Manoir de Valaskjálf

Comment avais-tu pu laisser faire ça ? Toi, Alwine de Valaskjálf, tu avais laissé filer le plus précieux des Joyaux d'Asgard, autrement plus important qu'un saphir. Tu souhaitais un avenir radieux pour ton peuple et tu lui donnerais les moyens de l'entrevoir, sinon de le créer.

Dans ton manoir, tu te mis à consulter les ouvrages considérables sur les artéfacts divins. Il fallait une nouvelle arme dans les rangs nordiques. Il te fallait une nouvelle arme. Tu passas régulièrement des nuits blanches à consulter la bibliothèque familiale, si votre salut existait encore, il viendrait de là. Et finalement, un objet attira ton attention : le Collier des Brísingar. Cet objet était capable de charmer n'importe qui et, selon les propriétés identifiées, il augmentait les chances de succès lors d'affrontements à ceux disposant des faveurs du collier, nul doute que les natifs du Nord en bénéficieront face à ces consanguins de grecs.

Le moral de tes "frères d'armes" était au plus bas et il vous serait presque impossible d'espérer récupérer Syn ou le saphir. Il vous faudrait un miracle, ou un coup de génie. Et ce coup de génie, vous le déteniez, il était entre tes mains, grâce à toi, Asgard se relèverait et son courroux n'aurait de limite !

Puisque l'Alpha et l'Omega avaient échoués, il était temps de passer le flambeau, non plus selon une quelconque hiérarchie mais au sang, hélas personne n'accepterait cela. Il te fallait quelqu'un de poids et tu l'avais côtoyé. Étonnamment, tu ne pensais pas à Volsung. Tu n'étais pas une idiote, sa présence altérerait ton jugement, tu parlais de Máni. Qu'il t'aie virilement jeté hors de son esprit ne t'inquiétait pas plus que ça, il était fort et c'est bien de ça dont tu avais besoin. L'autre personne essentielle à ton plan était Svein. La haine profonde qu'il semblait attiser te laissait de marbre. Il n'avait pas d'honneur ? Et alors, mieux valait avoir une Prêtresse et pas d'honneur que l'inverse, cette erreur avait coûté cher aux Asès.

Mais un détail et un sacré détail ne t'avait pas échappé : ces deux-là, et particulièrement Máni, ne savaient pas se sentir. Comment pouvais-tu les allier à ta cause ? Mais par la cause elle-même, simplement. Tout le monde avait de l'orgueil et celui des Asès était profondément blessé, cela jouerait en ta faveur. Tu savais que le guerrier de Zeta' serait le plus difficile à convaincre. Tu étais assez confiante envers celui de Delta : vous étiez nobles et les propriétés du collier ressemblait quelque peu aux méthodes que vous aimiez employer pour vaincre.

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Antichambre de Zeta

Cela te fendait le cœur. Tu portais de bien beaux vêtements et la sauvagerie des locataires risquait bien de les mettre à mal. Enfin, tu n'avais pas trop le choix, tu refusais de partir sans son appuie. Tu en avais besoin, c'était une nécessité. Tu te présentas alors dans ce long couloir en écartant les bras.

« Alwine de Psi se présente à vous, Guerriers de Zeta. Pas la peine de se battre, je ne compte de toute façon pas franchir cet endroit. En réalité ... »

Tu avais besoin de Máni, pas de Lyuze, tu l'aurais bien envoyé sur les roses mais cela compliquerait ta tâche. Si tu ne lui accordais guère d'importance vu la faiblesse que symbolisait cette armure aux yeux de tous, tu devais faire patte blanche. Et une idée te vient alors en tête, qu'importe ce qu'il s'était dit au conseil, cela pouvait toujours passer.

« Je viens m'entretenir avec la personne qui a combattu à mes côtés, doutant d'être la bienvenue ici, je m'en vais l'attendre dehors. »

Évidemment, il viendrait et cela te permettrait de l'attirer hors des oreilles indiscrètes. Cela te chiffonnait, ces temps-ci, tu ne parvenais plus à savoir ce qui devait l'être. Ce fait était dû entièrement aux nombreuses blessures que tu avais subies récemment. Tu étais donc incapable de dire si cette nouvelle relation entre les Zeta était cordiales ou non, comme cela avait pu être le cas auparavant, donc tu préférais assurer la chose.

« Bien, je vais couper court à ton imagination, je me fiche de ce qu'il s'est passé : en parler une fois me suffit. J'ai besoin de toi et tu auras besoin de moi, j'en suis convaincue. Que tu ne m'aimes pas m'indiffère totalement. Je n'ai qu'un constat à faire : nous portons tout les deux une armure, inutile de savoir qui de nous deux l'a mérite plus, j'ai dépassé depuis longtemps ces enfantillages. Je ne regarde pas le passé, je contemple l'avenir. »

Elle marqua un petit temps d'arrêt. Contrairement à d'habitude, elle ne s'exprimait pas avec son sourire arrogant mais avec un regard froid, perçant : elle était sérieuse et sa venue ne tenait pas du jeu. Máni était instinctif et l'aura certainement sentit.

« Ce que je contemple, c'est la ruine. La chute d'Asgard, la chute de ce que nous avons tous voué de protéger, quelque soit la méthode. Cette vision m'emplit d'effroi et je pense que tout asès sain d'esprit aurait la même impression qu'est la mienne. Alors que comptes-tu faire, Máni de Zeta'. Comptes-tu ressasser nos erreurs ou agir ? J'ai fait mon choix, je vais agir et ma venue n'a qu'un but : te joindre à mon expédition. Il existe un artéfact divin que nous pourrions utiliser, il appartiendrait à Freyja. Il s'agit du colier des Brísingar. On raconte que personne ne pouvait résister au charme de cette Dame Nature lorsqu'elle le portait et sa simple présence insufflait la force aux guerriers bénéficiant de ses faveurs. Nous en avons besoin. J'ai dans l'idée de m'en servir contre les serviteurs de Poséidon, sinon contre Poséidon lui-même pour récupérer notre chère Prêtresse. Et je pense que nous pourrions également envisager d'en faire de même pour le saphir. Personnellement, ce dernier point n'est pas une priorité pour moi mais peut-être que cela te parlera plus qu'à moi ? »

Tu fis deux pas en arrière, prête à partir. Mais finalement, tu devais lui parler de Svein sans quoi il risquerait de s'emporter.

« Je sais que tu le hais mais j'ai besoin de Svein dans cet entreprise. Aussi fourbe soit-il, son cerveau reste une arme redoutable que, puisque son armure est toujours sienne, Odin désire garder alors nous ne nous en priverons pas. C'est l'une des raisons pour laquelle j'ai besoin de toi : je sais que tu ne te laisseras pas abuser par lui et si nous mettons nos connaissances en commun, nous pourrions être un trio redoutable au service d'Odin et ça, nous en avons fait tous le serment. Tu as évidemment le choix, Máni de Zeta' mais la fonte des glaces ne sera pas éternelles et lorsqu'elle s'achèvera, nous appartiendrons au passé. Je t'attendrai au Col d'Yggdrasil, de là où tout nos chemins partent. »

Hors, tu haïssais le passé, tu te retournas, le laissant réfléchir. Tu espérais qu'il viendrait car pour une fois, tu avais parlé avec tes convictions et non plus avec cette voix mielleuse dont l'intérêt était de manipuler ton interlocuteur : si Máni avait de l'orgueil, il était temps pour lui de montrer qu'il n'était pas mal placé et que ses compagnons pouvaient avoir foi en lui.

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Forêt de Delta

Tes pas furent portés jusqu'à la sombre forêt, tu savais qu'il serait là mais où là était toute la question. Tu te dirigeas alors vers l'un des cristaux ébréchés par ton précédent combat en ce lieu sacré. Tu passas doucement ton doigt et put constater tout le tranchant de l’améthyste. À peine ton sang perla sur la surface qu'il sembla être absorbé, comme s'il gorgeait cette pierre.

« En vérité, un magnifique combat s'est déroulé ici, Guerrier divin de Delta. Hélas, vous n'étiez pas là pour l'observer. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle je suis intervenue contre inopportun. Ce dernier ne foulera d'ailleurs jamais plus cette noble forêt. D'ailleurs, en parlant de noble, je suis venue vous voir. »

Tu savais qu'il t'observait mais le problème de cette satané forêt était d'être rattaché à son gardien. Bien sûr, ce n'était pas une certitude mais toute la forêt semblait t'engloutir d'anxiété. Tu n'avais pas ressentit la première fois, peut-être était-ce parce que tu la purifiait d'un élément excédent ? C'était fort possible mais tu préférais croire que cette impression était liée à sa présence et si jamais ce n'était pas le cas, tant pis, personne ne serait là pour reporter le fait que tu puisses parler toute seule.

« Je suis Alwine de Valaskjálf et je viens quérir votre soutien. »

Tu ne le sentis pas arriver, si tu n'étais pas Munin, il aurait put te pourfendre le dos sans que tu n'en saches rien mais heureusement, un corbeau arriva dans ton dos pour se poser sur ton épaule. Ainsi il était tapi dans ton ombre sans que tu ne le ressentes ? Fait rare car tu avais cette faculté de ressentir le cosmos et de faire disparaître le tien mieux que quiconque.

« Je sais de quelle tendresse vous bénéficiez de la part des autres Guerriers et à vrai dire, je m'en moque. Ce qui retient surtout mon attention c'est ce qui vous qualifie "l'homme le plus intelligent de tout Asgard". Élogieux, j'avoue que j'en suis jalouse et ce quel qu'en soit la véracité. Mais nul doute que vous savez vous servir de vos ressources intellectuelles et en cela, j'ai besoin de vous. Oh, je ne viens pas vous flatter. La flatterie est devenue inutile dès l'instant où nous avons perdu notre Prêtresse. J'ai besoin de quelqu'un de déterminé et dont les pires méthodes pour arriver à notre objectif final n'effraye pas, vous en soit. Je désire récupérer le collier des Brísingar, le charme de Freyja. Ainsi nous pourrons l'utiliser pour séduire Poséidon et récupérer notre Prêtresse. J'ai besoin de vous pour toutes ces choses mais également pour prendre le relais si je venais à échouer dans cette entreprise. Je ne sais pas au devant de quels dangers je m'élance. »

Lui aussi devait savoir qui était ses partenaires de combat. Tu ne souhaitais pas avoir la mauvaise surprise de les voir rebrousser chemin au moment où ils se verraient, cela ne faisait pas partie des options envisageables.

« J'espère que la compagnie de Máni ne vous dérangera pas, nous avons besoin de ces talents de pisteurs et, pour tout vous dire, je commence à être lassée de voir Seer et Chef des armés échouer. Peut-être est-il temps que le sang noble prenne le relais ? Ce souhait idyllique ne sera pas entendu et nous gagnerons toutes légitimités si nous avons Máni à nos côtés. Si nous sommes intelligents, nous savons tout deux que seul Máni peut prétendre à égaler les deux forces précédemment citées. Je vous laisse libre de vous joindre à nous ou non mais l'échec ne nous est plus permis et croyez moi que si mon entreprise réussit, nul ne pourra nous ignorer, si elle échoue nous ne perdrons rien. »

C'est ainsi que tu t'inclinas sans t'être retournée une seule fois, lui laissant un dernier hommage avant de quitter sa forêt, tu rejoindrais le col d'Yggdrasil.

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Col d'Yggdrasil.

Tu les attendais tout les deux, tu avais cette sensation au fond de toi qui t'assurait qu'ils viendraient. Ce n'était pas que notre génération qui était mise en jeu, c'était tout l'histoire d'Asgard et tout son futur. Autrement dit, vos frustrations respectives n'étaient que des points par rapport à ce qu'il ne passerait avec l'inaction. Et tu n'avais pas contacté un lâche et un imbécile. Ils sauraient quoi faire.

Enfin, tu l'espérais du fond du coeur car, pour une fois, tu n'avais pas prévu d'alternative. Tu ne voyais personne capable d'égaler le génie de Svein sinon toi, et vu qu'il t'était impossible de te dédoubler, cette option n'avait pas de sens. Et personne d'autre ne te donnerait cette notion même du bien fondé de votre mission en dehors de Máni. D'autant que l'association de ces deux êtres montrerait aux yeux de tous l'importance capitale de la mission dans laquelle vous vous élanciez. Non, ton plan était bien ficelé mais celui visant à repousser les marinas l'était aussi ...

- Surveille ta langue, avorton, dès fois que l’envie me prenne de te l’arracher pour réparer ce qui cloche en toi…

- Si tu as autre chose à dire avant que nous partions, vas-y. Pas besoin de traîner ici éternellement.

Svein était arrivé le premier, rien d'étonnant selon toi : c'était celui qui n'était pas bien compliqué à convaincre. Non pas qu'il soit simple d'esprit, loin de là, mais tout intérêt de pareil entreprise était sien et son intelligence, justement, l'empêchait d'hésiter bien longtemps. Tu débutas une phrase qui sera bien vite coupée par l'arrivée de Máni.

« Je ne suis pas idiote au point de croire qu'un artéfact puisse corrompre un Dieu, je ... »

Enfin, si les piques commencèrent déjà, tu pus te féliciter de ta magnifique intuition : deux personnes pareilles avaient fait le choix de rejoindre ton entreprise malgré leur relation ? Tout simplement prodigieux. Tu applaudis doucement la scène, manière délicate de les interrompre.

« Vous aurez toute la durée du voyage pour vous amusez à ces joutes verbales. Pour l'heure, je vous prierai de m'écouter. Oh n'ayez crainte, si vous préférez vous insulter, je suis assez bon public pour m'écouter. »

Sans plus attendre, tu pris la route, tu n'étais pas une noble paresseuse, surtout pas lorsque tu imaginais pareil plan. En réalité, tu étais excitée à l'idée d’exercer ton plan.Vous récupériez plusieurs choses plus ou moins capital dans le Nord : l'honneur tant exalté par certains, la Prêtresse, figure de proue d'Asgard, peut-être un Saphir. Tout un symbole à tes yeux, sans cette pierre, deux guerriers devenaient inutiles. Après tout, c'était assez clair : il fallait deux chevaliers pour protéger un saphir là où d'ordinaire il en faut un seul. Pourtant, les sept pierres précieuses sont égales en importance.

« J'ai l'intention de récupérer ce collier donc. Quand je dis "je", entendons nous. Je parle ici en penseuse du projet. Nous ne l'avons pas encore en main mais si nous l'avons et si ses vertus sont fondées, alors nous n'aurons qu'à faire le choix de sa digne porteuse. Notre périple va nous amener dans les endroits reculés de Sibérie. Comme vous le savez Freyja est la dame Nature. Les glaces couvrent Asgard pour inculquer la rudesse à l'homme. Si ici, seul Máni est l'exemple type de "l'homme du Nord" avec sa musculature flatteuse, tout les Dieux n'avaient pas la volonté de subir ces traitements, ils sont Dieux après tout. Freyja avait alors crée un petit jardin de verdure, au milieu des plaines enneigées de la Sibérie. On raconte que ses prétendants aimaient venir tenter de la charmer. La dernière mention du collier des Brísingar est celle où Heimdall rapporte le collier à Freyja. En toute logique, il devrait encore si trouver. Le véritable ennuie se trouve dans la chronologie : cela fait bien longtemps que les Dieux ont quittés notre monde et la neige a dut reprendre ses droits depuis bien des années. »

Tu continuais ton histoire, sourde aux éventuelles interruptions ou chamailleries qui se passaient dans ton dos. La politesse les rendrait surement taiseux mais, hélas, la politesse était un concept davantage romain, sinon grec, que Nordique.

« Et c'est là que l'alchimie de notre équipe se forme. Si il y a bien un être capable de détecter les choses les plus inconcevables, c'est bien toi, Máni. Je le répète mais je ne fais qu'avancer vos qualités, je n'ai aucun intérêt de vous flatter, surtout plus maintenant où nous avons tous discréditer Asgard, à notre manière. Bien sûr, Svein, je n'ai pas fait appel aux tiennes - de qualité - que pour me seconder en cas de soucis. Ce serait bien du gâchis, nous en conviendrons tout les deux. Si nous venons à trouver l'endroit, nous allons devoir réfléchir à un moyen de récupérer le collier et cela sera bien plus cocasse que de briser la glace. Autant au propre qu'au figuré. Au propre car un artéfact détruit par inadvertance réduira nos efforts à néants et au figuré car je doute que cette ancienne terre verdoyante ait laissé partir Freyja sans s'assurer de la pérennité et de l'inviolabilité de ses reliques. »

Inutile de se le cacher : tu n'étais pas trop large en prévoyant trois guerriers divins sur cette mission. Quérir de l'aide te coûtait, suffisamment pour voir ton choix justifier. Mais, en tout cas, tu avais monter l'équipe de rêve pour cette mission. D'une moins au niveau purement théorique et qualitatif.

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