Spoiler:

- Veuillez m'excuser si Mercurio vous a importunés. Ce n'est pas un mauvais garçon.

- Soyez les bienvenus en ma demeure, Guerriers Divins. Votre voyage a dû être long, soyez sûrs que nous vous garantirons l'hospitalité aussi longtemps que vous le désirerez avant de repartir. Mais bien évidemment, avant de pouvoir vous offrir le gîte et le couvert, il y a comme vous le dites des questions qu'il nous faut tirer au clair. Vous m'en voyez navré. Je vous demanderai avant tout de ne pas prendre ombrage de mes paroles, par ma voix passe celle de mon peuple et de ma déesse.

- Je présume que vous n'êtes pas sans savoir qu'un guerrier se prétendant l'un des vôtres s'est présenté il y a de cela plusieurs mois au pied du Sanctuaire pour s'en prendre à mes hommes. Athéna soit louée, nous n'avons eu de morts dans nos rangs, mais plusieurs furent victimes de ses violences avant qu'il ne nous quitte en tirant profit de la cohue qu'occasionnaient les ennemis communs que vous avez vous-même mentionné. Il s'est avéré par la suite que c'était une déclaration mensongère de sa part, commanditée par l'ancien Augure d'Apollon dans le but de semer la discorde entre nos clans respectifs. Seulement, je sais de source sûre que cet homme s'est exilé quand a pris fin le règne des Oracles et réside à présent en vos contrées. Je vous demanderai tout d'abord de bien vouloir confirmer cette information. J'aimerais ensuite que vous me disiez ce que je devrais en penser, selon vous. Il me plairait de le savoir.

- Par ailleurs, j'ai su de la bouche même du Légat de Poséidon qu'ils avaient eux aussi été victimes des Titans alors même qu'ils s'y sont alliés. Ceux des miens qui se sont rendus chez vous sur mon ordre y ont constaté les mêmes ravages, ce qui aurait pu sans cela suffire à vous disculper. Mais j'aurais honte de croire qu'avec le passé qui nous lie, vous n'auriez aucun scrupule à conspirer pour nous nuire. Que vous ayez fini par venir jusqu'à nous sans que la peur vous guide est louable et me conforte dans cette position. Cependant, il est une question qui me taraude. Vous qui portez ces armures, m'est avis que leur histoire ne vous est pas inconnue. J'en déduis que le nom de celle grâce à qui vous les portez ce jour est inscrit dans vos mémoires. Si je ne doute pas de votre reconnaissance, là n'est pas la question. Par ce cadeau d'une époque ancestrale, nos nations sont liées par une promesse. Que n'êtes-vous pas venus nous voir auparavant ? Nous avons eu vent de votre retour voilà fort longtemps, et votre visite ne remonte qu'à une poignée d'heures. Avez-vous donc tout oublié de vos promesses, Guerriers Divins ? N'avez-vous donc aucun souvenir de ce que vos ancêtres ont écrit dans les livres d'histoire, dans les contes et légendes qui vous ont bercé autrefois ?

- Une fois encore, je m'en excuse si je vous ai offensés. Soyez assurés que là n'est pas mon intérêt. Ce que je vous demande n'est pas simple, j'en conviens. Sans remettre en cause votre savoir et votre engagement, m'est avis qu'il aurait été plus aisé à votre dirigeant d'éclairer ma lanterne. Mais j'ai l'espoir que vous puissiez mettre au clair ces zones d'ombre qui, je vous l'avoue, sont pour moi source d'inquiétude. J'ai soif de réponses, et souhaite que vous m'en apportiez autant que cela vous est possible. Saurez-vous répondre à mes attentes ?

Citation :

Repos.

Ratatosk avait déjà eu l’occasion d’être accueilli dans de somptueuses demeures. De sa jeunesse qui lui semblait déjà si lointaine alors qu’il n’avait que dix-huit ans, le jeune homme avait eu l’occasion de voir les maisons de riches marchands, de grands guerriers du Nord, mais aussi la demeure du noble Modi de Veur qui n’avait pas été loin de balayer toutes les bicoques visités jusqu’ici à ses yeux. Mais le Temple d’Athéna… C’était une toute autre dimension. Pour ainsi dire, une dimension divine. Et si par nature l’écureuil se sentait petit, cette impression était encore plus renforcée par cet endroit démesurément gigantesque. Les portes, les tapisseries, le trône même du fameux Grand Pope lui-même. Tout était si grandiose qu’il en eut le vertige et resta soigneusement en retrait, espérant n’avoir pas à intervenir avant d’y être invité par Modi ou un autre. L’aura qui les entourait était à présent électrique et Rune sentait bien la tension qui allait émaner de cette rencontre. Avec les révélations de Modi concernant ce qu’avait fait Haldor d’Alpha avant d’être reconnu par Odin, il était d’ailleurs normal qu’il en soit ainsi. De ce fait leur mission, par leur passage au Sanctuaire, était également d’offrir de nouvelles perspectives de paix stables aux Chevaliers d’Athéna. Mais ces perspectives étaient bien floues pour le moment, surtout après l’intervention du Grand Pope qui répondit immédiatement à Jormungandr après qu’il se soit présenté. Tel le petit être apeuré qu’il était, Rune baissa les yeux et resta ainsi à simplement écouter les paroles du porte-parole de la déesse.

Beaucoup de mots furent utilisés. Tous avaient bien des sens différents les uns des autres aux oreilles du Messager. Il savait quoi en penser, et se doutait qu’à partir de là, Modi le laisserait parler. Son mentor était un homme valeureux et tout acquis aux traditions de leurs ancêtres, mais il n’était pas celui qui devait parler au nom des Dieux : ce rôle était le sien. Comme le lui avait prédit Modi avant qu’ils arrivent ici, Rune devait à présent rétablir la vérité concernant Haldor et faire acte de présence et de participation à cette entrevue. De celle-ci pouvait dépendre leur entente cordiale mais aussi leur mésentente silencieuse. C’est donc avec autant de dignité que possible que le garçon à la chevelure dorée dégrafa sa cape pour attirer à lui l’attention du Grand Pope. Le Messager avait déjà fait un pas en avant et s’était inclina vers son interlocuteur, un poing sur le cœur, alors que le morceau de tissu abîmé touchait le sol. Son armure d’argent et de bronze orangé scintillante révélée aux yeux de tous, l’écureuil prit la parole.

Je serais celui qui répondra à vos questions, ô Grand Pope, moi, Rune de Ratatosk, Guerrier Divin de Lambda et véritable Messager des Dieux.

Il releva la tête et fit face à cet homme qui représentait la déesse Athéna. Ses mots n’étaient pas emprunts de colère ou d’autres sentiments négatifs : il ne parlerait qu’avec le désir de rétablir la vérité, celle qu’il cherchait à défendre depuis toujours.

Sachez pour commencer que jamais les Guerriers Divins d’Odin n’ont oublié grâce à qui ils obtinrent ces armures. Et notre reconnaissance sera à jamais acquise à la déesse pour ce cadeau qui permit au père-des-pères de survivre au Ragnarok. Cependant, notre peuple n’est plus aussi fort qu’autrefois. Peu de familles subsistent encore en Asgard et bien des clans ont oublié ce que signifiait « honorer les Dieux ». Notre absence à vous aider est inexcusable, mais elle n’a pu être évitée. Toutes nos excuses ne sauraient faire revenir à la vie ceux qui trouvèrent la mort durant cette terrible bataille qui nous secoua tous, mais sachez que nous vous les présentons, en implorant votre pardon pour cette tragédie qui n’a pu être évitée.

Rune inclina de nouveau la tête et posa un genou à terre, en signe de repentir. Il continua ainsi à parler au Grand Pope, en usant de toutes les informations acquises depuis son arrivée sur les Terres Sacrées d’Odin. Modi allait sans doute être surpris des informations que divulguaient ainsi Rune à partir de quelques jours passés avec lui avant leur départ pour la Grèce, mais il savait ses propres paroles exactes.

Vous avez évoqué un homme prénommé Haldor. Sur ce sujet là aussi, je peux parler. Il réside effectivement sur nos terres, où il fût reconnu par Odin comme le nouveau Guerrier d’Alpha. En ce jugement rendu par le tout-puissant, nous ne serions remettre en question sa présence parmi-nous malgré le préjudice qu’il tenta de nous porter par le passé, lorsqu’il servait encore Apollon. Je vous prie de croire qu’il n’est plus aujourd’hui animé que par le désir d’honorer nos traditions et nos pactes passés.

Rune redressa lentement la tête. Présenter des excuses au nom d’un autre n’était pas non-plus une tâche inconnue pour lui, mais le faire de cette manière sans que ce soit Fáfnir qui l’y ait invité ne lui plaisait pas. Il avait réellement l’impression d’être parti en mission avec à peine ce qu’il fallait d’informations pour survivre à cette rencontre.

La vérité est à présent rétablit, Grand Pope. Et si vous nous en jugez digne, nous continuerons cet entretien en parlant d’un sujet que seuls deux alliés qui se respectent et s’estiment peuvent parler. Chacune de vos paroles passera par moi et sera transmise au Seer et donc à Odin lui-même avec l’exactitude et la précision dont seul le Messager des Dieux peut se prévaloir car je bénéficie de leur confiance à tous les deux. Je vous en prie.

Dit-il en levant les yeux vers le porte-parole d’Athéna.

En effet, ils ne pouvaient pas parler de l’attaque du Sanctuaire s’ils n’avaient pas confiance les uns envers les autres, et c’était cela dont voulait s’assurer Rune avant d’aller plus loin. Il n’avait pas non-plus évoquer la mission qui avait tenu le Seer loin de cette rencontre avec le Grand Pope. Une autre information que seul un allié pouvait connaître. Restait à savoir si le Grand Pope allait les juger digne d’être encore reconnu ainsi aux yeux des Saints. La question était donc : va-t-il croire à « cette vérité » ou pas ? Croire l’inconnu se prétendant le véritable Messager des Dieux ou pas ? Sa vie, et celle de Modi, ne tenaient donc plus qu’au bon vouloir du Grand Pope… Peut-être que son mentor allait lui aussi apporter quelques informations concernant Haldor et leur absence à les aider à défendre le Sanctuaire. Après-tout, il en savait sans doute bien plus que lui, finalement…

- Relève la tête, Bach. Vous avez été défaits, mais vous êtes toujours en vie. Ce n'est que grâce à ce que vous avez accompli que j'ai pu les chasser de nos terres si promptement. Moi-même, j'aurais sans doute été mis en difficulté le cas échéant. C'est à vous que nous devons cette victoire, pas à moi. Quand bien même ils ont gagné une bataille, la guerre sera nôtre. Si tu souhaites te repentir de ta défaite, alors cesse de t'apitoyer sur ton sort et fais le nécessaire pour devenir plus fort. Je ne puis te conseiller mieux. Non pas que je doute de ta force, mais rien ne nous prépare à ce qui va suivre. Ce n'est point ta faute.

- Je vous remercie d'avoir pris le temps de m'apporter ces éléments de réponse. Néanmoins...

- Avant de rendre mon verdict, je demande à rencontrer le dénommé Haldor, si possible en compagnie de votre dirigeant. Nous en profiterons pour définir les termes de notre alliance, si elle a lieu d'être au terme de cet entretien. Comprenez que si votre plaidoirie a su me toucher, je souhaite voir si son repentir est sincère. Il n'est d'aucune utilité de défendre sa cause si l'accusé n'arbore pas l'ombre d'un regret. Aussi voudrais-je m'entretenir avec eux au sujet de ces écarts passés, si je puis m'exprimer ainsi, et prendrai alors ma décision. Je n'irai point : mes fonctions ne me permettent pas de m'éloigner durablement du Sanctuaire, et la dernière fois que j'en ai fait l'effort fût le moment choisi par nos ennemis pour nous prendre à revers. Aussi ne puis-je décemment pas quitter les lieux en ces temps troublés. Son attrition devra se faire ici, au pied du Sanctuaire qu'il a dévasté de ses mains. Acceptez-vous d'être porteurs de ce message, Guerriers Divins ?

- Vous êtes tout pardonnés. Je ne suis pas homme à vous tenir rigueur pour si peu, et Athéna ne saurait exiger de vous que vous vous en excusiez alors même que vous ne pouvez en être tenus pour responsables. Si tardive soit-elle, votre arrivée est notre chandelle dans les ténèbres qui nous entourent. Peut-être serons-nous désormais assez forts pour endiguer la vague de désolation qui menace de s'abattre sur le monde. Nous ne pouvons certes pas faire revenir d'entre les morts ceux tombés au combat, mais il nous appartient de sauver les vies qui peuvent encore l'être.

- Est-il autre chose dont vous souhaiteriez m'entretenir ?

Votre demande sera transmise sous peu, Grand Pope.

Déclara le jeune garçon en s’inclinant une nouvelle fois devant le gardien du Sanctuaire d’Athéna.

En effet, il avait bien des choses à transmettre au Seer et à « Haldor ». Qui sait d’ailleurs dans quel état ressortirait Ratatosk de cette confrontation, si elle avait lieu. Le Grand Pope s’était en tout cas montré magnanime avec eux, et c’était un soulagement pour Rune qui avait si souvent connu les foudres des personnes à qui il transmettait ses messages sans qu’il ne soit lui-même responsable de leurs contenus. L’affaire était donc entendue que « l’alliance » qui les liait soit de nouveau ratifiée. On leur demanda alors s’ils désiraient aborder un autre sujet devant lui.

Et cela se posa un cruel dilemme. Comme il l’avait exprimé lors de sa prise de parole, il était prêt à parler des Soldats d’Arès avec un allié, et d’être sûr que les réponses qu’on lui fournirait seraient celles d’un allié. Or, l’alliance, si elle semblait être officielle dans le cœur du Grand Pope, ne l’était pas encore du côté des Guerriers Divins. Alors que faire ? Hésitant, le jeune garçon chercha du regard quelque chose à fixer le temps de réfléchir, mais il ne pouvait pas faire attendre son interlocuteur sans paraître trop suspicieux. Finalement il prit le pari de se lancer et reprit la parole.

Oui, il est une chose dont nous souhaiterions nous entretenir avec vous : les Soldats d’Arès. D’après ce que nous savons maintenant, il est clair que l’attaque des Titans et de celle des Soldats d’Arès sur votre Sanctuaire ne relevait pas d’une pure coïncidence. Nous aimerions en savoir plus sur eux, pour remonter leurs traces et découvrir ce que les légendes et les récits des rares survivants à leur attaque ne peuvent nous apprendre.

Citation :

Petit post pour répondre à Arsiesys, même si j'garde le silence ! Rp terminé pour ma part, sauf si j'ai vraiment besoin d'intervenir une fois de plus, je ne répondrai plus ^^ Merci à vous trois pour le rp !