La rencontre avec les hautes instances du monde d’Odin s’était déroulée à merveille, Bach et moi avions obtenu ce que nous voulions mais alors que le chemin du retour s’annonçait, nous passâmes de nouveau devant les Marinas de Poséidon. Cet homme, son aura m’embêtait, sa cosmo énergie semblait déranger la mienne d’une façon étrange, ce n’était pas de l’hostilité, mais alors qu’était-ce ? Nous n’étions plus sous le fait de notre mission, et dès à présent nous pouvions nous écarter de notre missive, ce que je décidais de faire pour satisfaire ma curiosité. Après m’être assuré que le chevalier du Taureau rentrerait bien à Athènes tout seul, et après m’être assuré qu’il ne mourrait pas malgré le froid et la tempête dehors, je tournais les talons afin d’aller à l’encontre de l’homme qui m’avait interpellé quelques minutes plus tôt. Nous nous retrouvions au col d’Yggdrasil, cet endroit ne me plaisait guère, ce n’était pas comme dans les légendes, ou du moins dans les quelques récits que j’avais pu lire dessus. Seule la température n’était pas exagérée, mais ce n’était qu’un atout pour moi qui était né dans ce froid glacial.

Posant la boite dans laquelle se trouvait mon armure, je toisais l’homme de mon regard, et nul besoin de parler, il savait que je désirais lui parler. Il laissa lui aussi son compagnon partir, prendre un peu d’avance. Je pris alors la parole, ciblant le point crucial de notre rencontre.

— Qui es-tu ? Pourquoi m’avoir interpellé de cette façon tout à l’heure ? J’ai beau essayer de me souvenir, je n’arrive pas à me rappeler, bien que ton énergie me semble familière…

La curiosité était un vilain défaut, c’était aussi ma plus grande qualité. Peut être allait il prendre cela comme un affront ou bien un acte de guerre, dans tout les cas j’aurais la réponse à ma question. Je m’asseyais sur ma pandora box, la proximité avec mon armure parait à toute éventualité, en une fraction de seconde je pouvais revêtir cette dernière s’il le fallait.
Un vent glacial balaya l’endroit, soufflant dans mes cheveux qui volèrent autour de moi comme agitées par une présence invisible. Mon ton était glacial comme ce vent, mon regard dur comme la glace qui nous entourait. J’observais mon homologue des mers, attendant la suite.

Azgard avait décidément réservé bien des surprises au Général… croisé ces chevaliers d’or était plus qu’improbable et pourtant, parmi eux se trouvait une vieille connaissance de Sephios. Et bien que ce dernier ne semblait pas l’avoir reconnu, il n’en semblait pas moins interpellé. C’est pourquoi après ça réunions avec Wÿrd, il était retourné au Col d’Yggdrasil mais seul cette foi. Il avait veillé à se que son second reprenne la route du sanctuaire marin sans lui. Le froid se faisait de nouveau sentir comme si le vent ne s’arrêtait jamais en ces lieux. Droit, immobile le regarde perdu dans les tourbillons de neige le gardien du pilier Nord voyait Aétios. Quel destin avait pu réunir ces deux hommes aujourd’hui. L’un serviteur de Poséidon l’autre d’Athéna. Bien que leur Dieux divergeait et qu’il était impossible pour Sephios d’apprécié un chevalier d’Athéna il était incapable de ressentir de la haine pour l’homme qui se trouvait a présent devant lui. Visiblement il avait compris que la discussion n’avait pas pour but d’être hostile car ce dernier ne portait toujours pas son armure. Sephios avait du mal à saisir qu’on puisse ne pas porter l’habit saint des Dieux lors d’un déplacement comme celui ci mais qu’importait. L’homme semblait ne toujours pas se souvenir. Lui souriant un moment Sephios pris la peine de s’asseoir la discussion serait certainement plus longue qu’il ne l’avait prévu. Par chance son cosmos était d’une nature ardente, presque brulante comme le soleil et discuter dans cette intense froid n’était vraiment pas un problème pour Sephios.

–Alors comme ça tu ne te souviens pas ? Je reconnais que nous nous somme connu il y fort longtemps. Mais comment oublierais-je un homme tel que toi ?

Regardant Aétios, le général replongea dans ses souvenirs d’enfant, bien avant qu’il n’arrive au Sanctuaire Marin, avant même qu’il prête serment à Poséidon le Dieu des mers.

-Et bien dans ce cas… Laisse moi te resituer notre rencontre. C’était il y a bien des années avant que toi et moi soyons des protecteurs Saint. Tu étais enfant à cette époque tout comme moi… Mais moi j’étais esclave… esclave sur un bateau, Le Meridia. Ce nom doit bien t’évoquer quelque chose.

Laissant le temps au chevalier d’or pour assimiler ce qu’il venait de dire Sephios repensa à la suite de l’histoire. Espérant que le chevalier se souviendrait un minimum de ce dont il parlait. Après tout il n’était certes pas devenu de grand ami de par son statue d’esclave mais les deux jeunes garçons avait bien sympathisé à l’époque.

— Le Meridia…

Mon regard s’enfonça profondément dans celui de l’homme qui venait de prononcer ce nom. Le Meridia était un bateau, le fameux bateau qui m’avait fait traverser le monde, des terres glacées de la Sibérie jusqu’à Athènes. Je n’avais eu que très peu de relation depuis mon enfance, et les amis que je m’étais fait pouvaient se compter sur les doigts d’une seule main. Je me souvenais alors de l’un d’entre eux…

~ 13 ans plus tôt.

— Tu devrais rentrer, les vagues sont de plus en plus grosses !

Ma voix était atténuée par le bruit des vagues s’écrasant sur le flanc du bateau. J’étais obligé de me tenir à un cordage pour ne pas tomber à la renverse sur le plancher. Ma force était ridicule, je n’étais qu’un petit garçon dont la seule compétence était une étonnante résistance au froid. La pluie se mit à tomber, un présage de plus de la tempête qui s’annonçait. Je me couvrais un peu plus, brandissant ma main devant mon visage pour arriver à continuer de regarder le second garçon qui se trouvait devant moi. Il récurait des planches de bois, essayant tant bien que mal de nettoyer le plancher d’un bateau secoué par la houle.

— Je ne peux pas, je dois finir mon travail !

Une vague un peu plus grosse que les autres heurta la coque, manquant de me faire tomber. Ma main se resserra sur la corde, mais le second garçon roula sur le pont principal. La vague dépassa le bateau et une partie de l’eau emporta ce qu’il y avait sur le pont. J’observais la scène, incapable d’agir, et pourtant il fallait faire quelque chose. La vague emporta le jeune garçon qui se trouvait devant moi, les mètres cubes de liquide étaient tels que ce dernier allait passer par-dessus la rambarde de sécurité et se retrouver à la mer. Par cette mer, aucunes chances de survivre, surtout pour un garçon de cet âge. Entourant ma main du cordage, je courais en avant, sautant pour ne pas me faire avoir par le flot, j’atterrissais à coté de l’autre garçon, dont j’attrapais la main.

Je criais alors tout en resserrant ma prise sur le bout de ficelle qui allait nous retenir pour ne pas passer par-dessus bord. Mon énergie fluctua, et le phénomène qui s’était produit en Sibérie se passa de nouveau. L’afflux d’eau se stoppa net autour de nous, gelé en un instant. J’entrainais le garçon dans une cabine avant qu’une nouvelle vague ne nous emporte, nous venions de l’échapper belle. Je m’essuyais le visage tout en me retourner vers lui, lui tendant une main amicale je pris de nouveau la parole.

— Je me nomme Aétios et toi ?

~

— Séphios…Est-ce toi ?

J’attendais sa réponse, mais nul doute que l’homme qui se trouvait devant moi était le petit garçon auquel j’avais sauvé la vie et avec lequel j’avais lié ce lien d’amitié sur le Meridia. Ma curiosité était récompensée, mais ce moment de réjouissance fut de courte durée. Dans mon dos vint exploser deux auras d’une puissance phénoménale, mes visions avaient été juste, quelque chose se passait ici et maintenant. Une fluctuation de mon énergie servit à faire exploser ma box et à assembler mon armure d’or sur mon corps. Mon casque finalement posé sur ma tête, je me retournais vers mon nouvel allié.

— Sais-tu ce qu’il se passe ?

Les évènements tu passé avait finir par refaire surface dans la mémoire du chevalier. Il se souvenait enfin du nom de son interlocuteur. Non déçu que ça remarque sur le Méridia ait rafraichit quelque peu l’esprit d’Aétios. Le général s’apprêtait à lui répondre lorsqu’un étrange sentiment le pris. Deux immenses auras venait de se manifester au royaume d’Asgard. Aussi déconcerté que Sephios, le chevalier d’or lui posa une question à la quelle il n’avait absolument pas la réponse. Mais quoi que cela puisse être il valait mieux qu’il le sache au plus vite. C’est pourquoi Sephios entrepris d’écourter cette conversation.

Il avait encore bien des choses à dire à son ancien ami, mais les circonstances et le lieu n’étaient pas vraiment propices à cela. Regardant de nouveau Aétios, il lui tendit un bras amical avant d’ajouter.

-C’est bien moi… Mais je pense qu’il faudra remettre à plus tard nos retrouvaille mon ami. Ces deux auras ne présage rien de bon et il faut que je retrouve mon coéquipier. Je pense qu’il en va de même pour toi. Mais peut être pourrions nous, nous revoir en d’autre lieux ?

Attendant ça réponse Sephios était déjà sur le départ, prêt à quitté ces lieux. Il lui fallait retrouver Mnéséas au plus vite afin qu’il remplisse cette mission et qu’il rentre au sanctuaire de Poséidon. Plus le temps passais et plus le Général du Dragon des Mers avait un mauvais pressentiment. Que de tel Cosmos apparaissent de nul par ne présageait rien de bon. De plus ils étaient ici depuis trop longtemps il était vraiment temps pour eux de finir.

Spoiler:

L’étonnement que je pouvais lire sur le visage de mon compagnon retrouvé pouvait traduire son incompréhension, qui semblait tout aussi grande que la mienne. Que se passait-il au royaume d’Asgard ? Rapidement aux deux auras gigantesques qui venaient de faire leur apparition vinrent se mêler les autres auras des chevaliers et gardiens d’Asgard. Les combats débutèrent tout aussi rapidement, ces puissances ne pouvaient être que des Dieux, ou au moins des entités similaires. Je serrais la main de mon ami, c’était une rencontre courte mais forte en émotions, je ne pensais plus jamais revoir cet individu, l’avoir à tout jamais quitté quand nous sommes descendus du bateau qui m’avait mené à Athènes. Un endroit où nous pourrions nous retrouver ? J’en connaissais plusieurs, une ville à Athènes serait le choix le plus judicieux.

— Je connais une ville aux alentours d’Athènes où nous pourrions être tranquille et parler sans craintes. Enthéna, c’est le nom de cette ville, rejoignons nous là-bas d’ici deux semaines, bonne chance mon ami.

Je lachait la main de Séphios avant de détourner mon regard. Analysant les cosmo énergies se trouvant plus loin, je retrouvais celle de Bach, accompagné de Wÿrd, la bataille faisait rage, plus violente et plus destructrice que je ne l’aurais pensé. De toute évidence les deux entités qui venaient été apparu n’étaient pas là pour faire un discours de bienvenue. Usant de ma célérité, je me déplaçais de la façon la plus rapide en direction de mon frère d’arme, j’espérais ne pas arriver trop tard, le territoire d’Asgard était immense, beaucoup plus que je ne l’aurais imaginé.