Je me réveille en baillant, ébouriffant mes longues mèches de devant. Je m'étire longuement, à peine couverte de tissus, cela ne semble pas me gêner d'autant que je suis seule, je claque des doigts et le kraken vient aussitôt me servir de tunique et qu'elle était belle. J'étais par contre on ne peut plus couverte, c'était étonnant moi et mon caractère vestimentairement frivole.

« Alors, ma belle, tu es d'avis d'aller voir notre cher légat ? Hihi ... Toi aussi, ça te botte ? Parfait ! »

Je frappe assez violemment mon écaille à hauteur de poitrine, tels les valeureux guerriers perses ! ... Ou germaniques peut-être. Enfin soit, je frappe et je ne ressens aucune douleur alors que ça devait être, légitimement, l'endroit le plus douloureux. Je ne peux réprimer un haussement de sourcil.

« Il était si nul que ça, ma belle ? Non parce que je ne peux concevoir perdre avec toi sur le dos ! Rhaegar et Morokeï s'entendaient pourtant bien ... Ahh ! Je suis sûre qu'il est triste à cause de ce nase maintenant ! Mais tu sais quoi ? On se moque des autres ! Morokeï n'a besoin que de moi et de Krosis. Oh je te le jure ma belle, ces gens du soleil ne seront que des faire-valoir et je ne te parle même pas de ceux qui s'oppose à notre Seigneur, nous allons les balayer dès que la volonté divine sera prononcée ! »

J'acquiesce mes propres paroles, me convaincant ... toute seule ! Enfin, je sentais bien que mon écaille répondait à mon appel : le Kraken aimait la solitude et s'arroger la gloire et les combats ne semblait pas du tout la déranger. Ne me demandez pas pourquoi mais ce n'est pas "le" Kraken, je le sens comme ça ! Je m'écrie alors, enjouée :

« Allez ! Allez ! Allez ! Cela fait une semaine que je ne l'ai plus vu ! Il est temps qu'on y aille, pas vrai !? »

Je me précipitai vers le temple, cela doit avoir toutes les formes d'une présence hostile : je ne contrôle pas mon aura et celui-ci est toujours à son paroxysme car je suis une boule d'énergie alors voir une source cosmique se précipiter sur le temple pouvait en inquiéter plus d'un mais pas Morokeï, lui avait l'habitude de cette présence cosmique, davantage que Krosis sans doute qu'il devait finir par ne plus ressentir avec l'habitude.

J'ouvre alors les portes comme la dernière des polies et je me précipite sur l'être adoré. D'une pirouette calculée, j'esquive Krosis qui devait me regarder bizarrement alors qu'il n'avait même pas bougé d'un cil. Enfin ... Cette expression était idiote : je ne savais pas s'il bougeait des cils avec pareil masque ! Puis il souleva les épaules, sans doute désespéré.

Et enfin, le contact, je saute dans ton dos alors que tu ne t'es même pas encore retourné. Je viens couvrir ton regard doré de mes mains présentement gantées. Lentement, j'approche ma bouche à ton oreille et je viens y murmurer :

« Devine qui c'est ...»

Puérile ? Certainement ! Mais ça m'amusait et puis ça ne t'avait jamais dérangé ou alors tu t'en étais bien garder de me le dire. Je n'avais jamais grandi réellement, mon éducation n'avait pas été la plus enrichissante d'un point de vue "espace". Je n'avais pu grandir normalement en suivant un parcours logique.

« Cela faisait longtemps qu'on était plus seul à seule, Morokeï ! »

Et Krosis. Mais je partais du principe que Krosis était inséparable de son frère et, par conséquent, ce schéma était le plus intime avec le légat. J'étais donc en tête à tête et je prendrai la tête du premier à venir perturber ce moment. Oh oui, je pouvais être tigresse à mes heures, et là, je ne tolérerai pas qu'on vienne déjà nous embêter.

- Oh moi tu sais, ce que j'en dis, c'est que ce n'est qu'un accessoire. Un peu tape à l'oeil, si tu veux mon avis.

- Seulement nous, ce sera suffisant... Avec la blondinette et moi, tu n'as rien à craindre. N'est-ce pas ?

Lorsqu'il me demanda si je devais les rejoindre plutôt je hochai de la tête, affirmative. Puis ... Doucement ... Mon mouvement cessa. Je devais les rejoindre plutôt ? Je me rappelais pas de ça, je fronçai lentement les sourcils, je réfléchissais. Ah bah oui, je devais tuer l'oracle d'Apollon et revenir. C'était ça ? Sans doute !

« Euh... Elle était forte quand même, c'était ... Mince ... l'émissaire de la tour ... Est ? Sud peut-être ... Bah sud-est comme ça tout le monde est content ! Bref, elle était plutôt forte et j'ai du panser mes plaies avant de revenir. Imagine, je te saute dessus et là, paf, je saigne comme une idiote. Et non ! Je n'en suis pas une, Krosis ! »

Dis-je en finissant ma phrase de façon à empêcher toutes remarques vindicatives. Mais finalement, je trouvais ça amusant : il l'aurait dit, qu'il le pense ou non, juste pour se payer ma tête. J'étais convaincue que ce fait était la preuve la plus éclatante qu'il m'aimait bien. Je suis sûre qu'il n'en ferait pas autant avec d'autres, se contentant de garder silence ou d'aller les cogner, sinon les deux.

Hélas, Morokeï invita son frère à s'exprimer sur l'écaille d'or. Je pressentais déjà la provocation gratuite mais je ne lui en tenait pas rigueur, sachant qu'il était se moquait réellement de ces parures divines, n'étant investi d'aucune forme de cet idéal. Son manque de foi était encore pire que le bien car le sien était ... néant. Mais je caressai doucement le flanc de mon écaille, la rassurant "ne t'en fais pas, il est juste jaloux". Puis vient le tour important des actions futures qu'allait entreprendre le petit groupe formé des jumeaux et de la jeune femme. J'acquiesçai longuement tout en fronçant les sourcils. Ce toc n'avait lieu d'être qu'en l'absence de souvenir, ils le savaient tout les deux. Une chose échappait donc à mon esprit ... distrait.

« Cela ... Oui ... Mais ... C'est qui déjà ... Arès ? La Citadelle ... Ah... C'est nos alliés, ça ! Je m'en rappelles aha ! »

Me réjouis-je en tendant l'index et le majeur en forme de V. Bon, assez de faire la sotte, Morokeï est sérieux, il est temps de l'être aussi. Je cessai de faire ma fofolle car je savais être sérieuse même froide et insensible lorsque la situation l'exigeait. J'aurais du l'être depuis quelques minutes mais l'excitation du moment avait reporté ce moment sérieux à plus tard.

« Mais qu'importe. Tu ne me demandes pas d'être diplomate mais de te protéger et ça, je sais le faire. Je disais justement à mon accessoire que Krosis et moi-même suffisions amplement pour porter tes rêves. Les autres ne sont que les fioritures d'une histoire qui leur échappe. »

Assez ironique de ma part alors que la plupart des histoires avaient la fâcheuse tendance à m'échapper. D'ailleurs, j'avais complètement oublié la raison qui poussait une délégation marina à se présenter à la dite Citadelle. De toute façon, Morokeï avait besoin de moi et le reste ne m'importait plus : je serai à ses côtés. Mais j'étais contente de voir Krosis car le légat était parfaitement conscient qu'aussi alliés fussions nous avec les hommes d'Arès - donc - nous ne laisserions personne lui manquer de respect, quitte à arracher la langue de ces hypothétiques impolis, au risque de jeter notre alliance à l'eau, sans mauvaise métaphore.

- Parfait. Je pourrais réellement me tourner vers l'avenir qu'une fois Orpheus exécuté. Il serait plus simple que je l'égorge ici et maintenant mais les projets que j'aie le concernant demande à ce qu'il reste encore un petit peu en vie.

- Mais avant toute chose, nous devons régler un autre problème. Autrement plus grave. Notre Maître lui-même ne doit rien en savoir... Lors de la réunion avec Poseidon, trois des sept Généraux des Mers m'ont marqués, me donnant l'impression qu'ils pourraient être des poids pour notre avenir. La première n'est plus un problème puisque j'ai précipité sa mort en lui accordant ce qu'elle me demandait dans un sursaut d'orgueil : le droit de traquer l'ancien Augure d'Apollon seule. Théodora de l'Hippocampe n'est donc plus, ce qui arrange mes affaires.

- Le second peut encore être canalisé. Kryo des Lyumnades n'a certainement pas apprécié mon geste vis à vis de Orpheus mais il a sut contenir ses émotions au mieux. Je pense que son jeune âge pourra me servir et je compte bien employer tout mon savoir-faire pour corrompre son esprit. Je ne me fais pas d'inquiétude pour lui actuellement. Quant au troisième, autant dire qu'il est celui qui m'a le plus déçu. Ajay du Chrysaor est le plus anciens des Généraux actifs. En restant silencieux devant notre maître, en ne nous donnant pas les informations capitales qu'il avait découvert lors de son périple au sanctuaire, il a démontré un laxisme qui peut rapidement devenir dangereux. Il est temps pour lui de laisser la main. Il me serait en effet difficile de faire plier sa volonté à la mienne du fait de sa grande expérience.

- Ce doit être un accident... Personne ne doit pouvoir remonter jusqu'à moi, pas même Poseidon ! Tu es plus habile que Krosis pour ce travail, Kelmonia. Il t'accompagnera cependant pour effacer toutes traces suspectes.

Lorsque Morokeï parla d'égorger l'ancien légat, Orphéus, je déposai le talon de ma botte d'or sur sa clavicule, faisant subir de nouvelles tortures à cet homme. Il se retrouvait dans l'état végétatif que j'aimais tant affliger mes ennemis. L'éducation des atlantes était-elle perfides à ce point ? Faire en sorte que l'ennemi ne devienne qu'une poupée malléable, dans le fond, cela ne me gênait pas : la fin justifie les moyens. Je pris appuie sur lui pour faire un salto arrière et retomber à genoux à proximité de Morokeï.

« Comme il te siéra, Morokeï. Je ne parviens pas à concevoir l'utilité d'un homme de cet état, mais tu as mon entière confiance. »

Je souris alors à l'énumération des trois généraux. Non pas qu'ils m'aient marqué : je ne m'en rappelais plus du tout malgré les fiches que je pus lire à différents moments. Mais j'adorais ce style propre à mon cher Morokeï : le nettoyage par le vide, ce qui était inutile voir dangereux se devait de disparaître. Combien de fois m'avait-il utiliser à cette escient ? Trop de fois pour que je puisse calculer mais également que je m'en rappelle.

Ainsi l'hippocampe avait choisi de se sacrifier sur le renégat ? Bah, cela ferait d'une pierre deux coups. Kryo semblait le plus intéressant aux yeux de Morokeï, je devais donc l'épargner. Mais si je venais à pouvoir lui mettre une correction cela serait utile ... Peut-être.

« Ma nomination est presque passée inaperçue. Mais en voyant que les anciens généraux ont tendance à tomber : Théodora, Ajay, Rhaegar. Je suis convaincue que ces gens viendront à moi pour apprendre à me connaître. Je vais m'efforcer à montrer à Kryo, c'est ça ?, qu'il est encore jeune et qu'il a encore à apprendre mais puisqu'il est Général, il ne trouverait qu'un maître légitime : le légat, je tâcherai ce jour là de le conduire dans tes bras en l'écrasant, que dis-je, en l'humiliant. »

Dis-je en refermant mon poing comme si j'écrasai un caillou terreux. Contrairement à Morokeï, les fiches ne valaient rien dire même à l'époque où je pouvais les lire. À présent, j'en avais oublié le contenu et je ne considérais pas la puissance des 'fioritures' comme réelle. C'est pourquoi je sous-estimais peut-être grandement Kryo et que celui-ci allait peut-être me remettre à ma place. Mais cette assurance, je ne l'affichais qu'aux jumeaux, vêtant un masque lorsque j'abordais les autres marinas.

« Pour ce qui est du cas "Ajay", je m'en occupe après ma méditation. Comme tu le sais, j'ai du mal à maîtriser mon aura et je doute que personne ne fasse le lien entre ma présence au domaine indien et la disparition soudaine de celle du Général du Chrysaor. Et ne t'en fais pas, il n'y aura aucune trace. »

Je tournai la tête vers Krosis, un large sourire affiché, je n'allais pas lui laisser l'avantage au score, c'était à mon tour de lui infliger un petit coup. Était-ce la forme réelle de notre rivalité autours de Morokeï ? C'était bien possible.

« Du coup, tu n'auras pas grand chose à faire, prépare de la lecture. Hi hi hi, je passerai devant le temple, sois là et suis moi lorsque je passerai, nous n'irons pas de front. Je serai la dernière lumière d'Ajay et cette fois, tu seras mon ombre ! Cette mission me plait encore plus que d'habitude ! »

- Toute information concernant Kryo est bonne à prendre. Une fois que tu l'auras rencontré, tu pourras me dresser un portrait plus complet le concernant. Il est celui que je garde à l’œil... Lui et sa sœur. Mais pour elle, je m'en charge personnellement.

- Laisse moi être seul juge de mes actes, blondinette. Fais ton boulot, je ferai le mien.

- Reste tout de même sur tes gardes. Il s'agit d'un Général expérimenté après tout. Prends le temps qu'il faut pour ta méditation et charge toi de lui. Nous verrons pour la suite plus tard.

Citation :

RP terminé. Merciiiiiii ^^