La tête basse, Casshern avait quitté le temple de son dieu après l'avoir d'ailleurs rencontré en personne. Si cela avait tout d'abord revigorer sa foi, le constat des cardinaux n'avait apparemment pas plu à la déité guerrière qui les avait congédié bien rapidement. Grinçant des dents en y repensant, l'homme à la chevelure écarlate ne savait trop quoi penser de cet instant. Son armée était victorieuse sur tout les fronts, et bien qu'une maladresse de sa part l'avait privé de la perfection face à Kallas des Gémeaux il se sentait encore vexé de ce manque de considération. La discussion échangé avec Nero lui revenait en tête ; Pourquoi se battaient-ils. S'il avait pu lui répondre en tant que général, il souffrait lui même de plusieurs doutes depuis son retour du Sanctuaire. Par la faute à son passé partiellement dévoilé et à son rôle d'importance dans les rangs d'Arès.

Sa quête de puissance et son désir de progression se voyaient freinés par une prise de conscience. Il ne pouvait plus agir comme par le passé tant que ses problèmes ne seraient pas résolus, et ne sachant vers quoi se diriger, le Cardinal avançait encore à l'aveuglette contrairement aux nombreux projets qu'il s'était fixés. De nouveau, il aspirait à la solitude pour tenter de faire le point, sûrement en vain.

Mais sur le chemin pour regagner sa propre antichambre, une surprise l'attendait. Alors qu'il poussait les portes de celle de la Famine, la découverte d'une personne qu'il n'avait pas aperçu depuis bien longtemps maintenant s'imposait à lui. Et alors que leurs regards se croisaient, le Flamboyant se rendait bien compte que l'ignorer en cet instant risquait d'être difficile, au vu de l'insistance de ce dernier : Siger de la Hyène. Le premier berserker avec qui il s'était entretenu, et si déjà à l'époque ils n'étaient pas tout à fait semblables dans leur comportement cela ne s'était sans doute pas arrangés depuis lors.

Casshern pénétrait dans le domaine de sa consœur, asséchant un instant les flaques de sang de ses empruntes. Sur son armure d'obsidienne décorés d'épines de jade aussi dangereuses qu'attirantes se reposaient ses longs cheveux rougeoyants, paraissant plus sombres depuis que son teint avait tourné au pâle. L'aura puissante qu'il avait pris l'habitude d'entretenir formait autours de lui des volutes de fumée noirâtre le recouvrant parfois tel un manteau. Sans quitter des yeux le soldat dont les intentions émanaient déjà de son être, le Cardinal continuait lentement sa lourde marche vers la sortie, esquissant un sourire neutre pour faire comprendre à la Hyène qu'il l'avait bien vu, mais qui ne comptait pas s'attarder aujourd'hui. Et même si de mauvais pressentiments lui chuchotaient déjà le contraire, il tentait malgré tout sa chance. Ses pensées lui intimaient de se plonger dans une solitude parfaite, dans son domaine, et vite. Pas le temps pour se soucier des autres pour le moment, même si celui-ci est un vieux frère d'arme.

L'allure toujours fière et droite, il atteignait dorénavant le milieu de l'antichambre.

Comme convenu avec Frozia de la Famine, après avoir pris le soin de récupérer de ce test d'admission bien particulier, je me rendais à son Antichambre afin de passer à l'étape suivante. Cela m'avait pris certainement moins de temps que les autres, étant sans doute celui ayant reçu le moins de dégâts graves, sans pour autant être celui ayant le moins ramassé de coups sur la gueule. C'était cela ou alors mon corps qui récupérait plus rapidement des blessures, l'entraînement et les différents combats avec la cosmo-énergie l'endurcissant plus qu'un simple Berserker pas encore éveillé au cosmos. L'on pouvait dire que l'entraînement portait ses fruits, je me sentais plus puissant et à l'aise avec l'utilisation de ma propre force. D'autant plus que je ne restais pas inactif à l'intérieur de la Citadelle. Tout comme je ne l'étais pas en dehors. En témoigne ma récente excursion sur les terres enneigées d'Asgard. Un sacré foutoir auquel j'avais assisté là-bas, tandis que Frozia et Ruang-Sak avait été envoyés en Grèce, mener un assaut contre les Saints. Nous n'avions pas encore eu l'temps de revoir la Cardinale de la Famine pour sérieusement discuter depuis notre entrée sous ses ordres.

Du moins ce n'était pas mon cas. Après m'être remis de notre rencontre avec cette folle avide de massacre, il était venu le temps de marcher sur Asgard, du moins soutenir les Marinas de Poséidon dans cette entreprise. Pas moyen de s'entretenir avec la Boss donc. Mon retour n'y avait rien changé, il me fallait me remettre en état et parvenir à calmer ma frustration. Ce que j'avais vécu là-bas m'avait horriblement foutu sur les nerfs. La victoire aurait pu être totale si cette Générale ne s'était pas interposée pour sauver la peau de ce chien d'Yzak. Nous avions la possibilité d'abattre trois hommes sans le moindre mal et elle avait cru bon de les épargner, quelle connerie... Rageur, je m'étais retiré de c'pays à la con seul, retournant à la Citadelle en compagnie des rares frères mobilisés pour cette bataille. Une foutue perte de temps pour ma part. Je n'avais pas vu assez de sang couler, je n'en avais pas assez fait, ce par la faute de cette Marina au grand cœur. Frustré, je m'étais alors isolé dans l'Antichambre de la Calamité, ici, l'on ne viendrait pas me faire chier. Seuls les Cardinaux et les soldats de l'armée de la Calamité pouvait y pénétrer. En parlant de Cardinaux...

Un hasard de retrouver cet homme en cet instant ? Je ne pense pas, tous deux avions certaines choses à nous dire, il s'en était passé des choses depuis notre dernière rencontre. Adossé contre ce qui se rapprochait à un mur, l'atmosphère de la pièce m'apaisant étrangement, l'aura qui émanait de Casshern ne manqua pas de m'atteindre. Cette dernière avait littéralement changée, plus imposante, à la hauteur de son rang de Cardinal, la ressentir me fut désagréable et je dus libérer la mienne pour me sentir de nouveau à l'aise. Toujours aussi sanguinaire, pas moins malsaine pour mon état physique comme psychique, l'envie de fondre sur mon camarade m’envahissait déjà. Lui qui ne semblait pas avoir l'envie de s'arrêter et entamer la discussion, n'allait pas en avoir le choix. Me rapprochant de lui avant qu'il n’atteigne la sortie, usant de mon cosmos pour accroître ma vitesse, je lui faisais désormais face. S'il voulait sortir de cette Antichambre et regagner la sienne, il n'aurait nul autre choix que de me sortir du chemin. Par la force évidemment, les mots ne représentent rien avec le prédateur que je suis.

Alors qu'un sourire carnassier se dessine sur mon faciès, mon aura vint se mêler à la sienne, tentant de le déstabiliser. Évidemment, que cela soit un échec ne m’étonnerait pas, mais au moins, cela servira à lui faire comprendre les pulsions meurtrières dont je suis victime en cet instant.

- Casshern... tu sembles bien plus puissant qu'autrefois, à la hauteur du titre de Cardinal étant le tiens. Je te félicite, tu as progressé bien plus aisément que moi. Te souviens-tu de notre première rencontre ? Tu semblais éprouver des difficultés à combattre au corps à corps, je me demande si tu as progressé dans ce domaine...

Citation :

Repos 2.

Mes lacunes d'autrefois ne sont plus que de vagues souvenirs, Siger.
Kryuk a besoin d'un bretteur accompli et j'aime particulièrement l'utiliser alors...

Le Cardinal laissait glisser la moitié de la lame hors de son fourreau, accompagnant le geste d'une moue satisfaite. Puis il la remboîtait brutalement pour poser son regard écarlate sur l'homme qui lui barrait dorénavant la route ; Comme il l'avait ressenti, son ami ne le laisserait pas prendre de repos dans l'immédiat. Le cosmos qui émanait de ce dernier s'était par ailleurs intensifié, et Casshern connaissait suffisamment le personnage pour savoir jusqu’où ses pensées pouvaient l'orienter. Parmi les différentes possibilités, celle impliquant un affrontement afin de remettre les compteurs à zéro semblait la plus probable. Mais peut-être la Hyène avait-elle changé, à l'instar de l'ex-Python.
Non. Son cosmos parlait à sa place.

Mais j'ai fort à faire, d'autant plus que je reviens tout juste de la réunion des cardinaux. Si tu es la pour elle, sache que Frozia ne devrait pas tarder. En attendant, écarte-toi de mon chemin.

Adoptant un ton autoritaire alors que son visage n'offrait aucune expression, il reprenait lentement sa marche dans le but de regagner son antre, se rapprochant d'ailleurs dangereusement du soldat de la Calamité. Puis il s’arrêtait à nouveau tout en constatant sans surprise que celui-ci lui barrait définitivement le passage. Avec insistance, il le dardait du regard avec une certaine contrariété à peine dissimulée.

Ne m'oblige pas à utiliser la force.

Un soupir s'échappait des lèvres pâles du Flamboyant. L'intimidation restait la meilleure chose à faire et pourtant, il savait d'avance que cela ne servirait en aucun cas à se débarrasser de celui qui le dérangeait. Pour la plupart, les serviteurs d'Arès étaient des hommes sanguins, hargneux et toujours prêts à en découdre. De bonnes qualités pour les guerriers de l'armée divine la plus experte, mais cela ne faisait que renforcer cette lassitude que l'homme aux cheveux de feu ressentait à chaque fois qu'il croisait l'un de ces soldats. Si cela ne lui posait pas réellement problème en temps normal, la période était particulièrement mal choisie pour le taquiner... Sa brève rencontre avec Lazar en avait été un pitoyable exemple, et nul sait ce qui lui serait arrivé s'il n'avait pas foutu le camps. Son imprévisibilité l'avait sûrement épargné.

Mais est-ce que la Hyène voulait-elle vraiment forcer la prolongation de ces retrouvailles ? Il n'y avait plus que deux réponses possibles, et par conséquent deux scénarios bien définis...

Il se disait avoir comblé ses lacunes ? Intéressant, si cela ne se révèle pas être un mensonge pour me dissuader de venir le découvrir de moi-même, évidemment. Kryuk ? Était-ce le nom qu'il donnait à son arme ? Ridicule, tout simplement stupide. À quoi bon donner un nom à une vulgaire épée ? S'imaginait-il la rendre plus solide ? Plus tranchante ? Manquait-il à ce point d'amis dans cette forteresse pour en arriver à s'en imaginer d'aussi risibles ? Sérieusement, si devenir Cardinal revient à perdre la raison, alors le rang de Berserker au service de la Calamité me convient parfaitement. J'en ricanais, affichant un air moqueur, ayant beaucoup de mal à me contrôler. C'est un des effets négatifs à l'utilisation fréquente de ma cosmo-énergie, cela me ronge de l'intérieur tant physiquement que psychologiquement. Je commence à m'y habituer depuis le temps, mais je ne parviens toujours pas à me contrôler. La moindre émotion semble décuplée, en contrepartie, j'en oublie durant un temps la douleur physique. Un mal pour un bien. Inévitablement, le ton employait pour m'écarter de son passage ne me plaisait guère, la grimace que j'abordais en témoignait.

- Casshern... tu oserais mettre un terme à nos retrouvailles si prématurément ? Ce serait vraiment impoli de ta part ! Te souviens-tu de la personne t'ayant guidé à travers le dédale il y a de cela une année ? Vraiment, je ne t'imaginais pas aussi con...

L'insulte venait de tomber, la première, mais néanmoins indispensable pour motiver le Cardinal de la Pestilence à se battre. Pour autant, je nourrissais guère d'espoir en cette stratégie, n'imaginant pas l'ex-Python capable de tomber dans un piège aussi grotesque. Je n'avais pour autant pu retenir cette injure de s'échapper d'entre mes lèvres, la grossièreté faisait partie intégrante de mon caractère, accompagnée d'une violence et d'un sadisme incomparable. Le rouquin devait parfaitement l'avoir en tête. La provocation reste le moyen le plus courant pour attirer un homme là où on le souhaite. Si tant est qu'il perde son sang-froid, alors il est possible de réveiller l'animal qui sommeil en lui. C'est ce dont je m'emploie à faire durant ces dernières secondes. Un jeu dont je ne me lasse pas avec le temps. Et quand j'utilisais la provocation, lui enchérissait avec l'intimidation. Efficace lorsque l'on connaît son rang, que l'on ressent sa puissance, cela marcherait sur un simple soldat, pas avec la Hyène... Nouvellement désigné comme ma prochaine proie, il n'ira pas plus loin sans avoir à se battre. À utiliser la force comme il le disait si bien ! J'en explosais de rire, un rire fou.

- IDIOT ! Je ne suis pas de ceux que l'on écarte de son chemin avec des paroles aussi faibles en intimidation ! Je te pensais plus malin Casshern, j'aimais à croire que tu agissais différemment de moi, avec ton cerveau plutôt qu'avec ta force ! Je t'estimais un rival de premier choix, tu ne sembles guère mieux qu'une vulgaire proie, finalement...

Dégainant ma lame, j'adressais un regard noir au rouquin. Les pieds baignant dans une marre de sang, cette dernière se verrait bénéficier d'un nouvel apport en hémoglobine très bientôt. Le temps de lui enfoncer le métal de mon épée dans le bide et cet homme dont la puissance rivalisait avec celle des plus puissants soldats de cette Citadelle, pisserait le sang comme personne. Sans rien ajouter d'autre à l'encontre de la Pestilence, je bondissais vers lui, sur son flanc gauche, tentant de lui administrer un coup de poing dans la rotule de son genou. Rien de bien particulier et facilement évitable, seulement de quoi l'inciter à riposter et alors, nous pourrons passer aux choses sérieuses. Si jamais il encaissait le coup, alors il le sentirait passer, voilà tout. Cette simple pensée, le voir entrain de se tordre de douleur me fit éclater de rire, une fois de plus. Un bond vers l'arrière plus tard, j'abordais une posture défensive, attendant la riposte de l'ex-Python.

Je m'en souviens très bien. Mais ne me crois pas stupide au point de ne pas me rendre compte de tes intentions, répondre aux incessantes provocations des soldats d'Arès prendrait bien trop de temps... Or ce n'est pas mon rôle. Le glaive est une réponse bien plus définitive lorsqu'une simple sentence ne fonctionne pas ; C'est d'autant plus vrai dans le cas des berserkers que dans celui de nos ennemis...

Voici la réponse qu'offrait le Cardinal sur un ton dénué de toutes émotions alors que le rire déjanté de son interlocuteur raisonnait déjà dans l'antichambre. Il s'enflammait tout seul, comme tant d'autres. Si l'ex-Python avait su l’apprécier à une époque sa vision des choses étaient bien différentes aujourd'hui, et le contexte qui s'établissait entre les deux hommes le poussaient finalement à mettre ses paroles en pratique. Percevant sans difficulté la posture agressive qu'adoptait le psychopathe en puissance, il se décalait juste sur le côté en laissant son anticipation faire effet avant de se préparer à une défense plus experte. Mais il n'en eut nul besoin, son ennemi se replaçant en retrait comme pour attendre la punition qu'il venait de mériter.

Une proie dis-tu ? Alors pourquoi me force-tu à venir te chercher... Si tu recules au fur et à mesure que je m'approche, je risque d'atteindre la porte de sortie sans subir ne serait-ce qu'une seule égratignure.

Il accompagnait sa délicate provocation d'un geste de la main, et aussitôt une escorte de spectres aveugles se matérialisait dans un tourbillon de sombre fumée. Sur la simple volonté de leur maître, ceux-ci se dirigeaient vers Siger pour le traverser de leurs griffes glaciales et ainsi dérober des parcelles de son aura tout en écorchant son âme. Les filaments de cosmos corrompus regagnaient déjà la silhouette du Flamboyant qui ne s'était quant à lui à peine déplacé.

Comme il fallait s'y attendre, il n'avait pas pris la peine de sortir une parade hors du commun pour éviter le coup de poing porté, cela n'en valait pas la peine. Au moins possédait-il un minimum de réflexe, c'était déjà cela si l'on voulait que le combat ne se termine pas trop rapidement. Satisfait de la réaction du rouquin qui se décidait à accepter l'affrontement, je me préparais, impatient, à subir sa riposte. Et quelle riposte... ce fut une véritable escouade de ce qui s'apparentait à des êtres fantomatiques qui chargèrent. Issus de la cosmo-énergie du Cardinal, ces machins étaient bien réels et destinés à me faire la peau. Plaçant le plat de ma lame à l'horizontale, je laissais venir le tout, curieux de goûter à la puissance de ce vieil ami. Les premiers coups de griffes qui me déchirèrent non pas la peau, mais l'âme, me rassurèrent. Casshern n'était pas devenu un Général par erreur, il méritait ce titre. Cela en était épouvantable la déchirure qui se procura à l'intérieur de mon être lorsque les coups m'atteignirent. Une douleur nouvelle à laquelle je n'avais jamais goûté.

Moi qui m'était habitué à subir les coups physiques, à ne plus être handicapé par ces derniers en combat. Aujourd'hui, face à la Pestilence, c'était une toute autre chose. Pour autant, cela ne fut pas suffisant pour m'arracher un cri de douleur. Endurant le mal qui déformait tout de même mon faciès en une grimace significative de la puissance de la technique, je m’efforçais de ne rien laisser sortir d'entre mes lèvres. Cela fut éprouvant, des gouttes de sueur s'écoulant de mon front, allant même jusqu'à poser un genou à terre, je pouvais me satisfaire d'être parvenu à en éviter certains. Je fus soulagé de voir tout cela se terminer, de pouvoir respirer un bon coup et oublier cette mauvaise séquence. J'avais souhaité qu'il soit le premier à porter le coup, je n'en était pas déçu. Plutôt satisfait même, le duel promettait d'être intéressant. Moi qui avait eu le droit à subir une technique de la Famine, je pouvais sans doute affirmer que les deux se valaient en terme de puissance. Il avait beaucoup progressé depuis la fois où nous nous étions rencontré.

- Je souhaitais que tu puisses me placer l'une de tes techniques avant de te faire mordre la poussière, bien que ça risque d'être compliqué avec cette marre de sang recouvrant cette Antichambre... Ne sois pas pressé de me voir à l’œuvre, j'suis du genre à aimer jouer avec mes adversaires !

Alors que je terminais ma phrase sur un air serein, mon énergie coulant dans mes veines augmentant ce sentiment d'invulnérabilité, de supériorité, alors qu'il en était rien, mon cosmos s'intensifia. Inversement des rôles. Désormais, j'attaquais et lui subissait ou du moins, je l'espérais. C'est dans cette optique qu'une couche de ce qui se révélait être de la foudre, se répandit sur la totalité de mes bras, ainsi que ma lame en prolongement de l'un d'eux. Sans plus attendre, j'usais de ma vitesse pour fondre sur ma cible, le harcelant de coup avec une rare violence. Toujours en alternant les frappes tranchantes de ma lame et les coups puissants de mon bras dissimulé sous l'une des parties de ma cuirasse. L'un dans le but de lui transpercer la chair, l'autre de salement lui faire passer l'envie de venir me défier au corps à corps. D'autant plus que chacune de mes frappes, plus précise et rapide qu'en temps normal dû à la foudre faisant sa part du travail, parviendrait à lui engourdir le corps si l'un de mes coups l'atteignait.

Fera-t-il l'erreur de vouloir se déplacer d'un pas sur le côté comme tout à l'heure ?

La foudre accompagnant ses bras-armés, la Hyène chargeait de plus belle en hommage à sa fougue habituelle et à la lueur démentielle qui occupait son regard. Le Cardinal ne bronchait pas, balayant tout ce qui se trouvait en face de sa position d'un geste large de sa lame extensible ; Les dards tranchants et écorcheurs de Kryuk fendaient l'air puis rencontraient finalement le berserker impétueux. Si une telle manipulation de l'épée maudite risquait de blesser ce dernier, la seule raison occupant l'esprit de Casshern consistait à dévorer le pouvoir naissant de son ennemi et ainsi rendre son offensive pratiquement inoffensive.

Pratiquement ? Oui, car à cela venait s'ajouter l'arcane favoris de la Pestilence qui se voyait recouverte d'un obscur manteau enrobant sa silhouette, dorénavant éthérée aux yeux de tous. Sous cette forme constituée d'un intense cosmos impie, le commandant de l'armée de la Terreur s'éloignait considérablement de ses limites humaines. Un sort mystique qui le préservait de nombreuses offensives ennemies et lui permettait de livrer bataille en ne ressentissent presque aucune forme de douleur. Son enveloppe éthérée sapait les pouvoirs hostiles, émoussaient les assauts physiques et le préservait au summum de sa force.

Siger l'apprendrait bien assez tôt alors qu'il sera quant à lui en confrontation constante avec la souffrance résultant des offensives du Cardinal. Les lames passaient à travers la sombre aura protectrice de celui-ci, ne lui arrachant en effet aucun signe de douleur : Esquivées, absorbées... ou simplement passées à travers ? Impossible de le savoir, mais alors que son cosmos vibrait à nouveau pour donner vie à un nouvel assaut, son geste se stoppait en même temps que la voix de sa comparse s'élevait dans l'antichambre. D'un simple bond en arrière, il prenait de la distance avec son adversaire puis détournait son regard vers la borgne qui ne semblait guère éprouver de difficulté à décompresser après leur intense réunion en compagnie d'Arès. Elle allait même bien au delà, déblatérant un charabia digne de son tempérament habituel.

Casshern n'abandonnait pas son enveloppe éthérée, l'apparition de Frozia ne risquait pas de mettre un terme à ce combat -hélas- et c'était déjà une chose qu'elle ne s'était pas lancée à son tour dans la mêlée avec des morceaux de viande en guise d'armes. Dans une position plutôt relâchée, elle avait l'air d'apprécier cet imprévu contrairement à son confrère qui ne désirait qu'en finir au plus vite.

Je n'avais pas prévu de me donner en spectacle, Frozia, mais si ton soldat ne s'écarte pas de mon chemin je risque en effet d'emporter quelques unes de tes colonnes en même temps que sa carcasse...

L'encourager à se battre et lui rappeler tout à la fois de ne pas causer de dommages collatéraux ; Un raisonnement digne de la Démone qui voulait deux choses incompatibles à la fois. D'un hochement de tête presque indescriptible à travers sa silhouette saturée de cosmos noirâtre, il continuait.

Mais je vais faire un effort.

Puis sans perdre de temps, il expulsait par la paume de sa main une onde de choc soulevant le liquide écarlate du sol et frappant douloureusement tout obstacle solide sur son passage. Puis certaines fissures apparaissaient -Mes excuses- pour ouvrir un passage aux impressionnantes ronces teintés par le sang abondant les lieux qui recouvraient la zone en un instant, s'enroulant principalement autours des membres de la Hyène pour lui arracher sa vitalité et continuer de nourrir l'aura corruptrice du Cardinal. Les ronces grises et sèches gagnaient du terrain, occupant un espace bien trop large pour que sa proie s'en échappe.

Non mais elle est sérieuse ? C'est quoi cette intervention à la con qu'la Boss vient d'nous sortir là ? Hurlant comme une folle, debout à côté de son trône, un morceau de viande à la main, elle semblait se délecter du combat se déroulant sous son œil. Ouai, 'faut pas oublier qu'elle est borgne. Ce n'était pas le fait qu'elle casse subitement le rythme du combat qui me contrariait, mais plutôt le fait qu'elle soit en train d'encourager Casshern de balancer la sauce. Est-elle au courant que j'suis dans son armée au moins ? Cela ne m'étonnerait pas que non... M'apprêtant à lui faire remarquer, j'me retiens en l'observant s'affaler sur son trône, attendant la suite de ce duel. Au moins, elle n’apparaissait pas désireuse de se mêler à l'affrontement, mieux valait ne pas l'encourager à se bouger, elle serait foutue de v'nir me cogner sur la tronche... En venir à s'opposer contre deux Cardinaux à la fois assurerait ma défaite. Gardant donc le silence, je reportais mon attention sur le rouquin, ma véritable proie. Il avait usé d'un stratagème diablement efficace pour contrer mon assaut.

Cette espèce de fumée noirâtre l'ayant enveloppé peu avant que je ne charge y était forcément pour beaucoup. Sous cette nouvelle forme étrange, les attaques physiques semblaient lui traverser le corps sans pour autant l'affecter. Loin de me déstabiliser pour autant, cela renforçait ma motivation à poursuivre le combat. Il n'y a rien de plus intéressant qu'une proie résistant aux crocs de son prédateur. D'autant plus lorsque la réplique de cette même proie se trouve être à la hauteur de ce que l'on attend d'elle. Trops surpris par l'attaque pour me mettre hors d'atteinte et l'esquiver convenablement, l'onde de choc générait par la Pestilence me percuta de pleins fouets. Repoussé sur quelques mètres, je terminais ma course dans l'immense flaque de sang couvrant le sol de l'Antichambre. Forcément, j'me retrouvais avec l'sang des victimes de Frozia sur le corps et les vêtements, rien de bien agréable... Et j'aurais pu manifester mon mécontentement envers la maîtresse des lieux si seulement l'autre con m'en avait laissé le temps.

À peine relevé, de nombreuses ronces tachées du sang des lieux déboulaient déjà vers moi... Il va me falloir plus que de la hargne pour me débarrasser de ces petites merdes épineuses. Je taille à l'aide de ma lame et de mes griffes les premières qui s'agrippent à moi, me déplaçant par moment afin d'éviter d'être encerclé. J'vais même jusqu'à grimper sur les colonnes, bondissant de l'une d'elles vers une autre, avant de reprendre contact avec le sol de l'Antichambre. C'est tenace cette merde et certaines m'atteignent, sans me causer de lourds dommages, heureusement. Lorsque le spectacle est terminé, j'marque une pause pour reprendre mon souffle. Je mangerais bien un truc, genre un morceau d'la viande du Boss. Une idée à garder dans un coin d'la tête. Pour le moment, j'ai un rouquin à écraser. Intensifiant mon cosmos, le même procédé qu'avec la foudre fut utilisé, mais à la place de cet élément, ce fut ma cosmo-énergie qui se répandit le long de ma lame et de mon bras de fer. Vous connaissez la suite, un tranchant amélioré donc des coups plus redoutables.

Et que mon enchaînement passe à travers ou pas, j’espérais tout de même épuiser ma cible avant de passer aux choses sérieuses. De nouveau, je bondissais sur Casshern, l'harcelant de ma lame et de mes griffes.

A nouveau, la Hyène démontrait à quel point ses talents martiaux étaient élevés : Se réceptionnant à plusieurs reprises, s’élançant hors d'atteinte des ronces hargneuses puis chargeant de manière brutale malgré l'aura solide et menaçante du Cardinal. Le cosmos adverse pénétrait d'ailleurs les brumes voraces de ce dernier pour l'atteindre violemment. Si le Flamboyant ressentait la douleur l'espace d'un instant, celle-ci disparaissait presque aussitôt, lui permettant de faire regretter à son ennemi de l'avoir approché de ci près.

D'une main ferme, il attrapait l'avant bras de Siger puis plantait presque immédiatement sa lame damnée dans sa chair. La plaie consumée par le pouvoir impie de Kryuk infligerait une douleur atroce et constante jusqu'à ce qu'elle soit guérie, de quoi lui faire comprendre qu'il ne vaut mieux pas s'approcher une seconde fois aussi imprudemment. Mais le sort ne s’arrêtait pas à la simple blessure physique ; Une fois les écorchures de la lame extensible passées, une brume noirâtre s'échappait de la plaie. Le poison cosmique faisait son œuvre, ajoutant à ce calvaire une faiblesse considérable. Le poison annihilait toute forme de combativité, épuisait le corps et fragilisait l'esprit mais surtout, corrompait dangereusement le cosmos de son propriétaire l'espace d'un instant.

Après cet enchaînement bien trop rapide pour pouvoir être esquivé, Casshern déployait à nouveau son arme pour contraindre sa cible de reculer si elle ne désirait pas goûter à nouveaux aux dards maudits.

Tu n'as toujours pas eu ton compte, Siger ? Sache qu'avec moi, le temps ne sera jamais en ta faveur : Ceci sera ton dernier jeu si tu ne t'efforces pas de donner ton maximum.

Le Flamboyant approchait lentement, apparemment prêt à passer à l'étape supérieure également.

Plus le combat s'éternisait, plus il me foutait dans la merde l'autre enfoiré. Le problème est le suivant, j'lui fonce dessus comme un barge et l'agresse de violents coups et lui ne ressent rien. Alors quoi ? Il se déplace trop vite et je ne le vois pas esquiver ? Il a une technique qui permet réellement d'oublier la douleur ? Il peut transformer son corps en fumée ? C'est vraiment possible une telle connerie ? Moi ce que j'en dis, c'est que cela commence réellement à me gonfler. J'suis une bête avant tout. J'aime que le sang coule, que ma proie souffre, qu'elle me résiste certes, mais qu'elle ressente quelque chose quand je la tabasse merde ! Il ne se passe rien avec Casshern, c'est chiant ! Je m'ennuie et j'commence à me fatiguer, c'est vraiment gonflant ! Ce dernier venait de m'immobiliser, agrippant mon bras droit avant d'y enfoncer sa lame. Toujours douloureux, mais je ne laissais aucun son s'extirper de mes lèvres, fixant l'ex-Python d'un air rageur. J'avais envie d'le défoncer, pas juste pour le tester ou par pur plaisir. Ce combat m'énervait, lui en était le fautif. Il le regretterait amèrement. Peu importe le mal avec lequel il me contamine, j'vais lui refaire la tronche.

- Ferme-là ! Je n'ai plus envie de discuter, plus envie de jouer avec toi. Tu m'as dégoûté de ce combat, tu ne me conviens pas, t'es plutôt chiant dans ton genre finalement... Du coup, j'vais devoir sérieusement t'éclater la tronche !

Les poings serrés, j'observais le Cardinal s'avançait. C'était le moment parfait pour le surprendre. S'imagine-t-il pouvoir être la cible d'un assaut à distance avec ce que je lui ai dévoilé depuis le début ? Je ne pense pas, je n'espère pas. Ce sera l'occasion idéale de le prendre de court afin de lui faire passer l'envie d'être aussi confiant en ces capacités. Laissant éclater à nouveau ma cosmo-énergie, celle-ci se déversant sur les lieux avec plus d'agressivité, l'activation de ma technique ne pris guère plus de quelques secondes. Alors que j'adressais au rouquin un sourire démoniaque, les premiers éclairs éclatèrent avec violence sur sa gueule. Rapidement, une centaine d'autres se déversèrent en un seul point, Casshern. Le but étant de déstabiliser, de le distraire, l'affaiblir avant la réelle attaque. Me jetant à mon tour sur ma proie, je lui administrais un puissant coup de boule dans le pif, du moins c'était la zone visée. Maintenant, va savoir si je l'ai atteint avec son truc de fumée noirâtre à la con. Parlant de truc qui craint, son maudit poison me fait un mal de chien. J'en ai vraiment marre, 'va falloir en finir rapidement si j'veux pas tomber le premier.

Les éclairs fusaient en sa direction, mais la plupart d'entre eux voyaient leur pouvoir s'évanouir au contact du cosmos impie qui semblait particulièrement agacer la Hyène. Mais si le cosmos du Cardinal se voyait préservé, son corps quant à lui subissait de multiples blessures. Certes la douleur trop brève pour s'en soucier avait de quoi inquiéter son adversaire, mais les réserves d’énergies qui offraient une pareille protection n'était pas illimitée.

Puis à nouveau, le berserker chargeait avec l'intention ferme de passer à travers cette protection fumigène. Voyant que ses lames n'avaient pas eu l'effet escompté, il en était venu à se servir de sa tête... mais d'une manière peu attendue. Un coup de boule, pour ainsi dire, traversait la fumée pour frapper le visage de Casshern qui reculait, surpris, par l'impact. Sa forme éthérée avait apparemment été altérée par les éclairs et n'avait pu le protéger tout le long de l'assaut. La douleur s’effaçait néanmoins bien rapidement, comme toujours, même si la frustration que ressentait le Flamboyant suite à cette vulgaire blessure demeurait.

Plutôt chiant ?.. N'est-ce pas toi qui empiète sur mon temps libre en ce moment même ? Quoiqu'il en soit, cette plaisanterie ne semble pouvoir se terminer que d'une seule manière au vu de ton comportement. Alors qu'il en soit ainsi : Que les ronces t'emportent.

A nouveau, les nombreuses ronces s'allongeaient et s'enroulaient autours des membres du soldat furieux, déversant leur poison dans le sang déjà contaminé de ce dernier afin que jamais son calvaire ne s'estompe. Puis, profitant de cette prise implacable, la Pestilence lui fit un nouvel affront en passant sur le côté pour rejoindre la porte de sortie. Évidemment, Siger dans sa rage habituelle parviendrait sans doute à se dégager pour l’empêcher d'avancer plus encore, mais qui sait...

J'étais satisfait du résultat de mon enchaînement. J'avais pu sentir le front de ma tête s'écraser l'espace d'un instant sur le visage de Casshern, preuve que cela avait fonctionné. Pour autant, ce n'était en rien suffisant pour réellement l'inquiéter. Il en fallait plus pour terrasser un Cardinal, normal. Et alors qu'il s'adressait à moi, je me laissais complètement submerger par la haine. Laisser l'esprit de la Hyène prendre contrôle du mien afin de devenir plus violent au combat, mais également plus avide de sang, plus joueur. J'en éclatais bruyamment de rire, un rire psychopathe qui devait agacer l'ex-Python. Se laisser aller de la sorte n'est jamais sans conséquence, la perte totale de mon sang-froid en était la preuve. Désormais, la Pestilence faisait face à une bête désireuse de le broyer de ses puissantes mâchoires. L'homme répondant au nom de Siger subissait une métamorphose psychique. Tuer, faire couler le sang, assouvir sa faim. Je ne pensais plus à autre chose que cela. Casshern devenait réellement un gibier à mes yeux, je comptais bien lui prendre la vie. Le visage déformé par la fatigue et la folie, je l'observais passer à l'attaque, sans chercher à m'en défendre.

- De vulgaires ronces ne suffiront pas à m'emporter, misérable ! Au contraire, elles seront parfaites pour récupérer un peu de mes forces ! Merci du cadeau ! Niahahahahah !

Tandis que les ronces s'enroulaient autour de mon corps, j'en saisissais une à chaque main, oubliant totalement la douleur et le poison qui s'infiltrerait dans mes plaies. J'avais une toute autre idée en tête, celle d'absorber l'énergie de cette technique pour panser mes blessures. Ce fut fort agréable de sentir cette énergie étrange m'envahir pour me soigner. J'utilisais le cosmos de mon adversaire pour me refaire une santé, lui qui cherchait à me bousiller par le poison. Lorsque j'en eus fini avec les ronces, ces dernières semblèrent comme vidées, asséchées. Il ne restait plus qu'à balancer le tout derrière moi, lâchant un rire dément. Cherchant du regard ma victime, j'eus la désagréable sensation de l'observer me tourner le dos, cherchant à quitter cette Antichambre pour rejoindre la sienne. Espèce de petite merde... j'ai horreur que l'on se foute de moi de la sorte ! J'vais le crever ! Explosant de rage, j'aboyais au Cardinal de ne pas faire un pas de plus tandis que ma cosmo-énergie explosait comme jamais encore dans ce combat. Avec une telle intensité que le sol se fissurait sous mes pieds. Je franchissais une barrière importante pour un combattant usant du cosmos.

- Misérable chien ! Ne me tourne pas le dos ! Ne fuit pas le combat avant qu'il ne soit terminé ! CASSHERN !

J'hurlais avec rage, ne cessant d'intensifier mon cosmos. Rapidement, lorsque cela fut suffisant pour faire appel à la puissance de mon totem, les cris de douleur se mêlèrent à ceux de rage. Elle ne demandait plus qu'à sortir, la Hyène. La matérialisait à l'aide de ma cosmo-énergie n'est jamais sans mal. Il me fallut plusieurs dizaines de secondes avant que seulement les deux pattes avant de l'animal se forment, s'appuyant sur mes épaules pour dégager le reste du corps. La bête mesurant plus de trois mètres semblait s'extirper de mon corps. Finalement, au bout d'un long effort, elle était là. Une hyène aux dimensions effrayantes, son grognement résonnant dans toute l'Antichambre. Le regard braqué sur le Cardinal, dévoilant ses crocs redoutables, elle n'attendait qu'une chose, que je lui ordonne de le broyer. Chose que je fis d'un mouvement de la main, alors que je reprenais mon souffle et me remettait de ces dernières minutes éprouvantes. Un genou au sol, j'observais la Hyène fondre sur Casshern, tentant de le coincer entre ses mâchoires. S'il ne voulait pas crever, il devrait employer les grands moyens pour repousser mon totem.

Et alors que ma bête luttait avec acharnement, je décidais de me jeter à mon tour dans la mêlée. Ainsi, l'ex-Python faisait face à deux prédateurs animés par ce même désir de violence. Chez les hyènes, la chasse est meilleure en groupe. L'animal gigantesque poussa un rire à la hauteur de ce que l'on attendait d'elle. Bruyant et intimidant, elle donnait l'impression d'être aussi barge que son maître. Les lieux seraient sans aucun doute mal en point après une telle lutte acharnait...

Plus la rage s'accumulait chez son adversaire plus l’indifférence imprégnait l'esprit de Casshern dont les pensées récentes n'allaient plus que dans un sens : Son passé, sa véritable nature... Bien qu'un berserker l’empêchait de regagner son antichambre pour y faire le point, les questions revenaient, malgré les explosions de cosmos et les échanges offensifs qui avaient lieux. Mais le Cardinal s'était montré distant tout le long du combat, causant ainsi un affront à un ancien ami qui ne lui pardonnerait sûrement jamais ce comportement. Et pourtant, l’indifférence... Encore, et toujours. Celui ne lui faisait rien, il s'éloignait, tout simplement...

Puis la Hyène, la véritable, fit son apparition. Semblant déchirer l'enveloppe de son hôte pour s'extirper et ainsi rejoindre le champ de bataille, elle chargeait avec comme fond sonore le rire dément de Siger dont la folie n'avait d'égal que sa barbarie au combat. Il rejoignait d'ailleurs sa semblable cosmique, géante et menaçante pour infliger un assaut suprême d'une parfaite coordination. Le Flamboyant fit volte face en ressentant la menace puis, utilisait l'un de ses arcanes pour déverrouiller une puissance nouvelle qui ne manquerait pas de décevoir une fois encore son ennemi qui voyait sa propre force s'estomper.

Son manteau noirâtre explosait, dévorant tout le cosmos déployé dans l'antichambre et empiétant même sur l'aura de Frozia qui n'avait plus rien dit depuis un long moment. Imposant sa propre brume pour se mettre à l'abri du danger, Casshern subissait sans la moindre réaction les frappes de son ennemi -ou maintenant, ses ennemis-. Bien que la majorité lui passait à travers ou lécher sa cuirasse sans provoquer de dommages, certaines pénétrait sa chair malgré tout. Mais pourtant, son esprit demeurait lointain...


La douleur, il la ressentait comme jamais. Les assauts de son adversaire semblaient tous plus implacables les uns que les autres, le forçant tantôt à ployer les genoux ou encore à être balayé et traîné à terre sous les explosions cosmiques à son égard. Pourtant, comme jamais, Casshern avait la foi, l'envie de réussir, la volonté de gagner : Du moins au départ, car tout ceci se dissipait à mesure que ses forces l'abandonnaient.

Oui la souffrance, il la ressentait plus que jamais.
Tout d'abord physiquement, mais ensuite moralement alors que ses espoirs et son avenir s'écroulait sous ses yeux. Il était impuissant face à cet homme qui le dominait en tout point, et le pire dans tout cela c'est qu'après avoir lutté, il l'acceptait. Il reconnaissait sa défaite et acceptait son sort, au point même de briser ses propres rêves par lui même.
Jamais il ne parviendrait à obtenir cette cloth qui reviendrait par conséquent au vainqueur, Antares. Plus jeune que lui et pourtant d'un niveau bien plus élevé...
Sans le respecter ou encore sans le haïr, le jeune saint à la chevelure flamboyante s'était condamné lui même suite à l'échec de cet épreuve. Abandonnant ses espoirs, et rejoignant les anonymes au service de la Déesse...


Les assauts orchestrés par les prédateurs se calmaient à peine malgré leurs dépenses physiques phénoménales. Le poison pourrissant dans les veines de Siger ne semblait pas faire le poids face à l'adrénaline qui l'habitait, et celui-ci continuait d'harceler le Cardinal en compagnie de l'incarnation de sa cuirasse. La Pestilence commençait d'ailleurs à en avoir assez, elle n'était pas faible et les attaques répétées à son égard sans qu'elle ne contre-attaque semblaient prouver le contraire. Subitement, le Cardinal concentrait une colonne de cosmos-énergie autours de sa silhouette puis... relâchait toute la pression dans une explosion redoutable.

Le décors fut balayé, certaines décorations fissurées et fracturées -au grand dam de la Famine qui avait pourtant insisté sur ce point- mais surtout : La Hyène ne pourrait pas encaisser une telle déflagration à bout portant, et bientôt, elle ne serait plus en état de se battre. Une brume verdâtre établissait domicile dans la zone fermée et, l'aura de Casshern s'épanouissait dans les lieux. A nouveau, il saisissait Kryuk puis, se préparait à en finir avec son ennemi.

C'était tout simplement chiant, il n'y avait pas d'autre mot pour décrire ce combat. J'pouvais rien faire pour lui en coller une bonne dans la tronche ! D'puis qu'il s'est planqué derrière son manteau de fumée, je ne parviens pas à sérieusement le toucher. L'on dirait que mes assauts passent à travers, frappant le vide. Que je sois guidé par la haine ou parfaitement serein, le résultat est le même, il se fout de moi. J'en venais une fois de plus à cette conclusion en observant le résultat de nos assauts. Nous l'avions frappé, la représentation cosmique de mon totem certes plus férocement que moi, à plusieurs reprises, sans pour autant que le sang coule. Ou alors, c'moi qui suis aveugle et qui ne voit absolument rien. Possible, avec tout l'poison qui pourri mon corps, peut-être que cela affecte mes sens. Et alors que je reprenais un instant mon souffle, laissant le soin à mon animal de continuer l'attaque, quelque-chose m'avertit d'la merde qui allait nous tomber dessus. Casshern rassemblait une énorme quantité d'énergie tout autour d'lui, assez pour m'en foutre plein la gueule. J'ai pas envie d'encaisser c'truc de pleins fouets.

Rapidement, alors que l'onde de choc explose déjà, j'fais appel à ma défense ultime. L'bouclier d'Arès, l'grand patron d'la faction. Pas son véritable bouclier évidemment, une simple représentation. Assez large et efficace pour m'assurer de contrer une partie des dégâts me menaçant. L'onde de choc fut violente et percuta lourdement ma défense, la brisant après une certaine résistance de sa part. Mon corps s'envolait sur l'impact, planant un instant dans les airs, avant de s'écraser contre une colonne de l'Antichambre. Plutôt de la traverser. Avec la puissance de l'impact, la pauvre n'avait eu aucune chance de résister. Cet enfoiré de rouquin me surpassait largement au niveau de l'utilisation de la cosmo-énergie, il n'y avait rien à dire. Il avait également mis au point une tactique efficace pour pallier à ses faiblesses au corps à corps, il méritait amplement son rang. Un instant, je restais immobile, allongé dans la marre de sang bien propre à ces lieux, réfléchissant à l'issue de ce duel. Le vainqueur était désigné avant même la fin de ce dernier, cela ne faisait aucun doute. Pour autant, je n'avais pas le droit d'abandonner maintenant.

Le spectacle devait continuer, Arès gardait un œil sur nous et attendait une fin à cet affrontement que j'ai moi-même provoqué. Je me relevais une nouvelle fois, le sang coulant du coin de mes lèvres, d'où mon sourire carnassier avait disparu. Cette aura... impossible de se tromper, Frozia décidait d'intervenir. La garce, il aurait fallu s'y attendre venant d'une femme aussi démoniaque. Crachant sur le sol une accumulation d'sang dans ma bouche, je me dépêche de rejoindre l'ex-Python pour voir l'intervention d'la Famine. Inutile d'essayer de l'en empêcher, je n'étais pas en état pour la défier. Cette folle augmentait l'niveau d'la marre de sang, cette dernière m'arrivant désormais aux hanches. De quoi totalement annuler toute tentative d'approche au corps à corps, d'autant que des vagues de sang tentaient également de nous submerger sans relâche. Elle était définitivement en colère la Frozia. Le monstre qui tenta de me bouffer confirma cette pensée. Elle voulait nous tuer tous les deux ou quoi ?! Tout ce bordel pour une piaule... Ma hyène dans au milieu de tout cela ?

Elle s'était remise des deux ondes de choc, repartant immédiatement à l’assaut. Casshern aurait à subir les tentatives de cette dernière jusqu'à ce que je ne sois plus en mesure de la maintenir sous cette forme. J'préférais rester en retrait pour l'instant, attendre le bon moment avant d'frapper. T'façon avec tout ce sang qui m'empêche correctement d'bouger...

Les yeux du Cardinal s'écarquillaient devant le spectacle macabre qui s'élevait si soudainement dans l'antichambre. Son origine : Frozia. La puissance malsaine dont elle faisait preuve ne manquait pas de surprendre et alors qu'une mer de sang commençait à brasser la salle, une abomination sans nom en sortait pour tenter de le déchiqueter de ses mâchoires. Casshern ne se laissait cependant pas entraîner dans ce torrent d'hémoglobine, bondissant vers les hauteurs pour y trancher une colonne d'un geste vif de son épée et prendre place comme sur un podium. Dominant dorénavant la zone du combat, il analysait rapidement les différents protagonistes.

Frozia d'une part, qui se livrait à son horrible rituel. Siger d'une autre, qui se repliait difficilement. Puis la Hyène cosmique, confinée dans son rôle de prédateur qui le rejoignait sans le moindre répit pour traverser une nouvelle fois son aura de ses griffes puissantes, puis retombait. Évidemment, elle lui avait arraché encore un peu plus de sa santé vitale, mais le berserker ne se laisserait pas démonter pour autant. Ses arcanes se basaient sur un seul et unique but : Se battre sans relâche, sans aucune douleur, au meilleur de ses capacités jusqu'à ce que la moindre parcelle de cosmos le quitte, déversant d'un coup d'un seul toute la souffrance ignorée lors de l'affrontement. Autant dire que cela renforçait sa motivation à ne pas perdre une fois ses sorts appliqués.

Alors que l'Antichambre de la Famine ressemblait à un véritable enfer, le Flamboyant, implacable et toujours soutenu par la forme éthérée qui déversait une fumée noirâtre tout autours de lui hurlait pour que ses paroles ne s'estompent pas au milieu des sonorités parasites.

Frozia ! Cesse ceci immédiatement ou tout va s'effondrer ; Cette abomination n'a pas sa place ici !

La priorité n'était plus Siger. Et cette fois-ci, concentrer son attaque ailleurs que sur son adversaire initial semblait justifié, et ne lui causerait plus d'affront. Cependant, croire que la puissance utilisée par la Pestilence pour calmer la monstruosité naissante s’avérerait dangereuse que pour cette dernière n'était pas censé. Une colonne d'énergie verdâtre s'amassait autours de la silhouette droite de Casshern, puis en un rien de temps, se redirigeait vers sa main pour former un orbe de cosmos noirâtre et profondément concentré. Puis, à une vitesse supérieure à la lumière, le mauvais sort fusait vers sa cible pour finalement provoquer une détonation ahurissante qui se voulait stopper la création du monstre avant qu'il n'atteigne une forme trop développée.

Les flots de sang tournoyaient, longeant les bords de l'antichambre. Une fumée noirâtre stagnait intégralement le plafond et apportait une obscurité en même temps que la brume qui s'installait. L'offensive bien plus explosive provoquait des dommages collatéraux phénoménaux, ravageant la zone et continuant par conséquent de terrasser le berserker de la Hyène qui se démerdait on ne sait trop comment pour échapper à cette situation improbable.

Et dire qu'il n'y avait pas une heure de cela, Casshern comme Frozia courbaient sagement l'échine devant l'incarnation de leur Dieu...

La Pestilence ordonnait à la Famine d'arrêter le bordel qu'elle venait de provoquer, en vain. Frozia, c'pas le genre à s'écraser parce qu'on lui en donne l'ordre. Du moins, pas lorsque l'ordre provient d'un Cardinal. Avec Ephtal j'dis pas, mais là... D'autant que Casshern continuait de ravager l'Antichambre, attisant ainsi la colère de la Famine. La pauvre, lorsque tout cela prendrait fin, se retrouverait avec une piaule complètement retournée dans les moindres recoins. Un vrai foutoir. Il me fallut un long moment pour trouver de quoi m'extirper de cette mer rouge. Finalement, comme l'avait si bien fait l'ex-Python, je parvins à grimper sur un bout de colonne flottant à proximité. Au moins, il n'y avait plus aucune chance que je crève noyer sous des litres de sang. La bête qui avalait tout ce qui lui tombait sous la main en revanche, y'avait plus de chances que j'sois l'une de ses victimes. Trop occupé à essayer d'échapper à ses assauts pour m'occuper de Casshern, celui-ci remit l'paquet en balayant toute la salle d'une nouvelle onde de choc.

De cette putain de technique, j'allais m'en souvenir, clairement. À force de la prendre dans la tronche et de valdinguer sur plusieurs mètres à chaque fois... Cette fois, je terminais mon envolée dans la flotte rouge. Complètement sonné, à moitié inconscient, j'allais me noyer. Sauf que j'avais aucune envie de perdre et encore moins de crever à cause de l'autre borgne complètement cinglée. La défaite et la mort, deux mots dont j'ai horreur. Suffisant pour me donner l'envie de me relever une fois de plus, de me sortir les doigts du cul pour remonter à la surface. J'laissais mon cosmos explosait une ultime fois, la dernière pour aujourd'hui. Rejoindre la surface ne fut alors qu'une partie de plaisir, ainsi propulsé par ma cosmo-énergie. L'corps recouvert de sang, tant du mien que celui des victimes d'la borgne, je regagnais un morceau de pierre afin de m'y appuyer. J'étais crevé, incapable de poursuivre la lutte avec le rouquin. Y'avait aussi l'intervention de Frozia qui ne m'avait pas vraiment aidé. Il ne restait plus que ma hyène, continuant son travail.

Et même si elle perdait en puissance au fur et à mesure que les secondes s'écoulaient, elle constituait toujours un potentiel danger pour le rouquin. De quoi m'assurer de le faire chier jusqu'au bout. Il n'était pas encore venu le temps pour lui de regagner son Antichambre.

Puis à nouveau, la Hyène cosmique bravait les divers cataclysmes qui rongeaient l'antichambre pour atteindre Casshern. Sans doute son ultime assaut ; Sa charge redoutable parvenait à frapper violemment son adversaire, qui restait néanmoins admirablement stoïque sur sa colonne délabrée, bien que le choc ne manquait pas de le déstabiliser au niveau des épaules. La Hyène semblait le traverser, emportant avec elle une majeure partie de son manteau de brume noirâtre entre ses crocs et ses griffes. Et avant même de retomber, voilà qu'elle explosait dans une nouvelle détonation, déversant les maléfices mortels et parasites de la Pestilence à travers une énième onde de choc : L'intégralité du cosmos du prédateur semblait avoir été corrompu au moment même ou il avait arraché autant de la vitalité impie du Cardinal.

Siger ! Même devant une telle crise tu persistes à te tromper d'adversaires... Disparais !

D'un geste vif, le Flamboyant abattait Kryuk devant lui. La lame extensible atteignait une distance importante, s'enroulant autours de la ruine ou il se situait pour finalement l'enlacer tel le Python. Et enfin : Fatality. Le maître tirait violemment sur sa lame, écorchant de part en part son ennemi sans que celui-ci ne puisse lutter et le faisant danser dans un geyser de sang à mesure que la lame reprenait sa forme initiale. La frappe ne pardonnait pas. Si bien que Siger risquait fort de retomber dans les flots écarlates sans que plus personne de s'occupe de son cas.

Les yeux du Cardinal se posaient rapidement sur l'abomination qui habitait les lieux, et enfin sur Frozia.
Il était temps de mettre fin à tout ceci.

Que pouvais-je faire face à ce qui me menaçait ? Le dernier assaut de la représentation de mon totem l'avait par la même conduit à sa fin, cette dernière explosant avant même d'avoir pu se rendre compte de ce qui lui arrivait. La suite eh bien... une autre onde de choc secoua la pièce, aussi violente que les précédentes, aussi dangereuse pour l'corps sans défense qui était le mien. Pour autant, ce ne fut pas cette attaque qui m'acheva, mais bel et bien l'arme du Cardinal de la Pestilence. S'enroulant autour de moi comme le ferait un reptile avec sa proie avant de lui donner le coup de grâce, la suite fut un court mais intense moment de douleur. De nombreuses plaies se formèrent là où la lame entaillait ma chair, laissant s'écouler une grande quantité de mon sang. Aucune chance de parvenir à se relever après cela, même pour un Berserker ne supportant pas la défaite. Casshern m'était supérieur en tout point, il le prouvait sans trop d'efforts fournis. Tandis que ma dépouille retombait dans la mer rouge, plongeant au plus bas sans espoir de remonter, Frozia ne semblait pas enclin à arrêter le spectacle. Une nouvelle bataille attendait-elle l'ex-Python ? Un autre obstacle à surmonter avant de rejoindre son Antichambre ? Peut-être...

Citation :

Combat terminé, victoire Casshern. Petit post de conclusion étant K.O, merci les gars pour le rp, c'était cool !

Le Cardinal ne bronchait pas alors que la créature innommable resurgissait, pleine de rage, avec la ferme intention de l'engloutir d'une morsure. Ce dernier ne parviendrait pas à la vaincre, mais il pouvait encore l'éviter et même peut-être la repousser une ultime fois, bien que le destin semblait en avoir décidé autrement : L'abomination s'évanouissait, ou plutôt se liquéfiait pour offrir son propre corps à l'Antichambre qui en absorbait la consistance. Un étrange sentiment envahissait le berserker alors qu'il assistait à pareille scène ; Du cosmos et du sang qui imprégnaient le repère de la Famine pouvait donc naître une monstruosité de cette importance. La salle elle-même était donc un monstre invisible, sommeillant en l'attente de l'appel de sa maîtresse. Cette puissance, d’où Frozia la tirait-elle ? Certaines choses n'étaient pas réellement explicable chez la démone, et le Flamboyant malgré le temps ne parvenait toujours pas à la saisir, sans doute trompé comme nombreux autres par le tempérament alarmant de cette cinglée. Mais derrière, il y avait autre chose. Casshern l'avait déjà vu sous différents jours, à quelques rares reprises, mais la scène qui suivait lui offrait une vision plus différente encore de son interlocutrice...

Le ton employé ainsi que la nature de sa voix le surprenait immédiatement. Mais quelque part, il ne s'était pas non plus attendu à ce que sa comparse se débarrasse si rapidement de son familier géant alors que sa colère n'avait aucune raison de s'estomper. Puis, un frisson. La peur n'influençait plus la Pestilence depuis bien longtemps, son esprit -comme son corps- se détachaient peu à peu de ses conditions initiales à mesure que son pouvoir grandissait, cependant, l'aura présente autours de la Cardinale troublait sa perception, quelque chose de nouveau s'imposait à lui et semblait apte à le dominer. Lorsque les paroles sortaient, Casshern demeurait silencieux, bien qu'une moue stricte et emplie d'assurance restait gravée sur son visage. Pas un mot, jusqu'à ce que son interlocutrice en termine avec ses paroles mystiques et menaçantes. Il ne percevait qu'à peine le retour de la véritable Frozia dans le discours de cette dernière alors qu'il quittait d'un bond la colonne qui le maintenait au delà des eaux écarlates, dorénavant revenus à l'état de flaques.

D'un geste lent, il glissait Kryuk dans son fourreau, dardant de son regard tout aussi sombre et rouge que le sang qui occupait les lieux. Son manteau de fumée noirâtre se désagrégeait sur sa propre volonté, rendant à sa silhouette trouble des contours bien définis. Sa peau était affreusement pâle, bien plus qu'avant le combat, ce qui semblait faire comprendre à quel point la nature de ses arcanes lui coûtaient physiquement. D'ailleurs, la Démone qui le connaissait depuis ses débuts en tant que Python pouvait remarquer à quel point celui-ci avait été marqué par l'influence de la Pestilence. En plus de son teint, son visage s'était considérablement amaigri, à l'instar de son corps -caché par la lourde cuirasse d'obsidienne- maintenant appuyé par des muscles secs et grisé par les marques de douleur qu'il ne ressentait pas. C'était à son tour d'élever la voix, avec une insolence qui ne devrait pas en être une face à quelqu'un du même rang que le sien, l'ego du berserker parlait à sa place, comme souvent.

Je n'ai nul ordre à recevoir de toi, Famine. Quant à tes menaces, je ne me priverai pas de te rappeler ce dont je suis capable, comme autrefois... tu te souviens ? Un maigre sourire prenait place sur son visage alors qu'il plaçait une simple allusion à leur dernier affrontement. Mon pouvoir s'intensifie de jour en jour, et je ne gaspillerai pas mes forces la prochaine fois que je te croiserai, sois-en assurée.

Lui tournant finalement le dos, Casshern se retirait d'une démarche toujours aussi pleine de fierté pendant que les volutes de son cosmos enfumé parcouraient l'antichambre pour regagner son aura. Il semblait multiplier son nombre d'ennemis au sein de la Citadelle ses derniers temps, mais qu'importe, Arès avait fait de lui un des quatre pour des raisons qui étaient toujours effectives jusqu'à présent. Son manque d'empathie envers les autres soldats n'avait aucune raison de porter atteinte à son rang, et quand à ses affaires personnelles... pas question d'en divulguer le moindre mot pour le moment.