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 Aquarius Hannon

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AuteurMessage
Saint
Hannon
Hannon
Messages : 212
Renommée : 657

Feuille de personnage
Armure: Verseau
Rang de l'Armure: Or
Expérience: 0
Aquarius Hannon Empty
MessageSujet: Aquarius Hannon   Aquarius Hannon I_icon_minitimeSam 3 Mar - 18:35

.: HRP :.
Âge : 22 Ans
Quelle est votre expérience des forums RP ? Longue de plusieurs années. J’ai en commun avec le staff de SSU un passage sur l’un de leurs précédents projets, à savoir Rise of Shinobi.
Comment avez-vous connu SSU ? Au moment de la fermeture du dit Rise of Shinobi. Ceci est un changement de compte autorisé par Arsiesys dans le cadre de l’Event #2. Les détails de ce changement « spécial » seront détaillés lors de la validation.


.: RP :.
Nom : Hannon
Âge : 28 Ans
Armure Demandée : Gold Cloth du Verseau

* * *
Descriptions :

À quoi ressemble Hannon la première fois qu’on le rencontre ? Tout dépend des circonstances dans lesquelles vous le rencontrerez. C’est un homme qui sait se faire discret autant qu’il aime à être remarqué. Mais ce n’est pas le quidam qui l’intéresse : c’est l’exception, l’unique, l’exaltation procurée par la rencontre d’une inconnue envoutante ! Alors si vous faites partie de la basse engeance qui peuple la majeure partie de ce monde chaotique, inutile de vous demander à quoi ressemble Hannon car vous ne le remarquerez même pas. Jamais il ne montrera à ceux qui ne présentent aucun intérêt à ses yeux autre chose que de l’indifférence. Celle-ci pourrait être confondue avec du dédain mais ne vous y méprenez pas, cela n’a rien de personnel.

Après tout, qu’est-ce que cela vous apporterait d’être remarqué ou non par cet inconnu ? Absolument rien je vous le concède aussi et si vous n’êtes pas d’un tempérament bagarreur vous passerez simplement votre chemin sans vous retourner sur son passage. Ni la profondeur marine de sa longue chevelure, ni l’originalité de ses yeux vairons rouge et or ni même la mélancolie de son visage ne vous interpelleront. Habillé tel un marchand d’épice du cru il ne présentera aucun intérêt à vos yeux, sauf si vous êtes à la recherche d’épices imaginaires. Car Hannon n’est pas un marchand. Ou alors, peut-on parler de lui comme d’un marchand de bêtes ? Lui et ses animaux exotiques, toujours amateur de nouveautés et pas avare de paroles lorsqu’il s’agit de discourir sur la faune qui l’accompagne et qui représente le fond de commerce grâce auquel il peut se permettre de vivre aussi luxueusement que possible.

Mais, vous demanderez-vous, qu’arrive-t-il lorsqu’il cherche à attirer de lui-même le regard ? Et bien l’homme à l’allure si banale redresse les épaules. Son visage se tend vers le soleil et son dos droit regagne en vigueur. Alors ceux qui le voient peuvent sentir qu’Hannon est enfin lui-même, fier de sa vie et fier de son savoir. Car il est homme à être fier, peut-être trop même. La vengeance est loin d’être une inconnue et la salle de banquet de son âme la reçoit bien souvent. Les coups bas sont nombreux dans ce métier, et plus encore depuis qu’il a rejoint les rangs d’Athéna et prit part au destin du monde. Mais ceci vous sera détaillé ultérieurement. Pour l’heure actuelle, achevons la découverte descriptive du carthaginois : musclé, quasiment pas bronzé ce qui est un signe de pouvoir lorsque l’on a la peau blanche dans cette partie du monde, avec une langue acérée… Que dire d’autre ? Il affectionne l’océan et malgré sa connaissance de ses dangers, il ne résiste jamais à l’envie d’y promener un navire pendant quelques jours. Amoureux transit des grands espaces, Hannon pourra parfois vous sembler trop facilement enclin à vivre pleinement ses passions. Pourtant c’est bien la seule chose qui le fasse se sentir en vie.

« Car si je ne vis pas de tout mon être les sentiments qui font de moi un Homme, je deviendrais une simple bête comme celles que je convoie. »

Prenez garde alors à ne pas tomber dans les grâces ou les disgrâces de cet homme qui vit pleinement ses sentiments au point de tuer ou de mourir pour eux : mieux vaut-il être à ses yeux un simple quidam comme lui le sera pour vous.

* * *
Histoire :
    Été de l’An 440 de l’ère Chrétienne, Maurétanie.
« Je suis né ainsi, Dieu m’en soit témoin… » À moins que les Djinns ne veuillent découvrir le secret de mon être ? Ou bien les dieux romains, grecs, numides ?! NON ! Aucun d’eux ne sait pourquoi je suis ainsi. Il est vrai que la question me taraude sans cesse le cœur mais il est des sujets bien plus importants en ce moment. Comme la survie, par exemple. La survie dans ces terres arides et stériles de Maurétanie. Mais il est vrai, vous en serez témoin, que même en cet instant cette question me traverse l’esprit comme le vol furtif d’une hirondelle.
Nous sommes en 440 du calendrier chrétien. Si je me réfère à lui, c’est que j’y suis d’une certaine manière attaché, comme le souvenir d’un premier jeu d’enfant. Dans ma ville natale, nous étions tous conditionnés dès notre plus jeune âge à vénérer le Dieu unique. Mais bien peu d’entre nous savaient pourquoi. Non vous l’avez deviné, moi non-plus j’ignore le pourquoi du comment. Mais j’ai su bien tôt que je ne faisais pas parti des desseins de celui que tous autour de moi vénéraient. Aucuns d’eux n’étaient comme moi. S’ils l’avaient su, il est certain que je serais devenu une abomination à leurs yeux. Il fût donc préférable que mon secret reste un secret.

Ce que je fais dans les montagnes de Maurétanie à survivre ? Pour tout vous dire, ce n’est nullement par choix que je me suis trouvé en ces lieux. Non, on m’y a contraint ! Ce bâtard de Genséric et ses chiens de guerre, tout est de sa faute ! Je ne m’abaisserais pas à prier un quelconque dieu de m’offrir sa protection ou ses forces maintenant que j’ai vu ce que j’ai vu…
    Printemps de l’An 439 de l’ère chrétienne, Carthage.
« Seigneur Hannon, seigneur Hannon ! »
« Qui y’a-t-il Akim ? »
« Seigneur Hannon, des nouvelles de nos amis de l’autre côté de la plaine ! »
« Montres-moi ça. »

L’air profondément ennuyé par cette apparition inattendue, Hannon le marchand de bêtes le plus riche de Carthage prit la missive cacheté que lui tendait son serviteur attitré. De tous ceux qui le servaient, Akim était celui qui connaissait le mieux son maître. Mais comme tous les Hommes habitués à la domination, il ne résisterait aucunement au besoin naturel de se réfugier au près du plus puissant si l’on lui demandait. Autant dire que, malgré ce qu’il pouvait savoir d’Hannon, ce dernier ne lui ferait jamais confiance. Il était pourtant bien obligé de s’en remettre à lui parfois, lorsqu’il devait faire transmettre des messages de la plus haute importance à ses collaborateurs. Aujourd’hui, c’étaient ses collaborateurs qui s’adressaient à lui.

Drapé d’une étoffe de lin richement décorée, il s’installa au milieu de ses coussins et ouvrit le document que l’on venait de lui apporter.

Seigneur Hannon, cher associé,
Je vous fais parvenir cette missive en toute hâte en priant pour qu’elle vous parvienne en main propre sans avoir été interceptée. Vous avez sans aucun doute remarqué que le dernier chargement en provenance d’Alexandrie a prit un retard considérable et je m’en excuse, mais vous devez impérativement connaître les raisons de ce retard. La caravane était en route depuis deux jours lorsqu’elle a croisé la route d’une troupe de vandales traversant de nuit le désert. Ils ont ordonné à mes serviteurs de rebrousser chemin.
Mon ami, je crains que cette fois, ces barbares ne fassent pas que remuer le sable sous leurs pieds : il est fortement envisageable que cette troupe se dirige vers Carthage. Cela fait des années que la cité n’entretien plus correctement sa défense, trop habituée à la paix et à l’opulence. Aussi je t’en conjure, prend garde à toi ! Ma porte t’ait toujours ouverte.
Cordialement, Maître Youri.


Hannon releva la tête et inspira profondément avant de parcourir de nouveau le message de Youri. En lisant entre les lignes, le marchand comprenait bien le réel contenu de la missive : Youri voulait le voir quitter Carthage pour venir le rejoindre au plus vite. Cependant… le bel homme se redressa et alla jusqu’au centre de sa chambre où reposait un brasero endormi. De quelques souffles il le ranima et laissa en son centre le parchemin qui ne tarda pas à s’embraser. Croyait-il vraiment au contenu de ce qu’il venait de lire ?
Le Maître Youri était un ami de longue date qui vivait à Carthage avant d’ouvrir sa propre affaire à Alexandrie. Comme Hannon, il s’agit d’un marchand de renom, mais lui travail sur un peu tous les fronts en même temps. Il est un marchand, point. Les choses n’avaient pas été faciles pour lui. Son teint basané n’avait pas aidé à s’implanter dans la ville romaine. Plus âgé qu’Hannon de six printemps, il dirigeait pourtant son affaire d’une main de maître aujourd’hui, d’où son titre. Mais là, cette missive… avait-il perdu l’esprit ? Les vandales, attaquer Carthage ? La cité était bien trop grande pour être prise ! Enfin, il n’y connaissait rien mais il ne voyait guère ces barbares arriver à une telle prouesse ! Il avait fallu toute une armée pour venir à bout de la grande Carthage et c’était depuis la seule défaite qu’elle avait connu… mais aussi la seule grande guerre. Depuis, la ville florissait. La réalité se cachait peut être derrière leurs trop grandes richesses ? Carthage et ses habitants étaient devenus, vulnérables.

« Akim ! »
« Oui seigneur ! »
lui répondit une voix venant d’une pièce adjacente. Le serviteur accouru car Hannon n’était pas connu pour être le plus patient des marchands. « Seigneur ? »
« Attrapes de l’encre et un parchemin, j’ai un message à faire parvenir à Maître Youri. »
« Bien seigneur. »
le serviteur attrapa le nécessaire sur une étagère où il rangeait lui-même le matériel d’écriture puis s’installa pour recopier le message du marchand.
« Hum… » le voyant prêt à recopier, Hannon prit malgré tout quelques instants à ordonner ses idées pour répondre avec courtoisie à son ami d’Alexandrie. « Maître Youri, cher ami. J’ai bien reçu ta lettre et t’assure que son cachet n’avait pas été brisé lorsqu’elle m’arriva entre les mains. Je déplore que ta livraison ait été retardé et espère voir de nouveau l’une de tes caravanes sur le marché du soleil, là où nous allions flâner il y a encore quelques années.
Si un jour, un malheur devait frapper Carthage, sache que je serais heureux de pouvoir me tourner vers toi mon ami.
Cordialement, Seigneur Hannon. Tu le feras marquer de mon sceau avant de le faire envoyer par Ajax. Dit-lui de prendre son meilleur cheval pour arriver au plus vite à Alexandrie et rassurer Maître Youri. Allez.
»


Finalisant la rédaction du parchemin, l’homme aux vêtements simples et aux yeux baissés rangea le matériel d’écriture et prépara le sceau et la cire de son maître pour cacheter la missive comme il l’avait demandé. Hannon quand à lui, s’allongea plus profondément dans cette étrange torpeur qui s’était emparée de lui à la lecture de la lettre de Youri. Est-ce qu’il éprouvait encore des sentiments pour lui ?
    Automne de l’An 445 de l’ère Chrétienne, Massilia.
Lorsque je pose le pied sur la terre ferme après deux semaines de traversée, je ne peux m’empêcher de penser à tout ce que le monde a pu subir comme changements durant ce laps de temps pourtant court où tout semblait n’être qu’un lointain mirage pour moi. Depuis un navire perdu au milieu de la mer, tout semble flou et indistinct. Le passé comme l’avenir n’existent plus : seul le présent compte. Lors d’une traversée, il n’est pas rare de me voir composer, rédiger des traités ou encore préparer la prochaine campagne commerciale de la ville où je ferais escale en calculant à l’avance les éventuels bénéfices qui en retomberont. Et souvent, je me demande ce que devient le lointain horizon du destin.

En débarquant à Massilia, je ne puis qu’admirer la beauté rupestre de cet endroit de l’autre côté de la mer qui m’a vu naître. Les senteurs y étaient nouvelles, les gens différents et certaines langues, certains mots, étaient d’ici et non de là-bas. Avec mon bagage et pour seul aide ma volonté, je pris la direction de l’auberge où je décidais de résider le temps de mon séjour en ces lieux. Youri avait été généreux avec moi en m’offrant cette opportunité de retrouver du travail, moi qui avait exilé et expatrié de toutes mes possessions. Il aurait pu m’abandonner, comme j’aurais pu ne pas le rejoindre à Alexandrie. Tout aurait pu se terminer dans les montagnes désertiques. Mais le destin m’avait rappelé à l’ordre : ma vie seule pourrait un jour faire la différence si je m’en donnais les moyens. Tel était mon objectif à présent. Refaire ma fortune, ma réputation, retrouver une certaine puissance politique et un jour qui sait, retourner à Carthage pour solder ses comptes.

Malgré ces sombres pensées, je ne me le laissais pas dépérir et ma sensibilité à la beauté de ce nouveau panorama me mettait du baume au cœur. Je finis par découvrir l’auberge dîtes « du port », l’histoire d’être original surement. En pénétrant en son sein, un homme à la panse pleine et à la parole bourrue m’interpela presque immédiatement.

« Eh l’bonjour monseigneur l’voyageur, qu’est-ce que ce sera pour vous ? »
« Et bien, il me faudrait une chambre. »
« Y’en a toujours par chez moi des chambrées de libre, Ysel tu t’en occupes ! »
Cria-t-il à une femme qui devait être sa sœur ou sa fille vu l’air de parenté dans le front volontaire et la mâchoire solide. « L’est arrivé avec le navire d’Alexandrie l’voyageur ? »
« Oui, c’est le maître Youri d’Alexandrie qui m’a conseillé votre établissement. »
« L’maître marchand ! Mais fallait m’le dire ça ! Venez donc par là boire un verre maître … ? »
« Hannon, mais inutile de m’appeler maître. Je ne suis qu’un humble marchand de bête venu faire quelques transactions pour maître Youri. »
Répondit-il à l’aubergiste en venant s’installer au comptoir.
« Si vous avez besoin de quelque chose, n’hésitez pas m’sieur Hannon, vous êtes chez vous ici. »

Le patron me servit un verre d’un picrate que je n’avais encore jamais goûté et qui était aussi fort qu’âpre. De la cervoise dont il s’agissait. « Maître » Hannon, n’aimait pas ça, pensais-je avec ironie. Je parlais encore un peu avec le patron de la ville, de la région, de ce qu’on y trouvait… Il y avait beaucoup à dire et finalement, je pris congé pour aller me reposer dans ma chambre que la demoiselle « Ysel » avait fini de préparer. Tout en m’installant sur les draps de lins rêches et en laissant reposer ma tête sur l’oreiller de paille, je m’exerçais à nouveau à « l’écoute » de mon environnement. Mes yeux clos, j’ouvrais pleinement mon esprit à l’essence même du monde : le cosmos. Tout autour de moi cette énergie résidait, puissante et palpable. Une étincelle du Divin pour ainsi dire. Dans la sombre noirceur de mes yeux clos, des lueurs apparurent enfin. Si certaines me faisaient penser à des spectres des morts passés, d’autres au contraire prirent des teintes vives et harmonieuses. La délectable vision de toutes ces étincelles forma alors à mon esprit la plus magnifique des peintures. De l’une de celles qui ne verrait jamais le jour car je n’étais point un artiste peintre pour la retranscrire. Non ce que je suis c’est…

« Hum… ! » l’homme à la chevelure bleutée se redressa, les yeux toujours clos. « Mais c’est… »

Mais sa grande concentration venait d’être rompue. Et ce qu’il avait vu le justifiait bien : une aura d’un rose unique s’approchant du port. Les êtres qui en possédaient une identique étaient rares, pour ne pas dire inexistants. Certaines plantes pouvaient en revêtir de semblables mais pas avec une force aussi palpable. Cela ne voulait dire qu’une chose : la personne à qui appartenait cette aura devait être exceptionnelle. Assez pour attiser sa curiosité. Et qui disait « curiosité » chez Hannon disait également « envie ». Ainsi l’envie croissante d’étancher sa curiosité gagna en intensité d’une manière aussi implacable qu’immuable car il en avait toujours été ainsi avec lui. C’est pour cette raison qu’il descendit quelques minutes plus tard, après avoir prit le temps de se recoiffer et de vérifier sa tenue. Le tavernier lui jeta un coup d’œil mais ne l’interpella pas, tant Hannon semblait pressé. Sortant dans le crépuscule marin, il fût alors temps pour le marchand de fermer à nouveau les yeux, dos à la mer, le regard clos mais le « septième sens » en éveil et tourné vers les terres pour en retirer les présences naturelles qui s’y déplaçaient. Il repéra bien vite l’orée de l’aura qui l’avait tiré de sa méditation. Lentement, comme on le lui avait apprit, Hannon se mit en mouvement, se fiant aux sons, aux odeurs, et à la vision du cosmos pour se diriger. Une voix ferme lui aurait susurré qu’il comptait encore trop sur ses sens mais il chassa son souvenir de son esprit.
Lorsqu’enfin il fût assez prêt d’elle, et après avoir évité le plus soigneusement du monde des marins qui rentraient chez eux après une longue journée de travail, il rouvrit les yeux, faisant face à la porte d’une autre auberge de Massilia. L’être d’exception était à l’intérieur. Son rythme cardiaque s’était accéléré depuis quelques minutes déjà. Son souffle plus court, battait la mesure de ce rythme puissant qui s’emparait parfois de son cœur. Allait-il une nouvelle fois… tomber amoureux ?

Je poussais la porte et pénétrait dans un univers mêlant bien des choses que je détestais. Loin du raffinement et de l’esthétique que j’aimais, je replongeais dans la bauge et la souillure qui cinq années auparavant avaient bien faillis me rendre fou. Tous mes sens se sentirent immédiatement agressés par cette ambiance chaotique et pourtant si bien ordonnée quand on prenait le temps de l’observer dans le détail. L’être humain pouvait être une créature si prévisible lorsque l’on comprenait d’où venaient ses peurs, ses espoirs, et surtout ses origines. Mais au milieu des manants, quelqu’un avait transcendé sa propre nature. Quelqu’un de beau, mais de blessé. Quelqu’un qui lui ressemblait peut être.
Alors qu’il s’approchait du comptoir devant lequel se trouvait un jeune homme à l’allure gracile, Hannon décela dans la conversation qu’il entretenait avec l’aubergiste l’ombre d’une hostilité.

« Puisque j’vous dis que j’ai pas d’place dans l’écurie ! Si vous n’avez pas d’or, vous ne restez pas là. » le tenancier était catégorique, et l’air las du garçon si bouleversant...
« Excusez-moi. » les deux interlocuteurs tournèrent de concert leurs yeux et leurs visages vers le nouvel intervenant « Je vous écoutais et je pense avoir une solution à votre problème. Il y a de la paille à l’auberge où je réside sur le port, le patron est un ami, il vous laissera y dormir. »
« L’patron de c’trou ? Pourquoi vous êtes là alors vous ? » intervint sans délicatesse l’aubergiste mal luné qu’Hannon réduisit au silence d’un regard noir, attendant une réponse hésitante du jeune homme.
« Pourquoi m’aideriez-vous ? » le questionna-t-il enfin avec suspicion.
« Parce que… je suis un homme charitable. » le sourire d’Hannon se voulait rassurant mais dans le fond de ses yeux, brilla alors l’étincelle d’une folie dont il était le seul responsable, et qui trouvait ses origines dans des temps plus reculés, mais pas si lointains. Ce mensonge plutôt convaincant et la situation précaire du jeune homme suffirent à lui faire reprendre son paquetage -une grosse boîte carrée entourée de draps- sur son dos pour suivre cet inconnu si « charitable ».
    Automne de l’An 439 de l’ère chrétienne, Carthage.
Cela faisait un mois à peine que j’avais renvoyé à mon ami Youri une missive lui assurant que tout allait pour le mieux ici, à Carthage, quand le destin s’abattit sur la cité. Depuis ce premier message échangé, nous avions reprit une correspondance plus intime, nous remémorant nos souvenirs d’adolescents et d’enfants gambadant dans les rues de la riche ville qui déjà, à l’époque, florissait de mille feux. J’avais vraiment aimé retrouver à travers cet échange le jeune ami avec qui j’avais partagé le plus clair de mon temps. Avant que nous ne vivions notre séparation. Car sous couvert de départ purement professionnel, je savais au fond de moi que c’était mon… refus, à lui ouvrir mon cœur, à être plus pour lui qu’un simple ami, qui avait causé son départ quelque peu précipité à l’époque. Et grâce aux missives que nous avions échangées, je savais qu’il éprouvait encore des sentiments forts à mon égard. Mais comme à l’époque, je ne pouvais me résoudre à lui rendre cet amour qu’il me vouait. Je n’étais pas fais pour aimer de cette façon.

Perdu dans ses pensées, le marchand observait du coin de l’œil les flammes du brasero brûler lentement, diffusant une douce chaleur dans la froid de minuit qui parcourait ce soir la ville. Il était temps pour le maître Hannon de se retirer. Akim devait déjà dormir, il se garda donc de l’appeler. Tirer du lit un serviteur était le meilleur moyen de le voir faire des erreurs et le beau marchand avait tous, sauf envie de voir gâché une tapisserie, un livre, ou sa tunique à cause d’un trop brusque réveil. Cela n’en valait pas la peine. D’un pas léger, il alla jusqu’à la fenêtre de son bureau et les mains sur son rebord, inspira profondément le bon air de Carthage.
C’était une nuit magnifique, illuminé de mille étoiles. Même la lune leur était offerte ce soir. Un spectacle plus qu’agréable dont il ne se lassait jamais. Alors que tous ces gens là-dehors, dormaient depuis si longtemps déjà, comment pouvaient-ils profiter d’un tel spectacle ? Mais Hannon se fichait qu’ils en profitent : ce spectacle offert à ses seuls yeux lui suffisait largement. Souriant à la nuit, il ferma les volets intérieurs et éteignit les bougies, se dirigeant à tâtons vers sa chambre et le lit qui l’y attendait. Avant de se changer, il prit le temps de raviver le feu allumé pour lui par ses serviteurs et ouvrit une nouvelle fenêtre, donnant sur la place du marché de son quartier, pour évacuer la fumée.

« Ahhh ! Au-secours ! »

Et c’est ainsi que tout bascula.
Hannon crut au départ voir là un homme sous l’emprise de l’alcool qui courait en direction de la place, prit d’une quelconque hallucination idyllique. Ou bien venait-il d’être agressé ? Ce qui était bien moins drôle. En effet la criminalité n’était pas une inconnue à Carthage mais elle était bien souvent maintenue sous contrôle par la milice et la vie facile que l’on pouvait mener ici et qui finalement donnait parfois l’envie aux criminels de revenir sur le droit chemin. Mais il ne s’agissait nullement d’un ivrogne. L’homme en toge courrait en face de lui, droit vers la place, venant d’une rue qui remontait vers la porte nord de la ville. Il allait encore ouvrir la bouche quand, au bout de la rue, Hannon vit se glisser une ombre. Une ombre armée d’un arc bandé…

« À l’aid-arg ! » tenta-t-il de crier alors qu’une flèche venait se planter dans son cou.

Que se passait-il donc ?! Hannon, effaré, vit d’autres ombres rejoindre la première. De très nombreuses ombres. Trop nombreuses pour n’être là qu’un groupe de bandits de grand chemin. Non, il ne pouvait s’agir que de… des…

« LES VANDALES ! » hurla un homme en ouvrant sa fenêtre, plus loin sur la place. « ALERTE LES VANDALES ATTAQUES ! »

Une partie d’Hannon analysa très froidement la situation : si les Vandales étaient déjà au centre de la place principale de Carthage, alors ils avaient forcément passé les murailles et les sentinelles qui s’y trouvaient. Et s’il s’agissait bien d’une armée comme lui en avait parlé Youri quelques mois plus tôt, alors cela signifiait… qu’ils étaient déjà perdus. Des cris répondirent à ses craintes : déjà les Vandales se lançaient dans le vandalisme primaire et la rapine, barbares qu’ils étaient. Des feux s’étaient allumés ici et là à travers la ville et de la fumée montrait que certains bâtiments étaient déjà en proie aux flammes. Si une armée les attaquait, alors la ville était encerclée. Que pouvait-il faire ? Qu’est-ce qui était en son pouvoir à lui, Hannon ?
Limiter les dégâts sur son établissement, sans doute. Sauf si les Vandales prévoyaient de raser purement et simplement Carthage ? Non, ils auraient déjà brûlé toute la cité s’ils avaient voulu cela. Ils voulaient prendre Carthage, pas l’égorgée. Il y avait donc une chance pour le marchand de s’en sortir et de garder son commerce. Une chance infime… D’un geste brusque, il referma les volets et commença à se déshabiller : il ne devait pas apparaître « trop » riche où il serait lui aussi prit pour cible. Et oui, s’il y avait bien une chose dont il savait jouer, c’était de son apparence. Il passa une liquette pas trop voyante et Akim vint le rejoindre en courant, finalement réveillé brusquement de sa paille, mais pas par son maître.

« Maître, maître, la ville est attaquée ! »
« Je sais Akim je sais. »
tenta-t-il de dire d’un ton apaisant.
« Il faut fuir maître ! »
« Non ! Nous serons vite rattrapés et je ne veux pas abandonner mes biens à ces barbares ! Je vais attendre qu’ils tentent leur chance et essayer de les résonner ! Si ça ne marche pas… Je te donne comme dernière instruction de libérer tous les animaux de l’entrepôt. File maintenant. »
« Mais maître je… »
« File te dis-je ! »
ordonna-t-il finalement d’un ton péremptoire.

Son serviteur prit donc la fuite, le laissant seul avec lui-même, dans l’attente de voir la porte de sa maison être défoncée sauvagement. Pouvait-il réellement résonner ces hommes qui brutalisaient ce soir tout Carthage ? Il en doutait, il en doutait même beaucoup. Le jeune homme à la chevelure bleutée descendit jusque dans le hall de sa demeure et s’installa sur la chaise qui y trônait. C’était ici qu’Hannon recevait ses collaborateurs avant de les faire monter à son bureau. Il y présidait comme un monarque sûr de son pouvoir. Et aujourd’hui, il y présiderait comme un souverain attendant son jugement. Pourtant il ne perdait pas espoir. Non, il devait garder espoir, à tout prix, car c’était la seule chose qui pourrait le sauver, envers et contre tous ! C’était ce que les Vandales allaient tenter de leurs enlever à tous ce soir : l’espoir. Et s’ils le perdaient, alors ils auraient gagné, pour de bon.
Le marchand ferma les yeux, et médita à la recherche de la paix intérieure. C’était une pratique qui lui était propre et qu’on enseignait dans le désert pour s’ouvrir au monde qui nous entourait et avoir l’esprit clair dans les moments difficiles. Aujourd’hui était un moment difficile, il devait méditer pour avoir l’esprit clair… Et aussi pour ne pas prendre la fuite ! Car tous ces cris de terreurs, de douleurs et de sauvageries étaient effrayants. Hannon inspira profondément, et chercha à se détacher de tout cela. Mais les yeux clos lui faisaient voir ce que son imaginaire percevait de la bataille qui se jouait dans la ville. Aussi rouvrit-il les yeux en sursaut et se mit-il à fixer la fresque qui ornait le mur d’entrée de sa demeure. Car quitte à attendre les gens ici, autant que ce le soit en regardant de belles choses… Caressant du regard les arabesques et les couleurs qu’il distinguait dans la pénombre, il fixa finalement son regard sur un point central de la représentation : le soleil.

Oui voilà, il allait se concentrer sur ce seul point et faire le vide. Le vide… C’était difficile. Vraiment. Qu’attendaient-ils ces envahisseurs pour venir détruire sa porte ? L’attente devait-elle être aussi longue et angoissante ? Mais au fil des minutes qui passaient, et comme rien ne venait, le calme céda du terrain sur la terreur. Son rythme cardiaque ralentit lui aussi. Et bientôt, fixer ct unique point sur le mur lui procura une étrange sensation de calme intérieur. Comme s’il ne sentait plus son corps. La question était alors : que sentait-il donc ? Car il sentait bel et bien autre chose, autour de lui. Comme une présence fugitive. Son imagination lui jouait-elle des tours ? Hannon n’en savait rien. Mais bientôt, ce sentiment de présence s’affirma, comme s’il pouvait presque « voir » les gens qui l’entouraient, et qui se terraient comme lui dans leurs demeures. Mais il sentit bientôt les barbares eux-mêmes. Comme une partie d’un tout, ils n’étaient guère plus que des grains de sable dans l’immensité de leur monde. Voilà, des grains de sables. Devait-on craindre ces grains ? Non. Hannon ne devait pas les craindre. Jamais. Jamais…
    Automne de l’An 440 de l’ère chrétienne, Maurétanie.
Je les hais, je les hais du plus profond de mon âme. Je les hais à m’en dégoûter moi-même, à m’en sentir écœuré d’être capable d’aussi abjectes pensées. Mais je ne peux pas m’en empêcher ! Et si je n’étais pas sous le coup de cette colère, alors ma vie aurait déjà prit fin. C’était cette haine qui me maintenait en vie dans les canyons déserts et désolés de Maurétanie. Cette haine qui m’accompagnait chaque matin à la recherche de nourriture, et chaque soir à la recherche d’un rocher sous lequel m’étendre. Sans elle, je me serais déjà tranché la gorge pour en finir, pour oublier cette, cette humiliation…

Mais cela n’était pas aussi simple.

Hannon, les larmes aux yeux, ferma de nouveau ses paupières crasseuses de poussières et revit chaque secondes de cette scène. Les soldats qui défoncèrent sa porte au petit matin puis l’empoignèrent après avoir eu confirmation de son identité. La place du marché, où brûlait un immense feu de cadavres, et d’animaux… Oui, « ses » animaux, y brûlaient également. Des êtres rares et raffinées, que les Vandales ne trouvaient pas à leur goût, désireux de faire de Carthage une place forte plutôt qu’une cité marchande. Et lui, ce bâtard de Genséric, riant aux éclats devant ce spectacle.

« Alors c’est toi le marchand de bêtes ? » Avait-il demandé à l’homme agenouillé à ses pieds.
« Oui. » Lui avait-il répondu.
« On a attrapé ton serviteur la nuit passée. Avant de crever la bouche ouverte, il a eu le temps de nous faire une petite confidence, si tu vois ce que je veux dire ? »
« »
« Les marchands de Carthage ont-ils tous de tels menteurs à leur service ? Ou bien, dois-je vérifier moi-même ? »


Les battements de son cœur s’accélèrent. Akim avait-il parlé de sa fortune, ou bien de quelque chose de bien plus intime et personnel ? Si c’était le cas alors, cela voulait dire qu’il… Les yeux fous, il croisa le regard du dément face à lui, et voulu amorcer un mouvement de recul qui fût vite arrêtée par les gardes qui l’avaient escortés et qui le remirent debout sans effort. Souriant de ses dents salles et malodorantes, Genséric vint devant lui et, d’un coup sec, arracha le haut de sa tunique.

« Oh mais que vois-je ! Ton serviteur n’était pas un menteur alors ! Ahahahahah… »

Son rire se perdit dans les tréfonds de la mémoire d’Hannon, qui à partir de cet instant ne regarda plus le monde qu’à travers un filtre de pensées protectrices. Son cœur se ferma, son âme se ferma, et seul son esprit continua de regarder autour de lui le chaos, apprenant vite à le haïr de tout son être. Toute cette haine trouva vite bonne oreille pour l’écouter, et ainsi seulement, la folie ne s’empara pas de lui lorsqu’il fût jeté hors de Carthage, à moitié nu et avec pour seule vivre, cette haine sans fin.

Les premiers jours il ne ressentit pas la douleur de son propre corps, continuant d’avancer tel un automate, en direction d’Alexandrie. Aucune caravane ne traverserait le désert à présent. Il serait donc seul pour affronter cela. Hannon s’inspira des contes populaires qu’il connaissait pour se nourrir. Avalant sauterelles et lézards, il chercha l’abri de l’ombre pour sa peau sensible et continua à avancer, encore, et encore. Chaque jour un peu plus. Mais au bout d’un mois, il n’avait toujours pas dépassé les montagnes et les ravins, et il était à bout de souffle. Malade, affamé, assoiffé, il ne restait plus rien d’Hannon, sinon une quasi nudité accablante dont la vision avait tant faire rire le chef Vandale et ses hommes lorsqu’ils l’avaient humilié. Face contre terre, même ses tremblements s’atténuèrent, et son esprit s’égara de nouveau au-delà de son propre corps…

En plein délire, hurlant de sa voix cassée le nom de ceux qui avaient partagé son quotidien, une voix venue du néant lui intima de se taire.

« Assez ! Crois-tu que la vengeance les ramènera ? Veux-tu toi aussi être celui que tous voudront abattre ? Tiens-tu tant que cela à mourir ? Réponds-moi ! »
« N… non. Je ne veux pas… pas mourir. Mais la vengeance c’est… c’est tout ce qu’il me reste… »
« Et qui crois-tu pouvoir venger le nez dans la poussière ? Tu n’as pas le cran nécessaire pour te venger, ou pour te battre. »
« Si… Si ! Je peux… je peux… »
« Non tu ne le peux pas. Et je vais te dire pourquoi : ton âme ne recèle pas la noirceur de ceux qui ont attenté à ta vie. La haine que tu éprouves est légitime mais ce n’est pas par ta propre volonté qu’elle existe. Tant que tu seras prisonnier de la haine de ceux dont tu veux te venger, alors tu ne seras qu’un esclave parmi les Hommes. Veux-tu être un esclave ? »

Incapable de répondre, Hannon se contenta d’esquisser un hochement de tête négatif. Puis il leva les yeux, brusquement illuminé par une lueur dorée. Un ange venait-il le chercher ? Il l’ignorait. Mais cette aura déclina et laissa apparaître un visage ridé dont la voix pourtant resta claire et puissante comme celle d’un homme d’âge mûr.

« Si tu veux être libre, il faudra me faire confiance, et apprendre. T’en sens-tu capable ? »
De nouveau Hannon répondit en silence, avant de sombrer dans le noir d’un sommeil comateux. L’inconnu l’emmena avec lui, le portant sur ses épaules avec la facilité d’un gaillard bien musclé. Et lorsqu’il se réveilla, ce fût entre les couvertures propres et douces d’un lit de camp fraîchement monté.

Son sommeil avait été long, et parsemé de cauchemars. Souvent il avait eu l’impression de se réveiller, alors que les hommes de Genséric s’apprêtaient à le violenter, encore et encore. Mais finalement, ce ne fût pas sur le feu de la place de Carthage que son regard se fixa, mais sur celui-ci d’un vieil homme à la barbe blanche mais à l’œil clair. Celui-ci, sans détourner les yeux de son travail, s’adressa au jeune homme.

« Je vois que tu es réveillé mon jeune ami. Ne forces pas trop, ton corps est loin d’être remit de toutes ces épreuves. Tiens, bois ça. » Dit-il alors en lui tendant un bol remplit d’une mixture étrange et infecte mais qu’Hannon avala sans broncher tant il était affamé.
« Merci. » Dit-il d’une voix éteinte et enrayée. « Merci beaucoup. J’ai, été inconscient longtemps ? »
« Une semaine. »
« Une sem… ? Je vois. Alors tout… »
« Tout était réel. Cela fait maintenant plus d’un mois que Carthage est officiellement passée sous contrôle Vandale, et que la plupart de ses habitants ont été tués ou servent maintenant leurs nouveaux maîtres. »
« Comment le savez-vous ? »
« J’ai croisé des marchands qui rebroussaient chemin en direction de la côte. Ils m’ont donné les nouvelles. C’est d’ailleurs grâce à eux que j’ai pu te soigner. »
« Merci. »
Il ne pouvait que le remercier de toute façon « Je m’appelle Hannon. »
« Et je me nomme Zénon. Ravi de pouvoir enfin faire la connaissance de celui qui hurlait si fort que les étoiles elles-mêmes l’entendirent dans la nuit. »
« Je… n’est-ce pas, exagéré ? »
« Crois-moi, quand tu sauras, tu comprendras que mon image n’était pas exagérée. »


Le jeune homme plongea ses yeux verrons dans ceux du vieux Zénon, cherchant à y déceler la vérité à travers l’ironie. Mais il ne parvint pas à percer cet individu à jour…

Par la suite il apprit beaucoup de lui, en échange de sa parole de respecter son enseignement. N’ayant plus rien à quoi se raccrocher, Hannon accepta sans broncher de s’ouvrir à un tout autre univers que celui dans lequel il vivait jusqu’ici. En deux mois, il retrouva ses forces et assez de courage pour reprendre son chemin aux côtés de Zénon. Il le raccompagna même jusqu’à un petit port marchand, car le vieil homme avait des choses à terminer dans son pays d’origine avant de finir de lui enseigner de qu’il devait savoir pour ne plus être un esclave de la noirceur humaine.

Lorsqu’il regarda le navire de Zénon s’éloigner, il se demanda sincèrement s’il le reverrait. Et il le revit, deux ans plus tard. Deux ans durant lesquels Hannon vécu seul dans les montagnes désertes, avec pour instruction première celle de s’ouvrir à l’univers. Tout cela dépassait un peu le carthaginois mais bon, il avait donné sa parole à son sauveur de respecter son enseignement. Mais en y repensant, cela relevait de la pure folie ! En quoi était-il concerné par ces histoires de dieux grecs ? De chevaliers en armure ? De défenseur de la paix et de la justice ?! En quoi cela pouvait-il bien le regarder, « lui » ? Car il aurait aimé voir un réel défenseur de la veuve et de l’orphelin arrêter les Vandales. Cela faisait parti des questions qu’il recassait souvent, entre deux chasses pour constituer son garde-manger. Pourtant dès les premiers mois de cette retraite forcée, Hannon retrouva vite cette sensation, cette petite sensation qu’il avait ressentie alors qu’il attendait la mort et le déshonneur, la nuit de la prise de Carthage. En se concentrant, en méditant pendant des heures, parfois des jours, dans l’immobilité totale, en oubliant tout autour de lui, Hannon se mettait à ressentir ce qui l’entourait. Il ressentait la vie de chaque être vivant dans un rayon qui devint de plus en plus large à mesure que le temps passait. Mais lorsqu’il en vint à un certain stade d’ouverture sur l’univers, le jeune homme arrêta là son exercice et chercha également à se couper de cet univers, comme le lui avait demandé Zénon.

Celui-ci lui avait expliqué, durant les deux mois qu’ils passèrent ensemble, qu’Hannon dans son désespoir, s’était mit à user de son cosmos, pour hurler à l’aide à la face du monde. C’était désordonné mais assez fort pour qu’il l’entende depuis sa demeure par-delà les mers et vienne à sa rencontre. Il fallait donc qu’il apprenne également à se couper de l’univers, pour rester silencieux. Pourquoi ? Ça Zénon ne l’avait pas précisé mais il devait y avoir une bonne raison. Alors il s’entraina également à cet exercice. Et lorsqu’un vieil homme vint s’installer à son feu, presque deux ans plus tard, ce fût sans surprise qu’Hannon l’accueillit.

« Vous revoilà. » Dit-il en guise de salut.
« Me revoilà. » Lui répondit une voix plus faible que dans son souvenir.
« Alors ? Que pensez-vous de mon entrainement ? »
« Il me semble avoir été réalisé avec brio. »
« Et maintenant ? »
« Maintenant… nous allons te préparer. »
« Me préparer à quoi ? »
« Te préparer à prendre part à la guerre que chaque Homme devrait livrer contre les Ténèbres. »


Le jeune homme acquiesça, et partagea son diner avec celui qui était dors et déjà son maître, à ses yeux.
    Hiver de l’An 451 de l’ère chrétienne, Alexandrie.
Cela avait duré huit années. Durant huit ans j’avais parcouru l’Afrique avec Zénon, apprenant de lui à me battre, à user de mon cosmos et même à penser comme un Chevalier d’Athéna. C’était là ma mission, me disait-il souvent…

Hannon apprit du vieux maître tout ce qu’il y avait à savoir sur la mythologie grec et sur les guerres qui se jouaient de tout temps entre les dieux pour la suprématie sur Terre. Mais il apprit surtout le plus important : comment se libérer de la haine. Pourtant cela ne changea pas la nature profonde du jeune homme qui, s’il était maintenant un fervent défenseur des enseignements d’Athéna, n’en restait pas moins un être à part, mi-homme, mi-femme. Disons qu’il avait fallu tout ce temps à Hannon pour redevenir lui-même, et même un peu plus.

Entre temps il avait également reprit contact avec le monde sur conseil de son mentor. Ses pas l’avaient donc reconduit vers Alexandrie où Youri, la larme à l’œil, l’avait accueilli de la plus chaleureuse étreinte qu’il n’ait jamais reçue. Il avait ainsi pu naviguer sur les mers, et s’ouvrir également au monde autrement que par le cosmos. Il avait découvert bien des cultures et des façons de penser différentes des siennes. Jamais il n’était retourné à Carthage, devenue ville barbare. La vengeance dormait en lui pour l’heure.

Puis vint l’heure tant attendue.
« Êtes-vous sûr de ne pas vouloir d’aide Zénon ? » Questionna-t-il son vieux maître sur le départ.
« Oui, j’en suis sûr Hannon. »
Il ne l’interrogea pas sur sa destination. Quelque chose lui disait, que le vieil homme allait de nouveau se mettre en route vers de lointaines contrées pour y recueillir une personne qui, comme Hannon, avait besoin de lui, besoin de croire en quelque chose de plus grand, besoin de retrouver foi en l’humanité. Il fît ses adieux à l’ancien Chevalier d’Or du Capricorne, et prépara de son côté son propre voyage. Car il était temps, pour lui aussi, d’entreprendre les premiers pas vers son destin.

« Alors comme ça tu t’en vas ? » Youri se tenait là, dans l’embrasure de la porte de sa chambre, les bras croisés.
« Oui. Je vais à Athènes. »
« Nous nous reverrons ? »
« Tu n’auras qu’à venir m’y voir quand tu le voudras mon ami. »
Un baluchon sur l’épaule, Hannon vint faire face à son meilleur ami, avant de l’étreindre de tout son cœur.

Il est vrai que l’anxiété lui faisait mal, mais il s’était durement entrainé pour ce jour. Il avait envie de croire en l’idéal que défendait Athéna. Et pour que plus personne ne vive un autour jour ce que lui-même avait vécu, Hannon n’hésiterait pas à se battre. Sur le bateau qui devait l’amener vers sa nouvelle demeure -le Sanctuaire sacré d’Athéna où résidaient les autres chevaliers-, Hannon salua sa constellation protectrice, aussi ambigüe et froide que lui-même, mais dont la force inflexible était indispensable pour mettre un terme au chaos qui régnait aujourd’hui à travers le monde. Restait à savoir si Zénon ne s’était pas trompé en désignant cette constellation. Mais quelque chose lui disait que non : Zénon ne s’était jamais trompé jusqu’ici.

La confiance. Le maître mot de cette époque troublée. La confiance était synonyme de foi, mais aussi de traîtrise car la confiance était trop souvent trahie. Si Hannon voulait survivre à ce destin, il lui faudrait faire confiance, et avoir foi en ce qu’il avait apprit jusqu’ici. Avoir foi en son vieux maître, et en Athéna. La paix, utopique… L’attendait-elle au bout du chemin ? Il n’y avait qu’un seul moyen de le savoir.
* * *
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MessageSujet: Re: Aquarius Hannon   Aquarius Hannon I_icon_minitimeSam 17 Mar - 13:53


Présentation -enfin- Terminée !
Je réponds par avance à une éventuelle remarque sur l'absence de réel développement quand à l'entrainement qu'à subis Hannon en vu de son arrivée au Sanctuaire : j'ai préféré mettre l'accent sur les évènements qui ont marqué le personnage de manière à bien poser la base de sa façon d'être future, plutôt que de réécrire grosso-modo la même chose que ce que Narcisse a vécu (car oui, pour ceux qui le remarqueront, tous deux ont eu le même maître). J'espère malgré tout que la lecture de tout ceci aura été agréable =)
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MessageSujet: Re: Aquarius Hannon   Aquarius Hannon I_icon_minitimeMar 20 Mar - 2:04

Rebienvenue.

Tu es validé avec l'armure de ton choix. Conformément à ce qui était prévu grâce à ta contribution au scénario du forum, tu ne souffres d'aucune perte et bénéficie bien entendu des gains de l'anniversaire des six mois. Tu es bien sûr tenu de faire ton deck dans les deux semaines à venir malgré tout. Bon RP avec ce nouveau personnage.
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MessageSujet: Re: Aquarius Hannon   Aquarius Hannon I_icon_minitime

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