Sibérie : le parterre de Freyja [Mission Divine #3]

Le couperet est donc tombé, hier soir en réunion sur skype avec la quinzaine de personnes présentes pendant les 2h qu'a duré la discussion (qui ont dérivés sur 3/4 par la suite ^^).

En faisant le constat de la situation actuelle puis le bilan du …

Ici seront stipulées toutes les armures remises en libre service après la perte de leur détenteur.

Citation :: Libération d'Armure
Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser indéfiniment des armures en les mains de joueurs inactifs. À partir de deux …

Et voila, il est temps de vous faire part de notre nouveau projet...

One Piece ShinSekai RPG !

www.shinsekai-rpg.com

Un forum One Piece, depuis le temps que la team en parlait et avait l'idée en tête il était temps de franchir le cap. Bien …

Tu ne parlas presque pas durant le voyage, laissant l'exclusivité de la parole aux phrases assassines de part et d'autre. Malgré que tu sois une Guerrière Divine, tu portais une longue cape à fourrure. C'était plus pour l'aspect coquet que pratique, le froid n'avait que peu d'influence sur vous, enfants du Nord. Mais bon, vous n'en étiez pas insensible non plus.

Votre avancée aurait été dure sans votre force prodigieuse de chevalier : la neige s'élevait plus haut que vos genoux. Toi, tu étais bien incapable de dire si vous étiez loin ou proche de votre destination, la seule chose sûre était que vous vous trouviez dans la bonne région. Hélas la Sibérie n'était pas petite. Sortant de ton mutisme, tu leur offris un constat assez banal.

« Indéniablement, ces terres sont celles d'Odin. Je ne vois pas comment ces consanguins grecs pourraient venir jusqu'ici. Enfin, je ne crains pas leur venue : s'ils viennent nous leur offriront un long repos. »

Hati nous suivait sans trop de problème malgré la hauteur du manteau de neige. D'ailleurs celle-ci tombait finement, ce n'était pas une tempête et cela t'arrangeait, les autres aussi sans doute : vous évitiez de perdre un précieux temps. Chaque jour vous éloignait un peu plus de vos rêves et de l'espoir de récupérer Syn et cela, c'était impensable. Les Asès ne survivraient pas à cette épreuve, la Prêtresse devait revenir où notre monde serait définitivement perdu.

« Bien, Máni, je pense que c'est à toi de prendre le relais, suis ton instinct et tes sens. »

Toi, Alwine, n'avait aucune idée de l'endroit où pouvait bien se trouver le parterre de Freyja. Garder la tête du groupe ne te serait alors d'aucune utilité, il était temps que Máni et ses dons de pistage entre en jeu. Non, vraiment, sur le papier, tu avais monté une excellente équipe.

« Quoi qu'il arrive, nous ramèneront un joyau ancien à Asgard mais espérons que la puissance de l'artefact n'était pas temporaire. Svein, sais-tu si, par le passé, nous avons déjà tenté de retrouver des objets anciens afin d'utiliser leurs vertus ? Mes livres n'indiquent rien et j'imagine que nous sommes pionniers en la matière. »

Noble comme toi, Svein était l'un des rares à pouvoir prétendre à des écrits que tu n'aurais pas. Peu probable mais possible. La bibliothèque du Manoir était immensément grande. Un des rare lieu de savoir en Asgard. Tu en étais fière, certains bouquins ne figuraient plus à l'état d'original. Ceux-là, trop vieux, étaient exposés dans la bibliothèque souterraine, inaccessible sinon par le chef de ta Maison. Avant d'envoyer un livre là-bas, vous vous assuriez deux copies. Donc, plus les années passaient, plus vous accumuliez sans jamais perdre la moindre information.

Chaque seconde du voyage qui nous avait menés jusqu’en Sibérie m’avait parue plus insupportable que la précédente. La raison ? La présence de Svein, naturellement, qui m’était tout simplement insupportable. Entendre cet imbécile prétentieux se la ramener à la moindre occasion était particulièrement irritant et ne faisait qu’entretenir ma colère et ma haine envers lui. Sans cesse, je devais me raccrocher à ce qui m’avait fait me justifier mon investissement dans une telle entreprise : le fait que plus que jamais, Odin comptait sur moi. La perte de la Prêtresse avait terriblement affaibli Asgard, et il nous fallait réagir le plus promptement possible pour remédier à cet état de faiblesse, qui ne pouvait pas durer indéfiniment. Et puisque ma part de responsabilité dans l’enlèvement de Syn était des plus élevées, puisque j’avais choisi de châtier l’immondice qui me servait d’allier quand j’aurais pu défaire le Légat, je me devais de faire tout mon possible pour me racheter aux yeux des autres guerriers – mais surtout aux yeux d’Odin. Même si supporter cette immonde vermine de Svein était une tâche particulièrement ardue…

La toundra sibérienne dans laquelle nous étions arrivés n’avait rien à envier à celle d’Asgard. Tout y était : neige immaculée et épaisse, températures polaires, blizzard qui allait et venait sans cesse. Ces facteurs rebutaient sans aucun doute la plupart des voyageurs, et seuls les plus téméraires, ainsi que quelques tribus nomades, osaient pénétrer et tenter de traverser ces milliers d’hectares de steppes neigeuses. Aujourd’hui, pour trouver cet artefact qui renforcerait nos chances de prendre notre revanche sur Poséidon et ses marinas, nous serions de ceux qui pénètrent la toundra. Mais après tout, avions-nous une seule raison de la craindre ? Guerriers du nord, nous étions habitués au froid et aux privations ; et puis nous étions des élus divins. Nos corps, grâce aux armures divines d’Odin, étaient capables d’encaisser bien plus que ne le pouvaient ceux des simples mortels.

Lorsque la guerrière de Munin, qui jusqu’ici s’était imposée comme leader de notre trio – après tout, c’était à elle que nous devions cette initiative – s’arrêta finalement pour se mettre à parler, je compris qu’elle nous avait menés ici sans réellement savoir où elle allait. Cela m’irrita quelque peu, et mes poings se serrèrent alors durement, mais pouvions nous réellement la blâmer de ne pas connaître avec précision l’emplacement d’un artefact légendaire et antédiluvien ? Non… elle nous avait conduits jusqu’ici dans l’espoir que nos capacités puissent nous permettre de localiser l’objet. Mais cela ne se ferait pas d’un seul coup.

Me concentrant tout particulièrement sur mon odorat largement plus développé que celui d’un humain normal en raison du lien qui m’unissait à Hati, je tâchai d’identifier une quelconque odeur pouvant nous signifier que des créatures vivantes, ou des objets à l’odeur inhabituelle, étaient dans les environs. La tempête qui faisait rage ne m’aidait pas plus qu’elle n’aidait mon frère ; néanmoins, au bout de quelques minutes d’intense concentration…

L’as-tu sentie, mon frère ?

L’odeur de la charogne. Je l’avais sentie, en effet. Pratiquement imperceptible, mais elle était bien là. J’en informai immédiatement mes coéquipiers – venais-je vraiment de considérer Svein comme un équipier ?

Il y a quelque chose, là-bas… un ou des cadavres. Suivez-nous !

Je pris aussitôt la tête du petit convoi, Hati à mes côtés, et nous eûmes tôt fait d’atteindre une zone où la neige, en maints endroits, était tachée de sang. Et des cadavres humains, visiblement des membres isolés d’un clan nomade, gisaient sur ces sombres auréoles. En m’approchant pour étudier les cadavres, intrigués, je ne pus m’empêcher de notre la présence de plusieurs larges orifices circulaires parmi les blessures parsemant le corps des cadavres, où quelque chose semblait les avoirs traversés de part en part. Quel genre de prédateur était capable de causer de tels dommages à ses proies ?

Me relevant pour faire part de mes observations à Alwine et Svein, je n’eus que le temps de commencer :

Les corps sont encore chauds.

Ou plutôt, ils n’étaient pas encore congelés. Dans un tel endroit, c’était du pareil au même.

Restez s-

Brutalement, je m’interrompis tandis que mes poils se hérissaient et qu’un grognement sourd sortait de la gorge de mon frère. Nous l’avions sentie au même moment : une odeur forte, musquée, très proche. Une odeur de prédateur. Comment avait-elle pu nous échapper jusqu’à maintenant ? C’était ce maudit blizzard qu’il fallait remercier…

L’origine de l’odeur nous fut bientôt révélée, me laissant coi. Une meute d’animaux plus gros que des loups, à l’aspect plus puissant et noble, et surtout aux deux longes défenses dépassant de chaque côté de leur gueule – similaires à celles que je portais sur mon casque – nous encerclait. Mais quelque chose n’allait pas... si ma culture n’était pas bien grande, j’avais tout de même appris que l’animal représenté par l’armure de Zeta Prime était une espèce éteinte depuis bien longtemps, représentant l’un des plus puissants prédateurs que la Terre ait porté.

Mais alors, comment expliquer le fait que nous étions entourés par une meute de smilodons ?

La chasse a commencé…

Déjà, mon rythme cardiaque s'accélérait tandis que mes lèvres se retroussaient légèrement, dévoilant mes canines hypertrophiées. La Bête se réveillait...

Durant leur trajet, Svein resta étonnement calme. Même envers le colosse voyageant à ses côtés. Evidemment, ce dernier n'avait pas perdu de temps pour répondre à la remarque lancée par le Delta. Et lui s'était contenté de sourire. A ce qu'il voyait, le blond était toujours fidèle à lui-même et était donc toujours quelqu'un disposant de certaines qualités qu'il appréciait grandement. Cet homme était toujours, sans hésitation possible, le pion que le fourbe voulait le plus exploiter, même s'il était conscient que le défi pourrait être important. Heureusement, il avait l'avantage de l'intelligence, il n'y avait pas de doute à ce sujet...
Pour le moment, le jeune Guerrier se laissait guider. Il laissait cette Alwine faire à sa façon. C'était son idée, elle s'était certainement renseignée un minimum et en savait donc forcément plus que ceux à qui elle avait demandé de la rejoindre. Du moins c'était le plus logique, mais il semblerait qu'elle même se retrouve maintenant au point il fallait improviser. Ce qui, dans un sens, était évident. Si tout le monde savait où se trouvait un tel trésor avec précision, il serait déjà en leur possession. Au moins, elle semblait avoir une piste, alors pourquoi se plaindre ?

Lorsqu'elle demanda à la Bête de prendre le relais, je le vis se crisper quelques instants. Aurait-il aimé qu'elle nous conduise directement à destination ? Cela me fit sourire. Typiquement le genre de personne à vouloir qu'on lui indique un point et qu'il s'y rende sans poser de question. C'était pour ça que je l'aimais bien ce petit. Pour ça et ses capacités, évidemment. Et, tandis qu'il mit en oeuvre ces derniers, je me tournais vers la guerrière, afin de répondre à son interrogation.

- Rien dans les écrits de mes ancêtres ne l'indique en tous cas. Mais l'utilisation des reliques de nos Dieux semblait ne pas être une chose que notre peuple appréciait. Regarde l'exemple de Balmung...
Ceci dit, il serait peut être temps de faire bouger les choses si nous voulons que notre peuple ne fasse que subsister...

Car, au final, tel était le danger. A ce rythme, notre royaume entier risquait de disparaître. Et, mine de rien, cela ne m'arrangeait pas vraiment. Je n'avais pas d'attache particulière envers ce lieu, je n'avais pas forcément envie de le défendre envers et contre tout. Mais j'avais simplement besoin de lui car seul je ne pouvais rien. Et vu ma position, il n'y avait pas de lieu pouvant plus facilement être exploité que celui-ci, tout simplement...
Je fus tiré de mes pensées par Máni nous indiquant la présence de cadavres. La première chose à laquelle je conclus ? Qu'on s'approchait en effet de la destination de notre périple et qu'il était gardé. Freyja posséderait donc un corps de guerriers simplement pour la défense de son collier et elle ne les prêtait même pas au reste d'Asgard ?

Bien rapidement Svein fut détrompé. Et l'expression narquoise qu'il gardait bien souvent laissa place à une véritable surprise, qui était l'une des choses qu'il évitait le plus de montrer car il ne pouvait paraître déstabilisé. Les bêtes qui les attaquait n'existaient plus, tout simplement. Il était impossible qu'elles se trouvent réellement en face de lui. A moins qu'une quelconque divinité n'ait cherché à les protéger. Et, à ce moment, il se dit qu'il s'agissait des gardiens posés en ce lieu par la déesse. Ce qui était moins efficace que des guerriers mais plus facile à "entretenir" peut être.
Avec plaisir, le Delta se rendit compte que leur propre Bête semblait être en bonne forme. En fait, il était fort possible qu'il soit capable de s'occuper des ces animaux seul. Après tout, ils ne représentaient pas un réel danger. Svein pensa réellement à ne pas intervenir. Il n'en avait certainement pas besoin.
Mais en même temps, une telle occasion ne se représenterait pas.

- Eh, Máni ! Fais gaffe à pas tuer ceux que je vais neutraliser, j'aimerai bien pouvoir les observer de plus près. Et vivants !

Sourire aux lèvres, il concentrait son Cosmos. Seuls les plus puissants adversaires pouvait empêcher à l'emprisonnement de son améthyste. Les autres intégraient bien souvent sa collection. Mais, en cette instant, il n'avait qu'une idée en tête. Empêcher les prédateurs d'attaquer afin de profiter cette occasion unique de voir de tel animaux vivants. Pendant un instant, il en oublia presque leur mission. Pendant un instant seulement, puisque, après avoir enfermé un des animaux et en esquivant l'assaut d'un autre, il se tourna vers la guerrière.

- Au fait, vu que tu t'es renseignée un peu... Tu avais juste une idée de la destination ou tu en avais appris un peu plus ? Car si tu savais qu'on allait tomber sur ça, ça aurait été sympa de nous prévenir. En fait... Ça aurait sympa de dire tout ce que tu as appris !

Svein n'aimait pas avancer dans l'inconnu. A ce sujet, il n'y avait pas de doute possible. Surtout lorsque l'inconnu en question le menait droit dans les crocs d'un dangereux prédateur étant sensé ne plus exister. Certes, il avait sa propre version de cette même bête à ses côtés, mais quand même...

Máni prit donc la tête avec une certaine irritation, pensait-il que pareil trésor puisse nous être donné si facilement ? Si cela avait été le cas, tu te serais rendue seule maîtresse du lieu et aurait limiter l'honneur de l'exploit à ta seule personne. Mais cela était impossible, la réunion des asès avait au moins mis en avance le fait qu'il fallait agir de concert. Oh non, ce n'est pas cette réunion qui t'avait poussée à collaborer mais peut-être t'avait-elle été profitable pour obtenir Máni dans l'entreprise.

Mais le blond ne s'exprima pas, se contentant de pister, mais ses poings s'étaient suffisamment serrés pour que cela ne t'échappe pas mais tu ne pouvais pas lui en vouloir : c'était un homme de réaction. Il avait le sang chaud et son impulsivité n'avait rien de réellement méchant. Svein te parla alors de ses propres connaissances, tu étais d'accord avec lui.

« Oui, je sais. Mais hélas nous ne côtoyons plus nos Dieux et ce n'est plus une nouvelle de dire que Syn ne peut plus nous transmettre les mots d'Odin. C'est pourquoi nous devons nous même toucher ce qu'ils ont daignés nous laisser. Je tiens à mon image, mais la damnation ne me fait pas ciller si cela permet un avenir pour notre peuple. »

Quelques minutes plus tard, Máni nous averti d'un danger. Tu te mis en garde mais quelle fut ta surprise lorsque tu vis ces tigres à dents de sabre. C'était impossible. Qui pouvait bien être l'auteur de ces illusions ? Et pourquoi reprendre des animaux préhistoriques et disparus. Enfin, qui pourrait avoir les connaissances nécessaires pour connaître ces animaux ? Tu te précipitas vers l'un d'eux qui te sauta dessus, tu fermas les yeux mais tu sentis la plaque de ton avant-bras attaquée par ces longues dents. Ce n'était pas une illusion !?

« Svein a raison ! Nous devrions en ramener plusieurs espèces. Je ne pense pas que nous ayons besoin de les tuer, contentons nous des les mettre K.O. Nous sommes suffisamment puissants pour ne pas les craindre. »
Feather's Rain

Lentement, tu t'élevas, recroquevillant tes mains contre toi. Aussi doucement, tu tournas en rond et tu enclenchas une pluie de plume frappant les articulations de ces bêtes. Ce ne serait qu'une broutille pour un chevalier, facile à éviter mais pour un animal, cela le priverait de ses déplacements et l'épuiserait. Épuisement dont tu ne parviens pas encore à affecter tes homologues. Combinant leurs efforts, les trois guerriers divins parvinrent facilement à calmer la furie de ces bêtes mais peut-être n'était-ce qu'une meute parmi tant d'autres ? Svein te fit alors une piquante réflexion dont il avait le secret.

« Je vous ai en grande partie dit tout ce que je savais, Svein. Le reste n'est qu'oubli de ma part. Et non, je suis désolée. Ces animaux sont censés être morts et enterrés ! C'est réellement intriguant qu'ils puissent toujours exister. Je suis d'accord avec toi sur le fait qu'il faille en garder quelqu'un et puis, qui sait, s'ils sont réellement les gardiens de Freyja, nous pourrions alors les joindre à la défense d'Asgard. Mais le tout est de savoir s'ils ont bel et bien été dompté pour protéger cet artéfact, si c'est le cas, l'avenir ne peut être que souriant aux Guerriers d'Odin et ... particulièrement à nous. »

Tu t'agenouillas alors et caressa doucement l'un de ses animaux, puisant lentement son énergie. Ton œil vert le pénétra alors lentement, à ses yeux félins, des milliers de corbeaux apparaissaient, il appartenait à ton monde à présent. Ses connaissances étaient tiennes. Pour les deux autres guerriers, tu ne faisais rien de plus que de le caresser et de le regarder. Mais ils devaient se douter que je n'étais pas une adolescente devant un gros chat et que j'avais d'autres desseins. Svein en tout cas.

Il faisait autrement plus froid. Tu vis de nombreux animaux du passé et lentement, cela s'effaça, des milliers d'années de vide pour réapparaître il y a quelques mois, il n'y avait pas que cette meute et ils tournèrent autours d'un territoire délimité. Lorsque tu reviens à toi tu secouas ta tête doucement. La vie de guerrière était parfois trouble. Tu tapotas doucement le flanc de la bête et te levas.

« J'en sais davantage. Peut-être l'avez vous ressenti au travers de vos propres perceptions mais ... Une chose est certaine maintenant, ces bêtes ne sont pas uniquement liées à l'artéfact car elles ont bel et bien disparues pour réapparaître assez soudainement. J'ai compris qu'ils parcourent un territoire restreint de cette immense contrée. Nous sommes donc rentrés en ces terres. Selon toute logique, notre objet devrait se trouver au centre du territoire. Que ressens-tu vers là ? »

Dis-tu à Máni en pointant le sud-ouest. C'était vers là que se situait le centre des visions. Ta sœur cadette aurait bien été utile, au final. Mais tu ne faisais pas encore confiance en ses compétences martiales pour l’inciter à s'aventurer si loin dans le territoire d'Odin. Si tu avais vu juste, il serait facile de ressentir pour Máni de la végétation, même en profondeur. Ce que vous ne saviez pas encore c'est que le parterre de Freyja avait été réveillé sous l'effet de Chronos.

Les bêtes n’eurent pas réellement le temps de s’approcher de nous. Tandis que Svein et Alwine relâchaient leurs pouvoirs pour tuer – ou tout au moins neutraliser, d’après ce que j’avais cru comprendre – je me jetai, toutes griffes dehors, sur l’une des bêtes, et Hati fit de même. Grâce à ma force herculéenne, je vins rapidement à bout de ma première cible, brisant net sa nuque tandis que mon frère canin sautait à la gorge de l’un des animaux, engageant un terrible combat à mort.

Trois des bêtes m’entourèrent alors et décrirent un cercle autour de moi, qu’elles resserrèrent de plus en plus. Un geste vain… lorsque le premier sauta soudainement sur moi, la gueule grande ouverte, et prêt à planter ses immenses crocs dans ma chair, je le cueillis en vol, plantant mes longues griffes acérées droit dans son cœur. Le sang coula le long de mon bras, tachant ma cape de fourrure immaculée, alors que la bête libérait son dernier souffle. Les deux autres bêtes connurent un destin similaire, et je pus alors reporter mon attention pour Hati pour constater que son pelage était ensanglanté et couvert de blessures. Mon frère était en difficulté face à ce fauve d’un autre âge. Mais il n’était pas seul. Courant à toute allure sur le tigre à dents de sabre, je le saisis au vol alors qu’il s’élançait sur Hati pour lui porter un coup de patte ravageur, et la bête et moi nous écrasâmes au sol, faisant quelques roulés boulés dans la neige. Finalement, je me retrouvai sous la bête qui s’apprêtait à me planter ses crocs dans la gorge. Mais je réagis prestement ; mes griffes lacérèrent son abdomen pour l’ouvrir de bas en haut –littéralement – et la vie de la bête s’envola alors que ses entrailles se répandaient dans la neige.

Débarrassé du poids qu’il constituait, je me relevai tandis que Svein et Alwine menaient leurs propres analyses sur les prédateurs qu’ils avaient abattus ou neutralisés, selon les cas. Et alors que Hati léchait ses blessures, le verdict de leurs investigations fut révélé. La guerrière de Psi avait apparemment découvert, vraisemblablement en investissant l’esprit de l’une des pauvres bêtes, que quelque chose devait se trouver non loin de là. Au sud-ouest, en toute vraisemblance. Et encore une fois, c’était à moi d’entrer en scène…

Déployant encore une fois complètement mes dons de pisteur, et ayant cette fois une direction dans laquelle les orienter, j’eus tôt fait de noter la présence d’une chose particulièrement étrange au sud-ouest. Je ne pouvais déterminer sa nature exacte, ni même faire des hypothèses. Cela me semblait seulement très peu naturel. Encore une fois, je fis part de ma découverte à mes compagnons :

Il y a quelque chose par là-bas. Avançons prudemment. Il faut que nous voyions de quoi il s’agit, car je ne peux pas pour l’instant déterminer sa nature…

A nouveau, nous affrontâmes l’impitoyable blizzard, avançant lentement mais sûrement vers le sud-ouest. Au fur et à mesure que nous avancions, il me sembla distinguer une grande forme sombre, qui semblait gagner en netteté – et en taille – à vue d’œil. De quoi pouvait-il bien s’agir ?

Lorsque nous arrivâmes suffisamment près pour enfin distinguer de quoi il s’agissait, j’étouffai un juron. Devant nous se dressait une sorte de jungle. Des arbres immenses et vigoureux s’élançaient vers le ciel, la végétation était particulièrement touffue et dense. Et il y avait assurément quelque chose qui n’allait pas avec cette forêt sauvage. Elle n’avait vraiment pas sa place en un lieu comme celui-ci. Quelle que soit son origine, elle n’était pas naturelle, et cela ne me disait rien qui vaille. Et pourtant, je le sentais, la clé de notre quête s’y trouvait peut-être. Nous devrions donc y pénétrer… restant silencieux, je laissai mon regard courir de l’un à l’autre de mes équipiers, attendant que l’un d’eux émette un quelconque commentaire sur ce que nous venions de découvrir.

- Le destin ne semble que rarement sourire aux Asse si on ne le force pas... Evitons d'espérer que ce soit aussi semble.

Une légère remarque souriante tandis que cette échauffourée se terminait. Le colosse avait fait... Et bien il avait été lui-même. Tout en force, sans pitié. Il était bien un véritable guerrier. Contrairement à Alwine qui était décidément beaucoup plus proche de Svein qu'il aurait pu le penser. Ainsi il n'était plus le seul capable de réfléchir dans cette antre de fous qu'était l'Asgard. Dans un sens, c'était rassurant. Dans l'autre, cela voulait dire qu'il faudrait qu'il fasse attention à ne pas la lâcher des yeux. Il ne manquerait plus qu'elle se mette à comploter contre lui et sa position pourrait être plus dangereuse qu'avec simplement ces imbéciles qui montraient publiquement leurs avis.
Puis il l'observa faire. Caressait-elle réellement cette bête ? Le Delta en doutait. Cela n'avait aucun sens. Et cela voudrait dire qu'elle n'avait donc en vérité aucune intelligence. Ce qu'elle faisait en vérité, il ne pouvait le savoir. Pas maintenant. Donc il se préférait d'attendre et de voir ce qu'elle voudrait bien leur expliquer. Chose qui vint rapidement. Plus ou moins. Elle leur apprit au moins que ces bêtes n'étaient pas là depuis toujours, que leur absence de cette planète était une vérité. Et si leur présence était bien liée à l'artefact...

- J'aurai réellement préféré qu'elle disparaissent... S'il s'agit bien des gardiens, ils ont dû s'éveiller pour une très bonne raison. Nous ne sommes peut être pas les premiers...

Cette hypothèse, à ses yeux, en valait une autre. Voir était la plus probable. Quelque chose avait déclenché leur éveil. Quoi donc ? Il ne pouvait pas le deviner. Mais il n'y avait aucun doute qu'il allait obtenir la réponse tandis qu'ils se remirent en route. Conscient qu'il se pouvait qu'ils se fassent de nouveau attaquer, Svein préféra ajouter une précaution supplémentaire en plus du flair de leur toutou. Il libéra son Cosmos parasite, qui commença à se nourrir de la vie l'entourant. Sauf celle de ses compagnons, trop puissants pour subir ce maléfice ainsi. Mais les bêtes, elle...

Je ne ressentis rien jusqu'à ce que nous parvenions devant ce qui devait être notre plus grande surprise. A côté, même le retour d'anciens prédateurs n'était rien. Car, en un tel lieu dominait par le froid, une jungle comme celle se trouvant devant nous ne pouvait exister. Ou, du moins, cela serait connu. Je fronçais les sourcils car tout cela me semblait de plus en plus étrange. Evidemment, je pensais à la protection de Freyja. Cela me semblait logique. Mais...
Le goût n'était pas le même. Chaque vie que j'aspirais avait son propre goût, m'apportant suffisamment de renseignements. J'avais, par exemple, appris que quelque soit le lieu, la terre avait une saveur commune, subissant simplement quelque variation. Là, c'était différent. Comme si...

- Cette forêt est jeune. Epargnée par le temps. Même si une déesse avait protégé cette endroit de la disparition, chose dont nous serions certainement au courant, cela ne changerait pas le temps d'avoir une emprise. Comme les bêtes, cette jungle et revenue dans notre monde soudainement. Et si je pourrai comprendre que la présence d'intrus réveille des gardiens, quel serait l'intérêt de faire de même avec une jungle entière ?

Et, s'il y avait bien une chose qui était certaine, c'était le fait que le jeune tacticien n'aimait guère ne pas comprendre. Le savoir était le pouvoir. En l'absence de ce savoir, il avait l'impression de ne possédait aucune force, contrairement aux imbéciles comme le Zeta Prime qui n'avaient pas à se soucier de ça.
Ainsi, ce fut avec prudence qu'ils continuèrent leur chemin. Avec un peu d'observation, il était possible de voir que deux choses se mêlaient en vérité. La jungle dans laquelle ils se trouvaient, et des ruines de ce qui pouvait ressembler à un village ayant été ravagé par cette soudaine nature. Chose confirmée encore une fois par la vitalité qu'il aspirait, qui se faisait de plus en plus oppressante. Des pouvoirs bien supérieurs aux siens étaient à l'origine de cela et s'en approcher l'épuisait.
Si bien que, à un moment où il manqua de trébucher, il arrêta son oeuvre parasite. Respirant avec force, il prit, tant bien que mal, la parole.

- Il nous faut faire attention... Quoiqu'il se passe ici, ce n'est clairement pas l'oeuvre d'un homme. Espérons simplement que cela soit bien une épreuve de Freiya.

Le sourire qu'il esquissa était loin d'être confiant. Il doutait réellement de l'implication de leur déesse. Tout comme il doutait que les choses se déroulent aussi facilement. Les smilodons étaient-ils réellement la seule chose qui allaient se dresser devant eux ? Où bien n'était ce qu'une entrée en la matière ?
A ce moment, chose rare pour quelqu'un préférant ne pas dépendre des autres mais les utiliser, Svein se mit à espérer qu'ils croisent quelqu'un pouvant leur apporter des réponses...

Tu étais pensive et analysais le groupe alors que deux gigantesques plumes te suivaient : celles-ci couvraient l'une des bêtes rencontrées à l'instant. Maintenue comateuse, pareil bête ne devait pas être laissée à l'abandon : on ne sait jamais qu'elles ne soient plus là à leur retour. Tes deux compagnons te menèrent au parterre de Freyja ou ce qui y ressemblait en tout cas, fin de l'analyse : aucun des deux ne juraient sur leur réputation. Tu étais fière d'avoir su constituer cette équipe.

Tu considéras longuement la lisière de la forêt mais très vite, tu ne pus aller plus loin dans sa compréhension, heureusement que Svein put t'en dire davantage, tu hochas de la tête, tu n'aimais guère cela.

« Je l'espère, Svein. Je vais voir par le biais des airs ce qu'il en est. Je ne fais qu'un tour. »

Aussitôt, tu t'envolas avec une grâce digne de ta maison. Dans la forêt se trouvait des ruines de bâtiments : cela n'avait aucun sens. Pourquoi Freyja y aurait joint des maisons, d'autant qu'elles étaient percées d'arbres. Mais tu crus comprendre : le village s'étendait un peu en dehors de la forêt. Là, tu vis un attroupement d'humains. Mais que pouvaient-ils bien faire là ? Ce n'était pas tout, tu entendis crier "les revoilà" et ils libérèrent sur toi une pluie de flèches que tu esquivas facilement, parant l'une ou l'autre flèche d'une plume si cela s'avérait nécessaire. Tu devrais faire part à tes camarades de ce comportement. Tu fis demi-tour pour les rejoindre.

Soudainement, tu sentis une aura te mettre mal à l'aise. Tu n'avais pas ressentis cela depuis le combat d'Yggdrasil avec l'aura considérable d'Orphéus de la Sirène Maléfique, notamment. Orientée alors vers le sol, tu regardais prestement le ciel d'où venait ton sentiment : trois créatures ailées s'abattirent sur toi, épée à la main, tu libéras ton cosmos pour les briser mais, hélas, ton attaque ne fit rien : ces armes étaient bénies de cosmos. Tu ne pus rien faire, les trois femmes te fouettent de leurs lames. Tu fus alors projetée vers le sol, le bras gauche ainsi que le bas du ventre salement amoché. Mais, par chance, tu avais chuté aux côtés de tes frères d'armes. Dans ta chute, tu t'étais légèrement ouvert le sourcil gauche, ensanglantant ton œil.

« C'est ... Impossible ! Des valkyries !? Svein ! Máni ! Préparez vous, elles n'ont pas l'air loquace ! »

Tu criais, prête à te battre ! Tu n'avais pas apprécié te faire percer le bras sans la moindre explication, ces valkyries n'étaient rien de plus que vous : vous aviez également l'essence divine entre vous donc si elles voulaient se battre, elles allaient avoir la monnaie de leur pièce. Toi qui maîtrisait parfaitement ta cosmo-énergie tu la déployas afin de montrer à vos ennemies que tu n'étais pas du gibier que l'on chassait de la sorte. Máni allait pouvoir épater la galerie !

« Svein, j'imagine que tu le sais mais selon certains auteurs, Freyja est considérée comme la première des Valkyries. Je doute que la présence ici de ces trois là ne soient due au hasard ! Néanmoins, si c'est une épreuve, on doit les vaincre. Et si cela n'en est pas une, elles sont hostiles et je pense qu'autant que moi, vous désirez vivre et restaurer la Grandeur d'Asgard ! »
Veren's Purity

Un faucheur apparut dans le dos du trio de valkyries et asséna un violent coup de faux à l'une d'elle, la blessant. Dans un même moment, un calice apparut au-dessus d'Alwine et déversa son précieux contenu ... du sang. Ce-dernier se répandit essentiellement sur son bras, dont la plaie se refermait progressivement : il ne s'agissait plus de tigre à dent de sabres mais bien d'ennemis coriaces, tu ne pouvais pas te permettre d'engager le combat en étant déjà handicapée. Pour la douleur au ventre, tu devrais mordre sur ta chic.

Un rictus de dégoût apparut sur mon visage lorsque je sentis que cette ordure de Svein déployait son aura immonde et vorace, comme pour se repaître de toute forme de vie environnante. Sitôt que je le ressentis, mon corps s'enveloppa d'un léger manteau de cosmos qui me suffirait pour passer outre les effets de sa répugnante technique, mais je sentais malgré tout cette « extension » de son individu aux frontières du mien, et il ne m'en fallait pas plus pour éprouver une répugnance des plus profondes à son égard.

Néanmoins, il s'avéra bien vite que son sombre festin avait ses avantages, puisqu'il sembla lui révéler ce que j'avais pu ressentir intuitivement, sans pouvoir le confirmer par mes propres moyens. Quelque chose n'allait pas avec cette forêt. Elle n'avait pas sa place en ce lieu, pas à cette époque. Au même titre que les créatures que nous venions d'abattre.

Après avoir pénétré finalement dans la jungle, non sans prudence, nous ne tardâmes pas à découvrir d'étranges ruines, correspondant en apparence à celles d'un village à peu près contemporain, mais qui semblait avoir été détruit par une croissance soudaine et inexplicable de cette immense forêt. Tout cela me dépassait... Néanmoins, ça avait ses petits avantages. Je ne pus m'empêcher d'afficher un large sourire carnassier lorsque je sentis l'aura du Delta s'étioler tandis qu'il se mettait à haleter. Victime de sa voracité, sans aucun doute : lui aussi venait de se frotter à quelque chose qui le dépassait.

Fais attention à ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre, vermine...

Il semblait malgré tout avoir découvert quelque chose d'intéressant sur les lieux. Et Alwine, déployant soudain ses ailes, entreprit de faire montre de son rôle d'éclaireur. Tandis qu'elle s'élevait dans les airs, je laissai moi-même mes sens bestiaux prendre le dessus, et, au milieu des mille senteurs que dégageait la forêt, il me sembla discerner l'odeur de l'homme. Mais était-ce celle des membres de notre trio, ou bien d'autres individus ? Difficile à dire, en vérité. Je devais me rendre à l'évidence : au milieu de cette forêt, il y avait trop de fragrances à la fois intenses et différentes pour que mes talents de pisteur puissent avoir une quelconque utilité.

Empli de frustration après ce constat, je ne pu,s impuissant, que relever les yeux vers le faîte des arbres, attendant qu'Alwine reparaisse. Ce qu'elle ne tarda pas à faire, mais pas de la façon attendue : traversant à toute allure la cage de branches qui nous isolait du ciel, les faisant allègrement voler en éclats, elle vint s'écraser peu loin de Svein, Hati et moi, et nous pûmes constater qu'elle était blessée en plusieurs endroits. Cette chute n'était pas due à une erreur de sa part : elle avait été attaquée... par des valkyries, à en croire ses dires. Et en effet, lesdites créatures de légende ne tardèrent pas à faire leur apparition à la suite de la porteuse de l'armure de Psi.

Plus belles et désirables encore que dans toutes les histoires que l'on ne m'avait contées, elles n'en semblaient pas moins dangereuses, et je savais que je ne devais pas me laisser attendrir par leur charmes. Ou plutôt, je savais que je ne me laisserais pas attendrir par leurs charmes. Elles étaient dangereuses – la preuve en était les dégâts importants qu'elles venaient d'infliger à Alwine – et constituaient probablement un autre obstacle sur notre route vers l'artéfact sacré. Il fallait les abattre. Et cela semblait être mon rôle au sein de ce groupe, Alwine était blessée, et les capacités de Svein ayant déjà montré leurs limites.

Si c'est bel et bien une épreuve, alors montrons à Freiya que les Ases ne craignent aucune menace.

Laissant mon instinct bestial m’envahir, je bondis brusquement, mais agilement sur une branche proche, et commençait mon ascension pour me rapprocher de mes ennemis – et, idéalement, les attaquer par les airs. Mais, assez logiquement, elles perçurent ma tactique et les deux d'entre elles qui étaient encore indemnes convergèrent en ma direction, leurs épées cosmiques à la main. Me campant sur mes appuis, malgré ma position de désavantage – en équilibre précaire sur une pauvre branche – je me préparai à les recevoir comme il se devait.

Les fourbes créatures ailées ne lésinèrent pas sur les moyens pour tenter de m'envoyer au tapis. De leurs sabres, elles me portèrent chacune un puissant coup, à la puissance largement alimentée par l'élan qu'elles avaient pu prendre. Et si je pus éviter tant bien que mal l'assaut de l'une d'entre elles, celui de l'autre creusa un profond sillon brûlant dans mon flanc, d'où le sang commença à couler à un débit plutôt important, tachant encore une fois ma cape de fourrure blanche d'une sombre tache vermeille qui s'élargissait de seconde en seconde. Mais c'était encore bien trop peu pour m'arrêter. Cependant, un événement inattendu survint. Largement endommagée par la répercussion du choc que j'avais subi, incapable de supporter mon poids plus longtemps, la branche sur laquelle je me trouvais céda soudain. Par pur réflexe, je tendis mon main droite dans le but de me raccrocher à quelque chose pour freiner ma chute... et elle se referma sur les cheveux de l'une des soeurs ailées. Un cri perçant me vrilla les tympans lorsque je l'entraînai dans ma chute tandis qu'elle se débattait, essayant d'échapper à mon implacable et terriblement douloureuse étreinte, et qu'elle essayait de se maintenir dans les airs. Mais dans la position dans laquelle elle était, elle semblait incapable de faire quoi que ce soit.

Nous nous écrasâmes bientôt au sol, et au moment du choc, la douleur irradia en tout mon corps, m'aveuglant fugacement. Mais j'avais encore de la ressource. On ne pouvait pas en dire autant de mon ennemie et temporaire compagne d'infortune, qui semblait sonnée. Son cuir chevelu était partiellement arraché en maints endroits, laissant perler du sang. Elle était inerte, mais ne tarderait sûrement pas à repasser à l'action, tout comme son autre soeur – je comptais sur mes alliés pour occuper la troisième, à laquelle Alwine s'était déjà attaquée.

Me relevant aussi prestement que je le pouvais, je lançai un puissant coup de pied dans les côtes de mon ennemie, afin de la retourner, la placer face contre terre. Puis je m'attelai à une sombre tâche qui stoppa net l'autre valkyrie tandis qu'elle fondait sur moi, comme si elle avait été frappée d'horreur. Ayant saisi l'un des appendices couverts de plumes de la créature, j'utilisai toute ma force pour tirer dessus, et à nouveau, un terrible hurlement de douleur s'éleva tandis que, sous mon pied, elle se débattai vainement. Mais c'était inutile. Bientôt le sang perla au niveau du point d'ancrage de l'aile dans son dos, mais cela ne m'empêcha pas de continuer à tirer avec autant de puissance. Quelques secondes passèrent encore, son hurlement semblant gagner en intensité au fur et à mesure qu'elles s’égrenaient. Puis l'aile fut arrachée, et le sang jaillit. Jetant négligemment l'appendice à terre, je relevai les yeux vers les deux autres valkyries. Au fond de mes pupilles dansait le feu du défi.

Voyez ce qui vous attend, femmes-oiseaux !

Me baissant ensuite prestement tandis que ma victime tentait désespérément de saisir de son arme, qui lui avait échappé, je la saisis avant elle, annihilant tout ses espoirs, et fis mine de me préparer à la décapiter... pour finalement jeter l'arme sur la valkyrie encore indemne, de toute ma force. Elle tenta d'esquiver, mais ne le put que partiellement : une de ses ails fut touchée ; son vol serait altéré pour la suite du combat. Ce serait toujours ça de pris.

Enfin, je saisis la pitoyable victime qui reposait toujours sur le lourd joug de mon pied droit, attrapant ses cheveux avec cruauté. Impitoyable, je la traînai au sol jusqu'à Svein, tandis qu'elle se débattait faiblement – et inutilement. Je la posai alors devant lui – tel un chien rapportant un bâton à son maître, bien que cette image ne me traversât jamais l'esprit – en lui lançant :

Tiens. Vois ce que tu peux en tirer.

Je n'aimais pas la tournure que ça prenait. Vraiment pas. Cet endroit puait. Pas au sens propre, évidemment. Mais les choses ne collaient vraiment pas. Et j'étais tout autant persuadé que quelque chose reviendrait encore plus fort. Le mauvais pré-sentiment qu'on pouvait avoir de temps en temps. Cette fois, il était présent de façon très importante. D'ailleurs, par précaution, je passais mon temps à observer autour de moi. Surtout maintenant que je ne vampirisais plus les alentours, ce qui me permettait mine de rien de repérer un peu les choses. Là, je devais faire confiance à cette femme. Je n'étais pas du genre à me baser sur les autres dans ce genre de cas, mais je n'avais pas le choix. Et comme je n'aimais pas ne pas être maître des choses, cela m'énervait réellement.
Et j'avais en effet raison d'avoir des craintes. Levant les yeux au ciel, je vis de nouveaux adversaires. Et je fronçais les sourcils. Des Valkyries ? Selon l'histoire, c'était impossible. Encore plus que les smilodons. Et pourtant... Je devais me résoudre à la vérité. Ces légendes étaient bien face à moi. Et je devais réagir.

Evidemment, Svein voyait encore une opportunité à ne pas louper. Apprivoiser ces Valkyries en quelque sorte pouvait servir. Ainsi, l'Amethyst Sealed était, selon lui, la meilleure chose à utiliser. Emprisonner la créature pour mieux l'utiliser. Excellent plan à ses yeux. A une exception près. Lorsqu'il lança l'attaque, il fut bien obligé de se rendre compte qu'il n'était pas aussi aisé de gérer ces créatures. Et, les yeux écarquillés, il senti la lame d'une des créatures lui transpercer l'épaule.
Un rapide coup d'oeil lui fit voir qu'elle était blessée, et qu'il semblait qu'elle avait décidé de fuir la responsable, considérant le Delta moins dangereux, puisque possédant une attaque moins efficace. Il pesta un instant, seulement rassuré de savoir que les deux autres étaient entre les mains du colosse blond. Lui saurait mieux se débrouiller. Ainsi, il se dégagea de l'étreinte de l'arme divine, reprenant ses distances.

- Changement de plan. Deviens mon repas.

Le Cosmos perverti du jeune GodWarrior s'étendit devant lui, prenant la forme de créatures monstrueuses, directement sorti des cauchemars, ou de Niflheim. Sa plus terrible attaque, incarnation de son Cosmos dévoreur, perverti, et jamais rassasié. Ces abominations ne pensaient qu'à une chose. Dévorer leur cible. Ainsi, toutes en même temps, elles se jetèrent sur la créature. Cette fois, il ne pensait même plus à la laisser en vie. Et, atteinte comme elle était en raison de l'assaut d'Alwine, il doutait qu'elle puisse y survivre.
Il observa un instant, puis ses créations se retirèrent, réintégrant son Cosmos, transformant les fractions d'âmes et de chair qu'elles avaient ingéré en nouvelle source de vitalité pour le Delta, qui respira un bon coup. Sa blessure se referma. Pas parfaitement, mais de sorte que son bras était de nouveau utilisable et simplement douloureux. Son seul soucis ? La créature n'était de nouveau plus qu'un cadavre sans vie.
Il s'en détourna donc, constatant alors avec un sourire le cadeau que lui faisant l'Ombre de Zeta.

- C'est gentil comme cadeau, t'auras un susucre pour la peine !
Par contre, je tiens à préciser une chose. Cela ne peut être l'oeuvre de Freyja. Les Valkyries ont péri durant le Ragnarok et la déesse elle-même les pleurait. Elle ne pouvait rien pour eux. C'est ce que disent les écrits que ma famille se transmet.
Voilà donc la question primordiale. Comme des créatures éteintes peuvent revenir à la vie alors que Freyja elle-même ne le pouvait ?

Moi-même je n'avais pas la réponse. Et je doutais de l'avoir aussi facilement. Pourtant, je me baissais vers le monstre ramené par Máni, alors même qu'elle avait cessé de se débattre. Je posais ma main sur elle et de nouveau j'utilisais mon Cosmos.
Ce que je ressentis ? La vie. Les combats. Avec une telle intensité. Mais, en même temps, cela me semblait si loin. Je ne comprenais pas le sens de cela. Tout venait vers une seule et unique solution. Le temps. Elles venaient d'une autre époque après tout, et semblaient ne pas avoir connu ce qui se trouvait entre la leur et la notre...

- Pourtant, Freyja n'a pas d'emprise sur le temps... Tout cela n'est pas son oeuvre. Ou alors, j'ignore quelque chose d'une grande importance. Comme c'est impossible, je pense qu'il est plus prudent de faire attention. Quelque chose ne tourne pas rond...

Cela me rappelait évidemment quelque chose, sans que puisse établir un réel lien. J'avais déjà vu de mes yeux des êtres ressortir des temps oubliés. Les Titans... Mais il était difficile de comparer des Dieux aux Valkyries. Surtout que les premiers n'avaient rien à voir avec les secondes.

Le combat eu donc lieu et violemment. Les trois valkyries étaient présentement hors d'état de nuire. Hélas pour Máni, tu n'avais pas été aveugle et le retour de balancier allait le frapper mais pas tout de suite car, quoiqu'il en dise, il avait assez bien morflé mais qui aurait pu tenir tête à deux de ces créatures à part la bête blonde ? Et qu'on ne te parle pas d'Haldor, cela te mettrait de mauvais poil.

Odinin Gift

Une halo lumineuse encadra Máni et il une épée spirituelle se dirigea vers lui. S'il réagissait naturellement, l'épée se poseraient entre ses deux mains avant d'exploser en un milieu de particulière guérissante et stimulante pour le guerrier de Zeta'. Sinon ... L'épée se volatiliserait et le soignerait tout de même mais d'une façon plus invasive.

« Juste une chose, Máni. Ou plutôt un rappel. N'ai-je pas été la dernière des perfides lorsque je tentai de jeter la Sirène dans le vide d'Yggdrasil. Sauf qu'il s'agissait de nos ennemis sans honneur. Ici nous avons attaqués des sœurs défendant le divin lieu de Freyja alors ... Suis-je idiote de penser que pour la deuxième fois que nous nous battions ensemble, tu éprouve moins de sympathie à l'égard de tes alliés qu'à ceux de tes ennemis ? »

Dis-tu en claquant ta langue, l'intention n'était pas de le mettre en rogne même si cela allait être le cas et tu allais enchaîner car en réalité, tu détestais cette attitude. Tu détestais qu'on te fasse cela.

« Je déteste qu'on me crache dessus en me reprochant des choses que la personne ne fera juste que... reproduire quelques semaines plus tard. Pardonne ma naïveté si nous n'avons pas le même ressenti mais je me sens plus proche des valkyries que des marinas. Car j'aspire à la ruine du monde sous-marin là où celui de Freyja m'inspire curiosité. Mais, je le répète, je ne te tiendrai pas rigueur de ce qu'il s'est passé au Col d'Yggdrasil car nous avons un objectif bien plus grand que de stupides guéguerres intestines. Nous allons sauver notre Prêtresse et rétablir l'honneur que nous avons perdu en nous battant entre nous. Et je pense que vous êtes bien placé pour vous rappelez que ce cela nous a coûté ... Vous a coûté. »

Tu t'avanças dans la forêt, n'ignorant pas les propos de Svein mais tu ruminais au sens de cela et tu devais t'avouer vaincue : c'était tout bonnement impossible sans le fruit d'intérêt divin.

« "Et des heures durant, celle qui avait mené pleura la mort des siens. Avant que le monde s'écroule, personne n'épargnera personne". Le crépuscule des Dieux. Je ne sais pas Svein. Je ne comprend pas non plus mais tu as raison. Si Freyja ne peut y arriver, nous ne pouvons nous tourner que vers un seul et unique dieu : Odin. Je ne comprend pas le sens de cette action. Sauf si cela signifie que nous devons être prêts à faire des sacrifices pour avancer dans le chaos qui nous ronge. Mais je ne ferai pas de conclusions hâtives, nous sommes au cœur des évènements et il est dit qu'aucune personne confrontée directement aux évènements ne peut avoir un jugement impartiale. »

Bien sûr, à aucun moment tu ne pensas pouvoir mettre d'autres Dieux à un point d'égalité à Odin en ce qui concerne le panthéon nordique et tu n'envisageas même pas les grecs, ne voyant pas ce qu'il pouvait avoir à faire dans cette entreprise et pourtant ...

Tu continuas d'avancer et vous tombâtes sur les ruines d'un ancien village. Tu les avais oublié ceux-là ! Tu te retournas pour les regarder, songeuse. Tu viens saisir ton menton et tendis un doigt vers le ciel, ou plutôt la cime de la forêt.

« Oh ?! Ce combat... J'ai oublié de vous dire quelque chose, j'ai vu quelque chose d'étonnant. En dehors de la forêt, le village continue mais ce n'est plus du tout une ruine, c'est bien vivant et les gens m'ont attaqués de projectiles en me prenant pour une valkyrie, je pense. »

Lorsque tu le dis, cela te parut encore plus choquant : pourquoi laisser une partie du village à la nature et conserver l'autre barricader ? Une question à résoudre une fois le collier en votre possession.

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