Alpharius était parti faire un tour dans le sanctuaire. Bien qu'il appréciât fortement la sérénité et le calme de son temple, il faisait aujourd'hui un temps magnifique, et il aurait été sacrilège de ne pas en profiter pour se dégourdir les jambes. Un moment de détente à savourer d'autant plus dans le contexte de guerre sainte où se trouvaient les différentes factions de chevaliers disséminées partout dans le monde.

Pour sa part Alpharius avait assez tâté de la guerre, entre les titans, les Berzerkers et tout ce qui pouvait encore tomber sur les preux serviteurs d'Athéna, cela lui faisait l'impression de se balader en permanence avec une cible gravée dans sur le front et sous laquelle aurait put être écrit "frapper avant d'entrer". A cela on pouvait ajouter sa propre expérience passée au cotés des Huns héphtaliques et on se trouvait face à un Bélier encore plus blasé que d'habitude.

Après sa ballade, sa contemplation de quelques fleurs, et ses discussions, rapides, avec quelques chevaliers anonymes. Le Bélier se décida enfin à retourner à ses obligations. Après tout n'était-il pas le premier obstacle sur la route des intrus désirant déranger Arsiesys dans ses sages méditations ? Le standardiste du sanctuaire comme se plaisait à l'appeler certains apprentis, et même parfois de vrais chevalier, bien que sur le ton de la rigolade. Alpharius ne leur en tenait pas rigueur, il avait d'autre sujet de préoccupations bien plus grave à régler.

En premier lieu, il devait trouver un moyen d'apaiser sa conscience toujours pas remise du choc d'avoir abandonnée une subordonnée sur le champ de bataille. Alors certes, un chevalier d'or est plus important qu'un Silver saint, lui avait-on dit pour le rassurer. Mais l'état de légume dans lequel se trouvait Japheth à l'heure actuelle n'était pas pour le convaincre de l'équité de l'échange.

Dans un même temps n'aurait-il pas été aussi mal d'abandonner le Cancer aux mains de ses ennemis ? Sans doute que oui. En réalité il aurait du sauver les deux. Il s'en voulait tant qu'il avait soigneusement évité de croiser le chemin de l'aigle, qui par ailleurs était finalement parvenue à revenir au sanctuaire. Achevant de confirmer la haute estime qu'elle avait put inspirer au Bélier lors de leur première rencontre. Mais le forçant à raser les murs pour éviter de croiser son regard ou sa honte risquaient de se refléter trop ouvertement à son goût.

Ce sentiment était d'autant plus ridicule qu'en vérité, personne ne semblait lui en vouloir pour l'échec d'Alexandrie, et qu'au contraire on se félicitait qu'aucun mort n'eût été à déplorer dans cette affaire.

Tandis qu'il repensait à tous ces événements, il escaladait nonchalamment les marches de son temple, sans remarquer le moins du monde que quelqu'un se trouvait déjà dans l'antichambre, au milieu des tapis persans et des fontaines stylisées parcourant la Maison du Bélier. Il leva les yeux du sol, prononçant quelque chose dans sa barbe avec une surprise qu'il aurait été bien incapable de dissimuler malgré ses talents dans ce domaine.

Calyps ...

La jeune femme pouvait se vanter d’accomplir des miracles, en matière de rétablissement. Lors des affrontements même, les coupures ne cessaient de se refermer sur elles mêmes, les tords de se réparer. Et alors même qu’elle aurait pu mourir, ce jour là, transpercée d’une part par une lame englobée de cosmos, d’autre part par la flèche sanglante de Frozia, il n’en avait rien été. Certes, elle devait cette réussite a sa réactivité : mais par la suite, ces plaies béantes n’avaient cessés de se soigner, malgré Beast et l’affrontement qui suivit son apparition et dont elle ne se souvenait pas…

L’Aigle était rentré au sanctuaire bien après les autres, par ses propres moyens. Mais non sans faire une rencontre significative avant de retrouver le temple… Et par la suite, il ne lui avait fallu que quelques jours infimes pour que ses blessures se referment. Blood retrouvait ses forces sans mal, et d’autant plus en étant contrainte de se reposer, elle retrouvait ses forces prodigieusement vite. En une semaine, ses plaies n’étaient plus que de mauvais souvenirs, laissant derrières elles des cicatrices qui finiraient elles aussi par disparaitre bientôt.
Par contre, ne pouvait pas louer autant le rétablissement du Cancer… A son retour au sanctuaire, la Sainte avait apprit que suite à leur voyage en Égypte, le Gold n’avait pas rouvert les yeux. Elle était un peu inquiète… Mais si elle savait fort bien se soigner, elle n’était pas aussi adroite pour soigner les autres. Aussi c’était elle résignée à attendre, attendre et espérer.
Quand a Alpharius ? Elle avait apprit que lui allait mieux, mais à aucun moment n’était parvenue a le voir directement. Il lui était finalement venu à l’esprit qu’il devait se sentir coupable… Et en effet, le Gold avait laissé derrière lui la jeune femme en emmenant que Japheth. Certes, mais elle a ce moment là était inconsciente, et Beast avait prit le relais : jamais elle n’avait songé lui en vouloir pour cela. Elle ne savait même pas à quelles immondices la démone était en train de s’adonner à ce moment la, dans son joyeux tête a tête avec la famine…

Plus elle y résidait, plus elle avait l’impression d’être en la maison du Sagittaire chez elle. En ces lieux régnait quelque chose de calme et paisible, et partout, il semblait y avoir un peu d’Arsiesys… Mais en cet instant, il s’agissait surtout de quitter ce cocon si doux, pour s’adonner a ses priorités.
Blood passa sa main dans sa longue chevelure d’ébène, avant de tendre le bras pour y accueillir Nox. Nox… Ce nom faisait résonner au plus profond d’elle tant de choses. Mais elle avait autre chose à penser. La demoiselle avait prit une décision : il fallait qu’elle voit le bélier. Certes pour prendre enfin directement de ses nouvelles, mais pas seulement. S’il n’avait pas parlé de Beast jusqu’alors, elle ne voulait surtout pas qu’il en parle. De toute le sanctuaire, il y avait déjà une personne qui savait, parce qu’ils s’étaient rencontrés il y avait très très longtemps de cela ; Corvus, le chevalier de la vierge. Mais désormais, il en allait de même du Bêlier. Il était conscient, lorsque le rire calme et pénétrant de la démone s’était élevé, lorsqu’elle avait retiré le bandeau qui cachait sa pupille écarlate puis s’était révélée au grand jour, sa chevelure rougissante flottant dans les airs telle un serpent. Un frisson parcouru l’échine de la jeune femme alors que ces bribes de souvenirs des instants ou elle était encore consciente lui remontaient à la gorge. Il valait mieux qu’elle s’en défasse… Et que cela n’arrive plus jamais.

Son pied foulla le sol du temple du bêlier. La première maison du mont d’Athena… Il était évident qu’elle y trouverait celui qu’elle cherchait. Mais lui, désirait il la voir ? Lorsque la silhouette de l’homme massif se dessina a l’entrée opposée du temple, la jeune femme fut assaillie par le doute. Il ne semblait vraiment pas ravi de la voir… Et elle en était prise de peur. Que pouvait-il bien penser d’elle désormais ? Qu’elle serait plus à sa place dans les rangs d’Arès, qu’un monstre se trouvait tapit parmi les rangs de la déesse Athena ? A chacune de ses terribles suppositions, Blood se sentait envahie par l’angoisse. Elle priait de tout cœur pour que celui qui avait vu Beast ne la rejettes pas…

- Excusez moi de faire intrusion ainsi, j’espère que je ne vous dérange pas. Je tenais a prendre de vos nouvelles par moi-même...

Elle avait fait tout les efforts du monde pour paraitre douce et calme, tranquille dans sa manière de s’exprimer, en somme pour se comporter comme elle l’aurait fait en temps normal. Heureusement, elle était très forte à ce jeu là, et toutes les ombres de son cœur ne devaient guère être visibles pour quiconque n’était pas dans sa tête. S’approchant à pas réguliers, le grand Aigle noir au bras, Calyps sourit discrètement à Alpharius.

Douce comme elle l'était là, en face de lui, tel était le souvenir qu'Alpharius gardait de Calyps malgré les craintes de cette dernière qu'il soit touché de crainte vis-à-vis de son alter ego démoniaque. En vérité il ne l'avait vu en tant que Beast qu'une fraction de seconde, entre le moment où il jaillissait de la masse grouillante créée par Frozia et l'instant où son Cosmos explosait comme un soleil, lors de sa Starlight Extinction. Evidemment il avait été étonné par la vision de Calyps enserrant le cou de la Berzerker, mais ils étaient en guerre, et sa propre crise de rage était elle-même la preuve que n'importe qui pouvait céder à la violence dans ce type de situation. Cependant il concevait mal ce qu'avait pu faire Frozia pour s'attirer les foudre d'une jeune femme par ailleurs si charmante, et à vrai dire le souvenir de cet événement s'estompait plus volontiers en faveur de celui le trouvant seul dans le désert aux cotés du corps inanimé de Japheth, face à la honte d'avoir laissé Calyps en arrière.

La raison pour laquelle il l'avait laissé il l'ignorait. Ce n'était pas faute de le vouloir. En soit, dans son état, c'était un même un miracle qu'il soit parvenu à lancer son attaque, alors de là à la contrôler parfaitement… Le plus étonnant était cependant que Frozia, et par liaison, Calyps, aurait du être la plus touchée par la mort de l'étoile. Ce qu'il ignorait était la manière dont la Berzerker avait absorbé son attaque, et comment, sans doute, cela avait provoqué la suite d'événement dont il s'attribuait la responsabilité.

A présent il se trouvait face à cette responsabilité fictive, en face de son parangon. Et cette dernière lui parlait sans exprimer le moindre ressentiment envers lui, chose qu'il ne comprenait pas.

• Tu ne me déranges pas …

Mensonge éhonté, dicté par pure politesse, puisque la présence de la Silver Saint le mettait dans tous ses états, bien qu'il ne s'agisse pas des même raisons qui poussait au propre malaise de Calyps.

• Ce serait plutôt à moi de me demander si cela ne te dérange pas de me voir compte tenu de la situation …

Bien entendu Alpharius gardait depuis le départ son ton neutre et son attitude stoïque, qui avait rapidement repris le pas sur sa surprise du départ. Il fallait au moins reconnaître à Calyps le fait qu'elle émeuve suffisamment le Bélier pour lui faire perdre son flegme légendaire, même une seconde. Bien qu'en fait, Frozia l'eut déjà devancé dans cet exploit d'une toute autre manière, au combien plus cruelle.

Sans cesser de fixer Calyps, Alpharius ne cessa de ressasser les même idées, aussi fausse que perturbante. Et si elle n'était venue que pour se venger de mon abandon, si elle venait me faire des reproches, si elle venait m'annoncer une quelconque horrible nouvelle en rapport à ma lâcheté. Si sous couvert d'être venue prendre des nouvelles, elle ne faisait de voir de ses propre yeux comment celui qui l'avait laissé aux griffe de Frozia avait survécu là ou d'autre avait souffert ou étaient aux portes de la mort. Des inquiétudes infondées, tout autant que la peur de Calyps de se voir rejetée par la faute de son double démoniaque.

Calyps haussa un sourcil. « Dans ses conditions », lui le déranger… Comme elle l’avait soupçonné brièvement sans trop y croire, il semblait que le bélier bel et bien s’en voulait, de l’avoir « Abandonné ». Elle n’avait pas songé, que cela puisse avoir son importance… Mais il fallait bien croire que si. A en juger par son comportement, il semblait même très tourmenté. Ainsi, il se sentirait fautif plus qu’autre chose ?

A vrai dire la jeune femme se sentit aussitôt profondément rassurée. Au moins, si la culpabilité l’accaparait il ne semblait pas voir en elle un démon sanguinaire. Mais tout n’était pas blanc non plus, et de l’inquiétude subsistait malgré tout… La jeune femme ne pouvait pas considérer, seulement parce qu’il faisait passer avant ce qu’il concevait comme un tord de sa part, qu’il n’avait pas vu Beast. Et de ce fait, une majeure part du problème demeurait entière. N’avait il pas gardé, de son cosmos vicié et assombri, une profonde impression … ? Il devait se poser des questions, et elle avait besoin d’en avoir le cœur net. Sur ce qu’il savait, et ne savait pas. Cela tenait bien trop à cœur a la demoiselle pour qu’elle ne le laisse simplement de coté. La jeune femme lui offrit un sourire rassurant.

- Cessez de vous tourmenter, vous n’avez rien à vous reprocher.

Ou en tout cas, « je ne vous reproche rien. » Ces mots, elle tâcha de les lui faire passer clairement par son regard. Il n’avait plus à culpabiliser et se tourmenter pour des raisons illusoires… Elle ne lui en voulait de rien, et désirait que cela soit clair. Par contre…
Elle avait beaucoup à se reprocher, ou du moins portait un très lourd secret. Depuis ce qui s’était passé, une sombre idée planait sur son esprit : une part d’elle avait sa place auprès d’Arès. Cette simple idée faisait courir des frissons le long de son échine… Et jusqu’ici, elle n’avait osé en parler au grand pope. Ni a qui que ce soit. Si elle en serait capable … ? Elle en doutait fort, renfermée comme elle était. Mais sur sa personne planait une désagréable dualité, une ambigüité qui l’effrayait terriblement. Celle au fond d’elle allait elle décider soudain, pour nouveau jeu, de l’attirer vers le clan adversaire en se laissant aller à la violence … ? Elle ne voulait même pas en encourir le risque. Ses yeux s’abaissèrent au sol, elle hésitait. Elle était là désormais, et elle était venue pour parler de Beast…
Elle ne pouvait plus trop faire marche arrière, même si elle ne se sentait pas tout à fait prête.

Un léger son émis par Nox la ramena aussitôt à la réalité, et à l’action. Elle croisa le regard de l’Aigle : a chaque fois, elle y décelait des étincelles qu’elle avait l’impression de comprendre. Même si c’était confus et sans parole. L’être noble lui transmettait des pensées silencieuses, qui ne s’exprimaient pas par les mots et ne trouvaient pas de réel sens, et pourtant formaient en la jeune femme des échos clairs qui l’emplissaient et l’influençaient. Par lui, elle se sentit emplie a nouveau d’une certaine paix. Et pourtant, l’Aigle noir pouvait rappeler avec insistance cette dualité qui lui pesait : par son cosmos de soleil, son statut de roi des cieux et son maintien, il rayonnait. Et pourtant, ses plumes étaient sombres comme les ciels de Nuit sans lune, et il partageait avec la jeune femme son éclat nocturne. On ne savait que trop penser de lui, et d’ailleurs Alpharius, en étant au courant, aurait pu voir en cet oiseau d’ébène un être de mauvais augures. Mais toujours était il que Nox avait redonné un peu d’assurance a la jeune femme…

- Cependant, j’aimerai bien m’entretenir quelque peu avec vous de ce qu’il c’est passé.

Il fallait bien qu’elle se lance… Et peut être le Saint d'Or pourrait il lui apporter quelque chose ?

Rien à se reprocher ? Il n'en était pas si sur, même au-delà de cette affaire il avait énormément de chose à se reprocher, à commencer par son incapacité à défendre les valeurs d'Athéna et à accomplir ses missions. Il avait échoué à découvrir l'emplacement du Temple de Poséidon, échoué à repousser Ephtal et Nosgoth, laissé détruire sa maison par Coéos, et finalement été incapable de découvrir l'hôte divin avant leurs rivaux, tout en abandonnant une de ses subordonnées sur le champ de bataille. S'il n'était pas si certain de sa bonne volonté, il aurait pus se laisser convaincre de travailler en fait pour leurs ennemis.

• Beaucoup de gens s'obstinent à me dire que je ne suis pas fautif dans cette affaire. Mais cette armure s'accompagne de responsabilités. Envers Athéna, bien sur, mais également envers mes camarades. Responsabilité que je dois assumer en toute chose...

Alpharius marqua une pause comme pour se donner le courage de continuer son discours d'auto flagellation. Il se nota cependant comme une touche de soulagement vis-à-vis du fait que Calyps ne lui tenait pas rigueur, que ce soit sincère ou bien une simple politesse.

• C'est d'autant plus vrai que vous n'êtes pas n'importe quel chevalier. Vous avez eu un comportement exemplaire durant toute la mission, et vous perdre aurez été une terrible affliction. J'ai eu d'autant plus peur que je vous ai laissée dans un état des plus ... "Précaire"...

Le Bélier s'interrompit, laissant en sous-entendu l'état précaire dont il parlait. Il s'agissait bien entendu de la prise de contrôle de Beast, bien que lui-même ne fasse passer ca que sous le compte de la colère, ignorant tout de la double personnalité de la Silver Saint de l'Aigle. En y repensant, il ne savait même pas si Frozia avait survécu, ou même les autres Berzerker bien que leur soit lui soit peu ou prou indifférent. Si Calyps avait réussi à leur échappé, peut-être qu'un ou plusieurs d'entre eux avait péris ? Il se sentit ridicule de se poser la question seulement maintenant, plusieurs jours après le retour de son interlocutrice.

Fort heureusement, il n'eut pas besoin d'aborder le sujet car, déjà Calyps se lançait dans la déclamation du but avoué de sa visite. Elle voulait parler de l'incident d'Alexandrie. Alpharius sentit ses tripes se nouer à l'idée de ce qu'il risquait d'apprendre, mais garda son stoïcisme intact de manière que même le mentaliste le plus doué aurait été incapable de déceler son malaise.

Il s'inclina légèrement en fermant les yeux pour inviter la jeune femme à continuer

• Je suis ouvert à tout ce que vous désireriez me dire, en bien ou en mal. Vous prêter l'oreille n'est qu'un faible prix à payer pour éponger ma dette …

Certes, il avait des responsabilités. Mais on ne pouvait pas toujours être exemplaire, et la jeune femme ne doutait pas un instant de la bonne foi du bélier, et de son désir même dans ce moment difficile de faire au mieux. Même s’il l’avait voulu, aurait il pu la ramener aussi … ? Elle en doutait un peu. Et a vrai dire, elle était même très rassurée qu’il ne l’ai pas fait : si il avait soudain téléporté sa personne loin du théatre de l’affrontement, il se serait retrouvé à Beast.
Y aurait il eu pire situation possible ? C’eut été pire encore que ce qu’il c’était passé, et de loin. Qui sait ce qu’elle aurait pu faire… Elle se régénérant et tenant encore debout, lui amoindri et incapable de se défendre si quelque folie lui prenait. Blood ne préférait même pas y penser, et jamais elle ne permettrait qu’il arrivât ce genre de choses. Cela n’arrivera jamais.

Elle allait lui répondre très spontanément lorsqu’un frisson d’effroi la parcouru a nouveau, bien plus intense que les précédents. L’insinuation du bélier à elle seule suffisait a rendre la jeune femme extrêmement tendue, et à raviver ses inquiétudes. Pourtant, il avait bien dit qu’elle avait eu un comportement exemplaire, et ainsi lui faisait part d’une certaine estime a son égard… Mais pour l’Aigle, rien n’était plus terrible que ce qu’elle cachait au plus profond d’elle, et s’y voir confrontée était la plus difficile des épreuves. Dans ces conditions, elle en perdait ses moyens et la force de s’enthousiasmer sur quoi que ce soit. Cela lui pesait trop, tout simplement. Malgré tout, elle dit ce qu’elle avait précédemment songé dire, tachant de garder son ton neutre et son expression douce.

- Le principal, c’est que sois là désormais, saine et sauve.

Elle disait cela, c’était en ignorant totalement son flanc et son dos déchirés comme s’ils n’avaient été que de mauvais rêves. Mais pour elle, c’était tout comme et elle considérait tout simplement qu’elle était saine et sauve… D’ailleurs, il valait bien mieux dire les choses ainsi à l’homme qui se sentait déjà bien assez coupable. Blood songea : il ne fallait pas qu’elle cède à son angoisse. Après tout par son état précaire, il pouvait aussi simplement faire allusion a ses blessures et sa faiblesse lors de son départ. C’était même très légitime, et par ailleurs une parfaite raison pour nourrir ses propres angoisses. Elle espérait désormais qu’il ne s‘agissait que de cela.
Blood soupira doucement, mais pas méchamment, et sourit a nouveau avec bienveillance au chevalier d’or. Rassurer les gens, ca avait toujours été le meilleur moyen pour elle-même de s’aider elle-même par la même. Aussi n’allait-elle pas s’en priver.

- Cessez s’il vous plait de penser que j’ai des reproches a vous faire et que vous avez une dette envers moi, ca n’est pas le cas. Cependant je pense qu’il sera enrichissant pour nous de parler de cette mission, et je pense qu’il serait bien que nous puissions être à l’aise et tranquilles pour ce faire.

En somme, elle lui proposait de l’inviter à ce qu’ils s’asseyent. Et puis, quitte à parler de tout cela, elle ne pouvait s’empêcher de préférer que cela se fasses dans le calme le plus strict. Sans que l’on puisse les entendre ou les déranger… Et cela ne nuirait pas à la protection du sanctuaire, elle était prête a l’assurer et en assumer les conséquences. Aussi était ce le meilleur moyen pour tout deux qu’ils puissent se détendre. Et ainsi mieux évoquer les évènements et évoquer les problèmes.
Car la jeune femme songeait également que parler du déroulement de ce combat qu’ils avaient perdu était le meilleur moyen de s’améliorer pour la suite. Arsiesys avait restauré son armure, et elle était plus resplendissante que jamais. Mais il n’en allait pas de même de la demoiselle de l’Aigle, et il fallait a tout prit qu’elle s’endurcisse. Sinon, la tragédie d’Alexandrie se reproduirait… Et cela, elle ne le désirait guère.



Blood s’assit suite a l’invitation du bélier, et soupira doucement. Soupirer… Chose qu’elle faisait rarement. Mais en cet instant, elle n’avait pas pu s’en empêcher. Elle inspirait, organisait ses idées pour savoir par ou commencer. Elle hésitait : après tout, si Alpharius n’avait pas conçut la présence de Beast, que devait elle faire ? Désormais elle l’acculait, elle ne pouvait pas repartir ensuite en lui disant « non rien », c’était bien trop louche. Désormais qu’elle était la, il était indéniable qu’il lui fallait prendre ses responsabilités. Et assumer ses actes. Au moins, l’homme qui lui faisait face était une personne en qui elle avait une certaine confiance, et pour laquelle elle avait de l’estime… Elle croyait sincèrement qu’il était sage. Alors, elle se jetât a l’eau. Chichement, certes, mais un premier pas malgré tout.

- Autant commencer par le commencement… Si vous me parliez un peu de votre version des faits concernant la fin de notre mission ?

Son œil anthracite se posa sur le Gold, perçant comme celui de l’Aigle fièrement perché non loin d’elle. Elle était toujours tendue, mais résolue. Et il fallait bien commencer par quelque part : même si cette mission était un échec, ils pouvaient trouver moyen d’en sortir grandis.

Alpharius cessa de se ronger les sangs, en bon mouton docile qu'il était pour satisfaire à la demande de Calyps. Du reste elle ne semblait véritablement pas lui tenir rigueur de cet échec, bien que le fil de la discussion ne mène invariablement à ce dernier.

• Je suis d'accord, se lamenter ne changera pas les choses. Et vous êtes vivante, je devrais remercier le ciel pour cette chance. Parlons donc si tel est votre souhait.

Le Bélier invita Calyps à le suivre, puis, n'ayant qu'un seul siège dans la pièce, lui proposa de le prendre. Il s'agissait d'un fauteuil, assez large pour s'y asseoir en tailleur, en marbre blanc, et couvert de bas reliefs identiques à ceux enluminant les murs du temple. Par souci de confort un coussin de soie rouge était élégamment fixé au siège pour permettre au Bélier de méditer sans gène et en l'occurrence à Calyps de ne pas s'abimer le fessier sur une surface aussi dure que le marbre.

Pour sa par Alpharius s'assit en tailleur à même le sol, posant ses larges poings à la vertical sur ses genoux et fermant les yeux en réfléchissant à la question de sa charmante interlocutrice. Question apparemment simple mais qui dans l'état actuel des choses relevait d'un effort de mémoire important, puisque le feu du combat avait flouté beaucoup de chose aux yeux du Gold Saint. Il ouvrit les yeux un instant pour fixer ceux couleur améthyste de Calyps, puis les refermant en baissant la tête dans un effort de réflexion, il répondit.

• Ma version des faits … En ai-je seulement une satisfaisante ?

Il desserra l'un de ses poings pour caresser machinalement la pointe de sa barbe, cherchant de toute évidence la tournure adéquat pour raconter sa vision des choses et laissant planer un suspens qui devait être insoutenable pour la jeune femme. Il se décida après une bonne minute à reprendre la parole.

• Je vais me cantonner à notre rencontre avec les Berzerker. Ce qui c'est passé peu avant ne nous avancera à rien de toute manière.
  
  Quand ils apparurent, je dois dire que j'étais pétrifié, non pas de peur, mais à cause du Cosmos de la Cardinal de la Famine, Frozia. Au-delà de sa puissance évidente, je ne sentais que malveillance et cruauté en elle. J'ai eu du mal à admettre qu'une tel chose puisse ne serait-ce que prétendre revêtir une armure sainte.
  
  Puis le combat a commencé, et les choses furent ce que nous en fîmes, jusqu'au moment ou Frozia eût une réaction impromptue à l'une de mes attaques.

Alpharius marqua une pause, lâchant son bouc, visiblement perturbé par quelque chose, un souvenir pénible sans aucuns doutes.

• A ce moment de l'histoire il faut que vous sachiez que mon maître, Eos de l'Autel, était porté disparu suite à un voyage dans les Balkans. Et cette attaque que j'ai lancé sur Frozia, je la tenais de lui, nous sommes les deux seuls au monde à la maitriser.

Le bélier grimaça, pensant alors qu'il était en fait le dernier à la maitriser puisque la Berzerker avait mis un terme à la vie d'Eos. Entre temps il avait put rencontrer Kréios, le nouveau Silver Saint de l'Autel, qui lui avait permis de tirer au clair les circonstances de la mort de son maitre, mais avant cela il était dans l'obscurité totale. Il reprit

• Il ne me fallut pas longtemps pour décrypter le sens des mots que Frozia me lâcha comme un projectile de catapulte. Et d'avoir la meurtrière de mon maitre en face de moi m'a fait entrer dans une rage folle.
  
  La suite est plutôt confuse, je n'ai aucune idée de ce qui s'est passé en dehors de mes attaques furieuses contre elle. Puis je fus englouti par ses insectes sanglants.

Alpharius passa le moment de recueillement sur lui-même où il vit en rêve Ariès et Athéna lui intimant l'ordre de ne pas mourir et passa directement à son jaillissement de l'essaim grouillant.

• Quand j'émergeai de la masse écarlate je n'eu qu'un instant pour voir ce qui se passait autour de moi. Japheth à terre, moribond, et vous …
  
  Je dois dire que j'ai été surpris de vous voir dans un état de colère pareil. Cela ne ressemblait pas à de la rage, mais à une haine lancinante, comme si elle faisait parti de vous-même. J'ai mis cela sur le compte de la proximité de Frozia, et dans le tumulte j'ai attribué ce sentiment à la Berzerker avant de lancer ma Starlight Extinction.
  
  Ensuite, n'ayant eu aucun contrôle sur ma technique, nous nous retrouvâmes moi et Japheth au beau milieu du Tiniri. Un groupe d'autochtones nomade nous a trouvé peu après et j'ai pu retrouver suffisamment de force pour mener Japheth et moi-même jusqu'en Grèce. La suite vous la connaissez …

- Toutes les versions sont satisfaisantes si tant est qu’elles ne s’imprègnent pas de mensonges.

Après avoir prononcé ces paroles, la jeune femme se tut pour écouter le récit du bélier. Récit qu’il aimait a faire désirer… Mais l’Aigle était une femme patiente, et qui savait attendre sans s’offusquer ou se presser. Dans un silence parfait, elle attendit que petit à petit, il en viennes aux choses sérieuses. Il était évident que ce qui était à débattre, c’était leur confrontation avec les Bersekers…
La jeune femme avait bien compris lors de l’affrontement que pour Alpharius, tout avait essentiellement tourné autour de Frozia. Pour elle aussi, la Cardinale de la famine avait finalement endossé le rôle principal dans le clan des « méchants » [bien sur, l’expression était très caricaturale, et au vu de sa propre nature la jeune femme était loin d’être aussi manichéenne. ] Mais elle ne s’était guère attendue à ce que l’enjeu fut aussi important. Ainsi, le bélier avait trouvé en ce chaton vorace la meurtrière de son maitre… Ca n’était pas négligeable. Blood a la manière dont Alpharius avait présenté les choses l’avait bien assez vite compris, et préserva le silence avec attention, lui répondant cependant d’un léger hochement de tête pour témoigner de son écoute.

Mais finalement, la partie qui comptait le plus pour l’Aigle venait ensuite… Son cœur se mit à battre à tout rompre. « Haine lancinante » : ainsi, c’était à cela que le Gold avait assimilé la folie meutrière de la démone. Mais c’est vrai, il y avait la proximité de Frozia… Des auras des deux démones ensemble, il avait du tirer sa propre interprétation, et ne pas prendre entièrement conscience de la force mauvaise de Beast. A vrai dire, la Cardinale de la famine avait au moins servie de couverture… Pour Blood, ca n’était pas négligeable.
Oui, la suite elle la connaissait. Par contre, le bélier ne connaissait rien de sa suite. Son combat avec Frozia, son … entrevue avec Straw. Et a dire vrai, il valait bien sur mieux que personne ne saches. Entre cette relation et son semblant d’amitié passée avec Jevren, l’Aigle sentait bien qu’elle était trop proche du camp adverse. D’autant qu’en un sens, Frozia devait la porter en affection aussi, désormais. Enfin, Beast plutôt. Gardant en apparence tout son calme, la demoiselle répondit ce qui, au vu de la situation, lui paraissait le plus naturel.

- Il c’est passé beaucoup de choses, et pour moi aussi cela reste confus. Ce qui est certain, c’est que suite a votre départ Frozia et moi sommes restées seules l’une face a l’autre : mais je ne pense pas en être venue a bout.

En disait elle trop ? Peut etre. Mais il était évident que le Gold souhaiterai savoir ce qu’il était advenu de la sanglante démente, au vu du role qu’elle jouait dans sa vie. Et Blood n’était guère partisante des mensonges… Bien qu’elle préféra laisser des zones d’ombres. Elle savait que le mieux serait certainement de parler des choses, et qu’a ce moment la peut etre Alpharius pouvait l’aider comme Kallas l’avait fait a sa manière, mais elle ne parvenait tout simplement pas à le faire. Pour le moment au moins.

Désolée pour le rp pourris, faut que je me remettes dans le bain >///<"

Alpharius ne compris pas tout de suite la manière dont Calyps ne pouvait se souvenir de ce qu'il était advenu de la Berzerker. D'abord surpris par une réponse aussi, évasive, il fût ensuite intrigué par cette dernière. Il comprit bien vite que sa première perception était peut-être plus proche de la vérité que ce que sa raison lui avait induit par la suite. L'aigle avait peut-être bel et bien sombré dans la rage, comme lui-même. Y'avait-il un lien avec Frozia ? Il l'ignorait. Le Bélier patienta quelques instants comme pour assimiler les paroles de Calyps. Elle en avait dit bien dix fois moins que lui, mais plus de question se soulevait de ses paroles que des siennes propres.

• Vous me dites que vous ignorez ce qu'il est advenu de votre rencontre avec Frozia ? Voilà qui est peu commun...

La mémoire était une chose relativement fragile, et dans tout les cas extrêmement complexe à décortiquer. Mais de là à ignorer tout d'un souvenir récent et marquant, en cela même que sa propre survie était l'information clef il y'avait forcement anguille sous roche. Alpharius commençait à se demander si Calyps ne lui cachait pas certaines choses. Et compte tenu de son comportement depuis tout à l'heure …

Le regard d'Alpharius s'éclaircit l'espace d'un instant, le temps qu'il lui fallu pour décortiquer l'attitude de la Silver Saint. Tellement obnubilé qu'il était par sa propre amertume, il n'avait décelé dans celle-ci que le malaise de se trouver face à lui après son abandon. Mais, non, elle ne mentait pas par politesse quand elle disait ne pas lui en vouloir, sa gène était d'un autre fait. Elle avait honte de quelque chose, et elle avait contre toute attente, fait un effort de volonté pour venir tenter d'en discuter avec lui.

Alpharius se sentit ridicule, presque honteux lui-même de son égocentrisme. Sous couvert de se flageller pour son incompétence à protéger ses camarade, il ne s'enfermait en fait que dans sa bulle, se focalisant sur la passé quand en réalité c'était dans le présent qu'il devait être pour soutenir ses proches. Il s'éclaircit alors la voix, s'efforçant d'adopter un ton aussi doux que possible.

• Il est des souvenirs que l'on ne peut rappeler, et d'autre que l'on ne souhaite pas raviver. Si le premiers cas ne nous empêche que rarement de trouver des réponses, le second a une fâcheuse tendance à nous masquer la vérité …

Niveau souvenir malsain, Alpharius en connaissait un rayon, il avait lui-même subit plus d'horreurs que n'importe qui, et en tout cas suffisamment pour induire une puissante volonté d'amnésie. Cependant c'était ce souvenir et ce savoir qui lui inspirait la force de combattre le mal. Si l'on oublie l'horreur et les ténèbres comment pourrions nous ne serait-ce que s'opposer à elles ? Il se remémora les leçons de son Maître

Si l'on se met à ignorer le mal qui nous entoure, et à plus forte raison celui tapis au fond de nous même, notre vigilance s'effrite et nous finissons à terme par perdre de vue la différence entre le bien et le mal. "Le véritable pouvoir réside dans la volonté des purs de cœurs."

Cette phrase qu'il tenait de son maître, elle l'accompagnait depuis le jour ou il l'avait apprise. Elle paraissait basique, un peu vaine et stéréotypée, et pourtant les choses les plus simples sont souvent les plus fortes. Se souvenir en permanence de choses basiques formait un tout uniforme et compact, Et se laisser distraire par des détails superflus ne faisait qu'effriter les fondations de notre volonté.


Note : Pas de soucis ^^

A vrai dire, la jeune femme avait des défenses exemplaires. Elle avait toujours vécu en cachant Beast : elle mentait bien et spontanément, avec une facilité sans pareille pour échafauder les choses de manière réaliste. La demoiselle était capable de faire face a bien des situation, de s’adapter, de prendre de revers ses interlocuteurs et de cacher son secret. Oui, mais là. C’était différent…

Elle faisait face à un Gold Saint. Non seulement à quelqu’un qu’elle estimais, mais aussi son supérieur. Désormais, elle faisait partie intégrante des rangs des chevaliers d’Athena, et si on commençait à avoir des doutes sur elle … ? Perdrait-elle son armure ? Serrait elle reniée ? Chassée peut être ? Elle se rendait compte petit à petit qu’elle en avait peur, et que son nouveau statut lui tenait bien plus à cœur qu’elle ne l’avait cru. Elle qui avait toujours été mystérieuse de son plein gré, aujourd’hui elle prenait conscience que ce mystère pouvait la mettre en péril, et qu’elle n’avait d’autre choix que de revenir en partie sur cette face de sa personne.

Blood fut prise d’un violent frisson. Les paroles d’Alpharius suffirent à réveiller en elle foule de sombres souvenirs qu’elle avait refoulé avec force, avec plus de forces encore qu’elle n’avait refoulée Beast elle même. Mais malgré toute ces efforts, la malédiction était toujours là, la démone sévissait toujours. Elle emplissait son cœur, son cœur, son esprit. Parfois elle sifflait ses fétides paroles au creux de son oreille, ou lui apparaissait sous forme de tant de sombres présages. Elle venait hanter ses nuits et se glisser contre son âme pour l’étreindre de ses vices, la pervertir, la faire souffrir en s’y adonnant avec un infini plaisir. Chaque fois que la jeune femme y songeait, elle était pétrifiée : et cette terreur lui faisait honte, elle s’en sentait faible. Son regard avait fui celui du bélier, sa main tremblait. Et envers et contre tout, elle restait en apparence relativement calme, malgré sa mâchoire crispée.

Puis, doucement, elle tourna son visage vers lui. Et, dans un geste leng et calculé, sa main s’éleva jusqu'à son propre visage, pour, de ses doigts, écarter ses lourdes mèches de cheveux. Il y avait là un bandeau de tissu noir, qui masquait une partie de son visage. On le devinait régulièrement, mais avec ses cheveux, on ne le voyait jamais véritablement.
Elle était allée trop loin, elle ne pouvait plus revenir en arrière. Il lui fallait parler.

- Que pensez vous que cette étoffe cherche à cacher ?

Mais elle n’avait pas le courage de le faire sans quelques détours, alors elle le faisait a sa façon. Que répondrait-il ? Elle n’en savait rien. Sous le tissu, elle sentait les battements de son cœur faire palpiter son œil écarlate. Était ce le sien, ou celui de Beast … ? Le sien en tout cas palpitait avec rage au creux de sa poitrine. Jamais elle n’avait été amenée a faire ca, pas ainsi, et la chose encore l’effrayait. Que de frayeurs diverses et variées sitôt qu’il s’agissait de la démone… Mais elle ne pouvait plus faire marche arrière.
Bien sur elle pouvait encore inventer quelque chimère, mais ce serait idiot de sa part, et elle avait décidé au fond d’elle-même, par fierté peut être, qu’elle ne le ferait pas.
Ce bandeau, il l’avait quitté lors de la mission divine, lorsque sa seconde pupille avait rougit pour laisser place a la Bestiale créature… Venant s’assortir a celles de Frozia et Casshern. Mais cela, Alpharius n’avait guère du le remarquer. La jeune femme demeura immobile, maintenant sa chevelure écartée, le regard plongé dans celui du bélier, plein de détermination, dur presque.

Alpharius sentit presque le frisson de Calyps dans son propre corps, elle était vraiment mal à l'aise vis-à-vis de quelque chose. Cela devait être important pour qu'elle subisse un tel stress rien qu'en y pensant. Il avait presque peur de la laisser continuer, de crainte que d'en parler ne la fasse totalement sombrer dans la tétanie.

Le regard de Calyps le fuyait, elle tremblait. Lui-même ne tentât pas de forcer leurs yeux à se croiser. Laissant le temps à la Silver Saint d'organiser ses esprits, et de trouver le bon moment pour prendre la parole, avec des mots qui lui conviendrait. Il comprenait parfaitement qu'elle puisse en avoir besoin, et il était assez compatissant pour ne pas vouloir forcer les choses.

Puis comme en une expression de gratitude pour son silence recueilli, la jeune femme prit enfin la parole. Pour lui répondre de manière énigmatique et désignant le tissu qui lui cachait l'œil droit. Il sourit, du moins aussi bien qu'il en était capable avec son visage statique de Vulcain.

• Je dirais qu'il vous cache la vue d'un prime abord … Mais j'imagine que ce n'est pas la réponse que vous attendiez ?

Sans cesser de sourire Alpharius la fixa, avec gentillesse, une douceur décidément paradoxale venant d'un homme de son acabit. Calyps était vraiment jolie, il ne pouvait le nier. Il n'avait pas vraiment de repère, puisque n'ayant presque jamais eu de contact avec la gente féminine. Mais le visage de l'aigle était on ne peut plus ravissant. Et pourtant elle dégageait de la tristesse, et de la peur, elle se dissimulait aux yeux du monde. C'était désolant qu'une si charmante créature doivent s'entourer d'ombres ainsi, la raison de cette obscurité, quel qu'elle soit, en devenait intrinsèquement condamnable à l'extrême par n'importe qui faisant preuve d'un minimum de sensibilité et d'empathie.

• J'ignore ce que vous cherchez à dissimuler sous cette bande de tissu. Mais vous savez Calyps … Vous parvenez peut-être à éviter le regard des autres en vous cachant, mais le votre vous ne pouvez y échapper.
  
  Se cacher n'est jamais totalement efficace, quelque soit le talent que l'on déploie pour ce faire, il y'aura toujours une personne qui saura la vérité et où la trouver. Cette même personne qui nous juge de son regard accusateur quand par hasard nous la croisons au détour d'une glace ou d'un reflet…

Alpharius hésita un instant, se demandant si son geste allait aider où non. Dans sa jeunesse, il avait toujours apprécié qu'Eos, lui tapote la tête en lui parlant de chose et d'autre. Cela lui ôtait tous ses soucis dus à l'entrainement et aux maltraitances des autres concurrents à l'armure d'or. Mais Calyps n'était plus une enfant, et dans leur posture actuelle il se voyait mal se lever pour aller tapoter le crâne de la jeune fille, aussi paternel et ragaillardissant que cela pouvait paraître. D'autant que dans ses souvenirs, Calyps ne semblait pas apprécier tant que ca les contacts physiques. En défaut, le Bélier se contenta donc de lui tapoter affectueusement le genou d'une manière compatissante. Par ce geste il espérait inviter la demoiselle à continuer son travail d'introspection. Mais il doutait de son efficacité il rajouta donc à son geste quelques mots.

• Qui es-tu ?

Une question simple, mais si l'on pouvait y répondre facilement et honnêtement, sans chercher de détour, elle ne répondait pas forcément par une vérité. Une question dont l'importance était accentuée volontairement par le tutoiement déstabilisant et incongrue du Bélier. C'était la première étape d'après Alpharius pour que Calyps puisse avancer vers la résolution de son problème, et ce même s'il ignorait tout de celui-ci. L'introspection commençait par cela, par sa définition de soi-même.

Evidemment, l’étoffe était loin de cacher seulement la vue de la jeune femme. Bien au contraire, l’œil de l’Aigle s’accommodait merveilleusement bien de sa solitude, et lui offrait une vue perçante même isolé. Un léger sourire, un peu triste, se glissa sur les lèvres de la jeune femme tandis que ses doigts eux se glissaient vers son œil dissimulé. A tous peut être, mais pas à elle-même en effet. Mais une ironie fabuleuse aurait presque pu la faire rire malgré la situation : elle ne pourrait jamais sa cacher du regard accusateur de la personne qu’elle voyait dans le miroir en se cachant ? Et bien justement, si elle portait cette bande de tissu, c’était principalement pour ne pas voir Beast à la place de son reflet ! Car la démone prenait plaisir à subtiliser son image ou la côtoyer au creux de ses lisses surfaces, sitôt qu’elle laissait à découvert la pupille écarlate qui représentait le scindement en deux de son être.

Le geste du bélier la tira de son amusement. A vrai dire, Blood manqua de tressaillir. Mais son regard c’était posé sur le visage du bêlier, et l’air bienveillant qu’il affichait répandit une certaine paix en son être. Finalement, elle ne se sentit pas menacée par ce contact, et ne tentât pas de s’y soustraire comme elle l’aurait fait en temps normal. Devenait-elle plus permissive auprès des hommes … ? Ses récents contacts l’avaient elle changée ? Ou avait-elle seulement la chance de faire connaissance désormais avec des personnes qui méritaient véritablement sa confiance … ? Peut etre bien était ce cela : il était loin de l’esprit de la jeune femme de voir Alpharius comme une figure menaçante. Pourtant, son gabaris comme ses pouvoirs représentaient une grande menace, mais la sagesse et la gentillesse qui se dégageaient de lui ne laissaient pas ces critères envenimer l’image que se faisait l’Aigle de lui.

Aussi, elle était dans une posture qu’elle ne pouvait se permettre d’aborder qu’auprès d’une personne de confiance, après tout. La jeune femme ne se confiait a personne, et cela n’était pas près de changer. Et pourtant… Mais elle était venue avec l’idée en tête qu’il savait déjà, ce qui avait tout de même grandement influencé le cours des évènements. Malgré tout…

- Je l’ignore totalement. Je suis celle que je suis devenue depuis le jour de mon éveil. Je suis Calyps, l’esclave, puis l’Aigle, mais je suis aussi Nox…

La question sans réponse. « Soit ce que tu désires être », « trouve », « choisit »… Auprès de ceux auquel elle avait ouvert son cœur, elle avait déjà reçu des conseils qu’elle tâchait chaque jour de suivre. Ces paroles avaient grandement guidées son existence.
Nox finalement était peut être presque le nom avec lequel elle se sentait le plus d’affinité, malgré l’ampleur qu’avait pris « Calyps » dans sa vie. Mais des noms, des noms importants, il y en avait un… et même deux autres. Qui n’étaient pas des moindres.

- Je suis celle que Beast a toujours appelé Blood.

C’était la troisième fois. Qu’a voix haute, elle délivrait ce nom a quelqu’un. Mais Beast… Beast c’était une toute autre chose, que de prononcer soudain ce son à la foix si doux et cruel par sa simple sonorité, ce nom maudit de la demoiselle.

Que tirerait le Gold de ces révélations ? Elle l’ignorait. Elle avançait pas à pas, ne daignant pas en dire trop malgré la situation. Il lui était trop difficile à vrai dire de s’exprimer d’avantage sur la question, en tout cas par elle-même. L’avoir rendu audible, ce funèbre Nom, c’était pour la jeune femme une marche déjà bien assez haute de l’escalier de sa progression, et il lui fallait reprendre son souffle.

Calyps avait réagie moins durement qu'il ne l'avait imaginé à ce léger contact physique. Il en fût soulagé, il avait voulu tout sauf la perturber encore plus. Mais il faut dire que les habitudes étaient tenaces, et pour le coup sa réflexion sur le sujet est arrivée trop tard pour contrôler ses gestes. La suite fût moins à son gré. A vrai dire malgré la quantité réduite d'informations délivrée par Calyps, il se sentait un peu dépassé par toutes ces nominations, ne sachant pas à quoi elle se rapportait. Pas plus qu'il ne savait qui était cette Beast, même s'il sentait parfaitement qu'elle occupait une place centrale dans le problème de sa jeune protégée.

De son désarroi il ne laissa pourtant rien transparaître, fidèle à sa nature. Il se contenta d'écouter sans broncher la réponse de l'Aigle à sa question. Puis quand elle eût fini il lui répondit sans détours.

• Blood, Calyps, Nox … Ce ne sont que des noms. Ils te sont imposés. Par tes parents, par le monde, par toi-même ou par cette … Beast.
  
  Si notre identité ne se résumait qu'aux noms que l'on nous donne alors je ne serais qu'un vulgaire ovidé en train de brouter dans une prairie, plutôt que l'homme qui te parle aujourd'hui.
  
  Je ne te demande pas qui tu voudrais être, ni-même ce que les autres voudraient que tu sois. Seulement qui tu es …

Alpharius fronça légèrement les sourcils, sans aucune méchanceté cependant, mais de manière suffisamment oppressante pour induire à son interlocutrice que sa réponse ne le satisfaisait pas. Il ne désirait pas la brusquer, mais il sentait bien qu'elle avait besoin d'un coup de pouce pour se livrer suffisamment pour permettre son introspection. Le problème était en elle, quels qu'ils soient les problèmes ne sont jamais le fait des autres, mais seulement de notre perception des faits. Ce qui est un problème pour les uns ne l'est pas pour un autre ou bien dans une autre mesure. Alpharius ne voulait donc pas que Calyps lui réponde à lui, mais avant tout qu'elle se réponde à elle-même.

• Qui es-tu ?

Le bélier ponctua sa phrase de son regard perçant, fixant Calyps dans les yeux, sans ciller, et sans présenter le moindre signe d'une volonté de changer de sujet. Il n'en démordrait pas jusqu'à ce que la jeune femme ait trouvé une réponse satisfaisante pour se définir.

Mais aux yeux du bêlier, cette progression n’était pas suffisante. Il voulait la voir gravir d’autres marches, et elle n’avait pas le choix. Pourquoi diable c’était elle mise dans cette situation ? Désormais qu’elle était prise dans sa propre toile, la jeune femme n’avait plus qu’une seule envie c’était de s’en échapper. Mais il était trop tard, et elle en était consciente. Une fois de plus, elle se rappela qu’il était trop tard pour faire marche arrière.

Des noms des noms ! Mais chacun de ses noms avaient un sens, un sens fort même parfois. Un regard de la demoiselle se jetât vers l’Aigle qui portait l’un de ces noms, vers Nox. Mais si elle trouvait dans les yeux perçants de l’Aigle un appui, cela ne suffisait pas pour la calmer totalement. La jeune femme les mains jointe laissait discrètement ses doigts s’emmêler, geste rare exprimant la tension qui sévissait en son être.
Un instant une pensée : des parents ? Ce mot était bien vide de sens pour elle, elle n’en connaissait même pas la réelle signification. Elle n’avait même pas eu d’enfance : seulement un éveil a l’adolescence. Donc parler de parents la concernait était purement superficiel. Mais malgré ce terme mal employé, le bélier parvenait sans mal a pousser la demoiselle dans une situation qui lui était inconfortable… Les noms. Autant dire qu’elle ne considérait pas encore pleinement « Aigle » comme l’un de ses noms. Et qu’elle était plus oui qu’un simple mot. Mais en être plusieurs, cela ne lui donnait il pas déjà une certaine profondeur ? D’autant quand il y avait parmi ceux-ci le mot Nuit.

Le bêlier était bien exigeant… Il lui demandait tout simplement une réponse précise à la question à laquelle il était le plus difficile pour la jeune femme de donner réponse. D’autant qu’elle l’avait déjà fait de son mieux ! Mais non, le chevalier d’Or lui demandait un effort supplémentaire, auquel elle ne savait nullement comment répondre. Un silence gêné s’installa longuement…
Et comme il ne semblait pas déroger à sa décision, comme il ne semblait pas décidé à revenir sur sa question, elle se voyait contrainte de chercher une réponse. Mais quelle réponse trouver ? Et ou la chercher ? L’Aigle avait l’impression de voler au beau milieu d’un nuage épais, sans lumière ni repères. Ses doigts continuaient de e tortiller discrètement.

Inévitablement, ses souvenirs remontèrent… Ou plutôt, elle fut contrainte de s’y immerger. Mais elle s’y émergeait avec retenue et méfiance. Et les images revenaient, les flashes, les expériences. Parfois elle frissonnait, parfois elle avait envie de sourire sans en avoir le temps… Parfois même, une larme aurait pu monter à ses yeux si elle n’avait pas tant été endurcie par les années. Le silence pesât lentement, les lèvres de Calyps tremblaient imperceptiblement…
Finalement, sa voix vibra. Hésitante. Cette immersion avait éveillé plus de choses qu’elle ne l’aurait voulu, et un voile un peu triste c’était posé sur son âme sans qu’elle n’en eut conscience.

- Je n’étais personne. Un être sans passé ni enfance, sans rien si ce n’est une malédiction. Je suis devenue esclave a Rome, on m’a donné le nom de Calyps. J’ai découvert petit à petit la douceur de la Nuit, puis la maitrise du cosmos et un personne chère m’a baptisé Nox. –Bien sur, elle n’allait pas préciser que cette personne était passée dans les rangs d’Arès- Aujourd’hui je suis devenue une sainte d’Athena et je suis l’Aigle.

Qu’était-elle de plus … ? Une jeune femme à la fois fragile et forte, hanté par un démon qui ne lui laissait pas de répits. Une personne secrète qui aimait la beauté et ce qui la renfermait. Une sainte désormais de plus en plus dévouée au Sagittaire… Une demoiselle qui avait craint les hommes et ne les avait jamais réellement connu, qui ignorait encore beaucoup d’elle et de la vie, une personne qui cherchait son nom…

- Je suis l’oiseau qui, sous le regard de la lune, sillonne la voute nocturne à la recherche de sa vérité.

Un silence, encore.
Ses doigts se crispèrent sur son œil droit. Elle n’avait pas encore tout dit… Mais elle qui avait toujours tout caché, ses aveux lui demandaient un effort énorme. D'autant qu'elle connaissait mal Alpharius, jamais elle n'aurait cru lui dire tout cela. Mais maintenant, il saurait... la chasserait il ? Cette peur remontait inlassablement. L'Aigle releva la tête, regarda le Saint à l'armure d'Or dans les yeux.

- … Et de la force de faire disparaitre la démone qui le hante.

Tout cela était bien compliqué. A vrai dire, Apharius s'attendait à une réponse ésotérique comme celle que Calyps lui servit. C'était la nature humaine de penser que plus une chose était complexe, plus elle était de fait précise. Si l'on développe une chose dans ses moindres détails on est précis, mais l'on devient vague quand on se contente de la définir sous un seul mot ou expression.

Pourtant, on disait d'un archer qui touche au but qu'il était précis. Il ne frappait pas la cible entière, juste un point minuscule, un point insignifiant. Alors en quoi était-ce plus précis qu'un projectile de catapulte qui écraserait la cible entière, son centre comme le reste ? Sans doute la simple volonté de toucher ce point sans se préoccuper du reste. La volonté de ciblé une chose en faisant abstraction des autres, voilà la véritable notion de précision pour le Bélier.

Cependant vu l'état dans lequel se trouvait Calyps suite à son insistance, il ne se sentit pas le courage de continuer à la torturer avec ses questions insolubles. Il n'était pas un ermite millénaire parlant en énigme. Il n'était pas là pour lancer une phrase d'apparence incompréhensible en espérant que Calyps en découvre le sens caché le moment venu. Ce genre de situations il les laissait volontiers aux histoires et aux tragédies. Calyps n'était pas venu jouer une pièce de théâtre mais trouver des solutions à ses problèmes. En vertu de quoi il ne ferait que la torturer inutilement s'il décider de poursuivre sur cette voie.

Pourtant quelque chose au fond de lui persistait à lui dire qu'il serait mieux pour elle qu'elle se trouve une réponse seule. Mais il semblait bien que la jeune femme soit trop lasse de combattre ses démons pour supporter cela pendant encore longtemps. Il décida donc de soutenir l'Aigle de manière plus conventionnelle. N'était-ce pas sagesse aussi de savoir s'adapter à la situation.

• Tes paroles ont définies bien des choses. Ton passé, ton présent, ton futur peut-être. Et effectivement tout cela est une partie de toi-même. Mais cette réponse n'est pas la totalité de ton être.
  
  Ma réponse va peut-être te décevoir mais, tu n'es pas personne. Pas plus que tu n'es Calyps, ou Nox ou l'Aigle. Tu es simplement toi …
  
  Rien de plus … Étonnant de simplicité n'est-ce pas ?

Alpharius se gratta la tête dans une expression de frustration autant que de réflexion, il avait l'impression de dévoiler la fin d'une pièce à quelqu'un qui ne l'avait jamais vu. Ce n'était pas très intéressant pour la personne, mais au moins cela permettait de commencer à parler du sujet avec la dite personne. Il continuât.

• A partir de là tout devient plus simple. Ce que pensent les autres de toi n'a aucune importance. Tout ce qui compte c'est de savoir qui tu es et si cette personne te convient.
  
  Tu m'as parlé d'une Beast tout à l'heure. Elle te déplait, c'est évident, et à en voir ta réaction je pense qu'il s'agit même de bien plus que du déplaisir. Pourtant elle n'est rien, pourquoi le serait-elle ? Elle n'est pas toi, son avis, ses actes, ses désirs, ne sont pas les tiens, pourquoi t'en soucier ?
  
  Tu as aussi parlé tout à l'heure de faire disparaître la démone qui te hante. J'imagine que tu parlais d'elle. Beaucoup de gens lutte en permanence contre leurs démons, intérieurs ou extérieurs.
  Certains combats sont plus difficiles que d'autres, mais au final, cela reste toujours un combat. J'ai du mal à imaginer que quelqu'un d'aussi fort que toi puisse ne pas réussir là où la masse totale de l'humanité réussit dans son ensemble.

Il marqua une pause pour à nouveau scruter Calyps dans les yeux, cherchant cette fois-ci à déceler une étincelle, quelque chose pouvant lui faire croire qu'elle ne baissait pas les bras dans sa lutte.

• Choisis ce que tu veux être, défini ce qui t'en empêche et élimine le. Peut-être au début les obstacles te paraîtront insurmontables, mais il existe toujours des solutions. Il te faudra les trouver, cela demande des efforts, et des efforts on ne peut les produire que s'il nous reste la volonté et l'espoir.
  
  Je répugne à proclamer une sentence aussi définitive contre un être vivant, mais si cette Beast est la source de tous tes problèmes, alors trouve un moyen de la faire disparaître. Et n'oublie pas que la mort n'est pas la seule manière d'effacer quelqu'un de sa vie.

Alpharius se releva alors, tout courbaturé par sa posture assise précédente. Il tendit alors sa main massive vers Calyps en lui intimant de la prendre pour se relever.

• Lutter seul reste pourtant difficile, c'est pourquoi il est aussi important de se faire soutenir par ses amis. Tu as fait le premier pas en venant me voir, tu n'imagines pas l'honneur que tu m'as fait, bien que je ne sois qu'au seuil de ta porte, sans vue sur ce qu'elle cache. Mais si tu acceptes mon amitié, je me ferais un devoir de t'aider à trouver tes solutions.