Flashback

Le vent soufflait un nouvel espoir, l'entente entre les chevaliers présents ici était agréable pour tout le monde. Si les murs pouvaient tomber, l'esprit de la chevalerie était éternel et personne n'allait combattre cette vérité qui éclatait sous les yeux de chacun. L'Aigle du Grand Pope avait donné les consignes du représentant d'Athéna sur Terre, avec une foi peu coutumière, le Cancer l'écouta avec déférence, voyant en elle la voix et les oreilles du Grand Pope. Regardant de façon circulaire le petit attroupement, il sourit et invita à son tour les "hommes" à suivre cette jeune femme plein d'allant.


" Allez, suivons la demoiselle ! Nous avons la bénédiction de notre Déesse en quelque sorte, et gardons espoir mes frères ! "

Il se retourna alors pour commencer à marcher derrière Calyps de l'Aigle. Pensif, il réfléchissait au long chemin qui les attendait, le sanctuaire de Dodone n'était pas à côté, à des semaines de marche à travers les montagnes pour un Homme mais pas pour des chevaliers d'Athéna. Il se souvenait alors des conseils de ce bon vieil Homère, il l'avait écrit : " parler à Zeus demandait de suivre une conduite et des "vaisseaux" bien précis ". Les Péléiades, les prêtresses qui étaient la voix du Roi des Dieux n'allaient pas donner des informations aussi importantes comme cela, Zeus s'était après tout retiré du monde des mortels depuis des siècles. Exprimant à visage découvert ses pensées actuelles, il laissa échapper une simple demande ou un simple conseil, il ne savait pas trop lui même...


" Il nous faudra des colombes pour remercier Zeus de son conseil, et une branche d'olivier pour faire battre les chaudrons des vents qui entourent le chêne né de la volonté du Père des Dieux... Seul ce son permettra aux prêtresses d'entendre sa voix... Hum ! Il va falloir trouver des offrandes aussi... Je proposerai bien d'aller à Thessalonique faire un détour pour faire quelques achats ! "

Ses lèvres se turent soudainement, prenant conscience qu'il parlait à haute voix. Il se tint la tête en signe de gêne et continua son chemin, mais pour trouver tout cela, il allait avoir besoin de conseil... Il se proposa alors de faire un petit détour pour aller acheter cela, et il indiqua qu'il les rejoindrait sur le chemin, on n'avait guère le temps de trop se diviser.

Arrivant dans l'antique ville des Empereurs romains, Japheth laissa sa box sur son dos, recouverte d'un panier d'osier d'une grande simplicité. Abaissant son cosmos au plus as pour ne pas être repérer par d'éventuels ennemis, il s'engouffrait dans les ruelles étroites de la ville. Alors qu'il arpentait les rues, il vit un vendeur de poules et s'informa de sa demande. Rechercher des objets rares et précieux comme des colombes lui demanda deux bonnes heures, mais il les trouva chez plusieurs marchands à travers les marchés. Passé ce moment, il acheta quelques objets métalliques assez précieux et des branches d'olivier... Content de lui, il en profita pour acheter de nombreuses viandes, du vin venant de Massilia et de beaux fruits frais, quoi de mieux que vénérer un Dieu en lui offrant un bon repas, c'était simple, mais c'était montré le respect que l'on devait au Roi des Dieux. Ensuite, il repartit vers la direction de Dodone en se disant qu'il avait fait de bonnes affaires, mais il ne pouvait rien transporter d'autres malheureusement.


Dodone

Alors que ses compagnons marchaient à vive allure à travers les montagnes, Japheth profitait de sa solitude pour passer par des chemins détournés. Il était une chose d'avancer à plusieurs et d'avancer seul, on avait dans ce dernier cas plus de facilité. Combien de temps était passé depuis qu'il avançait ? Il sentait au loin le cosmos de ses compagnons et ils allaient être sur place avant lui. Enfin, on ne pouvait pas aller auprès des représentantes de Zeus sans offrir des offrandes, c'était ainsi que les choses devaient se passer après tout. Après quelques bons dans les airs, il vit ce petit groupe qui longeait un chemin escarpé de la montagne de Tomaros, ce chemin était le seul moyen d'aller au siège du bosquet sacré de Zeus. Il atterrissait à leur côté sans cacher son identité plus que cela...


" Excusez moi pour mon retard mes amis, j'ai ici quelques offrandes pour Zeus, de la viande, du vin, des fruits, des métaux précieux, et quelques branches d'olivier. Faudra que j'en parle au Grand Pope, ca coûte très cher tout cela, enfin bref, nous avons de quoi contenter le Père des Dieux, enfin je l'espère. "

Le Cancer posa alors ses trouvailles dans un petit recoin du chemin. Espérant n'avoir rien oublié, ses mains se tournèrent vers ses compagnons pour leur donner un peu d'eau fraîche et du pain. Puis, il se releva pour regarder au sommet de la montagne, le cosmos divin était bien présent, et personne ne pouvait savoir comment ils allaient être reçus. Pendant le repas, Japheth en profita pour donner quelques informations qu'il avait glané pendant son bref détour, il fallait se laver les pieds avant de rentrer dans le sanctuaire, et embrasser la terre en signe de soumission à la volonté divine et en respect de la terre nourricière... C'était assez mince comme informations, mais c'était déjà un bon début. Après avoir mangé un peu, Japheth proposa alors que ce soit Calyps qui soit la voix du groupe, il rappela en quelques mots que le divin Zeus aimait la gente féminine et qu'il serait ravi d'entendre une belle voix lui demander son conseil.


" Par Athéna, Calyps, ton rôle va être important dans la mesure où si le Dieu entends ta voix, il répondra sûrement avec plus de précision... Je comprendrais que tu refuses, mais nous devons savoir. C'est notre mission et chacun doit parfois sacrifier un peu de son orgueil pour avancer... "

Ses prunelles ambrées se fixèrent sur Calyps un bref instant. Il avait compris que ce chevalier, quoique femme, avait une grande fierté et qu'elle n'usait que rarement de ses atours féminins, il espérait donc que ce sacrifice ne lui poserait pas de problèmes. Mais ce sacrifice était certainement une chose qu'elle ne pouvait pas ignorer, elle était un chevalier d'Athéna, hissé au même rang que les hommes et elle allait découvrir que leur Déesse commune avait appris que la sagesse demandait aussi parfois d'utiliser la ruse. Puis, il abaissa son regard, il attendait simplement la réponse de la jeune femme.

Le voyage fût de courte durée, du moins en dehors de Japheth qui se portât volontaire pour aller chercher les offrandes qui pourraient s'avérer indispensable à l'interaction avec la divinité principale de l'Olympe.

Pour sa part Alpharius rechignait à voyager en utilisant ses capacités surhumaines, le pouvoir du cosmos lui permettant de se mouvoir à la vitesse de la lumière, il jugeait indécent de manipuler une telle puissance à des fins aussi basse que les déplacements. Mais en l'occurrence, il n'avait guère le choix, car le temps leur été compté, et s'ils voulaient trouver l'hôte avant que celui-ci ne tombe aux mains des forces du mal, il ne pouvait pas se permettre de ralentir le groupe au nom de son honneur.

Il se rappela durant le voyage, le jour où il avait rencontré Antares, et les circonstances de cette rencontre. Déjà à l'époque, il refusait d'utiliser son pouvoir. Jugeant que le Cosmos ne devait servir qu'à combattre le mal, et non pas à se battre entre allié, même dans le cadre d'un simple entrainement. Il avait fort heureusement évolué entre temps, et savait passer outre ses principes pour servir au mieux la cause d'Athéna.

Une fois arrivé à Dodone, ils n'eurent plus qu'à attendre le retour du Cancer, chose qui ne tarda pas à vrai dire. Japheth fût prompt à accomplir sa mission et se permit même d'enchainer sur une stratégie pour aborder Zeus. Effectivement il était de notoriété publique que le roi des dieux était un fervent admirateur de la gente féminine, et Calyps était donc tombée à point nommé dans ce groupe, puisqu'elle n'avait en rien les traits d'un homme. Celle-ci après un regard à l'assemblée accepta sans broncher la proposition du Cancer. Elle converserait donc avec l'Oracle de Zeus, et nous transmettrait sa parole. Alpharius nota cependant une petite part de détresse dans l'attitude de la jeune fille, qui par ailleurs n'était pas si jeune que cela par rapport au Bélier qui ne devait avoir tout au plus que 5 ou 6 ans de plus qu'elle, malgré sa propre apparence qui le faisait paraître bien plus vieux et sage, fait sans doute accentué par sa barbe et son crane rasé. Quand il croisa le regard de la Silver Saint et s'adressa à elle sur un ton doux.

• Ce visage inquiet ne vous rend pas hommage, je suis certain que vous vous en sortirez à merveille. Inutile de vous en torturer, a-t-on jamais vu un oracle dévorer les jeunes filles ? Même s'il en fût, je me porte garant de votre protection, dussé-je m'opposer au roi des dieux pour cela.
  
  Parlez simplement comme de naturel, et nul être, divin ou mortel, ne saurait se soustraire à votre charme. Je puis vous en assurer.

Après son petit speech d'encouragement. Alpharius chercha du regard l'approbation de ses camarades. Cherchant à montrer à Calyps que malgré sa lourde responsabilité, elle n'était pas seule, et qu'elle pouvait compter sur chacun d'entre eux. Puis il sourît en reposant son regard sur elle de manière preque paternelle.

Après ces entrefaites, le Bélier se tourna vers Japheth. Pour compléter son plan il ajouta.

• Je propose que nous entrions tous en portant chacun une part de l'offrande. Que nous déposerons à tour de rôle avant de nous mettre en retrait, afin de montrer que nous sommes tous vertueux et digne de fouler le Sanctuaire de Zeus.
  
  Calyps ira en dernier, et se présentera à l'Oracle. Il ne manquera alors plus qu'espérer trouver nos réponses dans ses prophéties, si Zeus daigne baigner son représentant de sa lumière à la vue de notre Aigle.

On l'encouragea si naturellement avec tant de confiance que la demoiselle en rougit... Blood était loin d'avoir l'habitude de ce genre de chose, d'autant qu'ils ne la connaissaient pas ! Certes, elle était belle et avait joui ces dernières années de nombreux égards, mais jamais en tenant un rôle aussi important. Elle n'était pas ici une simple femme, encore moins une esclave : tout ces hommes plaçaient en elle une estime, un noble rang. Elle leur offrit a tous un "merci" timide et d'une grande discrétion, puis répondit au chevalier de pegase après avoir acquiescé aux dires du bélier.

- Je connais mal les meurs de la grèce, mais nous sommes tous ici des saints au service d'Athena, et je ne crois pas que le père des dieux soit ravi d'avoir a nous informer. C'est pour cela certainement que Maitre du Cancer a jugé bon que moi seul me prononce, pour mieux plaire au seigneur de l'Olympe...

Comme il lui semblât trouver approbations autour d'elle, Calyps ne crût pas nécessaire d'en dire d'avantage, et les deux bronzes ne firent pas suite non plus. Ainsi, il ne leur restait que l'action...
Ensemble, les saints de la déesse sage se chargèrent des offrandes pour gagner le plateau de Dodonne. Les lieux étaient riches et vastes, célébrant dignement le père des Dieux. L'oracle devait être une interprétation par un intermédiaire humain du vent dans les arbres du grand chêne. Celui ci, superbe, se renaît au centre de l'espace saint ou l'on recevait la parole, espace clairement défini. Le groupe arrivé a sa limite s’arrêtât... Un pas de plus, et ils se trouvaient en contact avec le plus puissant des dieux. Le regard de Blood était rivé sur l'arbre; elle frissonnait. C'était un frisson étrange, mêlant peur et excitation sans qu'elle ne les ressentit vraiment, et reflétant avant tout une profonde émotion. Quel beauté... Chaque feuille, chaque branche, tout était harmonie. La forme, les teintes onctueuses... Son armure semblait plus légère, une part de l'aigle né en elle brûlait de s'élancer pour se poser sûr l'une des branches forte et noueuse de la divine incarnation. Blood aurait pu le contempler pendant des heures. Mais le temps manquait, et durant sa contemplation ces compagnons s'étaient déjà avancés pour donner l'offrande. Il était temps pour elle de remplir noblement sa part du marché... Et elle n'y manquerait pas.

Face aux petit cortège, il y avait deux jeûnes femmes, tout comme Blood vêtues de blanc. Les Colombes... Leurs visages étaient cachés par des voiles de tissus, et elles se tenaient la, symétriques presque, et immobiles. Silencieuses, elles attendaient la question.
L'Aigle s’avançât lentement, ayant prît son souffle, le regard droit vers l'arbre et les deux prêtresse. Désormais il appartenait a elle de les faire progresser. Et elle ne ferait pas défaut a la confiance que l'on avait placé en elle, ni -espérait elle du moins- ne faillirait a sa tâche. Le moment était venu. Blood s'agenouilla.

- Oh père des Dieux, nous qui sommes au service de votre fille bien aimée venons demander votre parole.
Nous avons senti une vague de cosmos nouveau effleurer le monde des mortels, et u' voyons le présage de l'incarnation dans une enveloppe charnelle de l'un de vos semblables. Est ce votre sage fille qui viens a nous pour nous guider ? Ou un autre Dieu ? Ou pourrons nous la trouver ? Accordez nous votre parole...

Et elle se tût, espérant que le père des Dieux réponde... Son cœur battait a la chamade, et elle n'aurait au en aucun cas répéter les paroles qu'elle venait pourtant d'énoncer.

Le vent se leva...

Et fît naître une douce mélopée par le frottement doux des feuilles du chêne. Les Colombes, tournées vers les cieux semblèrent s'en imprégner, fantômes frissonnants a la blancheur diffuse.
Elles demeurèrent, jusqu'à ce que le vent tombe et qu'on entendît plus les murmures de l'arbre. Alors, elles abaissèrent leurs regards sur Blood a travers les mailles fines de leurs voiles immaculés. Comme une seule, leur voix douces s’élevèrent ensemble.

- Femme a la voix enchanteresse, le père des Dieux a entendu ta demande et celle de tes compagnons, entend désormais sa réponse :
Une entité divine en effet c'est incarnée parmis les hommes pour mener a bien son combat. Il ne tient qu'a vous d'en découvrir l'identité, si vous daignez porter vos pas vers l’Égypte.

La lointaine Egypte... Bel et bien.

L'aigle s'envolait dans les cieux pour revoir son plus vieil ami. Un sourire au coin des lèvres, le chevalier d'or du Cancer opinait de la tête pour remercier la jeune femme de sa décision. Ses yeux se levèrent alors quand un vent frais vint chatouiller son armure, il prit alors un assortiment de diverses offrandes et s'avança à son tour dans le plus grand silence. Ce lieu respirait la quiétude et le respect, tout devait suivre un ordre édicté peut-être par le Roi des Dieux en personne.

Au bout de quelques minutes, un magnifique arbre apparaissait au centre d'anciennes bâtisses d'un âge aujourd'hui oublié. Une série de grandes marmites de bronze, collées les unes contre les autres, entouraient le pied de l'arbre pour le protéger d'un agresseur invisible. Autour de cela, d'autres temples avaient été construit par d'autres cultes mais ce n'était point l'objet de ce voyage. Tout à coup, deux jeunes femmes faisaient face aux représentants d'Athéna, le Cancer se demandait d'où elles étaient arrivées mais l'étrange cosmos des lieux avait dût perturbé un peu ses sens. Alors que la jeune Sainte se rapprochait des "voix" de Zeus, le vent se leva pour faire vibrer l'arbre millénaire. Les feuilles s'agitaient pour laisser une étrange musique teintée avec les marmites qui vibraient elles aussi. Ce concert gagnait en puissance au fur et à mesure de l'approche, c'était à ce moment là que le Cancer prit sa cape pour former un voile protecteur à son offrande. Il mêla alors celle-ci à la terre pour montrer son humilité et s'agenouilla à quelques mètres derrière l'Aigle de leur petit groupe, il l'enveloppa ainsi de la terre nourricière que le Père des Dieux avait donné aux hommes. Enfin, il laissait de la boue imprégnée ses bottes dorées en signe de créature née de la Terre.

Il s'agenouilla alors devant l'arbre en signe de soumission et de respect. Une prière secrète et intime accompagnait secrètement le dépôt de son offrande.


" Oh Zeus tout-puissant, Dodonéen, dieu lointain, Pélasgique qui règne sur Dodone, en ce rude pays des Selles, je vous en conjure, donnez nous le chemin pour aller auprès de notre Déesse ou de l'un de vos ennemis... Donnez nous la vérité par votre chant à travers l'effeuillage de vos pensées. Que votre grâce nous montre la voix... Et acceptez mon humble demande, protégez le noble Noxius par delà la mort pour lui offrir une vie douce et sincère dans une prochaine incarnation, acceptez ma cape la plus précieuse pour cette demande oh Noble Zeus... "

Genoux à terre, il attendait la réponse. Il entendit alors le vent s'engouffrer dans les feuilles et les branches de cet arbre, les marmites bougèrent de quelques millimètres pour s'entrechoquer dans une petite musique assez douce. Mais rien ne vint, c'est alors qu'un cosmos diffus s'empara des lieux, et murmurait quelque chose dans le vent. Japheth ne comprenait pas le sens des mots si anciens, mais la jeune Aquilla semblait comme en extase face à une révélation pour chacun des membres du groupe. Zeus avait donc entendu la prière des plus humbles des chevaliers d'Athéna, ses lèvres soufflèrent alors une remerciement de soulagement.

Le vent s'affaiblissant un peu, Les paroles de Calyps montrèrent le chemin, tout le monde comprit alors que le chemin les menait en Egypte. Les sens du Cancer ne l'avaient donc pas trompé, cependant, il aurait aimé une réponse pour son compagnon d'armes mort au cours de ce cruel combat. Mais cela était affaire de Dieux, que pouvait faire un homme devant la loi divine ? Peu de choses en fait. Ce sentiment diffus se propageait dans toutes les parties de son Etre, il n'était rien devant les malheurs de son temps et les Hommes avaient oublié les anciennes coutumes pour un Dieu sans visage. Troublé par ses pensées, sa tête se retourna et il regarda le jeune chevalier de l'aigle d'une façon bien paternelle, puis il observa les autres chevaliers tour à tour en se faisant la promesse sincère de vouer ce qu'il lui restait de vie pour les sauver, il en faisait le serment devant les représentants de Zeus en ce jour solennel.

• Vous vous en êtes sorti à merveille Calyps. Qui pouvait-en douter par ailleurs ? Merci à vous pour votre courage et votre réussite. Puisse-t-elle être le départ d'une longue série de victoire au nom d'Athéna.

• Ainsi nous voilà parti pour l'Egypte. J'aime ce pays, je le connais assez bien, du moins pour quelqu'un dont les origines transparaissent si loin à l'est. Il n'empêche qu'il est vaste …
  
  Comment pouvons-nous ratisser à nous seuls les rives du Nil à la recherche d'un seul homme ? Si tenté qu'il ne s'agisse pas d'une femme. Je n'en ai pas la moindre idée. Dans tous les cas nous n' avons plus rien à faire ici

Silencieux en cette terre sacrée, Japheth ne disait rien et attendait les paroles de ses compagnons. Il se contenta d'opiner de la tête en entendant leurs paroles, oui, il n'avait pas envie de parler juste après que sa prière soit allé vers le Cerbère. Il levait les yeux pour regarder les étoiles dans le ciel, ce dernier était encore lumineux d'une grande douceur, la constellation du Cerbère brillait intensément dans ces quelques minutes solennelles. Perdu dans les bras de Mnémosyne, le Cancer attendait les consignes de départ. le chevalier du Bélier connaissait à priori cette région ancestrale, terre de l'une des merveilles du monde. Chuchotant sans s'en rendre compte, Japheth laissait quelques mots passés à travers ses lipes.


" La bibliothèque, tous les scribes sont au courant de tout ce qui se passe là bas... "

Gêné, il se renfermait dans son mutisme, enfin bon, son message était passé d'une certaine manière. Sourcillant un instant, il écouta les deux jeunes chevaliers de bronze en train de parler et poser des questions bien étranges, souriant, il se disait qu'il allait devoir donner des cours à son fidèle disciple dés son retour. Au moins des cours de géographie et d'histoire antique. Il attendait que l'aigle prenne son envol pour les mener vers les terres de Pharaon. Brusquement, il sentir un courant d'air frais le traverser, Zeus ?, non, juste un envol de papillon qui ne laissait rien n'augurer de bon dans les prochaines heures.

Ses prunelles ambrés se portèrent vers la jeune Sainte avec respect. Elle avait réussi son devoir avec une grande sérénité et cela était le signe d'une certaine maturité, Japheth avait vu tellement de jeunes chevaliers plein de fougue et d'ardeur qui fonçaient vers la mort sans se poser les bonnes questions. "Tout est éphémère" était la devise préférée du Cancer, et même l'espoir quand on ne fait pas preuve de sagesse dans ses décisions les plus importantes. Encore perdu dans ses pensées, il n'avait pas vu ses confrères en train de quitter le domaine de Zeus pour aller vers la lointaine Egypte, la belle Alexandrie étant l'une de ses portes les plus célèbres.

Il se retourna un instant pour voir le vieil arbre. Le saluant avec respect, il suivit le pas de ses compagnons. Il posa alors la main sur l'épaule de l'Hydre, et lui fit signe de garder son état d'esprit au plus profond de lui même, de rester ce joyau à l'état brut qui faisait de lui une Hydre immortelle et insaisissable. Puis, dans un geste assez simple, il relevait la main pour continuer son chemin derirère le chevalier du Bélier qui se trouvait devant lui. L'Egypte était donc à quelques poussées cosmiques, il fallait trouver Athéna, si c'était elle, ou alors tuer l'ennemi dans l'oeuf si c'était un autre.... "Manquerait plus que les anciens Dieux Egyptiens se réveillent" fût le pensée amusée du vieux chevalier du Cancer en descendant le long chemin qui permettait de sortir du sanctuaire de Dodone.

La chose était faite et la prochaine étape les attendait déjà. L’aigle répondit par un sourire au bélier et à l’Hydre, et les remercia de sa voix douce pour leur confiance. Elle était rassurée d’avoir rempli son rôle sans encombre…L#espace de quelques instants tout avait reposé sur elle, pour la première fois de sa vie, et elle se souviendrais sans mal de cette expérience… Et se sentait soudain plus confiante. C’était en donnant ainsi le meilleur de soi même au service d’Athena qu’elle pourrait mûrir encore et évoluer, c’était certain. A présent, l’Égypte les appelait. Un frisson d’excitation parcouru le dos de la jeune femme… C’était décidé, ils iraient. Et elle avait hâte, déjà.
Mes les autres saints avaient raison. Comment trouver un seul être, dans un pays entier ? Sans autre pistes ? Ils avaient leurs instincts et leur perception du cosmos, mais cela demeurait bien maigre. Malgré tout, ils n’étaient pas prêts de baisser les bras pour ca, c’était certain. Il leur fallait trouver un lieu de destination. Les deux bronzes se prononcèrent à voix haute à ce sujet, téméraires, et ils touchaient juste. Les saints étaient certainement tous d’accord sur ce point : que ce soit pour trouver foule ou informations, les plus riches ressources seraient dans une grande ville. Alpharius, avec ses connaissances, constituait un poids pour leur équipe, mais l’avis de chacun semblait avoir son importance. Blood se permis donc d’intervenir à son tour. Ou du moins ouvrit elle la bouche dans ce but, avant de percevoir le murmure de Japhnet. Son discours se construisit en conséquence.

- La Bibliothèque d’Alexandrie nous offrirait un très bon point de départ en effet…

Bien sur, elle n’avait connaissance de l’endroit que de récits. Mais qui n’avait jamais entendu parler d’Alexandrie ? C’était une grande ville, qui contenait bien des merveilles. La bibliothèque en était immense, et fameuse. Quoi qu’ils veuillent savoir des connaissances des hommes, ils le trouveraient là. Certes, les livres ne parlaient pas de tout, des choses du présent… Mais les gens si, et les évènements se racontaient, s’écrivait la. Après tout, pour écrire il faut toujours commencer quelque part. A Rome, Calyps n’avait cessé de nourrir de la curiosité pour ce lieu fascinant. Aujourd’hui, s’y rendre ? Evidement, l’étincelle de l’intérêt se mit à briller de plus belle au fond de sa pupille sombre. L’idée n’était que séduisante, et elle était prête à se mettre en route de suite si c’était pour aller là bas ! Plus encore que pour un lieu autre en tout cas.

- Que pensz vous de cette perspective, maître Alpharius ?

Japhnet après tout avait implicitement donné son feu vert, l’accord donc du second chevalier d’or devrais suffire parfaitement. D’autant que s’il connaissait l’Egypte il connaissait certainement Alexandrie, et était donc le plus apte à offrir au petit cortège un jugement juste. Si tôt qu’ils se seraient mis en route désormais, le bélier se faisait leur guide. Aigle, elle s’engouffrerai à sa suite dans le vent et donnerait le meilleur d’elle-même… pour ces terres lointaines.
Si lointaine d’ailleurs que c’était un peu étrange. Pourquoi diable une divinité de l’Olympe irait elle se réincarner la bas ? Voir un Dieu du Nord … ? C’était aussi saugrenu qu’improbable, et laissait perplexe. Calyps songea vaguement à ce qu’elle avait entendu des mœurs de l’Egypte… Était ce possible que l’un de leurs anciens Dieux ce soit réveillé ? La encore, cela semblait fou, et elle ne savait que penser. Mais le moment n’était pas à la réflexion, et le mieux a faire était toujours de se rendre sur place pour découvrir tout simplement de quelle entité l’incarnation avait vu le jour… Ils seraient alors fixés.

Alpharius écouta sans intervenir les réflexions de ses camarades, tripotant les yeux fermer la pointe de sa barbe avec une expression songeuse. La bibliothèque d'Alexandrie semblait être le vecteur commun de l'esprit de toutes les personnes présentes ici. Toute sauf Alpharius. Ce dernier connaissait bien évidemment celle-ci pour y avoir cherché des informations sur l'Atlantide lors de sa mission d'investigation d'avant l'attaque des Titans. Les parchemins de la bibliothèque, bien que moins nombreux qu'à sa fondation, érodée par les conflits et les siècles, restait une source d'informations considérable, et les scribes parcourant les lieux savaient énormément de choses. Mais comment pouvaient-ils connaître le nom d'un inconnu qui jusque là n'était rien d'autre qu'un mortel sans histoire. Et ces mêmes scribes malgré leur savoir ne possédaient pas de don de perception capable de discerner le cosmos divin émanant de l'hôte. Ils étaient des hommes sages, mais simples hommes tout de même, aussi mortel et sans pouvoir qu'un boucher ou un boulanger.

Le Bélier sortit de son mutisme quand Calyps s'adressa à lui. Sans rouvrir les yeux, ni lâcher sa barbe il répondit.

• Alexandrie est … Je pense … Une bonne destination, mais la bibliothèque ne devrait pas être notre objectif …
  
  Non cherchons un corps mortel anonyme, dont la graine divine s'est réveillée il y'a peu. Il se pourrait même que l'hôte ne se soit même pas encore rendu compte de la réincarnation du Dieu en lui.

Il laissa sa phrase en suspens quelques instants, afin de bien laisser le temps à ses interlocuteurs de cerner l'implication de ses termes. Il reprit alors.

• En quête de lieux mythologiques, d'artefacts perdus, de légendes oubliées, nous nous dirigerions vers ce puits de savoir. Mais nous ne cherchons pas des réponses perdues dans le passé, nous voulons découvrir une chose présente et future. En aucun cas les Scribes d'Alexandrie ne pourront nous guider dans cette voie.
  
  Tout aux mieux pourront-ils découvrir de notre bouche le but de notre voyage et le transmettre à nos ennemis. N'oublions pas que si nous avons perçus le réveil divin, d'autre ont également pus le faire.

Il choisit cet instant pour rouvrir les yeux et lâcher sa barbe noire comme la nuit. Scrutant du regard les réactions de ses acolytes, en particulier celles de son homologue du Cancer, sur le quel il concentra son regard plus longuement que les autres. Il se retourna ensuite vers Calyps, Stratos et Araganorf.

• Cependant Alexandrie est une des plus grandes villes d'Egypte, et même du monde. Sur mille milliers d'habitants, nos chances d'y trouver la personne que nous cherchons sont infiniment plus élevées que dans n'importe quel autre lieu bordant le Nil.
  
  Il nous faudra aviser et nous fier à notre intuition sur place, puis prier les dieux de tomber sur l'hôte avant nos rivaux.

Sur ces mots, le Gold Saint du Bélier tourna les talons, sans même laisser d'occasion de répliquer à ses alliés. De toute manière le voyage serait bien assez long pour discuter plus avant de la stratégie à adopter une fois arrivé à Alexandrie. Et comme au final tous était d'accord sur le choix de cette ville, rester ici à discuter ne résulterait que dans une perte inutile de temps.

Le Saint du bêlier conforta la jeune femme dans son opinion concernant la Bibliothèque en elle-même : ils n’y trouveraient certainement pas grand-chose, en effet. Par contre, il n’avait pas tord sur la question des scribes, et elle aurait du y songer plus tout. Maus toutes ces choses étaient si neuves pour elle… Certainement manquait-elle encore de spontanéité, et elle n’avait finalement pas osé engager de réelle réflexion et de ce fait de jugement dans son intervention… La soumission était encore bien trop ancrée en elle. Prendre de l’avant, les décisions … Elle tacherait de le faire, mais il lui faudrait un peu de temps pour s’y habituer.
En tout cas, peu importait bibliothèque ou non, elle était un repère, un point de départ. Ils iraient à Alexandrie,, tout simplement, et les évènements parleraient d’eux-mêmes. C’était ainsi en tout cas que Blood voyait les choses et avait voulu les présenter. Elle acquiesça aux paroles du Gold, demeurant muette ; ce ne fut pas le cas de Strations. Mais les paroles du jeune homme attirèrent l’attention de la demoiselle, qui étonnamment lui répondit avec spontanéité..

- C’est fort probable en effet… Peut être saurons nous même ou diriger nos pas à la simple approche des terres Égyptienne, sans même atteindre Alexandrie.

Elle n’y avait guère, mais le point était significatif, et le chevalier de pégase avait preuve d’une agréable spontanéité. Trop peu habituée à la force de ses sens, l’aigle n’avait pas songé à cette simple perspective… Elle n’avait de trop cherché à comprendre sa perception du cosmos, et c’était toujours contenté de ce qui était le plus évident. Mais parfois il était vrai qu’elle sentait des choses, et c’était indubitable dans la situation présente. Étant nombreux à avoir déjà perçu cette présence malgré la distance qui séparait la Grèce de l’Egypte, leur meilleure alliée serait sans aucun doute leur perception du cosmos.
Quand à sa question… Calyps frémis et se tut. Elle n’était pas sure d’être assez expérimentée pour pouvoir répondre, et craignait peut etre même un peu de savoir quelle réponse se devait d’être la bonne. Tué… Elle chassât ses souvenirs noirs de son esprit, et le sombre fantôme de Beast. Elle ne laisserait rien transparaitre du monstre qui sommeillait en elle. Elle la ferait disparaitre. Elle effacerait tout cela, pour tourner la page… Comme Alpharius quittait le plateau pour gagner l’Égypte, le petit groupe des saints suivit. Calyps comme les autres se mit en marche, se contentant d’une réponse rapide au pégase, glissée presque dans un murmure, a voix basse et légèrement pesante.

- Nous verrons bien…

Une fois arrivés en Égypte et face aux évènements.