Le couperet est donc tombé, hier soir en réunion sur skype avec la quinzaine de personnes présentes pendant les 2h qu'a duré la discussion (qui ont dérivés sur 3/4 par la suite ^^).
En faisant le constat de la situation actuelle puis le bilan du …
Si des gens doivent venir rendre visite aux Oracles qu'ils n'hésitent pas à venir directement dans ce post, ça peut être fun.
Il appuya sur l'épingle qui lui permettait de fixer sa cape noire en s'efforçant de ne pas déchirer la tunique romaine aux couleurs orangés. Une simple armure noire dont les lanières de cuir fouettaient ses genoux mis à nue. Il réajusta le plastron patiné en resserrant les sangles et s'observa quelques instants dans la glace. Aucune expression de vie sur son visage, rien de plus qu'une tombe. Il détestait ces moments, mais il n'avait pas le choix...
La fête battait son plein. Partout des nobles, de tout sexe, de toute corpulence, de tout âge, se vautraient dans leur orgueil. Le vin coulait à flot tandis que le rythme endiablé des musiciens enivrait les esprits. Dans un coin sombre l'on pouvait trouver une bande de jeunes loups, avide de pouvoir mais dont la préoccupation aujourd'hui était de tirer de longues bouffées d'un produit aux senteurs épicés. A plusieurs endroits, dans des coins plus obscures, la luxure atteignait son paroxysme et, qui des nymphettes, qui des éphèbes, se retrouvaient partie prenante des jeux des puissants de l'Empire. "Carpe Diem" scandaient plusieurs personnes attroupés autour d'un homme qui s'efforçait de finir un complet galon d'un alcool sombre, sans doute une liqueur d'un fruit venu dont ne sait où. L'Empereur pouvait être fier... Et il l'était...
Pas le dernier dès qu'il s'agissait de se mettre la tête à l'envers, Valentinien profitait de ne pas encore avoir atteint la trentaine pour ne pas avoir à se mettre de limite. Kahr se demanda même s'il avait été sobre pendant plus d'une minute dans cette soirée... L'Augure, lui, ne buvait pas. Faisant acte de présence à la demande d'Apollon il n'avait que peu de passion à l'égard de ces cérémoniels. Il s'approcha de l'un des nombreux buffets et attrapa un morceau de porc confit avec une grimace. Enfin, ça y ressemblait en tout cas.
- Et bien Augure, Hélios n'apprécie pas les panses de sanglier confites à la graisse d'oie et farci aux groseilles ?
Kahr tourna la tête en direction de son interlocuteur, Valentinien en personne. L'Empereur de Rome se servait une coupe de vin, tenant fébrilement la cruche sous l'emprise de l'alcool il insulta à plusieurs reprises sa coupelle lorsqu'elle se mit à déborder.
- Je passe. Entre les testicules de mouton confites, les oreilles de lapin au miel, le rôti de chat fourré à la crème de marron et les pattes de pigeon au chocolat, je ne sais plus où donner de la tête ! - Ahhh Augure... Mais Hélios à décider de nous bénir de son humeur aujourd'hui. Vous-même avez vu ce magnifique Soleil et que dire de votre présence ?
Kahr fondit sur l'Empereur en l'espace d'une seconde.
- Ne fais pas de moi ton alibi Valentinien. A force de sucer les bites des sénateurs tu as oublié le goût du sang dans ta bouche. Ne me force pas à te le rappeler à son bon souvenir.
L'Empereur s'écarta, blême. Il connaissait le véritable rôle de l'Augure et savait que tout son pouvoir pouvait s'effondrer sur le simple bon vouloir de l'Emissaire d'Apollon. Kahr s'inclina comme le veut l'étiquette et il s'éloigna, rejoignant un endroit de la soirée où il n'aurait pas à subir la décadence de ceux qu'il protégeait.
Saint
Kathlyn
Messages : 52 Renommée : 86 Feuille de personnage Armure: Paon de Cécias Rang de l'Armure: Argent Expérience: 69
Sujet: Re: Welcome to Rome [Libre] Dim 2 Oct - 14:35
A l'annonce du banquet se tenant à Rome, leur destination venait d'être légèrement réajusté. Inutile de se rendre aux Tours s'ils n'y trouvaient que du vent. Équipé d'un simple plastron, Aphlon accompagnait la jeune femme au travers des dédales de Rome tantôt pestilentiels, tantôt débordant de richesse. Rien que la propreté du sol permettait de différentier les pauvres des autres. Dans son habit blanc et noir, quelque peu hors du temps; Kathlyn attirait de manière naturelle les regards. Entre étonnement, indifférence et mépris, cette dernière se contenta de garder son regard fixe et ses sens aux aguets. En présence de son mentor, personne n'oserait s'attaquer à elle. Sans lui, la nécessité de salir ses mains serait inévitable en cas d'agression. Enfin… ces quartiers plutôt respectables ne présentaient pas de grands dangers, probablement quelques estocades verbales mais cela n'irait pas loin. Les gardes veillaient.
» Tu devras te débrouiller seule ce soir, Kath'. Je ne compte pas me mêler à toute cette populace, je n'y ai pas vraiment ma place. » Je ne pense pas vraiment avoir plus de légitimité que vous. Mais ainsi soit-il. » L'Augure est un homme blond assez particulier. Il devrait être aisé à reconnaitre, pour ce qui est des autres Oracles, à toi de les découvrir. » Très gentil, cette aide, lâcha Kathlyn dans un sarcasme.
Aphlon sourit puis leurs chemins se séparèrent. Le colosse se dirigerait probablement vers les bas fonds de la cité et ses affaires ne la concernaient pas. Néanmoins ses paroles firent naître quelques interrogations en elle. Il était vrai qu'Apollon lui avait offert une vie dont elle n'aurait jamais pu bénéficier sans son égide mais cela faisait-il d'elle une personne apte à se mêler à tous ces hommes de haute naissance ? Probablement pas, pour autant tous les oracles avaient été conviés à cette fête et qui savait quelles conséquences pouvaient naître de son absence. Elle qui avait trainé dans la boue. Elle qui avait volé parfois pour subvenir à ses besoins, voilà que Kathlyn se tenait désormais au dessus de tout cela. Plongeant dans sa bourse, elle en sortit plusieurs solidus et s'attela à acheter une robe convenable. Sa tunique à col drapé la démarquait trop des autres femmes ; Autant rester discrète, comme à son habitude.
La nuit ne tarda pas à plonger Rome dans l'obscurité et alors que de nombreuses flammes brûlaient au dessus de sa tête, Kathlyn, vêtue d'une robe immaculée, s'approchait du bruit et du monde. A plusieurs reprises elle tira sur les manches qu'elle n'avait pas par mécanisme et à plusieurs reprises elle dut replacer sa robe, ballante. Les cheveux tirés en arrière, ses rubans entouraient totalement ses cheveux au lieu de ne ceinturer uniquement deux mèches et à peine avait-elle mis un pied dans la pièce que des effluves indescriptibles agressèrent ses narines. Désabusée, Kathlyn n'accorda aucun regard aux serviteurs qui s'affairaient ou aux personnes qui lui adressaient un signe de tête. Une seule envie, se terrer dans un coin et attendre. Attendre que ce petit monde déménage ailleurs pour la laisser respirer un peu. Plaquant son dos contre un mur entre deux tables, elle inspira profondément tout en fermant les yeux puis expira dans un long soupir. Elle s'activerait un peu plus tard, le temps que son esprit s'accoutume à cette agitation incessante.
Saint
Arsiesys
Messages : 577 Localisation : Sanctuaire Renommée : 304 Feuille de personnage Armure: Sagittaire Rang de l'Armure: Or Expérience: 226
Sujet: Re: Welcome to Rome [Libre] Mar 4 Oct - 4:04
Arsiesys avait certes déjà parcouru de plus longues distances mais ce n'était pas ce qui rendait le voyage plus agréable. Devoir se rendre sur place n'était devenu que plus pressant à la réception de cette fameuse lettre. Si rallier la capitale de l'Empire était déjà un projet urgent, cette prise de contact en avait accru la nécessité. Le processus s'était ainsi accéléré et leur trio s'était mis en mouvement. Car si le trajet n'était pas une sinécure il n'était pas seul à pouvoir s'en plaindre. En effet, il avait emmené dans ses bagages pas moins de deux compagnons. Le premier n'était autre que son ami Antares, qui rivalisait d'ancienneté avec lui en plus d'avoir toute sa confiance. Quant au second, s'il avait eu moins d'opportunités d'apprendre à le connaître faute de temps, il n'en était pas moins confiant en ses capacités. Corvus était son nom. Ainsi, tous trois étaient partis sur les routes, laissant derrière eux un Sanctuaire certes moins animé que dernièrement mais toujours aussi bien gardé. Les consignes avaient été claires. Si des forces malintentionnées voulaient forcer le passage en son absence, elles se heurteraient à la garde serrée qu'il avait prévue à cet effet. Lui-même ignorait qui se dévouerait pour monter la garde mais avoir exigé qu'ils soient quatre parmi les douze à y demeurer était amplement suffisant.
L'esprit serein, il était ainsi parti à l'aventure aux côtés de ceux qu'il avait fait appeler en personne. Et si ce n'était pas la première fois que Scorpion et Sagittaire unissaient leurs forces, le Corbeau devait se sentir à part auprès de ces guerriers de légende. Pourtant, sa présence à leur côté n'en était pas moins une bénédiction. Car s'il était novice en tant que chevalier, ce n'était pas ici de sa force qu'il était question, même si le Grand Pope n'avait aucun doute sur ses compétences s'il fallait les solliciter. Pour avoir passé toute sa jeunesse dans la proche banlieue de leur point de chute, il saurait les guider dans le labyrinthe que ce devait être. La cité n'était plus que l'ombre d'elle-même. Sa chute se faisait sentir, s'en approcher de trop près suffisait à s'en rendre compte. Y pénétrer ne faisait que confirmer cette impression, immergeant les visiteurs dans un univers de corruption et de décadence peu engageant. Ne rien avoir à craindre des brigands n'en était pas assez pour le mettre parfaitement à l'aise, d'autant plus que si le mot d'ordre était de ne pas se faire remarquer un oeil avisé se rendrait rapidement compte des armures qu'ils portaient sous cape. Ce n'était pas tant son cas que celui de ses camarades, ayant pour sa part renoncé au port de son armure pour celui de l'habit traditionnel réservé au Grand Pope.
En lieu et place, le caisson contenant son habit doré pesait son poids sur son dos, bien qu'il n'en ressente aucune gêne. Mais ce n'était pas non plus le meilleur moyen de passer inaperçu et il en avait pleinement conscience. Aussi ne perdirent-ils pas de temps pour se diriger tout droit vers leur destination. Manque de chance, à l'évidence c'était jour de fêtes et les rues étaient noires de monde. Les citoyens s'y massaient à tel point que s'y frayer un passage était un réel supplice, et plus d'une fois Arsiesys regretta de n'avoir pas ses ailes sur le dos pour s'élever au-dessus de toute cette débauche. Les réjouissances n'étaient pas un mal en soi mais l'émulsion qu'elles suscitaient était étouffante au possible. Même son calme olympien fut mis à rude épreuve et ne trouva de répit que quand enfin il retrouva sa totale liberté de mouvements. Les vapeurs d'alcool et les éclats de voix n'étaient pas ce qu'il préférait et pouvoir s'en écarter n'était pas du luxe. Du coin de l'oeil, il vit passer une silhouette familière dont la crinière dorée n'était semblable à aucune autre, même si c'est en vérité l'odeur caractéristique d'herbe séchée qui flottait autour de lui qui fit de ses doutes une certitude.
- Aurais-je tant changé pour que tu ne me reconnaisses même plus ?
Redressant son casque du bout des doigts par le cimier il ajusta les pans de sa tenue, froissée en de multiples endroits par sa traversée de la métropole. Éprouvé tant par la chaleur que par les mouvements de foule il n'était certes pas au mieux de sa forme mais restait relativement présentable, son allure noble et respectable contrastant de beaucoup avec l'ambiance dissolue qui imprégnait les lieux. Au moins pouvait-on savoir d'un seul coup d'oeil que c'était un haut dignitaire, même si pour sa part il déplorait surtout le manque de mobilité que lui imposait cette longue tunique noire. Mais il n'en arborait pas moins un léger sourire ; retrouver une vieille connaissance était toujours un plaisir.
Saint
Antares
Messages : 124 Localisation : Sanctuaire Renommée : 478 Feuille de personnage Armure: Gold Cloth du Scorpion Rang de l'Armure: Or Expérience: 136
Sujet: Re: Welcome to Rome [Libre] Mar 4 Oct - 12:20
Le voyage jusqu'à Rome la Grande avait été des plus agréable. Manger la route avec un compagnon de longue date est toujours une bonne chose, de surcroit quand on a affaire à un homme tel que le Grand Pope. Du reste, le jeune Corvus, présenté à ma personne comme le chevalier du Corbeau, n'avaient pas l'air d'être quelqu'un sur qui l'on passe rapidement. Il ne devait sûrement pas sa place au hasard au sein des combattants d’Athéna, et la finesse que je dénotais dans ses réflexions m'invitait à m'intéresser un peu plus à sa personne. Tout était en fin de compte réuni pour accélérer le temps, nous amenant en fin de compte à passer le Rubicond avant même que nous nous en rendions compte. L'urgence de la situation, qui avait été implicitement mais bien nettement annoncée par le chevalier du Sagittaire, nous poussait peut être aussi à redoubler la cadence. Je sentais que pour mon supérieur, cela ajoutait à son inconfort, mais pour ma part, j'étais heureux de pouvoir voyager. Voir le monde pour lequel on se battait permettait de nous remettre à l'esprit notre mission sacrée, avec plus de force, s'il en était.
Rome fut telle que je me l'imaginais. Extrême sous toutes les coutures. Centre névralgique de tout l'Empire, elle était autant une vitrine sur les bienfaits de la civilisation romaine qu'une ouverture sur les contrées exotiques, assimilées ou non. Et, comme une montée des eaux impossible à arrêter, le culte de la Croix était présent partout, ne serait ce que dans les basiliques qui avait été construites au fil des deux dernières centaines d'années. La population, quand à elle, restait fidèle à cette période de décadence que l'on disait prise dans l'air du temps. Multiraciale, elle témoignait de la grandeur de l'objectif d'Apollon lui même, à savoir fédérer les nations sous un unique égide. Cela pouvait paraitre formidable, de part l'apport évident au niveau culturel et philosophique, mais quelque chose clochait dans cet empire. Une fissure dont on ne pouvait vraiment trouver la cause. Peut être ce sentiment prenait sa source dans les célébrations ayant lieu dans une riche villa des quartiers huppés, qui se trouvait être le point de rendez vous de notre trio, mais les gens s'y donnaient à cœur joie, s'oubliant aux bacchanales dans le vin et le stupre. Bancal, paradoxal même, quand on pensait les mœurs de plus en plus christianisée tendaient à supprimer la nudité dans les jeux, et même les actes de violence. A cette image, le cirque Maximus n'accueillait plus que des courses de chars...mais au final, c'était tout le piquant de la cité. Plus aucune des bases sur laquelle elle avait été construite ne tenait, et les hommes et femmes qui l'habitaient était ainsi en équilibre entre plusieurs courants de pensée, plusieurs façons de vivre, ce qui causait au grand final un grand n'importe quoi.
Et nous évoluions au milieu de tout cela, nous forçant un passage parmi les badauds avinés de haute naissance. Nul doute que notre délégation dénotait, avec notre représentant en chef portant sa Pandora Box sur l'échine, préférant ses attributs de Pope. Calfeutrés sous les toges servant à masquer aux regards indiscrets nos armures si voyantes, nous présentions le même spectacle incongru, décalé car sobres au sein de cette débauche de peau nue et de couleurs chatoyantes. Les gardes nous avaient pourtant laissé l'accès sans problème, visiblement au courant de notre arrivée. Cette supposition se confirma lorsque Arsiesys s’arrêta face à un homme de haute stature, le cheveu blond comme les blés, l'air austère, rêche. Une prestance de commandeur, sorte de montagne inexpugnable qui offrait sûrement une base des plus stable à quiconque servant sous ses ordres. La familiarité du ton avec lequel le Sagittaire s'adressa à lui m'indiqua qu'on avait affaire à quelqu'un de sa connaissance. Cela additionné à la vraisemblable importance du personnage, on devait certainement toucher à notre but. C'était donc maintenant que la vraie discussion allait commencer...
Dernière édition par Antares le Ven 7 Oct - 14:27, édité 2 fois
Saint
Corvus
Messages : 261 Renommée : 606 Feuille de personnage Armure: Vierge Rang de l'Armure: Or Expérience: 15
Sujet: Re: Welcome to Rome [Libre] Mar 4 Oct - 17:22
On aurait pu croire Corvus contrarié de ce voyage. Après tout, ne venait-il pas de faire le même trajet quelques jours plus tôt, en sens inverse, pour rejoindre Athènes depuis Rome, où il avait grandi et acquis son Armure ? Mais si l'aller avait été éprouvant, le retour au pays ne l'était pas le moins du monde pour lui. Le Chevalier avait eu tout juste le temps de récupérer de son périple que sa première mission officielle lui était attribuée, et non des moindres ! En en découvrant les tenants, l'étonnement l'avait gagné : en était-il de même auprès de toutes les recrues ? Quelques recherches plus tard il comprit que c'était loin d'être le cas et passée la surprise, il accepta avec fierté d'accompagner le Grand Pope, qu'il avait rencontré à son arrivée au Sanctuaire, et un autre Gold dont il ignorait pour l'heure tout. La simple perspective de voyager, pour quelques jours, auprès de si grands et émérites guerriers l'avait extasié. Après la compagnie navrante de ses camarades de combat, dans le camp qui l'avait vu grandir depuis le début de son adolescence, voilà qu'il côtoyait l'élite, mieux même, il leur servait de guide et, au moins pour l'honneur, de protecteur.
Arrivés à Rome, ils furent bientôt plongés dans la frénésie de la capitale du monde. Et Corvus dût se faire violence et ignorer l'agitation ambiante qu'il chérissait tant pour se concentrer sur la tâche qui lui était dévolue : mener les deux hommes au point de rendez-vous. Les Gold Saints n'étaient pas connaisseurs de la ville, et le jeune romain ne saurait trop les en remercier. Car outre le plaisir de leur compagnie et de leur conversation, il avait ainsi l'occasion de retrouver la cité qui l'avait vu naître. Il n'avait pas eu l'opportunité de s'immerger autant dans le fourmillement de Rome depuis... depuis ses douze ans, s'il se souvenait bien. Il avait par deux fois approché la ville – lors de son épreuve ultime et lors de son départ vers le Sanctuaire – sans avoir pu la redécouvrir et il exultait de se retrouver à nouveau dans les rues, parmi les siens, regrettant que le jour et la plupart des habitants se soient couchés mais espérant, au matin, pouvoir aller acheter des pommes au marché et retrouver quelques amis perdus de vue depuis longtemps ; si toutefois le Grand Pope l'y autorisait. L'endroit n'avait pas beaucoup changé depuis son enfance, où il cavalait avec d'autres fils de nobles, considérant la ville entière comme leur fief. Tout était tentation autour de lui, tentation de boire, de chanter, de forniquer et de renoncer aux idéaux d'Athéna pour vivre à nouveau d'oisiveté. Les Gold Saints sur ses talons, il fendait la foule en chassant ces pensées malvenues, une tunique sombre sur son armure – les plumes et l'acier noir qui la composaient seraient visibles sous du lin blanc – et l'œil alerte. Arsiesys l'avait assuré qu'il n'y aurait aucun danger avant qu'ils ne rencontrent leur interlocuteur, mais Corvus ne pouvait s'empêcher de demeurer méfiant.
Une fois sur les lieux, il laissa à son Maître le soin de trouver celui qui devait les entretenir. Cela ne prit guère longtemps. Le Grand Pope retira son visage doré pour s'adresser à un homme à l'allure magistrale, qui dénotait par la couleur de ses cheveux, une teinte plus répandue parmi les Nordiques. Il n'inspirait pas le même allant qu'Arsiesys mais un respect profond, nul doute à avoir. Ignorant encore s'il s'agissait de l'Augure en personne, mais s'en doutant fortement, Corvus esquissa un geste de retrait : assez loin pour être appelé si la discussion se reportait en d'autres lieux, trop éloigné pour espionner la conversation. Il n'était pas venu pour prendre part aux échanges, il le savait et comptait bien rester à sa place.
Oracle
Phétis
Messages : 38 Localisation : Tour des Quatre Vents Renommée : 55 Feuille de personnage Armure: Oracle du Condor de Notos Rang de l'Armure: Or Expérience: 39
Sujet: Re: Welcome to Rome [Libre] Jeu 6 Oct - 1:34
Rome était en ébullition devant la fête organisée par l'Empereur, toute la population de la cité voir des terres étant rangés de son côté était présente à tel pour que pour moi, petite oracle insignifiante et toute frêle, je me faisais régulièrement mettre au sol par les mouvements hystériques du peuple. Je commençais à en avoir par delà le crâne de toute cette agitation moi qui n'avais jamais été élevé dans ce milieu puant l'argent et la débauche à plein nez. Alors que je commençais à faire demi-tour, je sentis rapidement une présence bien connue, Kahr était là également alors ? Sans doute dû à son haut rang dans la société. Mes mouvements furent rapides et fluides jusqu'à l'emplacement exact de la petite réunion de plaisirs. Je m'approchais bien vite de l'Augure tandis qu'il venait de quitter la compagnie de notre Empereur, et apparemment cette petite discussion n'avait pas été très bénéfique mais il s'éloigna également très rapidement dans une direction. Je le suivais tant bien que mal jusqu'à ce qu'il soit stoppé par plusieurs personnages encore jamais vu et connaissant cependant le Grand Oracle. Je réalisais mon entrée suite à la prise de parole de l'homme inconnu.
_ Hey Kahr ! Ça va ? Elle m’énerve un peu la fête là et mais au passage ... ces gens là, tu les connais ?
Je me rapprochais délicatement de l'oreille de l'Augure avant de lui chuchoter quelques mots.
_ Ils sont trop bizarres, c'est des Romains ? Je ne les ai jamais vu dans la cité, mais bon, au final vu le nombre de fois où je suis descendue ... On fait quoi si ils nous veulent du mal ?
Les chants et autres instruments de musique ou encore des cris de joie suite à l'absorption de substances peu recommandables et autres alcools plus ou moins fort. Je tournais la tête, fixant sévèrement un jeune homme tenant une coupe de vin rouge. Au croisement de mon regard, l'homme lâcha sa boisson et continua sa route de plus belle. Reprenant un sourire des plus avenant j'approchai tout à coup des personnes ayant abordées mon supérieur.
_ Oui c'est pour quoi ? Je peux vous aider peut-être ? En tout cas Bienvenue à Rome messieurs !
J'accompagnais ma phrase d'un large mouvement de bras s'écartant en direction du ciel comme si je venais d'ouvrir la ville à ses trois personnes. Je rayonnais dans ma magnifique robe de soirée de couleur dorée, mes cheveux volant au bon gré du vent, mon charme faisait effet comme le prouvait le nombre de regards masculins à mon égard, alors quand je passais mes mains dans les cheveux ou que je caressais les plis de ma robe pour la remettre parfaitement en ordre. Bon, au delà de l'objectif de taper dans l’œil de beaux garçons romains, j'essayais de déconcentrer au maximum les hommes devant moi, j'avais un infime espoir mais si jamais ils adressaient une parole de travers, je risquais de les exploser rapidement, et qui dit que ce n'était pas l'effet escompté ?
Marina
Etain
Messages : 28 Localisation : Ailleurs Renommée : 42 Feuille de personnage Armure: / Rang de l'Armure: Argent Expérience: 5
Sujet: Re: Welcome to Rome [Libre] Jeu 6 Oct - 12:00
« Aime le peuple, évite la foule. » Franz Liszt.
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Plus que jamais, elle se souvenait du prêtre et de son souhait. Chasser les serpents d'Hibernia. Et elle ne pouvait s'empêcher de penser de toutes ses forces que les serpents n'étaient pas sur son île. Non. Ils étaient tous là, à ramper lamentablement, vautrés dans la soie, enivrés de nectar et de stupre. Puants. Oh, comme elle regrettait d'être descendue à Rome. Comme elle regrettait, subitement, d'avoir quitté son île. Et même, elle paniquait. Elle se sentait prisonnière de cette salle enfumée et remplie d'êtres plus répugnants les uns que les autres. Et bientôt, elle consacra toute son attention à chercher une issue. Là-bas, entre ces colonnades, scintillait le croissant parfait de la lune.
Elle prit une grande inspiration, prête à s'élancer vers cette porte de sortie inespérée. Plus rien d'autre ne comptait, il lui fallait sentir l'air frais, elle voulait écouter le silence. Dans un bruissement, elle se lança à corps perdu dans la foule exaltée. Elle se faufila du mieux qu'elle le pouvait, s'efforçant de ne regarder personne pour ne pas attirer l'attention sur elle, évitant tout contact avec ces fous comme si leur dépravation était contagieuse. Malgré les infimes précautions qu'elle prenait une main importune se referma sur sa cheville droite, la faisant s'écrouler de tout son long. Une voix narquoise s'éleva dans l'air :
« Pas si vite... ma jolie. »
Elle se redressa pour toiser l'individu allongé qui était la cause de cette mésaventure. Un riche ivrogne, très certainement. Il la fixait d'un air parfaitement lubrique. D'un mouvement brusque de la jambe, elle dégagea sa cheville captive. Elle lui adressa un regard plein de fureur avant de se redresser le plus dignement possible. Autour d'elle, les fous la regardaient avec un amusement certain. Elle était une attraction imprévue, un divertissement de plus dans le jeu qu'était leur vie. Rien qu'une petite sauvageonne de celte perdue au cœur de Rome.
« Téigh go dtí ifreann », gronda-t-elle.
Et elle s'ensauva vers l'extérieur, plus vite, sans prendre garde à quoi que ce soit, bousculant ceux qui se trouvaient sur son chemin. Son cœur battait la chamade. Elle avait les joues en feu. Ici, elle était si loin de ce qu'elle chérissait, de ce pour quoi elle croyait se battre. Tout en elle n'était plus que doute.
Enfin dehors. Le vacarme s'atténua au gré de ses pas. Elle s'éloigna encore, courant dans les allées éparses du jardin. Plus loin, toujours plus loin de cette abominable frénésie. Elle ne s'arrêta que lorsqu'elle fut à bout de souffle. Elle s'étala sur l'herbe humide. Peu à peu, elle se calma. Décidément, elle était encore loin de se conduire en vraie romaine. Peut-être que ça ne viendrait jamais. Elle soupira profondément. Elle se trouvait toute désaxée, assaillie par le doute. La mémoire encore pleine de l'incident qui venait de se produire.
Invité
Invité
Sujet: Re: Welcome to Rome [Libre] Ven 7 Oct - 14:17
Il s'apprêtait à partir. Ayant fait suffisamment acte de présence à la soirée de Valentinien il savait qu'il pouvait à présent s'éclipser. La soirée allait de toute façon dégénérée comme d'habitude et si Apollon lui reprocherait son attitude "si sérieuse" il lui suffisait d'un simple regard à l'ambiance générale pour comprendre que de toute façon une brimade de son Dieu serait moins pénible que de subir une minute de plus l'orgie dans laquelle il se trouvait. Mais ses plans changèrent radicalement... Ressentant mieux que quiconque les fluctuations de la cosmo-énergie, il s'étonna en dénombrant le nombre de points d'émergence. Si la jeune fille aux cheveux blancs avait attirés son attention plus tôt dans la soirée, il avait facilement pu l'identifier comme étant la dernière Oracle à l'avoir rejoint. Non, ce qui étonna Kahr, ce fut les trois sources inconnues. Enfin pas totalement...
Il ne lui fallut que quelques secondes pour identifier les sources de son inquiétude. Trois hommes venaient d'arriver dans la soirée. Leur simple attitude jurait avec l'ambiance globale de la soirée. Kahr jeta un coup d'œil à l'Oracle qu'il ne connaissait pas et, sans un mot, l'invita à le rejoindre afin d'aller à leur rencontre. Deux des hommes portaient une armure, l'un d'entre eux avait beau essayer de dissimuler son atour, le reflet doré de sa botte : des Saints d'Athéna sans aucun doute. Mais au final, le plus intriguant pour l'Augure fut l'homme au casque doré. Dans la série ostentatoire on pouvait difficilement faire mieux. Les deux hommes se firent face quelques secondes, Kahr ressenti de la familiarité en confrontant sa cosmo-énergie à celui de son interlocuteur. Ce n'est que lorsqu'il redressa son casque, illuminant son visage à la faveur des torches du lieu. L'Epervier en découvrant de qui il s'agissait ne put retenir un sourire amusé.
- Toi... A en juger par les breloques que tu trimballes je suppose qu'il y a eu de la promotion au Sanctuaire.
Phétis arriva sur ces entrefaites. Kahr observa son Oracle faire son show d'un œil amusé. Elle avait beau faire l'ingénue, elle n'en demeurait pas moins son meilleur atout au cas où les choses dégénèreraient. Il ignorait encore comment c'était déroulé la mission d'Haldor et voir débarquer le représentant d'Athéna accompagné de deux Chevaliers n'avait rien de rassurant.
- Ne t'inquiètes pas, je ne ressens pas d'agressivité dans sa cosmo-énergie. Phétis, laisse-moi te présenter Arsiesys. Chevalier d'Or du Sagittaire et apparemment Grand Pope... L'Augure d'Athéna si tu préfères.
Il jugea important de préciser le dernier point. Phétis avait beau donner l'impression d'être légère, il savait qu'elle comprendrait les enjeux d'une telle rencontre. Mais ce ne fut pas le seul évènement de la soirée. Le regard à tout depuis que les Saints étaient arrivés (on ne sait jamais comment les choses peuvent tourner) une brève lueur alluma son regard lorsqu'il aperçut Etain. 4 Oracles, si Arsiesys n'avait pas d'ombre avec lui il avait désormais l'avantage du nombre. Mais plus que ses considérations stratégiques ce fut la situation d'Etain qui capta son regard de rapace.
- Inutile de s'attarder ici, nous serons mieux dehors.
Il s'en retourna vers la nouvelle Oracle et l'invita à suivre le groupe d'un signe de tête. Il ignorait si les Saints l'avaient remarqués et aurait sans doute préféré discuter avec elle mais le temps lui manquait. Il ouvrit la marche et lorsqu'il passa près du noble qui avait osé importuner l'Albatros son attitude fière et imperturbable changea du tout au tout. Il écrasa d'un coup de talons le noble avachi et l'attrapa par le col. Ce dernier avait le visage en sang et dans son regard l'Augure compris qu'il avait suffi d'une demi-seconde pour que l'alcool se dissipe de son esprit.
- Ne t'avises plus de remettre la main sur une servante d'Hélios.
Il lâcha son interlocuteur et plusieurs nobles voulurent protester mais un simple regard haineux à leur égard mis fin à leur tentative de protestation.
- Vous nous quittez déjà Augure ? Ne souhaitez-vous pas présenter vos amis à l'Empereur de Rome ?
Kahr soupira et se tourna vers Valentinien. L'Empereur de Rome titubait dans sa direction et à présent toute tentative de sortie discrète se solderait par un échec. La colère de l'Augure se lisait dans son regard, le fait de se faire alpaguer publiquement l'empêchait totalement de répondre comme il l'aurait fait habituellement. Valentinien était l'Empereur, il profitait de son statut officiel pour mettre au défi le Héraut du véritable seigneur de Rome. Les deux hommes connaissaient la réalité et l'Empereur affichait un sourire réjouissant à l'idée de se venger de la dernière remontrance de l'Augure.
- Allons Augure, voilà longtemps que vous ne nous avez pas offert de prophéties ! Hélios serait-il devenu muet ?
Kahr balaya la salle du regard. Toute l'ambiance de fête s'était estompée et les musiciens avaient arrêtés de jouer leur tintamarre. Kahr soupira et jeta un regard à Arsiesys qui lui fit comprendre que la situation dont il s'était déjà plaint lors de leur première rencontre n'avait fait qu'empirer avec les années. Kahr ne se laissa pas démonter et redressant ses épaules et gonflant son torse il prit une certaine prestance qui fit taire les derniers murmures de la soirée.
- Soit Imperator. Citoyens de Rome, Hélios m'a posé une simple question aujourd'hui. Survivrez-vous à la chute de votre Empire ?
Un ange passa et ce fut finalement le rire à gorge déployée de l'Empereur qui, bien que gêné, dédramatisa en un instant la situation.
- Merci pour ce grand moment Augure ! Vous venez de me conforter dans l'idée que mon baptême fut une excellente idée au final.
Kahr grimaça. A une époque, Apollon aurait tué un homme aussi confiant de sa foi à l'encontre du Dieu Unique. Mais à force de laisser faire... Il s'inclina sans rien ajouter et sorti de la soirée qui reprit de plus belle suite à son départ...
Etain était présente. il ignorait si elle avait entendu la ridicule altercation entre lui et l'Empereur. De leur précédente rencontre il n'avait pas la même décontraction mais quelque chose dans son regard inquiet à son égard rappelait leurs discussions. Désormais seul, il se tourna vers Arsiesys et ses compagnons.
- Je vois qu'Athéna a décidé de mobiliser ses troupes elle aussi... Quelles nouvelles de l'Est ?
Saint
Arsiesys
Messages : 577 Localisation : Sanctuaire Renommée : 304 Feuille de personnage Armure: Sagittaire Rang de l'Armure: Or Expérience: 226
Sujet: Re: Welcome to Rome [Libre] Lun 10 Oct - 16:06
Arsiesys n'eut pas même un regard pour la jeune femme venue se mêler de leur conversation. Si elle avait l'air de connaître Kahr personnellement le ton léger de son dialogue pouvait faire croire qu'elle n'était au courant de rien et cela le conforta dans sa loi du silence tant qu'il n'aurait pas obtenu preuve du contraire. S'il était déjà peu sensible au charme féminin en temps normal il n'y était que plus indifférent dans le présent cas, les parures trop voyantes de la demoiselle étant loin d'être à son goût. Et s'il fallait lui reconnaître des traits d'une rare beauté il y préférait celle de l'âme et elle n'en avait pas réellement démontré avec son entrée en scène, tissée de banalités. Son sourire, toujours présent, démontrait que cela ne lui avait pas fait perdre sa bonne humeur pour autant. Il ne se donna toutefois pas la peine de répondre, estimant ne pas avoir à le faire – ses compagnons le feraient pour lui si l'Épervier ne mettait pas les choses au clair avant cela.
Ce n'est pas de gaieté de coeur, mais en effet tu as vu juste.
Comme il s'y était préparé son camarade l'avait reconnu au premier regard. Il n'en attendait pas moins de l'oeil perçant du rapace qu'il incarnait avec brio. Ainsi donc la demoiselle était elle aussi dans la confidence. S'il devait avouer ne pas réellement s'y intéresser il nota tout de même son nom dans un coin de sa prodigieuse mémoire et accentua son sourire en guise de salutations, la mine sereine. Sa cosmo-énergie était en effet teintée de sérénité ; il n'y avait pas de raison de la voir s'affoler. Il en aurait été autrement s'il avait eu connaissance de ce que l'Augure machinait dans l'ombre mais ce n'était pour l'heure pas le cas... Si la façon qu'il avait eue de s'adresser à elle le laissait présager ce furent les mots de l'empereur qui finirent de révéler ce qu'il en était. Prévisible, et si le spectacle pitoyable qu'offraient les nobles au faite de leur déclin ne suscitait chez lui que du dédain il dut avouer s'amuser de voir comme son hôte l'avait éconduit. À l'évidence les titres n'étaient pas un obstacle au caractère bien trempé de l'Oracle et voir qu'il n'avait pas tant changé malgré le poids des années était une source de satisfaction. Cet épisode malheureux gagnerait à être oublié par la suite mais Kahr y avait au moins gagné de n'avoir pas à signifier que lui aussi avait pris du galon depuis leur rencontre. Étranger au conflit, il avait préféré se tenir à l'écart pour ne pas risquer de jeter de l'huile sur le feu à vouloir endosser le rôle de médiateur, se contentant d'avoir une pensée émue pour l'homme rossé par l'Épervier pour avoir porté la main sur l'une de ses subalternes. Quand l'altercation prit fin il s'arrogea le droit à la parole.
Il semblerait que je ne sois pas le seul à avoir gravi les échelons... Je pense pouvoir affirmer sans me tromper que ne pas nous être revus depuis lors ne nous a pas empêchés de faire beaucoup de chemin chacun de notre côté. Mais passons, je ne suis pas là pour parler de cela et je doute que tu sois enclin à me donner les détails en ce qui te concerne.
Cela ne l'étonnait pas tant. Il l'avait clairement vu autrefois, Kahr possédait un grand potentiel. Celui dont on fait les légendes. Son étoffe était celle des héros, promis à accomplir de grandes choses. Il n'était pas donné à tout le monde de ressentir le Cosmos d'un Dieu et qu'il ait eu la possibilité de le faire prouvait qu'il était promis à un avenir remarquable. En un sens qu'ils aient connu le même cheminement était arrangeant, au moins savaient-ils à qui ils avaient affaire plutôt que de devoir apprendre à se connaître. Ils ne savaient que peu de choses l'un de l'autre mais avaient combattu côte à côte et c'était plus qu'il n'en faut pour se cerner – ce qui avait chez le Sagittaire été le point de départ d'un respect qu'il supposait mutuel. Enfin, le moment vint de quitter les lieux, ce pour quoi il ne se fit pas prier tout en incitant ses hommes à le talonner de près, pas mécontent de pouvoir reprendre au calme plutôt que de subir cette ambiance peu adaptée. Tout en marchant il ne put s'empêcher de glisser quelques mots.
Ainsi donc j'imagine que c'est à toi que je dois cette lettre...
S'il ne faisait que l'évoquer, il l'avait également emmenée et la gardait à l'abri d'un pan de sa toge aussi noire qu'une nuit sans lune. Les grands esprits se rencontrent, et il aurait mené cette mission diplomatique même sans que cette missive ne lui parvienne. Mais en faire mention était une manière de ne pas alarmer son interlocuteur avant qu'ils ne soient à l'abri des oreilles indiscrètes. Avec tout le respect qu'il devait aux dignitaires romains, même si les voir si éméchés l'en faisait lourdement douter, cela ne les concernait pas. Et ce serait le cas aussi longtemps qu'aucune guerre ne viendrait ravager leurs contrées. Une guerre qu'ils ne pourraient comprendre et aux enjeux bien plus lourds que tout ce qu'ils pourraient imaginer. Ce ne sont pas des coups de pilum qui mettront en déroute la fureur divine...
Je te mentirais si je te disais qu'elles sont bonnes. Les dieux se sont mis en mouvement et tu sais aussi bien que moi ce que cela signifie. À la minute où nous parlons nos ennemis s'éveillent de par le monde... La Guerre Sainte est imminente et je ne saurais dire d'où viendra le danger. Ce serait être trop optimiste que de penser que Poséidon se tiendra tranquille et j'ai également des raisons de penser que même Odin serait sur le point de déterrer la hache de guerre. De plus, j'imagine que tu n'es pas sans savoir que même la relation entre nos divinités respectives continue de se détériorer alors même que nous avons le plus besoin d'être unis. D'ailleurs, loin de moi l'idée de t'en dissuader mais n'encours-tu pas le courroux d'Apollon à vouloir raviver les braises de notre entente ?
En dépit de la gravité de la situation, pas une fois il n'avait changé de ton, monocorde du début à la fin. Réputé pour son sang-froid, il n'y avait rien d'étonnant à ce qu'il ne cille pas même si l'inquiétude se lisait sans peine à travers sa façon d'aborder le sujet. Il avait toutes les raisons de croire qu'il n'y avait ici que des personnes de confiance, et avait donc parlé sans ambages. Et s'il ignorait tout de l'attentat perpétré en ce moment même au Sanctuaire le bleu intense de son regard avait de quoi en faire douter tellement le sentir posé sur soi pouvait être dérangeant. De quoi maintenir le doute un bon moment pour peu que ses interlocuteurs n'y soient pas hermétiques. Curieux d'entendre ce que son vieil ami avait à lui dire il glissa un regard en coin à Corvus. Si Antares avait déjà eu vent de tout cela lors de la réunion ce n'était pas le cas du Silver Saint et il se demandait quelle serait sa réaction en l'apprenant à son tour.
Saint
Antares
Messages : 124 Localisation : Sanctuaire Renommée : 478 Feuille de personnage Armure: Gold Cloth du Scorpion Rang de l'Armure: Or Expérience: 136
Sujet: Re: Welcome to Rome [Libre] Mer 12 Oct - 11:42
Les présentations avaient été faites, et une chose était sûre en ses lieux: trop de choses arrivaient en trop peu de temps. Laissant Arsiesys converser avec l'homme en face de nous - qui n'était autre que l'Augure d'Apollon, ce qui collait tout à fait avec le charisme du personnage - je laissais mon regard dériver sur les autres éléments de cette rencontre. Comme cette jeune femme, toute en formes et en chatoiements, qui après avoir interpelé le représentant en chef d'Apollon, se fit maitresse de cérémonie, guide, le temps d'un instant. Nul doute qu'elle se savait belle, et qu'elle tirait parti de ses charmes. et nul doute que bon nombre de personnes en ces lieux ne restaient pas imperméables à ceux-ci. Y compris moi. Je n'étais qu'un homme, après tout. Passé cette pensée fugace qui me laissa un discret sourire aux lèvres, j'en revins à mon observation, jugeant que la distraction n'avait pas lieu d'être en de tels instants. Le Grand Pope n'avait nul besoin de notre intervention, pour le moment, et nous étions aussi là pour garantir la bonne tenue de cette réunion. Autour de nous la fête ne changeait pas d'un iota, fidèle au concept de bacchanale. Il ne faisait pas bon d'ailleurs d'appartenir à ce que certains nommaient le sexe faible - et qui restait une hérésie pour des combattants de notre monde, sachant le pouvoir destructeur que gardaient certaines femmes en leur sein - comme pouvait l'en témoigner la jeune femme se faisant happer par une outre avinée en mal de sensations douces.
Cet événement fut le tournant de notre rencontre. Tiquant malgré lui, Kahr, comme l'avait nommé mon ami et maitre, avait décidé de nous faire quitter les lieux, jugeant de meilleur aloi le fait que la discussion souffrait du chaos ambiant. Au passage, il ne manqua pas de corriger l'ivrogne qui avait eu la bêtise de s'en prendre à une élue d'Helios. Chose incongrue, outre le fait que cette action renforça le respect que j'avais pour l'homme aux cheveux blonds, puisque je partageais avec lui un sens aigüe de la Justice - ce qui pouvait être aussi une erreur de ma part, puisqu'il ne faisait au final que protéger l'un des siens - j'en vins à me demander quelle était la puissance relative des serviteurs d'Apollon. En effet, une question ressortait de tout cela: les serviteurs d'Helios étaient-ils au final aussi puissants qu'ils se devaient d'être, ou y avait il des failles au sein de cette armée? A moins que le terme serviteur regroupe justement chaque personne au service de leur dieu, de l'Augure à la simple servante...à creuser donc. Une estimation sensée des forces de nos alliés faisait partie des objectifs de note venue en ces lieux, et je m'efforcerais à fournir un rapport détaillé de mes observations au chevalier du Sagittaire, une fois tout cela terminé. Pour l'heure, l'affrontement entre ce chef de guerre et l'Empereur lui même captait toute les attentions, et laissait ressortir une autre vérité, relayée en soi par les propos finaux du chevalier divin: Rome se mourrait, s'évertuant à couper les fils de sa sauvegarde, pour mieux sombrer dans un avenir destructeur.
Alors que nous progressions dehors, quittant cet endroit glauque à souhait, je me tournais vers mon compagnon à la sombre parure, requérant son opinion:
Est ce toujours ainsi que se déroule une journée normale en ces lieux, mon cher Corbeau?
Puis, n'oubliant pas ce que j'avais pu assimiler tout à l'heure, je me tournais vers notre hôtesse d'un soir, à qui la robe d'un doré prononcé trouvait l'écho dans les éclats vifs s'échappant à chaque fois que les pans de ma toge laissait entrapercevoir un élément de mon armure.
Nous n'avons pas eu encore le plaisir d'avoir été présenté, Phétis, si j'ai bien entendu les propos de l'Augure? Je me prénomme Antares, et c'est un plaisir de vous rencontrer. A croire que vous êtes une digne représentante de ce que Rome possède de plus précieux et agréable au regard...
Je pouvais me permettre la flatterie et la bienséance. Cette femme, de par la manière dont l'Augure l'avait introduite auprès de nous, ne tenait pas une position négligeable au sein de cette hiérarchie que je ne connaissais que trop peu, à mon grand désarroi. Et je me devais de la connaitre un peu mieux, pendant que les puissants s'entretenaient entre eux. Si mon avis était requis, je savais qu'Arsiesys ne manquerait pas de me sommer. Et puis, outre le fait d'entretenir la discussion, je me devais aussi de veiller à ce que chacun puisse s'adonner à sa mission sans interférence.
Saint
Corvus
Messages : 261 Renommée : 606 Feuille de personnage Armure: Vierge Rang de l'Armure: Or Expérience: 15
Sujet: Re: Welcome to Rome [Libre] Jeu 13 Oct - 15:15
Corvus n'aimait pas la tournure que prenait la rencontre. Premièrement, leur groupe avait grossi plus qu'il ne l'aurait souhaité. Si le quatuor pouvait se fondre, avec difficulté en raison de l'accoutrement des Saints, parmi la foule festoyant bruyamment, maintenant que deux nouveaux protagonistes avaient rejoint l'assemblée ils paraissaient une petite armée au milieu des hommes allongés sur leurs couches, dévorant les mets les plus fins de Rome. Ils attiraient les regards. Mais pas forcément à cause du nombre. Deuxièmement, la suite de Kahr – puisque c'était le nom de l'impérieux blond – était exclusivement féminine et en soit, c'était plutôt étonnant. Si Corvus savait que les femmes avaient leur place au Sanctuaire, il s'étonnait d'en trouver autant parmi ceux qui semblaient bien être les Oracles d'Apollon. Passée la surprise, il sentit un changement d'atmosphère dans les environs immédiats du groupe. Que Kahr soit entouré de femmes, c'était tout aussi bien pour lui, mais celles-ci étaient séduisantes – Corvus pouvait préférer les hommes, il n'était pas aveugle et souvent bien meilleur juge que ses comparses masculins. La plastique irréprochable des jeunes filles concentrait sur eux les regards lubriques des riches et gras nobles amassés autour des plats.
Un scandale éclata, bientôt pris en charge par Kahr. Il savait de toute évidence se faire respecter et calmer les plus excités des pervers. Corvus en fut impressionné et lui accorda immédiatement de l'estime. Dans son esprit, le lien entre Kahr et l'Augure était établi et sans doute bientôt confirmé. Un tel individu ne pouvait se contenter de jouer les sous-fifres ou les messagers. Il échangea avec un homme replu, pur produit de la Rome moderne et Corvus crut comprendre qu'il s'agissait de l'Empereur lui-même. Il l'observa avec circonspection. Entre lui et le grand blond, on aurait plutôt décerné au second le titre de dirigeant suprême de Rome, malgré la teinte de ses cheveux. Il était évident que les deux hommes n'étaient pas meilleurs amis du monde et lorsque le silence se fit autour d'eux, Corvus se sentait gêné bien que personne ne s'intéresse à lui à cet instant. Il se sentait même un peu... honteux. Il était venu dans l'espoir de présenter sa patrie adorée au Grand Pope et au Scorpion... et voici le spectacle qu'on leur proposait. On faisait plus vendeur.
L'assemblée quitta les lieux et Corvus ferma la marche. Il jeta un dernier regard vers la cohue des nobles et pendant une seconde, il se demanda où était passée la Rome qu'il chérissait. Elle n'était pas là en tout cas. Il accueillit avec plaisir la fraîcheur de l'air extérieur et même si les lumières dissimulaient les étoiles au dessus de lui, il chercha la constellation du Corbeau comme pour être réconforté par la disposition de ses astres. La voix du Scorpion le ramena sur Terre.
« Je dois admettre que c'est la première fois que je me trouve dans des orgies avec des gens aussi haut placés. Parmi la noblesse plus... modeste, disons, ce genre de comportement n'est pas, je dois le confesser, rare. Mais nous savons faire la différence entre les catins et les femmes de haut rang. »
D'une oreille distraite, Corvus écoutait, presque malgré lui, la conversation entre les deux chefs de faction. Il ne méritait pas, ni par son rang ni par ses faits d'arme – vierges jusqu'à maintenant – d'être dans la confidence de leurs discussions. Mais un mot attira son attention comme le miel attire les abeilles : "Guerre Sainte". Il en frémit mais tâcha de ne rien laisser paraître. Il fallait croire qu'il avait rejoint le Sanctuaire que pour mieux combattre en son nom. Il évita de trop prêter attention à la suite ; s'il devait savoir de quoi il en retournerait, Arsiesys viendrait à lui et dans le cas contraire, ce serait de l'inquiétude nourrie sans pouvoir y faire grand chose. Gardant un œil sur le Grand Pope pour lui venir en aide en cas de quelconque improbable attaque – un zèle qui ne pouvait de toute façon pas lui porter préjudice – il s'intéressa de plus près, comme le faisait Antares, aux jeunes femmes. Peut-être leurs intentions étaient-elles différentes par contre. Corvus voulait simplement échanger, comme il aurait aimé le faire toute son adolescente, avec la populace de Rome. Trop de questions, indélicates et inappropriées à la situation, lui venaient en tête : comment se portait la cité, les émeutes étaient-elles nombreuses, que se tramait-il dans l'ombre du Sénat, comment le pouvoir de l'Eglise évoluait-il... Il les remettrait à un autre jour, un jour où le destin de Rome et d'Athènes n'était pas en jeu.
« Je confirme respectueusement les déclarations de Maître Antares. Je me présente à mon tour : Corvus, Chevalier d'Argent du Corbeau, votre serviteur. Je suis natif de Rome moi-même et malgré les... incidents dont nous vous venons d'être témoins, je suis heureux de revenir dans ma cité. »
Saint
Kathlyn
Messages : 52 Renommée : 86 Feuille de personnage Armure: Paon de Cécias Rang de l'Armure: Argent Expérience: 69
Sujet: Re: Welcome to Rome [Libre] Jeu 13 Oct - 18:33
La soirée manqua de s'étaler dangereusement lorsque l'air sembla s'agiter sous une énergie nouvelle. Celle-ci pesait depuis un moment déjà mais sans pour autant être aussi proche, oracle ou étranger, cela importait peu. Aphlon lui avait bien prévenu que cette fête ne serait pas pour elle. Ses conseils se vérifiaient. Ennui rongeant. Soupir marchand. Elle venait tout juste de capter le signe de tête de l'Augure et avait répondu instinctivement d'un hochement négatif de la tête. Gentille proposition mais ce court bain de foule lui suffisait. Lâchant un sourire avant que celui-ci ne détourne son regard, Kathlyn se leva et laissa ses yeux glisser une dernière fois sur la salle. Rien pour elle, petite fille de la nature et tisser des liens dans cette cohue relevait de l'exploit. Ses pas la guidèrent hors des lieux afin de retrouver un calme plus paisible. Elle ne comptait pas trop s'éloigner si jamais le messager d'Apollon requérait de l'aide mais sortir de cette bulle de bruit était une nécessité.
Inspirant un grand bol d'air, elle passa devant deux gardes et s'assit sur un banc non loin de là. Elle n'appréciait pas vraiment la solitude mais en présence du Ciel, Kath' ne pouvait assurer être sans compagnie. Fourrant ses mains dans sa chevelure, elle délia ses rubans et remit sa coiffure à la normale avant de s'ébrouer. Elle se sentait déjà mieux. Combattre pour Apollon, des consignes simples mais qui peinaient à imprégner l'esprit de la jeune femme. Comment pouvait-elle mettre en œuvre ses ordres lorsque son esprit présentait des ambivalences ; des doutes et des convictions. Rencontrer l'homme à la chevelure d'or serait une nécessité ultérieure afin d'éclaircir tout ceci, néanmoins il aurait bien assez d'affaires dans un futur proche… les conseils d'Aphlons demeuraient suffisants pour contenir son esprit et la recadrer lorsqu'elle s'égarait. Repoussant toute idée dans un coin de sa tête, elle abaissa ses paupières et se laissa aller dans une méditation lente et mesurée. Même si l'Augure ne risquait pas grand-chose, le Paon de Cécias demeurait prêt à agir.
Oracle
Phétis
Messages : 38 Localisation : Tour des Quatre Vents Renommée : 55 Feuille de personnage Armure: Oracle du Condor de Notos Rang de l'Armure: Or Expérience: 39
Sujet: Re: Welcome to Rome [Libre] Lun 17 Oct - 0:28
Des chevaliers d'Athéna ? C'était à ça que ressemblait les fameux Saints ? Bof ... Vraiment pas impressionnant en fait, je regardai d'un air intrigué l'Augure lorsqu'il me donnait cette information capitale. Le temps que cette dernière réalise le tour de mon cerveau et un grand cri ressemblant à un "Ah !" tout en longueur s'échappa de ma bouche dans un geste affirmatif de la tête. J'avais un air idiote à ce moment ci et je me sentais fabuleusement seule et ça n'allait pas en s'améliorant pensais-je, jusqu'à ce qu'un des chevaliers me parle à moi et moi seule. Il se nommait Antares, c'était vraiment cool comme nom ! Je lui souriais niaisement mais vraiment chaleureusement, il fut bientôt suivit de son comparse qui, en analysant bien ses paroles, considérait le dénommé Antares comme son maitre, ainsi ce dernier devait être Gold Saints étant donné l'appartenance à la caste d'argent de Corvus. D'ailleurs je venais de penser à ce que Kahr m'avait annoncé, l'autre gaillard m'ayant parfaitement snobé n'était autre que l'Augure des Saints, un bien grand serviteur donc, Athéna n'avait pas mesuré ses actions pour nous rencontrer, mesure de sécurité ou simplement de respect par rapport à son frère ? Qui saurait répondre à cette interrogation.
_ Ouh ! Vous êtes bien charmeurs Chevaliers d'Athéna, mais au delà de ces détails vos compliments me vont droit au cœur. Si je puis vous servir à quoi que ce soit durant votre séjour, faites le moi savoir, je me ferais un plaisir d'être votre hôte. Mais où avais-je la tête ? Je suis l'Oracle du Condor de Notos, gardienne de la Tour Sud.
J'exécutais une légère révérence, tout ce qu'il y a de plus officielle mais dans mon regard les braises de la séduction rayonnaient. Pour moi ce n'était bien entendu qu'un simple jeu mais souvent pour la gente masculine cela se transformait en véritable supplice. Autour de moi j'observais calmement, je ne sentais véritablement aucun danger mais néanmoins je ne lâchais pas l'Augure et le responsable des Saints du regard. J'essayais de cacher mon stress en dessous de mes courbes charmeuses et de mes gestes gracieux. Je me concentrais dès lors sur ce qu'avait dit le Chevalier du Corbeau avant de rire de vive voix.
_ Navrée de mettre fin à tes espoirs mais Rome n'est plus telle que tu l'as connu. Les Soirées où les plaisirs charnels et autres décadences sont désormais monnaies courantes dans toute la ville, seul mon quartier d'enfance résiste encore à cette vague, sans doute dû à la pauvreté dans il est victime ... Tandis qu'ici les mets les plus fins de l'Empire abondent ... Là bas mes frères et sœurs de cœur meurent de faim tout les jours.
Ma figure se faisait grave, les regards envers les gros ivrognes derrière nous se firent emplis de haine et de colère. Tant de richesses à la porte de la pauvreté, tout ceci était tellement désolant que le simple fait de sentir les victuailles me donnait envie de sortir mon arme et de tout détruire mais nos rôles de Oracles nous obligeant à rester à la botte de l'Empire, tuer l'Empereur ne nous apporterait que malheurs. Repoussant toutes ces pensées malsaines d'agression gratuite j'en revenais à nos invités, me concentrant particulièrement sur l'homme aux cheveux bleus. Je faisais un signe discret à l'Augure d'Apollon, symbole que je prenais mes responsabilités dans cette histoire.
_ Hum ... Chevalier Antares, vous ne semblez pas connaitre Rome, puis-je vous offrir une visite de cette dernière ? Si bien entendu la compagnie d'une charmante jeune femme ne vous obstrue pas trop la vue sur notre magnifique cité.
Invité
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Sujet: Re: Welcome to Rome [Libre] Mar 18 Oct - 12:24
Kahr esquissa un geste à l'attention de Phétis. Vêtus de leurs tenues civiles, les Oracles juraient auprès des Saints. Qui aurait pu imaginer que Phétis, dans ses atours de séduction, était aussi puissante qu'un Chevalier d'Or ? Qui aurait pu imaginer que Kahr, dans son armure similaire à celle des prétoriens, étaient en réalité la voie terrestre d'un Dieu qui avait dominé le monde entier pendant plus de mille ans.
- Je compte sur toi pour faire bon accueil à nos hôtes Phétis. Arranges toi pour leur montrer que Rome n'est pas que décadence et perversion.
Dit-il à l'attention du Condor. Voir arriver les Saints en pleine orgie impérial avait irrité l'Augure. Comment pouvait-il justifier la défense d'une telle civilisation, comment justifier l'indéfectible soutien qu'il apportait à Apollon lorsque l'on voyait le comportement des puissants romains ? Il soupira en invitant le grand Pope à se déplacer plus en avant dans les jardins du Palatin. La chanson des cigales et les senteurs de lavandes et de romarins étaient une invitation à la contemplation. Mais sous le ciel étoilé de Rome et à la lueur des torches disséminés dans les lieux, se tramait des choses beaucoup plus importantes. Il ne dit rien lorsqu'Arsiesys mentionna la lettre, se souvenant de sa réunion avec les quatre Gardiens. Deux d'entre eux étaient en mission aujourd'hui, une mission qui avait pour but de pousser les Saints à entrer en guerre avec Asgard. En constatant que le grand Pope d'aujourd'hui n'était autre qu'Arsiesys au côté duquel il avait combattu par le passé, il ne put s'empêcher de penser à Haldor et à Magnus. Un autre que lui aurait sans doute été pris de remords...
- Effectivement, j'en suis bien l'auteur, mais j'avais pris le soin d'envoyer un de mes hommes à ta rencontre. Enfin, puisque tu es la... Comme tu peux le constater Rome a plus que jamais besoin d'alliés. Mes Oracles et moi-même pouvons-nous défendre contre les autres Dieux mais ce sont les préoccupations intérieures qui monopolisent mon temps. Nous avons besoin de savoir comment considérer les Saints.
Il fixa son interlocuteur qui se mit à lui parler de la situation actuelle. Il n'était pas dupe et au final, Arsiesys ne faisait qu'assener des vérités dont il connaissait déjà l'existence. Pourtant il y avait une différence majeure entre les deux hommes. Arsiesys servait Athéna et cette dernière ne voulait pas d'un conflit avec son frère, il exécutait les ordres et faisait ce que l'on attendait de lui. A la différence de Kahr, qui n'hésitait pas à aller à l'encontre des idées de son Dieu dont il n'avait de cesse de remettre le jugement en cause.
- Pourquoi, à ton avis, Apollon m'a t'il choisit pour être son représentant ? Il sait que je n'ai que faire de son courroux et j'accepterai d'être puni à la manière de Prométhée tant que j'apporterai la pérennité à l'Empire du Dieu Solaire.
Il avait parlé franchement, sans aucune hésitation. Pour avoir donné le feu aux hommes, le titan Prométhée avait été enchainé à un rocher ou chaque jour l'aigle du Caucase venait lui dévorer le foie. Chaque nuit, son foie repoussait et sa souffrance était infinie. Kahr n'ignorait pas qu'Apollon était tout autant capable que Zeus d'infliger le pire des châtiments. Mais tout comme Prométhée, Kahr savait qu'il œuvrait pour une cause bien supérieure à l'intégrité de son petit confort personnel.
- Mais ce que tu me dis m'inquiète... Je me doute que Poséidon va bientôt se réveiller si ce n'est pas déjà fait, mais j'ignorai que le Nord s'était mis en marche. Odin a tantôt été l'allié d'Athéna, tantôt celui de Poséidon, reste à savoir de quel côté il se tiendra demain... La Guerre Sainte est inévitable, mais nous devons la retarder autant que possible. J'irai moi-même à la rencontre d'Odin, notre Empire a toujours su respecter la promesse du Panthéon à son égard et jamais nous n'avons convoité ses terres.
Qui en voudraient, pensa-t-il ?
Saint
Arsiesys
Messages : 577 Localisation : Sanctuaire Renommée : 304 Feuille de personnage Armure: Sagittaire Rang de l'Armure: Or Expérience: 226
Sujet: Re: Welcome to Rome [Libre] Mar 25 Oct - 1:32
- Nous n'avons croisé aucun des tiens sur notre route. J'imagine que nous avons été trop prompts à faire le déplacement. Je ne doute pas que mes hommes sauront l'accueillir comme il se doit malgré tout avant qu'il ne revienne sur ses pas. Tu n'as pas d'inquiétude à avoir en ce qui le concerne pour peu qu'il soit arrivé à destination.
Même si leur pacte avait été mis à mal par la discorde céleste, chacun des siens savait pertinemment que les Oracles étaient leurs plus fidèles alliés. Nul doute qu'ils seraient toujours les bienvenus à Athènes autant que les Saints l'avaient été à Rome. Du moins tant que le Grand Pope ne perçait pas à jour le subterfuge de Kahr dont il n'avait pas idée à cet instant, ignorant tout de ce qui se déroulait en parallèle au sein de sa terre sacrée. Contrairement à ce que pensait l'Augure, Arsiesys n'était pas si dévoué à Athéna que l'on aurait pu le croire pour la bonne et simple raison qu'il n'entretenait pas de rapports avec elle. En dehors de quelques signes indicibles il n'avait pu entrer en contact avec elle depuis son accession au poste et avait de ce fait douté plus d'une fois d'y être légitime. Et même sans cela il n'y avait pas lieu de suivre à la lettre ce que pourrait dicter une divinité qui n'était pas même en mesure de rallier ses hommes sur le champ de bataille et se contentait d'une place de spectatrice. On l'avait choisi non pas pour son obéissance mais pour son esprit d'initiative et même s'il continuait de penser qu'il n'avait pas les épaules pour cette fonction il la remplissait avec brio.
- Je ne te le souhaite pas, c'est très certainement l'un des châtiments les plus horribles que je connaisse. Même si avec ton caractère il faudrait s'attendre à ce que l'aigle finisse par n'en plus pouvoir et t'abandonne sur ton rocher.
Il eut un léger sourire, éphémère. Il avait bon espoir de détendre significativement l'atmosphère. Bien sûr l'heure était grave mais se faire trop de mauvais sang alors qu'ils ne savaient pas même à quoi s'attendre ne ferait que les fatiguer inutilement. Le mieux qu'ils puissent faire était de collecter des informations et d'entamer des préparatifs afin d'être fin prêts le moment venu. Quelle que soient la menace ils l'attendraient de pied ferme, il n'y avait rien de plus à en dire. Marquant une courte pause, Arsiesys lorgna sur le casque qu'il tenait entre ses mains. Ce rôle était définitivement trop lourd à porter, mais il ne pourrait rien y changer aussi longtemps qu'il serait le plus compétent pour l'endosser.
- Si tu veux mon avis, ce n'est pas d'eux dont nous devrions nous méfier en priorité. Bien sûr, nous connaissons le péril qu'ils représentent... Mais n'est-il pas encore plus dangereux pour nous d'affronter un ennemi dont nous ne connaissons rien ? D'autres forces sont à l'oeuvre et je ne saurais les cerner avec exactitude. Il n'est pas impossible que cela ait un rapport avec l'hydre que nous avons combattue autrefois. Odin comme Poséidon n'auraient eu aucun intérêt à l'éveiller et je doute que l'on ait pu lui procurer une puissance de cet ordre sans que ce soit intentionnel.
Ses doigts frôlèrent la surface de la Pandora Box qu'il avait emmenée avec lui. Précaution inutile sans doute mais le but n'était pas de l'avoir à portée de main en cas de besoin. Il ne doutait pas que si un malheur venait à s'abattre sur la cité en leur présence les Oracles se chargeraient de régler le problème à leur manière. Mais sa présence était pour lui un soutien inconditionnel et l'avoir à ses côtés, la sentir prête à lui venir en aide l'aidait à trouver ses mots et à faire avancer cette discussion. Il n'avait certes fait qu'exposer des faits avérés mais en raviver le souvenir ne pouvait nuire. Il se garda toutefois de répliquer qu'Apollon s'était lui aussi joint à l'Empereur des Mers fut un temps et que cela pouvait représenter une mine d'informations considérable. Et même d'avoir le pardon facile ne lui ferait pas oublier que s'ils étaient les amis aujourd'hui ils étaient ennemis hier encore.
- Ce ne sera pas nécessaire. J'ai moi-même pris des dispositions avant de partir. Une délégation doit être partie pour Asgard à l'heure qu'il est et un autre de mes Chevaliers d'Or a pour ordre d'en apprendre autant que possible quant à la situation actuelle du royaume sous-marin. Faute de savoir où chercher je n'ai toutefois pas pu faire mieux que cela et espère juste que nous aurons le temps de savoir à qui nous avons affaire avant que la guerre totale ne soit déclarée. Néanmoins, le silence des Guerriers Divins m'inquiète. Dans la mesure ou Athéna et Odin sont liés par serment depuis la nuit des temps nous aurions déjà dû avoir de leurs nouvelles. Il serait regrettable que les armures que nous leur avons nous-même offertes finissent par se retourner contre nous après tant d'années d'étroite collaboration.
Façon de parler car le panthéon nordique avait toujours agi de manière à se tenir éloigné des conflits de leurs équivalents grecs. Une conduite qu'on ne pouvait leur reprocher, ils avaient déjà assez fort à faire sans se mêler de ce qui ne les regardait pas. Cependant si Odin devait s'éveiller pour prendre part à cette Guerre Sainte il lui faudrait alors honorer sa part du contrat sans quoi il ne serait plus question de compter sur Athéna pour garantir la pérennité de leurs contrées une fois qu'ils en auraient disparus une bonne fois pour toute. Connaissant Poséidon il ne doutait pas qu'il le trouverait une fois de plus sur sa route et que suggérer un traiter de paix ne serait d'aucune utilité. Il jalousait la déesse de la guerre depuis des temps immémoriaux et n'avait eu de cesse de caresser l'ambition de prendre le contrôle de la terre à son détriment pour qu'il en soit autrement. Il n'y avait pas de compromis possible.
- J'ignore encore le résultat de ces investigations à l'heure qu'il est, mais bien évidemment je doute que le bilan soit très optimiste. Nous aurons besoin de faire front commun si nous ne voulons pas que cette guerre imminente soit une tragédie pour nous tous. L'union fait la force et ce sera un honneur que de combattre à nouveau à vos côtés afin de garantir notre survie à tous. Après tout les dieux ne sont pas seuls à décider et nous nous passerons de leur avis si c'est le seul moyen de ne pas courir à notre perte...
Et de tendre une main amicale vers son allié d'antan, croisant son regard pour mieux le soutenir. Penser que tous s'en sortiraient sains et saufs était se faire trop d'espoir mais mieux valait ne pas partir avec une mentalité défaitiste. Ce serait abandonner avant même le début du combat et il n'avait pas pour habitude de baisser les bras avant d'avoir tout essayé. La couleur océan de ses pupilles était toujours aussi troublante et énigmatique malgré les années et ne faisait que le rendre plus insondable. Un autre que Kahr aurait sans doute pu en être mal à l'aise mais ce dernier semblait inébranlable... Ses nerfs d'acier étaient une qualité que bien peu d'homme possédaient une fois face à ce regard inquisiteur, la plupart se répandant en excuses et en confessions dès l'instant où ils y étaient exposés. Incapable de songer que son ancien camarade ait pu le trahir, le Sagittaire se contenta d'esquisser un sourire. Aussi sombres soient les jours qui les attendaient, ils auraient toutes les cartes en main pour s'y confronter sans connaître la peur...
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Sujet: Re: Welcome to Rome [Libre] Mer 26 Oct - 18:56
Le souvenir de la puissance qu'il avait ressenti en drainant l'énergie de l'hydre lui parcouru le corps. Tous ses sens avaient été marqués par l'énergie divine qu'il avait pu ressentir lors de l'absorption. A aucun moment cette cosmo-énergie ne lui avait été familière et les mois suivants le combat il avait tout fait pour parvenir à un degré similaire d'illumination : en vain. Pourtant au fond de lui il savait que le dunami, l'ichor du Dieu avait caressé son âme et l'avait marqué à jamais. Il ignorait encore les raisons de cette empreinte, si fugace qu'il ne parviendrait jamais à en comprendre sa nature. Il observa la paume de sa main l'air pensif, se remémorant la sensation de toute puissance qui s'était emparé de lui à ce moment-là. Mais comme à son habitude, l'Epervier conserva son sang-froid. Qu'il ait été tentant d'attraper le grand Pope et de le secouer comme un prunier pour obtenir plus d'informations, pour en savoir plus sur cette énergie, pour pouvoir, ne serait-ce qu'une fois, l'effleurer à nouveau.
- Celui qui a permis à l'Hydre de renaître est toujours tapi dans l'ombre je le conçois. Nous n'avons jamais eu la réponse aux questions que nous nous sommes posés ce jour-là et j'appréhende le moment où nous les aurons finalement. Un être capable d'une telle puissance... L'Hydre n'était qu'un moyen de connaître notre force, un apéritif qui a permis à quelqu'un de nous jauger. Quand le coupable de cette résurrection nous apparaîtra ce sera avec suffisamment de force pour nous écraser d'une seule attaque. Enfin... C'est comme ça que j'agirai pour ma part.
Son esprit s'égara une fois de plus Haldor. Si semer la zizanie entre les Saints et les Ases permettait aux Oracles de gagner du temps, c'était aussi un bon moyen de convenir des forces en présence. A aucun moment, Kahr ne doutait que les chevaliers d'Athéna fussent plus nombreux que les envoyés d'Apollon. Cependant, une telle débauche de moyen se ferait nécessairement au détriment du Sanctuaire. On n'appelle pas aux armes une vingtaine de chevalier pour se borner à un simple rôle défensif. Arsiesys ne le disait pas, mais Kahr savait que l'un comme l'autre ils n'étaient ici que pour représenter leurs Dieux. Lorsque leurs ennemis auront été détruits il sera temps de rediscuter du partage des terres et s'il ne parvenait pas à tirer son épingle du jeu maintenant alors jamais l'Augure ne serait en position de négocier avec son homologue.
Il écouta avec attention sa requête pour une alliance. Kahr convenait de l'utilité de renouveler leurs vœux l'un envers l'autre mais le regard inquisiteur d'Arsiesys à chaque fois que Poséidon était mentionné avait fini par arracher un sourire à l'Augure.
- Je constate que le souvenir de la Guerre de Troie est encore vivace chez certains. Je serai curieux de savoir de quelle façon les écrits du Sanctuaire en parlent. Nous avons été les alliés de Poséidon à cette époque mais dans quel but ? Celui de préserver un espace de paix, bien avant Rome mon maître souhaitait faire naître son Empire et dois je te rappeler qui fut l'instigatrice de cette guerre ? Il ne me semble pas que les Oracles aient posés un pied sur la terre hellène à cette époque n'est-ce pas ? Athéna a voulu cette guerre pour éradiquer Poséidon, ses chevaliers ont attaqués la terre de mes ancêtres dans le seul but d'en finir avec le Dieu des Mers. Mais ça restait nos terres...
Etre un peu patriote ne faisait jamais de mal et Kahr savait qu'il exagérait en minimisant le rôle des Oracles qui avaient surtout chercher à l'époque à saper la puissance de Sparte pour éviter l'émergence d'un problème bien plus grave : Arès. Car l'Augure savait que le grand Pope de l'époque avaient bien trop d'accointances avec le Dieu de la Guerre pour pouvoir être totalement noble dans ses intentions, c'était ce qu'avait souhaité démontrer les Oracles et jamais il n'avait pu réunir suffisamment de preuves. Car si Poséidon et Athéna avaient passés les derniers millénaires à se mettre sur la tronche, ce qui était de notoriété publique, peu de gens savaient que du côté d'Arès et d'Apollon les discordances et les combats étaient tout autant virulents. Mais forcément, à ces moments-là il n'y avait pas encore d'armures ni de guerriers sacrés. Des combats nécessairement moins bling-bling qui n'avaient représentés qu'une petite pièce du puzzle géant des guerres saintes.
- Bref, je ne te mentirai pas Arsiesys. Notre alliance est toujours de rigueur mais Apollon règne à présent sur le monde. Nous n'avons pas le beau rôle dans les prochains évènements à venir car nous avons tout à perdre et rien à gagner. Nous ferons donc tout ce qui est nécessaire pour sauvegarder l'Empire et assurer sa pérennité à travers les siècles. Avec ou sans la bénédiction de ta Déesse.
Saint
Arsiesys
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Sujet: Re: Welcome to Rome [Libre] Mer 26 Oct - 22:33
Le souvenir de l'hydre demeurait bien présent. Son sens de l'observation était plus qu'il n'en faut pour voir que Kahr se rappelait chaque détail du combat qu'ils avaient mené contre la créature et ce qu'il y avait ressenti. Arsiesys peinait à comprendre ce sentiment, n'ayant pour sa part jamais eu l'opportunité de sentir cette force hors du commun couler dans ses veines. En un sens il jalousait l'Oracle d'avoir pu y goûter, même si ce n'était pas directement à la source. Beaucoup auraient tué pour obtenir un aperçu aussi clair de cette puissance sans limites. Tout cela était loin à présent mais ils ne pouvaient l'oublier, car c'était de là que tout avait commencé. Impossible de croire que ce ne soit pas en relation avec les récents événements, la coïncidence serait trop belle. Mais il savait par avance que cette fois le danger serait bien plus grand et qu'il ne s'agirait pas de trouver comment abattre une créature ayant déjà été vaincue autrefois. Si rien ne leur permettait de se faire une idée de ce qu'ils devraient affronter le plus judicieux était sans aucun doute de se préparer au pire que l'on puisse imaginer et de s'attendre à ce que ce soit encore au-delà. Par définition, une Guerre Sainte était aux antipodes de ce qu'on pourrait appeler une partie de plaisir et à en voir les premiers balbutiements celle à venir s'annonçait des plus rudes.
- Il nous est difficile de savoir à quoi nous en tenir. Tant que nous ne saurons pas qui nous allons devoir affronter tout ce que nous pourrons faire ne sera que coup d'épée dans l'eau. Il est certain que sa force de frappe sera colossale et c'est pourquoi nous devrons agir dans les plus brefs délais avant que sa renaissance ne soit complète. Si nous lui laissons le temps d'atteindre le maximum de son potentiel, nous sommes condamnés.
Son ton avait baissé d'un cran pour que ses compagnons de voyage n'aient pas à entendre cette vérité. Ils n'étaient pas dupes et devaient avoir compris que cet entretien était de la plus haute importance. Inutile toutefois de les affoler, entendre de tels propos dans la bouche de leur chef ne ferait que les décourager avant même le début de la bataille. Le moral des hommes était un nerf de la guerre et il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour que les siens soient indéfectibles.
- Le mieux que nous puissions faire est de partir à la recherche de signes aussi distincts que le Dunamis. Néanmoins... Pour l'avoir toi-même ressenti tu sais combien il est à la fois subtil et primitif et je ne suis pas sûr qu'une personne ne l'ayant jamais ressenti soit à même de le discerner. Or toi et moi ne pouvons quitter nos postes aussi facilement et cela reviendrait donc à chercher à tâtons. Mieux vaut concentrer nos forces et nous préparer plutôt que de nous disperser sans même être sûrs que nous trouverons quelque chose.
Là encore il ne faisait qu'énoncer une vérité. Mais dans une atmosphère aussi tendue on en vient parfois à omettre l'évidence et son bon sens pouvait toujours être utile. Même si, comme il le songeait avec une pointe d'amusement, il se pouvait très bien que Kahr n'y voie qu'un bavardage inutile.
- Athéna n'a toujours pas daigné donner signe de vie. Je suis seul maître à bord jusqu'à nouvel ordre. Si mes décisions ne lui conviennent pas, je n'aurai qu'à dire qu'elle n'avait qu'à se manifester plus tôt. Et puis ça finira de prouver que je ne suis pas fait pour ce poste. Toujours est-il que je peux vous assurer tout notre soutien et ce sans condition. Je te fais confiance pour tempérer Apollon si nos arrangements venaient à ne pas lui convenir...
Plusieurs fois au cours de la discussion, Kahr avait eu l'air résolument absent. À quoi pouvait-il bien songer ? Impossible de le savoir. Trop prompt à croire en ses belles paroles, Arsiesys ne voyait là que sa préoccupation pour la guerre à venir. Sans doute y avait-il une part de vérité. Mais l'entretien se serait déroulé bien différemment s'il avait eu connaissance de ce qui occupait les pensées de son interlocuteur. Mais l'Épervier devait déjà savoir que même si le Sagittaire était un homme bon, sa colère n'en serait pas moins terrible s'il venait à apprendre ce qui s'était tramé à son insu. Pour l'heure, il n'avait cependant pas lieu de s'inquiéter. Le Pope ignorant tout de ce qui se passait au moment même au Sanctuaire, présumer d'un coupable lui aurait été difficile. Le voir sourire l'avait troublé un court instant, les airs revêches que se donnait l'oiseau de proie ne s'adoucissaient que rarement et ce changement radical avait de quoi surprendre pour qui ne connaissait de lui que sa rigueur militaire. En tout cas les propos de l'Augure et ses explications quant à la guerre de Troie suffirent à rasséréner l'archer qui y trouva son compte. À tort ou à raison seul l'avenir le lui dirait...
- Je ne sais de ces vieilles histoires que ce que j'ai pu en apprendre dans les livres et ne souhaite pas en tenir compte. Aussi glorieux soient nos ancêtres rien ne nous oblige à suivre leurs traces et l'histoire que nous écrivons n'appartient qu'à nous. Je ne peux te promettre de te suivre dans chacun de tes choix. Notre éthique n'est pas forcément semblable à la vôtre et je préfère ne pas m'avancer si c'est pour devoir revenir sur ma parole. Apollon règne sur le monde c'est un fait mais combien de temps encore ? Je te sais assez intelligent pour savoir que sans notre aide il se peut que l'Empire ne soit plus que cendres quand la paix reviendra. Tant que nous lutterons dans un même intérêt et contre un ennemi commun je me tiendrai à tes côtés sur le champ de bataille. Comme autrefois.
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Sujet: Re: Welcome to Rome [Libre] Lun 31 Oct - 13:10
Kahr esquissa un sourire, après tout Haldor n'avait été envoyé au Sanctuaire que dans l'unique but de fortifier l'alliance. Une façon de voir les choses qui ne conviendrait pas à Arsiesys mais il savait que le Héron préfèrerait la mort plutôt que de devoir révéler les plans de l'Augure. Le Héraut d'Apollon écouta avec attention son homologue mais son attention se portait déjà sur la salle où se déroulait l'orgie de Valentinien. Plusieurs nobles commençaient à sortir, la première partie de la soirée touchait à son terme et bientôt les nobles éméchés grouilleraient dans le Palatin, les moins ivres continueraient de s'abandonner à leurs vices le reste de la nuit. C'était le moment ou lui et ses hommes devaient s'éloigner, le moment ou l'Augure choisissait généralement de s'éclipser.
- Et c'est tout ce que je souhaitais entendre de la part du Grand Pope. Comme tu le constates le Palatin n'est pas que notre propriété contrairement à votre Sanctuaire. Nous reprendrons cette discussion demain si tu le veux bien, il est temps pour mes hommes et moi de regagner la Tour des Quatre Vents conformément à la volonté de notre Dieu.
La volonté de l'Augure en réalité qui voulait éviter que quelqu'un de trop éméché ne pénètre dans le lieu sacré ou Apollon résidait. Après tout, il demeurait le gardien des lieux et cette fonction prévalait sur les autres. Il inclina la tête à l'égard d'Arsiesys et s'éloigna. Ces hommes feraient sûrement de même. Il ignorait ou Arsiesys logerait cette nuit et en réalité ce n'était pas son problème. La discussion initiée ce jour serait sans doute conclue demain même si l'Augure ne voyait guère quoi ajouter d'autre...