Marina Messages : 129 Localisation : Vous ne me voyez pas ? Cherchez derrière un bel homme. Renommée : 327 Feuille de personnage Armure: Scale du Kraken. Rang de l'Armure: Or Expérience: 33 | Sujet: La mort du Général Ajay. Mer 18 Avr - 0:25 | |
| Je méditais comme prévu à mon pilier, cherchant à camoufler mon cosmos. C'était une tâche que je maîtrisais trop difficilement, il me fallait des heures de méditation là où certains l'effaçaient en quelques secondes. Je me relevai en tremblotant ma cosmo-énergie s'étaient effacée. Non, je n'étais vraiment pas douée, la nuit était tombée en plus. Je soupirai et quittai mon domaine.
Mon chemin fut long jusqu'au temple de Poséidon, le Sanctuaire Sous-Marin était réellement grand, cela me changeait de ma vie passée dans un temple d'où l'on ne pouvait guère se mouvoir en dehors, une véritable horreur. Bref, tout ça pour dire que de faire autant de distance en un jour, cela ne m'était pas encore habituel. J'étais une lionne en cage et même en tournant en rond, je ne parcourais pas autant de chemin.
J'arrivai devant le temple de Poséidon, je ne voyais pas celui qui m'accompagnerai, il était caché dans l'ombre mais je savais qu'il était là, mon intuition me disait qu'il était là car pour rien au monde il ne désobéirait à son frère. Sur ce point, nous étions identiques. Je me tournai vers l'endroit où je l'imaginais se cacher.
« Bien, je pense que nous sommes prêts ? Enfin, moi je le suis et c'est là le plus important vu que c'est à moi qu'on a demandé d'agir. » « Blondinette, ne t'y crois pas trop. J'ai mon propre rôle dans cette affaire. » « Mouai. Sans doute. »
Nous nous dirigeâmes vers le domaine indien mais très rapidement Krosis disparu dans l'ombre afin de me laisser sur le devant de la scène. J'adorais exprimer mon art avec des spectateurs. Je montai donc les marches pour me présenter devant le Général du Chrysaor. Évidemment, je fis une profonde révérence devant cet homme à la stature imposante. Ainsi il ressemblait à cela ? Impressionnant, mais il serait mort ce soir.
« Enchantée, Général. Je suis Kelmonia, je viens d'acquérir la scale du Kraken. J'ai rendu visite à notre légat, j'ai appris durant cette discussion que vous étiez notre général le plus expérimenté alors pardonnez moi cette aveu de faiblesse, mais cela me plairait d'en apprendre davantage à vos côtés. »
Je lui souris. C'est vrai, je pouvais tuer quelqu'un le sourire aux lèvres mais un vrai sourire. L'ombre de mon sadisme, certainement. Mais au moins, l'air candide que j'arborais détruisait toute méfiance : j'inspirai la confiance. J'étais une rose, magnifique avec des épines. L'homme me sourit à son tour et me rendit la politesse, m'invitant à me relever.
« Sois la bienvenue, Kelmonia. Ta politesse t'honore, trop de jeunes pousses dédaignent cet aspect. » « J'ai ... certainement été éduquée dans un milieu très ... proche des dogmes de nos chers aînés. Cela me semble tout à fait naturel. Votre expérience et votre rang imposent le respect, voilà tout. »
J'étais de la poudre aux yeux. J'endormais totalement sa vigilance en entrant, sans le vouloir, dans son cercle de confiance. Jamais assez prudent est l'homme qui se sent bien. Pourquoi l'homme se donnait-il ainsi des tares ? Nous vivions dans un monde en guerre. Seule la mort était délivrance, jusque là, toute chose était le réceptacle possible d'un mortel poison. Je n'éprouvais rien pour lui mais c'était ... troublant de donner la mort à qui ne s'y attendait vraiment pas.
« Ces choses m'échappent car je n'ai pu m'y attacher mais j'ai appris pour les différents marinas dont certains Généraux. J'imagine que vous avez du les côtoyer, mes sincères condoléances. Je risque d'être abrupte en parlant ainsi mais j'imagine qu'à présent, vous aspirez à n'en voir partir aucun d'entre eux avant vous. » « Non tu as raison. Une bonne amie m'a dit un jour que la génération que nous incarnions n'était pas là pour graver son nom dans le marbre mais bien pour transmettre un héritage à ceux qui nous suivent. Je ne suis pas aveugle et je sais que pour un chevalier, je suis vieux. Garder mon héritage est inutile et je n'aspire, en effet, pas à voir ces hérités tomber avant moi. » « Ces paroles sont emplis de sagesse, mais je les trouve tristes. » « Ainsi va le monde. Puisse Poséidon t'accorder la jouissance de le contempler aussi longtemps que moi. »
Je lui souris, je ne comptais pas vivre aussi longtemps, je doute que Morokeï ait encore besoin de moi si vieille. Cela ne m'intéressait pas de devenir un objet inutile. Lentement, un léger froid se leva, je haussai un sourcil et je m'empressai de faire le constat de ce froid montant, feignant l'étonnement.
« Pardonnez moi mais ... J'ai été nommée le jour de la nouvelle année et je n'étais jamais venue au sanctuaire auparavant. Ce froid assez soudain est normal ? Je sais qu'il fait nuit mais bon cela me choque assez en fait ... » « N'aies crainte. Le froid est particulièrement rude ce soir, mais rien d'inquiétant. » « En l'absence de Poséidon en son Temple, je vous avoue être anxieuse. Et, superstitieuse, ce froid m'a ... enfin bref, désolée pour ce moment d'étourderie. »
Il sourit. Je sentis que cet homme n'était pas du genre à sourire. Cela ne me dérangeait pas, c'était juste dommage pour lui, n'y avait-elle pas plus belle mort que celle précédée par un rire ? Nous continuâmes de parler, tranquillement, le plafond du Sanctuaire commençait à s'assombrir. Je m'inclinai à nouveau.
« Général, ce fut un plaisir. Mais la nuit reprend ses droits et je ne voudrais pas me perdre en chemin. Au revoir, que Poséidon vous garde. »
Dis-je en riant. Bien sûr, pour lui, c'était le fait qu'un chevalier puisse se perdre qui me faisait rire. Mais non, c'était mon sadisme qui provoquait cet amusement de ma part. Il me répondait avec le même respect alors que je le quittait en faisant virevolter ma cape blanche. Au même moment, son cœur devait se comprimer. Je l'entendis se crisper, il étouffait. Lorsque je me retournai avec mon sourire ravi, il tombait à genoux, suffoquant.
« Navrée, Général. Je me suis trompée dans le choix des mots : adieu, Général, aurais-je du dire. »
Et cette fois je repartis avec Krosis, fière comme un paon. Il haussa les épaules et on reprit le chemin du Temple, la noirceur de la nuit et nos sens aiguisés nous assuraient un retour sans le moindre gêneur un poil trop curieux. Évidemment, je ne pouvais pas laisser cette magnifique prestation m'échapper : je devais m'en vanter.
« Je sais que tu es tout à fait subjuguer par mon art ! » « Blondinette, ces méthodes sont tiennes car tu n'as pas la force nécessaire pour user d'autres moyens.» « Pff, tu es jaloux, c'est tout. Morokeï est bien content d'avoir mes atouts pour passer cela en douceur. » « Idiote, je n'ai jamais dit le contraire. C'est d'ailleurs pour cette seule et unique raison que je te tolère.»
Cette fois, ce fut à mon tour de hausser les épaules. Je me moquais de ce qu'il pouvait bien dire. Toutes ces hypocrites défenses ne m'atteindraient jamais : je sais que c'était sa façon de manifester sa sympathie à mon égard. |
|