445 ap JC, Sous un soleil évoquant la renaissance.

De ce qu’il pouvait ce souvenir… Non en fait, il ne se souvenait de rien, cela faisait maintenant une heure qu’il fixait le plafond de la maison où il se trouvait, il tentait de remettre de l’ordre dans ses idées mais rien, il porta sa main vers l’orbite vide de son œil droit et fit une moue de dégout. Il ne se souvenait plus à quel moment il avait perdu son œil durant le combat… Le combat, plutôt une mascarade vu la puissance de son adversaire mais ce qu’il n’arrivait pas à comprendre au final c’était le pourquoi du comment il était encore en vie. Par deux fois il avait tenté de se redresser mais la douleur l’avait vite terrassé à chaque fois et les bandages étaient trop serrés pour permettre de se mouvoir correctement de toute façon.
Où était-il également ? Rome ? Non, c’était bien trop calme, en tout cas il avait quitté la Gaule c’était une évidence. Le soleil radieux d’un après-midi tout juste commencé inondait la petite pièce où il était alité. Il pouvait entendre au loin le ressac de la mer, la méditerranée. Alors qu’il était en train de triller ses pensées, il entendit toquer à la porte de bois et tourna la tête vers celle-ci et vit entrer une jeune femme au sourire charmant.

« Tu es enfin réveillé. »

Elle s’approcha, un panier à la main et le posa sur une petite table avant de venir vers lui. Elle s’installa sur le rebord du lit et il put admirer une splendide femme aux cheveux d’un noir corbeau et bouclé cascadant jusqu’à ses épaules, elle avait un teint d’albâtre et un visage gracieux, s’il était chez les morts, la retraite était douce. Elle cru comprendre ce qu’il avait en tête car elle ria doucement, un rire cristallin, rafraichissant qui fit serrer le cœur de Salone sans qu’il ne comprenne pourquoi.

« Ne crois pas être mort romain. Encore que tu l’étais presque au moment où l’ont a transporté dans ma modeste demeure. »

Elle posa une main sur son torse bandé et examina de façon experte la chose avant de lui tapoter l’épaule. Visiblement elle était satisfaite de son état.

« Où suis-je ? »

« A Rodorio, en Grèce. Je suis Hermione, ton hôte malheureusement pour toi. »

Elle se releva et alla vers la table où elle sortit des fruits juteux, elle en donna un à Salone et pris une chaise qu’elle installa à côté de lui.

« Mange, cela fait pas mal de temps que tu ingurgites uniquement du liquide. »

Sans réfléchir, il mordit dans le fruit et se sentît fondre devant la saveur de ce dernier, ses papilles explosaient dans une myriade d’explosions. Très vite, le fruit avait disparut et sous le regard amusé d’Hermione, un autre l’avait remplacé.

« Comment te nommes tu romain ? »

« Oh pardon. Il s’essuya la bouche. Je me nomme Salone Tullius Cicero. Equite de la V Légion. Enfin… J’étais… »

En repensant à tout cela il se sentit désemparé, bien que vivant, il était loin de sa garnison… Très loin même. La Grèce, par Jupiter, soit il était porté disparut, soit présumé mort… Revenir à Rome soulèverait beaucoup de questions et il ne doutait pas que certains le prendrait pour un déserteur. Il soupira et dévora une nouvelle bouchée de son fruit avant de regarder par la fenêtre.

« Qui m’a sauvé ? »

La question tomba d’un coup et Hermione semblait légèrement surprise par celle-ci avant de regarder Salone.

« Mitras de la Flèche mais inutile de le remercier… Il est mort. »

La voix de la jeune femme se voila de chagrin et le romain remarqua qu’elle sera les poings. Lui-même sentit sa gorge se nouer, comprenant trop bien de quoi il était mort mais surtout qu’il était cher aux yeux de son hôte. Il aurait voulu dire qu’il était désolé mais aucun son ne sortait de sa gorge. Pourquoi l’avoir sauvé ? Sauvé au prix de sa vie.

« Désolé… »

« Tu n’as pas à t’en vouloir Salone. Il a fait son devoir de chevalier. Pour tout te dire, il a réussit malgré ses blessures à revenir jusqu’en Grèce… Il s’est écroulé à l’entrée du Sanctuaire et à demandé à ce que tu sois soigné et que tu avais le potentiel pour devenir un des leurs. »

Tout allait trop vite. Sanctuaire ? Chevalier ? L’un des leurs ? De quoi parlait-elle ? Il voulu lui demander mais elle se leva et revint avec un bandeau qu’elle lui noua autour du crâne, son odeur avait quelque chose de particulier et toutes les questions qu’il avait en tête s’évanouirent, il aurait voulu le temps d’un instant qu’elle reste ainsi prêt de lui mais le rêve ne dura pas longtemps. Elle alla à la porte et l’ouvrit avant de se tourner vers lui.

« Je dois y aller, il faut que je prévienne le Sanctuaire de ton réveil, ils vont surement envoyer quelqu’un et… Elle eut un sourire triste. Et tu auras surement toutes les réponses à tes questions. Repose-toi. »

Et elle partit, laissant le convalescent seul. Il ne savait pas vraiment de quoi il en retournait mais apparemment cela n’allait pas durer alors autant être patient.