Saint Messages : 190 Localisation : Maison du Cancer Renommée : 213
Feuille de personnage
Armure: Cancer
Rang de l'Armure: Or
Expérience: 100  |  Sujet: Japheth - Chevalier d'or du Cancer (terminé)  Mer 19 Oct - 2:07 | |
| HRP:
Age: 34 ans.
Quelle est votre expérience des forums RP ? Quelques mois, depuis avril pour être précis. Petite information pour éviter que l'on me repose la question, j'ai l'accord du staff pour ce nouveau BG 
Comment avez-vous connu SSU ? En allant sur RoS et en lisant qu'il fallait suivre la flèche
RP:
Nom : Japheth Cappadocius
Âge : 20 ans
Armure demandée : Armure d'or du Cancer
A quoi ressemble votre personnage la première fois qu'on le rencontre ?
Physiquement : Homme de taille moyenne, son visage est marqué par ses origines grecques. Cependant, ce qui peut choquer au premier coup d'oeil, c'est sa peau diaphane qui fait ressortir des pupilles dorées avec des reflets orangers. Ses cheveux blancs avec des reflets violacés donnent une aura encore plus particulière à l'homme, habituellement, quand il ne porte pas son armure, il aime s'afficher simplement en tunique bleue avec un ou deux bracelets autour des poignets. On peut aussi noter une chevalière à son annulaire, c'est la chevalière de sa famille, celle d'Ashur. Il aime cette tenue un peu rétrograde mais pratique, il apprécie le mélange des couleurs quand il est de bonne humeur, volonté de faire peut-être oublié son côté froid de prime abord.
Psychologiquement : Depuis sa discussion avec une des Athéna des derniers siècles, il a gardé ce rôle ambigu, il aime en effet regarder les gens vivre, se nourrissant lui même de chaque petit bonheur de la vie quotidienne. Pendant ces moments là, il est chaleureux, courtois, aimable et est un bon vivant qui passe dans toutes les auberges pour s'amuser avec la gente féminine. Cependant, comme une sorte de vampire psychique, ou comme un miroir de la société dans laquelle il vit, il peut se montrer froid et cynique envers les politiciens, joueur et pervers avec les hypocrites, inconscient et sanguin avec les fous du combat.... Oui, Japheth est un miroir dans toute sa splendeur, un miroir de l'Humanité qu'il a dût connaître lors de son long séjour sur les pentes abruptes de l'Erciyès (nom grc du Yomostu japonais).
En combat, le reflet qu'il peut donner est un peu différent, il devient une bête avide de cosmos. C'est sa nourriture après tout et il aimait autrefois dévorer les âmes de ses ennemis. Cependant, une promesse qu'il a fait à Athéna lui interdit de dévorer des âmes, mais après avoir bien lu les closes de l'accord, il s'est rendu compte que rien ne l'empêchait de se nourrir de leur cosmos avant de les balancer sur les pentes du puits des âmes.
Histoire
I - Le sceau de la vie
Frères humains qui après nous vivez,
N'ayez pas vos cœurs durcis à notre égard,
Car si vous avez pitié de nous, pauvres,
Dieu aura plus tôt miséricorde de vous.
Villon Prologue
" Dépêches toi Ambrosia ! Le convoi est prêt... " Tonna une voix de stentor dans la grande maison. Ashur, fils de Shem, n'était pas un homme facile dans la vie de tous les jours, cependant, son esprit acéré et son don pour anticiper le pire avaient évité bien des déconvenues à la riche famille juive qui vivait à Troie depuis quatre générations. Marchant de droite à gauche, il maugréait dans sa barbe et ses prunelles bleues-grises ne cessaient de regarder vers le grand escalier qui menait à l'étage, il s'apprêtait à monter les marches quand une belle et très jeune dame, portant une robe à la persane, apparut soudainement. Elle était aidée par trois esclaves nubiens de belles carrures pour éviter de chuter, le destin avait quand même décidé d'un heureux évènement et voilà que le patriarche de la famille ne pensait qu'à quitter la grande cité qui dominait l'Asie mineure du haut de ses murailles inexpugnables. Mais bon ! Son époux n'avait rien voulu entendre, elle s'était contenté de préparer le départ avec soin et sans savoir la destination finale que ce dernier avait prévu.
Deux lourdes carrioles étaient remplies de tables, chaises, caisses, et des grands sacs de victuailles. Une quinzaine d'esclaves travaillait à bien assurer que rien ne soit en mauvais ordre. Cinq mercenaires faisaient quelques grimaces à des enfants trop curieux de la communauté et ils s'amusaient de les voir partir en courant avec des rires de part et d'autre. Cependant, l'arrivée de la famille du patriarche sonna le début du départ, son épouse enceinte s'allongeait dans une couchette spécialement aménagée pour elle et sonnant un cor, les boeufs s'ébrouèrent un peu avant d'avancer dans la petite rue... Après avoir payé l'octroi, les caravaniers purent observer des points noirs qui naissaient à l'horizon, ils étaient le symbole de la guerre qui se préparait depuis l'arrivée de l'épouse d'Agamemnon dans la ville, Hélène.
Malgré des origines sémitiques, Ashur était un tenant de la religion grecque, étant un petit prêtre du temple d'Athéna, certaines prémonitions l'avaient sorti de bien des pièges de la vie, cependant, son dernier rêve n'avait été que sang et ruines. Comprenant la volonté divine, le vieux prêtre avait rapidement envisagé son départ. Aujourd'hui, ces points noirs devenaient des voiles aux couleurs bigarrées, la flotte d'Agamemnon arrivait et il avait été rejoint par tous les seigneurs grecs de Thessalonique à Sparte. Ashur ordonna alors d'augmenter la vitesse du convoi, il fallait quitter la ville car ce combat n'était pas celui de sa famille, il était celui des Dieux. Le silence s'abattait dorénavant sur le convoi, le beuglement des boeufs n'arrivait pas à rendre la parole aux hommes qui les accompagnaient, l'effroi des batailles à venir ne donnait pas envie de sourire. Cependant, Ashur cassa cette étrange atmosphère en ordonnant de se diriger vers Byzance, la cité Troyenne qui protégeait le Bosphore. De là-bas, la caravane allait repartir en bateau pour Tarquinia, la cité étrusque d'où était originaire Ashur.
Tarquinia, la cité des rois
Un gamin aux cheveux noirs de jaie courrait à se rompre le coup entre les ruelles de la cité des Rois. Essoufflé, il s'arrêta dans un coin pour regarder derrière lui, ses lèvres se fendirent pour exprimer un certain contentement mais cela fût de courte durée. Une main lourde et gantée se posait sur son épaule et le faisait voler dans l'étal qui se trouvait non loin de là. Abasourdi, le gosse avait l'impression que tous ses muscles étaient douloureux. Il leva alors les yeux vers un homme à la stature impressionnante, il portait un petit gilet de cuir au-dessus d'une tunique de lin gris, chauve et ayant la quarantaine bien passée, il en imposait par les marques de blessures à ses avant-bras. Titillant son anneau dorée entre ses doigts, ce dernier observait aussi son élève, il lui fit alors signe de se relever et de se nettoyer un peu.
" Fin de la leçon pour aujourd'hui, la prochaine fois que je t'attrape à ce jeu, je te casse le bras, compris ?
- Oui Amphorios. " Répondit froidement le garçon en se relevant péniblement.
Depuis qu'il avait l'âge de six ans, son père avait ordonné que son fils soit éduqué comme un Grec, discipline et spiritualité devaient en être les maîtres mots. Et le fils, du nom de Japheth, fils d'Ashur, en découvrait chaque jour un petit peu plus, il avait comme entraîneur, le grand maître du Gymnasium de Tarquinia, la capitale des Etrusques. Pas évident de vivre ainsi alors que les autres fils de la noblesse Etrusque jouaient de la musique et mangeaient des fruits frais venant de Gaule. Bref, dans ces moments là, Japheth haïssait sa condition de simple roturier et d'être en plus un apatride, il était encore considéré comme un juif par les uns, et pire, comme un Troyen par les autres.
L'après-midi était le moment préféré de la journée. Pendant près de deux heures, le jeune Japheth recevait l'enseignement de son Père et des Scribes de la ville, des serviteurs du Temple de Menarva. En fait, son père le destinait à devenir à son tour un prêtre d'Athéna, enfin en Etrurie, c'était un autre nom mais son Père s'en était contenté et payait grassement les oboles à la Déesse pour la remercier chaque jour de la richesse de sa Famille. Pour le préparer à ce noble dessein, le Patriarche Ashur avait réuni les plus grands savants de sa communauté d'origine afin de retrouver de vieux textes sur l'ancienne Kabbale, il espérait ainsi accomplir le "grand rituel" sur son fils.
Les années passèrent.
Dans un moment solennel et secret, tous les anciens de la communauté juive de Tarquinia se réunirent. Nul ne savait pourquoi et encore moins les raisons de cette réunion, la seule chose que l'on entendit furent les cris d'un adolescent mélangés à des psalmodies anciennes. Perçant l'obscurité de cette nuit sans lune, des centaines de feu follets apparurent dans le ciel, comme des abeilles attirées par le nectar des fleurs, ils se coagulèrent sur une petite maison, les cris se turent alors et dans le ciel, un trou noir s'était ouvert sur plusieurs lieues dans le ciel, des centaines d'âmes avaient été ainsi aspirés dans ce néant. De cette nuit funeste, on compta plus d'une centaine de morts dans la ville, des vieillards, des enfants, des malades,... En bref, tous ceux qui étaient faibles, les habitants pensèrent à une sanction des Dieux pour leur manque de croyance, à cela s'ajoutait les premières victimes de cette radiation cosmique qui furent paradoxalement les kabbalistes, dont le Patriarche Ashur en personne. Epouvantée par le drame, la famille d'Ashur cacha les faits en prétextant qu'ils étaient repartis pour l'ancienne Jérusalem. Personne n'y croyait, mais comment le prouver ? En effet, il n'y avait plus de corps, que quelques cendres s'envolant autour d'un adolescent aux cheveux dorénavant blancs gris, marqué au plus profond de sa chaire par les évènements.
Evidemment, ce changement physique attisa des peurs chez les représentants de la Déesse Menarva. Le savoir du jeune garçon ainsi que son innocence avéré dans la folie de son Père lui permirent de rejoindre les rangs des Prêtres en tant que novice. Ce dernier servit dès lors avec zèle le Temple, ne manquant jamais de donner quelques cours aux enfants les plus défavorisés. Il acquit en quelques années une certaine renommée et bien des seigneurs étrusques parlaient de sa "sagesse" dans la conduite des affaires de l'Etat. Le temps avait fait son office, Japheth avait oublié le cauchemar de cette nuit funeste, ainsi étaient les Hommes, heureux quand tout allait bien, apeuré quand tout allait mal. Pendant cette flamboyance, Japheth apprit l'arrivée de Troyens dans le Latium sous la forme d'une grande caravane fuyant leur ancienne cité dévastée, sous l'impulsion d'un Prince Troyen au nom d'Eneos. Envoyé au sein de l'ambassade étrusque et parlant grec couramment, il fût le témoin de cet épisode qui allait être précurseur pour l'avenir de la Mare Nostrum. Il ne pouvait alors deviné l'importance de cette rencontre, il n'était qu'un fil entre les mains des Parques.
Au soir d'un solstice d'hiver, un drame réveilla la vie un peu monotone du jeune Prêtre, le Démon du feu, endormi depuis des siècles près de l'une des portes de l'Enfer, se réveillait soudainement. Il laissait éclater sa colère par des gerbes de flammes et de cendres sur tous les habitants du sud du Latium... La tradition voulait que les suivants du Culte de Menarva fassent offrande au gardien de la porte pour l'inviter à se reposer de nouveau, ils partirent alors dans le sud de l'Etrurie.
II - La marche vers l'oubli
Mettre le feu à mon enfance,
A ces belles années de flamboyance,
Il est temps pour moi d'avancer,
Brûlant ce bonheur passé.
Les paupières de Japheth s'ouvrirent lentement. Devant lui, un trou béant s'enfonçait dans les limbes, tout cela ressemblait aux abords du sinistre Volcan. Reculant, affolé, ses yeux tournèrent de droite à gauche pour tenter de comprendre ce maléfice, des centaines de personnes sautaient dans la fosse, en fil indienne et sans crier une quelconque peur. Interdit devant ce spectacle macabre, le jeune Etrusque sentait encore sur lui les odeurs de souffre, les cendres avaient brûlés bien des parties de sa robe sacerdotale. Il se releva alors, mais ne reconnaissait pas les lieux. En effet, à des centaines de lieues, des fils d'hommes s'enchevêtraient pour finir leurs marches morbides dans le coeur de ce volcan éteint. Parfois, on entendait un cri strident percé le silence.
" Qu'est ce que... "
Il ne savait pas quoi dire. Il était seul. Marchant dans le sens opposé des crêtes de ce volcan endormi, il vit tout autour de lui des feux follets qui brillaient dans l'obscurité, seul moyen de voir dans ce crépuscule permanent, le ciel était aussi noir que l'anthracite. Déboussolé, il avançait encore et encore, ne trouvant pas de pensées ou de chemins pour quitter cet "enfer", à cette simple réflexion, ses yeux s'écarquillèrent d'effroi. Il était peut-être "mort" et il se trouvait actuellement aux portes du Monde du Souverain des Ténèbres. S'asseyant, il tentait de remettre en place ses idées.
Quelques jours ou quelques heures auparavant, il était allé au sommet du Volcan pour prier avec ses frères du Temple de Menarva, appelant l'esprit du froid pour engourdir la colère de la créature de flammes. Cependant, alors que tout se passait bien, une trouée s'ouvrit dans l'espace, les prêtres avaient commencé brusquement à tomber les uns après les autres dans des cris de douleurs. Paralysé par ce phénomène, Japheth avait résisté un peu plus longtemps que les autres, une force vitale le maintenant dans le monde des vivants, cependant, il fût happé à son tour dans ce trou dans le ciel. Dans un dernier regard, le jeune homme vit le sommet du volcan enflammé se recouvrir d'un linceul de glace, endormant de nouveau le gardien du volcan. Ainsi, l'offrande des prêtres avaient été leurs vies. Sinistre rappel à la condition des hommes face à la volonté des Dieux, le prêtre avait dû éviter de justesse le grand saut dans le puits qui se trouvait désormais à l'horizon.
Dans un sursaut d'orgueil, le jeune prêtre se décidait à chercher un chemin pour quitter ce monde. Pendant des heures, des années, des siècles, il fit le tour de ce monde. Il avait appris à se nourrir des âmes et des feux follets pour survivre, pour ne pas sombrer dans un état de décrépitude dont il avait vu les effets à de maintes reprises. Tous les "survivants" de la chute, ceux qui avaient gardé leur psyché dans leur voyage au-delà de la barrière, se combattaient sans relâche pour survivre. Japheth était bien souvent surnommé le Cappadocien à cause de ses origines troyennes, celui qui avait la garde de l'Erciyès, la montagne des morts dans l'ancienne croyance des Grecs d'Anatolie. Chaque âme traversait le Praesepe pour venir ici, les plus forts survivaient un peu avant de tomber dans l'Erciyès ou dévorer par le gardien des Lieux. Une légende était peut-être née ? Mais seules quelques âmes pouvaient en parler, cette légende n'existait que dans le coeur du Cappadocien, de Japheth Cappadocius.
III - L'appel du sang
Errance solitaire dans un monde imaginaire,
Sombre voyage dans les entrailles de l’enfer.
Alors que j’étais en train de m’enfoncer
Dans cette tombe que j’avais soigneusement creusée.
Toi tu m’as gentiment tendu la main
Pour me guider sur un tout autre chemin
Alternance insoutenable d’ombres et lumières,
Période de vie et de bonheur bien éphémère.
Deux hommes, habillés de chaudes fourrures, étaient en train de couper des pains de glace au sommet du vieux volcan. Ce travail était bien ingrat mais les villages aux alentours pouvaient profiter d'un peu de fraîcheur avec cette chaleur estivale. Alors que l'un des hommes fendait la glace, il héla tout à coup son collègue pour qu'il vienne le rejoindre. Celui-ci abandonna alors sa bêche pour courir à travers les chaos de la montagne. Arrivé aux côtés de son camarade, il fût surpris de voir une forme humaine dans la glace. Se regardant un instant, ils se décidèrent à sortir de là ce cadavre, après tout, on trouvait parfois des choses intéressantes sur les cadavres et cela les faisaient sourire avec rapacité. Le corps d'un homme d'une vingtaine d'années, aux longs cheveux violacés par le froid, était encore en parfait état, ils virent sur son corps un ensemble de tatouages liturgiques du plus bel effet. Voyant un anneau doré à son doigt, le plus âgé des deux compères prit l'anneau et le mordit pour vérifier que c'était bien du métal.
Souriant bêtement devant ce trésor, il ne vit pas son ami changer de visage, déglutissant du sang, ce dernier s'écroulait sur les rochers et la glace sans vie. Interloqué, le vieux rapace tourna la tête vers son compère et s'agenouillait à ses côtés pour tenter de le réveiller, mais ses sens le prévinrent de quelque chose, ses yeux se tournèrent ainsi du côté du cadavre qui n'était plus à sa place.
" Stryga... Chuchota l'homme apeuré.
- Non, je ne pense pas... Lui répondit une voix d'outre tombe. "
Une sphère bleutée s'échappait de sa poitrine, l'homme s'écroula alors en laissant tomber l'anneau doré qui venait de lui coûter la vie. Deux doigts prirent l'anneau pour l'ajuster à l'annulaire de l'autre main. Des bruits de pas s'estompèrent en s'éloignant des cadavres. Trois villages avaient été fondés autour du vieux volcan par des paysans d'origine grecque, ils vivaient sous la protection de la cité étrusque de Capoue depuis plusieurs décennies. Ils n'avaient jamais vraiment connus la guerre. Sauf que depuis que des bergers ne revenaient plus avec leurs troupeaux, on parlait d'une bête féroce qui avait le pouvoir de dévorer le "feu intérieur" des Hommes. Effrayés, ils attendirent l'aide de la cité, mais, personne ne venait malheureusement, un soir, l'Edile du village vit arrivé cinq pauvres paysans qui avaient fuis leur village au sud. Ils parlèrent d'un monstre sans foi ni loi, il s'amusait de la faiblesse des Hommes, craignant que les Dieux ne se jouassent de leur dévotion par un quelconque amusement.
Ulcéré, l'Edile ne savait plus quoi faire, il envoya plusieurs émissaires à la Cité mais aucun ne revint avec l'armée attendue. Les paysans se terraient dans leurs maisons la nuit, personne ne voulait combattre l'engeance d'un Dieu infernal. Un matin, trois cheveux arrivèrent enfin, avec trois cadavres sans tête, cette fois-ci, ils se sentirent perdus car leur "Némésis" avait connaissance de leurs maigres plans. L'espoir s'éteignait sur la vallée, un soir, alors que les villageois avaient fui pour la plupart vers la grande ville, un homme arriva avec une étrange boîte dorée sur ses épaules. Après une discussion avec l'Edile, celui-ci repartit vers le sud en demandant aux habitants de ne pas quitter leur village, les autres habitants qui avaient fui étaient morts. Cette triste vérité choqua les habitants et ils se cachèrent en espérant que leur héros parviendrait à vaincre le "démon".
Bien des heures passèrent, un homme était en train de se nourrir d'un pauvre poulet cru trouvé sur sa route. Complètement affamé, il fût quasiment étouffé de voler dans les airs, deux solides mains venaient d'agripper ses épaules et celles-ci le lâchèrent dans une vallée encaissée. Criant de rage, il se releva et chercha le rapace qui s'était permis cela, ses yeux se concentrèrent alors sur une âme bien appétissante, plus délicieuse que toutes celles qu'il avait décoré jusqu'ici. Mais où était-il ?
" Tiens, on m'apporte mon repas, c'est gentil !
- Par Athéna, qui es-tu ? Cette défroque... Murmura une voix derrière lui.
- Défroque ? Ah oui, j'aime bien, tu aimes aussi ? Je dois avouer qu'elle me va bien... Répondit-il rigolard en voyant un jeune homme un peu plus jeune que lui, qui portait en plus une belle armure ailée et dorée !
- Qui es-tu ? Ce cosmos devrait servir d'autres causes. Réponds moi et repends...
- Ouais ouais, je vais me repentir en déguster ton âme mon garçon.... mais je vais être bon, un tel mets mérite au moins certaines civilités, je suis Japheth Cappadocius, gardien de l'Erciyès !
- Erciyès ? Le puits des âmes. Seul un homme en est capable mais tu ne peux pas être celui-ci, ton âme est encore plus noire que les Enfers. Hurla l'ange armuré.
- Ouais, on va pas en faire tout un foin non plus, j'aime bien discuter avec toi mais y'a des limites. En garde jeune puceau ! "
Rigolard, ivre de l'âme qu'il se voyait déjà dévoré, il sentit brusquement une brûlure à la nuque, il s'effondra sur le sol dans un râle de colère. Un autre homme, portant lui aussi une armure dorée, venait de faire son apparition et l'étoile rouge qui scintillait à son doigt était le signe de son rang et de son grade. Celui-ci s'approcha lentement de l'homme à terre pour vérifier qu'il était hors-jeu et il toucha son pouls en serrant les lèvres, il ne croyait pas ce que la Déesse avait vu dans les Astres, mais c'était donc bien vrai... Voilà pourquoi ce signe n'était pas réapparu depuis des siècles de lutte pour la "grandeur de Rome".
" Excuses moi encore d'être intervenu Sylvius du Sagittaire, mais celui-là doit retourner au Sanctuaire, tu connais les ordres du Vieux. On a pas le temps de discuter plus avant, le conseil avec Apollon va pas tarder en plus pour cette histoire à Carthage, tu es attendu, vas-y ! Je ramène celui-là moi et vais l'enfermer comme on nous l'a demandé... Pauvre gars ! Il n'a pas eut de bol de tomber sur nous. "
Le chevalier du Sagittaire ne disait rien, écoutant son égal parler avec la franchise, il se contenta de lui faire un signe d'amitié et s'envola dans le ciel pour reparler aux villageois avant de repartir pour Rome. L'autre chevalier, Lemnos du Scorpion, regarda l'homme à terre avec énormément d'attention. Cet homme avait combattu des tas de fantômes du passé, des ennemis que lui-même ne pouvait pas mesurer selon les propos de son maître, le Grand Pope. Il fouilla sous sa visière et en sortit un bout de tissu qu'il dépliait avec soin, puis, il s'agenouilla pour poser le bout de papier sur le coeur de cet homme. En quelques instants, l'aura de ce dernier disparut, scellé par le cosmos de la Déesse qui protégeait la Terre de monstre tel que lui, pourtant... oui, pourtant... Il ne savait que penser de cet homme qui était son égal normalement, c'était les propos de son Maître qui lui avait mis la puce à l'oreille, il allait devoir perdre l'habitude d'écouter aux portes s'il ne voulait pas que cela lui retombe dessus un jour.
Il le prit sur son épaule et siffla avec deux doigts, trois hommes en sortirent rapidement. Les quatre hommes discutèrent un moment et quittèrent les lieux pour rejoindre leur terre natale. Le Scorpion ne prononça aucun mot au début, à la surprise de ses élèves, en effet, il était inquiet, car il fallait que cet homme retrouvasse ses esprits pour combattre la créature Moloch Baal, elle s'était réveillé depuis quelques jours dans le centre de Carthage. Il fallait quelqu'un capable de traverser le plan astral pour collecter des informations capitales dans le combat que Rome préparait depuis des mois... "Par toutes les Lupas de Rome, je dois jouer le larbin en plus..." Maugréait-il en son for intérieur.
IV - Nigrimanci
Ce qui veut dire que rien n'est perdu.
Même les plus fou ne sont pas déchus.
Le plus puissant des nécromancien
Peut aussi retrouver la raison, en vain...
Arrivé devant un temple aux allures sinistres, Lemnos du Scorpion y pénétra le coeur lourd. Un de ses élèves portait sur son épaule le corps inanimé de l'un de ses "frères", après quelques minutes, ils furent introduits dans une vaste salle baignant dans la lumière solaire. Le soleil semblait au zénith et cela réchauffa le coeur du chevalier, alors qu'il s'attendait à voir son Maître assis sur son trône ivoirin, il exprima un hochet de surprise à la vue d'une femme à la chevelure violette et la peau diaphane. Son cosmos resplendissait d'une chaleur que les Hommes pouvaient ressentir à chaque moment de leur existence. Elle se leva avec tristesse en voyant le corps de l'homme sur l'épaule de son disciple. Le Scorpion fit signe de le déposer à terre sans délai. Puis, les quatre hommes s'agenouillèrent devant elle avec respect.
Posé à terre, la Déesse se pencha sur lui et semblait lui murmurer des mots que seul lui pouvait entendre. A ce moment là, des lignes brillèrent sur tout le corps de l'homme, semblant rejoindre des sphères remplies de symboles ésotériques pour le moins étranges, l'ensemble formait une sorte d'arbre avec dix grosses sphères aux points cardinaux de l'espace. Sous l'action de la Déesse, des lettres supplémentaires apparurent et s'ajoutèrent aux autres pour former quelque chose de plus complexe encore. Enfin, elle fit apparaître un nouveau sceau sur la poitrine du gardien de l'Erciyès, du puits des morts.
" Lemnos, suis moi, cet homme a besoin de repos pour de longs siècles.
- Quoi ? Longs siècles ? Mais.... et Carthage...
- Ne t'inquiètes pas, mon frère a déjà une idée en tête pour combattre le Démon qui a pris la tête des armées de Carthage. En attendant, l'armure d'or du Cancer... Non, elle le sera quand il faudra ! Lemnos, cet homme a subi la pire malédiction que l'on peut infliger à un homme.... Enfin, il n'aura plus besoin de telles extrémités, son âme va déjà mieux. "
Les trois disciples du Scorpion furent alors congédiés. Lemnos prit le corps de Japheth et le posa avec soin sur son épaule, il ressentait tout le cosmos de la Déesse qui traversait encore les muscles de cet homme, il ne disait rien mais n'en pensait pas moins. Pénétrant alors ensemble dans un dédale de couloirs, connu seulement du Grand Pope ou d'Athéna, ils virent apparaître devant eux une large porte à double battant avec le symbole du mont Erciyès forgé et ciselé avec précision en paravent. Pour la première fois, le jeune chevalier d'or découvrait un des secrets du sanctuaire, ce lieu était important car c'était là que le corps humain de la Déesse de la Guerre reposait après son apparition sur Terre. C'était aussi un chemin vers la route des Dieux.... S'imaginant se balader sur la route des Dieux, le Scorpion était tout heureux mais il déchanta quand la Déesse lui fit signe d'allonger le corps dans un sarcophage se trouvant à quelques mètres de la grande porte.
Des sceaux apparurent alors pour sceller le sarcophage à jamais, enfin jusqu'à la prochaine bataille...
V - Le second appel
Anno Domini 450. Un homme arpentait les couloirs sombres des bas fons du Temple de la Déesse de la Guerre. La disparition du chevalier Sarpédon l'inquiétait, les douze constellations n'étaient plus réveillées et cela pouvait être de mauvaise augure avec l'apparition des flammes sur l'horloge céleste. Dans les entrelacs des ombres et de lumières, on pouvait voir une armure dorée sous un lourd manteau noir, mais l'homme s'en moquait un peu des convenances dans le cas présent. D'ici une heure ou moins, il allait partir pour Rome et la situation ne faisait qu'empirer tout autour de l'Empire. Au détour d'un couloir, ses yeux virent un couloir sombre et rempli de toiles d'araignées. Décidément, ce lieu n'avait pas été fréquenté depuis des siècles, il fit brûler alors son cosmos pour laisser un éclat doré nettoyer le passage. Puis, torche en avant, il s'enfonça dans ce couloir.
Arrivé dans une vaste grotte, les stalagmites formaient des piliers naturels et une petite source permettait de se désaltérer au cas où. Silencieux, l'homme leva la torche pour admirer la grande porte par lequel la Déesse viendrait un jour le rejoindre, mais ce n'tait pas le cas pour le moment et il se concentra pour retrouver un vieux sarcophage dans les ombres. Il ne fallût que quelques secondes pour l'apercevoir, ses pas le menèrent rapidement devant, les sceaux d'Athéna y étaient encore et ils avaient gardé une certaine puissance malgré les âges. Souriant à cette vue, il posa la main sur le sarcophage et laissa son cosmos se répandre sur le marbre froid. Des étincelles crépitèrent brusquement, les sceaux se brisèrent un par un.
Dans l'atmosphère de la grotte, un Cosmos semblait se répandre. Comme si une force tentait de pénétrer les lieux et cela inquiéta un moment l'homme qui venait de libérer les sceaux. Des morceaux de la roche commencèrent à s'effilocher, dans des raclements sinistres, le haut du sarcophage se relevait lentement. Des milliers de lumières bleutées étaient en train d'éclore dans toute la grotte et ce ci était bien le signe qu'attendait cet homme. Une main se posa sur le rebord du sarcophage et un homme à la mine blafarde et à la chevelure violacée s'asseyait devant son libérateur. Un léger filet de voix sortit de ses lèvres, résonnant dans toute la grotte avec tous les esprits qui étaient en train de s'éveiller.
" Ainsi donc, la guerre approche, on me réveille de nouveau après trois cents longues années.... Heureux de vous connaître, Grand Pope ! Vous portez encore votre armure, voilà qui est intéressant....
- Oui, par Athéna, j'ai pris la décision de te réveiller, Japheth Cappadocius, Gardien de l'Erciyès, Chevalier d'or du Cancer !
- Trop aimable. Mais soyez pas aussi pompeux avec moi, vous n'êtes pas le genre d'hommes à aimer ce genre de discours, aucun chevalier encore en armes, sauf peut-être le chevalier d'or des Poissons, n'aime se considérer supérieur aux autres, nous sommes frères d'armes avant tout ? Non !
- Heureux de t'entendre dire ça l'ami, je m'appelle Arsiesys, je suis le Grand Pope comme tu le sais déjà, mais aussi Chevalier d'or du Sagittaire.
- Soit ! Mais dis moi, qu'est devenu mon prédécesseur ? On me réveille que lorsque cela craint vraiment et on nomme une sorte de "fantôme" à ma place la plupart du temps, je suis pas contre, seule Athéna et son représentant mesurent la menace au gré des âges...
- Tu es déjà au courant. Je ne sais pas pour être honnête ! "
Les deux hommes s'observèrent pendant un moment, le Grand Pope pouvait ressentir un cosmos d'une grande puissance sur tout le corps de son frère d'arme, une essence divine qui avait sûrement besoin de repos pendant de très longues périodes pour retrouver sa pleine puissance au gré des batailles. Sortant de son antre à quatre murs, Japheth humait l'air avec bonheur, un grand sourire fendit son visage quand il se retourna vers son supérieur direct, sans poser plus de questions, ils se parlèrent en chemin des derniers évènements et des chevaliers qui venaient d'apparaître depuis peu. Au gré de la conversation, le Cancer réfléchissait à toutes ses informations et il comprenait certaines inquiétudes du Grand Pope, l'alliance avec Apollon avait toujours été et il était important de la relancer pour renforcer la puissance de l'Empire, ou au moins lui donner une nouvelle jeunesse.
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