On pourrait prendre Gunhil pour une des légendaires Valkiries, ces vierges guerrières au service de Odin. Gunhil est grande et possède une solide charpente, tout en ayant une grâce et une silhouette toute féminine qui ne laisse pas les hommes indifférents. Certains pourraient dire d’elle, qu’elle possède un corps fait pour tous les combats, même les plus voluptueux. Un physique digne des plus belles filles de ce pays à la fois dur et si magnifique.

Ses cheveux sont d’un noir aussi profond que celui du plumage des Corbeaux de Odin et descendent en cascade sur ses épaules, encadrant un visage fier sur lequel une lame a laissé une fine cicatrice. Malgré celle-ci le visage de Gunhil, n’a rien perdu de sa beauté et son regard de la couleur des plaines sombres et grises du Royaume des Morts semble vous juger à chaque fois qu’il se pose sur vous.

Cette jeune femme au port fier, presque arrogant, semble être l’incarnation des vierges guerrières, mais son teint de peau est trop sombre pour avoir vu le jour en ces contrés protégées par Odin. Il est de la couleur du miel, d’un miel sombre et sucré, que l’on ne trouve que dans les contrés lointaines, dans ces provinces orientales de l’Empire Romain. Gunhil est sans aucun doute le fruit de l’union d’un puissant guerrier du Nord et d’une beauté exotique d’une de ces provinces, un parfait mélange.

Malgré son origine, elle porte les atours d’une fille née au sein d’une famille noble de ce royaume parcouru par les vents glacials qui mettent à l’épreuve les plus dures des Hommes. Tout en elle évoque la grâce et le pouvoir des puissants, de ceux qui ont l’habitude de diriger par la force de leurs bras. Peu d’hommes oseraient la défier, ne serait-ce du regard de peur de voir s’abattre sur eux sa colère. Mais pour celui qui sait observer, il est facile de discerner que sous cette force, se cache une douceur, qui doit être digne d’un printemps des plus miséricordieux.

Maintenant que je vous ai détaillé quelque peu Gunhil, je vais essayer de répondre à votre question. La première fois que Gunhil vous apparaitra, vous aurez devant vous l’incarnation d’une belle et farouche guerrière héritière de deux cultures de deux contrés. Ces cheveux seront habituellement coiffés en une multitude de tresses, certaines rattachées entre elles et d’autres venant caresser son dos, seront coupé à mi longueur et en forme de biseau vers l’avant. Sa parure quant à elle n’aura rien de celle d’une guerrière, elle sera constituée d’une longue robe gardant en elle le souvenir d’un passé plus riche que son présent, où les fines broderies d’argent se mélangent avec celles en or afin de représenter un magnifique et gigantesque aigle, sur un tissu épais d’un vert terne. Quelques bijoux traditionnels, orneront son coup et ses poignets. Une dague sera visible, son fourreau attaché à une ceinture large recouvrant le ventre de la jeune femme et sertit de pierres précieuses. Gunhil aura tout l’air de la fille d’un ancien et puissant seigneur, tombé quelque peu en déchéance suite à divers conflits l’opposant à quelques rivaux. Lorsqu’elle se déplacera, on pourra noter que les plis de cette robe, ne servent qu’à cacher le fait qu’elle s’ouvre au niveau des jambes tel des battant, pour laisser apparaitre des jambes gainées dans un pantalon sombre sur lequel les lacets d’une haute paire de bottes brillent d’argent. Cette tenue est la parfaite incarnation de la jeune femme qui la porte, une belle dame, cachant une âme de guerrière.

Ce royaume ne ressemblait en rien, à celui dans lequel, la jeune fille avait vue le jour. Mais elle n’allait pas s’en plaindre, au moins dans celui-ci, elle était libre et pouvait manger à sa faim. Mais cette liberté valait elle, le prix qu’elle payait pour la posséder. Cet homme qui parlait fort, dont la voie pouvait être entendue par toute la salle, même lorsque les invités riaient et parlaient, celui qui avait acheté sa liberté et qui avait décidé de faire d’elle sa maitresse, n’avait rien d’agréable au regard. Il était large comme un ours et tout aussi poilu, ses mains étaient larges et sales et la jeune femme avait eu un frisson lorsqu’il les avait posé sur elle pour la première fois, il y a de cela un moi tout juste. Il avait tout d’un animal sauvage, même durant les instants les plus intimes entre eux. Mais il était fort et puissant et personne n’osait le défier en son domaine, en sa demeure.

Elle fille d’un guerrier venant de ces Terres, gladiateur dans les arènes lointaines, savait apprécier la force à sa juste valeur. Celle de son amant était la garante que personne ne viendrait lui rappeler ce qu’avait été sa vie avant de le rencontrer. Car malgré sa rudesse, son comportement proche de celui d’un animal, la jeune femme devait reconnaitre que son amant était un homme bon avec elle et qui toujours l’avait considéré comme une femme et non une esclave. C’était ce trait de qui rendait la vie de la jeune femme en cette demeure, en ces Terres, agréables. Mais elle savait aussi que cet homme, finirait par mourir et qu’alors elle n’aurait plus de protections et que son statut risquerait alors de changer. Si elle était la maitresse affichée de cet homme, elle n’en était pas la femme et cette dernière n’appréciait que peu cette jeune femme qui lui volait sa place auprès de son époux. Mais que pouvait y faire une jeune femme de tout juste 16 printemps, sinon prier ces Dieux qu’elle avait appris à craindre et respecter.

Gunhil, car tel était le nom que lui avait donné celui qui allait devenir son amant, avait été acheté par cet homme à un esclavagiste romain. La vente s’était faite rapidement, l’homme n’avait nullement négocié et avait payé un prix élevé pour une jeune fille de tout juste 14 années. Mais il disait être tombé sous son charme et avait vu en elle une femme digne de lui, qui avait tout de ces fières guerrières qui parcouraient le ciel et venaient chercher les braves pour les conduire au Walhalla. La jeune fille connaissait ces guerrières et avait craint d’attirer leur colère sur elle devant un tel compliment.

Les premières années, ne furent pas faciles pour la jeune fille, la femme de son nouveau maitre était une femme mauvaise et cruelle, n’hésitant à punir celle qui avait plu à son époux. Ce fut durant ces années qu’une lame vint marquer le doux visage de la jeune fille. Mais cette dernière n’était pas une jeune que l’on pouvait soumettre si facilement ou que la vue de son propre sang impressionnait. Si elle n’aurait pas été jolie, elle aurait certainement servit dans l’arène du maitre de son père. Un noble Romain à l’esprit dérangé et corrompu par le plaisir des combats. Il aimait voir le sang rougir le sable de son arène, surtout lorsque ce dernier était versé par des femmes. Mais celle qui allait devenir Gunhil était devenue belle avec l’âge et elle fut vendue. Mais elle avait été formé afin de servir dans cette arène et avait vu beaucoup de sang couler et avait versé le sien plus d’une fois.

Le jour ou la femme de son nouveau maitre, avait marqué le visage de Gunhil avec un couteau, celle-ci avait souri et aurait infligé même blessure, si le maitre des lieux n’était pas intervenu. Au lieu de punir la jeune fille, il avait ri et avait décidé qu’elle ne servirait plus. Il allait faire d’elle, la femme qu’il avait vu en elle. Depuis ce jour, Gunhil quitta la cuisine et suivit un entrainement martial des plus stricts et des plus dure. Malgré ceux-ci ou grâce à ceux-ci, la jeune fille à la beauté promise, devint une belle jeune femme et une redoutable guerrière digne de partager la couche de cet homme. Le soir des 16 ans de Gunhil, il la prit comme amante et l’éleva au même rang que son épouse.

A l’âge de 16 ans, celle qui avait été acheté sur un marché aux esclaves, devint libre et l’amante d’un puissant seigneur. Mais elle devint aussi l’ennemi de la femme de ce dernier. Celle-ci essaya plus d’une fois d’attirer sur la jeune Gunhil, la colère de son époux, mais si cette colère était violente, elle ne durait pas et à aucun moment la jeune femme n’eut à craindre la violence de cet homme si prompt à faire usage de ses larges mains envers ceux attiraient sur eux sa colère. A chaque échec de voir punir, répudié Gunhil, la haine qu’éprouvait cette femme envers elle grandissait avant d’atteindre son point culminant deux ans plus tard.

Jusqu’à ses 18 ans, Gunhil connut une vie assez belle, auprès de cet homme, de son amant. Mais là, où les batailles et son gout immodéré pour les plaisirs de la vie n’étaient pas parvenus à le faire tomber, la haine d’une femme y parvint. L’épouse de cet homme, usa d’une sorcellerie noire et mauvaise pour retirer à la jeune Gunhil la protection de ce dernier. Elle qui n’était pas parvenu à lui donner une descendance, parvint à le convaincre de partager sa couche au lieu de celle de son amante. Elle avait trouvé, disait-elle un moyen pour que son ventre stérile retrouve la fertilité. Pour ce faire, tous deux devait boire un élixir bénit par Freyja. Le miracle promis eut bien lieu et le ventre stérile donna vie. Mais cette vie eut un prix, celle de celui qui avait ensemencé cette terre autrefois stérile. Plus la vie se grandissait dans le ventre de sa femme, plus celle de l’amant de Gunhil disparaissait. Il rendit son dernier souffle dans les bras de la jeune femme, alors que tous deux étaient partit chasser. Devant le corps sans vie de son amant, Gunhil versa ses premières larmes et appela les valkyries, mais celles-ci ne répondirent pas et l’âme de ce fier guerrier n’allait pas pouvoir connaitre la douceur du Walhalla et serait condamné aux pleines froides et grises du royaume des morts.

Gunhil ramena les corps de son amant, en sa demeure où elle fut accueillie comme une étrangère, avant de se voir chasser de cette demeure qui était devenue la sienne. Gunhil dut quitter les terres de son amant et fuir devant les serviteurs de la nouvelle maitresse de cette maison. La jeune femme trouva refuge dans une vieille ruine. Ce fut deux nuits plus tard qu’elle la trouva, celle qui allait lui permettre de trouver une nouvelle vie.

Une nuit alors que Gunhil pleurait la perte de tout ce qu’elle avait possédé, elle vit un magnifique aigle lui apparaitre. Ce dernier ne ressemblait en rien à ceux que la jeune femme avait vu, il était plus comme une apparition. D’ailleurs la jeune femme crut dans un premier temps rêver, puis elle le reconnut il s’agissait le l’esprit de son amant qui avait revêtu cette apparence pour venir à elle, mais pourquoi ? Ce dernier lui parla, lui expliquant la raison de sa mort, puis il lui demanda de la suivre.

Gunhil marcha plusieurs heures, avant d’arriver au pied d’une montagne lugubre. Elle dût la gravir, pour suivre l’aigle et parvint à une grotte des plus sombre et froide. L’aigle lui dit qu’elle devait s’engouffrer au plus profond de celle-ci et qu’elle y trouvera son destin. La jeune femme embrassa l’aigle qui disparut avant de s’enfoncer dans cette grotte. Plus elle s’enfonçait, plus Gunhil ressentait un froid intense s’insinuer en elle. Elle avait l’impression que ce froid se propageait à son âme, puis elle comme un écho en cette dernière, un écho qui devenait de plus en plus fort à chacun de ses pas. Gunhil finit par déboucher dans une vallée sombre au ciel nuageux. Un vent glacial la parcourait, ce dernier vint la frapper, semblant vouloir la repousser, lui arracher les moindres fragments de son corps et de son âme.

Gunhil tomba plus d’une fois à genoux, mais à chaque fois elle se relevait et continuait à se diriger vers un point d’où venait un appel auquel répondait son âme. Ce point semblait être la source de ce vent puissant er glacial qui la frappait sans cesse. Lorsqu’enfin elle parvint enfin à la source de ce vent, elle trouva une armure enchâssée d’une pierre précieuse. Celle-ci renvoya à Gunhil son image, celle d’un spectre, d’une jeune femme à qui on avait arraché toute vie, toute force. Elle n’était même plus l’ombre de celle qu’elle avait été et qui avait fait tourner la tête de bien des hommes et dont celle d’un puissant et redoutable guerrier.
Gunhil tendit une main vers cette armure, à ce moment la pierre précieuse se mis à briller et un rayon de lumière pure partant de ce dernier vint frapper Gunhil entre ses yeux. La jeune femme se figea alors telle une statue de glace, son corps ne lui appartenant plus, elle perçut un nom qu’elle reconnut et accepta comme le sien. Puis le rayon disparut, libérant le corps de la jeune femme qui s’écroula telle une marionnette dont on aurait coupé les fils.

Gunhil revint à elle, elle ne sentait plus la fatigue et les douleurs qui avaient pris possession de son corps durant sa marche vers cette armure. Ce ne fut qu’en se relevant qu’elle constata que cette dernière la recouvrait et que la pierre précieuse, un saphir, brillait sur son front. La jeune resta en cet endroit durant plusieurs mois, afin d’apprendre à maitriser cette nouvelle parure, ainsi que les incroyables pouvoirs qu’elle allait acquérir par celle-ci.

Un peu moins d’un an s’était déroulé depuis qu’elle avait été chassée de la demeure de son amant et elle comptait bien récupérer ce qui était sien. Lorsqu’elle se présenta devant celle-ci, elle constata qu’elle n’était plus que l’ombre de ce qu’elle avait été. Les champs autrefois si plein de vie, étaient vierge de toute plantation. Une grande partie de l’imposante demeure avait connu la blessure du feu. Aucun garde n’empêcha la jeune femme de pénétrer dans la cours, ces derniers avaient disparus. Mais il y avait encore de la vie en cette demeure, deux chevaux se trouvaient dans l’écurie et de la fumée s’échappait de la cheminée centrale. Gunhil poussa les portes qui gardaient l’entrée de cette demeure maintenant tombée suite aux affres des conflits. La grande salle était presque vide, seule trois femmes et cinq hommes étaient présents. Gunhil reconnut celle qui avait été responsable de la mort de son amant. Celle-ci la reconnut aussi et poussa un cri, ordonnant aux hommes présent de la chasser de sa demeure. Le premier qui porta sa main sur elle, connut la douleur d’un poignet brisé, avant d’aller s’écraser aux pieds de ses camarades qui n’osèrent plus bouger.


Gunhil quitta la grande pièce sans une parole de plus et alla récupérer ce que son amant lui avait offert. Puis s’en alla sans un regard en arrière, priant les Dieux de protéger l’enfant qui dormait dans une des chambres. Gunhil retourna dans les ruines qui lui avaient servi de refuge en attendant de trouver un lieu plus propice. Il ne lui fallut pas attendre longtemps avant que les évènements la pousse à rejoindre un palais qui lui était étranger. Les échos d’une guerre sans commune mesure avec celles dont elle avait entendu parler venaient de faire rage sur les Terres d’Asgard et elle savait qu’elle devait y répondre et ce sans plus attendre. La jeune femme se dirigea donc vers l’endroit où son destin l’attendait.

Il fallut plusieurs jours à la jeune femme pour parvenir à sa destination. Si elle ne savait pas où elle devait se rendre, elle suivait un chemin qui lui semblait être dicté par son instinct. Du moins par ce nouvel instinct qui était né en elle, le jour où elle avait découvert son rôle dans cette guerre qui avait atteint Asgard et ce de la plus tragique des façons. Même si Gunhil n’avait pas connaissance de ce qui s’était réellement passé, elle le ressentait, tout comme ce sentiment d’urgence qui accompagnait ce ressentit. La jeune femme parvint à atteindre sa destination et se trouvait en vue du Col d'Yggdrasil, le passage permettant de rejoindre le palais dans lequel les guerriers élus se réunissaient. La durée de son voyage, avait permis à Gunhil le fait d’accepter qui elle était et son futur devoir, même si le doute résidait encore en elle.