattait, un sceau d'eau vide le percuta en pleine figure. Eleonor était parvenue, l'espace d'un instant, à se libérer de l'étreinte de ses geôliers et venait de propulser l'ustensile d'un magnifique coup de pied. Ses yeux étaient rouges de larmes, mais il y brillait une colère farouche.

-"Prenez ma vie" ?! Mes fesses oui ! Je ferais quoi moi si ça arrivait hein ?! Laisse le sacrifice aux idiots et aux héros, sois un homme et survis !

Mais ce petit acte de rébellion fut de courte durée, car elle fut aussitôt retirée en arrière, et alors qu'elle disparaissait, Adrix continuait de se débattre.

-On se reverra, je te jure qu'on se reverra !

Elle tourna vers lui, une toute dernière fois, des yeux pleins de larmes avant de lui faire un grand sourire.

-Oui, ça c'est mieux...


On la fit monter dans une charrette et elle disparut au loin, Adrix, subitement vidé de toutes ses forces s'écroula, genoux à terre. Les gardes s'interrogeaient l'un l'autre.

-Qu'est-ce qu'on en fait de celui là ?

-On nous a dit de le livrer au port...


-Pauvre gosse...

Mais le blondinet en question n'avait pas encore terminé, il n'avait pas encore donné tout ce qu'il avait dans le ventre. Il la sentait toujours, cette énergie qui tourbillonnait dans ses intestins, et cette colère sourde qui grondait à ses oreilles. Et alors qu'il se laissait envahir par ce pouvoir, il se sentait devenir plus fort qu'il ne l'avait jamais été. Il pouvait le faire, il pouvait vaincre les deux hommes en armes, il en avait la conviction sans en comprendre l'origine. Il fit un mouvement du bras qui se libéra sans peine de la poigne de fer du militaire. Il serra le poing et s'apprêta à frapper, avec toute l'énergie du désespoir dont il était capable. Et une nouvelle main lui attrapa le poignet juste avant.

-Ne fais pas ça, petit.


Un nouvel homme venait de faire son entrée en scène, surgit de nulle part comme un fantôme. Depuis quand était-il ici ? Personne n'aurait été capable de le dire. Il portait un drôle d'accoutrement, un genre d'armure en cuir et un simple contact suffisait à Adrix pour qu'il comprenne que cet inconnu pouvait lui briser le bras comme si c'était du papier. Les gardes tirèrent l'épée face à ce visiteur inattendu.

-Calmez vous mes braves.

-Qui êtes vous ?!


-Un simple passant. Combien coûtes ce jeune homme ?

-Pardon ?


-Vous faîtes une saisi pour rembourser les dettes de son propriétaire n'est-ce pas ? Je vous demande combien vous faut-il pour cet esclave.

-C'est que... nous avons reçu l'ordre de le conduire au port et...

-Je vous en offre le double, faîtes ce que vous voulez de la différence.

Les deux spartiates s'échangèrent un regard interrogateurs avant d'acquiescer. Après tout, le but était bien de remplir les caisses, le sort de ce garçon importait peu à la loi. Ils s'emparèrent de la bourse que l'étranger leur tendait avant de s'en retourner, laissant Adrix seul avec son "nouveau" maître.

-C'est dangereux ce que tu étais sur le point de faire petit, tu aurais pu briser les côtes de ce soldat et attirer le malheur sur ton ancienne demeure.

Mais le domestique ne l'entendait même pas, il était là, à genoux, à regardé le mur comme un mort. Car la cruelle vérité lui apparaissait, plus froide et plus violente que tout ce qu'il aurait pu imaginé : Il était seul désormais. Seul. Cela sonnait comme la pire des malédictions. Il laissa échapper un sanglot et des larmes coulèrent le long de ses joues rougies par la colère et la peine. Mais ce spectacle ne provoquait guère de réaction chez l'inconnu.

-Tu veux la sauver ?


Ces quelques mots suffirent à arrêter les pleurs en une seconde alors que le blondinet montrait des yeux plein d'espoir.

-La... la sauver ?


-Ta sœur, tu veux la revoir n'est-ce pas.

-Je... je peux vraiment ? C'est possible ?

-Tu n'y crois pas ? Ta promesse de tout à l'heure n'était donc guère plus que des paroles en l'air ?

-Non ! J'y crois ! Je veux y croire ! Dites moi ce qu'il faut faire ! Comment puis-je la revoir, je vous en prie !


-Pour le moment, tu n'en as pas le pouvoir. Tu es faible, trop faible pour affronter le monde corrompu auquel tu comptes te frotter. Si tu veux revoir celle qui compte pour toi, alors tu devras acquérir la puissance de te débarrasser de tous ceux qui se dresseront sur ta route.

-Comment ?


L'homme posa un genoux à terre pour se mettre au niveau de son "esclave" et Adrix remarqua pour la première fois que son visage était constellé de cicatrices, dont une qui scindait en deux son œil gauche, fermé.

-Viens avec moi. Je t'apprendrais à utiliser cette force en toi, je t'enseignerais tout ce que tu as besoin de savoir. Deviens mon disciple, et tu sauras comment utiliser toute chose et toue personne utile à l'accomplissement de ton objectif.

-Je le ferais. Apprenez moi, apprenez moi à sauver Eleonor !

-Ne te méprends pas, ce n'est ni un jeu ni un service que je rends. La route que tu t'apprêtes à emprunter et souillée par les ténèbres et la mort. La pureté et l'innocence de ton âme seront les prix à payer pour acquérir la force, es-tu près à mourir pour y parvenir ?


-Mourir ?

Le nouvel apprenti se passa une main sur le visage avant de remuer la tête, mimant les gestes de quelqu'un sortant tout juste du sommeil.

-Non, j'ai déjà promis que je ne mourrais pas. J'y arriverais, et je m'en sortirais.

L'inconnu esquissa un sourire et ébouriffa les cheveux de son nouvel esclave.

-En route...


Et le duo improbable s'embarqua pour une destination bien mystérieuse.


"Seuls les idéalistes et les idiots pensent pouvoir vaincre le Mal sans entacher leur âme de la vilénie qu'ils combattent. Pour que la paix triomphe, certains doivent sacrifier leur lumière, afin de protéger ceux qui n'ont pas à le faire..."
~Noland, maître d'Adrix~
Noland... Un nom qui resterait probablement à jamais aux yeux d'Adrix comme synonyme d'interminables galères. C'était un homme implacable, aussi exigeant que pouvait l'être un maître face à son disciple. Ancien Saint ayant quitté les rangs du Sanctuaire lorsque l'âge l'avait rattrapé, il n'en restait pas moins un combattant formidable, à même d'enseigner les valeurs de la chevalerie. Persuadé qu'il était de son devoir de former la nouvelle génération de protecteurs de la déesse Athéna, il prenait sa tâche très à cœur et, pour ainsi dire, n'épargnait nul tourment à celui sur qui il avait jeté son dévolu. Le vétéran ne cherchait pas à se faire aimer d'Adrix, il ne voyait pas en lui un fils qu'il élevait, c'était un combattant à former, ni plus, ni moins, et leurs rapports se limitaient à cette stricte vision professionnelle.
Ce qu'il fit subir à Adrix n'était pas un entraînement, c'était trop grossier, trop brutale et bien trop primaire pour être qualifié de la sorte. Point de leçons à l'horizon, sa méthode d'enseignement se résumait à un affrontement constant. Du levé jusqu'au coucher, avec une régularité remarquable, le professeur attaquait son étudiant, contraint de répondre de la même façon. Lorsque, blessé, le blondinet s'effondrait au sol, Noland se contentait d'attendre le réveil pour reprendre les hostilités aussitôt.
Il était évident qu'Adrix ne pouvait triompher d'un adversaire aussi expérimenté, quand bien même il y mettrait toute son ardeur. Ainsi, là où la puissance lui faisait défaut, il se devait de ruser. Leur duel perpétuel n'avait pas de règles, pas plus qu'il ne cherchait à être honorable. Chacun devait se concentrer sur le seul et unique objectif de triompher, et ce sans se préoccuper des méthodes à employer. L'ancien chevalier n'était en effet que peu partisans des notions d'honneur inutiles qui n'avaient que trop tendance à empoisonner les combats de ses confrères, lui, privilégiait l'efficacité pure aux apparences et n'aurait jamais hésité à user de procédés discutables pour parvenir à ses fins. A ses yeux, un chevalier digne de porter un si noble titre se devait de protéger sa Déesse quel qu'en soit le prix, et ce même si cela signifiait renier ses propres principes morales. Nul ne pouvait espérer mener une guerre armé seulement de ses idéaux, il fallait aussi se servir des mains pour l'emporter.
Cette relativité du Bien et du Mal fut probablement la chose la plus importante qu'il inculqua à son apprenti, au delà même de l'art du combat ou de la maîtrise du cosmos. C'était plus qu'un simple précepte de combattant, c'était toute une vision de vie à adopter. Savoir tirer profit de son environnement, de ses alliés autant que de ses ennemis pour atteindre son but... Et pendant trois longues années, son existence entière se résuma à ce seul concept.
Et alors qu'Adrix s'adaptait lentement mais sûrement à cet infernal quotidien, ses capacités se développaient graduellement. La peur qui le prenait au ventre à chaque affrontement s'était estompée et si sa faiblesse physique restait un handicape certain, il la compensait désormais par une agilité remarquable et une finesse d'esprit savamment dissimulée sous un sourire radieux. Il souffrait, bien au delà de ce que tout enfant de cet âge devrait avoir à endurer, mais il ne pleurait pas, et ne se plaignait pas non plus. Le souvenir d'Eleonor était tout ce dont il avait besoin pour surmonter son côté pleurnichard. La revoir était l'espoir auquel il se raccrochait pour passer outre les mauvais traitements dont il était la victime. Athéna, la Guerre Sainte, tous cela n'étaient que des conflits lointains entre Dieux cupides racontés par un maître n'ayant plus toute sa tête. Il ne se sentait pas concerné par ce genre de mythes et ne s'y intéressait que peu. Il voyait ça comme une vague toile de fond dressée en arrière plan de son supplice quotidien, ce n'était pas pour la Déesse de la Guerre qu'il comptait lever son bras, ses ambitions n'étaient pas aussi nobles que de défendre paix et justice, il désirait simplement être en mesure de secourir celle qui était chère à ses yeux.

Les quelques rares jours de congé qui lui étaient accordés, le futur Gold Saint les passait à collecter des informations sur sa sœur. Retrouver sa trace s'avérait en effet plus dur qu'il ne l'avait imaginé, le sale caractère de la servante l'ayant poussée à passer de mains en mains bien plus rapidement que la normale. Ses maîtres l'achetaient, attirés par ce qui était vanté comme une beauté au fort caractère, émoustillés par l'idée de la soumettre. Leurs espoirs étaient bien vite déçus lorsqu'ils découvraient finalement qu'ils avaient entre les mains une furie que même les sévices physiques les plus pénibles ne permettaient pas de dominer. Entendre qu'elle avait encore le mordant de s'opposer ainsi à ses geôliers lui réchauffait certes le cœur, mais ne faisait qu'ajouter à son inquiétude. Il viendrait inévitablement un jour où son insolence serait sanctionnée, il devait la retrouver avant qu'un bourreau moins concilient que les autres ne posent ses sales pattes sur elle.

Et il devait agir vite...

"Je me suis toujours demandé si les sous vêtements étaient fournis avec l'armure d'or.... ben c'est pas confortable en fait"
~Adrix~
L'occasion d'en finir se présenta à Adrix alors qu'il atteignait son seizième printemps. Il était parvenu à mettre la main sur l'identité de l'actuel propriétaire de sa jumelle et avait même réussi à passer outre la surveillance de Norland. Le vieux chevalier n'approuvait en effet guère la précipitation de son protégé qui, aveuglé par ses émotions, se précipitait au combat avant d'avoir achevé sa formation. Jusqu'à maintenant, il s'était débrouillé pour maintenir l'apprenti Saint en place, mais c'était sans compter sur la persévérance du jeune homme.
Le maître d'Eleonor était un homme fortuné mais de bien peu de vertu. Des rumeurs courraient à son sujet sur les origines de ses bénéfices que l'on disait issu davantage des trafics et de brigandage que de commerce honnête. C'était ce goût du vice qui l'avait poussé à jeter son dévolu sur l'esclave rebelle. La perspective de maltraiter une demoiselle dans la fleur de l'âge jusqu'à la faire plier à sa volonté lui plaisait beaucoup, et vu le prix ridicule auquel elle était bradée, il n'allait pas se priver.
Son domaine se situait près de la côte, une vaste demeure perchée en haut d'une falaise qui surplombait les alentours. A mi chemin entre un manoir et une petite forteresse, l'ensemble servait aussi d'entrepôt à ses marchandises douteuses. Les autorités n'avaient jamais osées y mettre leur nez, leur sens du devoir sévèrement muselé par les généreux pots de vins qu'on leur versait pour qu'il ne fasse pas leur travail. Le nombre de gardes n'étaient pas négligeables, des mercenaires pour la plupart, séduis par l'opportunité d'un travail facile et bien rémunéré.
Et c'était dans cette tanière de loups que l'apprenti Saint devait s'engouffrer pour la sauver.

Il se présenta aux portes du domaine, autant pour son absence d'arme que pour la bourse bien remplie qui pendait à sa ceinture, sa requête de rencontrer le maître des lieux fut acceptée. Répugnant. Ce fut probablement le premier mot qui lui vint à l'esprit lorsqu'il se retrouva nez à nez avec cet homme. Non pas que son allure était repoussante en soi, nombreux auraient même étaient ceux à vantés la propreté de son maintien et la grâce de son visage. Non, c'était autre chose, quelque chose de plus profond que de simples considérations physiques qui provoquaient un haut le cœur au chevalier aux cheveux dorés. C'était... une aura diffuse qui se dégageait par tous les pores de la peau de cet homme. Il puait la corruption à des kilomètres et chaque partie de son être, même les plus infimes s'afféraient à le confirmer. Ses années de pratique avaient rendus Adrix plus sensible à l'énergie des autres, et la décadence qu'il observait chez son interlocuteur lui retournait les intestins. Penser qu'Eleonor avait du se tenir auprès d'un type pareil aussi longtemps l'agaçait.

-Bien, vous réclamiez ma présence, que puis-je pour vous jeune homme ? Vous prendrez un verre ?

-Je viens parler affaire.

-Droit au but à ce que je vois, parfait, les choses iront plus vite ainsi. Qu'est-ce que vous voulez ?


-La jeune esclave que vous détenez ici, je suis venu ici pour la racheter.

Adrix décrocha la bourse à sa ceinture et la lança sur la table. Il avait accumulé des réserves depuis longtemps, emmagasinant lentement le fruit des menus travaux qu'il effectuait pour acheter de quoi manger. Comparé à la valeur moyenne d'un esclave, la somme était exorbitante, facilement le double de tout ce qu'une servante de l'âge d'Eleonor devaient valoir sur la marché.

-Hmm ? C'est une somme bien rondelette que vous me proposez là.

Il fit un signe de tête à un de ces subordonnées qui revint, quelques minutes plus tard, tirant une jeune fille par le bras, non sans mal.

-Mais je peux marcher toute seule ! Lâchez moi !

C'était elle, ses joues étaient plus creusées, sa toilette moins soignées et sans doute avait-elle prise de discrètes courbes de femme, mais elle restait la même malgré les années écoulées. Au moment où son regard et celui d'Adrix se croisèrent, le temps se figea un instant et le Gold Saint en herbe faillit se laisser déborder par l'émotion. Une boule lui monta à la gorge, mais il retint ses larmes, il ne devait pas flancher avant d'avoir conclu l'accord. Il devait gardé son sourire figé, garder son sang froid sous peine de voir la situation lui échapper.

-C'est bien celle ci que vous voulez ? Ce n'est pas une esclave facile comme vous pouvez le voir.

-Ca me va comme ça. Vous acceptez ?


-Laissez moi réfléchir un instant... Il est vrai que j'ai peu de chance d'en tirer un jour meilleur prix que ce que vous me proposez là. Mais votre entrain à acquérir une révoltée m'intrigue. Vous partagez bien des choses tous les deux. Un lien de parenté peut être ?


Quel idiot... Pourquoi n'avait-il pas pensé à se couper les cheveux ou à trouver une quelconque mixture pour en changer la teinte ? Il n'aurait pas cru que frère et sœur seraient encore aussi proches après le passage de la puberté. Leur trop grande ressemblance était en train de les trahir. Si la conversation continuait dans cette voie, alors les prix grimperaient au delà de ce que son budget pouvait endurer. Il ne devait pas laisser supposer à cet homme qu'il avait un moyen de pression.

-Les affaires de familles n'ont pas leur place dans les affaires vous ne pensez pas ?


-Certes, certes, veuillez m'excusez, une vieille habitude.

-Ce n'est rien. Le marché est donc conclu ?

-Croyez bien que ce serait avec la plus grande joie que j'accéderais à votre requête, vraiment. Mais...

-Mais ?

-Eh bien, voyez vous, un minuscule détail propage en moi un doute dont je ne parviens à me défaire.

-Quel est-il ?


-Et bien... Cela va peut être vous paraître fou, mais l'idée m'est venue que vous me cachiez des choses. C'est si dur de se fier aux gens de nos jours, les brigands sont partout.

-Vous... vous vous faîtes des idées voyons.


-Peut être. Peut être pas. Nous aurons tout le temps d'en discuter n'est-il pas ?

Les hommes en arme se rapprochèrent de lui, leur main bien trop proche du pommeau de leurs lames pour que leurs intentions soient nobles. Discuter ? Non, pas vraiment, ce porc trop riche pour être honnête s'était contenté de déduire que sa servante et l'inconnu étaient liés par le sang et que cela impliquait tout simplement que son visiteur n'était guère plus qu'un esclave évadé tentant de racheter sa famille avec le fruit de ses larcins. Aussi, personne ne lui en tiendrait rigueur s'il l'ajoutait à sa collection personnelle... gratuitement.
Ce qui n'était pas vraiment au goût du principal concerné. Alors que les mercenaires s'apprêtaient à le saisir, il se déroba à leur étreinte et courut auprès de sa sœur, la saisissant par la main alors qu'il s'élançait vers la porte. Tant pis, si les négociations ne fonctionnaient pas, alors il faudrait fuir, fuir vite et loin. En tant normal, il aurait probablement était rattrapé en un rien de temps par la garde, mais il n'était plus le petit garçon fragile qu'il était autrefois. Il glissait entre les doigts de ses poursuivants et ceux qui se dressaient sur son chemin, il les écartait promptement, sans même ralentir l'allure.

-De... depuis quand tu cours comme ça ?

-Je te propose de garder le moment explication pour plus tard.

-Très bonne suggestion !

Et pourtant, aussi rapide que soit le chevalier, la jeune fille parvenait à tenir le rythme effréné de sa cavale sans se vider de son souffle. Résister aux punitions répétées et son fort caractère l'avaient endurcies bien assez pour qu'elle n'ait pas à rougir face aux progrès de son "aîné". Et ils avançaient, au hasard, et chaque seconde voyait le nombre de leurs poursuivants augmenté. La sortie, où pouvait donc se trouver cette satanée sortie ? Il était pourtant certain d'être passé par ici à l'aller, alors pourquoi cette demeure lui semblait-elle aussi labyrinthique tout à coup ? Si la servante connaissait les lieux bien mieux, elle n'avait guère l'occasion de faire profiter de son savoir, le feu de l'action ayant tôt fait de la désorienter totalement.
Et puis là soudain, au fond d'un couloir, apparaissant comme autant de Messies, de la lumière, l'air frais, en un mot : l'extérieur.

-Attend pas par l...

Mais pas le bon côté. Ce n'était pas la sortie, au contraire même. Ils étaient hors des murs, certes, mais devant eux, il n'y avait qu'une falaise qui donnait sur les abimes agitées de l'océan, plusieurs mètres en contrebas.
Coincé avec le saut de l'ange devant eux, et une armada furieuse derrière, leur situation était assez critique.

-Aucune idée brillante ?

-C'est... c'est en cours.


-La prochaine fois que tu me sauves prend la carte s'il te plait.

-J'y penserais...


La probabilité qu'il y ait une éventuelle "prochaine fois" semblait hélas dépérir a vue d'oeil, faiblissant au rythme des pas de leurs assaillants. Ces derniers se rapprochaient avec d'infini précautions, savourant à la manière de loups affamés le spectacle de leurs proies acculées. De la fureur des éléments ou du tranchant de leurs lames, quel pouvait bien être le meilleur adversaire ? L'un comme l'autre semblaient aussi peu alléchants... Adrix pouvait se battre, mais face à autant d'hommes en armes, quelles étaient ses chances de s'en sortir ? Et quand bien même il survivrait, serait-il alors en état de continuer à fuir avec Eleonor ? Il la sentait à ses côtés, prête à se défendre bec et ongles. Elle était brave, se tenant fière malgré la terreur qui la prenait aux trippes, mais sa seule force de caractère ne suffirait pas à la sauver de la morsure glacée du métal. N'y avait-il donc pas d'autre échappatoire ? L'apprenti chevalier devait penser, vite,... mais personne ici ne comptait lui en laisser le temps.
Les mercenaires chargèrent avec la bestialité des fauves se jetant sur leur déjeuner. Trop tard, il ne pouvait compter sur sa seule roublardise pour le sortir de ce mauvais pas cette fois, et contrairement à Noland, eux n'auraient pas la patience d'attendre qu'il se relève pour les jeter au fond d'une cellule. Restait la force comme ultime recours. S'il parvenait à tous les défaire, alors peut être y avait-il encore de l'espoir. Il ne devait plus compter sur autre chose que sa seule puissance de frappe. Invitant à sa soeur à l'attendre ici, il se jeta dans la mêlée, prêt à donner tout ce qui lui restait d'énergie dans ce chaos violent.
La lutte était terrible, poings et lames se heurtaient en tout sens à une allure effrénée, a gauche, a droite, devant, derrière, les ennemis étaient partout, innombrables, cherchant à surpasser par le nombre celui qui les surclassait par l'habilité. Ces hommes n'avaient certes ni les pouvoirs ni l'expérience de Noland mais ils n'en restaient pas moins des montagnes de muscles, des monstres de chair que les poings du blondinet avaient toutes les peines du monde à faire vaciller. Surmené, écrasé par le poids du nombre et les coups qui fusaient en tout sens, le Gold Saint en herbe perdait rapidement du terrain et reculait irrémédiablement vers le précipice. Abandonner ? Non, il n'en avait ni la possibilité ni même le droit... Du coin du l'oeil, il regardait sa sœur qui se débattait elle aussi, tenant ses agresseurs à l'écart à grands coups de sandales.
Mais cette infime seconde à regarder ailleurs fût une erreur, une faute qui aurait dû lui être fatal. Car a l'instant où ses yeux se tournaient vers sa protégée, un des bretteur saisit l'occasion et, d'une vive estocade, visa son cœur de la pointe de sa lame. Mais ce n'est pas le ventricule du jeune homme que l'acier tranchant transperça, mais celui de celle qui s'était interposée pour protéger son frère. Eleonor avait eut le temps de repérer le danger qui avait échappé à l'intention de son aîné et, sans réfléchir un seul instant, avait bondit pour le défendre. Le glaive la transperça de part en part dans un fracas sanglant, n'entaillant qu'a peine la chair d'Adrix derrière elle.
Les flots du temps suspendirent leur cours un instant, tous se figèrent devant l'horreur de la scène : le corps mutilé d'une petite demoiselle qui n'avait pas hésité à servir de bouclier à celui qui était venu la secourir. Le cœur du chevalier s'emballa alors que lui même comprenait ce qui était en train de se passer. Le sang de sa jumelle dégoulinant du glaive, et le sien qui s'y mêlait au niveau de la plaie, la plaie béante qui transperçait cette frêle poitrine et la lueur qu'il vit dans le regard d'Eleonor alors qu'elle se tournait vers lui... des yeux remplis de tendresse et de compassion, mais qui avaient l'éclat de la vie, le regard de quelqu'un qui comprend que son dernier moment est arrivé. Tout cela était un spectacle qu'il ne pouvait simplement pas supporter, c'était comme si sa cage thoracique allait imploser. Ses pensées se troublèrent, un véritable tourbillon d'émotions le submergea, colère, stupeur, chagrin, tristesse, désespoir et bien d'autres se mêlaient en un magma sordide et alors, il hurla. Un cri déchirant qui sortait du fond de ses entrailles. Sans chercher la logique dans ses propres actions, il s'empara du corps meurtrie de sa jumelle et, la serrant contre lui de toutes ses forces, se jeta du haut de la falaise. Une chance, il avait encore une chance. Elle était en vie, il sentait sa chaleur, il soufflait son souffle faiblissant contre sa peau, il devait fuir, fuir plus vite qu'aucun homme ne l'avait jamais fait. Là, il pourrait l'amener chez un guérisseur, il n'était pas trop, il ne pouvait être trop tard, il ne l'accepterait pas ! Il devait essayer !
Ils chutaient, l'un contre l'autre.

-A... Ad'...


-Ne parle pas, repose toi, je vais te sortir de là, je vais te sauver, alors garde tes forces, et ne meurs pas !


Et alors que l'océan se rapprochait dangereusement, son cosmo s'embrasa, plus flamboyant qu'il ne l'avait jamais été pendant toutes ces années. Et, comme si elle répondait à un appel, une énergie comparable émergea du corps meurtri de la blessée. Son aura était rigoureusement identique à celle de son frère et sa seule présence était parvenue à la réveiller. Les puissances résonnaient l'une avec l'autre, gonflaient et se mélangeaient, se magnifiant mutuellement pour croître toujours plus, entourant les deux "plongeurs" d'une aveuglante lumière aux reflets dorés.


Dernière édition par Adrix le Lun 13 Fév - 20:47, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Adrix - Gold Saint du Poisson   Adrix - Gold Saint du Poisson I_icon_minitimeDim 12 Fév - 3:25

Et les eaux sombres avalèrent le tout en un instant. Pénétrant avec force dans l'océan agité, ce fut comme si Adrix venait d'être gobé tout rond par l'obscurité. Il ne voyait rien, et les courants violents le malmenaient alors qu'il s'agrippait désespérément à sa sœur. La surface, il devait retrouver la surface. Mais où était-ce ? Haut, bas, il n'avait plus à se repérer et les profondeurs glacées léchaient son corps, l'engourdissant lentement. Il essayait de nager, mais privé de ses bras et lesté par ses vêtements imbibés d'eau, la tâche semblait impossible. Il pouvait sentir l'étreinte d'Eleonor contre lui faiblir, elle lâchait prise alors que ses dernières forces la quittaient. Le jeune homme fit appel à tout ce qui lui restait d'énergie pour tenter de les hisser tous deux vers ce qu'il pensait être l'extérieur.
Et puis ce fut la libération, de l'air, enfin, une inspiration qu'il appréciait comme aucune autre auparavant. Mais le soulagement fut bien bref, car alors qu'il pensait s'en sortir, une vague s'abattit sur lui avec la puissance d'un taureau en pleine charge. Il percuta les rochers de la falaise et sombra dans l'inconscience, serrant la main de sa sœur dans un dernier éclair de lucidité. Vaincu, à bout de forces, il sombra et tout devint noir autour de lui.

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Lorsqu'il ouvrit les yeux, il n'aurait su dire dans quel monde il se trouvait. Celui des vivants ? Ou bien était il finalement arrivé dans l'au delà ?

-Si c'est ça le paradis c'est très surfait... J'ai mal partout...

Au delà de toutes ses articulations souffrantes, il pouvait sentir le contact du sable sur sa peau, et une légère brise transportait à ses narines le parfum iodé de l'océan. Non, il devait toujours être en vie. Il était bien d'ailleurs, là, étendu sur une plage. Mais qu'est-ce qu'il faisait là déjà ?
Et tout à coup, les souvenirs lui revinrent en pleine figure comme autant de flashs agressifs. La fuite, les gardes, la chute, la noyade et...

-Eleonor !


Ignorant les protestations de ses muscles endoloris il se redressa subitement, cherchant du regard sa sœur. S'il avait échouée ici, alors elle ne devait pas être loin ! Que les cieux fassent qu'il ne soit pas resté endormi trop longtemps, qu'il ait encore le temps de la conduire à un médecin avant l'heure fatidique.
Ses yeux se posèrent alors sur la pire des visions. Elle était là, allongée sur le sol, ses yeux vides fixant le ciel d'un air morne. Ses joues roses avaient perdus toutes les couleurs de la vie et le flot de sang de son torse s'était tari. Il bondit à ses côtés, le cœur enfermé dans un étau. Dans un dernier geste de désespoir il lui prit la main, elle était glacée.
Morte, sa sœur était morte, et il ne pouvait rien y changer. Il avait échoué... Toutes ces années de pratique avaient été vaines, il n'avait pas pu la secourir, et pire encore, c'est son imprudence qui lui avait coûté la vie. S'il avait été plus attentif, alors peut être que ce coup ne l'aurait jamais atteinte. Il s'effondra, en larmes sur le cadavre frigorifié de celle qu'il aimait plus que tout. Sa vie n'avait plus aucun sens maintenant qu'il l'avait perdu.

-Eleonor ! ELEONOR !

-Hmm... Quoi encore ?! Tu me donne la migraine à hurler comme ça !

Cette voix... Non, ce n'était pas possible, c'était trop beau pour qu'il puisse y croire. Il leva les yeux vers le visage pâle de sa jumelle, mais il n'avait pas changé, il restait aussi inerte que celui d'une poupée.

-Bon, tu me réponds oui ?


.... huh ? Serait-il devenu assez fou de chagrin pour imaginer des voix aussi distinctes ? Parce qu'à moins que ses yeux lui jouent des tours, les lèvres d'Eleonor n'avaient pas bougées d'un poil.

-Allo ?


Il se plaqua une main contre la bouche. Le son, il ne sortait pas du corps d'Eleonor, c'étaient ses propres cordes vocales qui agissaient de leur propre chef ! Son autre mimine ne sembla guère apprécier le geste de sa collègue, car il s'auto-attrapa le poignet.

-Ca va pas non ?!

-.... Eleonor ?


-Ben oui enfin ! Qui veux-tu que ce soit d'autres ? Tu vois bien que c'est moi !

Dans quelle dimension avait-il atterrit au juste ?! Son corps bougeait tout seul, c'était comme si tous ses membres étaient contrôlés par quelqu'un d'autre! Depuis quand était-il possédé ?

-Eh bien... Non justement, tu es devant moi et tu ne bouges pas...

-Mais qu'est-ce que tu racontes enfin, c'est toi qui est allongé devant moi ! Et arrête de jouer les ventriloques d'ailleurs ça ne me fait pas rire !

-Eleonor c'est... .c'est toi qui es allongée.

-Mais ne dit pas de bêtise ! Regarde, je bouge ma main juste devant toi.

-C'est.... c'est ma main ça justement.

Il y eut un moment de flottement. Lentement, sa main gauche se leva pour tâter le corps de la défunte comme pour s'assurer de quelque chose.

-..... Je suis morte.

-Ben...

-JE SUIS MORTE !

-Oui mais...


-SHUT ! Laisse-moi pleurer sur moi même en paix malpoli !

-...


-D'ailleurs comment ça se fait que je puisse faire ça ? Je devrais pas être en train de danser dans les nuages, de rencontrer Hadès ou quelque chose comme ça ? Je suis en fantôme ? Et toi tu es où ?

-Comment dire... Tu n'es pas en fantôme... Il semblerait que ce soit toi qui sois dans MON corps.


-Mais c'est impossible enfin, je sais reconnaître un corps de fille quand j'en v...

La frangine n'avait jamais été du genre à tourner autour du pot bien longtemps. Aussi, d'un geste vif comme l'éclair, la main gauche d'Adrix tira sa ceinture pour jeter un œil à ce qui se cachait sous sa tunique. Et pour le coup, elle n'était pas déçue du voyage. Adrix sentit le feu lui monter aux joues sans raison alors que sa propre gifle venait lui roussir le coin de la figure. Il était trop déboussolé par la situation pour chercher à comprendre.

-PERVERS !

-M... mais !! Mais j'y suis pour rien moi !

-Qu'est-ce que je fais dans un corps de garçon hein ? Rends-moi mon corps magnifique à moi !

-Mais je peux pas faire ça moi, je ne sais même pas comment tu peux être là !

-Ben transforme toi en fille alors !

-Hein ?! Mais ça non plus j'sais pas faire !

-T'es nul ! Tu pourrais faire un effort !

C'était le début d'une longue, LONGUE journée...

"Certains frères et sœurs se plaignent de devoir partager leurs chambres. Essayez de partager un corps vous verrez."
~Adrix et Eleonor~

Etait-ce dû à une similitude dans leur cosmos ? A leurs sangs mêlés par le coup d'épée ? Ou peut être simplement une facétie d'un Dieu des Enfers ayant envie de jouer avec ses divins pouvoirs ? La vérité de ce phénomène reste encore aujourd'hui un mystère complet pour les jumeaux, mais ces doutes n'empêchaient pas l'étrange réalité : Ils avaient fusionnés. Ou, plus précisément, l'âme d'Eleonor, après avoir quitté son corps, avait trouvé refuge dans le corps de son aîné, échappant ainsi aux griffes du trépas. Avec deux esprits pour piloter un même corps, tout devenait hélas bien plus compliqué. C'était comme avoir deux cavaliers pour une seule monture qui, incapable de décider auquel obéir, tentait tant bien que mal de les satisfaire l'un comme l'autre. La sensation de son propre corps se déplaçant au delà de sa propre volonté était d'ailleurs des plus désagréables et suffisait à elle seul à expliquer l'inconfort de leur situation. Mais ils décidèrent de faire avec, à défaut de pouvoir faire autre chose.
Rapidement, ils en vinrent cependant à comprendre les subtilités de cette symbiose forcée. S'ils pouvaient tous deux contrôler le corps en même temps, il s'avérait bien plus aisé et moins éprouvant de définir une place dominante. Ils pouvaient ainsi s'alterner, l'un tenant les manettes pendant que l'autre se contentait d'observer, attendant patiemment son tour. Plutôt que de se livrer à une lutte perpétuelle pour être le "capitaine du navire", ils préférèrent trouver un terrain d'entente, et sans la complicité sincère qui les unissait, la tâche aurait été plus facile à dire qu'à faire. Ils partageaient tout, sensation, vision, ouïe, faim ou même soif mais pouvaient se repartir les sens selon leur guise afin de ménager leurs âmes des sensations non désirées. Ils pouvaient communiquer sans utiliser de mots, car, tout en gardant leurs pensées intimes séparées, la "couche extérieur" de leur conscience était suffisamment proche pour pouvoir dialoguer par la seule force l'esprit.

L'organisme semblait lui même s'être mystérieusement adapté à cette nouveauté. Pour ainsi dire, le corps d'Adrix tournait... au ralenti. C'était comme si tous leurs besoins individuels s'étaient ajoutés, il devait se nourrir deux fois plus que d'ordinaire sans pour autant prendre du poids, le temps de sommeil aussi avait été multiplié tant et si bien que leurs esprits devaient dormir à tour de rôle pour éviter de rester inactif deux dizaines d'heures quotidiennement. Il en allait de même pour la croissance, car même si les années passèrent, le duo ne vieillit guère, leur développement était en effet sérieusement réfréné et, s'ils doutaient de pouvoir vivre deux fois plus longuement, au moins cela semblait-il leur garantir bon nombre d'années de jeunesse à venir.

Si cela présentait certes des avantages indéniables, c'était loin d'être pratique au quotidien. Eleonor tout particulièrement dût se faire aux caractéristiques d'un corps mâle, tandis qu'Adrix se devait de satisfaire quelques unes des coquetteries féminines de sa partenaire. Mais aussi pénible que tout ceci puisse être, au moins étaient-ils heureux de la certitude d'être ensemble jusqu'à la fin.

Une fois le corps de la jeune fille enterré comme il se doit, ils voulurent retourner auprès de Noland, mais le jeune homme ne put jamais retrouver la trace de son mentor. Ce dernier semblait s'être volatilisé, ne laissant nulle trace de son passage ni même de son existence. Le foyer improvisé qu'ils avaient habité avait été réduit à l'état de petit tas de cendres fumantes et personne dans la région ne semblait l'avoir aperçu.
Abandonnés, perdus dans un monde qui n'était décidément pénible, ils n'eurent d'autre choix que de s'adapter. Les connaissances acquises par Adrix pendant son entraînement, mélangé aux astuces que la servitude infernale avait inculquées à Eleonor faisait d'eux un individu redoutable. Pas seulement parce qu'ils étaient à même de terrasser la majorité des hommes "ordinaires", mais aussi parce qu'ils avaient tous deux compris comment s'en sortir face à l'adversité. Ils étaient rusés, voir sournois, l'apparence très discutable d'Adrix permettait à la jeune demoiselle d'user de ses charmes lorsque nécessaire, tandis que lui avait appréhendé les rouages de la manipulation et savait amener discrètement les autres à faire ce qu'il voulait. Leur train de vie était modeste, mais bien suffisant, partagé entre la quête du prochain repas et l'expérimentation toujours plus approfondie des étranges pouvoirs qu'ils s'étaient découverts.
En effet, maintenant réunis, leur cosmo était d'une intensité rare, tant et si bien qu'ils avaient désormais accès à des pouvoirs dont il n'aurait jamais pu rêvé même dans leurs songes les plus déments. Ils avaient ainsi une autorité bien étrange sur les eaux, l'élément aqueux répondant extraordinairement bien à l'appel de leur énergie. En se plongeant dans un point liquide, ils pouvaient réapparaître dans un autre, parfois proche, parfois lointain, sans vraiment comprendre comment tout cela était possible. De la simple flaque à la jarre en passant par l'océan lui même, tous n'étaient qu'une infinité de portes qu'ils avaient désormais la capacité d'emprunter à leur guise, d'abord au hasard puis de plus en plus précisément.

Et les dieux décidèrent sans doute de mettre leur grain de sel à cette histoire.

"On a sauté dans les toilettes et on a atterrit... ben dans une belle merde justement"
~Adrix et Eleonor~

Leur destin a basculé il y a seulement quelques jours, lorsqu'un étrange appel résonna en eux. C'était comme une voix lointaine, une chaleur apaisante qui les appelait à ses côtés sans qu'ils n'aient su dire de quoi il s'agissait exactement. Habitués à suivre leurs intuitions avant tout, les jumeaux décidèrent de se téléporter en direction de la présence inconnue qui les invoquait.
Quelle ne fut leur surprise, lorsqu'ils sortirent la tête de l'eau, de se retrouver dans un bien étrange temple. C'était une grande bâtisse hérissée de piliers massifs en marbre qui toisaient le jeune garçon de toute leur écrasante hauteur. Quelqu'un avait renversé une jarre d'eau sur le sol, presque comme si on lui avait laissé volontairement une porte d'entrée dans un lieu qu'ils devinaient suspect.
Mais plus étrange que tout le reste, c'était cette chose dorée qui flottait à quelques mètres de là. Difficile de dire quoi il s'agissait, c'était comme... un énorme poisson métallique duquel émanait une éblouissante lumière dorée. Et quand Adrix voulu tendre une main pour l'attraper, il fit volte face pour s'éloigner.
Vexé d'avoir été ainsi snobé par une friture sur patte mal colorée, le duo qui n'en était pas un courut à sa suite, pourtant trop lent pour le rattraper.
C'était comme si l'armure, ou quoi que ça puisse être, les narguait, restant juste assez loin pour être hors de portée tout en restant assez proche pour se moquer d'eux par sa proximité.
Et alors que la course poursuite continuait, l'apprenti chevalier tomba nez à nez avec un bien étrange spectacle : Des roses, par milliers. Un immense parterre couleur de sang qui recouvrait un interminable escalier. Où menait-il ? Pourquoi l'emprunter ? Aucune idée, mais il avait la conviction de devoir le faire, et elle aussi.

Alors, sans se douter un seul instant du danger, ils emboîtèrent le pas au poisson au travers de la randonnée mortelle, piétinant d'un pas ferme les épines qui se dressaient sur son chemin. Il courut, encore et encore, sans parvenir à réduire la distance avec sa proie. Et alors qu'il progressait, Adrix se sentait envahir par un mal étrange. Le doux parfum des fleurs lui montait à la tête, sa vue se troublait, ses sens eux même s'embrouillaient alors que son allure de marche diminuait doucement. Sa conscience vacillait elle aussi, comme s'il était victime d'un puissant somnifère. Il sentit le goût du sang dans sa bouche et dans un hoquet, le précieux liquide écarlate se répandit sur les roses meurtrières. Du poison... Ces adorables petits végétaux étaient empoisonnés et leur venin insidieux coulait dans ses veines, le faisant glisser vers la mort. Le poisson doré l'observait de ses yeux vides, comme s'il attendait de voir la conclusion de ce petit défi.

-EH OH ON SE BOUGE LA DEDANS !

La voix d'Eleonor dans sa tête le tira de sa douce rêverie. Elle gardait l'esprit clair, et, afin d'accorder à son aîné un peu de répis, prit le relais. Elle se releva, non sans mal.

-Eh ! Le poisson là ! Tu espères nous arrêter avec un jardin fleuri ?!

Dans un geste de rage, elle saisit les fleurs fatales et les broya de ses mains nues sans se soucier des épines qui mordaient sa chair. Elle envoya alors les pétales tâchés de son sang à la figure de l'agaçant futur surgelé doré.

-Pour qui est-ce que tu nous prends hein ?!

Il y eut un grand flash de lumière alors que son aura et celle de l'armure se défiaient avec fureur et résonnaient avec une intensité rare.

La seule chose qu'on pu trouver après ça fut un jeune homme, évanoui au sommet des marches menant au Sanctuaire, et sur qui était revêtu la sainte Armure d'Or des Poissons.


Dernière édition par Adrix le Dim 12 Fév - 3:31, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Adrix - Gold Saint du Poisson   Adrix - Gold Saint du Poisson I_icon_minitimeDim 12 Fév - 3:26

Voilà, présentation terminée, encore quelques légères retouches sur la grammaire et la présentation probablement, mais c'est ça en gros ^^"
Encore désolé du retard abusif, en espérant ne pas être trop pénible à lire ><'"
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MessageSujet: Re: Adrix - Gold Saint du Poisson   Adrix - Gold Saint du Poisson I_icon_minitimeDim 12 Fév - 16:36

Présentation validée au niveau 3, tu deviens le nouveau Poisson. Tu bénéficies de 1200 points d'XP pour faire ton deck.

Bienvenue chez nous ^^
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MessageSujet: Re: Adrix - Gold Saint du Poisson   Adrix - Gold Saint du Poisson I_icon_minitimeDim 12 Fév - 16:38

<== Suivez la flèche pour trouver le mec trop flemmard pour lire mais qui se permet de poster une fois que c'est fait °°

Bienvenue et bon jeu sur SSU !
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MessageSujet: Re: Adrix - Gold Saint du Poisson   Adrix - Gold Saint du Poisson I_icon_minitimeDim 12 Fév - 17:02

Bienvenue chez nous.
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MessageSujet: Re: Adrix - Gold Saint du Poisson   Adrix - Gold Saint du Poisson I_icon_minitimeDim 12 Fév - 18:12

Merci de l'accueil o/
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