La nouvelle ère [Réunion - Libre]

Le couperet est donc tombé, hier soir en réunion sur skype avec la quinzaine de personnes présentes pendant les 2h qu'a duré la discussion (qui ont dérivés sur 3/4 par la suite ^^).

En faisant le constat de la situation actuelle puis le bilan du …

Ici seront stipulées toutes les armures remises en libre service après la perte de leur détenteur.

Citation :: Libération d'Armure
Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser indéfiniment des armures en les mains de joueurs inactifs. À partir de deux …

Et voila, il est temps de vous faire part de notre nouveau projet...

One Piece ShinSekai RPG !

www.shinsekai-rpg.com

Un forum One Piece, depuis le temps que la team en parlait et avait l'idée en tête il était temps de franchir le cap. Bien …

Orpheus était toujours dans cet état végétatif, incapable de reprendre possession de son corps mais l'esprit toujours aux aguets, à pouvoir percevoir ce qui se disait autour de lui. Cette prison que lui avait confectionné Morokeï était réellement particulière mais au moins était-il encore en vie. Privé de ses droits, certes, mais toujours vivant. A genou près du trône de Poseidon, il semblait comme en dehors du temps. Voilà la récompense qu'il obtenait pour avoir si bien servi son seigneur. Morokeï avait presque du chagrin pour cet homme qui servait son maître loyalement depuis tant d'années. Cependant, il savait que seule la volonté de Poseidon primait et qu'il devait rester à la place qui était la sienne.

Car le plan de son Seigneur était tout simplement parfait. Non seulement ils allaient pouvoir garder la Prêtresse prisonnière mais en plus ils allaient renforcer leur alliance avec le Prophète d'Arès et donc, de fait, avec son dieu. Car il ne fallait pas se voiler la face : ils avaient besoin des uns des autres pour le moment. Même si Hadès était entré dans la danse, Arès ne pouvait décemment pas lui faire confiance. Et Poseidon connaissait assez son frère pour savoir qu'il n'était pas du genre à partager.

- Je t'avais laissé une année, Morokeï. Celle-ci est écoulée et tu te présentes à moi comme je te l'avais ordonné. Tout se déroule parfaitement bien pour le moment... Maintenant que la première étape est réglée, passons à la suite.

Se levant de son trône, Poseidon porta son regard sur la voûte se dressant au dessus de leurs têtes. Un petit rictus apparut sur ses lèvres tandis que la Sirène Maléfique, inclinant la tête en guise d'acceptation, se postait à la droite de son maître alors que son frère, dans le silence le plus total, se calait dans un coin du temple. Pas nécessairement caché mais plutôt pour ne pas trop attirer l'attention sur lui. Ce qu'il trouvait quelque peu inutile de toute façon puisque avec le masque qu'il portait et la toge de prêtre qui le recouvrait, il ne passait pas inaperçu.

Pour l'un comme pour l'autre, il était étrange de voir la réincarnation de leur seigneur en chair et en os. Eux qui avaient conversé à de nombreuses reprises avec son esprit, voilà qu'ils pouvaient le voir en réel. C'était assez intimidant pour dire vrai. Tout en lui respirait la puissance. Son armure dorée était complétée par une grande cape blanche qui tombait jusqu'au sol, dans son dos. Les cheveux de sa réincarnation retombait négligemment sur ses épaules au travers du casque qu'il portait. Quant à son symbole de puissance, le trident, il le portait fièrement dans sa main droite. Le cosmos de Poseidon était réellement impressionnant. Alors qu'il en contenait la plus grosse partie scellé.

Levant son trident au dessus de lui, il abaissa le bras presque aussitôt, libérant une impulsion de cosmos dans tout son sanctuaire. L'ordre était clair et chaque scale réagirait... Il était temps pour les Marinas de se dresser devant leur maître à tous. Il était temps de passer aux choses sérieuses pour pérenniser l'empire de l'Empereur des sept mers. En écho à cette impulsion, la conque de Triton résonnait déjà dans l'ensemble du Royaume. D'ici quelques minutes, les Marinas entreraient dans le temple pour voir leur Seigneur.

Profitant encore des quelques instants sans personne, Poseidon s'adressa à Morokeï.

- Je te laisserai guider ce Conseil une fois que j'aurai validé ton nouveau statut. Prouve-moi que je n'ai pas perdu mon temps avec toi !

- Bien, mon Maître. Je ne vous décevrais pas.

Il n'avait pas le droit de le décevoir, sous peine de finir comme Orpheus. Ce dernier n'avait pas forcément mérité sa punition mais cela servait les intérêts de tous. Et pour cela, Morokeï était disposé à agir convenablement. Lui qui n'était pas réputé pour sa puissance possédait bien d'autres atouts. Et afin de garder le contrôle sur ce qui pourrait suivre, il laissait dès à présent son cosmos remplir la pièce. Car si Orpheus parvenait à charmer les autres grâce à sa musique, lui-même utilisait son énergie pour manipuler les âmes et les esprits.

Chacun ses armes après tout...

Citation :: Je mettrais par la suite l'image de la réincarnation de Poseidon. J'en avais une mais elle n'est pas du tout classe. Je dois encore chercher. Si vous avez des idées, proposez dans le HRP des Marinas, je regarderais avec vous avec plaisir ^^

La bruit de la Conque de Triton résonnait encore dans ses tympans. Cela faisait des années qu'il ne l'avait pas entendu, six années en fait. La dernière fois qu'elle résonna aux oreilles d'Arion fut la fois où on attaqua le sanctuaire de Poséidon, attaque qui signa la mort de son père... Il fut surpris, fort surpris et il en fut presque affolé au départ. Puis il prit sur lui, il savait ce qu'était cet appel, au fond de lui il avait reconnu ce cosmos surpuissant qui avait éclaté juste avant l'assourdissant bruit de cor. Sa Scale en avait frémi, son maître était ici, parmi eux. Arion éclata de rire, un rire nerveux mais aussi un rire de joie. Quelle joie immense pour lui de rencontrer enfin son Dieu! Poséidon était parmi eux et il avait la chance de le voir de ses propres yeux. Lui qui le priait depuis sa plus tendre enfance, lui qui avait un père et un grand père avant lui qui le priait avant même que leurs vies les mènent à le servir dans son armée, allait enfin rencontré, entendre, parler à son Seigneur. Poséidon l'Empereur des Mers, le Maîtres des Océans étaient réincarné.

Il était à mi-chemin entre le Pilier de l'Océan Indien et le Temple de Poséidon, il revenait du Pilier du Pacifique Nord. Il se tourna en direction du Temple puis fit demi-tour. Il commença à emboiter le pas, puis se mit à courir en direction du cosmos de son Dieu. Il décolla pour rejoindre un pilier et se mit à sauter d'obstacle en obstacle pour arriver encore plus vite qu'en courant. Le Temple était désormais devant lui et il ressentait encore plus l'aura de son maître, lui le Père de tous les Marinas était dans ce bâtiment. Il était euphorique en plein état de forte exaltation. Il se présenta devant les portes d'entrées du Temple de Poséidon, les portes étaient grandes ouvertes comme pour montrer l'invitation à tous. Il les passa en courant faisant posant à peine un regard sur les gardes à l'entrée.

Il arriva dans la salle et alors il le vit! Trident en main pointé vers le plafond, armure rutilante sur lui, un visage plein de beauté et de puissance et une aura écrasante, ce ne pouvait être que lui. Arion s'avança d'un pas plus lent, il avait stoppé sa course, il remarqua qu'un étranger portait la Scale de la Sirène Maléfique, il se tenait à la droite de Poséidon. Il se demandait bien pourquoi Orpheus n'était plus son porteur, mais il laissa cela en second plan. Pour le moment seul Poséidon comptait. Il s'agenouilla quelques mètres devant la nouvelle sirène Maléfique, il n'osait pas avancer plus. Il regarda son Dieu puis baissa la tête, il en aurait presque eu les larmes au yeux.

_ Poséidon, c'est un grand honneur pour moi de vous rencontrer enfin... J'ai attendu ce moment toute... toute ma vie...

L'émotion s'entendait dans sa voix, mais le bonheur d'Arion était si grand. Il devait sa vie à Poséidon, il lui avait sauvé la vie il y a plus de dix ans maintenant et depuis il s'était mis à son service. Et maintenant cette personne, cette divinité était à quelques pas de lui. Que de joie pour le Marina de la Sterne. Plus rien ne comptait pour le moment, ce moment était merveilleux. Il ne s'était même pas aperçu qu'il était l'un des premiers à s'être présenté dans les lieux, il ne s'aperçut même pas qu'Orpheus était immobile plus au fond de la salle...

_ Quelle joie pour moi de vous savoir réincarné en notre époque... Notre force ne peut en être que décuplée...

Ajay avait connu de nombreux sentiments au cours de sa vie. Joie de voir son fils venir au monde, honneur d’être un général ou encore le chagrin de perdre son enfant. Pourtant, durant toutes ses longues années, il n’avait jamais connus la peur. La vrai, celle qui vous immobilise, qui vous empêche de respirer. Même le titan marchand sur Rome ne lui avait insufflé que dégout. Dès qu’il avait posé le pied dans le magnifique temple de Poséidon, il avait sentit le cosmos de son Dieu lui tombé sur les épaules. Une véritable chape de plomb. Un instant, il resta ainsi, seul une jambe dépassant l’encadrement de la porte. Il en savourait presque la sensation, le fait de se sentir un être minuscule face à l’entité surpuissante.

Sa Scale avait réagit à l’appel avant que ses oreilles ne capte le son familier de la conque. Une vibration telle que le Barindra s’en inquiétait. Jamais il ne l’avait vu réagir ainsi. Jamais il n’avait vu de ses propres yeux, une armure réagir de cette façon. Elle lui semblait plus vive, plus brillante sous le ciel marin comme si une nouvelle jeunesse s’insufflait en elle. L’appel qui suivit l’informa de l’événement et si rien n’était encore réellement confirmé, déjà les doutes disparaissais aussi vite qu’un banc de poisson.

Le général s’était alors mis en chemin d’un pas rapide. Son cœur bondissait dans sa poitrine comme si lui aussi savait ce que tout ceci signifiait avant même son esprit. Probablement était-ce le cas. Une fois aux portes, il s’arrêta donc un moment. Les paupières closes et avec un petit sourire sur les lèvres, il se sentait étrangement bien malgré cette sensation de pouvoir être écrasé presque par mégarde. Cet ensemble de sensation contradictoire le força à continuer. Avide, il voulait en savoir plus, s’y enfoncer plus profondément. De fait, lorsque ses yeux se posèrent sur le seul et unique Dieu méritant cette appellation, Ajay se sentit heureux. La force qui se dégageait de ce personnage, ses traits ciselé avec grâce, il était l’image parfaite de m’être que le vieil homme s’imaginait. Malheureusement, sa béatitude fut de courte durée.

La scale qui reposait sur le corps de l’inconnu au côté de Poséidon lui-même n’aurait pas dû se trouver ici. Plus précisément, cet individu n’aurait pas du se trouver là. Son visage aurait du être celui du légat Orpheus et nulle autre. Des milliers de questions sans réponses passèrent dans l’esprit du porteur de la Chrysaor. Pour se donner une contenance, le Barindra continua de s’avancer d’un pas posé. Lorsqu’il aperçut l’homme qui l’avait ramené de son ermitage, à genou, semblable à une armure brisé, vide, l’indignation se dessina sur ses traits quelques instants. Peut-être, les personnes présentes l’avaient aperçus mais au moins le général avait tenté de la dissimulé au plus vite.

Comme toujours, il n’avait pas à discuté les souhaits de Poséidon, soldat et homme de foi, il ne pouvait que se soumettre à cette volonté divine. Néanmoins, en son fort intérieur, il se sentait blessé. Plus par la scale de la sirène maléfique qui s’était déscolarisé de son porteur de son vivant. Ajay ressentait ceci comme une trahison de la part de celle-ci. Finalement, il dépassa de deux pas le jeune Arion et l’imitait en mettant un genou au sol Il baissa obligeamment la tête avant de relever le cou quelque peu. C’est le regard braqué sur la fin des marches quelques mètres plus loin que Poséidon qu’il prit la parole.

-Seigneur… Vous voir réincarné est un plaisir sans équivalent. Je suis Ajay Barindra, le général de Chrysaor. Honoré d’être votre serviteur.

De retour d'une mission des plus éprouvantes en dehors du Sanctuaire, complètement crevé forcément, j'me suis fait agresser durant la totalité d'la mission. L'genre de mission qui marque à vie tant les choses auxquelles j'ai pu assister m'ont parues irréalistes. Avec le retour de ces fameux Titans, le monde semble bien amoché à la surface, méconnaissable. C'est triste dans un sens, mais agréable dans un autre. Un monde où l'on croise des Hydres n'importe où, moi j'dis que ce serait assez énorme. Bon, si t'es pas foutu de lui tenir tête, la tienne risque de rapidement rouler au sol, mais pour un Marina, c'est que du bon. Le Seigneur Poséidon pourrait même faire en sorte de réduire sous ses ordres ces anciennes créatures resurgissant du passé. J'vais à ce propos avoir l'occasion de connaître son avis sur la question plus tôt que je l'aurais imaginé. La réincarnation d'notre Dieu est encore récente, mais déjà, l'on sent que les choses s'accélèrent au Sanctuaire. L'étrange impulsion de cosmos qui vint m'alerter confirmait les rumeurs, il était prêt à se montrer aux yeux de tous.

Ma scale émettait d'étranges vibrations à l'appel de cette énergie divine. Je pouvais très clairement ressentir son enthousiasme à l'idée de rencontrer Poséidon. Depuis que nous avions appris qu'il avait trouvé une enveloppe charnelle, l'on ne tenait plus en place et cette mission effectuée en Grèce n'avait fait qu'accentuer cette envie de le voir. Le contraire aurait été étonnant, qui ne voulait pas avoir la chance de poser les yeux sur notre maître à tous ? Je n'étais pas un de ces fous, je bouillonnais d'impatience. À dire vrai, ce fut un soulagement de ressentir cet appel, rapidement suivie du raisonnement de la conque de Triton. Personne ne pourrait ignorer ce chan, le faire serait sans aucun doute une grave erreur. En chemin depuis quelques minutes maintenant, marchant à une allure modérée, ne souhaitant pas dévoiler le mystère sur l’identité du Seigneur trop vite, je prenais mon temps. Vu le nombre d'hommes à sa solde, l'on ne m'en voudra pas, moi un simple soldat de base, d'arriver dans les derniers. Les Généraux seraient sans doute les premiers présents sur les lieux.

Arrivant finalement à l'entrée du Temple de notre maître, une puissante énergie s'en dégageant, écrasant les alentours, je pris le temps de chasser le soupçon d'angoisse m'envahissant avant de gravir les marches. Ma scale n'en finissait plus de vibrer, le moment tant attendu était pour aujourd'hui. Constatant la présence de deux Marinas agenouillés, à quelques pas d'écart l'un de l'autre, la direction dans laquelle l'un d'eux regardait me fit inévitablement croiser le regard avec lui. Bordel... l'Seigneur Poséidon en chair et en os, c'est quelque chose ! Intimidé, j'abaissais rapidement les yeux, préférant m'attarder sur le sol plutôt que soutenir le regard avec cet être divin. À hauteur du vieil Ajay et d'Arion, deux connaissances que je n'appréciais pas forcément, je m'agenouillais à mon tour. Le poing apposé sur le cœur, ce dernier battant la chamade, je restais un instant silencieux, n'osant pas prendre la parole. Il me fallut chasser mon stress d'un léger soupir pour parvenir à me présenter. Le ton était neutre, c'est mieux que rien.

- Mon Seigneur, c'est avec un immense honneur que je me présente à vous. Je suis Caedes, détenteur de la Scale du Requin.

Qui était l'autre type à ses côtés ? Aucune idée, une chose était sûre, il ne ressemblait pas au Légat, ce dernier brillant à ce propos par son absence...

En quelques secondes seulement, mon univers se modifia. Non pas physiquement, quoi que ce son de la conque me porta vite sur les nerf, mais plutôt de façon psychique. Une immense vague de cosmos m’envahis faisant raisonner ma scale d'une façon étrange. On aurait dit qu'elle s'excitait. J'avais l'impression de redevenir cet enfant qui part en mer pour la première fois avec son père.

C'était comme si mon armure se prenait pour une gosse. Et tout cela rejaillissait sur moi. Je me sentais léger, prêt à tout, heureux. Pourtant cette vague était écrasante. J'avais l'impression d'être une fourmi qui va se faire écraser. On aurait dit que la mer venait de s'écraser sur moi. Et plus ce sentiment était fort, plus ma scale s'agitait. Qu'était-il en train de m'arriver ? Pourquoi même mon coeur était transportait par cette joie non désirée ? Je savais aussi la réponse à toutes ces questions. Notre maître était là. Dans son temple.

Je prenais donc la direction du temple de Poséidon. Je savais que je l'y trouverait. Ce coup-ci l'excitation n'avait rien à voir avec mon armure où cet appel. J'allais me retrouver face à mon maître. La personne que j'avais toujours vénérée. Celui à qui je devais la vie. Je quittais donc le pilier de l'Atlantique Sud, surpris de ne pas voir Orpheus. Mais peut-être était-il déjà là-bas, lui qui reçoit ses ordres de la divinité même.

Je courrais donc à vive allure. Moitié portais par mes jambes, moitié par mon cosmos. Enfin devant la porte du temple, j'entrais ne sachant que faire. Une vague de stress m'envahis. Il ne fallait pas que je passe pour n'importe qui. Pas devant lui. Et puis je me devais de le remercier pour tout. Mais comment faire sans paraître...... Enfin voilà quoi.

Je me dirigeais donc vers la salle ou siège le saint trône de notre Maître. Quand j'entrais, je remarquais quelques compagnons. Mais surtout lui. Trident vers le ciel marin nous recouvrant, émettant de puissantes vagues cosmiques pour nous attirer à lui. Je m'avançais notant aussi une fausse note dans cette assemblée. L'armure de la sirène maléfique n'était pas portée par Orpheus, mais un illustre inconnu.

Je regardais donc la pièce et notais la présence du Légat immobile un peu plus loin. Mais pourquoi son armure n'était pas sur lui ? Quels changements nous attendaient ? Orpheus avait-il eu une promotion ? Autant de questions qui verraient sans doute obtenir des réponses sous peu. En attendant il me fallait montrer mon allégeance. Je m'approchais et m'agenouillais à côté d'Arion. Je courbais l'échine de façon à aller le plus bas possible :

"Quelle joie de rencontrer votre magnificence. Alkéos du Léviathan pour vous servir."

Une fois la présentation faite, je relevais la tête, posant ma main sur mon coeur, laissant genou à terre et fixais mon regard sur le nouveau porteur de la scale de la sirène maléfique.

Citation :

Théodora

Théodora était chamboulée. Elle n'aurait jamais imaginé que Kahran la retourne autant. Ce n'était pas un imbécile et comme tout chef, il devait savoir manipuler les fils. Même si à présent, il n'était plus rien. La bretonne méditait dans son domaine, ses blessures devenaient enfin superficielles. En soi, c'était de mieux en mieux mais la tristesse sur la mort de son maître était revenue constante et le pire était, qu'à présent, des doutes étaient apparus autours de celle-ci.

L'hippocampe n'eut qu'un ou deux jours de répit. C'était peu et cela risquait de précipiter les choses, hélas. La conque marine retentit à travers tout le Sanctuaire Sous-Marin. Était-ce enfin l'heure d'annoncer la réincarnation de Llyr et la "prise de guerre" ? Tenir sa langue n'avait pas été difficile mais ce serait un poids en moins. Au-delà de ça, moment qui ne durerait que quelques minutes, les Généraux pourraient enfin débattre du prochain projet d'attaque. C'était parfait car Orphéus avait été un génie sur le coup : nous avions pris une avance considérable sur nos adverses mais également sur nos alliés, c'était parfait.

Ses pas la menèrent jusqu'au temple de Llyr. Le chemin était long mais, à force, elle ne s'en rendait même plus compte. Contrairement à d'habitude, Théodora était solennelle : démarche rude, regard fixe et sa cape blanche sur le dos. Dans son mouvement, elle n'abordait personne d'un sourire ou d'un bonjour. Pourtant lorsqu'elle poussa les portes, elle ne s'attendit pas à pareille vision.

- Llyr, mes hommages. Je suis heureuse de vous rencontrer... à ... nouveau ...

Théodora se décomposait ! Comment les marinas ici présents faisaient pour ployer le genou au sol alors que notre légat s'était vu retirer son armure et réduit à pareille condition. Ajay la surprit d'autant plus : avait-il perdu son honneur ? Comment pouvait-il rester stoïque à cette vision d'horreur ? La bretonne s'élança en direction du légat avec qui elle avait partagé tant d'années. Pourtant, à quelques mètres de lui, l'un des inconnus, celui avec son masque s'interposa, forçant à Théodora à faire une galipette et à glisser en arrière grâce à son élément. Des traînés de glace séparaient à présent le masqué de Théodora. Son aura glacial s'éveilla, faisant fi de la présence de Llyr. Bon sang, Kahran aurait-il raison ? Qu'est-ce que cela signifiait ? Orphéus avait toujours été loyal et d'une ferveur sans nom.

- Bouge toi de mon chemin, inconnu ! Je ne laisserai pas un non adoubé barrer la route à un Général. Alors pousse toi !

Déjà la glace de se matérialisait autours des bras de la bretonne. Jamais elle n'avait été aussi courroucée. Elle n'avait pas toujours été d'accord avec Orphéus dans ses choix mais jamais il ne les avait fait en mettant Llyr en danger. Alors que ce dernier laisse une seconde chance à une vermine comme Kahran et non à Orphéus était tout bonnement inimaginable.

- Je n'ai pas l'intention de me répéter !

Ses cheveux furent parcouru de grêle, sa peau blanchit davantage et ses cils virèrent au bleu, Théodara était prête à lancer sa plus puissante attaque pour rallier celui qui devrait porter l'écaille de la Sirène Maléfique.

U

C'est un honneur pour moi de vous rencontrez enfin grand maître. Je suis Ekydena de la Murène.

Sephios méditait devant son pilier comme toujours, canalisant et refoulant sa colère au plus profond de lui. Il avait appris tant de chose depuis qu’il était arrivé au sanctuaire, il lui arrivait parfois d’y penser. Dans sa triste vie il avait au final eu tellement de chance. Il s’était vu le droit de revêtir cette Scale, afin de servir le Dieu des Mers. Il pensait encore à sa conversation avec Orpheus, se demandant parfois comme un homme comme lui avait-il pu penser à tant de chose dans le but de servir fidèlement son maître. Même s’il ne l’avait jamais aimé, Sephios avait un profond respect pour cet homme. Il lui était difficile de l’avouer voilà tout. Mais quoi de plus normal ? Ce dernier n’avait cessé de le traiter avec dédain depuis son arrivé. Le Dragon des Mers était un homme fier et il n’avait jamais pardonné cela au Légat.

Mais au final… ce n’était qu’une broutille, une querelle d’enfant dans un monde d’homme. D’ailleurs le Légat n’avait certainement jamais participé à cette querelle à sens unique. Un vibration dans l’air, fit raisonné la Scale du général… *C’est donc l’heure mon seigneur ?* Non doute que cette aura venait de Poséidon lui même, tout serviteur du Dieu l’aurait reconnu. C’était une sensation étrange de déjà vu alors qu’il ne l’avait jamais rencontré. Comme si leur Dieu et eux n’avaient fait qu’un depuis tout ce temps. Se relevant doucement, Sephios mit sa cape sur son dos. Il était temps qu’il encontre enfin la réincarnation du Dieu des Mers. Il était arrivé une fois à Sephios de parler à son maître directement, mais il n’avait alors conversé qu’avec son esprit.

Arrivé au temple de Poséidon de nombreux marinas étaient déjà arrivés… Il reconnu tout de suite Ajay, et son imposant structure. Il avait aussi Caedes du requin, Et Théodara bien sur… La douce Théodora, Sephios ne comptait plus les années qui séparaient leur rencontre. La jeune femme n’avait pas changé elle était toujours aussi belle. Levant alors les yeux plus haut, il vit son Dieu, majestueux se tenir fièrement devant son armé.

-Mon Seigneur… C’est un grand honneur de vous revoir aujourd’hui…

Ses yeux s’attardère d’avantage sur l’homme qui portait l’armure d’Orpheus… Qu’est ce que cela signifiait ? Regardant plus attentivement, le général vie le Légat à genoux derrière son Dieu. Son expression était morbide. Que pouvait-il lui être arrivé, lui qui se portait très bien il n’y a encore que quelque jour lorsqu’il s’était entretenu avec la Sirène Maléfique. Mais alors que toutes ces question se bousculait dans sa tête, Sephios vit Théodora faire quelque chose à la quel il ne s’attendait pas. Elle déployait son cosmos dans un lieu pareil ? Sephios ne pouvait la laisser faire… le châtiment serait terrible. Qui que soit ses deux hommes elle ne pouvait se permettre de les défier ainsi devant leur Dieu. Dans un mouvement rapide il s’interposa entre elle et l’homme qui portait l’armure du Légat…

-Cessez donc cela Théodora… Votre attitude… n’est pas digne de vous… Qui que soit cet homme, sa présence sera justifié bien assez tôt…

Sephios était conscient que par se geste il risquait de détériorer l’amitié qu’il avait avec la jeune femme… Mais pour lui sa vie était plus importante… De plus il était d’accord avec son action pourquoi cette homme avait-il eu le droit de revêtir cette Scale alors que son propriétaire était à genoux non loin de la. Mais le Dragon des Mers en était sur toutes ces réponses viendraient très vite. Il n’était donc pas nécessaire pour cela qu’elle engage le combat. Et car quel que soit ses convictions ou cette de Sephios tout deux n’avaient rien à dire…

Nymphéa était à l’entrainement, seule, elle devait réfléchir à ce que Kyara lui avait appris avant qu’elle soit appelée à rejoindre le sanctuaire d’Athéna, à savoir l’accession au septième sens. Elle était en armure, assise en tailleur au pied du pilier du pacifique sud. Elle méditait profondément, cherchant en elle la force qu’elle avait touché un instant avec Kyara. Mais cette dernière l’avait beaucoup énervée et maintenant trouver la porte du septième sens n’était pas forcément une chose facile.

Sa méditation fut interrompue par une vague de cosmos intense, sa scale vibra comme jamais, comme si elle lui parlait, comme si elle devait la suivre. L’énergie était sévère mais protecteur, comme celui d’un père, son dieu l’appellait, l’Appel ne devait pas être ignoré, et d’ailleurs elle ne voulait pas l’ignorer. Elle avait entendu dire que le seigneur des sept mers s’étaient réincarnés, cela devait être son cosmos, le moment de s’agenouiller devant lui était venu, Nymphéa se sentait toute retournée, depuis son enfance elle était très fervente, l’honneur de se retrouver face à son corps mortel dépassait de loin celui de porter une de ses scales.

Remettant ses cheveux derrière sa tête, la petite Charybde se leva et prit la route direction le temple de Poséidon. Elle n’avait pas encore eu l’occasion d’entrer dans le temple, d’ailleurs elle n’avait jamais rencontré le légat, elle avait toujours agit sur ordre d’un des généraux sans voir leur supérieur. Sans doute pourrait-elle le rencontrer lui aussi, décidément cette journée allait être un grand jour, un jour qu’elle attendait depuis bien longtemps.

Le temple de Poséidon était majestueux, mais on ne pouvait pas attendre moins de la demeure du seigneur des mers, Nymphéa entra, elle ne semblait pas la dernière arrivée, pour une fois qu’elle n’était pas en retard. Mais quand elle entra, l’action semblait figée dans l’horreur, elle reconnaissait Théodora et son cosmos glacé qui bouillonnait autour d’elle tel un blizzard menaçant et devant elle un homme masqué que nymphéa ne connaissait pas, comme la moitié des marinas présents. Nymphéa n’était pas forcément étonnée de voir la générale en colère, l’ayant déjà vu dans un état semblable sauf qu’elle jouait le rôle du masqué. Mais elle trouvait étrange qu’elle ne se soit pas contenue en présence de son Dieu, elle qui ne jurait que par lui.

Nymphéa avança dans le temple sans prêter attention aux disputes entre généraux et mit un genou à terre à côté des autres marinas d’argent. Quand cela se sera calmé, ou pas, elle se présentera à son Dieu, parlant lentement et essayant de faire un effort sur la prononciation des mots qu’elle prononcera, appliquant au pied de la lettre les conseils que lui avait donné l'hippocampe le jour de son arrivée

Mon seigneur, vous voir me comble d’un honneur infini, je m’appelle Nymphéa et je porte votre Scale de la Charybde. Ma vie pour vous servir monseigneur.

Ces mots, elle les avait répété de nombreuses fois dans ses prières, mais là, elle était sure qu’ils seraient entendus. Son cœur battait la chamade, être en compagnie de sa divinité surpassait tout le reste, elle savait qu’elle mourrait pour le servir, comme elle avait toujours juré de le faire, depuis son enfance.

Ils arrivaient les uns après les autres, se qui contentaient Poseidon. Finalement, la réactivité de ses soldats lui importait beaucoup et il n'y avait là aucune raison d'être mécontent. Généraux comme Marinas, ils montraient tous de la déférence et un respect important pour celui qui voulait gouverner le monde. Poseidon se permit même un sourire alors qu'il reconnaissait les unes après les autres les scales qui s'étaient éveillées et qui le servaient depuis tant de temps. Oui il était fier. Et extrêmement confiant pour la suite des opérations. Mais voilà, tout ne pouvait se dérouler sans quelques accrochages, même lui le savait. Et sans doute l'avait-il attendu...

Voir Krosis s'interposer entre Orpheus et Théodora l'amusait même. Un amusement que ne partageait ni Morokeï, ni Krosis, ni Théodora visiblement. Alors que la menace avait résonné dans l'enceinte, faisant réagir quelques personnes dont Sephios du Dragon des Mers, ce fut Morokeï qui s'approcha des deux personnes. Contrarié et étonné, tels étaient le sentiments qui s'imposaient à son esprit en l'instant présent. Si voir Orpheus dans cet état pouvait soulever des doutes et des questions, comment pouvait-elle protester alors que les ordres venaient forcément du dieu des Océans ? La voix de Krosis s'élevait déjà pour répondre à l’Hippocampe.

- Tu rêves ma belle, je n'ai pas l'intention de bouger... Adoubé hein ? Tu me fais rire ! Tu ne feras pas un pas de plus, je te le garantis ! Que tu sois un Général ne change pas ce fait !

Et Morokeï sut qu'il devait intervenir. Poseidon ne bougerait pas pour ce genre de querelle. Il attendait de son Légat de pouvoir gérer ce genre de situation et il était hors de question de laisser passer l'occasion de lui prouver à quel point son choix était judicieux. Théodora de l'Hippocampe. En un instant, Morokeï se souvint du dossier la concernant. Des années à potasser sur les uns et les autres, voilà qui laissait des traces. Il les connaissait, aussi particulier que cela soit, et il comptait mettre à profit son savoir pour calmer les pulsions des uns et des autres. Si la fidélité de cette femme ne faisait aucun doute, son caractère parfois emporté devait être canalisé. C'était même préférable.

- Théodora, je vous invite à vous reculer et à ne pas vous approcher de cet homme. Il a été condamné à mort par notre Maître et votre intervention est inutile. Krosis ici présent ne fait qu'obéir aux ordres que j'ai donné et il n'y dérogera pas. Il serait préférable pour tous qu'il n'y ait pas d'esclandre. Je vous conseille de ne pas interférer. Écoutez donc la justesse des propos de Sephios. J'insiste !

Et mentalement, il adressait déjà une supplique à son frère pour qu'il ne dise plus un mot. Son rôle d'ombre était accompli et il venait de montrer qu'il n'était pas nécessaire d'être "adoubé" pour suivre les prérogatives de leur maître à tous. Morokeï n’aimait pas les tensions de ce genre au sein d'une même armée. Mais si Théodora insistait... Elle serait alors elle aussi emprisonné, privé de ses facultés mentales et enfermé dans son propre corps, à l'instar de cet homme, Orpheus. Tel était son pouvoir et l'utiliser n'était pas un problème. Déjà, alors qu'il s'était adressé à la jeune femme, il avait concentré une partie de son cosmos vers elle. Non pas comme attaque mais plutôt comme une sonde. Rechercher la faille, la trouver et l'exploiter.

Balayant du regard ceux déjà présents, il savait qu'il avait désormais capté l'attention des hommes et femmes ici présents. Qui d'autre que le propre Légat de Poseidon saurait intervenir devant leur maître en personne sans risquer son courroux ? Et si les choses n'étaient pas encore clair pour tous, alors il allait y remédier. La présence réconfortante du seigneur des mers l'encourageait à poursuivre. Mais ce fut leur dieu qui prit la parole le premier. Histoire de calmer les tensions, sans le moindre doute. Sa voix n'était pas plus puissante qu'une autre mais les émanations de cosmos de cet être ne laissaient aucun doute quant à sa véritable nature. Il aurait tout aussi bien pu balayer tout le monde ici présent d'un simple revers de la main. Généraux y comprit.

- Cessez ! Généraux, Marinas ! Cet homme ici présent est mon nouveau Légat. Ses paroles refléteront à l'avenir mes propres décisions. Quant à celui qui occupait ce poste par le passé, il a commit un crime impardonnable pour qui sert sous mes ordres et il doit en payer le prix. Je ne saurai tolérer que l'on remette en doute les ordres qui sont les miens. Je me suis bien fait comprendre, Général de l'Hippocampe ?

Un avertissement sans frais pour le moment. Mais Morokeï et Krosis étaient aux aguets. Un seul mot de travers et cette femme ne serait alors qu'un doux souvenir. Ce ne serait évidemment pas un plaisir pour la nouvelle Sirène Maléfique mais s'il n'avait pas le choix, il ne fléchirait pas. Contrairement à Orpheus, il ne prenait aucun plaisir à manipuler les autres. Il ne s'agissait pour lui que de sa malédiction. Sa propre maladie, à l'instar de celle qui gangrénait le corps de cette femme.

- Vous n'avez pas à rougir de vos derniers combats, Marinas ! Mais nous ne pouvons pas nous reposer sur nos lauriers, pas avec Hadès qui lance ses forces sur le monde. Pourtant, nous avons de quoi contrer mon frère... Nous sommes enfin parvenu à mettre la main sur le détail qui peut faire basculer cette guerre. Soyez fiers de cette prise... Morokeï !

Morokeï détourna le regard vers son maître et hocha de la tête. Sans surprise, il fit un simple signe et deux gardes apparurent derrière le trône, conduisant la jeune femme que Théodora avait conduit jusqu'à son maître, sous ordre express de Orpheus. Il était également temps pour le nouveau Légat de faire entendre sa voix. Les gardes s'arrêtèrent à hauteur de Poseidon, ce dernier reprenant position sur son trône. Syn avait beau être une grande Prêtresse, ses pouvoirs étaient nuls face à ceux d'un dieu. Surtout quand ce dieu était réputé pour son intransigeance et son manque de pitié.

La Sirène Maléfique prit alors place entre Krosis et Théodora. D'un simple signe de main, il donna ordre à son frère de reprendre la place qui était sienne, ce qu'il fit sans sourciller. Les choses étaient claires. Ou presque. Et il comptait bien donner les explications nécessaires.

- Votre dévotion pour celui qui fut mon prédécesseur est tout à votre honneur, Théodora. Sachez toutefois que Orpheus n'a pas respecté l'intégralité des ordres de notre Seigneur. La mission qui était sienne était de rapporté Syn et d'informer également le Prophète d'Arès de cette prise de guerre, afin qu'il sache que cette femme était désormais en notre possession. Mais il apparaît comme évident qu'il s'est gardé d'en parler, congédiant même les Berserkers d'Arès alors que ceux-ci avaient prêtés leurs forces pour notre vendetta. Il avait certainement de bonnes raisons de le faire. Toutefois, on ne va pas à l'encontre d'un ordre de notre Empereur. Non seulement cela est intolérable mais en plus, par son action absurde, il a mit en péril les relations entre Poseidon et Arès ! Comment croyez-vous que le Prophète réagira en apprenant la capture de la Prêtresse ? Car il l'apprendra, c'est une évidence... Les Ases remueront ciel et terre pour la retrouver. Et s'ils ne sont pas encore dangereux, nul doute qu'une alliance - même temporaire - avec d'autres forces pourraient nous porter préjudice. Notre amitié temporaire avec Arès est plus importante que jamais. Car aussi puissants que nous soyons, tant que le projet de notre Seigneur ne sera pas en place, nous ne pourrons contenir les armées d'Athéna, d'Hadès et de Arès en même temps... Je me dois de rattraper cette faute.

Il avait énoncé des faits. La fierté voulait qu'on remporte la victoire seule. Mais la logique était tout autre : pour le moment, Poseidon se servait de l'alliance avec Arès pour obtenir ce qu'il désirait. Syn n'était que la première étape de son plan. Et il était donc encore trop tôt pour se séparer d'un apport militaire comme celui de son neveu Arès. Les Berserkers avaient participé activement à la victoire contre les Ases et renier ce fait serait idiot. Syn sous contrôle, les Marinas obtenaient la garantie que leur territoire progresserait. Les pôles avaient déjà commencé à fondre. Tournant son regard vers son maître, il comprit qu'il devait également énoncer son nouvel ordre. Que cela plaise ou non aux Marinas présents n'était que le cadet de ses soucis. D'ailleurs, il était étrange de ne pas voir ceux auxquels il pensait. L'Albatros et l'ancien Kraken étaient absents. De même que le nouveau... Agir vite, voilà ce qu'il fallait.

- Poseidon est également revenu sur la grâce qu'il avait accordé aux anciens Oracles d'Apollon. Garder ces hommes et ces femmes à son service est trop risqué. Qu'on aille me chercher immédiatement ces derniers, qu'ils se présentent devant notre seigneur pour mourir comme ils auraient du le faire initialement ! Que cela servent d'avertissement à ceux qui oseront aller à l'encontre des ordres...

Plusieurs soldats quittèrent la pièce précipitamment, laissant les Marinas et les Généraux sur place. Il n'était pas encore de leur devoir d'y aller. Attendre et écouter Poseidon était pour le moment leur seule et unique mission. Et à ce propos, leur Seigneur s'adressait une nouvelle fois à eux.

- Vous qui avez déjà sondé les défenses du sanctuaire d'Athéna, dites moi s'il vous parait possible de capturer le Grand Pope et de repartir avec lui !

Une ébauche de plan. Poseidon ne pouvait actuellement pas quitter les fonds marins, accaparé qu'il était par la défense de son territoire. Les titans étaient de retour et ils n'étaient pas les seuls. Ainsi, il devait encore laisser ses armées agir à sa place. Et s'ils parvenaient à capturer le Grand Pope, alors la victoire leur appartiendrait ! Sur ce point précis, Morokeï ne pouvait pas lui répondre. Les autres Généraux oui.

La Nouvelle Ère

feat. Marinas

Le vent souffla dans ses cheveux, son parfum délicat de brise marine l'arrachant à ces visions du passé. Cela ne faisait que très peu de temps, mais l'ampleur des changements était telle qu'il aurait cru à une éternité. Être témoin de ce qui les avait initiés lui donnait l'impression d'avoir pris plusieurs années en une seule nuit quand il avait finalement trouvé le sommeil, épuisé à force de se perdre dans ses pensées. La fatigue se lisait sur ses traits, mais pas autant que l'indifférence qu'il s'efforçait d'y inscrire pour ne rien laisser paraitre de son malaise. À chaque fois qu'il voyait ses mains, il se souvenait encore de la manière dont il avait lâché sa faux, dont elle était partie en fumée au propre comme au figuré. De la façon dont il était resté sur place, incrédule, sans pouvoir agir. Pieds et poings liés. Et à revoir le corps d'Orpheus, réduit à l'état de pantin désarticulé à peine conscient, sa culpabilité s'en trouvait décuplée. S'il n'avait pas ouvert cette faille dans son esprit, son soi-disant successeur n'aurait pas pu s'y engouffrer. Il aurait pu retourner la situation à lui seul pour peu qu'il s'en soit donné les moyens, mais était resté pantois dès lors que le nom de Poséidon avait surgi dans la conversation. Nul besoin de preuves... Ils auraient aussi bien pu mentir qu'il les aurait suivis les yeux fermés, et il ne se l'était pas pardonné depuis lors.

Néanmoins, il avait été en mesure d'y trouver une explication : la peur. Pour peu qu'ils aient dit vrai, s'opposer à leur volonté voulait aussi dire faire entrave à la justice de Poséidon et ainsi se mettre en danger d'exil, si ce n'est de mort. Pour lui, cela n'aurait pas fait grande différence. Il n'avait plus d'autre demeure que le fond de l'océan, en être expulsé et séparé de Kyara par la même occasion l'aurait condamné. En se rendant à cette réunion, il avait pu être fixé. Il avait à présent la certitude que ce n'était pas du bluff pour la bonne et simple raison qu'il avait avec sa soeur constitué l'escorte du Dieu des Mers jusqu'à son territoire. Sa puissance s'était depuis stabilisée, preuve incontestée que ce corps n'avait plus de mortel que sa chair. Son âme, elle, était d'essence divine. Mais si être en présence de leur divinité était un grand honneur, le Général des Lyumnades plaçait toute sa concentration sur les deux hommes, qu'il ne pouvait s'empêcher de voir comme des intrus. À l'abri des regards, il serra les poings : de plus amples explications seraient nécessaires pour digérer ce qui à ses yeux n'était rien d'autre qu'un vulgaire coup d'état. Il aurait cru Poséidon plus miséricordieux, et qu'il agisse de cette manière allait le forcer à revoir ses positions. Par bonheur, il arrivait à temps pour empêcher une catastrophe.

- Kryo des Lyumnades, Protecteur du Pilier de l'Océan Antarctique.

Fort d'une vitesse prodigieuse, il s'était déplacé entre les Marinas pour arriver auprès de Théodora et lui poser une main sur l'épaule. Ce n'était qu'une illustre inconnue pour lui, mais il avait pu voir de ses propres yeux de quoi cet homme était capable et le provoquer ouvertement la mènerait inéluctablement à un sort tragique. Un regard de connivence devrait suffire à lui faire part de sa réticence à la voir se mettre en danger, lui intimant sans un mot ce que Sephios n'avait pas hésité à lui dire à voix haute. Dans son iris, on pouvait lire l'appréhension, l'incompréhension surnageant d'un profond marasme de sentiments étranges et contraires. Avec cette apparition, il arrivait juste à temps pour le discours tenu par Poséidon, dont la voix puissante lui donna l'impression de faire trembler le sanctuaire sous-marin. Avant qu'il n'ait pu demander de quel crime Orpheus s'était rendu coupable, son prétendu héritier lui apporta la réponse attendue. Ainsi, c'était pour une raison si futile qu'on avait condamné un homme à un état pire que la mort ? Car c'était à cela qu'était contraint le malheureux, prisonnier de son propre corps sans espoir d'évasion autre qu'une exécution sommaire.

Sans doute son avis était-il biaisé par le peu d'affection qu'il avait pour les Berserkers d'Arès, qu'il ne voyait que comme des sauvages altérés de sang sans autre passion que la mort et la destruction. Et même si ce portrait était un rien caricatural, il n'était pas si loin de la vérité. Sans que nul ne puisse s'en rendre compte, il serra les dents, sa prise sur l'épaule de l'Hippocampe se faisant plus ferme sans qu'il ne l'ait voulu. Dès lors qu'il s'en aperçut, il ôta la main pour qu'elle ne puisse noter ce détail, mais sans doute était-ce déjà fait. Fort heureusement, elle était la seule à le pouvoir... Quand Poséidon s'adressa à ceux qui s'étaient attaqués au Sanctuaire, ce qui le concernait directement, il se sentit obligé de répondre. L'humeur n'y était pas et le simple fait d'ouvrir la bouche lui donnait une folle envie de crier à l'injustice, mais il réprima ses sentiments personnels pour n'offrir qu'une réponse formelle. Mais avant d'articuler la moindre syllabe, il prit le temps de s'éloigner et de se mettre à l'écart – à se tenir trop près de Morokeï, il aurait fini par avoir du mal à dissimuler son animosité.

- Je pense sincèrement que ce ne sera pas possible. Le Sanctuaire est réputé imprenable depuis très longtemps. On peut peut-être réussir à passer les douze maisons mais pas sans subir de lourdes pertes qui feraient rapidement tourner l'assaut en notre défaveur. Il n'aurait plus qu'à nous achever quand nous serons arrivés tout en haut. Puisque c'est également le chevalier du Sagittaire, il peut aussi se trouver dans sa maison mais ça en fait tout de même huit à franchir et nous n'y arriverons pas même avec l'aide des Berserkers. D'ailleurs, il ne faut pas oublier que contrairement à la prêtresse, c'est un combattant choisi parmi les douze Chevaliers d'Or. Je n'ai pas fait très attention au Grand Pope mais je ne pense pas qu'il se laissera capturer aussi facilement, il préférera sans doute mourir que de tomber entre nos mains. Et puis nous avons déjà la grande prêtresse, si les Saints et les Ases nous attaquaient en même temps pour les récupérer nous ne serions pas assez nombreux pour les arrêter... Ils pourraient même en profiter pour détruire les piliers et nous n'aurions plus qu'à dire adieu au sanctuaire sous-marin. Bien sûr, ce n'est que mon avis...

Théodora allait réellement refroidir l'homme masqué mais Séphios s'interposa dans un premier temps. Pourquoi s'opposait-il à elle ? Cela n'avait aucun sens. Aucune explication ne pouvait justifier pareil traitement et lorsque celles-ci vinrent, la bretonne ne fut toujours pas convaincu. Ne pas dévoiler la Prêtresse méritait-il cela ? Au contraire, pour avoir réussi sa mission, il aurait du recevoir les louanges et au lieu de ça ... Était-ce vraiment ce monde là qu'elle voulait protéger de sa vie ? Non, assurément, non mais il était trop tard pour faire marche arrière.

Alors, comme elle le craignait, celui qui vêtait l'armure de la sirène maléfique était le nouveau légat. Même si la voix de son dieu était autoritaire, elle ne pouvait y consentir : c'était ridiculement trop démesuré. À l'instar de sa sentence menacée envers Nymphea. Mais la différence résidait justement dans l'application. Llyr avait été trop loin dans ses actes mais elle était mortelle et ne pouvait pas, par essence, contester un Dieu, c'est pourquoi elle s'agenouilla, son bras gauche rebourbé sur son ventre et son poing droit venant touché le sol, durement à la réception d'ailleurs.

- Oui, Majesté. J'ai compris.

Elle avait d'ailleurs ressenti l'effroi chez Kryo et son geste n'était pas passé inaperçu. Elle le remercia d'un léger hochement de tête dans sa révérence. Toujours à genoux, la bretonne scruta le dénommé Morokeï. Les Berserkers de Arès ? S'il était tous comme Siger, on ne pouvait pas compter sur eux. Et puis, tout le monde savait que c'était une alliance d'intérêt rien d'autres. Tout cela ne semblait que prétexte. D'autant qu'une simple remise en place aurait suffit, il aurait put revenir sur ses actions et dépêchés lui-même quelqu'un pour avertir. Si elle saisit longuement son regard, elle ne lui ferait pas la politesse de répondre, sa langue était venin et elle ne comptait pas s'y faire prendre.

- Pourquoi ne nous informer que maintenant pour les oracles ? Orphéus était-il plus important que ces plaies qui nous incommode depuis tant de temps ? J'ai croisé Augure ce matin. Vu son état, j'aurai pu l'arrêter ... Si je ne cautionne pas l'action à l'égard du légat, je me porte volontaire pour arrêter ces Apollinien, eusse égard de mon serment.

Augure n'était pas blanc mais au final, il n'avait pas totalement tort. Mais qu'importe, la bretonne était Générale et se devait d'accomplir son devoir. Mais, à vrai dire, la tournure des évènements ne lui plaisait guère.

- Morokeï, lorsque je me serai acquitter de cette tâche, si on m'y autorise, j'aurai à m'entretenir avec vous.

Théodora restait à genoux et attendait qu'on la congédie.

Morokeï notait mentalement le nom du Général Ajay. Sans doute que son âge le rendait sourd ou bien lent à la détente. Une remarque judicieuse lorsque l'on voyait à quel point certains Généraux restaient en retrait. Alors même qu'ils avaient été en première ligne. Pas un mot sur l'attaque du Sanctuaire alors même qu'il s'y était rendu personnellement. Mais le Légat saurait lui faire payer cet affront le moment venu.

Heureusement, c'est avec une attention extrême que Morokeï avait écouté le Général Kryo, celui-là même qu'il avait rencontré dans une situation assez particulière. A en croire son visage et sa façon de s'adresser ainsi à l'ensemble des Marinas et à Poseidon en particulier, nul doute qu'il n'avait pas oublié le châtiment de Orpheus. Si son intervention avait également calmé les pulsions de Théodora, ces deux là restaient sur leur garde. Oui, il allait devoir jouer intelligemment s'il désirait diriger cette armée. Mais plus que tout, il allait devoir régler quelques détails afin que tous comprennent ici qui était réellement leur ancien Légat. Ces Marinas comme ces Généraux, aucun ne connaissaient réellement Orpheus, il était prêt à le gager. Comment auraient-ils pu savoir en même temps ?

Mais il était encore trop tôt. Pour le moment, Kryo avait soulevé un point intéressant et en l'état, assaillir le sanctuaire revenait en effet à se suicider. Encore que, avec le concours des armées d'Arès, nul doute que le rêve n'en serait plus un. Mais pour cela, encore fallait-il que le Prophète n'ait pas vent de la supercherie concernant la Prêtresse. Ceux qui se dressaient devant lui n'arrivaient même pas à envisager la catastrophe d'une trêve annulée. C'était aussi pour cela que Poseidon l'avait sorti de son temple. Ses généraux lui étaient fidèles mais beaucoup ne comprenaient pas la nécessité de pareilles actions. Soit la peur de se salir les mains, soit la peur de se perdre en chemin. Des considérations qui étaient absentes du cœur de Morokeï.

Mettant donc de côté l'idée de Poseidon, Morokeï reprit la parole. Mais cette fois, il s'adressait directement à leur seigneur à tous avant de prendre le temps de répondre aux autres.

- Mon Seigneur, je crains que le Général Kryo ait raison. Il est encore trop tôt pour tenter quelque chose contre le Grand Pope en personne. Toujours entouré, il risque de ne pas être facile à surprendre. Surtout après les multiples attaques que le sanctuaire a subi. Je crois qu'il est préférable d'agir comme vous le souhaitiez réellement... Asservissons les Guerriers divins, profitons de l'alliance avec Arès et écrasons les disciples d'Athéna une bonne fois pour toute. Nous aurons alors le temps de voir ce que nous pouvons faire de votre frère, Hadès.

Poseidon écoutait et analysait les différentes remarques. Il ne fallait pas se montrer impatient en effet et ils avaient trop durement travaillé pour mettre en péril le plan initial par simple impatience. Il se rangerait de l'avis du Général des Lyumnades, ainsi que de celui de Morokeï. Quelque chose semblait tout de même perturber le dieu des Océans. Et son Légat savait très bien de quoi il s'agissait. L'essence même de Poseidon était répartie aux quatre coins du sanctuaire sous-marin afin de préserver ce territoire de l’ingérence des titans. Et des antiques créatures qui réapparaissaient sur la surface du globe. Cette défense l'occupait à temps plein depuis son arrivée.

- Nous ferons donc ainsi. Il te faudra aller à la Citadelle de mon neveu pour y rencontrer le Prophète. Et ce, dès que possible ! Il va me falloir renforcer la protection des piliers et pour cela, je vais avoir besoin de vous, Généraux ! Pendant l'absence de Morokeï, je veillerais personnellement à vous attribuer vos missions !

Inclinant la tête en guise de respect, Morokeï se tourna alors vers Théodora. Elle lui avait posé quelques questions mais c'était surtout qu'il la trouvait intéressante. Elle le haïssait certainement mais c'était là un jeu auquel il aimait s'amuser.

- Orpheus est un manipulateur hors pair et il est devenu Légat grâce à ce talent particulier. Pas étonnant alors que j'en fasse ma priorité, au regard de ce que je sais de lui... Vous êtes à cent lieux de savoir ce qu'il est capable de faire. Et si personne ici présent n'a remit en doute sa fidélité et sa foi en Poseidon, il ne doit pas pour autant être pardonné pour son acte. Un acte qui peut renverser le cours de la guerre, quoi que vous en pensiez. Mais je ne vous demande pas d'analyser mes raisons, ni de comprendre l'importance de son action, Général de l'Hippocampe. Un ordre est un ordre, vous n'avez pas besoin d'en savoir plus.

Étonnamment, même s'il n'appréciait pas employer pareil ton, Morokeï avait durcit sa voix. Dévoilant une facette de sa personnalité particulière. Il ne saurait souffrir d'une contestation quelconque. Pas après le travail épuisant qu'il avait abattu pour en arriver là. Si en comparaison de son frère, il était considéré comme le "gentil", il n'en restait pas moins un homme difficile à cerner, calculateur.

Mais alors qu'il allait poursuivre, les gardes envoyés précédemment pour aller chercher les deux anciens Oracles revinrent précipitamment. Selon leurs dires, et il n'y avait aucune raison de mettre leur parole en doute, ils avaient disparus. Mais plus grave encore, des cadavres avaient été retrouvés. Cette fois, ce fut Morokeï qui devança son Seigneur alors que dans son dos, Krosis partait en avant. Ces deux là n'avaient pas besoin de se concerter pour savoir ce qu'ils devaient faire. Là était la vraie force de leur équipe. L'homme masqué allait fouiller le sanctuaire dans le cas où ils seraient encore présents. Mais le nouveau Légat ne se faisait pas d'illusion. Ils avaient certainement prit la tangente.

- Général Théodora ! J'accède à votre requête. Retrouvez moi ces Oracles. La priorité est l'ancien Augure, Kahr. Nous le voulons mort ou vif... Bien que je préfère la première option. Je vais dépêcher d'autres chevaliers en renfort mais plus tôt vous partirez, plus grandes seront vos chances de le rattraper.

Son maître se saurait qu'être d'accord au vu de la colère qui commençait à gronder en lui. De plus en plus étouffante, la puissance de Poseidon augmentait terriblement. Et personne parmi cette assemblée ne pouvait remettre en doute les légendes sur les colères du seigneur des Océans. Quitter le temple. Retrouver ces lâches. Telles étaient les priorités. Et dans cet ordre.

- Cette réunion est terminée. Retrouvez moi les serviteurs d'Apollon au plus vite !

L'ordre était donné. Plus personne n'avait son mot à dire. Morokeï fut l'un des premiers à sortir. Retrouver Krosis et savoir ce qu'il avait remarqué, voilà la première chose à faire.

Citation :: RP terminé. Merci à vous. Pas de réponse nécessaire mais je doute que j'en aurai eu ^^

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