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Expérience: 84 ![~ Incoming ~ [PV Okra] Empty](https://2img.net/i/fa/empty.gif) |  Sujet: ~ Incoming ~ [PV Okra] Dim 23 Oct - 22:30 | |
| Ce n'était pas le voyage qui comptait, mais la destination... Ou bien l'inverse? Une connerie du genre se disait en tous cas.
Frozia ne parvenait pas à retrouver le sens exact de ce proverbe. Où l'avait-elle déjà entendu? Au détour d'une route? Dans la bouche d'un vieux schnock de son village natal? Bah! C'était sans importance. Ce qui comptait, c'était que dans l'instant présent, le proverbe comme son inverse littéral lui semblaient à la fois vides de sens et tout à fait appropriés.
Jamais au cours de son périple au travers l'Empire d'Orient, la jeune femme ne s'était sentie aussi proche du but. Depuis qu'elle était arrivée dans les Balkans, c'était comme si l'aura puissante et impérieuse qui l'obsédait depuis tout ce temps était à portée de main ; comme si, en tendant la paume, elle aurait pu la toucher et la palper... D'un côté, elle se sentait donc toute émoustillée par l'approche de la fin de son périple. De l'autre, son envie de réduire en menus morceaux la source de cette mystérieuse aura montait tout autant. C'est vrai quoi... Les trois années qu'elle venait de passer sur les routes de l'Empire auraient pu aisément être quelques semaines si cette maudite présence lui avait donné des indications précises. Là, Frozia avait dû se démerder avec un simple sentiment d'aller plus ou moins dans la bonne direction. Nord? Ouest? Puis de nouveau Nord? Au final, ces trois années avaient été un vrai calvaire... Quoique, en même temps, elle s'était bien amusée. Et c'était là que la contradiction se faisait sentir.
Malgré cette frustration d'avoir été lâchée à l'aveuglette dans la nature, la Démone borgne avait aussi le sentiment que les trois années qui s'étaient écoulées depuis son "éveil à la folie" n'avaient pas compté pour du beurre. Les nombreuses vies qu'elle avait prises, les techniques qu'elle avait mise au point pour leur arracher toujours de plus beaux cris lors de leur agonie, la force qu'elle avait développée pour se tirer des situation infernales qu'elle avait, le plus souvent, elle-même provoqué... Tout cela, d'une manière ou d'une autre, l'empêchait de complètement s'abandonner à la certitude qu'elle avait perdue son temps. D'une certaine manière, tout cela lui avait semblé... Normal. Logique. Attendu. Destiné? Un peu de tout cela à la fois ... Bien que, tirés de l'esprit dérangé de la jeune femme, ces mots n'aient plus grand chose de leur valeur d'origine.
Frozia n'était pas du genre à s'accorder de long instants contemplatifs. Après être brièvement restée immobile à contempler avec un sourire avide la plaine qui s'étendait à ses pieds, à savourer l'amer gout de ses émotions contradictoires, la jeune Démone prit une impulsion sur ses jambes et se projeta vers l'avant, se mettant à sauter de rocher en rocher avec l'agilité d'une bête sauvage pour atteindre au plus vite l'herbe desséchée de l'étendue quasi désertique qu'elle surplombait quelques instants plus tôt. Sans s'en rendre compte, Frozia était en train de déployer son Cosmos sous le coup de l'excitation, allongeant ses foulés en la faisant voler au-dessus du sol à une allure surhumaine. Comme toujours, elle n'avait pas de destination précise. Elle se contenta d'avancer droit vers une zone qui lui plaisait plus qu'une autre. Au loin, elle distinguait la forme miroitante d'un lac. C'était sur ce point que son œil unique avait posé son regard écarlate, et que son attention s'était momentanément focalisée.
Il lui fallut plus de temps que prévu pour s'approcher de l'étendue d'eau. Même après un bon moment passé à courir dans les plaines balkaniques comme un guépard l'aurait fait en poursuivant une proie dans la savane, Frozia se rendait compte qu'elle avait tout juste fait la moitié de son trajet. Alors qu'elle se préparait à s'arrêter dans un bosquet qu'elle apercevait non loin, une singulière odeur effleura son odorat poussé à l'extrême, provoquant un brusque arrêt de sa course. Tête tournée vers la provenance de ce fumé encore faible mais décelable, la Démone sembla hésiter un instant entre continuer son chemin et obliquer légèrement son trajet pour découvrir la source de cette fragrance si particulière. Finalement, la tentation fut trop grande. Alors qu'un sourire bestial tordait le faciès de la jeune femme, elle sembla doubler la cadence pour rejoindre au plus vite ce qui répandait cette odeur de Mort.
C'était le genre d'odeur que la Démone qu'elle était affectionnait par-dessus tout, mais étrangement il ne s'agissait pas la Mort à laquelle elle s'était elle-même habituée. Ce n'était pas la douce et humide senteur d'un massacre commis récemment, à grand renfort de flaques d'hémoglobines et qui laissait un gout de viande crue dans la bouche. C'était une mort plus froide, plus sèche... Une mort porteuse de pourritures, de celles qui en plus de faire vomir tripes et boyaux infectaient les chairs dès qu'elles pénétraient le corps. Bien qu'ayant une certaine répulsion pour ce type d'infections (la viande putréfiée n'était pas la plus appétissante...) il y avait dans cette odeur un je-ne-sais-quoi qui poussait Frozia à en savoir plus. Après tout, un charognard ne résistait jamais longtemps à l'appel d'un cadavre laissé aux vers, si?
La course de la meurtrière dura encore un instant avant qu'elle ne distingue au loin, semblant venir à sa rencontre depuis la rive est du lac qu'elle avait plus tôt marqué comme destination, un nuage de poussière qui s'élevait du sol sec jusqu'aux hauteurs. Un groupe à pied? Non. Plutôt un seul individu, à cheval. Et pendant ce temps, toujours aucun signe de son tas de cadavres pourris jusqu'aux os, malgré le renforcement de cette mystérieuse odeur. Elle était où l'arnaque là-dedans?
Frozia décida finalement de s'arrêter, puisque de toute évidence la personne à cheval se dirigeait droit sur elle à vive allure. Autant voir ce que ce cavalier paumé au milieu de nulle part voulait... Et puis, à cheval, le trajet qu'elle avait encore à faire serait moins fatiguant. Fallait juste espérer que l'odeur du sang n’effraie pas trop la bête.
Malheureusement pour elle (ou heureusement, c'est selon), la petite idée meurtrière de la Démone n'eut pas la possibilité d'entrer en exécution. Alors que le cavalier se rapprochait, l'odeur de pourriture et de décomposition en fit de même, allant jusqu'à rendre presque l'air suffoquant pour son odorat trop affiné par son Cosmos en ébullition. Finalement, alors que Frozia arrivait à l'inévitable conclusion que le voyageur monté et la source de l'odeur ne faisaient qu'un, le cheval arriva jusqu'à sa position et s'immobilisa à une dizaine de mètres d'elle. La lueur de l’œil rubis de la jeune femme détailla un instant le cavalier, avant que son faciès ne se torde en un sourire mauvais.
« Ils acceptent des nains chez les centurions maintenant? Hé hé hé... Elle est où ta cohorte mon p'tit? Tu t'es perdu? »
A vrai dire, l'armure complète à l'allure lourde que portait l'inconnu ne rappelait guère celle des commandants de l'Armée Romaine. Trop sombre. Trop tordue. Mais les Romains étaient les seuls à sa connaissance à pouvoir et vouloir s'offrir ce genre de protections encombrantes et parfaitement inutiles. Si ce n'était pas un centurion, c'était peut-être un officier encore au-dessus, bien que, comme Frozia l'avait souligné, le voir sans larbins à ses ordres était chose tout à fait inhabituelle pour ces militaires un peu trop imbus de leur personne. Quant à la remarque sur la taille... Il fallait avouer que la carrure plutôt courte du cavalier le rendait quelque peu ridicule sur son énorme étalon. Bien qu'elle ne soit pas trop elle-même en position de se moquer, ce qu'elle aurait surement remarqué si réflexion il y avait eu de la part de la meurtrière.
Guère plus grande à première vue que la personne qui faisait l'objet de sa moquerie, Frozia était elle bien loin de porter une grande et imposante armure. Enveloppée dans des vêtements amples d'origine orientale, qui à bien y regarder n'étaient plus que des haillons, tout juste chaussée par des sandales de médiocre qualité, la jeune fille arborait sur le crâne un turban sommaire qui retenait toute sa chevelure et ne laissait deviner qu'une moitié de son visage et du sourire carnassier qui s'y logeait. La seule chose qui pouvait un tant soit peut alerter un éventuel observateur, c'était cette longue lance archaïque qu'elle avait arraché des mains d'un quelconque mercenaire ou cloporte sur les routes, et qui était encore tachée du sang séché de sa dernière victime en date. Victime qui, il convenait de le préciser, avait été oblitérée il y a juste un peu plus d'une semaine. La Démone était donc largement en manque de sang dans l'instant immédiat...
Frozia, sans le montrer, était tiraillée par une nouvelle contradiction de ses sentiments qu'elle laissait s'exprimer sans retenue. D'un côté, sa soif de sang habituelle lui intimait de mettre à mort immédiatement cet être étrange qui lui faisait face pour se repaitre de sa douleur. Cette pulsion meurtrière était décuplée par l'odeur omniprésente de la mort qui les entourait tout deux, qui privait la psychotique du peu de facultés mentales qui lui restaient. De l'autre, son intérêt allait grandissant pour cet inconnu qui répandait tant cette aura morbide et menaçante autour de lui, l'incitant d'instinct à se méfier d'une proie qui risquait de se débattre plus que prévue en révélant des ressources insoupçonnées.
La manière dont ses envies et ses pensées se déchiraient achevait de plonger Frozia dans un état plus qu'inquiétant. Finalement, elle restait simplement là à regarder le cavalier avec son sourire lugubre, la tête penchée sur le côté, sans qu'on puisse savoir si sa curiosité avait finalement pris le dessus sur ses pulsions ou si elle hésitait sur la manière dont elle allait écarteler son infortuné vis-à-vis. Son choix n'était surement pas encore fait, vu la manière dont elle semblait se délecter de ses propres hésitations, mais en réalité un troisième infime, ridicule, négligeable sentiment s'était finalement imposé en supplantant les deux autres sans qu'elle puisse l'expliquer.
Elle était arrivée à destination. |
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Expérience: 40 | | Sujet: Re: ~ Incoming ~ [PV Okra] Jeu 27 Oct - 12:17 | |
| *Une vermine de plus à éradiquer*, voilà quelle fut la première impression d’Okra lorsqu’elle but les paroles de la jeune femme lui faisant face. A vrai dire, on ne rencontrait pas grand monde aux alentours du lac, ni même sous l’interminable manteau végétal recouvrant une bonne partie des plaines balkaniques. Le peu d’âmes errant sur son chemin de ronde, le Souffle d’Arès les passait au fil de l’épée sans demander son reste, pour peu que la proie tente vainement d’implorer grâce voire en de rares occasions, tirer une rapière toute aussi dérisoire que son fourreau d’attache histoire de croiser le fer. Peine perdue d’avance quand se dresse devant vous un cavalier vêtu de lourdes plaques et, excusez du peu, armé d’une lame extensible. Malgré quoi duel se tint, à plusieurs reprises, le temps d’un écho ou d’une rafale de vent qui, non contente de propager son Cosmos ravageur dans un périmètre non négligeable, s’affairait sur les chaires du bougre bien avant que Kryuk n’y mette un point final. Les joies du guet.
Car voilà aussi, ce que fut son quotidien pendant de nombreuses lunes. Arpenter les collines environnantes, les clairières et autres refuges naturels non pas pour y trouver quelconque gibier ou prédateur, non, mais pour y monter la garde. Inlassablement. Son rôle, Okra y tenait plus que tout. Pour rien au monde elle se serait esquivée cette fois-là, ce même alors qu’Ephtal régnait de nouveau sur le Sanctuaire après son long périple en compagnie de Guerre. Sans contre ordre, nul repos pour la jeune Cardinal. N’ayant pas demandé son reste elle s’était de suite engagée avec un naturel affligeant dans les méandres du dédale pour enfin s’extraire du lourd portail d’obsidienne, non sans se jucher sur son fidèle destrier au préalable. Lequel rechignait toujours à entreprendre ces longues courses, peut-être était-ce dû au fait que sa chaire en éternelle décomposition rendait laborieuse toute tâche basée sur l’endurance. Pourtant l’animal ne flancha pas ce jour, ni le précédent, ni tous les autres d’ailleurs. Comment un cadavre en perpétuelle agonie, et de surcroît orné de plaques aussi lourdes que celles de son cavalier peut-il encore oser vivre, et avec une telle vigueur ? Le miracle du sang, du fluide couplé au sien et gorgé de cosmos verdâtre. A force d’offrandes et d’exposition, l’immense palefroi d’voire s’était progressivement teinté de jade, et lui aussi crachait maintenant sa propre brume empoisonnée. Le digne compagnon de Pestilence, et surtout le seul n’ayant pas besoin de se protéger contre son fléau.
Ainsi tous deux parcoururent monticules et vallons en quête d’un rien, à l’exception faite qu’aujourd’hui ce rien porta une odeur bien particulière. Celle du sang, de la mort et d’un pouvoir nettement plus affuté que le commun des mortels. Quant à savoir s’il s’agissait d’une vulgaire intrusion, ou d’un appel en étroite liaison avec la « Renaissance » d’Arès survenue il y a peu… Autre histoire. Pour l’heure Okra fendit l’air, fièrement cambrée sur sa monture dont elle frappait vigoureusement les flancs histoire de ne pas s’éterniser dans les parages. La mort, partout. Aucun signe de vie animale, pas même dans les cieux partiellement voilés par la brume. Il faut dire que l’unique gardien présent ici n’apportait autre chose que la maladie sur son sillage. Un épais voile macabre en mouvement, qui couvrait tant son avance que les arrières. Ce qui rendrait son approche passablement discrète étant donnée l’odeur et surtout, les conséquences sur la flore. Mais peu lui importe que sa cible du jour ait pu la sentir avant de l’apercevoir, car une fois lancée la traque n’en était que plus amusante.
« Ils acceptent des nains chez les centurions maintenant? Hé hé hé... Elle est où ta cohorte mon p'tit? Tu t'es perdu? »
L’arrogance incarnée, d’autant que ses haillons ne lui permettaient guère de jouer sur ce terrain-là. Une de plus, donc, du moins c’en fut le constat avant que sa monture ne détecte quelque chose d’aussi palpable qu’ordinaire. Sans piper mot Okra mit la main sur sa garde et, dégainant Kryuk n’en perdit pas pour autant sa cible du regard. Les deux amandes poivrées se plissèrent avec amusement, tandis qu’une volute épaisse jaillit de la cavité où derrière s’étirait l’invisible sourire. Un index vengeur ne tarda pas à se tendre enfin vers la jeune femme borgne, et ce simple geste au-delà de l’ordinaire provocation signifiait autre chose. L’ordre de gronder, le cor qui rassemble et épaissit ce voile lugubre semé d’ombres. Jamais avant ce jour la slave n’avait loué les abysses pour une si faible proie, néanmoins celle-ci dégageait quelque chose… D’improbable. En plus d’être vêtue de haillons la bougresse insolente se pavanait avec une lance tâchée d’un sang auburn. Lequel devait selon toute vraisemblances appartenir à l’ancien propriétaire puisqu’à en croire la corpulence de sa porteuse et l’absence de pièces d’armures il était difficile de se l’imaginer combattre un piquier, ou en traître, ce qui expliquerait également qu’aucune autre arme ne se dessine parmi les lambeaux de soieries. Alors pourquoi cette impression ? Ses charmes, sa stupidité, son insolence, cette énergie noire… Qu’est-ce qui pouvait bien la rendre aussi insouciante, alors qu’il suffisait à Okra de siffler pour que sa tête ne vienne rouler jusqu’aux abords du lac ?
- Tu seras bien aise de juger le faux, une fois raccourcie par mes soins. A moins que ta présence en ces lieux mérite clémence, et j’en doute fort vu avec quelle aisance tu nargues la mort…
Mort, Okra n’en était pas la voix, mais l’épée-lige et donc par conséquent, le substitut. On ne s’aventure jamais sur les terres de la Faucheuse sans une raison précise, les vastes plaines n’étant sûrement pas un lieu de repos ou de méditation adéquat. Encore moins lorsque Pestilence vagabondait dans les parages, cela va sans dire. Que ce soit donc par folie, par insouciance ou en toute connaissance de cause la jeune femme borgne devait mener ses pas dans un but louable. Restait plus qu’à espérer pour elle qu’il soit susceptible de retenir Kryuk, dont l’échine serpentait déjà autour de sa proie, bercée par les chants de multiples silhouettes aguicheuses et funestes.
[désolé pour l'attente, IRL mouvementée.] |
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Expérience: 84 | | Sujet: Re: ~ Incoming ~ [PV Okra] Mar 1 Nov - 0:06 | |
| Quelque chose était dérangeant.
Cette pensée ne traversait pas l'esprit de Frozia à cause de cette brume verdâtre et vicieuse qui se répandait petit à petit autour d'elle, gangrénant et altérant la vie végétale comme animale autour d'elle. Ce n'était pas non plus dû au fait que la dite brume semblait s'échapper de l'étrange casque du Cavalier. Le cheval plus mort que vif de ce dernier, qui semblait prêt à rendre ses tripes et boyaux dans un gargouillis ignoble, n'en était pas plus la cause. Ce genre de phénomènes, elle les avait déjà expérimenté au court de son périple à deux ou trois reprise, lors de ses combats les plus prometteurs face à des guerriers utilisant la même puissance astrale qu'elle. Le "Cosmos" avait dit l'homme en armure d'Argent. Le "Sens Divin", avait dit l'autre... Cela avait beau être la première fois qu'elle l'observait sous cette forme, Frozia parvenait à percevoir cette force à travers cette tension qui saturait l'air et qui la faisait frissonner comme une frêle pucelle... Et la faisant bouillir plus qu'il n'était permis.
La Démone rongeait son frein. Cette senteur exquise de mort qui se dégageait du Cavalier l'attirait en attisant sa faim comme personne ne l'avait jamais fait. Même les précédents utilisateurs du Cosmos qu'elle avait combattu ne lui avaient pas ouvert l'appétit à ce point. Celui-ci le mettait l'eau à la bouche, lui faisait grincer des dents dans son sourire extatique pour éviter de baver comme une demeurée. Ignorant parfaitement son environnement, tant la lame étrange qu'avait tiré l'inconnu que les formes menaçantes qui se formaient dans les brumes empoisonnées, Frozia luttait contre cette tentation, contre l'éclat de cette pomme empoisonnée qu'elle mourrait d'envie de croquer à pleine dent. Alors que sa frustration augmentait, le pied de la jeune meurtrière se mit à faire des vas et viens d'avant en arrière, raclant le sol, le retournant, le grattant pour évacuer sa pulsion, mais c'était peine perdue.
Alors que les paroles de l'homme masqué parvenaient à ses oreilles, déformées par son casque, un faible rire presque inaudible s'échappa des lèvres de la démente. Ses doigts se resserrèrent sur son arme, et son pied s'enfonça plus encore dans le sol. Autour d'elle, sans même s'en rendre compte, Frozia se mit à dégager un air chaud et lourd par tous les pores de sa peau. Ce courant ardent issu de son sang et son Cosmos en ébullition repoussa d'un petit mètre le souffle damné du Cavalier et de sa monture. Oh, ce n'était pas une grande explosion, loin de là. A l'image du volcan qui commençait à se chauffer en vu d'une éruption, il ne s'agissait guère plus qu'une brise brulante et asphyxiante. Elle était à peine plus visible qu'une aura, mais suffisamment pour laisser deviner ce qui couvait dans le cœur de la Démone.
« "Ces lieux"? Parce que ya autre chose que des arbres et de l'herbe dans ce coin désert? ... Meeeeerde. J'ai dû manquer le panneau "Propriété Privée" à l'entrée de ce trou paumé. Mais t'en fais pas, j'trouverai le chemin pour repartir toute seule. A moins que tu veuilles me raccompagner, mon grand? »
De nouveau, ce court et bref rire moqueur qui s'échappa des lèvres de la jeune fille toute emmitouflée par ses haillons. Provocatrice? Elle avait déjà dépassé ce stade. A présent, Frozia avait commencé à osciller sur elle-même, un coup à gauche, un coup à droite, le regard fixe dirigé droit vers le Cavalier et sa monture, alors que sa respiration augmentait comme celle d'un malade en manque de médecine. Son étrange pressentiment et ses doutes qui étaient apparus avec l'inconnu commençaient à s'évanouir, peu à peu engloutis dans la marée noire de sa démence. Ses paroles comme ses pensées se faisaient de plus en plus troubles et confuses. Les raisons de sa présence ici, les raisons de cette attraction qu'exerçait cette personne sur elle... Tout commençait à lui échapper. Cette odeur... Cette odeur la rendait folle.
Du moins, encore plus qu'elle ne l'était déjà. [HRP : No sushi pour le retard.
Moi aussi je suis un peu chargée en ce moment.
Prend le temps qu'il te faut pour répondre.
Et sorry pour le post un peu inutile...] |
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Expérience: 40 | | Sujet: Re: ~ Incoming ~ [PV Okra] Ven 25 Nov - 14:57 | |
| - La Mort ne revendique de frontières, petite. Serait-ce donc elle qui t’amène ? J’ai peine à croire qu’elle te considère autrement du gibier, toutefois…
Toutefois une odeur familière avait jaillit des brumes putréfiées. Là, du haut de son palefroi sinistre Okra pouvait humer sans mal la hargne nouvelle. Et chose plus insolite, elle pouvait également la voir. Une faim de sang, une faim de haine… Une faim sans bornes. Dans ces plaines arides nordiques, chaleur et verdure se font aussi rares que les âmes vagabondes. Pourtant autour de la jeune femme borgne, sur un modeste périmètre, l’herbe morte fit place à l’éternel manteau d’ivoire. L’air alentour se fit plus doux, acceptable à mesure que le dialogue se prolongeait. Très vite les haillons firent place à une espèce d’armure spirituelle, un rempart de cosmos repoussant le voile acide. Aucun mortel n’avait jusqu’alors manifesté cela face aux brumes, aucun sauf bien entendu ses congénères Berserk. Or elle avait appris d’Ephtal, qu’une multitude d’autres organisations sillonnaient le monde en prônant la parole de faux dieux bercés d’illusions. De paix. Chose que la princesse mendiante ne dégageait pas vraiment, tout compte fait. Alors qui. Qui pouvait bien l’envoyer ici ?
Une âme aussi sombre et débordante de haine ne peut qu’être sujette à l’Appel d’Arès, ceci dit la plupart des recrues ne peuvent connaître l’emplacement même approximatif de la forteresse sans indication divine ou prophétique. Et son maître ne l’ayant avertie d’une quelconque arrivée prochaine, on ne pourrait qu’imaginer l’autre option. Se pourrait-il que Pestilence soit en présence de la nouvelle Cardinal ? L’absence d’armure et le manque de tact penchaient vers la négation, néanmoins son potentiel visible prêtait à confusion. Une seule façon de confirmer la chose, un jugement.
Un nouveau jet de vapeur s’extirpa de la cavité béante derrière laquelle s’aiguisait un sourire narquois. Tandis que s’installait le silence, le Général de la Terreur plongea un moment dans sa réflexion nostalgique. Elle se souvint de l’époque où, perdue aux abords d’une grotte Ephtal vint la débusquer, apeurée, en loques, tout comme son interlocutrice du jour. A cette époque, pas même elle ne se serait imaginée revêtir la pesante cuirasse actuellement portée. Jamais elle ne se serait imaginée non plus brandir Kryuk, cette lame improbable et meurtrière, quand son cosmos la dominait encore et la condamnait à une errance évidente. Cette fois aussi l’appel ne vint de son propre chef. Et aujourd’hui, voilà qu’une situation très étrange la confrontait aux mêmes signes. Le schéma s’inverse.
- Ton Cosmos souhaite ardemment me confier aux soins de la Faucheuse. Malheureusement pour toi j’en suis déjà le serf. A ton tour d’être jugée fillette. Et prie pour que la condamnation ne m’offre d’être ton bourreau…
Sur ces mots Okra tourna bride et, sans plus jeter le moindre regard sur sa proie fit demi-tour, au pas. En plus de l’inviter à la suivre, elle offrait son échine dans le cas où il ne s’agirait que d’une vulgaire combattante adverse en quête de justice. Après tout, qu’avait-elle à craindre d’une borgne en haillons armée d’une pitoyable lance d’occasion ? Personne n’a jamais su creuser des murailles avec un tel outil… Alors ELLE…
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Expérience: 84 | | Sujet: Re: ~ Incoming ~ [PV Okra] Mer 30 Nov - 21:52 | |
| Les paroles du Cavalier parvinrent aux oreilles de Frozia à travers un voile invisible qui les atténua, les rendant lointaines, presque inaudibles pour la conscience égarée de la Démone borgne. Ses sens étaient peu à peu envahis par la pulsions sauvage et meurtrière qui la gagnait, engloutis par sa psychose. Seule demeurait cette vision de l'inconnu en armure, monté sur son destrier fantomatique, et l'omniprésente senteur âpre de la Mort et de la Pestilence qui les entourait tous les deux. Elle avait envie de respirer un grand coup, quitte se détruire les poumons, juste pour profiter plus intensément de cette odeur morbide. Elle voulait se lâcher et broyer cette armure sous ses coups, réduisant son occupant à l'état de bouillie rougeâtre. Elle voulait bruler ce cheval pour voir quel était l'entendue du pouvoir qui le maintenait sur pied...
La meurtrière secoua discrètement et frénétiquement la tête. Non. Pas tout de suite. Plus elle résisterait, plus elle pourrait apprécier l'instant où elle se laisserait aller pour atteindre la jouissance. Et puis au final, ce cavalier était sa seule source d'indications sur sa destination qu'elle sentait toute proche. L'exécuter aussi rapidement ne ferait que rallonger ses recherches... Mieux valait réfréner ses instincts encore quelques secondes pour pouvoir en tirer quelque chos een le faisant parler... Oh! Le faire parler! ... Cette simple pensée projeta l'esprit délirant de Frozia dans les limbes, où elle se voyait déjà torturer la boite de conserve avec tout un tas d'instruments loufoques. Sa raison fut balayée, alors que sa pulsion revenait de plus belle.
Alors que la Démone portait sa main à sa bouche pour voiler la grimace bestiale qui s'était formée sur son faciès, le cavalier plaça de nouveau quelques mots puis fit tourner les talons sur son cheval. Hein? Au service de la Faucheuse? Être jugée? Tout ce baratin trop pompeux pour la rustre qu'était Frozia lui passa au-dessus de la tête. De toute manière, une seule et unique chose s'imposait désormais à elle, dans toute sa grandeur et sa magnificence.
Le dos du Cavalier.
Non non non non non. C'est mauvais. Mauvais, mauvais et mauvais... Elle ne pouvait plus se retenir!
Être aussi délicieusement naïf et tentant, cela aurait dû être interdit!
Les lèvres de Frozia se tordirent d'un sourire allant d'un bout à l'autre de son visage, alors qu'un faible rire hystérique les franchissait. Son corps trembla légèrement, tout juste quelques secondes, pendant que son œil unique restait fixé sur sa proie du jour. Prenant sa lance comme un javelot, la borgne serra tellement fort le manche de bois que celui-ci se fissura, lui coupant la paume et faisant couler son propre sang. La chose était de toute évidence intentionnelle, puisque au contact du liquide vital, l'arme prit entièrement et instantanément feu. Dévorée par des flammes aussi rouges que le sang, la lance fut immédiatement projetée avec une force et une vitesse prodigieuse droit sur le dos du cavalier en armure. Le projectile fendit l'air jusqu'à sa cible, dans le but évident de l'abattre d'un seul coup précis et magistral, mais ce n'était pas là tout ce dont la folie de la Démone était capable.
Sans même attendre de voir son arme toucher cible, ou même s'inquiéter de savoir si sa cible était ou non empalée, Frozia matérialisa de griffes de feu écarlate qui entourèrent sa main blessée, la rendait plus dangereuse encore. Prenant une puissante impulsion sur ses jambes, le jeune fille pouilleuse se jeta comme un fauve droit sur le cavalier, franchissant d'un bond la large distance qui les séparait. Toutes griffes dehors et le sourire infernal au lèvres, elle frappa indistinctement tout ce qui se trouvait devant elle à l'aide de ses flammes en se perdant dans un rire aussi puissant que dément.
Peu importait que le petit ait crevé ou non. Son seul désir était de tailler en pièces tout ce qu'elle rencontrait jusqu'à en être tellement retournée qu'elle régurgiterait ses propres tripes! |
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