Il n'existe aucun sentiment plus fort que celui qu'un homme éprouve lorsqu'il rentre chez lui. De nombreuses semaines étaient passées et le Légat retournait enfin au Sanctuaire. La tête farcie de nouvelles toutes aussi intéressantes les unes que les autres. Et surtout, avec une alliance confirmée auprès d'Arès et de son Prophète. Certainement le plus gros gage de confiance qui soit à l'heure actuelle. Sans doute que son seigneur et maître serait ravi de l'apprendre. Sans doute aussi qu'il lui serait indispensable de réunir les Marinas pour un conseil d'envergure. Il existe des choses qu'il faut partager lorsque l'on a la charge de diriger les armées d'un dieu. Celles-ci en faisaient partie.
Alors qu'il traversait l'arche d'orichalque, Orpheus perçut le changement. Presque imperceptible pour n'importe qui mais pas pour celui qui connaissait cet endroit mieux que quiconque. Il y avait eu une intrusion. L'air lui-même le lui disait. La Conque avait sonné, sans le moindre doute. Quelle en était la raison ? Il comptait bien le savoir au plus tôt. Portant sa flûte à ses lèvres, il se mit alors à jouer quelques notes. Les premières qui résonnaient ici depuis bien longtemps. Et déjà la mélodie s'exportait à travers les courants marins, à travers le territoire entier de Poseidon. Les Marinas devaient savoir que leur chef de guerre revenait. Ils devaient aussi savoir ce que cela incluait.
Cette étape remplie, il se hâtait vers le temple de son Maître. Non sans prêter attention à ce qu'il voyait. Les soldats protecteurs du Sanctuaire semblaient sur le qui-vive. Les marques des combats qui s'étaient déroulés ici apparaissaient partout. Et à mesure qu'il progressait vers le temple, il sentait monter en lui cette colère sourde. Celle qui était souvent annonciatrice d'un terrible châtiment. Ceux qui avaient profanés ces lieux mourraient. Il ne pouvait en être autrement. Alors qu'un soldat passait à proximité, le Légat l'interpella. Sans ménagement.
- Je ne sais pas ce qui s'est passé ici et j'exige d'avoir des réponses au plus tôt. Trouve moi mes Généraux. Qu'ils se présentent au temple au plus vite, je ne saurai souffrir d'un retard quelconque.
Le Marina prit ses jambes à son cou. Il était rare de voir Orpheus dans une telle colère. Et lorsque c'était le cas, nul doute qu'il ne fallait pas traîner. Déjà résonnait au dessus de lui l'Appel. Celui qui permettrait aux Marinas de le rejoindre là où il l'avait demandé. Et alors les choses sérieuses débuteraient.
- Citation :
- Second repos