Le couperet est donc tombé, hier soir en réunion sur skype avec la quinzaine de personnes présentes pendant les 2h qu'a duré la discussion (qui ont dérivés sur 3/4 par la suite ^^).
En faisant le constat de la situation actuelle puis le bilan du …
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Sujet: Le Nécrophage et la Pestilence [Nosgoth - Okra] Mer 14 Déc - 2:46
Cette maudite brume m'embrouillait l'esprit. Je détestais cet endroit mais chaque fois que je me rendais auprès de la Mort, je me devais de traverser la première des antichambre, celle qui était sous la responsabilité de Dame Okra. Si je ne l'avais jamais rencontré réellement, je savais néanmoins qu'elle avait été et était encore l'élève de Ephtal, au même titre que moi. Cardinal de la Pestilence, elle inspirait la crainte dans bien des cœurs. Mais solitaire, rares étaient ceux qui pouvaient se vanter de l'avoir réellement rencontré. Ces ronces n'inspiraient que dégoût et cette lueur me perturbait. Mais je la savais absente. Car jamais ces défenses n'étaient autant handicapantes que lorsqu'elle se trouvait en dehors de son sanctuaire. Et c'était là une raison évidente qui me poussait à venir ici.
Je cherchais quelque chose de particulier. Et j'espérais mettre la main dessus rapidement avant que la Maîtresse des lieux ne revienne dans son antre. Mes mains tremblaient de plus en plus et je devais rapidement assouvir ce besoin avant que le manque ne me fasse faire n'importe quoi. Il aurait été certainement plus simple de trouver mon bonheur dans l'antichambre de mon Maître. Mais beaucoup trop risqué et je n'étais pas prêt à laisser mon travers apparaître aux yeux du Prophète. Sa réaction m'effrayait et je n'aspirais qu'à être son ombre. Non une honte pour lui.
Mes yeux étaient habitués à la semi obscurité, pourtant je ne parvenais jamais à rester fixé sur une chose trop longtemps. Pas seulement à cause du manque qui m'embrouillait la vue. Cette brume empoisonnait mes sens et je ne devais mon salue qu'à l'enseignement de mon mentor. Le cosmos était la clé. Une clé précaire qui ne faisait que sauver les apparences. Je perdais trop de temps ici. Cela ne jouait pas en ma faveur. C'est alors que je perçus le trône. Et la chose que je cherchais se trouvait là, posé négligemment dessus. Mon cœur manquait un battement. Pas la peur mais plutôt l'excitation. Autour de moi, la nuée d'insectes se voulait plus oppressante que jamais mais je les ignorais. La Tarentule ne pouvait craindre ce qu'elle chassait. Sans attendre, je me rapprochais, ne prêtant même pas attention à l'apparence particulière de ce trône. Si je m'y étais arrêté un instant, j'aurai aperçu les insectes et les ronces qui faisaient de ce siège un véritable nid. Mais mon esprit se barricadait de ce genre de chose et je n'étais plus focalisé que sur ce bien. Mon état de manque m'avait privé de toute prudence. Mais ce qui est fait n'était plus à faire et je tendis mes mains comme des serres afin de prendre ce dont je rêvais depuis plusieurs nuits maintenant.
La tête du chevalier d'Athéna qu'avait emporté Okra, trophée de sa victoire. Plutôt bien conservé, cela me surprit. J'avais l'habitude de voir des morts, en tant qu'assassin, je connaissais le schéma de la décomposition sur le bout des ongles. Là où je m'étais attendu à voir une tête défraichie, je notais qu'elle semblait presque avoir été arraché la veille. Mais je ne poussais guère plus loin mon inspection. Trop tard pour cela... Habile, aussi vif que l'était l'araignée qui vivait en mon âme, je jetais mon dévolu sur un morceau de sa joue. Sans attendre, j'en arrachais un morceau copieux que je plaçais vivement dans ma bouche. A peine la première bouchée avalée que déjà l'effet d'apaisement se fit sentir. Mais ce n'était pas assez. Ça ne l'était jamais... Mes mains tremblotaient encore et je me savais prit de frénésie lorsque mon palais entrait en contact avec cette nourriture étrange. Tantôt ange, tantôt démon. Car je le savais mieux que personne... C'était une drogue. Et comme toute dépendance, j'exécrais ce besoin autant que j'en avais en même temps une envie irrésistible.
Un bruit dans mon dos me fit frissonner. A trop trainer, je prenais des risques. Je devais partir. Au plus tôt. Mais la présence se fit écrasante. Et alors que je me tournais, je compris que l'araignée avait été repérée. La tête encore entre mes mains, un bout de chair tomba au sol. Cette fois, ce serait compliqué de s'en sortir.
PNJ
Okra
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Sujet: Re: Le Nécrophage et la Pestilence [Nosgoth - Okra] Mer 14 Déc - 16:26
Elle était, comme à son habitude, en pleine séance d’entrainement au cœur du Dédale lorsque parvint à son âme corrompue l’Appel. Alors qu’elle s’apprêtait tout juste à bondir sur son hydre sournoisement tapie dans les ténèbres, Kryuk se figea net. Une intrusion, voilà ce que lui murmura l’une des caryatides qui, en plus de lui transmettre ces informations y ajouta l’image approximative du fautif. Cette miniature faite d’une brume palpable ne ressemblait guère à celle d’un Cardinal, ou même de son fidèle disciple Jevren. Qui ? Qui osait s’introduire dans les limbes toxiques en son absence, malgré l’évidence du danger ? D’autant qu’il ne s’agissait vraisemblablement pas d’un simple passage puisqu’il avait stoppé sa marche en plein centre de l’édifice, devant le trône végétal. Telle offense ne pouvant rester impunie, Okra mit un terme aux joutes quotidiennes et tourna les talons vers son antichambre d’un pas leste mais vigoureux.
Elle chercha avant tout à comprendre. Aucun individu saint d’esprit ne se risquerait à braver l’acide vaporeux, et encore moins y goûter aussi longtemps. Ou bien était-ce là une provocation, gage de folie pure et simple. Car seul un fou irait jouer avec ses nerfs et ça, même Ephtal le savait. Ce pourquoi notamment, le Prophète ne se rendait qu’exceptionnellement chez Pestilence, et avec un bouclier de Cosmos cela va sans dire. Cette protection obligatoire, une façon originale d’identifier la cible pénétrant en son domaine. Trahit par son propre Cosmos. Or, ici, le geyser spirituel n’avait rien de familier. Du moins il ne le fut, avant confrontation.
Quand sa forteresse d’ébène écrasa finalement l’écorce vivante de la Terreur, la brume s’intensifia jusqu’à engloutir son hôte dans la plus grande discrétion. L’instant d’après Kryuk se mit à serpenter entre les colonnes d’obsidienne, prêt à empaler le bougre toujours affairé près du siège insolite. Puis, à la manière d’un fantôme, elle surgit, silencieusement. Une main cramponnée sur chaque nymphe minérale de part et d’autre du jeune homme, elle semblait n’avoir jamais connu l’étreinte terrestre, ses jambes étant partiellement baignées dans le voile. La scène se figea ainsi une bonne dizaine de secondes, le temps pour ses amandes poivrées de parcourir la moindre courbe sujette au halo d’émeraude à l’aplomb du couple morbide. Doucement, le masque impassible se rapprocha. L’extase macabre était telle qu’un léger ronronnement fit écho au silence instauré jusqu’alors. Ce qui visiblement, alerta le jeune homme puisqu’il fit soudainement volte-face, une expression de stupeur sur le visage.
C’est ainsi qu’elle trouva des réponses, sans mot dire, sans croisement de regard éloquent. Entre les mains du guerrier à la crinière ivoire, Cerbère. Ce qu’il en restait du moins. Non content de l’avoir amputé de son chef lors du fameux assaut contre Athéna, on pouvait constater sans mal qu’il lui manquait ici quelques lambeaux de chair supplémentaires. Et pour couronner le tout, l’un d’eux tomba de la bouche du coupable hébété. Cela aurait pu amener d’autres questions, si l’on ne se trouvait actuellement en face d’un Berserk d’Arès, dans le sanctuaire de surcroit. Entre ces murs les déviances sont des normalités incomprises des peuples au dehors. Aussi la chose lui vint comme une évidence : elle avait affaire à un charognard, et cannibale en prime.
- Te voilà dans une position bien inconfortable, petit. Je ne t’ai pas convié à ma table que je sache, et je ne parlerais pas du fait que tu sembles très attaché à ce pauvre Cerbère… Est-il aussi tendre et goûtu qu’avant son trépas ? J’avoue ne pas m’y être penché davantage à ce sujet…
On pouvait clairement deviner un sourire mesquin derrière le masque crachant d’énormes volutes. L’une d’elles s’écrasa volontairement contre le visage de sa proie, avec la ferme intention de le voir réagir. Non pas qu’elle se sentait offensée par le geste, puisqu’à en croire le plissement de son regard cette situation semblait au contraire, lu procurer une étrange forme de sympathie. Pour une fois que son fardeau profitait à quelqu’un…
Berserker
Nosgoth
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Sujet: Re: Le Nécrophage et la Pestilence [Nosgoth - Okra] Sam 17 Déc - 21:25
Est-ce que c'était la peur ou la surprise qui me paralysait de la sorte ? Etais-je bloqué parce qu'elle avait déjà laissé son poison s’insinuer en moi ou seule la tension bridait mon potentiel ? Il avait fière allure l'assassin. Quelle folie. Je m'étais de moi même mit dans cette situation compliquée et je ne savais pour le moment pas comment m'en sortir. Car Okra, Cardinal de la Pestilence, se dressait devant moi. Les effluves qui sortaient de son masque me touchèrent au visage et intérieurement, je tentais de repousser cette odeur nauséabonde. Barricader mon esprit était certainement la seule défense que je pouvais faire en ce lieu. Ce lieu qui était le territoire du Cardinal. Elle était en terrain connue et son poison était présent dans l'air. Quel sot j'avais fait.
Mentir était à exclure d'office. Car la scène que je venais d'offrir à la Dame ne pouvait permettre aucune confusion. La tête dans une main, une joue manquante, un morceau de chair qui venait de tomber au sol, bref situation embarrassante au possible. Et je ne comptais pas sur la compassion face à l'une des quatre puissances d'Arès. Mon vice - non cette drogue - aurait raison de moi et de mon âme. Et j'allais devoir répondre de mes actes. Tenter de deviner ses pensées, cela me paraissait compliqué. Si encore je connaissais cet être mais ce n'était même pas le cas. Je savais déjà qu'il me faudrait agir par ordre. Le premier d'entre eux : reposer cette tête là où je l'avais pris. Ce que je fis dans l'instant, sans quitter du regard la Pestilence.
Sa question me déstabilisait tout de même. Car je ne décelais aucune colère dans sa voix. Son ton était nonchalant à en croire ce que j'entendais, comme si elle était piquée par la curiosité. Était-ce là une porte de sortie honorable ? Je n'en savais trop rien mais il s'agissait de toute évidence de la seule option possible actuellement. Peu à peu, je tentais de combattre cette terreur qui emplissait mon être. Le pouvoir de la Pestilence surpassait toutes les idées que j'avais dessus. Mais mon Maître était plus terrifiant encore. Je ne devais pas laisser cette information lui remonter aux oreilles. Sans quoi, j'étais perdu.
A mesure que je reprenais contenance, mon esprit cherchait la meilleure façon de gérer ce problème. L'enseignement d'Ephtal revenait à moi et je savais déjà que j'allais devoir me montrer persuasif. Elle, ancienne élève de mon mentor, pouvait peut-être comprendre cette déviance. Peut-être même qu'elle serait la seule dans ce cas. Pestilence et Mort étaient liées. Mais l'une usait de sorts et de charmes particuliers. Maladie, poison. Qui d'autre pour comprendre les effets d'une drogue, quelle qu'elle soit ? Afin de montrer mon respect et de m'excuser - car il s'agissait là de la première chose à faire - j'inclinais la tête et posais un genou au sol. L'estime et l'honneur n'avaient aucune place dans un tel entretien. Seul le respect pouvait intercéder en ma faveur.
- Je vous prie de pardonner mon intrusion au sein de votre antichambre, Dame Pestilence. Permettez moi déjà de me présenter. Je suis Nosgoth de la Tarentule, affilié aux armées de mon maître, Ephtal.
Au moins savait-elle désormais qui j'étais. Si mon nom ne lui parlait pas, et le contraire eut été étonnant, au moins saurait-elle qui était cet homme qui s'était ainsi introduit dans ses appartements. Je me relevais tout de même, tout en gardant ce ton révérencieux. Si la flatterie ne pouvait avoir d'emprise sur de pareils soldats, je n'en restais pas moins courtois. Car maintenant, le moindre écart scellerait mon destin. De la pire façon qui soit.
- Je vous demanderais de ne pas me juger trop sévèrement. Car s'il est vrai que l'intérêt que je porte à ce Cerbère peut paraître étrange, malsain même, soyez assuré que je n'aie pas d'autres moyens d'assouvir ce manque. Je ne peux pas faire autrement et j'aie été dans l'obligation de faire un choix. Manger de la viande humaine, même en quantité infime, m'est obligatoire si je veux survivre. Et je préférais tenter le diable en venant ici pour attraper ce morceau de cadavre plutôt que de me servir par d'autres moyens, auprès de l'armée que regroupe notre Prophète.
E, d'autres mots, soit c'était cette tête, soit je tuais un soldat de l'armée d'Arès et je faisais disparaître le corps pour m'en nourrir au fils des semaines. Et expliquer la disparition d'un soldat aurait été deux fois plus compliqué que d'expliquer pourquoi il manquait un morceau de chair à cette tête sans corps. Mais n'ayant pas eu ma dose, je ressentais déjà le manque me reprendre. Mes mains tremblaient de nouveau. Finalement, j'optais pour la franchise. Je levais alors mes mains à hauteur de son visage pour qu'elle puisse lire les effets de ce manque. Sans doute comprendrait-elle pourquoi je n'avais pas le choix.
- Voyez par vous même. Il ne s'agit là que d'un tremblement léger mais d'ici quelques heures, il se généralisera. Et si je ne prends pas rapidement ce dont j'aie besoin, cette envie peut prendre le pas sur ma volonté. Je ne serais alors plus maitre de mon corps.
Le cardinal était la puissance incarnée. Et je savais qu'elle ferait le lien rapidement entre la cuirasse qui était mienne et ce sentiment étrange qui m'habitait. Car il ne fallait pas que je me mente à moi-même : la Tarentule qui habitait mon âme exacerbait ce sentiment. Ce besoin que j'avais de me nourrir de viandes humaines était aussi de son fait. Un poison qui était à mon sens pire que ce que Okra pouvait déverser sur moi. Car j'en étais sûr : la mort ne serait qu'une délivrance.
Paradoxalement... Je me sentais mieux de lui en parler. Car pour la première fois, j'expliquais à un tiers la raison de ce vice qui m'habitait. Bien que j'y sois obligé, je prenais ce mal pour un bien. Quoi qu'il arrive désormais, je n'étais plus maître de ma destinée. Une fois encore, un Cardinal pouvait décider de me faire tuer. Et jamais Terreur n'avait aussi bien porté son nom.
Citation :
Repos 1/2
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Sujet: Re: Le Nécrophage et la Pestilence [Nosgoth - Okra]