Le vent s'était levé à mesure que la jeune femme s'approchait de son objectif. Plus rude, plus violent que jamais. Mais elle n'en avait cure, elle qui venait de s'éveiller d'un si long sommeil. Ce froid mordant n'avait comme seul effet que de la faire se sentir vivante. Plus vivante que jamais. Et même si elle ressentait encore dans ses membres la fatigue de cet enfermement trop long, elle n'en était pas moins heureuse de se rendre ici, en ces terres gelées. Asgard. Rien que d'y penser, elle souriait. Car quoi de mieux que de se rappeler à la mémoire des hommes dont la plupart avait jusqu'à oublié son propre nom ? Bien que l'entité qui l'ait réveillé elle et ses compagnons soit puissante, elle n'était rien comparé à la toute puissance de son véritable maître.

Le Col d'Yggdrasil... Elle s'arrêta non loin de l'entrée de ce sanctuaire glacée, fermant même un instant les yeux afin de percevoir les différents cosmos qui peuplaient cet endroit. Ils étaient nombreux mais comparé à sa toute puissance, ils seraient tout juste suffisant pour l'amuser un peu avant qu'elle ne les écrase. Alors qu'elle ouvrait de nouveau ses yeux, elle se tourna vers la silhouette qui la suivait depuis son réveil. Ils avaient tous et toutes les mêmes aspirations. Crios semblait tout aussi impatient qu'elle de pouvoir laisser son pouvoir reprendre sa place dans ce monde. Sa place véritable du moins. Elle lui adressa simplement un petit signe de la main avant de se laisser glisser en contrebas, libérant intentionnellement son cosmos.

Cela attirerait ces insectes, elle le savait. Mais une déesse n'avait pas à se déplacer pour de simples mortels. Crios partait de son côté. Elle leva alors la main, libérant une onde de choc qui secoua ces terres. La terre trembla encore quelques secondes avant qu'enfin les premières silhouettes apparaissent devant ses yeux. Il était temps... La patience n'était pas son for après tout et détruire cet endroit pierre par pierre n'aurait franchement pas été un soucis. Pas pour elle. Mais une chose la désappointait. Croisant les bras sur son armure qui reflétait toute sa puissance, elle s'adressa aux guerriers face à elle.

- C'est ainsi que vous saluez votre déesse, chevaliers ? Agenouillez-vous et je saurai vous pardonner.

Elle attendait... Et espérait qu'ils ne lui obéiraient pas. Car cela signifierait la mort de ces êtres et elle n'attendait que ça. Un prétexte pour laisser libre court à sa folie destructrice.

Ils se trouvaient sans nul doute à la croisée des chemins entre deux époques. Les destinés de nombreuses personnes basculeraient suite aux évènement qui viendraient, et pourtant le Grand Seer peinait à comprendre toute l'implication de son peuple dans ce qui se tramait actuellement.
Se présentant devant eux, une divinité inconnue apparaissait. Imposant ses ordres aux Ases, elle désirait obéissance et fidélité d'un peuple qui ne la reconnaissait pas. En retrait alors que Skuld prenait les devants, il observait cet être énigmatique qui ne se dévoilait que peu. Si tant est qu'elle eut été Freiya ou l'une des Déesses disparus durant le Ragnarok et reparut sur Midgard, nul doute qu'il aurait été le premier à ployer genoux et à implorer la clémence.

Mais aujourd'hui, ce n'était clairement pas une divinité Asgard qui s'en venait à la rencontre de son peuple, mais une personne aux envies mégalo et à la volonté avouée de dominer ces êtres fiers et nobles.
La tirade de l'Alpha soutira un léger sourire au Guide du Valhalla qui voyait de plus en plus en Sküld une fidèle servante d'Odin et une meneuse d'homme émérite. Cependant, il lui semblait plus sage de prendre la suite pour les minutes à venir. S'avançant derrière la jeune femme, il posa une main réconfortante sur son épaule, lui adressant un regard de remerciement avant de se tourner vers la Déesse.

"Je crois, Dame, que ce qu'Alpha à voulu vous signifier en des termes peut être peu diplomates, est que vous pénétrez à l'instant en un lieu qui ne saurait souffrir de votre domination. Vous êtes ici sur le territoires des Ases, peuple fidèle d'Odin, Grand Seigneur du Nord et Protecteur du Valhalla." il fit quelques pas dans la direction de Theia "Je suis Wÿrd d'Omega, Grand Seer d'Odin et porte parole du Très Haut. Qui êtes vous et que venez vous faire en ces lieux reculés... Vous vous dites Déesse, et au ressentir de votre Cosmos, je ne saurais remettre ce fait en cause. Cependant, je sais que tous nos dieux ont disparus lors du Ragnarok et je me demande donc d'où vous pouvez surgir de la sorte en osant croire avoir un quelconque droit sur un territoire qui ne saurait même pas déterminer ce que vous êtes. Sachez, que vous soyez du Panthéon Romain ou Grec, que vos choix et vos volontés n'ont aucune emprise sur ces terres et que par conséquent, je vous demande, Déesse, de vous en retourner vers ceux qui méritent votre présence." drapé dans sa cape il la fixa dans les yeux "Je vous le demande humblement, mon peuple n'a pas l'envie de s'impliquer dans une guerre sanglante pour des raisons obscures qui ne le concernent pas, les jeux fratricides des autres Dieux n'ont aucun intérêt à nos yeux et j'aimerais autant que nous soyons dispensées de vos frivolités..."

La réponse viendrait elle ? Ou bien, comme toute Déesse qui se respectait, ferait elle de cet endroit un charnier ne se souciant que peu des désidératas de simples mortels. L'avenir était incertain, en ces temps plus qu'en tout autres, et Wÿrd d'Omega se dressait désormais aux cotés de Zeta Prime et d'Alpha comme ultime rempart à la folie des peuples du Sud.

Cela arriva brusquement. De manière brutale, inattendue. Rien n’aurait pu préparer les Guerriers d’Asgard à ce qui allait arriver. Tout commença par un déchaînement soudain d’énergie, aux limites du royaume des serviteurs d’Odin…

La vague d’énergie arrive et me frappe sans que je réagisse. A mes côtés, mon frère me bouscule, m’aidant à reprendre mes esprits. Et nous y allons. Immédiatement. Au pas de course. Car cette fois-ci, le danger semble bien réel. Il ne s’agit pas d’un simple comité de serviteurs des Usurpateurs venus faire ami-ami pour se tenir à distance des foudres d’Odin. Au vu de la puissance déployée, cela pourrait même être les Usurpateurs en personne.

Máni et son molosse son sont lancés dans une course effrénée à travers le dédale de tunnels tortueux qu’ils sont habitués à arpenter. Et bientôt, ils débouchent dans un endroit qu’ils ne connaissent que trop bien : le corridor de Zeta. Sans même interrompre un instant leur course, ils continuent, prenant la direction du col d’Yggdrasil. Et finalement, au bout de quelques instants, ils finissent par rejoindre un petit groupe. Parmi eux, le Seer… et une femme, qui revêt une Godrobe. Et pas n’importe laquelle : celle d’Alpha. Elle est celle qui doit mener les guerriers au combat. Mais une femme. Máni reste sceptique. Les femmes sont bonnes à être prêtresses. Mais comment pouvait-on espérer de l’une d’elle qu’elle mène les puissants Guerriers Divins sur le champ de bataille ?

Nous le verrons bientôt, mon frère. Car assurément, quelle que soit cette menace, nous aurons à l’affronter.

Le petit contingent a tôt fait d’atteindre le col d’Yggrasil, où l’on peut distinguer une forme humaine. Une femme, encore. Mais, aussi surprenant que cela puisse paraître, c’est d’elle qu’émane ce cosmos si intense. Et c’est elle qui ordonne aux guerriers de s’incliner devant elle… ce qui arrache un sourire au colosse.

Tout cela est ridicule. Si les propos de l’Alpha paraissent sensés, ceux du Seer me rappellent son comportement lors de son intronisation. Cet être semble n’être que faiblesse. Incapable d’asseoir son autorité. Et même si le fond de ce qu’il dit paraît empreint de bon sens… il y va vraiment trop avec des pincettes. Et je me dois pourtant de respecter sa parole. Néanmoins, je ne peux étouffer un léger rire lorsqu’il termine sa tirade. Toute prétendue déesse qu’elle est, la femme en face de nous n’est pas impressionnante. Car elle fait face aux puissances d’Asgard : Alpha et Omega, de par leur statut de leaders se doivent de posséder une grande force. Et j’ai confiance en mes propres capacités : l’étoile jumelle de Zeta n’a plus rien à prouver, ses capacités au combat surpassant celles de bon nombre des autres guerriers divins. Mais en ces lieux se trouve un autre individu : un chevalier d’Athéna. Je pose sur lui un œil méfiant. Qui sait s’il n’est pas de mèche avec la prétendue déesse ? Connaissant ces serviteurs des Imposteurs, ce n’est sûrement pas une possibilité à écarter.

Je savais bien que me rendre sur les terres enneigées d’Odin ne serait pas si ennuyeux que je l’aurais cru à mon arrivée. Si au départ, j’en étais arrivé à croire que nous ne ferions que parlementer avec les représentants du Dieu Odin, sur la position de ces derniers dans cette nouvelle Guerre Sainte s’annonçant, les tout récents évènements me prouvaient bien le contraire. Il y eut tout d’abord cette étrange cosmo-énergie, déployée brutalement sur ces terres gelées. Etrange et incroyablement écrasante, d’une puissance terrifiante. Quiconque étant capable de ressentir ce genre d’énergie, même les plus incapables dans ce domaine tel que moi, comprendraient sans mal que l’être à l’origine de ce cosmos ne venait pas en touriste. Une aura maléfique, qui forcément me détourna de mes occupations peu intéressantes. Une occasion idéale pour aller me dégourdir un peu, faire autre chose que visiter le coin.

Gold Cloth sur le corps, ceci afin de parer à un éventuel affrontement, je me dirigeais donc vers ce qu’ils appelaient le col d'Yggdrasil, bien déterminé à identifier le type osant se présenter de la sorte. Je ne fus pas surpris d’apercevoir les Guerriers Divins en route également vers la source du conflit. Il faut dire que la secousse ayant suivie l’éclatement de la cosmo-énergie en avait probablement alerté plus d’un. Et cette onde de choc n’était pas le fruit d’une mauvaise manipulation, clairement. C’est donc accompagné de Wÿrd, le Guerrier Divin d’Omega et notre guide en ces terres, du colosse au bonnet noir aperçut lors de notre arrivée à Asgard, ainsi que d’une femme, Guerrière Divine d’Alpha, si l’on en croit ce que dit Wÿrd, que nous venons à la rencontre de notre invité. Enfin invité, pas le mien en tout cas… N’étant pas d’ici, je décidais de ne pas agir tant que l’un des trois autres ne l’aurait pas décidé.

Aussi, si bizarre que ce soit, je ne répondais pas à cette femme, attendant calmement de voir la suite, un maigre sourire aux lèvres, amusé par la situation. Le Guerrier d’Omega tentait de la convaincre de faire demi-tour, la Guerrière, elle, réagit plus agressivement à la demande de cette soi-disant déesse. Le dernier, le colosse à la chevelure blonde, en compagnie de sa bête, ne réagit pas. Préférant probablement garder le silence, tout comme moi, sans pour autant être enclin à se mettre à genoux. Il est clair que ne pas se plier à ses exigences ne resterait pas impuni. À en juger l’incroyable cosmo-énergie qu’était capable de déployait cette déesse, subir son courroux ne serait pas sans mal. Tant mieux, cela m’apportera un peu d’action, on en manquait cruellement en ce moment.

En plus de me distraire, c’était l’occasion rêvée pour prouver aux Ases que marcher aux côtés d’Athéna leur serait bénéfique par la suite. Démontrer que contrairement à ce que certains pourraient croire, que la puissance des Saints, valeureux protecteurs de la déesse Athéna, surpassaient toutes les autres. Cette femme se disant déesse ne faisant pas exception à la règle. Enfin pour cela, il faut d’abord qu’ils ne parviennent pas à résonner cette dernière. Enfin, tout cela pour dire qu'aujourd’hui, j’assiste à évènement bien particulier que celui-ci. Je me demande pourquoi Aétios n’est pas déjà ici ? Avec sa facilité à repérer les cosmos, il devrait m’avoir devancé et devrait déjà se tenir aux côtés des Ases comme je le suis, prêt à les épauler si le besoin s’en fait ressentir.

On ne reconnaissait plus les titans à leur juste valeur, telle était la conclusion de Theia alors que ces guerriers se présentaient à elle. Excepté peut-être Wÿrd d'Omega, les autres méritaient une mort prompte. Puisqu'ils avaient oubliés ce à quoi consistait le respect, elle allait le leur apprendre. Elle, titanide possédant de plus grands pouvoirs que les dieux eux-même. Elle, qui avait été enfermé injustement. Mais aujourd’hui, elle allait pouvoir répandre la bonne parole de ses frères et sœurs. Levant sa main droite, le cosmos de la belle laissa apparaître une arme, étrange, sombre... Une arbalète dans laquelle son propre cosmos semblait se déverser en continue. Et avec cette arme, elle n'avait pas d'égale.

Mais revenons un instant à ces petits agneaux. Car elle n'était pas ici sans raison. Elle n'oubliait pas la raison de sa sortie de cette immonde prison. Elle n'oubliait pas qu'elle avait encore une tâche à accomplir avant de pouvoir profiter pleinement de ses dons et de cette terre. Ainsi, s'ils ne savaient pas devant qui ils se dressaient, elle répondrait à cette petite question. Mourir sans savoir qui était la grande Theia, voilà une chose importante.

- Tu parles bien Wÿrd d'Omega. Mais tu te trompes lorsque tu me parles de Odin. Lui ou les autres dieux, cela ne change rien pour nous autre Titans, vois-tu ? Votre seule existence et vos ambitions font que vous n'êtes qu'une plaie pour cette terre. Ce chevalier là, ne fait-il pas parti d'un de ces dieux du panthéon grec ? Ne me fais donc pas la leçon, humain. De l'unité viendra votre salue. Et je représente cette unité. Tu as demandé qui j'étais... Je vais donc te donner réponse. Tu te trouves devant Théia. Je suis celle qui apportera la lumière sur ce monde. Spirit Light !

Elle leva sa seconde main et une lumière vive jaillit de sa paume, irradiant toute la zone autour d'elle. Quiconque se trouvait dans ce périmètre se retrouvait confronté à la véritable lumière de l'esprit. Un étrange sourire apparut sur le visage de la Titanide tandis que peu à peu, elle sentait les forces autour d'elle s'amoindrir. Ils osaient s'opposer à un titan, alors qu'ils en payent le tribut.

- Tu te dis le représentant de Odin sur cette terre. Tu as fait preuve d'intelligence, j'épargnerai donc ta vie. Mais pour tes compagnons... Disons que leur sort n'est plus entre tes mains. Spirit circle.

Elle pointa l'index vers la jeune femme qui avait osé lui manquer de respect. Elle n'avait désormais qu'à souffrir, cela n'importait plus à Théia. Le cercle d'énergie arrivait déjà sur elle et si impact il y avait - et le titan ne doutait pas un instant que cela soit le cas - alors cette Alpha comprendrait pourquoi Theia était assimilé au soleil. Ce cercle brûlerait une partie de ses forces psychique. Mais si ce n'était que cela...

Car le second bras du titan pointait déjà son arbalète vers deux autres chevaliers. Mêlant son énergie à l'attaque, plusieurs carreaux s’échappèrent de l'arme. Comme elle le lui avait promis, elle épargnait pour l'instant celui qui s'était montré à la hauteur de son rang. Encore que si la folie le prenait d'intervenir, il subirait mille maux avant de crever comme les autres sur cette terre gelée. Quelle bonté d'âme tout de même que d'apporter un peu de soleil par ici.

Dans un aveuglement partiel, Sküld posa un genou à terre devant la titanide, Theia de ce qu'elle venait d'apprendre.
Non pas parce qu'elle avait changé d'avis, mais parce que ce qu'elle venait de subir l'y avait contrainte. Theia semblait contrariée, l'Alpha ne pensait pas qu'avec si peu la femme qui se tenait devant elle s'énerverait de la sorte.

Subissant ses premières blessures, Sküld toisait Theia préparant déjà sa seconde attaque qui lui était destinée. Elle avait écouté ce que Wÿrd avait dit, et ne comptait pas en rajouter auprès de la titanide.
Theia avait lancé l'offensive, et même si l'idée de se laisser faire un instant lui avait traversé l'esprit, elle en avait rapidement décidé autrement.
Tout en toisant Wÿrd, espérant qu'elle ne se soit pas trompé à son sujet, l'Alpha songea à Syn, se releva et encaissa volontairement la deuxième attaque qui la projetta sur quelques mètres en arrière.
Masquant la douleur des brulures qu'elle subissait, Sküld fit mine de rester un temps à terre et mit à profit le temps qu'elle avait eu pour observer à l'oeuvre Theia.

* Ainsi donc tu le prends de cette manière... *

Profitant que cette dernière soit trop occupée sur les deux autres chevaliers, Sküld serra ses dents et concentra son énergie dans le creu de son poing créant l'illusion d'un croc de dragon. L'Alpha se jetta rapidement au cou de la titanide.

- Ursa Major FANG !

Elle n'avait que faire de se faire de nouveau ejecter par Theia, puisqu'une seule piqure suffisait à lui injecter ce poison qui lui permettrait à elle en contrepartie de se régénérer. Et après ce qu'elle venait de subir, elle en avait bien besoin.

Ayant terminée sa trajectoire, l'Alpha concentra son énergie sur la totalité de son corps créant une bulle d'énergie et la fit exploser la libérant ainsi de toute force néfaste encore présente. Sküld ne perdit pas de temps, sachant que ce temps lui manquerait probablement face à cette puissante Dame.
Elle attrapa la première chose qui lui tombait dans les mains et l'envoya de toutes ses forces sur la titanide. Tout avait été si vite que dans le feu de l'action Sküld ne s'était rendu compte qu'au moment de l'impact de la nature de ce qu'elle venait de balancer sur Theia. Bach. Bach, le chevalier d'Athéna qui se trouvait peu de temps avant près d'elle lui avait servi à l'instant de projectile. Il venait de heurter la titanide et se trouvait désormais au pied de Theia.

Sküld ouvrit grand ses yeux, fixant Mani et Wÿrd prenant conscience de ce qu'elle venait de faire, ne sachant si c'était bien ou mal.

Un sifflement attire mon attention, me ramenant à la réalité. Déjà l’Alpha se lance à l’assaut de la femme tandis que le Seer laisse éclater sa puissance, écartant immédiatement mes doutes à leur égard. Ils méritent assurément leurs armures, et son parmi les plus puissants d’Asgard.
Au même titre que moi.
Ainsi, quand le carreau d’arbalète apparemment chargé d’énergie de la prétendue déesse arrive sur moi, sans sourciller, je tends une main enrobée de cosmos immaculé, et m’en saisis, arrêtant net sa course à quelques mètres de ma poitrine.

- Est-ce là l’œuvre d’un dieu ?

La provocation est on ne peut plus claire. Un sourire amusé sur le visage, je retourne le carreau entre mes mains, comme un enfant découvrant un nouveau jouet. Et soudain, sans crier gare, je serre mon poing, brisant net le carreau. Je regarde à présent la prétendue déesse droit dans les yeux, avant de lancer, sarcastique.

- J’aurais imaginé cela un peu plus… solide.

Et le moment est venu de tester sa solidité, justement. Car l’Alpha vient de terminer son assaut, tandis que le Seer déchaîne son pouvoir et que ce Taureau d’Athéna semble voler en la direction de celle qui est notre adversaire. En lançant mon assaut à présent, je m’assure qu’elle ne pourra avoir une seconde de répit.

Notre assaut, mon frère.

Bien sûr. Notre assaut.

La voix de Máni, toujours empreinte de sarcasme, s’élève une nouvelle fois :

- En vérité, déesse ou pas, cela importe peu. Il n’y a pas de place pour les gens comme toi sur les terres d’Odin, sorcière. Et c’est aux côtés de notre Dieu que nous te terrasserons !

Ma voix gagne en intensité au fur et à mesure de mes paroles, tandis que ma colère, jusque-là réfrénée, s’exprime brutalement en moi. Je ne suis plus que rage, et ma soif de sang a besoin d’être étanchée. Immédiatement.

Je laisse mon cosmos se libérer sans entrave, et me mets après quelques instants à tourbillonner sur moi-même, propulsé vers la prétendue déesse à une vitesse des plus élevées. A mes côtés, au sol, Hati sembleme poursuivre comme un chien obéissant, mais son but est tout autre : il va bel et bien lancer un assaut sur la femme... et les crocs du molosse plantés dans sa chair laisseront assurément de belles traces. Après cet assaut, nous pourrons commencer à nous repaître du sang de cette Theia, car il va assurément jaillir à gros bouillons des sillons que je vais tracer dans sa peau...

Tenir tête à une Titanide, il faut être complètement fou pour espérer pouvoir la vaincre, particulièrement celle-ci qui me paraît bien hargneuse. Il suffit de voir l’arme dont elle venait de s’équiper à l’instant pour comprendre qu’elle ne perdrait pas plus de temps en bavardages. Tant mieux, pile à l’instant où je commençais à m’ennuyer de la discussion. Le signal que le combat pouvait désormais débuter arriva à l’instant même où une étrange et vive lumière se déversa sur toute la zone de combat. Pour un premier assaut, l’on ne pouvait pas faire mieux. À présent aveuglé par l’intensité de la lumière déployée, les premières blessures ne tardèrent pas à se faire ressentir. Si mon armure m’offrait une défense redoutable, certaines parties du corps restaient toutefois vulnérables, ce furent ces dernières qui encaissèrent la majeure partie de l’assaut. Loin d’être suffisant pour autant de me faire poser un genou à terre, j’encaissais, un sourire en coin, la fin de l’attaque. Délicieusement douloureux… et encore, ce n’est que le début, il est clair qu’elle n’y est pas allée de toute sa puissance dans ce coup.

- Eh bien… moi qui m’attendait à quelque chose de puissant… je suis déçu ma vieille ! Serait-ce l’âge qui t’a affaiblit à ce point ? Sache qu’il va me falloir bien plus pour ne serait-ce que poser un genou à terre !

Provoquer les dieux n’est jamais bon à faire, mais puisque l’autre s’en donne à cœur joie, autant en profiter pour tenter de la pousser à bout. Et tandis que la jeune Guerrière d’Alpha essuyait un nouvel assaut, j’écoutais d’une oreille distraite les déclarations de ses camarades. Visiblement, ce que je pensais se révèle être juste. En apportant mon aide dans ce combat, j’accentuais les chances qu’une alliance entre Saints d’Athéna et Guerriers Divins d’Odin puisse naitre. Ce qui, d’une certaine manière était déjà le cas. Un sourire approbateur fut adressé à Wÿrd, tandis qu’à mon tour, je laissais éclater mon cosmos. De concert avec le Seer d’Odin, la pression exercée par la cosmo-énergie de la Titanide fut rapidement repoussée face à l’arrivée de ces deux nouvelles puissances. Cette Théia, j'espère qu’elle saura en mesure de se relever après l’assaut combiné des quatre combattants qui se préparait. Il me fallait d’abord me débarrasser des carreaux d’arbalètes fusant en ma direction. Pas d’inquiétude à avoir, cet assaut n’était pas suffisant pour me mettre en danger.

Il me suffit de déployer mon cosmos autour de moi, ce dernier formant alors un dôme protecteur. Les carreaux vinrent percuter ma défense, ces derniers furent alors repousser vers l'arrière, sans me causer le moindre dégâts. Pas le temps cependant d’exprimer mon ressentiment face à cet assaut que déjà, une paire de bras vint brusquement me décoller du sol, pour m’envoyer avec force sur la Titanide. Et quel impact, je n’étais pas resté comme un con durant mon envol, préférant profiter de cette action pour administrer une droite d’une force prodigieuse à mon adversaire. Celle-ci, elle ne va pas en rire. Retombant au sol juste à temps pour laisser le champ libre au colosse d’Ases, je ne pus qu’admirer l’enchaînement, un sourire satisfait au coin des lèvres.

- Encaisser autant d’assauts en si peu de temps, je crains que la vieille ne s’en relève pas les gars, faites doucement, ce serait dommage que la partie se termine si vite… Me détournant de ma cible un instant, je m’adressais alors à la charmante demoiselle ayant eu la gentillesse de m’utiliser comme projectile humain. Sympa le coup du projectile ! La prochaine fois, essaye quand même de me prévenir ! Maintenant si vous le permettez, je crois que c’est à mon tour de balancer un petit quelque chose sur notre invité.

Puisque je me trouvais à quelques pas de ma cible, une attaque au corps à corps est à privilégier, je n’aurais certainement pas une seconde chance de l’approcher de si près plus tard. Judgement of the Bull, un nom simple pour une technique d’une efficacité redoutable. Le regard froid, concentrant mon cosmos en un unique point, mon poing droit. Je bondis alors sur Théia, la rage au ventre, exprimant cette dernière par un long cri déchirant, avant de frapper violemment la Titanide. Une frappe brutale dont la puissance, augmentée par mon énergie cosmique, écrase la zone d’impact. Théia donc, si je n’ai pas raté ma cible. Et ce n’est que le début d’une série de coups tout aussi puissants. Coups de poings, de pieds, de genoux, etc. Chaque partie du corps pouvant frapper est sollicitée. Le résultat ? Mauvais pour celui qui encaisse…

Spoiler:

Bonjour à tous,

Juste pour signaler à Bach, que tu as quelques petites erreurs sur ton post de combat.

Tout d'abord, la physique, si tu t'en défends, tu pares tous les dommages. Le fait de prendre la moitié des dommages à la première attaque ne s'applique que sur les Techniques Cosmiques.

Ensuite n'oubli pas que Wÿrd a lancer une affliction qui te donne + 50 CE par tour.

Ensuite Bloquer une attaque physique lourde te coûte 300CE de plus tu utilises une Cosmique Puissante à 200CE tu dois donc te retrouver à 1100 CE et non 1300 CE.

De même au final, tu ne prends que 395 Dégâts, donc tes PV sont à 1205 PV et non 1055 PV.

Quant à ta CP elle reste correcte.

Voilà, c'est tout pour le moment. Bon RP à vous.

Les attaques et les répliques fusèrent en direction du Titan. Mais Theia en avait vu bien d'autres en affrontant les dieux. Quelles attaques pathétiques. Faibles qu'ils étaient, pensaient-ils pouvoir ébrécher l'armure divine d'un Dieu ? Ils se relayaient pourtant bien, utilisant tantôt des attaques cosmiques, tantôt leurs propres membres pour tenter de faire du mal à celle qui symbolisait la destruction de leur monde. Et quelle réponse de Theia à ce déferlement d'attaque ? Elle laissa seulement son cosmos prendre possession de son armure et de l'espace autour d'elle. Ainsi, bien que toujours exposé aux attaques de ces enfants, elle en limitait les effets. Des piqures d'insectes anéantissaient-ils les hommes ? Tout juste avait-elle envie de se gratter. Même l'illusion du Seer fut détruite par l'émanation de puissance de la jeune femme. Les déserts glacées n'étaient rien en comparaison de l'enfer dont elle venait.

Elle s'octroya même le luxe de fermer les yeux afin de ne pas voir la misère de ce monde. Et lorsque les dernières paroles arrivèrent à ses oreilles, elle put enfin regarder les différents visages face à elle. Comment allaient-ils réagir maintenant qu'ils voyaient la véritable puissance de Theia, sœur et épouse d'un des plus grands titan existants ? Elle n'adressa pas un regard à la jeune femme... Elle avait résisté à ses attaques et cela méritait en un sens le respect. Mais surtout, la titanide ne désirait désormais châtier que les forts en gueule. Et ici, il y en avait deux qui semblaient appeler sa colère divine. Pathétiques créatures.

- Tu parles bien Wÿrd. Peut-être un peu trop bavard pour moi. Mais dis moi... Où est donc passé cette détermination dont tu es si fier ? Crois-tu que cette alliance dérisoire soit de taille à lutter contre la puissance d'un titan ? Quatre. Vous êtes quatre et voilà le résultat de vos attaques. Mais qu'importe !

D'un geste de la main, elle libéra un courant d'air qui prit pour cible le Seer. Outre l'attaque tranchante qu'elle venait de lui envoyer, il y avait surtout une chance de le contaminer avec ce qu'elle appelait le Souffle des Dieux. Un puissant pouvoir qui permettait à Theia d'annihiler les forces de ses adversaires afin de les achever le moment venu. Mais même elle ne pouvait cacher certains des effets qu'elle venait de subir. Même si son armure et son aura avaient été suffisant pour repousser une partie des attaques, elle posa subitement une main sur sa poitrine tandis que ses muscles se contractaient. Elle souhaitait ignorer cette douleur. Mais les attaques de ces chevaliers l'avaient plus touchées qu'elle ne semblait le croire.

Ce qui accentua sa colère contre les deux autres. Ou trois si l'on comptait ce misérable chien. Pointant du doigt celui qui l'avait nommé Sorcière, elle libéra un puissant rayon d'énergie. Cette fois, il était préférable pour lui qu'il la prenne au sérieux sans quoi il mourrait à la prochaine attaque. D'autant que le but avoué de son assaut était évidemment d'emporter dans son sillage son animal. Elle le tuerait. C'était déjà décidé dans son esprit. Le flash lors de l'impact illuminait l'espace de combat et Théia en profita pour disparaître d'un mouvement. Pour arriver juste derrière le chevalier du Taureau, celui là même qui avait été projeté sur elle précédemment. Fier et arrogant, comme elle les aimait.

- Je dois bien admettre que tu as raison mon enfant. L'âge me rend moins puissante et je ne peux qu'admettre que je n'aie plus la force qui m'habitait auparavant. La preuve... Vous m'avez blessé... Mais je te pardonne, mon enfant !

Débuta alors un véritable florilège de coups. Peu à peu, la jeune femme tentait de marteler le corps du malheureux. Bien sûr, même elle savait que ce ne serait pas suffisant. Mais s'il savait. S'ils savaient tous même. L'avaient-ils remarqués ? Cette boule lumineuse qui venait de prendre forme au dessus de leur tête ? Cette sphère qui grossissait à vue d’œil et qui n'était rien d'autre qu'un condensé incroyable du pouvoir de la Titanide ? Qu’ils la remarquent ou non, ce n'était de toute façon qu'une question de secondes. Et alors ils comprendraient...

Sküld passe son tour. Si elle loupe un second tour, elle sera sorti de l'event.

Wÿrd, à toi de poster.

La puissante bourrasque souleva le Seer du Sol, l'arrachant à ses camarades pour le propulsé loin en arrière où son corps retomba douloureusement. Alors qu'il gisait face contre terre, le Guerrier Divin ressentait ce Cosmos nocif qui torturait son corps lui infligeant une douleur grandissante. Ce combat... Qu'apportais il à cette âme en peine, cette titanide au bord de la folie qui ne semblait pouvoir s'accomplir que dans la violence.

Refermant le poing droit sur la terre meuble qui se trouvait sous lui, le Guerrier d'Odin commença à se redresser, poussant avec force sur ses bras. Peu à peu, son cosmos s'éveillait et le combat entre ce dernier et celui de la Titanide le parasitant le faisait souffrir de plus belle. Le Seer d'Odin sentait en lui toute la fureur de son dieu le gagner, toute cette froide passion guerrière qui animait le Très Haut prenait aujourd'hui place en son coeur.

Remit sur ses jambes chancelantes, une profonde entaille visible sur le plastron de son armure, Wÿrd se tenait tête baissée, tenant à bout de bras sur son coté, les lambeaux de sa cape autrefois immaculée.
Au travers de ses mèches brunes, son regard se souleva pour fixer Théia.

"Ma détermination n'a jamais été aussi grande, Théia... Si mon peuple ne reconnait pas les tiens comme ses Dieux, il n'en demeure pas moins que selon les légendes grecques, vous êtes à l'origine de tout ce qui nous entoure actuellement." il se redressa alors totalement, son corps et sa volonté luttant contre la douleur "Seulement, vous n'êtes qu'a l'origine de possibilités, vous autres Dieux, c'est la foi et la détermination humaine qui a concrétisé tout ceci. Observe donc aux quatre coins du monde, toi, l'omnisciente, et vois ce qu'a accomplit l'humanité avec les outils que vous lui avez fournit. Si vous avez été les créateurs, alors nous sommes les bâtisseurs de ce monde. Crois moi Théia, tu ne sais pas ce qu'est la détermination des humains, alors ne remet pas en doute celle qui m'habite. Aussi vain que soit ce combat, je le mènerais jusqu'au bout aux cotés des miens, car c'est la toute la folie et l'espoir de la condition humaine, la foi en un avenir toujours plus radieux..."

Les mains de l'Oméga se joignirent lentement, ses doigts s'entrecroisant, et ses muscles se contractèrent alors que son énergie cosmique brûlaient de plus en plus fort. Déchirure dans l'espace temps, un trou béhant d'une noirceur sans commune mesure s'ouvrit au dessus de la Titanide.

"Apprend à connaitre le monde de la noirceur la plus sombre, l'antre des ténèbres régit par le Divin Odin. THIRD WAY, SVARTALFHEIM !"

Jaillissant du passage, une multitude d'ombres noires filèrent en direction de la divinité, la frappant de plein fouet. Certaines tangibles, occasionneraient certainement quelques dommages physiques. D'autres, éthérées, laisseraient une empreinte certaine sur leur opposante. Nul ne résistait à la terreur de Svartalfheim. Le froid répandu par la mort envahirait bientôt le cosmos de Théia, parasitant son énergie au plus haut point et perturbant sa force. Le Grand Seer fixa alors dans les yeux la cible de ses attaques, espérant y lire une once de crainte qui raviverait chez lui l'espoir qu'il vantait tant.
Il tentait d'offrir une opportunité à ses homme et au chevalier d'Athéna et il devait y parvenir maintenant.


"Mani, Bach, c'est à vous maintenant, relevez vous et faites éclater aux yeux de cette déesse la force pure des Humains !"

C’était comme si les assauts des Ases et du Saint n’avaient même pas affecté la titanide. Mais Cela n’atténuait en rien le désir de combattre et de vaincre qui habitait le colosse blond. Au contraire, le défi n’en était que plus grand, et le succès dans cette entreprise n’en serait que plus prestigieux. Car pour Máni, il était évident que la femme, telle une grosse proie face à une meute organisée, finirait par céder. Et pourtant, cela semblait loin d’être imminent…

Voilà que cette dingue me pointe du doigt. M’attendant à l’entendre délirer encore une fois quant à son statut de déesse, je ne réagis pas immédiatement, me contentant d’arborer un sourire narquois. Mais je déchante bien vite lorsqu’un large faisceau concentré en énergie jaillit de son doigt pour foncer dans ma direction…

Et celle de mon frère.

Si je peux sûrement encaisser l’assaut qu’elle vient de lancer, je doute que ce soit le cas de mon frère, au vu de l’effet qu’a eu le premier assaut de cette sorcière sur lui. Je n’hésite donc pas une seconde. D’un bond, je franchis la maigre distance qui me sépare de Hati et me place entre lui et le rayon, afin de faire éponge. Puis je serre les dents, alors que le choc est imminent, n’ayant même pas le temps de déployer mon cosmos pour m’offrir une protection sommaire. Et le choc vient, brutal. Suivi par un cri de douleur terrible sortant de ma gorge.

Je tiens bon. Il faut que je tienne bon, pour protéger mon frère. Je campe sur mes positions, alors que mes tissus sont brûlés et déchirés, mes vêtements mis en lambeaux. Puis le répit arrive. J’ai réussi à protéger mon frère. Je n’ai pas reculé face à l’assaut de la femme. Et il semblerait que je sois encore en vie… bien qu’une odeur de brûlé arrive à mes narines, et que tout mon corps et mon visage, en particulier les parties non protégées par mon armure, me brûlent terriblement. Je dois le reconnaître : cette sorcière m’a bien amoché.

Soudain, le colosse tombe à genoux dans la neige, puis s’y couche carrément, la tête enfouie dedans.

Les brûlures semblent se calmer. C’est si apaisant…

Et puis un coup de langue porté sur le côté de son visage le ramène brusquement à la réalité.

Mon frère ?

Le choc est passé, et la colère du colosse refait brusquement surface, plus intense que jamais.

J’aurais pu m’en sortir seul, mon frère.

Tu sais très bien que non.

Cette sorcière a osé s’en prendre à mon frère. Je n’aurai pas de répit tant que son sang ne tachera pas la neige du Valhalla… elle paiera, oh oui, et elle mettra un genou à terre. Ce sera suffisant pour permettre à la meute de l’abattre…

Brusquement, le cosmos du colosse s’embrase, alors qu’une puissante aura immaculée l’entoure. Alors qu’il se relève, on peut voir que ses yeux rayonnent de la même énergie. Son désir de tuer semble avoir atteint son paroxysme, et pourtant les dires du Seer viennent encore l’amplifier davantage. Et la voix du colosse s’élève, forte, empreinte d’une rage incommensurable.

- Pauvre folle… te crois-tu capable de faire face à la colère d’Odin ?

Il semble qu’elle le croie. Mais elle ne l’est pas. Nul ne peut faire face à la colère du Dieu du Nord. Et je suis l’avatar de cette colère…

Allons-y, mon frère. Brisons-la.

Sans crier gare, le colosse et le chien s’élancent brusquement en direction de la titanide, puis, d’un bond, quittent le sol. Ils se mettent alors tous deux en rotation, devenant des tourbillons de griffes et de crocs. Et leur objectif est clair : déchiqueter la prétendue déesse qui se tient devant eux depuis trop de temps maintenant. Bientôt, son sang coulera à flots, car la Bête je jugule plus du tout son pouvoir…

Le résultat fut bien moins remarquable que l'enchaînement de nos assauts aurait pu le laisser croire. Logique dans un sens, notre adversaire n'était pas n'importe qui et même si je m'amusais à la railler quant à l’exactitude de ce rang, elle n'en restait pas moins une Titanide, un être de loin supérieur aux humains que les Ases et moi-même étions. Le spectacle auquel nous assistions nous le rappelez une fois de plus. Un tel Cosmos, cela en était excitant de résister pour ne pas plier sous la pression qu'il pouvait exercer sur la zone de combat. Elle ne semblait avoir encaissé aucun dommage, du moins, c'est ce qu'elle souhaitait laisser paraître. N'étant pas aveugle, je ne manquais pas d'observer le geste esquissé après qu'elle soit passée à la contre attaque, juste après avoir balayé le Seer d'un puissant courant d'air. Cette main sur sa poitrine, elle ressentait les effets de nos techniques elle aussi, ce qui prouvait clairement qu'elle n'était pas si intouchable qu'elle le prétendait.

Si cette situation m'amusait, amenait un sourire satisfait au coin de mes lèvres, Théia ne semblait pas aussi contente que moi. Prise soudainement d'une colère accentuée par la douleur, l'heure de nous faire taire semblait être venue. Commençant par pointer du doigt le colossale Ases, le puissant rayon d'énergie qui s'échappa de son unique doigt suffit à m'alerter du danger qui me guettait. Prenant un peu d'avance sur la situation, mon Cosmos éclata une nouvelle fois, prêt à être utilisé et parer à toute éventualité. Ceci dit, même en anticipant, je ne la vis pas disparaître directement. Le flash aveuglant provoqué par le rayon d'énergie m'aveuglait une fois de plus. Esquissant une grimace à l'idée de m'être fait avoir une fois de plus, ce ne fut que lorsqu'une voix se fit entendre dans mon dos, que je pris conscience qu'elle s'était déplacée. Là, je devais l'avouer, j'étais clairement dans la merde. À la merci de la Titanide, les secondes qui s'écouleraient le temps que je me retourne suffiraient à Théia pour déclencher son assaut, assaut qui s'avérait douloureux.

- Eh merde... Cosmic Shield !

Et le déluge de coups eut lieu... Des coups puissants, rapides et sans interruption. Des coups qui, s'ils ne s'étaient pas heurtés à mon Cosmic Shield, auraient pu gravement me blesser. Ce qui ne fut pas le cas, du moins, pas autant que si je n'avais pas réagi. Face à la Titanide, un genou posé au sol, la main gauche en appuis sur le sol, évitant que tout mon corps ne s'écroule au sol, je crachais une gerbe de sang sur le sol enneigé. Bordel ce qu'elle pouvait cogner fort ! Ma main droite parcourait les zones d'impact sur ma Gold Cloth, des fissures s'y trouvaient par endroit. Le filet de sang coulant de coin de mes lèvres en témoignait, son enchaînement avait été efficace. La douleur présente dans tout mon corps, l'état de mon armure pourtant si résistante. En un assaut, elle montrait le fossé énorme la séparant de simples mortels comme nous. Moi-même, avec une défense efficace et une capacité à encaisser les coups sans broncher, venait de poser un genou au sol, signe de ma faiblesse. Ce qui n'avait que pour effet de me faire apprécier deux fois plus cet affrontement ! Enfin quelqu'un capable de percer ma défense !

Et tandis que la réponse des Ases aux assauts de Théia se matérialisa, je forçais sur mes jambes pour me relever, plus déterminé que jamais à écraser cette femme. Comme le demandait si gentiment le Seer, c'était à présent notre tour, à nous de montrer à quel point nous pouvions nous montrer puissants. Ce ne serait certainement pas suffisant pour la terrasser, néanmoins, peut-être saura-t-elle comprendre que même humains, nous n'en restions pas moins des combattants redoutables, capable de toucher à plusieurs reprises une divinité comme elle.

- Théia... ton pardon, tu peux te le foutre où je pense ! Ce que je veux, c'est t'éclater la tronche, ni plus, ni moins. Ta précédente attaque, c'est tout ce que tu peux faire ? Est-ce donc cela la limite d'une Titanide ? C'est dommage... Laisse-moi te montrer ce qu'un Chevalier d'Athéna peut faire !

Une fois de plus, mon Cosmos balaya la zone, plus puissant que jamais, à l'image de ma détermination, ce dernier se mit à tournoyer autour de moi avec intensité. Un long cri de rage fut poussé tandis que d'un puissant coup de pied au sol, j'injectais mon Cosmos sous la terre. La réaction ne se fit pas attendre, visant directement Théia, une colonne de flammes surgit des entrailles de la terre, juste sous ses pieds. Cette dernière l'engloutit totalement, les effets de cette technique ne tarderait pas à se faire ressentir. L'affaiblir pour ensuite mieux la frapper, une technique ayant plusieurs fois fait ses preuves par le passé. Aussi, sans plus attendre, je fonçais droit sur ma cible, le poing bien en arrière, pour une plus grosse prise d'élan et un impact plus conséquent. La colonne de flammes ne devrait plus être active encore longtemps, ses effets étant sur la durée, il était inutile de la conserver au risque qu'elle me gène dans mon attaque. Amorçant un saut en sa direction, mon poing fusa avec violence en direction de son visage, avec l'espoir bien présent de l'écraser.

- Raaaaaah !

Lui éclater la tronche ? Pauvre folle ?

Bien qu'une partie de ses pouvoirs soient encore bridée, Théia ne pouvait accepter pareilles insultes. Bien sûr, elle savait qu'avec la colère, elle perdait aussi le contrôle de ses forces. Le contrôle de ses pouvoirs. Au risque de se laisser exploser par sa propre puissance. Car elle le savait, après ce qu'elle s’apprêtait à envoyer ici, sa propre vie s'envolerait. Un sacrifice mais sa raison n'était plus. Envolée avec les insultes qu'elle avait entendue. Un instant, elle crut qu'elle pourrait se contenir suffisamment pour survivre. Mais non... Il était trop tard pour elle et ses envies. Il ne lui restait plus qu'une chose à faire. Emporter avec elle ces âmes damnées. Si elle le pouvait.

Le cumul des techniques qu'elle venait de subir faillit l’emporter au delà de la vie. Seule une chose parvint à la raccrocher au monde terrestre : les visages du chevalier du Taureau et celui de la bête. Les autres n'étaient désormais plus rien pour elle. Si elle devait partir, elle souhaitait marquer à jamais les esprits de ces fous. Mais quelque chose clochait. Sa main droite se posa sur la plaie béante qui se trouvait en lieu et place de son estomac. Blessure mortelle. Mais ce n'était pas tout. Car elle n'avait plus de bras gauche. Emporté par l'ensemble des attaques qu'elle venait d'encaisser. Son regard devint noir suite à cette constatation. Noir de rage. Son aura explosa et engloba la totalité des guerriers ici présent. Cette fois, elle libérerait sa toute puissance.

D'abord lui. Le Taureau. Celui qui avait osé remettre en doute sa puissance. Celui qui avait failli l'emporter dans le néant. Il ne devait pas survivre. Quoi qu'il se passe, il devait périr. D'un simple regard, elle libéra son pouvoir. Le vent se leva si brusquement que des éclats de roches tournoyaient désormais sur la surface de combat. Mais ce n’était pas ce qu'elle réservait à cet homme. Loin de là. Une fissure se formait déjà entre elle et Bach, souhaitant engloutir ce dernier dans le monde souterrain.

Mais déjà elle se concentrait sur un autre. Elle ouvrit la bouche et poussa un cri. Un cri strident, puissant, qui fit trembler les fondations même de l'endroit. L'attaque était directement centré sur le mental de la bête, cherchant à éclater les neurones du guerrier avant que ce dernier ne puisse l'attaquer de nouveau. Les ondes sonores partaient par vague pour le jeter à terre, lui et sa créature. Puis elle cessa son attaque, tombant au sol. Tête baissée, elle n'avait plus la force de poursuivre. Les dernières attaques l'avaient vidées de ses forces mais elle ne pouvait mourir ainsi. Elle, titanide, femme d'Hypérion. Son regard perdait peu à peu de leur éclat. Et d'un coup de poing, elle jeta ses dernières forces dans la bataille. Dead Circle. L'ultime attaque. L'assaut suprême. L'explosion surprit tout le monde, émanant du corps même de Théia. Elle-même fut projeté au sol par la force de l'explosion.

Puis le calme. Allongée au sol, elle sentait sa puissance s'étioler. Comme si son âme était rappelée dans le ponde duquel elle venait. Elle n'était pas encore morte. Mais il ne faudrait pas beaucoup plus pour qu'elle meurt. Avait-elle réussi à en emporter un avec elle ? Elle n'en était même pas sûr...

Citation :

IRP, les physiques et la cosmique de Bach (la première) sont symbolisés par la fissure

Même une déesse, si elle en était vraiment une, ne pouvait résister à l’incommensurable colère d’Odin. Si puissante soit-elle, son corps se délitait à présent, incapable d’encaisser les assauts incessants et millimétrés qu’elle ne cessait de subir.

Un large sourire illumina mon visage. La chasse était terminée, la proie colossale était sur le point de tomber. Nous avions réussi. En apparence. Car elle ne semblait pas résignée à être mise à terre. Même si le corps de cette folle partait en lambeaux, elle semblait encore capable de se battre, ou au moins de mordre une dernière fois dans un dernier sursaut de violence. Et j’en fis bientôt les frais…

Le cri, aussi imprévu que puissant, me vrilla les tympans, menaçant de m’arracher la raison. Sombrant dans la folie, je fus projeté au sol, tentant par tous les moyens de me soustraire à ce son qui emplissait mon crâne, et auquel faisait écho le cri de douleur mentale de mon frère, lui aussi touché de plein fouet par l’assaut mental de la déesse. Mais rien n’y faisait. Mes mains, plaquées sur mes oreilles, n’atténuaient en rien le terrible son, et je sentais ma raison s’étioler. Le pire dans tout cela était ce sentiment d’impuissance : que pouvais-je contre un ennemi qui laissait exploser sa puissance directement dans mon cerveau ? Finalement, je m’évanouis. C’en était trop pour moi.

Mais le sommeil forcé du colosse ne devait pas durer longtemps, car l’explosion de puissance que Theia avait provoquée brûla encore davantage son corps qu’il ne l’était déjà, tout en le projetant, telle une poupée désarticulée, quelques mètres plus loin. Et cela, naturellement, eut pour effet de le sortir de sa torpeur forcée.

Mes sens… ma tête… j’ai l’impression qu’elle va exploser. Où suis-je ? Que se passe-t-il ? J’ouvre difficilement les yeux pour apercevoir le Seer, le cadavre de l’Alpha dans les bras. Ainsi elle s’est sacrifiée pour lui ? C’est un acte noble. Mais ce n’est de toute évidence pas ce que Wÿrd souhaitait…

Reprenant mes esprits, je me relève, et peux percevoir, tant elle est intense, la rage du Guide des Ases. Celle-ci me fait frémir. Et pour cause : ce n’est pas un sentiment qui a sa place dans le cœur de cet homme. Notre guide se doit d’être sage et réfléchi, et ne peut se permettre d’être une bête enragée. Mais cela m’est permis, à moi. C’est pour cela qu’il doit faire abstraction de ses sentiments et me laisser éliminer le résidu d’être qu’est devenue la titanide…

Mais il ne semble pas l’entendre de cette oreille, et alors que je me traîne, clopin-clopant, jusqu’au corps gisant, le Seer laisse éclater son pouvoir pour détruire le peu de vie qui reste en la pseudo déesse. Sa puissance est écrasante, mais il ne l’utilise plus pour les bonnes raisons. Il est submergé par la haine, et ne le comprends. Néanmoins…

Arrivé à son niveau et celui de l’ex-déesse gisante, je pose ma main sur son épaule, attendant qu’il se retourne pour me faire face. Dans mon regard habituellement si froid, on peut lire de la compréhension, alors que je déclare :

- Votre colère est justifiée, grand Seer. Mais ne la laissez pas vous aveugler. Vous ne pouvez pas vous le permettre…

…mais je le peux. Et si je suis physiquement réduit après les nombreux assauts que j’ai subis, ma colère, elle, est toujours bien présente. Si j’ai réussi à la juguler le temps de rappeler au Seer les responsabilités, c’est terminé, à présent. Et il peut sûrement voir l’expression de mon visage changer brutalement, pour passer d’un air de compréhension rassurante à un air de colère pure, les lèvres retroussées, comme une bête qui gronde. Il ne me reste qu’à arracher son dernier souffle de vie à cette folle.

Car je vais lui trancher net la gorge, grâce à mes griffes affûtées. Rien ne lui permettra d’y échapper. Et sentir sa vie s’écouler au rythme des jets de sang qui jailliront de son corps m’apaisera sûrement… et pourra peut-être apaiser le Seer, également.

La chasse est terminée, à présent…

N'avais-je pas dit qu'éveiller la colère d'un être divin n'apportait jamais rien de bon ? Je peux vous confirmer, en voyant avec quelle hargne Théia lançait son dernier assaut, que la colère d'une Titanide est sans égale. Nous étions parvenus à lui infliger des blessures telles qu'elle ne parviendrait jamais à s'en remettre, ce qui en soit était un exploit pour des humains, même combattants des Dieux. Et comme je m'y attendais, le premier à faire les frais de sa colère ne fut nul autre que moi. Théia n'avait pas eu à bouger le moindre petit doigt pour déclencher son assaut, créant une bourrasque de vent si puissante que tenir sur mes deux jambes, sans reculer fut un effort laborieux. Mes bras positionnés vers l'avant, le visage incliné vers le bas, mes deux jambes bien incrustées dans le sol, je tentais de résister à ce vent si violent. Si puissant que son souffle soulevait les roches environnantes, laissant s'installer en moi le doute que ces derniers ne servent de projectiles contre ma personne. Ce qui ne fut pas le cas, malheureusement. Je dis bien malheureusement, car ce qui suivi à la place, fut bien plus impressionnant. Peu de mètres devant moi, le sol se fissurait, partageant ainsi la surface de combat entre la Titanide et moi. Un tel pouvoir... j'en avais des frissons.

Et aucune solution pour échapper à mon destin. Celui de finir au fond du gouffre à présent formé, ne cessant de progresser en ma direction. Seul fuir me traversa l'esprit. M'éloigner le plus loin possible, afin de m'éviter une fin peu envieuse. Et le peu de Cosmos encore présent en moi aller grandement m'y aider. Éclatant une fois de plus, je me sentais déjà plus à même de me déplacer, de réchapper à la mort. Prenant mes jambes à mon cou sans plus attendre, je tentais de fuir le plus loin possible. Oubliant complètement la présence des autres Guerriers durant cet instant critique, mobilisant mes dernières forces dans cet ultime effort. L'envie de survivre plus que jamais présente en moi. Déjà, le sol se désagrégeait sous mes pieds. Tombant morceaux après morceaux, il me fallut bondir pour parvenir à ne pas chuter dans les entrailles de la terre. Ce qui ne fut en aucun cas suffisant. Que faire face à une attaque de tel envergure ? Absolument rien. Le sol continua de se désagréger sous mes pieds, tandis que j'intensifiais mon Cosmos, bien décidé de ne pas crever ici. Ce serait vraiment trop con. D'une impulsion, j'atteignais la parcelle de roche au-dessus de moi, remontant ainsi vers la lumière, la surface. Cette dernière ne sembla pas en revanche très solide, craquelant déjà sous la pression de mon Cosmos. Une impulsion plus tard, je gagnais quelques mètres.

Le même procédé fut répété autant de fois qu'il me fut nécessaire pour parvenir à poser une main sur le rebord de la gigantesque crevasse formée par la Titanide. Le plus dur était fait, ne restait plus à présent qu'à pousser sur les bras pour atteindre la terre ferme, un sol qui ne risquait pas de m’engloutir, lui. Mais si ce dernier ne se chargeait pas de le faire, probablement que l'explosion qui venait d'éclater s'en occuperait. Me soufflant tel une vulgaire brindille, l'explosion m'entraîna loin derrière, sur plusieurs mètres. Je n'avais eu aucune chance de l'esquiver. Retombant lourdement au sol, j'exécutais quelques tonneaux, continuant de glisser en arrière, entraînant avec moi un nuage de poudreuse et de poussière. La suite, aucune idée. J'avais sombré dans l'inconscience en l'air, mon casque envolait non loin de ma position, mon armure fissurait à plusieurs endroits. Le visage recouvert de sang, mon état laissait présager un long repos à prévoir avant de prétendre à nouveau éclater la tronche de qui que ce soit. L'essentiel de la mission avait été accomplie, nul doute qu'après ce qu'il venait d'arriver, Ases et Saints formeraient une alliance contre cette nouvelle menace, ainsi que toutes les autres. Le contraire aurait été con, endurer autant pour finir par repartir sans rien...