PNJ Messages : 1226 Localisation : Citadelle d'Arès Renommée : 627 Feuille de personnage Armure: Prophète d'Arès & Cardinal de la Mort Rang de l'Armure: Or Expérience: 0 | Sujet: L'impatience du Prophète [PV] Dim 18 Sep - 18:39 | |
| - Spoiler:
Ephtal en avait terminé pour cette nuit. Le Prophète, comme chaque soir lorsque le Soleil déclinait, était sorti de la Citadelle souterrain d'Arès, en quête de "récolte". La récolte, oui ! C'était comme cela qu'il appelait sa recherche d'hommes à enrôler au service du Dieu Arès. Comme cela qu'il nommait cette quête des fauves de la Terre afin de reformer les armées du Dieu de la Guerre. Perché sur le dos de sa monture blanche, une énorme faux nacrée qui n'est autre que sa Cuirasse reposant sur son épaule et dont le tranchant lui effleurait le dos, sa moisson du jour n'avait malheureusement rien donné. Une toge blanche de bonne facture mais tout à fait banale au demeurant lui entourait le torse et remontait jusqu'à couvrir sa tête telle une capuche. Pensif, le Cardinal de la Mort dont il porte le masque se dit pour lui-même qu'il faudrait sans doute effectuer d'autres voyages plus lointains. En effet, il serait bien trop naïf de croire que ce serait dans les environs qu'il pourrait trouver de quoi rétablir les quatre armées du Feu, des Flammes, de la Calamité et de la Terreur. C'est à cela qu'il avait dévoué sa vie ces quatre dernières années. À ça et à son entraînement personnel, ne désirant pas faire tache dans son service à son Dieu auquel il voue une fidélité sans faille. Que dirait-on d'Arès si son principal serviteur n'était pas à la hauteur ? De quoi lui avoir donné l'envie de mettre bien du coeur à l'ouvrage, inlassablement.
Ephtal en revenait donc pour aujourd'hui au bercail. Au loin il pouvait voir le Soleil se lever et teinter le ciel et les nuages d'une couleur orangée. Cela le fit sourire derrière son masque, imaginant un ciel enflammé à la gloire d'Arès lorsqu'il aurait enfin repris la place qu'il mérite en marchant en vainqueur et conquérant de la Terre et de l'Olympe. Qui d'autre que lui en effet pourrait s'en montrer capable ? Qui d'autre que le Dieu de la Guerre pouvait être capable de se faire Conquête et de plier le monde à sa volonté ? D'autres Dieux certes seraient à prendre en compte dans cette équation. Mais cela serait résolu lorsque les combats viendraient... Car il ne fait pas de doute qu'une guerre sainte est imminente, et cela le Prophète ne l'oublie pas. Il ne le peut, tant son Dieu le presse, jamais tout à fait ravi ni rassasié des efforts qui peuvent être faits. Soit...
Ephtal leva alors sa faux tout en concentrant son Cosmos et devant lui la porte noire d'obsidienne fit son apparition. Et avant de l'emprunter afin de pénétrer dans la Citadelle, il tira de son crâne sa capuche, laissant alors sa longue chevelure brune prendre le vent tant qu'il en était encore temps. Car après avoir fait avancer sa monture dans la cavité, la porte ne resterait pas ouverte bien longtemps et replongerait dans la terre afin de refermer le passage... Devenir une bête de l'ombre, à se terrer dans cette forteresse sans lumière du jour ni d'air frais, voilà sans doute ce qui lui était devenu le plus difficile. C'était pour la bonne cause, mais il n'avait pu alors que perdre peu à peu de son humanité, en oubliant ce que cela représentait d'avoir des alliés proches, des subordonnés qui comptent réellement sur vous et qui ne manquent pas de vous le faire savoir autour d'un feu bouteille à la main. La fraternité qu'il avait pu avoir au sein des armées d'Attila n'était plus aujourd'hui. Était-il même encore Ephtal ? Non, plus vraiment... Il était devenu la Mort, et ainsi le nommait Arès lui-même. L'homme masqué n'en éprouve pour autant pas de regrets, il sait que la cause qu'il sert aujourd'hui est bien plus juste, bien plus glorieuse, bien plus justifiée. Le Fléau des Dieux ne l'était pas réellement, il n'était qu'un homme, un chef militaire certes doué, mais tout de même rien qu'un homme qui ne pourrait que se plier ou se briser face à la puissance brutale d'une Divinité. Son nouveau maître quant à lui était réellement le Fléau des hommes, apportant feu et sang aux vermines qui n'accepteraient pas de le suivre dans sa guerre sainte. Directement, c'était un tout autre niveau. Comment donc regretter alors ? C'était impossible pour un homme tel que lui, tout simplement.
Après avoir harnaché sa monture aux écuries, Ephtal poursuivait son chemin à pied, le bruit de ses pas sur le sol se répercutant contre les parois sombres du dédale que constituait le bastion de la Citadelle des Flammes Infernales. Cette construction à laquelle Hadès lui-même avait apporté son aide en permettant à Arès d'user de ses Spectres les plus futiles. Et le manque de raffinement de l'endroit était largement compensé par l'efficacité de la défense que cela constituait. Connaissant le chemin par coeur, forcément, il ne risquait pas de s'y perdre, mais tout étranger aurait bien du mal à y retrouver son chemin parmi les multiples embranchements mal éclairés. Rapidement, le Cardinal de la Mort passa les antichambres de la Terreur, de la Calamité et des Flammes, passage obligatoire qui était le seul menant jusqu'à sa propre antichambre, celle du Feu, ainsi que le Temple qui était pour l'heure sa destination. Ces endroits qui se devaient d'être gardés par les Cardinaux, ceux qui dirigeraient à ses côtés les armées de son Dieu. Tous n'étaient pas encore trouvés, et c'était là un sérieux problème... N'importe qui ne convenait pas pour de tels rôles, aussi valait-il tout de même mieux ne pas prendre ces choix à la légère. Un jour, il rassemblerait les candidats parfaits, il ne désespérait pas, bien que sa patience était souvent mise à mal dans sa quête. Arrivé dans sa propre antichambre, il s'y débarrassa de sa toge tout comme la chaleur semblait s'élever au fur et à mesure de son avancement. Quoi de plus normal une fois parvenu dans l'antichambre du Feu, si proche du Temple d'Arès ?
Ce dernier endroit fut d'ailleurs rapidement atteint. De la pierre taillée pavait l'endroit, et les murs n'étaient pas discernables, ne laissant voir derrière les statues qui bordaient l'accès jusqu'au trône que profonde obscurité. Pourtant, toutes ces statues de proportions et d'apparence humaines - la plupart dans des positions et aux expressions du visage marquant l'effroi - offrait une certaine luminosité, leurs mains n'étant autre que des flambeaux. Pas suffisant du moins pour percevoir les parois de cette salle gigantesque. Mais cela, Ephtal n'y prenait plus garde depuis bien longtemps. Il avançait juste d'un pas décidé jusqu'au trône sur lequel il allait s'asseoir. Il répugnait encore à l'appeler "son" trône, ne s'en estimant pas réellement digne. Il espérait bien un jour voir Arès obtenir sa réincarnation et y prendre place, mais le Dieu ne le désirait pas réellement. Il n'avait que faire d'un corps humain, bien que cela lui conférerait bien plus de possibilités. Il préférait laisser son Prophète gérer ses affaires, mais peut-être qu'un jour, lorsque l'heure serait venue... En attendant, c'était à lui que revenait le devoir de prendre place en ce siège d'obsidienne sombre et froid. Aucune voix ne se fit entendre. Peut-être qu'Arès lui parlerait, plus tard. Mais Ephtal était pour le moment heureux qu'il s'en abstienne. Lui révéler que cette nuit n'avait eu aucune utilité, aucun retour positif, cela, il préférait le repousser autant que possible. Peut-être même aurait-il le temps de trouver le sommeil avant que le Fléau des hommes ne se manifeste par son visage chimérique et son aura enflammée, là où l'immense statue à son effigie s'érigeait derrière lui. Un soupir du Prophète, les paupières lourdes... Vivement le jour où il ne serait plus obligé d'avancer dans l'ombre, où il ne devrait plus se contenter de cette vie statique... Sévèrement en manque d'action, sans aucun doute... |
|