Il ne connaissait pas son nom, mais une chose était certaine, il se rappellerait de son visage. De cette vie quittant le monde des vivants, des hoquets de surprise et de stupeur laissant place à une figure déchirée par la douleur qui devenait peu à peu le dernier masque d’une figure dont la pâleur croissante n’était que le témoin que de la vie quittant son réceptacle. Le guerrier d’Odin s’était tout bonnement empalé sur sa lame d’éther et Guerre n’avait eu le temps de diffuser son Cosmos dans le corps de son adversaire que celui-ci avait déjà renoncé. Pitoyable.
La victoire avait été absolue sur le champ de bataille, son duel avec le Seer aurait pu durer un bon moment, et bien que le Cardinal pensait que la victoire lui était acquise contre un tel adversaire, il n’avait pu s’empêcher de jouir du plaisir que d’offrir à ce dernier la mort de ses hommes en direct. Fier comme un coq, le chef des Ases n’avait pu qu’assister, impuissant, au triste spectacle de la vie arrachée des siens. Le visage du Seer et la décadence de ses troupes étaient une opprobre qui avait là nourri Guerre pour des années.
Les hommes d’Orpheus, qu’il accompagnait, s’étaient bien battus, même si il était toutefois dommage que l’un d’entre eux soit tombé. De ce fait, la victoire était écrasante, mais pas totale, ce qui était dommage. L’alliance entre Arès et Poséidon semblait plutôt bien fonctionner et une telle première était encourageante pour l’avenir. Une fois les dernières poches de résistance vaincue, le Cardinal comme tous les siens, sonnés par la retraite, avaient alors fait marche arrière pour laisser le champ libre aux Marines de porter à leur guise le flambeau de leur vengeance.
Tel un spectre, Guerre était alors retourné enfourcher Ruine, son fidèle destrier, et avait alors entamé le chemin du retour, en prenant bien soin d’emprunter une route légèrement différente avec de nouveaux villages, de nouveaux hameaux, histoire de ne pas perdre du temps bêtement.
Quand au fait de retourner sur les terres de son enfance, il n’y avait rien d’humain ou d’émotionnel la dedans : le vide absolu. Il était simplement plus fort, plus rapide, moins engourdi ou moins handicapé par le froid, que du positif et rien de plus. Si certains auraient cru un jour à un mea culpa, un changement de vie ou un brusque retour à la réalité, et bien ils auraient été bien déçus.
HRP : Repos 1/3. Full PV.